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Physio Epaule

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PRESENCE DE FACTEURS DE RISQUE DE DOULEUR D’EPAULE CHEZ

LES JEUNES NAGEURS DE COMPETITION

LAURIANE ROBERT

Étudiante HES – Filière Physiothérapie

ALEXANDRA HUGON

Étudiante HES – Filière Physiothérapie

Directeur de travail de Bachelor : PIERRE BALTHAZARD

TRAVAIL DE BACHELOR DEPOSE A LAUSANNE ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2016 EN VUE DE


L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE EN PHYSIOTHERAPIE

Haute Ecole de Santé Vaud


Filière physiothérapie
RESUME

Introduction

La natation impose au complexe de l’épaule de nombreux microtraumatismes de par sa


biomécanique et sa nature répétitive. Ce travail de Bachelor, basé sur les principes d’une revue
de la littérature, vise à déterminer si, parmi les facteurs de risque de douleurs d’épaule avérés chez
les nageurs de compétition adultes, certains sont déjà présents chez les jeunes nageurs. En effet,
à ce jour, aucun consensus ne semble exister à ce sujet dans cette population.

Méthodologie

Des recherches ont été effectuées sur les bases de données Pubmed, Cinahl, PEDro, Cochrane
library et ScienceDirect entre juillet 2015 et février 2016. Au final, 6 articles ont été retenus. Leur
qualité méthodologique a été évaluée à partir de la grille McMaster.

Résultats

Les scores de qualité méthodologique des articles retenus varient de 8/13 à 10/13. Les facteurs de
risque déjà présents chez les jeunes nageurs sont : la diminution d’amplitude en rotation interne,
l’augmentation de force en rotation interne et la diminution du ratio de force RE/RI.

Conclusion

Ce travail a permis d’identifier deux facteurs de risque déjà présents chez les jeunes nageurs de
compétition. Les autres facteurs de risque nécessitent de plus amples investigations. Afin
d’appuyer ces résultats, il est indispensable d’effectuer des études sur des populations de jeunes
nageurs, en intégrant des interventions agissant sur ces facteurs de risque et en évaluant leur effet
à moyen et à long terme.

Mots clés

Facteur de risque, douleur d’épaule, natation, jeunes, dysbalance musculaire, amplitude


articulaire, laxité.
AVERTISSEMENT

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité
de ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole de Santé Vaud, du Jury ou du Directeur du
Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seules le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles
indiquées dans la liste de références bibliographiques.

Lausanne, le 06 juin 2016, Lauriane Robert et Alexandra Hugon


REMERCIEMENTS

Nous souhaitons remercier les personnes suivantes pour l’aide qu’elles nous ont apportée durant
la réalisation de notre travail :

Monsieur Pierre Balthazard, enseignant à l’HESAV dans la filière physiothérapie et directeur de


notre travail de Bachelor, pour ses conseils et remarques constructives.

Chantal Hugon et Anne Robert pour la relecture.

Nos camarades de classe ainsi que notre groupe de séminaire pour leurs remarques et leur soutien.
TABLE DES MATIERES

1. Introduction ........................................................................................................................... 1

2. Cadre théorique ..................................................................................................................... 2

2.1. Anatomie de l'épaule ..................................................................................................... 2

2.1.1. Stabilité de l’articulation gléno-humérale ............................................................. 2

2.1.2. Anatomie fonctionnelle ......................................................................................... 4

2.2. Natation ......................................................................................................................... 5

2.2.1. Catégories ............................................................................................................. 5

2.2.2. Volume d’entrainement......................................................................................... 5

2.2.3. Biomécanique de la nage ...................................................................................... 6

2.3. L’épaule du nageur ....................................................................................................... 7

2.3.1. Diagnostics associés à l’épaule du nageur ............................................................ 7

2.3.2. Facteurs de risque.................................................................................................. 8

2.3.3. Evaluation clinique de l’épaule du nageur .......................................................... 10

2.3.4. Traitement et prévention de l’épaule du nageur .................................................. 11

2.4. Question de recherche ................................................................................................. 12

2.4.1. Objectif de ce travail ........................................................................................... 12

3. Méthodologie ...................................................................................................................... 13

3.1. Question PICO ............................................................................................................ 13

3.1.1. Qualités psychométriques des outils de mesures ................................................ 13

3.2. Bases de données et mots-clés de recherche ............................................................... 14

3.3. Critères d’inclusion et d’exclusion ............................................................................. 15

3.4. Processus de sélection ................................................................................................. 15

3.5. Grilles utilisées pour définir la qualité des articles ..................................................... 17

4. Résultats .............................................................................................................................. 18

4.1. Synthèse des résultats de la grille McMaster .............................................................. 18

4.2. Description des articles retenus................................................................................... 18

4.2.1. Synthèse des données .......................................................................................... 19

4.2.2. Résultats des études ............................................................................................ 23


5. Discussion ........................................................................................................................... 29

5.1. Qualité des articles ...................................................................................................... 29

5.2. Comparabilité des articles ........................................................................................... 29

5.3. Objectivité ................................................................................................................... 31

5.4. Interprétation des résultats .......................................................................................... 31

5.4.1. Synthèse .............................................................................................................. 32

5.5. Mise en lien avec la littérature .................................................................................... 32

5.5.1. Corrélation avec les douleurs d’épaule ............................................................... 33

5.5.2. Outcomes secondaires ......................................................................................... 34

5.5.3. Athlètes de sports de lancer ................................................................................ 34

5.6. Limites du travail ........................................................................................................ 35

5.7. Implications cliniques ................................................................................................. 35

5.8. Perspectives de recherche ........................................................................................... 36

6. Conclusion .......................................................................................................................... 37
1. Introduction

La natation est une activité populaire ainsi qu’un sport de compétition répandu. En Suisse, 35.8% de
la population indique pratiquer la natation. Il s’agit du 3ème sport le plus exercé après le cyclisme et
la randonnée (Office fédéral du Sport, 2014).

L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain, mais également la moins stable. Après un
certain volume d’entrainement, la nature répétitive de la nage prédispose le complexe de l’épaule à
différents microtraumatismes (Pollard & Croker, 1999). La prévalence des douleurs chez les nageurs
de compétition est élevée, à tel point que le terme « épaule de nageur » est couramment utilisé. En
effet, 47% des nageurs âgés de 10 à 18 ans rapportent déjà un antécédent de douleur d’épaule. Ce
pourcentage augmente à 73% chez les adultes (McMaster & Troup, 1993). Les athlètes considèrent
parfois ces douleurs comme normales ; elles peuvent pourtant amener à une diminution de la
performance ou à un arrêt de l’entrainement, voire de la compétition.

Dans la littérature, le lien entre les douleurs d’épaule et les facteurs de risque a été établi chez des
populations de nageurs adultes (Hill, Collins, & Posthumus, 2015). Des auteurs ont voulu déterminer
si ces paramètres étaient déjà présents chez une population de jeunes nageurs, qu’ils soient
symptomatiques ou non. Cependant, à ce jour, aucun consensus clair ne semble exister à ce sujet.
Aussi, par ce travail, basé sur les principes d’une revue de la littérature, nous aimerions déterminer
si des facteurs de risque avérés prédisposant à des douleurs d’épaule chez des nageurs adultes sont
déjà présents chez des jeunes nageurs de compétition.

1
2. Cadre théorique

Dans ce chapitre seront présentés les différents éléments nécessaires à l’aboutissement de notre
problématique. L’anatomie de l’épaule ainsi que la traumatologie du sport en lien avec cette
articulation seront décrites. Ensuite, différents éléments relatifs à la natation et à la biomécanique de
la nage seront présentés. Enfin, ces différents aspects seront mis en lien avec la problématique de
l’épaule du nageur.

2.1. Anatomie de l'épaule

Le complexe articulaire de l’épaule est composé de cinq articulations : la scapulo-humérale, la sous-


deltoïdienne, la scapulo-thoracique, l’acromio-claviculaire et la sterno-costo-claviculaire.
L’articulation scapulo-humérale, également nommée gléno-humérale, est la principale articulation
de ce complexe. L’articulation scapulo-thoracique est assurément la seconde. Les cinq articulations
sont mécaniquement liées et fonctionnent simultanément, dans des proportions variables. Ceci
permet à l’épaule d’avoir des amplitudes articulaires qu’aucune autre articulation ne présente, mais
avec un coût certain : l’instabilité (Fernandez, Verdugo, Feito, & Rex, 2012).

2.1.1. Stabilité de l’articulation gléno-humérale

Dans ce chapitre, la stabilité de l’épaule sera développée dans un premier temps par rapport à ses
éléments anatomiques; puis le rôle du système nerveux sera mis en évidence.

Eléments anatomiques statiques et dynamiques

Divers éléments participent à la stabilité de l’articulation gléno-humérale. Une première structure


assurant sa stabilité statique est le labrum. Cette structure fibro-cartilagineuse permet d’augmenter
la profondeur de la glène humérale et ainsi d’améliorer la congruence articulaire (Beauthier &
Lefevre, 1991). Le vide intra-articulaire, présent entre les 2 surfaces que sont la glène de la scapula
et la tête de l’humérus, permet également de renforcer la cohésion de l’articulation gléno-humérale
(Blaimont & Taheri, 2006). Enfin, les systèmes capsulo-ligamentaire et musculaire de l’articulation
gléno-humérale assurent encore davantage sa stabilité statique. Pour ces derniers, la capsule
articulaire est renforcée principalement par les ligaments gléno-huméraux et le ligament coraco-
huméral (figure 1). Le premier est composé de 3 faisceaux qui dessinent un Z à la face antérieure de
la capsule, tandis que le second comporte 2 faisceaux qui renforcent la partie supérieure de la capsule
(Kapandji, 2011).

2
Figure 1: les ligaments de l'épaule, vue antérieure (Cleland & Koppenhaver, 2012)

Les muscles qui entourent l’épaule permettent la stabilisation active de cette articulation. Les
principaux muscles stabilisateurs sont regroupés sous l’appellation de « coiffe des rotateurs ». Il
s’agit des muscles supra-épineux, infra-épineux, petit rond, subscapulaire ainsi que le long chef du
biceps. Les tendons de ces muscles recentrent et stabilisent la tête de l’humérus dans la cavité
glénoïdale (Tortora & Derrickson, 2010).

En résumé, la stabilité du complexe de l’épaule est assurée par les éléments statiques et dynamiques.
Les éléments statiques sont le labrum, le vide articulaire, la capsule, et les ligaments ; les éléments
dynamiques sont les muscles de la coiffe des rotateurs.

Systèmes nerveux

Par l’interdépendance et la complémentarité des systèmes sensitif et moteur, le système nerveux joue
un rôle essentiel dans la stabilité statique et dynamique de l'épaule.

Différents récepteurs de la peau, des muscles, des tendons et des tissus conjonctifs informent de façon
continue le système nerveux (Bear, Connor, & Paradiso, 2007). Par exemple, les fuseaux neuro-
musculaires sont des récepteurs intramusculaires sensibles à l'étirement du muscle par rapport à une
longueur initiale. Les appareils tendineux de Golgi, un autre type de récepteurs sensitifs, sont situés
à la jonction entre muscles et tendons et donnent des informations sur la tension appliquée au muscle,
ou sa force de contraction. L’ensemble de ces récepteurs contribue à transmettre l’information
proprioceptive au système nerveux et permet la proprioception, c'est-à-dire la perception de la
position du corps dans l'espace et de ses déplacements (Bear et al., 2007).

Ensuite, ces informations sont analysées et interprétées au niveau du système nerveux central (SNC)
afin d’adapter continuellement et en fonction de la situation, le niveau de contraction des muscles en
termes de temporalité, de coordination inter- et intramusculaire et de dosage. Cette adaptation est

3
possible et régulée par les 2 mécanismes que sont le feedback et le feedforward. Le feedback permet
d’adapter le mouvement après la perception d’informations sensorielles renseignant sur une déviation
par rapport au mouvement planifié ; le feedforward est l’anticipation du mouvement afin d’avoir une
réponse musculaire coordonnée et adaptée (Bear et al., 2007).

2.1.2. Anatomie fonctionnelle

Les mouvements du complexe de l’épaule sont la flexion, l’extension, l’abduction, l’adduction, les
rotations interne et externe. Tous ces mouvements se produisent en partie ou entièrement au niveau
de l’articulation gléno-humérale. Cependant, pour les mouvements d’élévation du bras se faisant au-
dessus de la tête, la participation de l’articulation scapulo-thoracique est requise, par un mouvement
de sonnette latérale. Dans ces situations, le couplage des 2 articulations se fait dans un ratio de 2/1.
Ainsi, lors d’un mouvement d’élévation de 180°, 120° se produisent dans l’articulation gléno-
humérale et 60° dans l’articulation scapulo-thoracique (Blaimont & Taheri, 2006).

Muscles de l’épaule

En complément aux muscles stabilisateurs mentionnés précédemment, la mobilité et la force du


complexe de l’épaule sont également assurées par de nombreux autres muscles (figure 2).

Figure 2: les muscles de la coiffe des rotateurs (Cleland & Koppenhaver, 2012)

• La rotation interne de l’épaule est assurée par le grand dorsal, le grand rond, le grand pectoral et
le subscapulaire. La rotation externe, quant à elle, est assurée par l’infra-épineux et le petit rond.
Les muscles rotateurs internes sont plus nombreux et plus puissants que les muscles rotateurs
externes (Kapandji, 2011). Ainsi, la force en rotation interne (RI) est plus grande que celle en
rotation externe (RE) pour un ratio RE/RI de 2/3 (Rockwood & Matsen, 2009).

4
• Les muscles principaux de l’abduction sont le deltoïde et le supra-épineux. L’adduction du bras
est possible grâce aux muscles grand rond, grand dorsal et grand pectoral.
• La flexion est principalement assurée par les faisceaux claviculaires du muscle deltoïde et du
grand pectoral. Les principaux muscles qui permettent l’extension sont le grand dorsal et le
faisceau épineux du deltoïde (Kapandji, 2011).

2.2. Natation

La natation est l’une des activités populaires et de compétition des plus répandues. Quelques 9’630
hommes et 12’333 femmes ont été enregistrés par le « National Collegiate Athletics Association »
aux États-Unis pour la saison 2013/2014 (Hill et al., 2015). En Suisse, 35.8% de la population indique
pratiquer la natation. Il s’agit du 3ème sport le plus exercé après le cyclisme et la randonnée (Office
fédéral du Sport, 2014). La Fédération Suisse de Natation recense 148 clubs et 4'817 licenciés en
2014 (Fédération Suisse de Natation, 2014).

2.2.1. Catégories

La Fédération Suisse de Natation classe les nageurs en 5 catégories d’âge : « Kids » de 8 à 11 ans,
« Jeunesse » de 12 à 16 ans, « Junior » de 17 à 18 ans, « Pré-masters » de 19 à 24 ans et « Masters»
dès 25 ans et plus (Fédération Suisse de Natation, 2014). Aux Etats-Unis, le système est semblable.
Les nageurs sont également classés par catégories d’âge et le terme « élite » est utilisé pour les
athlètes concourant à un niveau national ou international (USA Swimming, 2010).

2.2.2. Volume d’entrainement

Un nageur de compétition adulte parcourt en moyenne 60 à 80 kilomètres par semaine. La majeure


partie de la distance est parcourue en crawl. Avec en moyenne 8 à 10 rotations d’épaule par 25 mètres
de nage, les compétiteurs atteignent 30'000 rotations par épaule chaque semaine (Heinlein &
Cosgarea, 2010).

5
2.2.3. Biomécanique de la nage

Les nageurs de compétition utilisent 4 styles de nage : crawl, dos


crawlé, brasse et papillon. Egalement appelée nage libre, le crawl
est la technique la plus répandue lors de l’entrainement des
compétiteurs (Heinlein & Cosgarea, 2010). Le mouvement du
crawl peut être analysé en 3 phases ; les deux premières sont
aquatiques et la troisième est aérienne (Fernandez et al., 2012).
Dans ce qui suit, les phases du crawl seront décrites avec précision,
tant au niveau des mouvements que des muscles en action (figure
3).

Phases aquatiques

1. Traction Figure 4: les différentes étapes du


crawl (Scott & Andrew, 2010)
Elle débute lorsque la main entre dans l’eau et se termine
lorsque l’humérus est perpendiculaire à l’axe du tronc. Au
début de cette phase, l’articulation gléno-humérale est en flexion,
abduction et rotation interne (Fernandez et al., 2012). Le grand
pectoral et le petit rond forment un couple de force permettant les
mouvements d’extension, d’adduction et augmentent la rotation
interne de l’épaule (Heinlein & Cosgarea, 2010).
Figure 3: les différentes étapes du
2. Poussée crawl (Scott & Andrew, 2010)
Elle commence avec l’humérus perpendiculaire à l’axe du tronc et se termine quand la main sort de
l’eau. Lors de cette phase, le grand dorsal permet l’extension et le subscapulaire participe à la rotation
interne. (Heinlein & Cosgarea, 2010). En fin de poussée, l’articulation gléno-humérale est en
extension, adduction et rotation interne maximale (Fernandez et al., 2012).

Phase aérienne

3. Retour aérien

Il débute lorsque la main sort de l’eau et s’achève sur une nouvelle phase de traction. En début de
retour aérien, le bras est en extension, adduction et rotation interne. A ce moment, l’action des
deltoïdes postérieur et moyen ainsi que du supra-épineux permet l’extension et l’abduction de
l’articulation gléno-humérale. Dans un deuxième temps, le trapèze supérieur et le dentelé antérieur
s’activent ; ils permettent la sonnette latérale et l’élévation de la scapula. En fin de retour aérien, le
deltoïde antérieur permet l’entrée dans l’eau du membre supérieur pendant que les rhomboïdes
stabilisent la scapula (Heinlein & Cosgarea, 2010). A la fin de la phase aérienne, le bras est en
position de flexion et d’abduction (Fernandez et al., 2012).

6
2.3. L’épaule du nageur

Le terme « épaule du nageur » a été utilisé pour la première fois en 1978 à la suite des Jeux
Olympiques de Munich de 1972, où un nombre important de nageurs a consulté pour des douleurs
d’épaules (Allegrucci, Whitney, & Irrgang, 1994 ; Heinlein & Cosgarea, 2010). Il est vrai que, lors
de la nage, l’épaule subit de fortes contraintes. En effet, contrairement à la plupart des activités de la
vie quotidienne, les mouvements en natation se réalisent en chaine fermée ; la main étant le segment
relativement fixe et le corps se déplaçant au-dessus. (Heinlein & Cosgarea, 2010). De plus, lors du
crawl, 80% de la force propulsive provient des membres supérieurs (Fernandez et al., 2012).

Ce terme « épaule du nageur » représente un groupe de symptômes et non un diagnostic spécifique


(Heinlein & Cosgarea, 2010). Ce syndrome consiste dans un premier temps en un inconfort après la
séance de natation. Celui-ci peut évoluer en une douleur pendant ou après l’entrainement et affecter,
au final, la performance et les progrès de l’athlète (Fernandez et al., 2012).

La prévalence de l’épaule du nageur diverge selon les études. Ces différences s’expliquent en partie
du fait que certains auteurs tiennent compte uniquement des douleurs actuelles, alors que d’autres
considèrent aussi les douleurs antécédentes. Selon Fernandez et al. (2012), le pourcentage d’athlètes
avec une épaule du nageur est proportionnel à l’âge, aux années de pratique et au niveau de
compétition. En effet, 47% des nageurs âgés de 10 à 18 ans rapportent déjà un antécédent de douleur
d’épaule. Ce pourcentage augmente à 73% chez les adultes (McMaster & Troup, 1993).

2.3.1. Diagnostics associés à l’épaule du nageur

Malgré l’incidence et la sévérité de la douleur d’épaule chez le nageur, il y a un manque de consensus


au sujet des diagnostics sous-jacents (Hill et al., 2015). Les principaux diagnostics découlent de sur-
sollicitations mécaniques et fonctionnelles de l’épaule, liées à la natation.

Atteinte tendineuse des muscles de la coiffe des rotateurs

La nature des différentes lésions tendineuses peut varier, allant d’une tendinopathie à la rupture des
tendons (Danowski & Chanussot, 2012). Le tendon le plus souvent atteint est celui du muscle supra-
épineux ; il est concerné par 80% des ruptures de la coiffe (Duruz & Fritschy, 2008). Chez le nageur,
la tendinopathie du muscle supra-épineux est par ailleurs le diagnostic le plus fréquemment lié à la
douleur d’épaule (Sein et al., 2010).

Conflit sous-acromial

Le conflit sous-acromial est souvent le résultat d’un mouvement répété en abduction, flexion et
rotation interne, typique en natation. Cette sursollicitation induit une irritation mécanique de la coiffe
des rotateurs, du labrum et/ou des bourses séreuses entre le tubercule majeur de l’humérus et les
structures de la voute acromio-claviculaire. Cette irritation mécanique peut engendrer différents

7
degrés de lésions de la coiffe, qui vont d’une simple inflammation à une dégénérescence tendineuse.
Une bursite y est parfois associée (Magee, Zachazewski, & Quillem, 2009).

Dyskinésie de la scapula

La dyskinésie de la scapula correspond à une altération de son positionnement et de son schéma de


mouvement. Un entrainement inapproprié, un surentrainement et/ou un entrainement unilatéral du
membre supérieur favorisent l’apparition d’une dysbalance des muscles stabilisateurs et
mobilisateurs de la scapula (Fernandez et al., 2012). La dyskinésie de la scapula se retrouve
quasiment chez tous les sujets souffrant de douleurs d’épaule. Ainsi, elle peut être la cause ou la
conséquence de la douleur.

En résumé

L’épaule du nageur est une problématique multifactorielle qu’on ne peut pas simplement associer à
un diagnostic. Afin de mieux comprendre ce phénomène, l’investigation des facteurs de risque
intrinsèques et extrinsèques est essentielle.

2.3.2. Facteurs de risque

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (2015), un facteur de risque est « tout attribut,
caractéristique ou exposition d’un sujet qui augmente la probabilité de développer une maladie ou
de souffrir d’un traumatisme ». Différents auteurs ont investigué des pistes permettant d’expliquer
l’apparition éventuelle des douleurs d’épaule chez les nageurs adultes de compétition. La plupart des
facteurs de risque ont été étudiés selon leur corrélation aux douleurs d’épaule, en comparant des
nageurs symptomatiques et asymptomatiques.

On retrouve des facteurs de risque intrinsèques et extrinsèques. Les facteurs intrinsèques sont liés à
l’athlète, tandis que les facteurs extrinsèques sont liés à son environnement. (Bahr, Maehlum, &
Bolic, 2004). Bien que les deux types de facteurs de risque soient présentés par la suite, il est entendu
que la problématique de ce travail ne concerne que les facteurs de risque intrinsèques.

A. Facteurs intrinsèques

Ratio de force entre rotation externe et interne (RE/RI)

Chez un sujet sain, la force en rotation interne est plus élevée qu’en rotation externe avec un ratio
RE/RI de 2/3 (0.66) (Rockwood & Matsen, 2009). Les nageurs ont une force en rotation interne plus
élevée que celle des non-nageurs. En effet, durant les trois phases du crawl, le membre supérieur est
utilisé en rotation interne. Il n’existe actuellement pas de consensus de définition d’un ratio RE/RI
« normal » pour un pratiquant. Cependant, cette dysbalance musculaire des rotateurs d’épaule chez
les nageurs a été observée par plusieurs auteurs.

8
Selon Falkel et Murphy (1988, cité dans Beach, Whitney, & Dickoff-Hoffman, 1992) le ratio RE/RI
est de 0.68 chez les non-nageurs, de 0.56 chez les nageurs sans douleurs d’épaule et de 0.42 chez les
nageurs avec douleurs d’épaule. Olivier, Quintin et Rogez (2008) ont mesuré le ratio de force RE/RI
chez des nageurs de compétition adultes asymptomatiques et l’ont comparé à celui de sujets
sédentaires. Ils obtiennent un ratio compris entre 0.72 et 0.76 chez les sujets sédentaires et entre 0.53
et 0.71 chez les nageurs de compétition. Gozlan et al. (2005) ont investigué ce ratio chez des jeunes
nageurs asymptomatiques. Ils retrouvent des valeurs allant de 0.38 à 0.45 pour une population avec
une moyenne d’âge de 13 ans pour les filles et 23 ans pour les garçons.

Instabilité de l’articulation gléno-humérale

L’instabilité de l’articulation gléno-humérale peut se développer suite à une dysfonction des


stabilisateurs statiques, ou à une fatigue ou faiblesse des stabilisateurs dynamiques (Allegrucci et al.,
1994). Olivier et al. (2008) expliquent que « cette hyperlaxité n’est pas un problème en soit, mais
elle le devient dès que s’installe une fatigue musculaire. Par exemple, si, en fin d’entrainement,
l’épaule fonctionne avec une tête humérale dont le centrage n’est plus assuré, c’est à ce moment que
le sportif peut léser ses structures périarticulaires et déclencher un symptôme douloureux ».

Variation d’amplitude articulaire en rotation de l’articulation gléno-humérale

L’amplitude totale de rotation est la même que chez un sujet non-nageur ; cependant, elle est déplacée
du côté de la rotation externe. Ainsi, comme chez les athlètes de sports de lancer, l’amplitude
articulaire du nageur en rotation externe est excessive alors qu’elle est limitée en rotation interne. Ce
déplacement est une adaptation de l’articulation gléno-humérale au mouvement répété de nage
(Tovin, 2006).

B. Facteurs extrinsèques

La charge d’entrainement du nageur, son niveau de compétition ainsi que ses antécédents jouent un
rôle en tant que facteurs extrinsèques. La surcharge d’entrainement, que ce soit en volume ou en
intensité, sollicite excessivement l’épaule. En conséquence, les tissus n’ont pas le temps de récupérer
entre les séances et de s’adapter à la charge d’entrainement. Des « mauvaises utilisations » du bras
à l’entrainement, suite à des fautes techniques ou à un équipement inadapté vont aussi augmenter la
charge sur les tissus et les structures périarticulaires (Tovin, 2006).

C. Niveaux de certitude

Ces différents facteurs de risque ont été investigués dans une revue critique et systématique de la
littérature de Hill et al., publiée en 2015, à partir de 29 articles comportant principalement des
populations de nageurs adultes (plus de 18 ans). Seuls quelques-uns incluaient des populations plus
larges d’adultes et d’adolescents, mais aucun ne se concentrait uniquement sur les nageurs de moins
de 18 ans. Les auteurs ont classé les facteurs de risque selon leur niveau de certitude. Un niveau de

9
certitude élevé correspond à des études avec un niveau d’évidence I, c’est-à-dire des études
randomisées contrôlées ou des études de cohorte prospectives. Elles doivent être d’une bonne qualité,
avec une méthodologie robuste et un large échantillon. Un niveau de certitude modéré signifie que
les preuves sont suffisantes pour dire que le facteur de risque est associé à la blessure d’épaule.
Cependant, ces études ont une qualité moindre ou un nombre de participants limité, ce qui pourrait
diminuer la confiance envers ces résultats. Un niveau de certitude bas signifie que les preuves sont
insuffisantes pour relier le risque à la douleur d’épaule.

Ainsi, sur les 29 études analysées, aucun facteur de risque n’a pu être défini comme ayant un haut
niveau de certitude. Cependant, quatre facteurs de risque ont pu être catégorisés comme ayant un
niveau modéré : la laxité et l’instabilité articulaire, l’amplitude de RI/RE, l’histoire de douleur ou de
blessure et le niveau de compétition. Les autres facteurs de risque sont tous classés avec un bas niveau
de certitude. En réalité, cela ne signifie pas qu’il faut les exclure et qu’ils n’ont pas d’influence sur
la douleur d’épaule ; simplement, cette corrélation n’a pour l’heure pas pu être mise en évidence de
façon significative. Les auteurs précisent dans leur revue le manque de littérature disponible afin
d’obtenir de hauts niveaux de certitude. Par conséquent, et comme l’indiquent les auteurs, tous les
facteurs de risque peuvent potentiellement être à l’origine de l’épaule douloureuse du nageur (Hill et
al., 2015).

2.3.3. Evaluation clinique de l’épaule du nageur

Cette partie consiste à présenter les principaux paramètres de l’examen clinique associés à l’épaule
du nageur, tout d’abord ceux liés aux différents diagnostics puis ceux liés aux facteurs de risque
intrinsèques.

Evaluation liée aux diagnostics

Les tests de Yocum, Neer et Hawkins permettent de mettre en évidence un conflit sous-acromial.
Ils sont positifs s’ils reproduisent les symptômes du patient (Olivier et al., 2008). Ces tests ont chacun
une bonne sensibilité mais une faible spécificité. Dès lors, il est recommandé de combiner leurs
résultats et de les mettre en lien avec le tableau clinique du patient (Cleland & Koppenhaver, 2012).

Le test de Jobe recherche une atteinte du supra-épineux. Le test est positif s’il y a une faiblesse de
ce muscle ou une reproduction des symptômes du patient (Olivier et al., 2008).

La dyskinésie de la scapula est évaluée par une observation du mouvement de la scapula lors d’un
mouvement d’élévation du bras, avec et sans charge. La scapula doit pouvoir effectuer un
mouvement harmonieux et être capable de se stabiliser (Allegrucci et al., 1994).

10
Evaluation liée aux facteurs de risque

La première étape de l’évaluation clinique est l’observation de la morphologie du nageur. Une


déviation commune est une posture en enroulement des épaules. Elle est souvent combinée avec une
position de la scapula en protraction, une tête humérale antériorisée et en rotation interne. Une
position antériorisée de la tête humérale devrait inciter à évaluer la rétraction de la capsule postérieure
de l’articulation gléno-humérale (Tovin, 2006).

Les tests du sulcus et d’appréhension évaluent l’instabilité inférieure et antérieure de l’articulation


gléno-humérale. Pour l’instabilité inférieure, le test est positif si l’examinateur perçoit une dépression
excessive sous l’acromion en tirant la tête humérale vers le bas. Pour l’instabilité antérieure, il est
positif si le patient ressent une appréhension lorsque l’examinateur reproduit passivement le
mouvement luxant de flexion, abduction, rotation externe (Olivier et al., 2008). L’instabilité
antérieure peut également être évaluée par le test du tiroir antérieur ou « Drawer Test ». Le patient
est couché sur le dos, son épaule maintenue entre 80 et 120° d’abduction, 0 à 20° de flexion et 0 à
30° de rotation externe ; l’examinateur fixe la scapula et fait glisser antérieurement l’humérus
(Gerber & Reinhold, 1984).

Les amplitudes de l’articulation gléno-humérale sont généralement mesurées par goniométrie ou


avec un inclinomètre (Beach et al., 1992 ; Harrington, Meisel, & Tate, 2014 ; Walker, Gabbe,
Wajswlner, Blanch, & Bennel, 2012).

La force musculaire en rotation interne et externe est évaluée, la plupart du temps, par un appareil de
mesure isocinétique. Cependant, cette méthode est controversée de par la diversité des positions de
testing (Allegrucci et al., 1994). Elle peut également être mesurée avec un dynamomètre portable
(Sullivan, Chesley, Hebert, McFaull, & Scullion, 1988).

2.3.4. Traitement et prévention de l’épaule du nageur

Le traitement et la prévention de l’épaule du nageur sont intimement liés. L’un comme l’autre
agissent sur les facteurs de risque de douleur d’épaule.

Swanik, Swanik, Lephart et Huxel (2002) ont proposé un programme d’exercices à sec à des nageurs
adultes. Les auteurs présentent ce programme d’exercices comme un entrainement fonctionnel qui
incorpore les facteurs force, endurance, agilité, proprioception et contrôle neuromusculaire. Ainsi,
ils agissent sur les facteurs de risque de dysbalance musculaire, de stabilité de l’épaule, de la scapula
et du tronc. Comme résultats, les auteurs ont pu observer une diminution statistiquement significative
de l’incidence de douleurs d’épaule pour les nageurs qui ont suivi cet entrainement 3 jours par
semaine pendant 6 semaines, en plus de leur entrainement en piscine, comparé au groupe contrôle
qui suivait uniquement leur entrainement de natation habituel. D’autres auteurs proposent également

11
aux nageurs un programme d’exercices fonctionnel (Lynch, Thigpen, Mihalik, Prentice, & Padua,
2010; Robert, Stephanie, Steve, & Barbara, 2015). Ils ont pu démontrer des résultats statistiquement
significatifs sur les facteurs de risque de douleurs d’épaule que sont la force et la posture.

Wanivenhaus, Fox, Chaudhury, & Rodeo (2012) ont publié un article qui discute de l’épidémiologie
des blessures d’épaule chez les nageurs et des stratégies de prévention basées sur les facteurs de
risque. Au niveau des facteurs extrinsèques, les auteurs proposent de passer par un apprentissage
d’une technique de nage adéquate. Il est important que l’entraineur et l’athlète soient attentifs et
capables de reconnaitre tôt une altération de la nage, pouvant être le signe d’une épaule douloureuse.
Pour les facteurs intrinsèques, les auteurs proposent des exercices de renforcement, de stretching et
d’endurance. Le renforcement est ciblé sur les muscles de l’épaule, les muscles stabilisateurs de la
scapula, ainsi que les muscles stabilisateurs du tronc. D’autres auteurs (Tovin, 2006; Pollard &
Croker, 1999) investiguent également l’épaule du nageur et proposent des interventions
physiothérapeutique similaires à celle de Wanivenhaus et al. (2012).

Au final, ces articles mettent en exergue qu’agir sur les facteurs de risque par le traitement et/ou la
prévention permet d’améliorer les douleurs d’épaule des nageurs adultes.

2.4. Question de recherche

Les facteurs de risque avérés de douleur d'épaule chez les nageurs de compétition adultes sont-ils
également présents chez les jeunes nageurs de compétition ?

2.4.1. Objectif de ce travail

De par la nature répétitive du mouvement de crawl, l’épaule du nageur est fréquemment sujette aux
douleurs, ce qui peut freiner voire stopper l’entrainement d’un athlète et aura ainsi un impact sur sa
carrière.

Des facteurs de risque ont été identifiés, avec des niveaux de certitude variables, comme pouvant
être à l’origine de l’épaule douloureuse chez des nageurs de compétition adultes. Des interventions
de traitement et/ou de prévention agissant sur ces facteurs de risque ont montré une amélioration de
l’épaule douloureuse du nageur. Ceci permet donc de confirmer davantage leur influence. Ces divers
éléments nous ont permis de qualifier ces facteurs de risque comme étant avérés.

Cependant, il n’existe pas de consensus sur la présence de ces mêmes facteurs chez les nageurs de
compétition de moins de 18 ans. Ainsi, l’objectif de ce travail est d’identifier si les facteurs de risque
de douleur d’épaule admis chez les nageurs adultes sont déjà présents chez les jeunes nageurs de
compétition, qu’ils soient symptomatiques ou non.

12
3. Méthodologie

3.1. Question PICO

Pour identifier les concepts clés de ce travail et effectuer une recherche bibliographique efficace et
systématique dans les bases de données, nous avons utilisé les 4 dimensions PICO.

Population : nageurs de compétition de 8 à 18 ans, ce qui correspond aux catégories « Kids »,


« Jeunesse » et « Junior » de la Fédération Suisse de Natation.

Intervention : entrainement de natation en vue d’une saison de compétition.

Comparaison :

- à un groupe contrôle ne recevant aucune intervention particulière

- population comparée à elle-même entre pré et post-intervention

Outcomes : facteurs de risques intrinsèques de douleurs d’épaule étudiés chez les nageurs adultes,
selon la revue de littérature de Hill et al. (2015) : force en rotation interne et externe, amplitude
articulaire en rotation, laxité de l’articulation gléno-humérale, force des muscles scapulaires et
dyskinésie de la scapula, stabilité du tronc, longueur du petit pectoral, longueur du triceps brachial,
longueur du grand dorsal.

3.1.1. Qualités psychométriques des outils de mesures

Force : le dynamomètre isocinétique a une fiabilité faible à modérée pour la mesure de la balance
musculaire. Sa validité est également faible (Zawadzki, Bober, & Siemienski, 2012). Le
dynamomètre portable, quant à lui, est un outil fiable et valide pour les mesures de force isométrique
des muscles de l’épaule (Sullivan et al., 1988 ; McLaine, Ginn, Kitic, Fell, & Bird, 2015 ; Cools et
al., 2014).

Amplitude articulaire : le goniomètre, ainsi que l’inclinomètre, permettent des mesures de bonne
fiabilité (Cools et al., 2014 ; Fieseler et al., 2015 ; Kolber, Vega, Widmayer, & Cheng, 2011). Ces
deux outils ont été comparés entre eux ; la validité est considérée comme bonne (Kilber & Hanney,
2012). Concernant l’inclinomètre, la fiabilité des mesures a également été étudiée dans une étude
pilote par Hibberd et al. (2016). Elle est de 0.98 pour la rotation interne, 0.99 pour la rotation externe
et 0.93 pour l’adduction horizontale.

Laxité de l’articulation gléno-humérale : le test du tiroir, mesurant la laxité antérieure de l’épaule, a


une reproductibilité pauvre à modérée (Ellenbecker, Mattalino, Elam, & Caplinger, 2000). L’étude
de Farber, Castillo, Clough, Bank et Farland (2006) montre une sensibilité de 60% et une spécificité
de 74% pour le diagnostic de l’instabilité gléno-humérale. Le test du Sulcus, évaluant la laxité

13
inférieure de l’épaule, est reproductible (Tzannes, Paxinos, Callanan, & Murrell, 2004). Sa sensibilité
est de 74% et sa spécificité de 87%, sous anesthésie (Cuellar, Gonzales, De la Heerran, & Usabiaga,
2005).

Dyskinésie de la scapula : la dyskinésie de la scapula peut être évaluée subjectivement par


observation ou objectivement par des mesures 2D ou 3D de son positionnement statique ou
dynamique par rapport au tronc. Certaines sont des mesures quantitatives, d’autres des mesures
qualitatives. La fiabilité ainsi que la validité de ces différentes méthodes varient de 57% à 43%
(Larsen, Juul-Kristensen, Lund, & Sogaard, 2014).

Stabilité du tronc : la stabilité du tronc est mesurée par les tests de la planche en gainage ventral et
latéral et du Closed Kinetic Chain Upper Extremity Stability Test (CKCUEST). Le test de la planche
en gainage latéral est fiable à 97% (McGill, Childs, & Liebenson, 1999). Le test de la planche en
gainage ventral est valide et fiable (Schellenberg, Lang, Chan, & Burnham, 2007). La fiabilité du
CKCUEST est de 97% et sa validité est également élevée (Lee & Kim, 2015).

Longueurs musculaires : les systèmes électromagnétiques d’analyse du mouvement ainsi que


l’appareil « PALM palpation meter » sont valides et fiables pour la mesure de la longueur du muscle
petit pectoral (Borstad, 2008 ; Rondeau, Padua, Thigpen, & Harrington, 2012). La longueur du
muscle triceps brachial est mesurée au travers de l’amplitude en flexion de l’épaule, avec le coude
en flexion maximale. La longueur du muscle grand dorsal est généralement mesurée au travers de
l’amplitude en flexion de l’épaule, avec l’épaule en rotation interne. Cette méthode se révèle fiable
mais il n’existe pas, en l’état actuel de la littérature, d’étude attestant de sa validité (Tate, et al., 2012
; Borstad & Briggs, 2012 ; Herringtion & Horsley, 2014).

3.2. Bases de données et mots-clés de recherche

Des recherches ont été effectuées sur les bases de données Pubmed, Cinahl, PEDro, Cochrane library
et ScienceDirect entre juillet 2015 et février 2016. Les mots-clés utilisés sont : shoulder, swimm*,
young, child, adolescent et college. Les équations de recherches utilisées sont présentées dans le
tableau 1.

La littérature secondaire nous a également permis de trouver des articles supplémentaires. Au total
116 articles ont été trouvés et 6 ont été retenus pour ce travail.

14
Tableau 1 : équations de recherche dans les différentes bases de données

Articles
Moteur de recherche Equations de recherche utilisées
trouvés
((Shoulder[Title]) AND Swim*[Title]) AND Young 16
((Shoulder[Title]) AND Swim*[Title]) AND Child 5
PubMED
((Shoulder[Title]) AND Swim*[Title]) AND Adolescent 25
((Shoulder[Title]) AND Swim*[Title]) AND College 3
PEDro (shoulder[Title]) AND swim*[Title] 2
ScienceDirect TITLE(Swim*) and TITLE(Shoulder) 22
Cochrane Library Swim* and shoulder 10
TI shoulder AND TI Swim* AND young 13
TI shoulder AND TI Swim* AND child 4
Cinahl
TI shoulder AND TI Swim* AND adolescent 3
TI shoulder AND TI Swim* AND college 7
TOTAL 110

3.3. Critères d’inclusion et d’exclusion

Critères d’inclusion : nageurs de compétition entre 8 et 18 ans, comparaison à des jeunes non-nageurs
ou au même groupe avant et après entrainement, étudie l’effet d’une intervention sur au moins un
facteur de risque intrinsèque de douleurs d’épaule mis en évidence par la revue de littérature de Hill
et al. (2015), étude en langue anglaise ou française.

Critère d’exclusion : tout ce qui n’entre pas dans les critères d’inclusion

3.4. Processus de sélection

Aux 116 articles préalablement trouvés, les critères d’inclusion et d’exclusion cités ci-dessus ont été
appliqués aux étapes suivantes : à la lecture des titres, à la lecture des résumés et à la lecture des
articles en entier. Ce processus a été effectué conjointement par les deux auteurs et a permis de retenir
6 articles correspondant à la problématique de ce travail de Bachelor (figure 4).

15
Figure 5: flowchart

Les 6 articles retenus sont :

Batalha, N. M., Raimundo, A. M., Thomas-Carus, P., Fernandes, O. S., Marinho, D. A., & Silva, A.
J. (2012). Shoulder rotator isokinetic strength profil in young swimmers. Revista Brasileira de
Cineantropometria e Desempenha Humano, 14(5), 545-553. doi : 10.5007/1980-
0037.2012v14n5p545

Batalha, N. P., Raimundo, A., Thomas-Carus, P., Barbosa, T. M., & Silva, A. R. (2013). Shoulder
rotator cuff balance, strength, and endurance in young swimmers during a competitive season. The
Journal of Strength and Conditioning Research, 27(9), 2562-2568. doi:
10.1519/JSC.0b013e31827fd849

Batalha, N., Marmeleira, J., Garrido, N., & Silva, A. J. (2015). Does a water-training macrocycle
really create imbalances in swimmers' shoulder rotator muscles? European Journal of Sport Science,
15(2), 167-72. doi: 10.1080/17461391.2014.908957

Hibberd, E., Laudner, K., Berkoff, D., Kucera, K., Yu, B., & Mers, J. (2016). Comparison of Upper
Extremity Physical Characteristics Between Adolescent Competitive Swimmers and Nonoverhead
Athletes. Journal of Athletic Training, 51(2). doi: 10.4085/1062-6050-51.2.04

16
Jansson, A., Saartok, T., Werner, S., & Renström, P. (2005). Evaluation of general joint laxity,
shoulder laxity and mobility in competitive swimmers during growth and in normal controls.
Scandinavian Journal of Medicine and Science in Sports, 15(3), 169-176. doi:10.1111/j.1600-
0838.2004.00417.x

Ramsi, M., Swanik, K., Swanik, C., Straub, S., & Mattacola, C. (2004). Shoulder-Rotator Strength
of High School Swimemrs Over the Course of a Competitive Season. Journal of Sport Rehabilitation,
13(1), 9-18.

3.5. Grilles utilisées pour définir la qualité des articles

La qualité méthodologique des articles retenus a été analysée grâce à la grille d’évaluation « Critical
Review Form – Quantitatives Studies » développée par Law et al. (1998) de la McMaster University.
Elle contient différents items visant à évaluer l’objectif de l’étude, la littérature, le design,
l’échantillonnage, les outcomes, l’intervention, les résultats ainsi que les conclusions et implications
cliniques. Au total, 14 items sont évalués. Cette grille comporte des guidelines sur la manière de
l’utiliser, afin de rester le plus objectif possible dans l’interprétation et l’évaluation des différents
contenus de l’article. Les qualités psychométriques de cette grille d’évaluation ne sont pas précisées
ni étudiées dans la littérature actuelle.

Afin d’évaluer les articles, nous avons établi une cotation chiffrée basée sur les réponses de la grille.
Un point est donné si l’item est présent et 0 point s’il est absent ou traité de manière inadéquate ou
incomplète. Les questions hors sujet par rapport à nos types d’articles sont notées NA pour non-
adapté. Les articles peuvent alors obtenir un score final maximal de 13 points. De plus, cette grille
contient des questions ouvertes permettant d’approfondir l’analyse méthodologique des articles. Les
résultats à ces sous-questions n’ont pas été cotés mais ont servi à nuancer certains éléments de la
discussion.

17
4. Résultats

4.1. Synthèse des résultats de la grille McMaster

Les résultats de l’analyse des articles par la grille McMaster sont présentés ci-dessous. Les grilles
d’analyse pour chaque article ainsi qu’une grille récapitulative des résultats sont dans les annexes 1
et 2.

Les 6 articles présentent le but de l’étude ainsi qu’une littérature pertinente. La description de
l’échantillon est complète dans les 3 études de Batalha et al. (2012, 2013, 2015) et celle d’Hibberd
et al. (2016). Cependant, des lacunes sont observées dans les études de Ramsi et al. (2004) et Jansson
et al. (2004). La taille de l’échantillon n’est justifiée dans aucune des 6 études.

Les 4 auteurs utilisent des outils de mesures référencés dans des études qui ont évalué leur fiabilité
et leur validité. Hibberd et al. (2016) ont effectué préalablement une étude pilote permettant de mettre
en évidence les qualités psychométriques des outils qu’ils utilisent.

La description de l’intervention manque de précision dans toutes les études. En effet, aucune ne
précise la distance parcourue, le type de nage et le matériel utilisé. Ramsi et al. (2004) ainsi que
Jansson et al. (2004) omettent également les données relatives aux heures d’entrainement ainsi qu’au
niveau de compétition des nageurs. La contamination ainsi que la co-intervention ont été évitées dans
la totalité des études. Une analyse statistique appropriée a également été appliquée dans les 6 études.
D’éventuels abandons n’ont étés signalés dans aucune étude.

La conclusion est présente et pertinente dans les articles de Batalha et al. (2012, 2013, 2015) ainsi
que dans celui de Ramsi et al. (2004). Dans l’article de Jansson et al. (2004), il n’y a pas de
conclusion, seulement un paragraphe nommé « perspectives » qui manque de précision et de contenu.
Pour ce qui est de l’article d’Hibberd et al. (2016), la conclusion manque de pertinence au vu des
résultats de l’étude.

Les 3 études de Batalha et al. (2012, 2013, 2015) obtiennent ainsi un score de 10/13. Les études de
Ramsi et al. (2004) et d’Hibberd et al. (2016) obtiennent un score de 9/13 et l’étude de Jansson et al.
(2004), un score de 8/13.

4.2. Description des articles retenus

Ce chapitre présente les 6 articles sélectionnés et décrit pour chacun la population, les critères
d’inclusion et d’exclusion, les objectifs de l’étude, l’intervention, les outils de mesure et les
outcomes. Les résultats sont synthétisés dans le tableau 2. Dans un deuxième temps, les résultats
répondant à la thématique de notre travail seront présentés.

18
4.2.1. Synthèse des données

Batalha et al. (2012) - Shoulder rotator isokinetic strength profile in young swimmers

Objectif de l’étude : comparer la force, la balance musculaire et l’endurance des muscles rotateurs
de l’épaule entre des jeunes nageurs et des sujets sédentaires.

Population : le groupe étude comporte 60 nageurs de 14.55 ans en moyenne. Le groupe contrôle est
composé de 60 sédentaires de 14.62 ans en moyenne. Tous les sujets sont des garçons.

Critères d’inclusion/exclusion : les critères d’inclusion pour le groupe étude sont : s’entraîner au
moins 8 heures par semaine, être âgé entre 14 et 15 ans, ne pas avoir d’antécédent de problème
d’épaule, ne pas faire d’entrainement à sec. Les critères d’inclusion pour le groupe contrôle sont :
être âgé entre 14 et 15 ans, ne pas participer à un sport organisé quel qu’il soit, ne pas participer à un
sport informel plus de 2 fois par semaine, ne pas avoir d’antécédent de problème d’épaule.

Intervention : entrainement de natation, plus de 8h par semaine.

Outcomes et outils de mesure : les variables mesurées sont les pics de force en rotation interne (RI)
et externe (RE) d’épaule, le ratio de force unilatéral RE/RI et l’index de fatigue musculaire. Les
données sont mesurées à l’aide d’un dynamomètre isocinétique (Biodex System 3), à des vitesses
angulaires de 60°/sec et 180°/sec. Les mesures ont été faites au début de la saison de compétition
(pré-saison).

Batalha et al. (2013) - Shoulder Rotator Cuff Balance, Strength, and Endurance in Young
Swimmers During a Competitive Season

Objectif de l’étude : analyser l’influence d’une période d’entrainement de 32 semaines de natation


sur la force, la balance musculaire et l’endurance de la coiffe des rotateurs chez les jeunes nageurs
de compétition.

Population : le groupe étude comporte 20 nageurs entre 14 et 15 ans. Le groupe contrôle est composé
de 16 sujets sédentaires avec des caractéristiques similaires au groupe étude. Tous les sujets sont des
garçons.

Critères d’inclusion/exclusion : les critères d’inclusion pour le groupe étude sont : s’entrainer au
moins 8 heures par semaine, être âgé entre 14 et 15 ans, ne pas avoir d’antécédent de problème
d’épaule, ne pas suivre d’entrainement à sec et nager en compétition à un niveau national. Les critères
d’inclusion pour le groupe contrôle sont : être âgé entre 14 et 15 ans, ne pas participer à un sport
organisé quel qu’il soit, ne pas avoir d’antécédent de problème d’épaule.

Intervention : entrainement de natation, plus de 8h par semaine, participation à des compétitions à


un niveau national.

19
Outcomes et outils de mesure : les variables mesurées sont les pics de force en rotation interne (RI)
et externe (RE) d’épaule et le ratio de force unilatéral RE/RI. Les données sont mesurées durant la
pré-saison (semaine 0), le milieu de saison (16 semaines) et en fin de saison (32 semaines) à l’aide
d’un dynamomètre isocinétique (Biodex System 3), à des vitesses angulaires de 60°/sec et 180°/sec.

Batalha et al. (2015) - Does a water-training macrocycle really create imbalances in


swimmers’shoulder rotator muscles?

Objectif de l’étude : analyser l’influence d’une période d’entrainement de 16 semaines de natation


sur la balance musculaire de la coiffe des rotateurs chez les jeunes nageurs de compétition.

Population : le groupe étude comporte 27 sujets avec un âge moyen de 14.48 ans. Le groupe contrôle
est composé de 22 non-nageurs de 14.64 ans en moyenne, avec des caractéristiques similaires au
groupe étude. Tous les sujets sont des garçons.

Critères d’inclusion/exclusion : les critères d’inclusion pour le groupe étude sont : s’entrainer au
moins 8 heures par semaine, être âgé entre 14 et 15 ans, ne pas avoir d’antécédent de problème
d’épaule et nager en compétition à un niveau national. Les critères d’inclusion pour le groupe
contrôle sont : être âgé entre 14 et 15 ans, ne pas participer à un sport organisé quel qu’il soit pendant
l’année précédente, ne pas avoir d’antécédent de problème d’épaule.

Intervention : entrainement de natation, plus de 8h par semaine, participation à des compétitions à


un niveau national.

Outcomes et outils de mesure : la variable mesurée est le ratio de force unilatéral RE/RI. Les données
sont mesurées à l’aide d’un dynamomètre isocinétique (Biodex System 3), à des vitesses angulaires
de 60°/sec et 180°/sec. Les mesures ont été effectuées en début de saison (semaine 0) et à la fin d’un
premier macrocycle d’entrainement (16 semaines).

Ramsi et al. (2004) - Shoulder Rotator Strength of High School Swimmers Over the Course of
a Competitive Season

Objectif de l’étude : évaluer la force isométrique en rotation interne et externe chez des jeunes
nageurs lors d’une période d’entrainement de 12 semaines.

Population : le groupe étude comporte 27 nageurs de compétition entre 14 et 18 ans, dont 13 garçons
avec une moyenne d’âge de 15.69 ans et 14 filles avec en moyenne 15.5 ans.

Critères d’inclusion/exclusion : ont été exclus les nageurs ayant des douleurs d’épaule, ayant déjà
suivi une réhabilitation du membre supérieur ou ayant une histoire de chirurgie de l’épaule.

Intervention : entrainement de natation, non décrit.

20
Outcomes et outils de mesure : les variables mesurées sont la force isométrique en rotation interne et
externe, ainsi que le ratio de force RE/RI avec un dynamomètre portable microFETTM. Les données
sont mesurées durant la pré-saison (semaine 0), le milieu de saison (6 semaines) et en fin de saison
(12 semaines).

Jansson et al. (2004) - Evaluation of general joint laxity, shoulder laxity and mobility in
competitive swimmers during growth and in normal controls

Objectif de l’étude : évaluer les différences de laxité générale, de laxité de l’articulation gléno-
humérale et d’amplitude articulaire de l’épaule en rotation interne et externe, entre un groupe de
nageurs de compétition et un groupe référence.

Population : le groupe étude comporte 120 nageurs de compétition, regroupé en 2 catégories d’âge :
30 filles et 17 garçons d’une moyenne d’âge de 10.4 ans ; 37 filles et 36 garçons de 13.8 et 13.3 ans
en moyenne. Le groupe contrôle est composé de 1277 sujets : 256 filles et 317 garçons d’une
moyenne d’âge de 9.0 ans et 355 filles et 349 garçons de 12.0 ans en moyenne.

Critères d’inclusion/exclusion : le groupe étude doit participer au minimum à 3 entrainements par


semaine, d’une durée minimale d’une heure chacun. Le seul critère d’inclusion pour le groupe
contrôle est d’être inscrit dans l’école où se déroule l’étude.

Intervention : entrainement de natation, 3x par semaine et minimum 1h par entrainement.

Outcomes et outils de mesure : les variables mesurées sont : la laxité générale évaluée par le score
de Beighton, la laxité antérieure de l’articulation gléno-humérale évaluée par le « Drawer Test », la
laxité inférieure évaluée par le « Sulcus Test », l’amplitude de rotation de l’épaule mesurée de
manière active à l’aide d’un goniomètre MyrinTM OB et d’un compas avec pointeur contrôlé par la
gravité. Les auteurs ne précisent pas quand la mesure a été faite dans la saison.

Hibberd et al. (2016) - Comparison of Upper Extremity Physical Characteristics Between


Adolescent Competitive Swimmers and Nonoverhead Athletes

Objectif de l’étude : comparer les postures, l’espace sous-acromial, l’amplitude de l’articulation


gléno-humérale en rotation interne, rotation externe et la rétraction de la capsule postérieure entre
des nageurs de compétition adolescents et des athlètes ne pratiquant pas de sport de lancer.

Population : le groupe étude comporte 44 nageurs garçons et filles âgés de 13 à 18 ans. Le groupe
contrôle est composé de 31 sportifs ne pratiquant pas de sport de lancer, recrutés dans des équipes
locales de football, de « track » et de « cross country », avec des caractéristiques similaires au groupe
étude.

Critères d’inclusion/exclusion : les critères d’inclusion pour le groupe étude sont : être membre d’une
équipe « top level training » de leur club, s’entrainer régulièrement et au moins 4 fois par semaine 1

21
à 2 heures par session, avoir au moins 2 ans d’expérience de compétition, ne pas avoir de douleur de
dos, épaule, coude ou nuque qui limite la participation à l’entrainement. Les critères d’exclusion pour
le groupe contrôle sont : avoir pratiqué en équipe un sport de lancer pendant plus d’un an, avoir au
moment de l’étude des douleurs de dos, épaule, coude ou nuque qui limitent l’activité.

Intervention : entrainement de natation, au moins 4x par semaine, 1 à 2 heures par session.

Outcomes et outils de mesure : les amplitudes articulaires en rotation interne et externe d’épaule sont
mesurées de manière passive à l’aide d’un inclinomètre digital. Le sujet est couché sur le dos à 90°
d’abduction d’épaule et de flexion de coude. La rétraction de la capsule postérieure est évaluée à
l’aide de la mesure de l’amplitude articulaire d’épaule en adduction horizontale. Cette mesure est
également prise avec un inclinomètre, dans la même position que les mesures de rotations. La posture
est évaluée sur la base de marqueurs sur certains repères anatomiques. L’espace sous-acromial est
évalué avec un appareil ultrasons. Les données sont mesurées avant le début de la saison de
compétition.

Tableau 2 : synthèse des données des articles

Type Période de Outcomes et


Article Population Intervention
d’étude mesure outils de mesure
Batalha et Trans- Étude n=60
Pré-saison > 8h/semaine
al. (2012) versale Contrôle n=60 Pic de force en
Pré-saison rotation
Batalha et Avant/ Étude n=20
Milieu (12 sem.) > 8h/semaine
al. (2013) après Contrôle n=16 Ratio RE/RI
Fin (32 sem.)
Compétition au
Batalha et Avant/ Pré-saison Étude n=27 niveau national
al. (2015) après Fin (16 sem.) Contrôle n=22
Pré-saison, Pic de force en
Ramsi et Avant/ rotation
Milieu (6 sem.) Étude n=27
al. (2004) après
Fin (12 sem.) Ratio RI/RE
Laxité antérieure
> 3h/semaine et inférieure de
Jansson et Trans- Étude n=120 l’art. G/H
-
al. (2004) versale Contrôle n=1277 Minimum 3
entrainements Amplitude active
en rotation
> 4h/semaine Amplitude
Hibberd et Trans- Étude n=31
Pré-saison Minimum 4 passive en
al. (2016) versale Contrôle n=44
entrainements rotation

22
4.2.2. Résultats des études

En l’état actuel de la littérature, les différents facteurs de risques intrinsèques investigués chez les
jeunes nageurs sont : l’amplitude articulaire, la force en rotation et la laxité articulaire de l’épaule.
Les résultats des études sont décrits ci-dessous et synthétisés dans le tableau 4.

Amplitudes en rotation

Les amplitudes de l’articulation gléno-humérale en rotation ont été investiguées par Jansson et al.
(2004) et Hibberd et al. (2016).

Jansson et al. (2004) ont obtenu des diminutions statistiquement significatives des amplitudes de
rotation interne en faveur des groupes nageurs par rapport aux groupes contrôle pour les garçons et
les filles de 9 et 12 ans pour les deux bras. Pour la rotation externe, des diminutions statistiquement
significatives ont été démontrées chez les filles de 9 et 12 ans pour les 2 bras et chez les garçons de
12 ans pour le bras gauche (tableau 3).

Tableau 3 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de compétition (filles
et garçons ; 9 et 12 ans) par rapport à un groupe contrôle, sur les amplitudes en rotation interne (RI) et en rotation
externe (RE) des bras gauches et droits

Effet de l’intervention
Variables Population Bras
valeur p
Gauche 0.000 *
Filles 9 ans
Droit 0.000 *
Gauche 0.000 *
Filles 12 ans
Droit 0.000 *
Rotation interne
Gauche 0.003 *
Garçons 9 ans
Droit 0.000 *
Gauche 0.000 *
Garçons 12 ans
Droit 0.001 *
Gauche 0.000 *
Filles 9 ans
Droit 0.000 *
Gauche 0.000 *
Filles 12 ans
Rotation Droit 0.006 *
externe Gauche > 0.05
Garçons 9 ans
Droit > 0.05
Gauche 0.000 *
Garçons 12 ans
Droit > 0.05
* résultat statistiquement significatifs (p< 0.05)

Hibberd et al. (2016) n’ont pas pu démontrer de différence significative sur leur population tant au
niveau de la rotation interne (P = 0.937) qu’externe (P = 0.709). La rotation interne est de 55.5 ± 9.5
degrés chez les nageurs et de 55.2 ± 6.9 degrés chez les athlètes du groupe contrôle. La rotation

23
externe est de 108.06 ± 12.3 degrés chez les nageurs et de 109.1 ± 9.1 degrés chez les athlètes du
groupe contrôle.

Force en rotation

Dans l’article de Batalha et al. (2012), la force maximale isocinétique est plus élevée chez les nageurs
que chez les non-nageurs, tant en rotation interne qu’externe, que ce soit pour le bras dominant ou
non-dominant. Cependant, cette différence de force entre nageurs et non-nageurs est significative
uniquement pour la rotation interne. Ceci entraine une diminution significative du ratio RE/RI. Les
forces obtenues aux vitesses de 60°/seconde et 180°/seconde donnent des résultats similaires (tableau
4).

Tableau 4 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de compétition par
rapport à un groupe contrôle, sur la force en rotation interne (RI), la force en rotation externe (RE) et les ratios de
force RE/RI des bras dominant et non-dominant, à des vitesses angulaires de 60°/sec et 180°/sec

Effet de l’intervention
Variables Vitesse Bras
valeur p
Dominant 0.001 *
60°/sec
Non-dominant 0.000 *
Rotation interne
Dominant 0.000 *
180°/sec
Non-dominant 0.002 *
Dominant 0.334
60°/sec
Non-dominant 0.463
Rotation externe
Dominant 0.544
180°/sec
Non-dominant 0.521
Dominant 0.000 *
60°/sec
Non-dominant 0.000 *
Ratio RE/RI
Dominant 0.000 *
180°/sec
Non-dominant 0.000 *
* résultat statistiquement significatifs (p< 0.05)

L’étude de Batalha et al. (2013) compare un groupe de nageurs et un groupe contrôle de non-nageurs,
du début au milieu de saison (0 à 16 semaines), du milieu à la fin de saison (16 à 32 semaines) et du
début à la fin de saison (0 à 32 semaines). La mesure se fait sur les bras dominants et non-dominants,
une fois à 60°/seconde et une autre fois à 180°/seconde. A 60°/seconde, la force des muscles rotateurs
internes augmente de manière significative dans le groupe nageurs et le ratio RE/RI diminue
significativement. Cet effet de l’entrainement a pu être démontré sur les 2 épaules, dominante et non-
dominante, et lors des 3 périodes, avec pour seule exception le ratio RE/RI du bras non dominant du
début à la fin de saison. La rotation externe n’augmente pas de manière significative, sauf pour le
bras non dominant du début à la fin de saison. A la vitesse de 180°/secondes, la tendance est similaire
(tableaux 5 et 6).

24
Tableau 5 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de compétition, après
différentes périodes d’entrainement, sur la force en rotation interne (RI), la force en rotation externe (RE) et les ratios
de force RE/RI des bras dominant et non-dominant, à une vitesse angulaire de 60°/sec

Période Effet de l’intervention


Variables Bras
d’entrainement valeur p
Dominant 0.003 *
0-16 semaines
Non-dominant 0.017 *
Dominant < 0.001 *
Rotation interne 16-32 semaines
Non-dominant 0.006 *
Dominant 0.001 *
0-32 semaines
Non-dominant < 0.001 *
Dominant 0.795
0-16 semaines
Non-dominant 0.117
Dominant 0.096
Rotation externe 16-32 semaines
Non-dominant 0.073
Dominant 0.064
0-32 semaines
Non-dominant 0.026 *
Dominant 0.001 *
0-16 semaines
Non-dominant 0.012 *
Dominant 0.005 *
Ratio RE/RI 16-32 semaines
Non-dominant 0.002 *
Dominant < 0.001 *
0-32 semaines
Non-dominant 0.034
* résultat statistiquement significatifs (p< 0.05)

25
Tableau 6 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de compétition, après
différentes périodes d’entrainement, sur la force en rotation interne (RI), la force en rotation externe (RE) et les ratios
de force RE/RI des bras dominant et non-dominant à une vitesse angulaire de 180°/sec

Période Effet de l’intervention


Variables Bras
d’entrainement valeur p
Dominant 0.004 *
0-16 semaines
Non-dominant 0.001 *
Dominant 0.002 *
Rotation interne 16-32 semaines
Non-dominant 0.003 *
Dominant 0.003 *
0-32 semaines
Non-dominant < 0.001 *
Dominant 0.315
0-16 semaines
Non-dominant 0.097
Dominant 0.071
Rotation externe 16-32 semaines
Non-dominant < 0.001 *
Dominant 0.003 *
0-32 semaines
Non-dominant 0.028 *
Dominant 0.001 *
0-16 semaines
Non-dominant 0.155
Dominant 0.005 *
Ratio RE/RI 16-32 semaines
Non-dominant 0.173
Dominant < 0.001 *
0-32 semaines
Non-dominant 0.002 *
* résultat statistiquement significatifs (p< 0.05)

Les auteurs ont aussi obtenu des différences entre nageurs et non-nageurs, avec une force en rotation
interne plus élevée chez les nageurs. Cependant, ils n’ont pas effectué d’analyse de comparabilité.

La dernière étude de Batalha et al. (2015) investigue l’effet d’un entrainement de natation de 16
semaines. Elle met en évidence une augmentation de force statistiquement significative pour les deux
épaules aux vitesses de 60 et 180°/seconde pour la rotation interne, mais pas pour la rotation externe.
Le ratio de force RE/RI diminue aussi significativement (tableau 7).

26
Tableau 7 : effet d’une intervention de 16 semaines (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de
compétition sur la force en rotation interne (RI), la force en rotation externe (RE) et les ratios de force RE/RI des bras
dominant et non-dominant, à des vitesses angulaires de 60°/sec et 180°/sec

Effet de l’intervention
Variables Vitesse Bras
valeur p
Dominant 0.001 *
60°/sec
Non-dominant 0.011 *
Rotation interne
Dominant 0.004 *
180°/sec
Non-dominant 0.013 *
Dominant 0.371
60°/sec
Non-dominant 0.401
Rotation externe
Dominant 0.084
180°/sec
Non-dominant 0.129
Dominant 0.005 *
60°/sec
Non-dominant 0.039 *
Ratio RE/RI
Dominant 0.025 *
180°/sec
Non-dominant 0.018 *
* résultat statistiquement significatifs (p< 0.05)

Ramsi et al. (2004) ont démontré un effet significatif d’un entrainement de 12 semaines sur la force
en rotation interne (p ≤ 0.05). Cette dernière augmente sur les trois périodes étudiées, soit du début
de saison à la fin de saison (0 à 12 semaines), de la pré-saison au milieu de saison (0 à 6 semaines)
et du milieu de saison à la fin de saison (6 à 12 semaines). Ces effets sont similaires chez les garçons
et les filles. La force en rotation externe augmente aussi de manière significative (p ≤ 0.05) du début
de saison à la fin de saison (0 à 12 semaines) et de la pré-saison au milieu de saison (0 à 6 semaines).
Cependant, son augmentation n’est pas significative du milieu de saison à la fin de saison (6 à 12
semaines). Les auteurs calculent le ratio RI/RE, qui diffère du ratio RE/RI des études de Batalha et
al. (2012, 2013, 2015). Ce ratio augmente significativement seulement entre le début et la fin de la
saison (0 à 12 semaines) (p ≤ 0.05).

Laxité de l’articulation gléno-humérale

La laxité de l’articulation gléno-humérale a été étudiée par Jansson et al. (2004), sans résultats
significatifs (p ≤ 0.05). Les chiffres ne sont pas précisés par les auteurs.

27
Synthèse

Les différents résultats sont synthétisés dans le tableau 8.

Tableau 8 : synthèse des résultats des études retenues pour les différents outcomes

Nageurs ROM Force Laxité


Âge Genre n RI RE RI RE RE/RI RI/RE Ant. Inf.
Batalha et al. 2012 14.5 G 60 ↗* ↗ ↘*
Batalha et al. 2013 14.5 G 20 ↗* ↗ ↘*
Batalha et al. 2015 14.5 G 27 ↗* ↗ ↘*
Ramsi et al. 2004 14-18 F 14 ↗* ↗* ↗*
14-18 G 13 ↗* ↗* ↗*
Jansson et al. 2004 9, F 30 ↘* ↘* - -
12 F 37 ↘* ↘* - -
9 G 17 ↘* - - -
12 G 36 ↘* - - -
Hibberd et al. 2016 13-18 G 44 - -
↗ / ↘ : augmentation/ diminution
* : différence statistiquement significative (p<0.05)

28
5. Discussion

Dans ce chapitre seront abordés la qualité des articles, leur comparabilité, l’interprétation des
résultats, la confrontation à la littérature, les limites de ce travail de Bachelor, et enfin les implications
cliniques et les perspectives de recherche.

5.1. Qualité des articles

Les 6 articles sont à première vue de bonne qualité. La structure IMRAD (introduction,
méthodologie, résultat, discussion et conclusion) est respectée tant dans les articles que dans les
résumés. Les introductions amènent la problématique de manière pertinente et font des liens avec la
littérature existante. Les objectifs des études sont bien définis. Les méthodologies, résultats et
discussions semblent à première vue rédigés de manière scientifique et rigoureuse. Cependant,
certaines lacunes ont été identifiées suite à une lecture attentive des articles en se basant sur certains
critères de rigueur. Elles seront développées dans le chapitre suivant sous l’angle de la comparabilité.

5.2. Comparabilité des articles

Ce chapitre vise à déterminer si les articles analysés sont comparables en termes de population,
d’interventions, de comparaison, d’outcomes et d’outils de mesure.

Population

Les 6 articles étudient des nageurs d’âges similaires compris entre 8 et 18 ans. Les genres, par contre,
ne sont pas tous identiques. Les 3 articles de Batalha et al. (2012, 2013, 2015) ainsi que celui
d’Hibberd et al. (2016) étudient uniquement des nageurs garçons. Ramsi et al. (2004) ainsi que
Jansson et al. (2004) investiguent des populations mixtes mais les séparent par genres pour l’analyse.
La taille totale des échantillons varie dans les 6 articles. Batalha et al. (2012) étudient un groupe de
60 nageurs et 60 sédentaires ; Batalha et al. (2013), 20 nageurs et 16 sujets sédentaires ; Batalha et
al. (2015), 27 nageurs et 22 sédentaires. Ramsi et al. (2004) étudient 27 nageurs sans groupe contrôle,
tandis qu’Hibberd et al. (2016) étudient 45 nageurs et 33 sujets pour le groupe contrôle. Seul l’article
de Jansson et al. (2004) analyse un échantillon plus large comprenant 1397 sujets, dont 120 nageurs
dans le groupe étude et 1277 écoliers dans le groupe contrôle. Cependant, il a ensuite divisé ces 120
nageurs en catégories d’âge et de genre, pour, au final, analyser les résultats de groupes comprenant
entre 30 et 37 sujets.

Dans les 6 articles, le nombre de sujets n’est pas justifié. Il semble que la taille de l’échantillon n’ait
pas été définie dans le but d’obtenir des résultats en fonction d’une puissance statistique définie
(habituellement, p≤0.05), mais qu’elle serait plutôt liée à la population que les auteurs avaient à
disposition pour leur étude, soit une équipe de nageurs d’un club. Le nombre restreint de sujets n’est
alors pas représentatif d’une population générale de nageurs mais seulement d’un groupe particulier.

29
Intervention

L’entrainement de natation n’est pas décrit en détail. Il est alors difficile de définir si les études
ont une bonne comparabilité sur ce sujet. Les 3 articles de Batalha et al. (2012, 2013, 2015), celui de
Jansson et al. (2004) et celui d’Hibberd et al. (2016) décrivent le nombre d’heures d’entrainement en
piscine par semaine, mais ne précisent pas la distance, ni le type de nage et le matériel utilisé. Ramsi
et al. (2004) décrivent uniquement les nageurs comme des « high school swimmer » ; ils ne précisent
aucune autre donnée. Ce manque d’information soulève un manque de validité externe.

D’autre part, les effets des interventions sont évalués selon 2 méthodes distinctes. Les articles de
Batalha et al. (2012), Jansson et al. (2004) et Hibberd et al. (2016) comparent une population de
nageurs à un groupe contrôle, à un moment donné ; ils suivent donc un design d’étude transversal,
selon la description proposée dans la grille MacMaster. Les articles de Batalha et al. (2013, 2015),
ainsi que celui de Ramsi et al. (2004), quant à eux, comparent une même population de nageurs avant
et après une période d’entrainement qui varie de 12 à 32 semaines ; c’est un design « avant / après».
Cependant, ces deux approches permettent d’étudier indifféremment l’effet de l’entrainement de
natation chez une population de jeunes nageurs.

Comparaison

Les groupes contrôle ne sont pas tous identiques. On voit pour Batalha et al. (2012) et Hibberd et
al. (2016) une volonté d’avoir des sujets dans leur groupe contrôle qui n’utilisent pas leurs membres
supérieurs. L’étude de Jansson et al. (2004), au contraire, n’exclut pas les jeunes qui font des sports
impliquant les membres supérieurs ; son seul critère d’inclusion pour le groupe contrôle étant d’être
inscrit dans l’école qui participe à l’étude. Il est cependant possible que les auteurs aient accepté ce
biais qui est diminué par la taille de l’échantillon. En effet, la population du groupe contrôle est
composé de 1277 écoliers. Sur la quantité, ils considèrent peut-être que seule une partie négligeable
des sujets pratique un sport impliquant le membre supérieur.

Outcomes et outils de mesure

La force des muscles rotateurs de l’épaule est mesurée différemment selon les auteurs. En effet,
Batalha et al. (2012, 2013, 2015) utilisent un dynamomètre isocinétique, tandis que Ramsi et al.
(2004) emploient un dynamomètre portable. Comme mentionné au chapitre 3.1, le dynamomètre
isocinétique est un outil avec une fiabilité faible à modérée et une validité faible, tandis que le
dynamomètre portable est fiable et valide. Les qualités psychométriques des deux outils ne sont pas
identiques. Cependant, ils ont tous deux été investigués dans la littérature et sont couramment utilisés
dans la pratique physiothérapeutique. La mesure de l’amplitude articulaire de l’épaule en rotation
diffère également selon Jansson et al. (2004) et Hibberd et al. (2016). Les premiers auteurs mesurent
l’amplitude de manière active avec un goniomètre ; les seconds la mesurent de manière passive avec

30
un inclinomètre. Ces deux méthodes sont fiables et valides. Cependant, le fait qu’une mesure se fasse
de manière active et l’autre de manière passive est une lacune au niveau de la comparabilité.

5.3. Objectivité

Ce chapitre soulève la question de l’objectivité, c’est-à-dire de savoir si les résultats sont


indépendants de l’opinion du chercheur ou non. Cette question se pose principalement au sujet des
articles de Batalha et al. (2012, 2013, 2015). Les trois articles ont été écrits par les mêmes auteurs,
qui ont publié ensuite un article proposant un entrainement compensatoire de la dysbalance
musculaire chez les jeunes nageurs (Bathala, et al., 2015). Les premiers articles auraient-ils été
publiés dans le but de justifier ce programme de prévention ? Ceci questionne l’objectivité des
chercheurs dont l’opinion pourrait biaiser l’interprétation des résultats.

5.4. Interprétation des résultats

Amplitude articulaire

Hibberd et al. (2016) n’ont pas démontré de changements statistiquement significatifs au niveau de
l’amplitude de l’articulation gléno-humérale en rotation, que ce soit interne ou externe. Cependant,
cette étude porte sur une population de 44 nageurs uniquement. Dans l’étude de Jansson et al. (2004),
en revanche, il y a une diminution de la rotation interne dans les 4 sous-groupes étudiée. La rotation
externe, quant à elle, diminue chez les filles de 9 et 12 ans uniquement, et pas chez les garçons.
D’autre part, les 2 études ont des scores presque similaires de qualité méthodologique (annexe 2).
Ensuite, en regroupant les résultats des 2 études, les changements significatifs sont présents chez 120
nageurs sur 164 pour la rotation interne et de 67 nageurs sur 164 pour la rotation externe.

Au vu de ces différents éléments, nous pouvons nous positionner et affirmer que le facteur de risque
concernant les variations d’amplitude de l’articulation gléno-humérale en rotation interne est présent
chez les jeunes nageurs de compétition, tandis qu’il n’est pas présent en rotation externe.

Force en rotation

Une augmentation de la force en rotation interne et une diminution du ratio RE/RI (ou augmentation
du ratio RI/RE) sont démontrées dans les 4 études les investiguant. Pour la rotation externe, une seule
a pu mettre en évidence une augmentation significative de celle-ci par rapport aux non-nageurs
(Ramsi et al., 2004). Au niveau des chiffres, les études de Batalha et al. (2012, 2013, 2015) reportent
des ratios RE/RI compris entre 0.70 et 0.79 pour les nageurs et entre 0.90 et 1.01 pour les non-
nageurs. Ces chiffres sont plus élevés que ceux obtenus par d’autres auteurs (Beach et al., 1992;
Olivier et al., 2008 ; Gozlan et al. 2005). Cette différence pourrait cependant s’expliquer par des
positions de mesures qui diffèrent selon les études ou encore par le jeune âge des nageurs. Cependant,
ces résultats sont cohérents car ils suivent la tendance des nageurs à avoir une force des rotateurs

31
internes augmentée et ainsi un ratio RE/RI ou RI/RE adapté, comparé aux non-nageurs. De plus, les
études de Bathala et al. (2013, 2015) mettent en évidence une diminution du ratio RE/RI allant
jusqu’à 0.09 chez les nageurs entre le début et la fin de la saison d’entrainement. Il est important de
rester critique vis-à-vis de ces études. En effet, sur ces 4 articles, 3 sont écrits par les mêmes auteurs.
De plus, les 3 études de Batalha et al. (2012, 2013, 2015) étudient uniquement une population
masculine ; seule celle de Ramsi et al. (2004) étudie une population mixte. Ainsi, la proportion de
filles est plutôt faible et le résultat non-représentatif d’une population générale. Ces 4 études sont de
qualité similaire ; elles obtiennent en effet un score semblable à l’évaluation par la grille MacMaster.

Ces études sont cependant de bonne qualité et analysent au total de nombreux nageurs, c’est pourquoi
nous considérons l’augmentation de force en rotation interne et l’adaptation du ratio de force RE/RI
ou RI/RE de l’articulation gléno-humérale comme des facteurs de risque présents chez les jeunes
nageurs. La variation de rotation externe, quant à elle, n’est pas présente.

Instabilité de l’articulation gléno-humérale

L’article de Jansson et al. (2004) est le seul qui investigue cet outcome. Les auteurs n’obtiennent de
résultat significatif dans aucun de leurs sous-groupes. Cependant, ces derniers comportent entre 17
et 37 sujets ; ce nombre relativement restreint n’est pas suffisant pour atteindre la puissance
statistique fixée par les auteurs.

Ainsi, l’instabilité de l’articulation gléno-humérale n’est pas un facteur de risque présent chez les
jeunes nageurs de compétition.

5.4.1. Synthèse

A la lumière des résultats obtenus et de leur analyse, nous considérons que les facteurs de risque
avérés chez les nageurs de compétition adulte dans la revue de Hill et al. (2015), pouvant déjà être
présents chez les jeunes nageurs sont la diminution d’amplitude en rotation interne, l’augmentation
de force en rotation interne et l’adaptation du ratio de force RE/RI ou RI/RE. Il n’y a pas de
changement de force en rotation externe.

Les facteurs de risque non présents chez les jeunes nageurs de compétition sont l’amplitude en
rotation externe et l’instabilité de l’articulation gléno-humérale.

5.5. Mise en lien avec la littérature

La revue de littérature de Hill et al. (2015) est la seule, à notre connaissance, à étudier les facteurs de
risque de douleur d’épaule depuis l’article d’Allegrucci et al. en 1994.

32
5.5.1. Corrélation avec les douleurs d’épaule

Tate et al. (2012) ont étudié la corrélation entre facteurs de risques et douleur d’épaule chez des
nageuses de compétition de 8 à 77 ans réparties en différents groupes d’âge. Les résultats des jeunes
nageuses (8 à 19 ans) sont synthétisés dans le tableau 9

Tableau 9 : corrélation entre douleur et facteurs de risques (Tate et al, 2012)

ROM Force Long. Long.


End. Dyskinésie
Ages petit grand
Abd Flex RI Abd Flex RI Trapèze tronc scapula
Moyen pect. dorsal
8-11 - ↘ ↘ - - ↘ ↘ - ↘ -
12-14 - - - - - ↘ - ↘ - - -
15-19 - - - - - - - ↘ - -
↗ : diminution statistiquement significative (p < 0.05) /
- : pas de changement statistiquement significatif

Tate et al. (2012) mettent en évidence une corrélation entre la diminution d’amplitude articulaire en
rotation interne et la douleur chez les nageuses de 8-11 ans. Dans notre travail, ce facteur a été mis
en évidence lors de la comparaison entre nageurs et non-nageurs.

Concernant la force, une corrélation statistiquement significative entre la diminution de force en


rotation interne et les douleurs d’épaule a été démontrée dans un des trois groupes d’âge étudiés, soit
chez les nageuses de 12 à 14 ans. Ce résultat va à l’encontre des résultats trouvés dans notre travail.
En effet, dans nos études, les jeunes nageurs de compétition démontrent plus de force en rotation
interne que les non-nageurs. Cependant, cette différence peut être expliquée par le fait que Tate el al.
(2012) étudie des jeunes nageurs avec douleur d’épaule alors que nos résultats concernent plutôt des
jeunes nageurs sans douleurs. La force en rotation externe ainsi que le ratio RE/RI n’ont pas été
étudiés par Tate et al. (2012).

L’article de Tate et al. (2012) met également en évidence chez les jeunes nageurs une relation entre
douleur d’épaule et certains facteurs de risque encore non-investigués en comparaison avec des non-
nageurs. Il s’agit de : la diminution de l’amplitude articulaire en flexion, la diminution de force du
trapèze moyen, la diminution de l’endurance du tronc et le raccourcissement des muscles grand
dorsal et petit pectoral. La dyskinésie de la scapula, bien qu’avérée comme facteur de risque chez les
nageurs adultes (Hill et al., 2015), n’a pas montré de corrélation significative avec la douleur chez
les jeunes nageurs étudiés (Tate et al., 2012).

33
5.5.2. Outcomes secondaires

Les études sélectionnées pour ce travail ont également investigué des outcomes secondaires qui ne
sont pas étudiés par Hill et al. (2015) mais qui méritent d’être relevés.

Jansson et al. (2004) ont étudié la laxité générale chez les jeunes nageurs. Ils obtiennent des résultats
significatifs dans 3 de leurs 4 groupes. Une augmentation est constatée chez les garçons de 9 et 12
ans alors qu’une diminution est mise en évidence chez les filles de 9 ans ; aucun changement n’est
présent chez les filles de 12 ans, ce qui semble peu cohérent. Ces résultats sont difficiles à interpréter
ou à appliquer à une population générale de jeunes nageurs. En l’état actuel de la littérature, ce facteur
de risque n’a pas été étudié chez les adultes.

L’endurance ou index de fatigue a été investiguée par les trois articles de Batalha et al. (2012, 2013,
2015) sans résultat statistiquement significatif.

La rétraction de la capsule postérieure de l’articulation gléno-humérale a été investiguée par


Hibberd et al. (2016) ; elle s’est avérée être plus importante chez les nageurs. La posture a également
été investiguée par ces auteurs, sans résultats statistiquement significatifs. Cependant, selon Tate et
al. (2012), la posture typique des nageurs en antépulsion peut être liée à un raccourcissement du petit
pectoral, qui lui a été corrélé à des douleurs d’épaule chez des nageurs de compétition de 15 à 19 ans.

L’amplitude totale de rotation change significativement chez Jansson et al. (2004) dans les 4
groupes. Ce résultat diffère des données retrouvées chez des nageurs adultes. En effet, Tovin (2006)
affirme que l’amplitude totale de rotation chez les nageurs adultes n’est pas diminuée mais qu’elle
est décalée du côté de la rotation externe. Selon cet auteur, ce glissement est également observé chez
des athlètes pratiquant un sport de lancer.

5.5.3. Athlètes de sports de lancer

Les sports de lancer tels que le baseball, le handball ou le volleyball induisent des sursollicitations
au niveau du complexe articulaire de l’épaule et amènent fréquemment des douleurs comparables à
celles retrouvées chez les nageurs. La revue de littérature de Cools, Johansson, Borms et Maenhout
(2015) investigue les facteurs de risque de douleurs chez ces athlètes dans l’optique d’une prévention.
Les auteurs mettent en évidence un déficit d’amplitude articulaire en rotation interne, une dysbalance
musculaire de la coiffe des rotateurs et une dyskinésie de la scapula comme facteurs de risque
principaux (Cools et al., 2015).

La diminution d’amplitude articulaire en rotation interne ainsi que la dysbalance musculaire observée
chez les athlètes de lancer se retrouvent également chez les jeunes nageurs de compétition. La
dyskinésie de la scapula, quant à elle, n’est pas présente dans notre population ; elle est cependant
reliée aux douleurs d’épaules chez les nageurs adultes (Hill et al., 2015).

34
5.6. Limites du travail

La principale faiblesse de notre travail concerne les articles utilisés. Comme décrit dans les chapitres
5.1 et 5.2, ces articles ont certaines lacunes au niveau de la validité, de l’objectivité des auteurs et de
la comparabilité. Le sujet manque clairement de littérature primaire et les populations étudiées sont
insuffisantes. Si le sujet avait été plus fourni, il aurait été possible d’utiliser plus de critères
d’inclusion et d’exclusion dans le processus de sélection des articles afin d’affiner nos recherches.
L’état actuel de la littérature nous a tout de même permis de répondre à la question de recherche,
mais avec un niveau de preuve relativement bas.

Au niveau de notre méthode de travail, différents points présentent également des lacunes.
Premièrement, les recherches sur les bases de données ont été faites par les deux auteurs ensemble.
Pour plus de rigueur, il aurait fallu que les deux auteurs les effectuent séparément puis confrontent
leurs résultats. Deuxièmement, les recherches ont été effectuées uniquement en anglais et en français.
Concernant l’analyse de la qualité des articles, la notation binaire (1 ou 0) appliquée aux items de la
grille McMaster permet peu de nuances dans la cotation.

Au niveau de la problématique, notre travail comporte également des faiblesses. Les facteurs de
risque de douleur d’épaules étudiés chez les jeunes nageurs se basent sur un constat avéré chez les
adultes. Cependant, l’efficacité des moyens de traitement et de prévention qui agissent sur ces
facteurs de risque et permettent ainsi de les qualifier comme étant avérés, ne sont démontrés que dans
peu d’études. A nouveau, le manque de littérature primaire se fait sentir. De plus, la population adulte
est différente de celle des enfants du point de vue du développement psychomoteur ; ces deux
groupes peuvent donc rencontrer des problématiques différenciées. Enfin, le choix a été fait d’étudier
uniquement les facteurs de risque intrinsèques, ce qui exclut les influences des facteurs extrinsèques,
qui ont eux aussi un rôle dans les douleurs d’épaule.

5.7. Implications cliniques

Les principales implications cliniques, suite aux résultats de ce travail, sont l’enseignement et la
prévention.

Nous considérons que le physiothérapeute doit s’impliquer davantage au niveau des clubs de natation
afin d’informer correctement les entraineurs et préparateurs sportifs en contact avec les jeunes
nageurs des facteurs de risques pouvant contribuer à long terme à des douleurs d’épaule. Ces derniers
doivent être à l’affut d’éventuelles modifications dans les mouvements des nageurs, qui peuvent être
reliées à des changements correspondant aux facteurs de risque et évoluer éventuellement en des
douleurs d’épaule. Il est également du ressort du physiothérapeute de mettre en place des périodes
d’évaluations de force (RI et RE) et d’amplitude articulaire de l’épaule afin de pouvoir identifier au
plus tôt des changements de ces paramètres. Ces moments de tests devraient être planifiés en accord

35
avec l’entraîneur et en fonction du programme d’entraînement et de compétition de l’athlète. Enfin,
un programme de prévention visant à compenser la dysbalance musculaire de l’épaule en renforçant
les muscles rotateurs externes et stabilisateurs de l’épaule, devrait être mis en place. Batalha et al.
(2015) ont démontré l’efficacité d’un tel programme sur la dysbalance musculaire chez des jeunes
nageurs ayant effectué un entrainement à sec, mené conjointement à leur entrainement en piscine.

Les facteurs de risque qui n’ont pas pu être démontrés comme présents chez les jeunes nageurs dans
ce travail, ainsi que les outcomes secondaires, méritent également d’être surveillés dans le suivi
physiothérapeutique des jeunes nageurs de compétition.

5.8. Perspectives de recherche

Les facteurs de risque de douleur d’épaule chez les jeunes nageurs sont peu étudiés dans la littérature.
En effet, certains ne sont investigués que par un ou deux auteurs et d’autres ne sont pas encore
abordés par la recherche. Des études supplémentaires sur ces facteurs de risque chez les enfants et
adolescents sont alors nécessaires. Il serait intéressant de mener ces recherches sur des échantillons
de taille augmentée et davantage représentatifs de la population de jeunes nageurs. Il serait également
pertinent d’approfondir les recherches au sujet de la prévention afin de mieux définir ces facteurs de
risque. En effet, comme discuté précédemment, peu d’études sur ce sujet sont disponibles. Ceci
faciliterait l’application des mesures de prévention pour les entraîneurs ainsi que pour les
physiothérapeutes s’occupant de cette population. Il serait également intéressant de mener des
recherches sur la corrélation entre les modifications du geste sportif et l’apparition de facteurs de
risque de douleur d’épaule.

Une question qui n’a pas été soulevée par les différents auteurs cités dans ce travail mais qui est
probablement essentielle pour les athlètes et les entraineurs est la question de la performance. Certes,
selon certains auteurs, un entrainement à sec réduit la dysbalance musculaire (Bathala, et al., 2015),
ce qui permettrait de diminuer l’incidence de douleur d’épaule (Swanik et al., 2002) ; mais qu’en est-
il de la performance de l’athlète à la nage lorsque sa dysbalance se modifie ? Pour pouvoir convaincre
les entraineurs de suivre un programme de prévention, il faudrait être sûr que le fait d’augmenter la
force des rotateurs externes ne va pas péjorer l’efficacité du geste sportif. A ce moment-là apparait
le dilemme de tout physiothérapeute du sport : quel ratio risque/bénéfice a-t-on dans la balance ? La
dysbalance musculaire est-elle nécessaire à la performance et, si oui, à quel prix ? Cette question
mérite de plus amples investigations.

36
6. Conclusion

Par ce travail, nous avons cherché à définir quels facteurs de risque de douleur d’épaule avérés chez
les nageurs adultes sont déjà présents chez les jeunes nageurs de compétition.

Les résultats obtenus ont pu mettre en évidence que la diminution d’amplitude en rotation interne est
présente dans cette population, tout comme la dysbalance musculaire en faveur des rotateurs internes
de l’épaule. Les autres facteurs de risque, tels que la modification de l’amplitude en rotation externe
et l’instabilité de l’articulation gléno-humérale, n’ont pas pu être démontrés comme étant présents
chez les jeunes nageurs de compétition. Afin de consolider davantage ces résultats, il est important
de mieux comprendre l’influence de ces facteurs de risque chez les jeunes nageurs, en proposant des
interventions de traitement et/ou de prévention agissant directement sur ces derniers.

Les applications cliniques se tournent alors vers l’enseignement, le dépistage des facteurs de risque
et la prévention. Cette dernière est principalement axée sur le renforcement des muscles rotateurs
externes d’épaule. Cependant, les recommandations gardent un niveau de preuve faible et font plus
preuve d’empirisme que d’évidences. De plus amples investigations sont nécessaires.

Les autres facteurs de risque, tels que la modification de l’amplitude en rotation externe et l’instabilité
de l’articulation gléno-humérale, n’ont pas pu être démontrés comme étant présents chez les jeunes
nageurs de compétition. Cependant, ils ne peuvent pas être entièrement écartés de la prise en charge
physiothérapeutique et nécessitent définitivement de plus amples investigations.

37
7. Liste de références

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Liste des illustrations

Figure 1 : les ligaments de l'épaule, vue antérieure (Cleland & Koppenhaver, 2012)

Figure 2 : les muscles de la coiffe des rotateurs (Cleland & Koppenhaver, 2012)

Figure 3 : les différentes étapes du crawl (Scott & Andrew, 2010)

Figure 4 : flowchart

Liste des tableaux

Tableau 1 : équations de recherche dans les différentes bases de données

Tableau 2 : synthèse des données des articles

Tableau 3 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de
compétition (filles et garçons ; 9 et 12 ans) par rapport à un groupe contrôle sur les amplitudes en
rotation interne (RI) et en rotation externe (RE) des bras gauches et droits

Tableau 4 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de
compétition par rapport à un groupe contrôle sur la force en rotation interne (RI), la force en rotation
externe (RE) et les ratios de force RE/RI des bras dominant et non-dominant à des vitesses angulaires
de 60°/sec et 180°/sec

Tableau 5 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de
compétition, après différentes périodes d’entrainement, sur la force en rotation interne (RI), la force
en rotation externe (RE) et les ratios de force RE/RI des bras dominant et non-dominant à une vitesse
angulaire de 60°/sec

Tableau 6 : effet d’une intervention (entrainement de natation) sur un groupe de jeunes nageurs de
compétition, après différentes périodes d’entrainement, sur la force en rotation interne (RI), la force
en rotation externe (RE) et les ratios de force RE/RI des bras dominant et non-dominant à une vitesse
angulaire de 180°/sec

Tableau 7 : effet d’une intervention de 16 semaines (entrainement de natation) sur un groupe de


jeunes nageurs de compétition sur la force en rotation interne (RI), la force en rotation externe (RE)
et les ratios de force RE/RI des bras dominant et non-dominant à des vitesses angulaires de 60°/sec
et 180°/sec

Tableau 8 : synthèse des résultats des études retenues pour les différents outcomes

Tableau 9 : corrélation entre douleur et facteurs de risques (Tate et al, 2012)


Liste des annexes

Annexe 1 : grilles d’analyse McMaster

Annexe 2 : synthèse des résultats à la grille McMaster


Annexe 1 : grilles d’analyse McMaster

8.
Annexe 2 : synthèse des résultats à la grille McMaster

Batalha et al. (2012)

Hibberd et al. (2016)


Jansson et al. (2004)
Batalha et al. (2013)

Batalha et al. (2015)

Ramsi et al. (2004)


Study purpose 1 1 1 1 1 1
Relevant litterature reviewed 1 1 1 1 1 1
Sample description 1 1 1 0 0 1
Sample size justified 0 0 0 0 0 0
Outcome measures reliable 1 1 1 1 1 1
Outcome measures valid 1 1 1 1 1 1
Intervention description 0 0 0 0 0 0
Contamination avoided 1 1 1 1 1 1
Co intervention avoided 1 1 1 1 1 1
Statistical signifiance 1 1 1 1 1 1
Analysis methods appropriate 1 1 1 1 1 1
Clinical importance NA NA NA NA NA NA
Drop outs reported 0 0 0 0 0 0
Conclusion appropriate 1 1 1 1 0 0
Total des points sur 13 10 10 10 9 8 9

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