Place Du Bilan Dhemostase en Preoperatoire: Etude Des Pratiques de Lhopital Universitaire Jra Antananarivo Madagascar
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Place Du Bilan Dhemostase en Preoperatoire: Etude Des Pratiques de Lhopital Universitaire Jra Antananarivo Madagascar
11(01), 472-479
Article DOI:10.21474/IJAR01/16039
DOI URL: http://dx.doi.org/10.21474/IJAR01/16039
RESEARCH ARTICLE
PLACE DU BILAN D’HEMOSTASE EN PREOPERATOIRE : ETUDE DES PRATIQUES DE
L’HOPITAL UNIVERSITAIRE JRA ANTANANARIVO MADAGASCAR
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Corresponding Author:- Dodoson Bronislaw Tchesterico
Address:- Laboratoire de Biologie Médicale CHU Andrainjato Fianarantsoa, Madagascar.
ISSN: 2320-5407 Int. J. Adv. Res. 11(01), 472-479
periopératoires sont graves et nécessitent une prise en charge urgente. D’après les recommandations formalisées
d’expert en 20123, le bilan d’hémostase n’est demandé qu’en cas d’une suspicion de trouble de l’hémostase quel
que soit le type d’intervention ou type d’anesthésie choisi sauf chez l’enfant. L’examen clinique suffit pour évaluer
l’état du patient. D’après cette recommandation, la question se pose si le bilan d’hémostase est encore prescrit
abusivement ? D’où l’intérêt de ce travail de déterminer la fréquence de prescription de bilan d’hémostase en
préopératoire ainsi que les troubles de l’hémostase détectés.
Matériels et Méthode:
Il s’agit d’une étude prospectivedescriptive de trois mois, d’Aout à Octobre 2018, réalisée au laboratoire
d’Hématologie de l’Hôpital Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HU-JRA) à Antananarivo
Madagascar. Les prélèvements sanguins des patients hospitalisés ou venant de salles de prélèvement pour les
patients en ambulatoire sont transmis au laboratoire dans un délai de transport maximal de 4 heures. La numération
plaquettaire a été réalisée sur l’automate Mindray BC 5300. Pour l’hémostase secondaire, les analyses ont été
effectuées sur le coagulomètre 4 canaux semi-automatique STAGO START 4 après centrifugation. Les résultats de
bilan d’hémostase en préopératoire ont été ensuite recrutés à partir d’une fiche d’enquête.
Résultats:
Au total, sur les 1550 patients ayant effectués un bilan d’hémostase pendant la période d’étude, 269 patients (soit
17,35%) ont été prescrits pour un bilan préopératoire. Parmi tous ces patients retenus, 746 analyses hémostatiques
dont 83,91% étaient anormales contre 16,09% qui étaient normales.L’âge moyen des patients est de 25,90 ans avec
des extrêmes de 0 jour et 85 ans. La tranche d’âge de moins de 15 ans est la plus représentée avec un taux de
41,46%(Figure 1) et le sex ratio est de 1,38.
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Plus de la moitié des patients sont non hospitalisés soit 55.39%. Concernant les renseignements cliniques, l’atteinte
de l’appareil génito-urinaire a été le principal motif d’intervention dont la cure d’hernie inguinale prédominait
(Figure 2).
Parmi les patients effectuant des bilans d’hémostase en préopératoire, la numération plaquettaire était demandée
dans 93,31%, le taux de prothrombine dans 89,59%, le Temps Céphaline Activé dans 89,21%, et le taux de
fibrinogène dans 2% (Figure 3).
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Parmi les 251 patients qui ont demandé la numération plaquettaire, 191 patients ont eu des résultats normaux soit
76,10% et 42 patients (16,73%) ont présenté une thrombocytose et 18 patients (7,17%) une thrombopénie. Sur les
patients présentant une thrombocytose et ayant un nombre de plaquette normal, respectivement 73,8% et 57,59% ont
été prescrit en consultation externe. Pour les patients présentant une thrombopénie, 27,78% ont été prescrit en
réanimation chirurgicale. Selon la sévérité de la thrombopénie, 5 patients ont présenté une thrombopénie sévère (soit
27,78%), 2 patients (soit 11,11%) une thrombopénie modérée et 11 patients (soit 61%) une discrète thrombopénie.
Concernant les 242 patients effectuant un dosage de taux de prothrombine, 196 patients (soit 81%) avaient un taux
normal et 45 patients ont eu un taux abaissé. Pour ces patients ayant un TP abaissé,40% étaient âgés de moins de 15
ans, 77,78% étaient de genre masculin, 37,78% étaient vue en consultation externe. Il n’y a pas un lien significatif
(p=0,34) entre le taux de prothrombine et l’appareil à opérer.
Sur les 242 patients effectuant un dosage de TCA, 95,42% ont présenté un taux de TCA normal et 4,58% ont
présenté un taux de TCA allongé dont 36,36% isolés et 56,55% associés avec un TP abaissé. Le TCA allongé était
majoritairement observé chez les moins de 15 ans avec 45,45%, chez le genre masculin dans 58,52% et chez les
patients vus en consultation externe dans 56,77%. Il n’y a pas un lien significatif (p=0,92) entre TCA et l’appareil à
opérer.
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Parmi les 6 patients qui ont effectué un dosage de fibrinogène, 1 seul patient a présenté une hypofibrinogénémie soit
16,67%.
Discussion:-
Contexte épidémiologique
Dans notre série, 746 bilans d’hémostase ont été prescrits sur ses 269 patients retenus soit 2,78 bilans à chaque
patient. Parmi ses 746 bilans, 16,09% ont montré des résultats anormaux.Howells R et al, Schramm B et al,
Almesbah F et alont trouvé respectivement 14,94%, 17% et 17,52% d’anomalie sur les bilans d’hémostase prescrits
en préopératoire 4-6.
La tranche d’âge de moins de 15 ans est la plus représentée avec un taux de 41,46%.Au Niger, la population
pédiatrique a représenté le 45% des patients en préopératoire7.Cette prédominance peut s’expliquer par la
fréquence de la hernie inguinale, ombilicale et l’hypertrophie amygdalienne chez l’enfant8, 9.
Dans cette étude, une prédominance masculine a été constatée avec sex ratio de 1,38. Cette prédominance est
variable en fonction de fréquence de la population d’étude. Des études ont montré cette prédominance masculine
comme celle effectuée en Irlande, et au Sri Lanka avec un sex ratio de 1,52 et 1,18respectivement6, 10.Ceci
pourrait être s’expliquer par la fréquence de la hernie inguinale chez l’homme.D’autres études ont eu une
prédominance féminine comme celle réalisée en France, et au Cameroun avec un sex ratio de 0,89 et
0,84 respectivement11, 12par la fréquence des patients en gynécologie-obstétrique.
La majorité des patients effectuant des bilans d’hémostase en préopératoire étaient des patients non hospitalisés dans
55,39%.Une étude marocaine a montré que la chirurgie programmée occupe le 61,04% des patients opérés13.Ceci
peut s’expliquer d’une part, que certaine intervention chirurgicale et certains états de patients ne nécessitent pas
d’emblée une hospitalisation. D’autre part, l’hospitalisation est une source d’une infection nosocomiale. Au Maroc,
la prévalence de l’infection nosocomiale peut atteindre jusqu’à 43% dans les services chirurgicaux14.
Contexte clinique
Dans cette étude, l’atteinte de l’appareil génito-urinaire a été le motif d’intervention le plus observé avec un taux de
47,96%.Une étude malienne a également trouvé cette prédominance avec un taux de 66,40%15.
Contexte biologique
Taux de prescription de bilan d’hémostase en préopératoire
Le bilan d’hémostase est fréquemment réalisé de manière systématique en préopératoire. Or, les résultats anormaux
chez les patients asymptomatiques n’indiquent pas forcément un risque hémorragique 2. Par conséquent,
l’anamnèse et l’examen physique ont une place importante sur l’évaluation préopératoire expliquant la nécessité
d’une consultation préanesthésique. Au cours de cette consultation, l’anesthésiste évalue les risques hémorragiques.
En cas d’un interrogatoire impossible comme chez l’enfant avant la marche et chez l’adulte non interrogeable, la
prescription systématique de bilan d’hémostase est indiquée à la recherche d’une pathologie constitutionnelle. Il est
indiqué aussi en cas de maladie hépatique, de malabsorption ou malnutrition, de maladie hématologique ou de toute
autre pathologie pouvant entrainer des troubles de l’hémostase ou de prise de médicament anticoagulant même en
absence de syndrome hémorragique 3,16.
Dans cette étude, la numération plaquettaire, le taux de prothrombine et le temps de céphaline activé étaient
demandés respectivement dans 93,31%, 89,59%, 89,31% des patients.Ce qui rejoint une étude française et
sénégalaisemontrant la réalisation de la numération plaquettaire, le TP, le TCA en préopératoire respectivementdans
plus de 95% et 91,3% des cas 11, 12].
Ainsi, la prescription des analyses biologiques est variable, en fonction du plateau technique du pays, de l’hôpital,
du service ou parfois du prescripteur.
Dans cette série, six cas ont demandé un dosage de fibrinogène. Dans l’étude de Khouadja H et al, huit cas ont
bénéficié un dosage de fibrinogène en préopératoire[13].En effet, le dosage de fibrinogène est indiqué en
cas de suspicion de coagulation intravasculaire disséminée, chez les patients présentant un antécédent de saignement
chronique, au cours d’une investigation d’un allongement inexpliqué du TCA14.
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Résultats de l’hémostase:
Numération plaquettaire
Parmi les 251 patients effectuant la numération plaquettaire, 16,73% (n=42) ont présenté une thrombocytose et
7,17% (n=18) une thrombopénie. Cette fréquence de thrombocytose peut être liée à l’état inflammatoire observé
chez les patients en préopératoires.La thrombopoièse est régulée principalement par la thrombopoietine et de
l’interleukine 6. Au cours de l’inflammation, il y a une augmentation de cytokine pro-inflammatoire interleukine 6
qui stimule la production hépatique de la thrombopoïétine 15.Lefrère M et al a montré que la thrombocytose des
traumatismes et des interventions chirurgicales s’explique habituellement par un syndrome inflammatoire16.
Parmi les 18 patients présentant une thrombopénie, 11 patients soit 61,11% ont présenté une discrète thrombopénie,
2 patients soit 11,11% une thrombopénie modérée et 5 patients soit 27,78% une thrombopénie sévère. En effet,
l’évaluation de la sévérité de thrombopénie est utile avant la chirurgie. La transfusion plaquettaire prophylactique
dépend de la profondeur de la thrombopénie 17. Aucune thrombopénie profonde n’a été détectée. La thrombopénie
modérée et sévère occupe la majorité des patients présentant cette diminution de la numération plaquettaire. Par
contre, une étude prospective effectuant à Maroc montre une prédominance de la thrombopénie modérée dans 51%
et une discrète thrombopénie dans 34% 13. Leur taux de thrombopénie sévère n’est que 12%. Ceci peut
s’expliquer par la mode de sélection des patients. Dans son étude, les patients ayantdes antécédents de désordres
plaquettaires antérieurs sont exclus.
Taux de prothrombine
Au cours de cette étude, 45 patients sur 241 qui ont demandé le dosage de taux de prothrombine en préopératoire ont
présenté un taux de prothrombine abaissé soit 18,67%.En effet, la prévalence des patients présentant un taux de
prothrombine abaissé en préopératoire varie de moins de 1% à 29% selon Bonhomme F et al18. Cette étude est
également dominée par la population pédiatrique. Ainsi, 45% des enfantsont présenté de taux de prothrombine
abaissé. Bhasin N et al ont trouvé cette baisse du taux de prothrombine dans 35,61% de cas19.Le nombre élevé de
résultat pathologique chez l’enfant peut s’expliquer par la difficulté de remplir le tube lors du prélèvement surtout
chez le nouveau-né et le nourrisson.
Nous avons constaté qu’il n’y a pas de lien significatif entre le taux de prothrombine bas et le type de chirurgie.Le
taux de prothrombine abaissé ne dépend pas du type de chirurgie mais lié à l’antécédent et à la clinique du patient
pouvant entrainer des saignements periopératoires.Cette diminution peut êtredue à une insuffisance hépatique, un
déficit en vitamine K par carence d’apport ou par traitement anti- vitamine K et à un déficit constitutionnel en
facteur de la voie exogène 20.
Parmi les 11 patients présentant un TCA allongé, 4 patients ont présenté un TCA allongé isolé soit 36,36% et 6
patients associés à TP abaissé soit 54,55%.Cecirejoint une étude effectuée au Rabat dont 36,84% des patients
ontprésenté un TCA allongé isolé et 63,16% associés au TP abaissé23.
La tranche d’âge inférieur à 15 ans a eu un TCA allongé dans 45,46% des cas. Aux Etats-Unis, un TCA allongé en
préopératoire a été observé chez les enfants dans 64,65% des cas19.Cette prédominance estsouvent due par la
présence des anticorps antiphospholipides de type anticoagulant circulant de type lupique chez l’enfant. Ces
anticorps sont surtout secondaires à des infections virales et peuvent allonger le TCA in vitro.
Parmi les patients présentant un TCA allongé, le genre masculin prédominait avec un taux de 81,82%.Cette
élévation peut être s’expliquerd’une part par la prédominance masculine dans la population d’étude et la présence
des patients présentant une hémophilie constitutionnelle d’autre part. L’hémophilie est une maladie constitutionnelle
de transmission héréditaire selon un mode récessif lié au sexe. Elle atteint le genre masculin.
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Fibrinogène
Dans cette série, un patient sur six a présenté une hypofibrinogénémie soit 16,67%.Hagemo S et al,McQuilten Z et
al ont trouvé dans 19,2% et 21,24% respectivement 24, 25. Cette différence peut s’expliquer par la fréquence des
traumatisés sur ses études. Au cours de traumatisme, il y a une consommation accrue de fibrinogène.Dans notre
série, elle est rencontrée au cours du kyste du pancréas.Ceci peut être dû à uneconsommation excessive suite à un
traumatisme ouà une synthèse réduite par une insuffisance hépatique sur une obstruction des voies biliaires. Les
étiologies de pseudo-kyste du pancréas sont dominées par les traumatismes.26, 27 .
Conclusion:-
La prescription des bilans d’hémostase en préopératoires est l’un des objectifs de la consultation préanesthésique
pour détecter les anomalies pouvant perturber les actes anesthésiques, chirurgicale et les périodes postopératoires.
La demande de bilan d’hémostase standard seul ne permet pas de détecter ces anomalies. Un trouble de l’hémostase
peut avoir des conséquences graves même mortelles suite à des complications hémorragiques ou thrombotiques en
période peropératoire. Mais la prescription systématique de bilan d’hémostase en préopératoire peut retarder la prise
en charge et peut augmenter la dépense économique et temporelle des patients.
Les anomalies détectées ne dépendent pas de la nature de l’intervention. Elles peuvent être dues à plusieurs
étiologies.Dans l'évaluation préopératoire du risque hémorragique, l'anamnèse et la clinique représentent les
meilleurs moyens de dépistage. Toutefois dans certains cas, elles ne sont pas suffisantes et il convient alors de faire
un bilan d’hémostase afin de mieux apprécier le risque hémorragique et de prendre des mesures préventives
adaptées afin d'éviter des complications.
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