"ENGLISH BELOW "Depuis les années 1960, l'univers du sport a été marqué par l'expansion et par l'institutionnalisation d'une activité juridique et politique mobilisée autour de la lutte contre le dopage. Toutefois, si bien des signes...
more"ENGLISH BELOW "Depuis les années 1960, l'univers du sport a été marqué par l'expansion et par l'institutionnalisation d'une activité juridique et politique mobilisée autour de la lutte contre le dopage. Toutefois, si bien des signes donnent à penser que sont consolidées les conditions propres à édifier le dopage en « problème public », de même que semblent établis les éléments propres à faire de sa répression une cause porteuse d'universalité, la lutte contre ce phénomène laisse entrevoir une évolution discontinue.
Davantage, l'analyse suggère que les politiques de lutte contre le dopage se distinguent par une bascule qui les voit osciller entre deux pôles : le pôle de la répression, voué à la sanction, et le pôle de la régulation, articulé sur des principes de compréhension. Mais aussi sur des images renouvelées de la vie sportive, qui tendent à insérer le travail sportif dans des coordonnées existentielles, ainsi que dans des représentations qui s'alimentent au répertoire des droits de l'homme et du respect de la dignité.
Ces évolutions et leurs conséquences posent alors bien des questions. De quelles dynamiques découlent ces relâchements ? Quel sens donner à l'apparente instabilité des principes qui orientent la régulation juridique ? Quelles peuvent être les conséquences de ce va-et-vient entre régime de punition et ouverture de la règle ?
Dans cette contribution, qui emprunte ses points d'appui théoriques aux travaux qui s'appliquent à identifier les contours d'une dynamique de « civilisation du droit », et en nous centrant sur les récentes révisions qu'a connues le Code mondial antidopage (CMAD), nous cernerons certaines des ambiguïtés de la lutte contre le dopage, ainsi que quelques-uns des problèmes centraux qui semblent devoir la conditionner"
"This paper opines that since the 1960s, the sporting world has undergone a change in attitude towards doping. The latter notably being provoked by the expansion and institutionalization of legal and political activities in this domain. However, despite the fact that the anti-doping movement has gained international public awareness and thus, advocates for a global answer, there remains many unsatisfactory aspects concerning this phenomenon and its discontinuous evolution.
In this respect, this paper highlights specifically the double nature of anti-doping policies, namely their disciplinary and repressive features vowed to punish, on one hand, and their civilizing prospects articulated on principles of comprehension and regulation on the other hand. Hence, their nexus raises many issues. The most important being naturally the role of human rights under the universal and monolithic disciplinary regime introduced by the World Anti-Doping Code (WADC).
Questions can be asked on these evolutions and their consequences. Which dynamics push towards this loosening? What is the meaning of the apparent instability of principles orienting this legal regulation? What are the consequences of this seesaw motion between repression and opening of the rule?
Thus, this paper will be using the concept of "civilization of law" and its theoretical framework to the recent revisions of the World Anti-doping Code (WADC) in order to identify some of the salient ambiguities of the battle against doping, as well as certain central problems which are likely to condition it.""