Hydrologie - Et - D'hydrogeologie. g2 P&g. Prof Kasongo
Hydrologie - Et - D'hydrogeologie. g2 P&g. Prof Kasongo
Hydrologie - Et - D'hydrogeologie. g2 P&g. Prof Kasongo
0. INTRODUCTION
L’hydrologie est une science qui étudie les eaux de surface, plus
particulièrement le devenir des eaux des précipitations à travers leurs trois composantes :
évapotranspiration, le ruissellement de surface et l’infiltration dans le sol qui constituent les
éléments du cycle de l’eau. Les eaux infiltrées dans le sol et qui atteignent la nappe aquifère
sont l’objet d’études hydrogéologiques ; en effet, l’hydrogéologie est une discipline qui étudie
les réserves, les mouvements et les caractéristiques physicochimiques des eaux souterraines
soumises à l’action de la pesanteur.
PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION A L’HYDROLOGIE
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tombent sur la surface terrestre sous forme des pluies, de neige et de rosée. Nous n’étudierons
que les pluies car dans notre pays et dans notre érigions intertropicale, les précipitations ne
sont formées essentiellement que de la pluie. Ainsi, lorsque nous parlerons de précipitations, il
faudra entendre la pluie.
Avec
P : précipitations
E : évapotranspiration
R : ruissellement
I : Infiltration
1.2.1. Définition
Le bassin versant est un lieu des points où toute eau qui y tombe et
ruisselle, finit, directement ou indirectement, par passer par un point, appelé, exutoire du
bassin versant. Sur le terrain, tout comme sur une carte topographique en courbes de niveau, le
bassin versant est délimité par une ligne courbe fermée au niveau de l’exutoire et qui passe par
2
la ligne des crêtes de la partie amont des versants du thalweg qui contient l’exutoire (figure
1.1.). C’est cette ligne qui sépare le bassin versant considéré avec les bassins versants voisins.
3
Fig. 1.2 - Distinction entre bassin versant réel et bassin versant topographique (vue en coupe
verticale)
D'après Roche - Hydrologie de surface, Ed. Gauthier-Villars, Paris 1963.
Dans ce cours nous n’allons donner des notions de base que sur l’étude
géométrique du bassin et du réseau des thalwegs non sur le couvert végétal et sur la géologie
du bassin.
a) L’indice de compacité
4
L’indice de compacité est un paramètre destiné à quantifier
Comme √ ; alors √ √
Donc,
Kc a une valeur minimum de 1 quand le bassin versant est parfaitement circulaire. Ce coefficient
est d’autant plus grand que le bassin est allongé. Ainsi donc, toutes choses restant égales, par
ailleurs, le bassin favorisera plus l’infiltration que le ruissellement quand son coefficient de
Gravellius, Kc, est grand.
1
Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre Mer. Qui est un office français très réputé en matière
d’études hydrologiques et très connu en France et en ses ex-colonies.
5
La longueur, L, et la largeur, l, du rectangle équivalent sont déterminé
comme suit :
√
√
√
√
Une fois le rectangle tracé, on trace les segments de droite joignant les
deux longueurs du rectangle. La superficie totale du rectangle est égale à celle du bassin
versant ; de même, la superficie entre des segments de droite figurant les courbes de niveau
est égale à la superficie entre les courbes de niveau du bassin versant qu’ils figurent.
L’étude du relief d’un bassin versant porte souvent sur la répartition des
altitudes sur le dit bassin. Dans le cas du bassin versant de la Kafubu2 supérieure, on a la
répartition suivante :
2
Un cours d’eau qui traverse la route Lubumbashi-Zambie et la route Lubumbashi-Kipushi et que j’ai étudié.
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Pourcentages
Tranches d'altitudes Superficies des Pourcentages
(en m) (en Km2) superficies cumulées
1175 1200 3,26 1,190 1,190
1200 1225 27,115 9,895 11,085
1225 1250 50,684 18,496 29,581
1250 1275 59,917 21,866 51,447
1275 1300 51,587 18,826 70,273
1300 1325 49,585 18,095 88,369
1325 1350 23,745 8,665 97,034
1350 1375 6,993 2,552 99,586
1375 1400 1,134 0,414 100,000
1175 1400 274,02 100 100,000
120,000
100,000
80,000
60,000
40,000
20,000
0,000
1150 1200 1250 1300 1350 1400 1450
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Est l’altitude dont l’ordonnée sur la courbe hypsométrique vaut 50 %
Est l’altitude la plus fréquente sur le bassin. La somme des longueurs des courbes de niveau de
cette altitude est la plus grande de toutes sur le bassin versant.
b) Les pentes
la pente orographique;
la pente topographique;
la pente hydrographique;
la pente des discontinuités géologiques.
La pente d'un cours d'eau varie beaucoup d'un type de cours d'eau à un
autre: supérieurs à m/km pour les torrents fortement pentus à m/km pour les grands
fleuves. Elle conditionne la forme des hydrogrammes de crue, comme le montre la figure 1.5.
8
La pente des discontinuités géologiques (plans stratigraphiques, plans des failles et des
cassures). Elle contrôle le chemin des eaux infiltrées qui alimentent les aquifères. Elle
détermine la direction de l'écoulement des eaux souterraines.
∑√
√
Où
- L’indice global de pente. Sur la courbe hypsométrique, on prend les points tels
que la surface supérieure ou inférieure soit égale à 5% de A. On en déduit les
altitudes H5 et H95 entre lesquelles s'inscrit 90% de l'aire du bassin et la dénivelée
D =H5-H95 L'indice global est égal à :
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- Les modèles numériques de terrain. Le modèle numérique de terrain est établi à
partir des courbes de niveau numérisées du bassin. Les altitudes sont calculées
aux points d'une grille dont la taille d'une maille élémentaire détermine le pas du
modèle. Différents paramètres sont calculés pour chacune des mailles: altitude
moyenne, direction de drainage, pente moyenne, exposition, concavité,
convexité etc. Le modèle numérique de terrain permet d'avoir une
représentation en 3 dimensions du bassin versant. Il permet surtout d'étudier la
distribution des paramètres précédents, de tracer automatiquement le réseau
de drainage et de disposer de données descriptives quantifiées et précises pour
réaliser une modélisation des écoulements distribuée dans l'espace.
La pente moyenne :
Avec :
L, longueur totale de courbes de niveau (km)
Ed, équidistance entre deux courbes de niveau (m)
A, surface du bassin versant (km2)
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formations imperméables favorisent un développement dense du réseau
hydrographique alors que des formations perméables et épaisses comme le sable du
plateau de Bateke à Kinshasa où prédomine l’infiltration profonde au dépend du
ruissellement sont souvent le siège d’un réseau hydrographique très peu dense.
Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très humides et
tend à disparaître dans les régions désertiques.
La pente du terrain, détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou sédimentaire. Dans
les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'érosion de la roche sur laquelle ils
s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la sédimentation
prédomine.
11
Figure 1.5. Réseau hydrographique d’un bassin versant
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c) Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau
- La longueur d'un bassin versant (LCA) est la distance curviligne mesurée le long
du cours d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la
projection du centre de gravité du bassin sur un plan.
- La longueur du cours d'eau principal (L) est la distance curviligne depuis
l'exutoire jusqu'à la ligne de partage des eaux, en suivant toujours le segment
d'ordre le plus élevé lorsqu'il y a un embranchement et par extension du dernier
jusqu'à la limite topographique du bassin versant. Si les deux segments à
l'embranchement sont de même ordre, on suit celui qui draine la plus grande
surface.
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d) Les Degré de développement du réseau hydrographique
La densité de drainage
Avec :
La densité hydrographique
Où :
Ni : nombre de thalwegs ;
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Il existe une relation assez stable entre la densité de drainage Dd et la densité hydrographique
F, de la forme :
(2.11)
Le rapport de confluence
̅
Loi des longueurs : ̅
̅
Loi des aires : ̅
Avec :
RL : rapport des longueurs des cours d'eau ; RA : rapport des aires des cours d'eau ;
i : ordre d'un cours d'eau i varie entre 1 et w (w est l'ordre du cours d'eau principal,
classification selon Schumm) ;
Ni : nombre des cours d'eau d'ordre i ; Ni+1 : nombre des cours d'eau d'ordre suivant (i+1) ;
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c) L'endoréisme
a) La couverture du sol
La couverture végétale
L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées influencent
singulièrement l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et
l'importance de la précipitation, une proportion variable de l'eau atmosphérique. Cette eau
d'interception est en partie soustraite à l'écoulement.
La forêt, par exemple, intercepte une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une action
limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. La forêt régularise le débit des cours d'eau
et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes. Par contre, son action sur les débits
extrêmes causés par des crues catastrophiques est réduite.
A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide.
L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.
Etant donné l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice de
couverture forestière K :
(2.15)
On peut calculer ce type d'indice avec d'autres couvertures végétales telle que les cultures.
Parmi les éléments de la couverture du sol qui influencent le comportement hydrologique d'un
bassin versant, on doit prendre en compte la présence de surfaces d'eau libre tels que les lacs qui
jouent un rôle important du fait de leur capacité de stockage temporaire d'un certain volume
d'eau. Ce stockage temporaire a ainsi pour effet de laminer les crue c'est à dire de réduire le débit
de pointe de la crue. Cet effet de laminage est illustré pour le Rhône (entre son entrée dans le
Léman au niveau de la Porte du Scex et sa sortie à Genève) dans la figure 2.15 dans laquelle on a
représenté les valeurs du coefficient mensuel de débit (rapport entre le débit mensuel et la
moyenne annuelle des débits sur une longue période de mesure).
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Un indice analogue à celui de la couverture forestière peut-être identifié pour quantifier
l'importance de ces plans d'eau.
On soulignera encore que la surface du cours d'eau constitue aussi un plan d'eau et que le canal
d'une rivière permet aussi de laminer une crue.
Fig. 2.15 - Illustration de l'effet de laminage par un plan d'eau. Le cas du Léman sur le débit du
Rhône
Certains bassins d'altitude peuvent être partiellement ou totalement couvert de neige ou de glace.
Ce type de couverture doit être pris en compte dans l'étude des facteurs de génération de
l'écoulement de l'eau. En effet, le réchauffement printanier de la température peut entraîner une
fonte rapide de la neige et provoquer du même coup un important écoulement d'eau venant
s'ajouter à celui de l'eau des précipitations. De la même manière, la présence de glaciers ou le gel
des cours d'eau durant l'hiver peut, lors des processus de fonte, générer des crues de débâcle de
glace se traduisant par un transport de blocs de glace. Ceux-ci peuvent localement bloquer
l'écoulement de l'eau ( embâcle) jusqu'à la rupture de ces barrages naturels. Il s'ensuit alors des
crues rapides et intenses pouvant avoir des conséquences catastrophiques.
Il est toujours possible de calculer un indice analogue à celui de la couverture forestière pour les
surfaces enneigées et celles des glaciers.
Les surfaces imperméables jouent un très grand rôle en hydrologie urbaine. Elles augmentent
l'écoulement de surface, réduisent les infiltrations et la recharge des nappes, et diminuent le
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temps de concentration. On calcule souvent un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre les
surfaces imperméables et la surface totale.
Le coefficient de ruissellement
Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice est très souvent utilisé en
hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr). Son calcul et son emploi sont
simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières erreurs. Ce coefficient est
défini comme suit :
(2.16)
Ce coefficient est fortement influencé par la couverture du sol comme le montre le tableau
suivant dans lequel les quelques valeurs de ce coefficient issues des normes suisses SNV sont
présentées. Ces valeurs reflètent la capacité des sols à ruisseler en fonction uniquement de la
couverture du sol. On remarque notamment le très fort taux du coefficient de ruissellement
donné pour les routes et toitures. Comme on l'a vu, cela s'explique par le fait que ces surfaces
sont pratiquement imperméables.
b) La nature du sol
La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet, le
taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales, le coefficient de
ruissellement (Cr) sont fonction du type de sol et de son épaisseur.
18
Pour étudier ce type de réactions, on peut comparer le coefficient de ruissellement sur différentes
natures de sol (intérêt d'une carte pédologique détaillée dans les études de prédétermination des
crues). La littérature fournit des valeurs du coefficient de ruissellement pour chaque type de sol
et, très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la couverture végétale, la pente du
terrain ou l'utilisation du sol. Un exemple est donné dans le tableau 2.2 pour la Suisse, et en
secteur rural.
Tableau 2.2 Différentes valeurs de coefficient de ruissellement pour les cas suisses. Cr est une
fonction de la pente et de la couverture du sol. (Tiré de Sautier, Guide du Service Fédéral des
Améliorations foncières)
Couverture du sol
Culture dans
Pente % Forêts Pré-champ la sens de la
pente
0,5 -- 0,005 0,12
1,0 0,01 0,020 0,13
2,0 0,02 0,040 0,18
4,0 0,04 0,070 0,23
6,0 0,05 0,090 0,27
8,0 0,06 0,110 0,31
10,0 0,07 0,130 0,34
15,0 0,08 0,170 0,40
20,0 0,10 0,190 0,45
25,0 0,12 0,220 0,50
30,0 0,13 0,250 0,55
35,0 0,14 0,270 0,59
40,0 0,15 0,290 0,62
45,0 0,16 0,310 0,65
50,0 0,17 0,330 0,69
On peut introduire, dès à présent, une caractéristique du sol importante : l'état d'humidité du sol
qui est un des facteurs principaux conditionnant les temps de concentration. Cet état est
cependant très difficile à mesurer car très variable dans l'espace et le temps. On a souvent recours
à d'autres paramètres qui reflètent l'humidité du sol et qui sont plus faciles à obtenir. En
hydrologie, on fait souvent appel à des indices caractérisant les conditions d'humidité
antécédentes à une pluie. Il en existe de nombreux qui sont pour la plupart basés sur les
19
précipitations tombées au cours d'une certaine période précédant un événement. Ils sont
généralement notés IPA, c'est-à-dire Indices de Précipitations Antécédentes (API en anglais).
La forme la plus classique de cet indice repose sur le principe de décroissance logarithmique
avec le temps du taux d'humidité du sol, au cours des périodes sans précipitations :
(2.17)
Avec :
K : facteur de récession, K< 1. Il est variable d'un bassin à l'autre, ainsi que d'une saison à l'autre
pour un même bassin ;
t : temps [jour].
L'Institut d'Aménagement des Terres et des Eaux de l'EPFL (IATE/HYDRAM), après différents
travaux de recherche sur parcelles expérimentales, a adopté un indice de la forme suivante :
(2.18)
Où :
La figure 2.16 illustre le calcul de l'IPA au cours d'une année à la station de Payerne (VD).
20
Fig. 2.16 - Variation de l'indice IPA en fonction du temps à Payerne (VD) en 1991 (K = 0.9).
21
a) Généralités sur les MNA et MNT
La demande de données spatiales s'est accrue ces dernières années car l'on sait désormais qu'il
est essentiel de connaître la distribution spatiale de la réponse hydrologique pour bien
comprendre les processus sous-jacents de la génération de l'écoulement. De plus, la
représentation et la connaissance du terrain sont essentielles pour comprendre les processus
d'érosion, de sédimentation, de salinisation et de pollution via des cartes de risque.
Nous n'aborderons ici que les modèles numériques d'altitude (MNA) et de terrain (MNT).
Schématiquement, on distingue trois types essentiels de découpage spatial du milieu utilisés pour
la génération d'un MNA. Il s'agit respectivement de :
A partir de ces trois approches, il est possible de déterminer plusieurs attributs du modèle
numérique d'altitude tels que des attributs topographiques (élévation, orientation, pente, surface,
courbure) qui influencent diverses grandeurs intervenant directement dans les processus
d'écoulement.
22
2. LE CYCLE DE L’EAU
23
Figure 2.1. : Cycle de l’eau sur la terre.
La moyenne annuelle de pluie en RDC est autour de 1200 mm. Les zones
les plus pluvieuses sont autour de l’équateur et atteignent 2000 mm voire plus et les moins
pluvieuses, au Bas-Congo, sont autour de 800 mm de pluie.
24
La pluie moyenne sur une étendue (par exemple un bassin versant), en
anglais « Equivalent Uniform Depth (EUD) » équipée de n pluviomètres est définie comme la
hauteur qu’aurait attient la pluie si toute l’eau tombée était uniformément répartie sur la dite
étendue est déterminée par plusieurs méthodes dont :
b) La méthode de Thiessen.
EUD est déterminé comme une moyenne pondérée. A chaque station est affectée une
surface d’influence. Celle-ci est déterminée de la façon suivante :
∑
D’où
Pi est la pluie à la station i (i=1,2,3…n)
ai est la surface d’influence de la station i
A est la surface totale de l’étendue
25
c) La méthode des isohyètes
La méthode des isohyètes est plus laborieuse que les deux précédentes ;
elle est cependant la plus précise.
.
3.2. Détermination de l’Evapotranspiration
3.2.1. L’évaporation
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La quantité d’eau évaporée sur une étendue (eau libre, sol nu, sol avec
couverture végétale) pendant un temps donnée (un jour, un mois une année etc.) est évaluée
soit expérimentalement soit à l’aide des formules empiriques.
Parmi les méthodes expérimentales, on peut citer, les bacs (bac classe
A, bac Colorado etc.) et des évaporomètres. Le principe de base est d’évaluer la quantité d’eau
évaporée à partir de la surface libre de l’eau contenue dans le bac pendant un temps donné et
d’en déduire par analogie et par extrapolation le taux d’évaporation de la surface libre d’un lac
par exemple.
Les bacs qui sont plus petits que les lacs, l’eau qu’ils contiennent se
chauffe plus, toutes les choses restant égales par ailleurs, que celle contenue dans les lacs. Des
formules de corrections ainsi que les protocoles d’installation existent pour chaque type de bac.
La formule de Dalton :
27
D’où
- K : coefficient dont la valeur dépend de la vitesse du vent et de la pression
atmosphérique
- es : la pression de la vapeur d’eau à la saturation
- ea : la pression de la vapeur d’eau dans l’air
La formule de Meyer :
3.2.2. La transpiration
Dans le cas général, les plantes aspirent facilement l’eau libre du sol
(l’eau qui se meut par la gravité), lorsque cette quantité d’eau est terminée, la plante aspire
une certaine quantité d’eau liée aux grains du sol par les forces d’attraction, autres que la
pesanteur, telles les forces d’attraction coulombiennes et newtoniennes entre les particules
d’eau et les grains du sol. Comme toutes ces forces sont inversement proportionnelles au carré
de la distance entre les centres de gravité du grain du sol et celui de la particule d’eau, il arrive
que les racinent ne soient plus capables de sucer l’eau qui se trouve très proche du grain ; car
trop attachée à celui-ci. Lorsque la demande en eau de la plante persiste alors que ses racines
ne peuvent plus tirer l’eau liée très fortement aux grains, la plante flétrit ; on dit que le sol a
atteint sont point de flétrissement. La demande en eau des différentes plantes et le point de
flétrissement des sols sont des paramètres très utiles pour la modélisation de l’irrigation.
3.2.3. L’évapotranspiration
28
Comme il n’est pas aisé de différencier, dans le volume de vapeur
atmosphérique, la part de l’évaporation et de celle de la transpiration, les hydrologues ont
inventé le terme de l’évapotranspiration (ET) qui est la somme de l’eau évaporée et l’eau
transpirée. On a aussi introduit le concept de l’évapotranspiration potentiel et de
l’évapotranspiration réelle.
a) L’évapotranspiration potentielle
b) L’évapotranspiration réelle
29
Coefficient de correction en fonction de la latitude
30
Où
L’humidité relative, He, souvent appelé, degré hydrométrique de l’air, est déterminée par un
hygromètre.
31
√
Où
Le ruissellement causé par une pluie sur un bassin versant est déterminé
par l’évaluation, à l’aide d’un hydrogramme du à cette pluie.
32
Figure 3.4. Lysimètre
4. LE BILAN HYDROLOGIQUE
33
En mm Aout sept oct Nov Déc Janv Fév Mars Av Mai Juin Juil
Pluie 0,8 4,3 39 151 256 268 217 214 44 5 1 0
Evapotranspiration
potentielle 88 118 142 149 103 100 93 101 108 111 85 76
Déficit
d'évapotranspiration 87,2 113,7 103 0 0 0 0 0 0 30 84 76
Variation de la
rétention du sol 0 0 0 +2 +138 0 0 0 -64 -76 0 0
Evapotranspiration
réelle 0,8 4,3 39 149 103 100 93 101 108 81 1 0
Eau d'irrigation
nécessaire 87,2 113,7 103 0 0 0 0 0 0 30 84 76
Nous commençons par le mois d’août du fait que le mois de juillet étant sec, le mois d’août
constitue le premier mois du début de la nouvelle saison de pluie et considérons donc que la
réserve d’eau dans la zone d’aération du sol est nulle.
a) Août : La pluie offre 0,8 mm alors que l’évapotranspiration réclame 88 mm. Le déficit de
l’évapotranspiration sera donc de 87,2 mm. C’est-à-dire, la demande moins l’offre.
Comme toute l’offre en eau (offre par la pluie) est partie en évapotranspiration, la
variation de la quantité d’eau dans la zone d’aération est nulle et la réserve d’eau dans
la zone d’aération est aussi nulle. L’évapotranspiration réelle est égale à l’offre en eau
qui a été transpirée, soit 0,8 mm. Partout, il faudra retenir que l’évapotranspiration
réelle sera toujours égale à l’offre en eau qui a été évapotranspirée. L’écoulement,
c’est-à-dire, la somme du ruissellement et de l’infiltration est aussi nulle. L’eau
nécessaire à l’irrigation est égale au déficit d’évapotranspiration, donc à 87,2. Partout le
besoin en eau d’irrigation sera toujours égal au déficit d’évapotranspiration.
b) Septembre : La pluie apporte seulement 4,3 mm tendis que l’évapotranspiration
réclame 118 mm. Le déficit d’évapotranspiration sera donc de 113,7 mm. La variation de
la réserve d’eau dans le sol est nulle car toute l’offre a été évapotranspirée. La réserve
34
d’eau dans la zone d’aération est donc nulle. L’évapotranspiration réelle est égale à
l’offre qui a été évapotranspirée, soit 4,3 mm. Le besoin d’eau pour l’irrigation est
toujours égal au déficit d’évapotranspiration, donc à 113,7 mm.
c) Octobre. La pluie offre 39 mm d’eau et la demande en évapotranspiration est de 142
mm. Le déficit sera donc de 103 mm. La variation d’eau dans la zone d’aération est donc
nulle. La réserve dans cette zone aussi est nulle. L’évapotranspiration réelle sera égale à
l’offre en eau évapotranspirée, donc, 39 mm. Le besoin d’eau en irrigation est égal au
déficit d’évapotranspiration donc à 103 mm.
d) Novembre. La pluie amène 151 mm et la demande en évapotranspiration est 149 mm.
Le déficit d’évapotranspiration est donc nulle car l’offre est supérieure à la demande.
L’excédent, 2 mm passe dans la zone d’aération dont la variation est +2 mm ; ce qui
porte la réserve d’eau dans la zone d’aération à 2 mm. L’évapotranspiration réelle est
égale à l’évapotranspiration potentielle (en effet, l’évapotranspiration réelle varie
toujours de zéro à la valeur de l’évapotranspiration potentielle). Comme tout l’excédent
d’eau est retenu dans la zone d’aération, l’écoulement est donc de nul. Le besoin en
irrigation est nul car lé déficit en évapotranspiration est nul.
e) Décembre. La pluie donne 256 mm d’eau et l’évapotranspiration potentielle ne
demande que 103 mm. Le déficit d’évapotranspiration est donc nul, l’offre étant
supérieure à la demande. Comme la capacité au champ de la zone d’aération est de 140
mm et qu’il y a déjà 2 mm d’eau y apportés au moins de novembre, il faudra donc y
ajouter 138 mm pour atteindre la capacité au champ. La variation de la quantité d’eau
au mois de décembre est donc + 138 mm. La réserve d’eau dans la zone d’aération étant
à la capacité au champ, elle est donc de 140 mm. La quantité d’eau qui s’est réellement
évaporée étant de 103 mm, l’évapotranspiration réelle est donc de 103, soit la valeur de
l’évapotranspiration potentielle. De 256 mm apportés par la pluie, 103 mm sont passés
en évapotranspiration réelle et 138 mm sont retenus dans la zone d’aération, le reste de
l’eau de pluie, soit 14 mm, passe en écoulement. Le besoin d’eau pour l’irrigation est
nul.
f) Janvier. La pluie apporte 268 mm et la demande de l’évapotranspiration est de 100 m
seulement, donc il n’y a pas de déficit. La zone d’aération ayant déjà atteint la capacité
au champ, la variation de réserve d’eau dans cette zone est nulle et la réserve y reste
égale à la capacité au champ, soit 140 mm. L’évapotranspiration réelle est égale à la
hauteur d’eau réellement évapotranspirée, 100 mm, qui est la hauteur de
l’évapotranspiration potentielle. L’excédent, soit 168 mm passent en écoulement.
Comme le déficit d’évapotranspiration est nul, le besoin en eau pour l’irrigation est aussi
nul.
g) Février. La pluie donne 217 mm et l’évapotranspiration demande 93 mm. Il n’y a pas de
déficit d’évapotranspiration. La variation de réserve d’eau dans la zone d’aération est
nulle car cette zone est déjà à sa capacité au champ. La réserve d’eau dans la zone
d’aération est de 140 mm. L’évapotranspiration réelle est égale à l’évapotranspiration
35
potentielle, soit 93 mm. L’excédent d’eau passe en écoulement, soit 124 mm. Comme le
déficit en évapotranspiration étant nul, le besoin en eau d’irrigation est également nul.
h) Mars. La pluie offre 214 mm et l’évapotranspiration réclame 101 mm. Le déficit
d’évapotranspiration est zéro. La variation de la réserve d’eau dans la zone d’aération
est nulle. La réserve d’eau dans cette zone est 140 mm. L’évapotranspiration réelle est
égale à la quantité d’eau réellement évapotranspirée, soit 101 mm. L’excédent d’eau
passe en écoulement, soit 113 mm. Le besoin d’eau pour irriguer est nul.
i) Avril. La pluie apporte seulement 43,8 mm alors que l’évapotranspiration potentielle
réclame 108 mm. Donc les 43,8 mm d’eau provenant de la pluie passeront en totalité en
évapotranspiration et les 64,2 mm restants, l’évapotranspiration ira les chercher dans la
réserve d’eau de la zone d’aération. Le déficit d’évapotranspiration est donc nul. La
variation d’eau dans cette zone sera de -64,2 mm. Comme il y avait dans cette zone 140
mm d’eau, il en reste alors 75,8 mm. L’évapotranspiration réelle sera de 108 mm.
L’écoulement est nul. Le besoin d’eau pour l’irrigation est nul aussi.
j) Mai. La pluie n’offre que 4,6 mm tendis que l’évapotranspiration réclame 111 mm. Les
4,6 mm apportés par la pluie passeront tous en évapotranspiration dont la demande
sera réduite à 106,4 mm. Il faudra donc recourir aux 75,8 mm qui étaient restés dans la
zone d’aération durant le mois d’avril pour tenter de répondre, un tant soit peu, au
reste de la demande, 106,4 mm de l’évapotranspiration. Donc ces 75,8 mm passent
aussi en évapotranspiration, malgré ce recours à l’eau de la réserve de la zone
d’aération, l’évapotranspiration potentielle accusera un déficit de 30,6 mm (111 mm -
(4,6 mm +75,8 mm) = 30,6 mm). La variation d’eau dans la zone d’aération sera de -75,8
mm et comme toute la quantité d’eau qui y était est passée en évapotranspiration, la
réserve dans la zone d’aération est devenue nulle au mois de mai. L’évapotranspiration
réelle est 80,4, c’est-à-dire, la somme de l’eau disponible (4,6 mm de la pluie et 75,8
mm d’eau qui était dans la zone d’aération) qui est passée réellement en
évapotranspiration. L’écoulement est nul. Le besoin en eau pour l’irrigation est donc
30,6 car il est toujours égal au déficit d’évapotranspiration.
k) Juin. La pluie n’apporte que 0,5 mm face à une demande en eau de 85 mm. Tous ces 0,5
mm vont passer en évapotranspiration. Comme dans la zone d’aération il n’y a plus rien,
le déficit d’évapotranspiration sera de 84,5 mm. La variation de la réserve de la zone
d’aération est nulle tout comme la réserve dans cette zone est nulle aussi.
L’évapotranspiration réelle est 0,5 mm. L’écoulement est nul. Le besoin d’eau pour
l’irrigation qui équivaut toujours au déficit d’évapotranspiration est donc de 84,5 mm.
l) Juillet. La pluie n’apporte rien alors que la demande en eau pour l’évapotranspiration
est 76 mm. Comme la réserve de la zone d’aération est zéro, le déficit
d’évapotranspiration sera de 76 mm. La variation de l’eau dans la zone d’aération est
nulle et la réserve d’eau dans cette zone est aussi nulle. L’évapotranspiration réelle est
nulle. L’écoulement est aussi nul. Le besoin d’eau pour l’irrigation est donc de 76 mm.
36
DEUXIEME PARTIE
5. L’EAU SOUTERRAINE
Lorsque l’on creuse un trou, on traverse d’abord un sol sec puits un sol
humide et puis on atteint une zone où l’on voit l’eau envahir le trou, à ce moment là, on a
atteint l’eau libre gravitaire de la nappe aquifère.
La zone sec est la zone humide mais où l’eau n’envahit pas le trou
constitue la zone d’aération. C’est la zone où l’eau et l’air remplissent les vides intergranulaires
du sol.
Lorsqu’une particule d’eau pénètre dans le sol, elle est sujette à deux
forces d’attractions : (i) la force de pesanteur qui l’attire vers le bas (vers le centre de gravité de
la planète Terre) et (ii) une résultante des forces qui l’attire vers le grain du sol, la succion. Cette
succion est d’autant plus grande que la distance du centre de gravité de la particule est proche
du celui du grain du sol. Ainsi les particules qui sont très proche de grains du sols restent collées
au grains et celles qui en sont éloignées poursuivent le descente vers la bas du fait de la
pesanteur. L’eau contenue dans la zone d’aération est celle qui est collée aux grains par la force
de succion. La figure 5.1. ci-dessus indique différents cas que l’on peut rencontrer dans la
nature.
37
Figure 5.1. : les zones d’eau dans le sol.
Dans la situation A, ne survivent que les végétaux dont les racines atteignent les zones 1
ou 2. Ceux dont les racines s’arrêtent dans les zones 3 ou 4, il faudrait, pour leur survie,
recourir à l’arrosage. Les ouvrages de Génie civil se trouvant dans la zone 4 ne
nécessiteront aucun traitement anticapillaire ou de drainage d’eau libre. Les ouvrages
se trouvant dans la zone 3 ou 2 nécessiteront un traitement anticapillaire, telle une
couche de gravier surmontant cette zone. Les ouvrages de Génie civil se trouvant dans
la zone 1, nécessiteront des ouvrages de drainage souterrain tel les drains qui seront
étudiés au chapitre 7.
38
5.2. L’EAU DANS LA NAPPE AQUIFERE
L’eau de la nappe aquifère est celle qui peut s’émouvoir par la gravité
ou par différence de pression au cas où la hauteur altimétrique serait constante partout (plan
horizontal). Ce sont des roches à perméabilité en grand qui sont susceptibles de fournir
beaucoup d’eau de l’ordre de centaines de mètre cubes par heure avec des faibles
rabattements. Ces notions seront approfondies au chapitre 14.
39
5.3. LES CARACTESITIQUES HYDROGEOLOGIQUES D’UN AQUIFERE
5.3.1. La porosité
La porosité totale (m) d’un terrain est le rapport du volume total des
vides (VV) au le volume total (VT) du terrain :
40
milieu d’écoulement et inversement proportionnelle à sa viscosité. La perméabilité intrinsèque
(k) dépend de la texture et de la structure des grains du sol.
Avec
Avec
k est très faible d'où l'emploi du Darcy ; 1 Darcy vaut 10-8 cm2, ou 10-12 m2
5.3.4. La transimissivité
3
Henry Philibert Gaspard Darcy (10 juin 1803 - 2 janvier 1858) est un hydraulicien français de la ville de Dijon.
41
Elle dit que la vitesse (V) d’écoulement laminaire dans un milieu poreux
est directement proportionnelle à la parte de charge unitaire, gradient hydraulique (I).
Où K est un coefficient qui dépend tant de dimensions des pores du milieu aquifère que de la
viscosité du liquide en écoulement. C’est la conductivité hydraulique.
Darcy avait constaté que l’eau (en bleu) qui traverse le sol (en
gris) perd la charge H en parcourant une distance L. Connaissant le débit, Q, d’écoulement et la
section transversale, S, du tube contenant l’échantillon de sol, il avait calculé la vitesse V
d’écoulement de l’eau ( ) et découvert quelle était égale au produit de la perte de charge par
unité de distance parcourue dans l’échantillon et un coefficient K propre au sol et à l’eau, qu’il a
appelé coefficient de perméabilité. La perte de charge par unité de distance parcourue en milieu
poreux à écoulement laminaire est appelé gradient hydraulique, I. La loi de Darcy expérimentale
s’écrit donc :
Avec
43
Vx, la vitesse selon l’axe des x
Vy, la vitesse selon l’axe des y
Vz, la vitesse selon l’axe des z
Vn, la vitesse selon la normale à la face ABC
D’autre part, on sait que si dQ est le débit qui sort par la face ABC, on aura :
Ainsi donc
On aura
̅ ̅
44
Nous n’avons considéré jusqu’ici que les mouvements de l’eau sans
tenir compte de forces qui leur donnent naissances. C’était la cinématique des écoulements.
Nous étudierons maintenant les forces qui sont à l’origine de ces mouvements. C’est l’aspect
dynamique de l’écoulement.
Les forces qui agissent sur une particule élémentaire (de masse unitaire)
d’un liquide sont :
Les forces de volume comme la pesanteur
Les forces d’inertie
Les forces de pressions.
( )
45
( )
̅ ̅
̅
, comme nous l’avons dit, exprime les forces de frottement qui sont à la base de perte de
charge tel que nous le verrons au sous-chapitre ci-après.
D’où
M : la somme des forces motrices (force de pesanteur et force de pression)
F : force de frottement causé par la viscosité de l’eau et qui est à la base des pertes de
charge.
Pour une nappe aquifère sans écoulement, les pertes de charge par
frottement n’existent pas, alors la loi de Navier-Stockes se réduit à :
( )
̅
D’où
Cette quantité est donc une énergie car elle est l’intégrale de la force
par rapport à l’espace.
46
C’est la somme de l’énergie potentiel de position, z, et l’énergie
potentielle de pression, ̅ , que possède une particule de l’eau libre de poids (mg) unitaire. On
l’appelle potentiel hydraulique, symbolisé très souvent par la lettre grecque phi minuscule . Il
commande le mouvement de l’eau dans le sens que l’eau se déplace de fortes valeurs vers des
faibles valeurs de
Chaque point d’un aquifère a son propre potentiel hydraulique qui est
une grandeur scalaire. Un aquifère est donc un champ du potentiel hydraulique.
47
Ce potentiel de vitesse, , et cette fonction de courant, , sont très
utiles dans l’étude des écoulements plans ayant lieu dans un aquifère à conductivité
hydraulique, K, constante comme on le verra dans le cas de l’étude de l’écoulement vers un
puits foré dans une nappe aquifère en écoulement uniforme.
Lorsque le potentiel hydraulique varie seulement le long d’un axe d’un système
cartésien mais restant constant dans les deux autres axes, l’écoulement est
unidimensionnel ou monodimensionnel.
Les surfaces équipotentielles sont alors des plans perpendiculaires à l’axe ou leur dérivé
n’est pas nulle, ici, l’axe des x.
Lorsque le potentiel hydraulique varie dans deux direction est reste constant dans la
troisième direction, l’écoulement est bidimensionnel
Les surfaces équipotentielles peuvent être des cylindres concentriques dont l’axe
longitudinal est parallèle à l’axe dont la dérivée du potentiel hydraulique est nulle, ici,
l’axe z.
Quand l’écoulement varie dans toutes les trois direction de l’espace cartésien,
l’écoulement est tridimensionnel
48
Les surfaces équipotentielles peuvent être imaginées comme des sphères concentriques
avec l’origine des axes de cordonnées comme leur centre.
7.4. Les relations géométriques entre les lignes de courant et les courbes isopièzes, d’une
part, et entre les surfaces de courant et les surfaces équipotentielles, d’autre part.
49
Avec, u, v et w, des composantes du vecteur vitesse de filtration, ̅ ,
respectivement dans les directions, x, y et z (Sont donc des équivalentes des V x, Vy et Vz).
50
a) A l’aide d’un essai de pompage on détermine KI et KII et leurs directions
respectives.
b) On détermine la valeur, la direction et le sens du vecteur gradient hydraulique
sur la carte en courbes isopièzes ; sachant que sa direction est perpendiculaire à cette
courbe et son sens dirigé vers les isopièzes de plus grandes valeurs.
c) On détermine l’angle que fait la direction de KI avec celle du gradient I.
d) On trace un système d’axes coordonnées dont le point où l’on veut déterminer la
direction et le sens du vecteur vitesse est l’origine de ces axes.
e) On prend l’axe des x comme étant celui du vecteur gradient hydraulique.
f) On détermine sur cet axe, le point A tel que
g) A l’aide de l’angle on trace la direction de KI passant par le point A.
h) On détermine sur l’axe des x, donc sur la direction de I, le point B, tel que
Si a est est l’angle que fait la direction du vecteur gradient avec celle de la plus grande
conductivité hydraulique, KI, On aura.
51
[ ]
Soit VPI dans la direction du vecteur vitesse dans la direction perpendiculaire au vecteur
gradient hydraulique.
[ ]
52
Figure 8.1. : Cube imaginaire dans une nappe aquifère en écoulement.
( )
( )
( )
Donc
Ou
53
Si nous remplaçons les composantes du vecteur vitesse de l’équation de continuité par leur
valeur de l’équation de Darcy généralisée, nous arrivons à l’équation suivante :
C’est l’équation très connue en mathématique que l’on appelle, équation de Laplace. Comme
le potentiel hydraulique, , est une fonction de x, y et z satisfaisant l’équation de Laplace, est
donc un potentiel harmonique.
connait soit ses valeurs sur les limites du domaine ( condition de Dirichlet), soit
ses dérivés dans la direction perpendiculaire à la limite ( condition de
Neumann).
(Condition de Neumann)
b) Sur une surface filtrante, c’est-à-dire, surface de contact de la nappe aquifère avec de
l’eau (un lac, un cours d’eau, l’eau dans un puits etc.)
54
c) Sur une surface de suintement, c’est-à-dire, surface où la nappe aquifère est en contact
avec l’air
d) Sur piézométrique
(En effet, la surface piézométrique étant une surface de courant, il est donc
imperméable)
55
constante dans toutes les directions. Pour cela, replacer par l’imagination l’aquifère étudié dans
un système d’axe x’,y’ et z’ tel que :
Un fois le champ du potentiel hydraulique déterminé dans le milieu isotrope fictif à l’aide de la
solution mathématique de l’équation de Laplace en milieu isotrope fictif, on le replace en
milieu anisotrope réelle des coordonnées x, y et z, en faisant les transformations inverses.
Ainsi on
En ces qui concerne les caractéristiques de l’écoulement obtenues dans le milieu isotrope fictif
on les convertit en caractéristiques hydrauliques de l’aquifère réel anisotrope de la façon
suivante :
56
√
Tout cela entraine une réfraction tant des lignes de courant que des
courbes équipotentielles en passant d’un milieu à un autre tout comme cela se fait pour la
lumière. Comme dans le cas des rayons lumineux, Il y a réfraction si l’angle d’incidence que fait
des lignes de courant avec la surface de séparation de deux terrains est différents de
.
Soit , l’angle d’incidence et l’angle de réfraction, on aura
Nous supposons dans tout ce qui suit que les milieux 1 et 2 sont chacun
isotrope.
57
Figure 8.2. : Réfraction des lignes de courant et des lignes équipotentielles à travers des milieux
de conductivités hydrauliques différentes
Dans le cas de la figure A, le milieu 2 est imperméable, donc la surface de contact est une
surface de courant qui n’est traversée par aucun débit.
Dans le cas de la figure B, K1 > K2 , en effet, les courbes isopièzes sont plus resserrées dans le
milieu 2 que dans le milieu 1.
Dans le cas de la figure C, le milieu 2 a une conductivité hydraulique infinie, c’est soit un lac ou
un cours d’eau, bref, c’est une nappe d’eau libre.
8.5.2. Conductivité hydraulique globale d’un milieu hétérogène. Cas d’un terrain stratifiée.
58
Figure 8.3. Conductivité hydraulique moyenne des couches géologiques
superposées
Car
59
Or
Donc
D’où
En définitif, on a :
Et
Tendis que
On a donc
En définitive, on a :
60
La conductivité globale horizontale est donc toujours supérieure à la vitesse globale verticale.
∫ ∫
∫ ∫
Alors
Et
61
Ce qui donne
62
9. EQUATION GENERALE DE L’ECOULEMENT SOUTERRAIN TRANSITOIRE
̅ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
La loi de Darcy sera donc considérée comme valable à chaque instant
dans un écoulement en régime de non équilibre (régime transitoire).
La seule différence est que cette équation permet de déterminer le champ du potentiel
hydraulique à un instant donné grâce aux conditions aux limites qui existent au bord de
l’aquifère à cet instant là. Si les conditions aux limites de l’aquifère arrivent à changer à l’instant
d’après, le champ du potentiel hydraulique est recalculé à l’aide des nouvelles conditions aux
limites. Ainsi, dans écoulement transitoire, le champ du potentiel hydraulique change à chaque
instant du fait de changement continu des conditions aux limites de l’aquifère dans le temps.
63
Les conditions aux limites dont il est question sont les mêmes que celle
que nous avons vues à la section 6.9.4. Sauf qu’ici la position de la surface piézométrique n’est
connue qu’à l’instant initial pour connaitre la position de cette surface à l’instant d’après, il
faudrait déterminer la vitesse de monter ou de descente de cette surface en chacun de ses
points en un instant donnée.
64
Du fait du principe de continuité, le volume d’eau qui est entré dans la nappe par la surface
élémentaire dS pour relever la surface libre est égal au volume qui a rempli les vides efficaces :
Donc
Or
Par ailleurs
Donc
Ou
Or
Où
65
Etant donné qu’à la surface piézométrique = h, cependant qui est le gradient hydraulique
à la surface libre n’est plus égal à qui est la pente de la surface libre. Les deux ne sont les
mêmes que si l’écoulement est horizontal, c’est-à-dire, si les surfaces équipotentielles sont
verticales.
a) On temps initial to, on détermine la position et la forme de la surface libre à l’aide des
conditions aux limites régnant au bord de l’aquifère à cet instant.
b) On calcule en chaque point de la surface libre la vitesse instantanée de son mouvement.
c) On découpe et petits temps, dt, le temps compris entre l’instant initial et la date à
laquelle on voudrait connaître la position et la forme de la surface libre.
d) On multiplie la vitesse instantanée de chaque point par dt, ce qui permet de trouver la
position et la forme de la surface libre au temps to +dt.
e) On détermine les conditions aux limites de l’aquifère en cet instant t o +dt pour
connaitre le potentiel hydraulique, , en chaque point de la surface libre.
f) A l’aide du champ du potentiel hydraulique, on calcul la nouvelle vitesse instantanée en
chaque point de la surface libre à cet instant to +dt.
g) On procède ensuite comme en d) pour trouver la position et la forme de la surface libre
à l’instant to + 2dt.
h) On procède ainsi de d) à f) jusqu’à ce qu’on arrive à la date choisie pour déterminer la
position et la forme de la surface libre.
9.3. Equation générale des écoulements dans une nappe phréatique peu épaisse
Et
Or
66
∫ ∫ * +
( )
Comme l’épaisseur de la nappe aquifère et très faible par rapport à l’étendue de celle-ci, nous
pouvons considérer h comme l’épaisseur constante, H, de la nappe et récrire l’équation ci-
dessus :
Ou
Ou
9.4. Equation générale des écoulements transitoires dans une nappe profonde sous
pression (nappe captive)
Lorsque la nappe aquifère n’est plus phréatique mais profonde est sous
pression et d’épaisseur e et de porosité efficace, n, l’équation générale de l’écoulement
transitoire prend en compte la compressibilité de l’eau, , et de la roche magasin, .
Avec
67
est le coefficient d’emmagasinement de l’aquifère. Il est sans
dimension et représente la quantité d’eau qu’une colonne de section unitaire
(découpée mentalement dans l’aquifère sous pression) peut libérer lorsque le potentiel
hydraulique, , baisse d’une unité.
est la transimissivité de l’aquifère.
TROISIEME PARTIE
OUVRAGES HYDRAULIQUES
e) Donc
Ou
∫ ∫
69
( )
Ou
C’est la formule de Dupuit pour les nappes sous-pression (nappe captives) en régime
d’équilibre qu’il a établie le premier quelques années après la formulation de celle de Darcy.
Comme le rayon des cylindres que forment les surfaces équipotentielles cylindriques augmente
de rp à Ra, leurs surfaces latérales à travers lesquelles passe l’eau qui va au puits augmentent
aussi. Donc la vitesse de l’eau allant au puits est plus faible loin du puits et plus forte près de
celui-ci. Donc, par le principe de Bernoulli la pression de l’eau diminue au fur et à mesure que
l’on s’approche du puits. De ce fait la hauteur piézométrique diminue aussi vers le puits ; ce qui
forme un cône de dépression par autour du puits dans la nappe. Ce cône, non visible, est
cependant matérialisable par des piézomètres qui traverseraient la couche imperméable qui
couvre le toit de la nappe. En effet, l’eau sous-pression de la nappe monterait dans ces
piézomètres jusqu’à la hauteur piézométrique, , comptée à partir du toit du
substratum imperméable sur lequel repose la nappe aquifère.
70
On symbolise très souvent le rabattement causé dans le puits par le
majuscule de delta, le minuscule, , étant réservé au symbole du rabattement en dehors du
puits.
La formule de Dupuit peut donc s’écrire en fonction du rabattement
comme :
71
Comme est constant pour un puits donné et une nappe aquifère donnée, on peut donc
écrire :
Donc la fonction Q = f( ) est une droite dont le coefficient angulaire permet de déterminer K,
connaissant, Ra, rp, et e. Ce pui permet de déterminer la transimissivité, T, de l’aquifère.
10.1.3. Puits complet dans une nappe à surface libre sans écoulement et d’étendue infinie
Figure 10.2. : Puits pompant dans une nappe aquifère à surface libre.
Ici la hauteur du cylindre par laquelle l’eau entre dans le puits n’est plus
l’épaisseur constante, e, de la nappe (comme dans la cas de la nappe sous pression) mais plutôt
la hauteur, de l’eau dans la nappe dont la valeur varie de à .
72
La formule de Dupuit pour les nappes à surface libre, s’obtient de le
calcul suivant
Ou
∫ ∫
( )
Ou
( )
Comme
Alors
Comme est constant pour une nappe donnée et un puits donné, alors la formule de
73
On voit que la fonction Q = f( ) n’est plus une droite comme pour la nappe aquifère captive
(sous-pression), mais plutôt une parabole, dans le cas d’une nappe aquifère à surface libre.
( )
( )
Comme ( )
Alors
74
On voit qu’à la distance, r, égale au rayon d’action, Ra, h = H0.
Ou, pour un écoulement parfaitement bidimensionnel (cylindrique dans le cas d’un puits)
( )
Ou
( )
75
Avec
( )
( )
Avec et
La fonction = f(ln(r)) est une droite dont le coefficient angulaire, C’’, est négatif, donc,
décroît quand r augmente ; ce qui est logique car le rabattement diminue au fur et à mesure
que l’on s’éloigne du puits en pompage.
Ainsi donc,
( )
( )
( )
( )
10.1.6. L’effet d’une limite située dans la zone d’influence d’un puits en pompage (Principe des
images)
La limite imperméable est causée par une couche géologique imperméable ou une barrière
créée par l’homme.
77
Figure 10.3. : Puits pompant à proximité d’une limite étanche
Les ondes de rabattement réfléchies sur une telle limite provoquent un rabattement
supplémentaire dans le puits. Le phénomène physique est facile à comprendre. En effet, pour
une même quantité d’eau puisée, le niveau baisse plus dans un petit récipient que dans un
grand. Ici les récipients sont des nappes où la pompe puise. Pour une même quantité d’eau
pompée, le niveau de l’eau va baisser plus dans une nappe dont l’étendue est limitée dans
l’espace que dans la nappe d’étendue infinie.
Pour trouver le rabattement dans une telle nappe, tout se passe comme s’il y avait un puits
image symétrique par rapport à la limite et pompant le même débit que le puits réelle. Par le
principe de superposition, on va faire la somme algébrique des rabattements du puits réel et du
puits fictif (puits image). Comme le puits image agit comme un puits en pompage, on dit qu’il
s’agit d’un puits image positive.
Soient les rabattements causés en un point M, d’un aquifère, respectivement par le puits
réel et le puits image, le rabattement résultant, , qui sera observé en ce point sera la somme
algébrique de ces deux rabattements :
La limite filtrante est créée par une étendue d’eau libre, un cours d’eau par exemple.
Dans ce cas, l’onde réfléchie va plutôt créer un rabattement négatif dans la zone d’influence du
pompage. Tout se passe comme s’il y avait un puits symétrique par rapport à la limite filtrante
et injectant dans l’aquifère le même débit que le puits en pompage. Ici aussi le phénomène est
facile à concevoir car le pompage attire l’eau du cours d’eau (du lac) cette eau qui arrive au
puits en grand débit tend à retarder la baisse du niveau de l’eau dans la nappe comme si une
78
personne, P, puisait de l’eau dans un récipient tendis qu’une autre personne, P’, venait y
ajouter de l’eau ; en conséquence, la basse du niveau de l’eau dans le récipient sera plus faible
que si la personne P’ n’y versait pas de l’eau. Ici, le récipient, c’est la nappe aquifère, la
personne, P, est le puits réel de pompage et la personne P’ est le puits image qui y verse l’eau
du cours d’eau.
Soient les rabattements causés en un point M, d’un aquifère, respectivement par le puits
réel et le puits image, le rabattement résultant, , qui sera observé en ce point sera la somme
algébrique de ces deux rabattements :
Le cas le plus simple est celui des nappes sous pression ou à surface
libre mais à écoulement assimilable à écoulement cylindrique ; étant donné que les surfaces
équipotentielles autour du puits sont assimilables aux cylindres verticaux (ceci est concevable
dans tous les cas où la nappe en pompage reste sous pression ; cependant pour les nappes à
surface libre, cela n’est concevable que si le battement près du puits est assez faible pour
considérer que les surfaces équipotentielles sont quasi perpendiculaires au profil du cône de
dépression). Pour simplifier davantage, considérons l’écoulement de la nappe comme
uniforme, plan et permanent.
79
Pour mieux déterminer les effets du puits sur une telle nappe, plaçons, à
l’axe du puits, l’origine de deux axes des coordonnées, x et y, avec l’axe des x, dirigé selon le
sens de l’écoulement et l’axe des y perpendiculaires à l’axe de l’écoulement.
Considérons comme nul le rabattement de la nappe sur l’axe des y avant
la mise en route du pompage. En effet, la perte de charge avant le pompage est dû seulement à
l’écoulement naturel de la nappe sous le gradient hydraulique, I0. Et son expression sur toute la
nappe est
Le pompage dont le puits est placé à l’origine des axes des coordonnées,
provoquera partout le rabattement ci-dessous tel que nous l’avons vu à la litera A de la sous-
section 13.1.4.
On peut donc tracer le réseau d’écoulement (c’est-à-dire, les lignes de courant et les lignes
équipotentielles, lignes isopièzes) graphiquement en procédant comme suit :
a) On trace les lignes de courant qui sont, dans ce cas, les droites parallèles entre elles et
dirigées vers l’aval.
b) On se choisit librement une équidistance, des courbes isopièzes
80
c) On détermine le niveau piézométrique, H0, en un point de l’aquifère.
d) La côte H0 de la courbe isopièze à tracer sera à la distance, x en amont (dans ce
cas on aura H0 ) ou en aval (dans ce cas on aura H0 ), tel que xI0 = A cette
distance x, on trace une ligne isopièze, H0 qui sera une droite perpendiculaire aux
lignes de courant.
e) On procède comme en d) pour tracer toutes les courbes isopièzes que l’on veut.
f) On trace les circonférences concentriques à l’axe du puits qui indique partout le
rabattement provoqué par le puits pompant en régime d’équilibre. Ces circonférences
recoupent les lignes isopièzes de l’écoulement naturel de la nappe.
g) A chaque point d’intersection, on soustrait le rabattement que représente la
circonférence de la côte de la ligne des isopièzes. On obtient ainsi des points dont le
niveau piézométriques est le résultat de l’écoulement naturel et de celui du puits qui s’y
superpose.
h) A l’aide de ces nouvelles côtes, on trace enfin la carte en courbes isopièzes de deux
écoulements (écoulement naturel de la nappe avant le pompage et l’écoulement
provoqué par le pompage) superposés.
i) Les lignes de courant de d’écoulement résultant sont tracées perpendiculairement aux
courbes équipotentielles.
On peut également tracer le réseau d’écoulement de façon analytique. Par cette méthode, on
procède comme suit :
(√ )
Ou
( )
, est un plan complexe dont l’axe des abscisses porte la partie réelle, le potentiel
hydraulique, et l’axe des ordonnées, porte la partie imaginaire, la fonction de
courant, . En effet, en coordonnées polaires et . Or, d’après
Euler, Donc
q est le débit que donne l’épaisseur unitaire de la nappe : . Ces dimensions sont
81
(√ ) (Partie réelle)
(Partie imaginaire)
Avec
Toutes les lignes de courant qui traversent le front d’emprunt, L, vont aller vers le puits et
toutes celles qui ne le traversent pas n’iront jamais dans le puits malgré que certaines seront
influencées par l’effet du pompage. Les lignes de courant qui limitent le front d’emprunt en
amont du puits sont
En aval du puits, se trouve, sur l’axe des x (qui passe par celui-ci), un point , point de
stagnation, qui sépare les eaux qui coulent vers le puits et celles qui coulent vers l’aval. Ce
point est un maxima de la fonction , donc la dérivée de cette fonction par rapport à x y
est nulle :
Ou
82
Donc xs est le rayon d’un cercle dont la circonférence est égale à L
En aval du point de stagnation, l’eau ne coule plus vers le puits ; mais coule naturellement vers
l’aval de l’aquifère même si ses lignes de courant et ses courbes isopièzes se trouvent
perturbées par le pompage.
Soit un puits complet qui traverse entièrement un aquifère homogène et isotrope, d’étendue
infinie sans écoulement, sous-pression, et d’épaisseur, e, ou phréatique de faible épaisseur H,
tel que l’on peut considérer que les équipotentielles pendant le pompage restent verticales.
Dès la mise en route du pompage à débit constant, Q, le rayon d’action, c’est-à-dire, la zone
d’influence augmente sans cesse ainsi que le rabattement dans le puits et dans cette zone
d’influence.
Dans ce cas, on prend les mesures de rabattement dans un piézomètre en fonction du temps
de pompage tout au cours du pompage durant un minimum de 48 heures.
On a vue, aux sections 12.3. et 12.4. que l’équation général de l’écoulement transitoire est
Avec
pour une nappe phréatique peu épaisse
Une solution de cette équation en coordonnée polaire pour un puits pompant une débit
constant Q est
83
Si on pose
∫ ∫
La formule de Theis
)
Avec
, la constante d’Euler.
Jacob a simplifié la formule de Theis pour des temps suffisamment long (plus de 48 heures) par
la formule d’approximation qui porte son nom :
( ) ( )
A l’arrêt du pompage, l’eau qui arrive dans le puits n’est plus pompée
vers l’extérieur. Le puits commence à ce remplir d’eau. L’onde de remplissage se repend
progressivement dans le cône de dépression. Là où elle arrive, l’eau commence à remonter et là
où elle n’est pas encore arrivée le niveau piézométrique continue à baisser comme durant le
pompage.
84
( ) ( )
Comme nous l’avons vue à la sous-section 13.1.5., les effets des puits
agissant en groupe se superposent.
Avec
( ) ∑
√ ∑
85
√ ( ) ∑
Rappelons que pour une nappe à surface libre, H de Dupuit n’est pas
égal à h réel dans la zone d’influence du puits. Cependant l’approximation est bonne
lorsque|̅̅̅̅̅̅̅̅̅ | . Ce qui est souvent le cas dans la zone d’influence du pompage, à
l’exception du voisinage immédiat du puits.
Lorsque les puits forment une ligne droite, le cas mérite d’être examiné.
Soit une infinité des puits alignés sur une droite dans une nappe
aquifère en charge (sous-pression) sans écoulement. Les puits sont complets et séparés l’un de
l’autre par une distance constante, a. Les puits pompent tous un même débit constant, Q.
Comme l’écoulement autour d’un puits est identique à celui d’un autre
puits, nous allons l’étudier seulement dans une demi-bade de largeur a autour d’un puits. La
formule permettant par la transformation conforme de transformer le demi-plan, , réel où se
trouve le puits, en en une demi-bande, z, est :
86
Un puits, Pi, situé dans le plan, , donne un potentiel complexe,
déterminé par
( )
( )
10.3. Expressions analytiques des potentiels hydrauliques plus une constante C, contenant le débit
de pompage, la transimissivité, le potentiel hydraulique initial et la Rayon d’influence
a) En coordonnées cartésiennes
Ouvrages hydrauliques
87
Puits linéaire de √
longueur 2c dans { }
√
l’espace
Ouvrages hydrauliques
c) En coordonnées sphériques
Ouvrages hydrauliques
88
Puits linéaire de √
longueur 2c dans { }
√
l’espace
D’où
√
( )
89
En séparant la partie réelle et la partie imaginaire, on arrive à :
√
{ (√ ) }
√ √
Avec
Avec
Avec
90
Les lignes de courant sont donc des hyperboles homofocales des foyers
et de demi-axes a’ et b’ tel que :
Le débit, qx, arrivant dans la tranchée par unité de longueur de celle-ci est :
Comme c’est la fonction qui nous intéresse nous allons transformer, par l’équation de
Cauchy Riemann, le gradient, en gradient de la fonction de courant, :
Alors
On a donc
Donc
Si le débit qx entrant à x=c, soit aux deux extrémités de la tranchée est infini. Alors que celui
entrant à x = 0, donc au milieu de la tranchée est seulement d’environ 63 % du débit moyen.
En effet
Et
92
Ceci signifie que si l’on doit équiper la tranchée d’une couronne filtrante et couteuse, c’est vers
les extrémités de la tranchée qu’il faudra la soigner au mieux étant donné que c’est par là que
l’eau entre en grande quantité dans le puits. Ceci signifie aussi que si on une ligne des puits,
dont les cônes de dépression se chevauchent, ce sont les puits des extrémités de la lignes qui
auront de plus gros débit ; ce sont donc eux qu’il faudra bien équiper en couronne filtrant et en
crépine.
Pour les nappes à surface libre, toutes les formules sont valables
cependant il faudra y remplacer par , H étant la hauteur piézométrique de Dupuit compté
à partir du substratum imperméable.
11.2. Drain horizontal de longueur infinie dans une nappe aquifère sous pression
Soit drain horizontal foré dans une nappe d’épaisseur e et situé à une
distance, a, du substratum imperméable sur lequel repose la nappe. Pour éviter de prendre en
compte l’eau qui entre par les extrémités du drain, ce qui rendrait la modélisation
mathématique d’un tel écoulement plus complexe, nous considérons que le drain a une
longueur infinie et son aptitude à recevoir l’eau est la même sur toute sa longueur.
( ) ( )
Avec q, le débit par unité de longueur du drain. L’origine des axes de coordonnées est situé sur
l’axe du drain et l’axe des x est dans la direction horizontal perpendiculaire au drain tendis que
celui des y est dans la direction verticale perpendiculaire au drain.
( )
93
( )
( )
Avec √
( )
( )
( )
11.3. Drainage par des tranchées et des drains des sols ayant une alimentation de surface
constante. Régimes d’équilibre.
94
l’alimentation de surface qui peut provenir, par exemple, de l’infiltration de l’eau des
précipitations.
Le drainage par tranchées se fait souvent par des séries des tranchées
parallèles entre elles et c’est souvent l’écartement, E, entre tranchées successives qui est
recherché par le projeteur lorsqu’il se fixe le niveau de rabattement utile pour ses plantes.
Le raisonnement fait ici suppose que les tranchées sont si longues que la
forme ellipsoïdale des équipotentielles et hyperbolique des lignes de courant n’est pas prise en
compte. Tout se fait donc comme si la tranchée ou le fossé est de longueur infinie.
95
Considérons deux tranchées destinées à drainer jusqu’à la hauteur h 0,
au moins, un terrain aquifère à surface libre alimenté par les infiltrations efficaces, Ie, de la
pluie. Le débit de drainage, Qd, doit donc être égal au débit d’infiltration, Qi, sur la surface à
drainer. En général, comme le taux d’infiltration varie d’une pluie à une autre, le projeteur
dimensionnera ses drains pour qu’ils soient capables de drainer un débit d’infiltration, Q i,
provenant d’une pluie d’une intensité dont la période de retour a été choisie à l’avance.
Avec :
96
Donc
D’où
∫ ∫
Donc l’hypothèse de Dupuit ne se vérifie que lorsque l’angle, , est assez faible pour que sin( )
soit égal à tg( ). Ceci est le cas loin du puits ou de la tranchée, près de l’ouvrage de captage, ,
devient trop grand pour remplacer licitement sin( ) par tg( ). Comme on le voit sur la figure, il
y a un décrochage entre l’intersection du profil de dépression et le niveau de l’eau, h d, dans la
tranchée. Ce décrochage forme la surface de suintement au dessus du niveau de l’eau dans le
puits. Et Dupuit qui ignorait l’existence de cette surface pensait, à tort, que le profil de
dépression se raccordait directement au niveau de l’eau dans le puits.
La longueur verticale de cette zone de suintement, hs, est difficile à déterminer analytiquement,
Vibert en a donné une formule empirique :
Où
E est la distance horizontale entre le point où est mesuré le niveau h 0 et le point où est mesuré
hd.
Etant donné que la surface libre est une surface de courant, donc le
débit qui provient loin de la tranchée où l’hypothèse de Dupuit sur la hauteur du niveau
piézométrique déprimée est valable et le débit qui entre dans le puits où cette hypothèse n’est
plus valable sont égaux, l’eau n’étant pas compressible. Ceci veut dire que si la formule de
Dupuit ne donne pas la surface libre réelle, elle donne au moins le débit exact.
97
Or dans le drainage, c’est la hauteur de la surface libre (surface
piézométrique) qui nous intéresse, il faudra donc avoir toujours à l’esprit que cette hauteur est
sous estimée près de la tranchée ou du puits dans les formules utilisées pour la déterminer
pour une nappe à surface libre. D’où l’intérêt de la formule approximative de Vibert pour
approcher la vraie hauteur du niveau piézométrique près de l’ouvrage de drainage.
Drainage d’une nappe aquifère sous pression. Il peut arriver que l’on
doive drainer une nappe sous pression parce que l’eau qu’elle donne par son affleurement
partiel ou par résurgence au droit des cassures du toit imperméable ou par son contact avec un
sol perméable gène d’une façon ou d’une autre le projeteur.
Comme le toit est imperméable, nous considérons que le drainage se fait à l’absence de
l’alimentation par infiltration.
D’où
Et
99
Le projeteur a choisi une intensité ic de pluie d’une récurrence donnée.
Soit qc le débit d’eau de cette pluie qui s’infiltre dans le sol à drainer par unité de temps et par
unité de surface. Ici, qc signifie l’infiltration efficace, Ie. Dans le texte, h0 correspond à h de la
figure ci-dessus. Nous admettons que la surface piézométrique rabattue se raccorde
directement au drain, donc touche le substratum imperméable au niveau du drain et est à la
hauteur, h0, au dessus du substratum imperméable à l’endroit de la ligne de partage des eaux
avec les drains voisins. Nous étudions l’écoulement de l’eau drainée par l’unité de longueur du
drain.
Or d’après Dupuit,
Donc
∫ ∫
( )
Si nous remplaçons, dans cette intégrale, par x et h par z, nous trouvons l’équation générale
de la surface libre rabattue de la nappe :
100
∫ ∫
D’autre part
quand
( )
quand
101
Avec u, le périmètre mouillé du drain de rayon r. On prend en général
.
La formule de Kirkham.
102
La formule de
103
détruire du fait de l’accroissement du gradient hydraulique donc de la force qui agit sur les
grains de terre de la digue ; il empêche donc l’érosion régressive de la digue.
12.1.1. Digue est terre homogène sur fondation imperméable avec un tapis filtrant
L’écoulement à travers une telle digue est régi par l’équation suivante :
√
Comme , on a
Comme sur la surface libre = y, alors la ligne de courant dont est une ligne de la
surface libre de l’eau de la digue.
104
de la retenue, on est sur la surface libre et les cordonnées x et y de ce point sont connues ; ce
qui permet de déterminer e à l’aide de deux équations ci-dessus.
Les lignes de courant, =Cte, et les lignes équipotentielles, , sont des paraboles
homofocales de foyer, F, à l’origine des axes x et y. Les paraboles des lignes de courant coupe
l’axe des ordonnées à et l’axe des abscisses à . Les lignes équipotentielles
( )
12.1.2. Digue en terre homogène sur fondation imperméable sans tapis filtrant
105
L’eau va sortir sur la paroi aval sur une hauteur ha.
La théorie présentée pour les digues avec tapis filtrant ne convient plus
tout à fait pour les digues en terre homogènes et isotropes sans tapis filtrant. En effet les
travaux de Casagrande ont montré qu’en aval la courbe théorique est légèrement au dessus de
la courbe réelle représentant la surface libre.
106
13. DETERMINATION DE CARACTERISTIQUES HYDROGEOLOGIQUES D’UN AQUIFERE
On mesure le volume d’eau recueilli dans le récipient, R, après un temps donné, dt,
durant l’établissement du régime permanent (régime d’équilibre : le débit ne change
plus en fonction de temps).
On divise ce volume par le temps dt, pour trouver le débit d’écoulement à travers
l’échantillon du sol.
On divise ce débit par la section transversale du tube, T, dont on connait le diamètre
intérieur, pour trouver la vitesse d’écoulement, V, de l’eau à travers l’échantillon, E, du
sol.
A l’aide de la formule de Darcy ( ), on divise cette vitesse par le gradient
hydraulique, , pour trouver la conductivité hydraulique, K, de l’échantillon.
107
L’échantillon du sol, pour mieux représenter valablement le sol in situ d’où il a été prélevé, il est
gardé aussi intact que l’on peut.
L’eau versée dans le trou pénètre, pendant le temps dt, dans le sol par la surface latérale du
trou et par sa base. Soit dM, cette quantité.
Cette pénétration pendant le temps, dt, provoque une baisse de niveau dh dans le trou.
dM est donc égale au volume Sdh (S est la surface de base du trou et est égale à ).
On peut donc écrire :
4
Il est très souvent recommander de remplir le trou de l’eau et laisser l’eau entrer dans le sol sans prendre les
mesure et répéter cela plusieurs fois jusqu’à ce que l’on estime que la capacité au champ du sol autour du trou est
atteinte. Ce n’est qu’après cela que l’on commence à prendre les mesures prévues à la litera c) dans le texte
principal ci-dessus.
108
La vitesse de pénétration de l’eau dans le sol est égale, d’après la loi de Darcy, à KI. On prend
toujours ici, I égale à 1.
Donc
∫ ∫
L’intégration donne
109
c) On pompe, à un débit constant, Q, l’eau de la nappe qui va entrer dans le forage par la
proche de longueur, l, aménagé près du fond du trouve de forage jusqu’à ce que le
régime soit considéré comme permanent.
d) On détermine la conductivité hydraulique, K, par
Où
- Si on considère que les surfaces équipotentielles sont des ellipsoïdes de petit axe D
et de distance focale, l, alors
110
débit, Q, et le rabattement, correspondant dans le forage. A l’aide de ces données, tracer
un graphique, = f(Q).
- Si l’essai est correctement effectué (sans colmatage ni fuite d’eau), = f(Q), sera
une droite (la droite 1)
- Si on obtient le graphique 2, c’est qu’il y a eu fuite d’eau par des voies privilégiées
- Si on obtient le graphique 3, il y a eu colmatage.
Dans les cas 2 et 3, on pourrait essayer de rattraper la situation en traçant une tangente à la
courbe ascendante passant par l’origine.
Le coefficient angulaire d’une telle droite, tout comme celui de la droite, 1, permet de
déterminer K car :
111
(pour une nappe en charge)
D’où
Ou
(pour une nappe à surface libre)
D’où
Avec
K : conductivité hydraulique de l’aquifère
e : épaisseur de la nappe aquifère sous-pression
Q : débit de pompage constant
Ra ; le rayon d’influence du pompage pendant le régime d’équilibre
: rabattement de la surface piézométrique de la nappe aquifère dans un piézomètre
situé à la distance, r, de l’axe du puits lorsque le régime d’équilibre est atteint.
Dans les deux cas, on pompe jusqu’à ce que régime soit considéré comme permanent (régime
d’équilibre), on calcul K, connaissant les paramètres indiqués ci-dessus.
Par ces méthode, on utilise surtout la formule de Jacob tant pour les nappes sous-pression que
pour les nappes à surface libre :
112
Ou
( )
En effet,
( )
Ce qui signifie que
D’où
QUATRIEME PARTIE
HYDROCHIMIE
113
L’eau présente les propriétés physicochimiques particulières suivantes :
a) Elle est l’unique substance présente en abondance dans la nature sous les trois états physiques :
état solide, état liquide et état gazeux.
b) De tous les liquides communs, l’eau présente les caractéristiques suivantes :
Elle est le solvant le plus universel
Sa tension superficielle est la plus forte
Son constant diélectrique est le plus grand
Sa chaleur d’évaporation est la plus forte
A l’exception de l’ammoniaque, elle possède la plus haute chaleur de fusion.
La disposition des noyaux de deux atomes d’hydrogène, du noyau de l’atome d’oxygène et les électrons
dans la molécule de l’eau est asymétrique. En effet, ces noyaux et ces électrons y sont disposés dans un
tétraèdre avec le centre de masse du noyau de l’atome d’oxygène au centre du tétraèdre, le centre de
masse de chacun des noyaux de deux atomes d’hydrogène occupe chacun un sommet et les deux
sommets restants sont occupés chacun par une paire d’électrons.
De six électrons restants, quatre sont en position qui leur permet de former des liaisons chimiques entre
le noyau de l’atome d’oxygène et les noyaux des deux atomes d’hydrogène, les deux électrons restant
114
sont attachés au noyau de l’atome d’oxygène. Ainsi deux sommets du tétraèdre occupés par les noyaux
des atomes d’hydrogène ont la charge électrique positive et forme ainsi un pôle positif et les deux
autres sommets occupés par les paires d’électrons, ont la charge négative et forment un pôle négatif.
C’est cette polarisation des charges électriques qui confère à la molécule de l’eau les propriétés
exceptionnelles évoquées ci-dessus. Cette polarisation permet aux molécules de l’eau de former des
liaisons hydrogènes.
14.3. LA DISSOCIATION
A côté des molécules d’eau, il existe dans l’eau pure, et en très faible
concentration, des ions H+ et OH-. Le logarithme à base dix de la concentration des ions H+,
multiplié par -1, est appelé le pH de l’eau. Si l’eau contient 10-5 moles d’ions H+ par litre ([H+] =
5), son pH est 5. Dans l’eau, le produit de la concentration des ions H +, notée, et de celle
-
des ions OH , notée, vaut . Lorsque l’eau est pure, les ions = = 10-7.
Donc le pH de l’eau pure à 25 °C est 7.
115
acides ou les bases faibles (qui se dissocient difficilement). L’eau naturelle contient du gaz
carbonique (CO2) dissout et des ions bicarbonates (HCO3-) qui provoquent l’effet tampon. C’est
ce qui explique que le pH de l’eau naturelle varie très peu autour de 7. Néanmoins, certaines
sources d’eau basiques présentent de pH de l’ordre de 11 et certaines sources d’eau chaudes
acides présentent un pH de 1,8. Toutes fois, l’eau naturelle (de surface ou souterraine) a un pH
qui varie généralement entre 5 et 8.
116
généralement facilement et rapidement, elle sert très souvent à donner une idée sur la salinité
de l’eau.
117
comme un gaz, ou lorsqu’il est le produit de fusion des roches ou encore lorsqu’il se trouve en
solution liquide.
Le tableau ci-dessous donne la teneur en ppm et le pourcentage de
cette teneur par rapport à leur teneur dans les roches plutoniques originelles pour les
principaux éléments chimiques dans la nature5 et indique ainsi la mobilité de chaque élément.
Roches
sédimentaires L'eau des mers L'eau souterraine
Roches
plutoniques
Elément (ppm) ppm % ppm % ppm %
Si 277000 24000 8,7 1 0,00036 8 0,002888087
Al 81000 4200 5,2 0,01 0,00001 0,04 4,93827E-05
Fe 50000 3800 7,6 0,01 0,00002 0,07 0,00014
Ca 36300 302000 832,0 400 1,10193 45 0,123966942
Na 26000 400 1,5 10500 40,38462 35 0,134615385
K 26000 2700 10,4 380 1,46154 2,5 0,009615385
Mg 21000 47000 223,8 1350 6,42857 11 0,052380952
Ti 4400 400 9,1 0,001 0,00002 0,001 2,27273E-05
P 1200 400 33,3 0,07 0,00583 0,03 0,0025
Mn 1000 1100 110 0,002 0,00020 0,02 0,002
Fe 600 330 55 1,3 0,21667 0,2 0,033333333
S 400 1200 300 885 221,25000 14 3,5
C 320 115000 35937,5 28 8,75000 40 12,5
Cl 200 150 75 19000 9500,00000 16 8
15.5.1 La solubilité
La solubilité d’un élément chimique dans l’eau dépend la température,
de la pression, des ions OH- et H+. du potentiel redox (Eh) et de la concentration relatives
5
L’oxygène, l’élément chimique naturel le plus abondant n’est pas indiqué dans ce tableau.
118
d’autres substances dissoutes dans l’eau. Ces facteurs agissent de façon très complexe, si bien
que la prévision exacte de la solubilité d’un élément devient très difficile à faire. Néanmoins des
chimistes ont déterminé quelques lois pouvant servir à faire des prévisions dans certaines
limites.
Le produit de solubilité est une de ces lois qui permet de déterminer la
concentration d’équilibre de certains ions en solution. Il est basé sur le fait que pour une
solution saturée d’une substance de faible solubilité, le produit de concentrations molaires des
ions est constant à une température donnée. Si la surface d’un élément solide de composition
AnBm est constante, le produit de solubilité, Ksp, de cette substance à une température donnée.
Où,
Solution :
20 ppm d’ion calcium signifient 20 mg/l. Or une mole d’ion calcium vaut 40 g. Donc, il y dans
cette solution 5*10-4 moles par litres.
Donc
Ainsi s’il arrive que la concentration de l’ion fluor dépasse 5ppm, cela provoquera la
précipitation de CaF2. Ce calcul considère que les coefficients d’activité des ions calcium et
Fluor sont égale à l’unité. Un calcul plus précis prendrait en compte les coefficients d’activité de
deux ions.
119
augmente la solubilité. Cependant, l’influence de la température sur les solides est de loin plus
faible que sur les gaz.
La pression de l’eau qui règne habituellement dans les aquifères n’a pas
d’influence significative sur la dissolution des minéraux. Cependant la pression partielle des gaz
peut favoriser la solution des gaz, qui, par leur présence dans la solution vont faciliter la
mobilité des certains minéraux ou la défavoriser pour d’autres. A titre d’exemple, la présence
d’oxygène va diminuer la mobilité du fer tendis que la présence de CO2 va augmenter la celle de
calcium et de magnésium.
120
le fait que d’autres facteurs tels que l’adsorption jouent un important rôle dans leur stabilité, la
mobilité du manganèse, du cuivre, du vanadium et de l’uranium est fortement affecté par le Eh
de l’eau souterraine.
La diagramme 3.1.1. ci-joint est établi pour le fer dans l’eau pure mais
peut être utilisé pour suivre la solubilité du fer dans l’eau douce. Il suggère que dans l’eau
douce, le fer en solution se présente surtout en ion ferreux (Fe +2) et que l’ion ferrique (Fe+3) va
précipiter que lorsque le milieu devient très oxydant. La présence de significative de sulfures et
des carbonates va bouger l’équilibre du diagramme 3.1.1. et va exiger d’autres conditions de
stabilité pour les composés solides de fer, le FeCO3 et le FeS2. A titre d’exemple, le diagramme
3.1.2. montre que si la solution contient 100 ppm de et 10 ppm de , le FeCO3 reste
stable même pour les solutions de pH supérieur à 9 et de Eh de -0,3 volts.
Tous les minéraux, même les plus stables comme les silicates, la quartz,
par exemple, leur surface est électriquement polarisée. Cette surface retient, par l’attraction
coulombienne, des substances chimiques chargées électriquement, telle la molécule de l’eau
qui est très polarisée électriquement et aussi des ions. Très peu de minéraux possèdent des
pores assez larges pour permettre l’échange ioniques à l’intérieur de leurs cristaux.
Les ions retenus par un minéral peuvent être remplacés par d’autres de
plus grande charge électrique ou en concentration plus élevée. Ainsi l’ion Na+ retenu peut être
remplacé par l’ion Ca++. Cependant si les ions Na+ sont en très grande concentration par rapport
aux ions Ca++, les ions Na+ vont remplacer les ions Ca++ pourtant de plus grande charge
électrique. L’action d’échange ionique est donc réversible.
121
Les roches plutoniques ont une capacité d’échange cationique de 0,5 à 5 méq/100 g
Les argiles ont une capacité d’échange cationique de 3 à 15 méq/100 g pour la kaolinite
De plus de 100 méq/100 g pour la vermiculite et quelques montmorillonites.
Les matières organiques ont une capacité d’échange cationique de 100 à 500 méq/100
g.
Sous réserve d’autres facteurs physico-chimiques qui peuvent occasionner d’autres échanges
cationiques, on peut considérer que le lithium sera l’élément le plus facile à remplacer et le
baryum le plus difficile. On peut établir l’ordre suivant du plus facile au plus difficile à
remplacer, toutes choses restant égales, par ailleurs :
Dans une solution aqueuse de faible pH, H+ peut remplacer d’autres cations.
Quoi que l’échange anionique existe aussi, mais son importance est très
faible par rapport à l’échange cationique.
122
D’autres bactéries utilisent l’oxygène issu de la réduction des sulfates
pour oxyder les hydrocarbures ; le sulfure de soufre est un sous produit de ce processus.
Ainsi, si un échantillon d’eau contient 86 ppm d’ions Ca2+, il contient alors 4,3 équivalent
grammes par millions (epm) d’ions Ca2+ ; en effet, la masse atomique de calcium est 40 g et
comme sa valence est 2, alors la masse de son équivalent gramme est .
Si un échantillon d’eau contient 240 ppm d’ions , la masse moléculaire de cet ion étant de
96 g et sa valence de 2, alors l’échantillon contient
.
Les résultats de l’analyse de l’eau sont très souvent exprimés en mg/l. Si l’eau analysé a une
masse spécifique égale à l’unité, un litre d’une telle eau a une masse de 1Kg, un million de
milligrammes. Donc à cette condition, 1 mg/l vaut un ppm. En divisant les mg/l par la valence
de l’ion, on trouve le résultat en milliéquivalent gramme par litre, qui est unité très souvent
utilisée dans l’analyse de l’eau. En effet, si l’analyse est bien faite, la somme de milliéquivalent
gramme de cations majeurs :
( ) sont égales, si non
l’analyse est incomplète ou fausse.
La silice est la matière en suspension autres formes de molécules organiques qui ne sont pas
sous forme d’ions dans l’eau ne peuvent pas être exprimées en milliéquivalent gramme.
b) Présentation graphique
123
Les analyses de l’eau portent très souvent sur un grand nombre
d’échantillons de provenances différentes. Leur présentation dans un tableau est moins
parlante que la présentation graphique.
Les types de graphiques que l’on peut utiliser pour présenter les
résultats d’analyses exprimés en epm est très grand et dépendent du fait ou phénomène que
l’on voudrait mettre en évidence. A titre purement indicatif, on peut recourir à ces types de
graphiques :
a) Lorsque l’on veut mettre en évidence les caractéristiques régionales des eaux, on peut,
par exemple présenté les résultats en courbes d’iso valeurs epm sur une carte.
b) Lorsque l’on veut montrer le type d’ion prédominant dans un échantillon, on a plusieurs
choix de présentation, à titre d’exemple :
c) On peut mettre en évidence la dilution de l’eau, par exemple, par les graphiques de
Berkaloffs. On porte alors en ordonnée les logarithmes de la concentration d’ion en epm
et abscisses, les ions eux-mêmes. Si l’eau est diluée, les graphiques de différents
échantillons restent parallèles si non, il y a eu mélange d’eau de chimies différentes.
124
d) Lorsqu’on veut mettre en évidence la classification des eaux, on peut utiliser les
diagrammes triangulaires :
15. L’HYDROGEOCHIMIE
15.1. INTRODUCTION
125
l’eau du site. On sait par exemple que les eaux souterraines très riches en matières dissoutes
contiennent très souvent d’éléments chimiques en quantité commercialisable tels que le
lithium, le potassium, le sodium et le chlorure.
Malgré tout ceci, le résidu sec est considéré comme une estimation grossière mai admissible du
total des matières dissoutes.
15.2.2. Silicates
126
Les silicates amorphes peut se dissoudre dans l’eau est atteindre des
concentrations de 50 ppm pour l’eau à 0°C et 400 ppm pour l’eau à 100 °C de SiO 2. Malgré le
fait que les concentrations en silicates sont exprimées en de SiO2, les silicates se présente
probablement sous la forme d’acide silicique, H4SiO4 à des températures et des valeurs de Ph
de l’eau naturelle souterraine. L’acide silicique est normalement non ionisé ; ainsi les silicates
sous forme d’ions ne pourraient exister que dans l’eau à pH supérieur à 9. En effet, le pH qui
semble ne pas jouer outre mesure sur la concentration des silicates dans l’eau joue un rôle très
appréciable lorsque le pH de l’eau monte au-dessus de 9. On a trouvé ainsi des concentrations
de plus de 3700 ppm de SiO2 dans l’eau de pH 11,6.
15.2.3. Fer
Le fer est un des éléments les plus abondants dans la croute terrestre
mais ces ions présentent une concentration très faible dans l’hydrosphère du fait de la faible
solubilité des minéraux dans lesquels il entre comme composants. Les minéraux qui
contiennent une grande part de fer sont les pyroxènes, les amphiboles, la magnétite, la pyrite,
la biotite et les grenats. L’altération de ces minéraux libère des grandes quantités de fer qui
forment après des oxydes de fer de très faible solubilité dans l’eau.
La grande quantité de fer dans l’eau s’y trouve sous la forme ionique
même si le fer peut se trouver sous forme de complexes organiques dans l’eau de surface.
Si le pH de l’eau est moins de 3, le fer y est sous forme de fer ferrique (Fe+3)
Au dessus de cet pH, le fer ferrique se présente sous forme de complexes ioniques
Si le Eh n’est pas très élevé, le fer sera sous forme de fer ferreux (Fe +2)
La concentration de l’ion ferreux est limitée par la solubilité de carbonate ferreux
(FeCO3) mais sa concentration reste entre 1 et 10 ppm si le pH de l’eau est entre 6 et 8
et si la concentration de bicarbonate reste faible.
Lorsque l’eau contenant les ions fer ferreux entre en contact avec
l’oxygène de l’air, la réaction suivante a lieu et fait précipiter le fer sous forme d’hydroxyde de
fer ferrique.
La Régideso recours à cet oxygénation pour se débarrasser du fer dans l’eau, notamment à
Kamina.
127
Comme il suffit d’une petite quantité d’oxygène pour déclencher cette réaction, il faut veiller
que l’eau à analyser pour la recherche de fer ne puisse pas entrer en contact avec l’oxygène de
l’air lors son prélèvement.
15.2.4. Calcium
L’ion C++ présent dans l’eau naturelle souterraine provient soit de roches
sédimentaires d’origine marine par la dissolution des minéraux tels que la calcite (CaC0 3),
l’aragonite, la dolomite, l’anhydrite et le gypse, soit de roches plutoniques et métamorphiques
par l’altération des minéraux tels que l’apatite, la wallastonite, la fluorite, et de certains
feldspaths, amphiboles et pyroxènes. Le fait que le calcium est un des éléments les plus
abondants dans la croute terrestre, d’une part, et le fait que beaucoup de minéraux dans
lesquels il se trouve comme un de composants sont très soluble dans, l’ion calcium (Ca +2) est
parmi les ions majeurs dans l’eau naturelle et très souvent le cation le plus abondant.
128
est l’anion dominant et l’ion bicarbonate ( est en faible concentration, ce sera l’ion
sulfate qui va contrôler la concentration de l’ion calcium ( dans l’eau. On peut ainsi
rencontrer des concentrations de l’ordre de 600 ppm de calcium dans l’eau saturée en gypse.
Par ailleurs, les concentrations en calcium les plus élevées pouvant atteindre jusqu’à 50 mille
ppm de calcium se rencontre dans les eaux saumures riches en ion chlorure (Cl -).
15.2.5. Magnésium
129
ppm de magnésium. Des concentrations de plus de 100 ppm sont extrêmement rares dans
l’eau douce. Lorsque l’eau a subi l’échange ionique, sa concentration en calcium et en
magnésium peut fortement baisser au profit de celle en sodium.
15.2.6. Sodium
Les sels de sodium sont très solubles dans l’eau et peuvent atteindre
jusqu’à plusieurs milliers de ppm. La saturation d’une solution de NaCl arrive à 264 mille ppm
ou 105 mille de Na+ à 20°C. Le point de saturation de NaNO3 est trois fois plus élevé que celui
de NaCl et celui de trois fois moins que celui de NaCl. Du fait que les points de
saturation de ses sels sont très élevés, le sodium se concentre dans l’eau qui s’évapore, cas des
océans et des lagunes sans exutoires dans le désert. La seule façon d’enlever le sodium en
solution aqueuse est l’échange cationique, phénomène réversible selon l’abondance d’ions en
présence.
Dans l’hydrosphère on observe des concentrations en sodium allant de
0,2 ppm dans l’eau de précipitations (pluie et neige) jusqu’à 100 mille ppm dans l’eau des
saumures en contact avec les couches de sels. Les régions à roches plutoniques et à pluie
moyenne ou abondante peuvent avoir des eaux avec 1 à 20 ppm de sodium. L’eau ayant une
concentration total de matières dissoutes de l’ordre de 1000 à 5000 ppm contient
généralement plus de 10 ppm de sodium.
15.2.7. Potassium
131
L’eau souterraine dont le pH varie de 4,5 à 8,2 contient généralement 50
à 400 ppm de bicarbonate. Les valeurs de 10 ppm et 800 ppm sont considérées comme des
valeurs limites.
15.2.9. Acides
L’acidité de l’eau existe lorsque son pH est inférieur à 4,5, car tous les
bicarbonates sont transformés en acide carbonique. L’acidité d’une eau est la quantité
d’hydroxyde de sodium à 0,02N nécessaire pour accroître son pH jusqu’à 4,5. L’acidité d’une
eau est causée par la présence de l’acide chlorhydrique et ou de l’acide sulfurique dans les
zones d’activités volcaniques, par l’oxydation des sulfures, par le lessivage des acides
organiques provenant de la décomposition de végétaux ou par l’hydrolyse de fer ou
d’aluminium. L’hydrolyse de sulfure de fer peut se faire suivant ces équations :
Comme il n’est pas toujours possible de déterminer à quel acide ou composé on doit attribuer
l’acidité titrée, on attribue celle-ci à l’équivalent acide sulfurique.
L’acidité d’une eau dépasse rarement quelques ppm mais peut atteindre
900 ppm dans l’eau acide de sources thermales.
15.2.10. Sulfates
132
plates et humides. Le dioxyde de soufre atmosphérique provient aussi de la combustion des
charbons et des huiles fossiles ainsi que de la fusion des minerais ; ainsi l’eau de pluie tombant
dans les zones où ces activités sont intenses est riche en sulfate ; pluie acide.
15.2.11. Chlorure
Il a été constaté que l’eau de pluie et de neige transporte une grande quantité d’ions chlores
des océans vers la terre. En effet que l’eau des précipitations contient sur le littorale, 3 à 6 ppm
133
d’ion chlore et ceci diminue rapidement, car à environ 160 Km de la côte, on les précipitations
ne contiennent plus que 1 ppm et 0,3 ppm ou mois à 800 Km de la côte. En outre on peut
constater une élévation de la concentration d’ion chlorure dans l’eau des précipitations dans
les villes où le sel de table est utilisé pour fondre la neige.
15.2.12. Nitrate
Les composés de nitrates sont très solubles ainsi le nitrate est enlevé de
la solution uniquement pas l’action bactériologique ou par l’évaporation. L’eau de précipitation
contient de 0,1 à 0,3 ppm d’ion nitrate ; la concentration en nitrate de l’eau naturelle non
polluée est de l’ordre 0,1 à 10 ppm et l’eau contaminée par les engrais nitreux peut contenir
jusqu’à 600 ppm d’ion nitrate.
Comme les études menées sur ces substances sont partielles nous allons
donner quelques caractéristiques hydrochimiques de certains d’entre eux
134
Substances Substances
majeures secondaires Substances mineures Substances en trace
1 à 1000 ppm 0,01 à 10 ppm 0,0001 à 0,1 ppm Moins de 0,001
L’Ion bromure. L’ion bromure a une hydrochimie similaire à celle de l’ion chlorure mais se
trouve en faible quantité dans l’eau comparativement à l’ion chlorure. Beaucoup d’eaux
contiennent 1 ppm d’ion bromure pour 300 ppm d’ion chlorure. Certains chercheurs affirment
que l’eau en provenance de zones volcaniques présente une proportion bromure/chlorure plus
faible que l’eau naturelle (c’est-à-dire, plus faible que 1/300).
L’ion iodure. L’iode, tout comme le chlore et le brome sont des halogènes, cependant
l’hydrochimie de l’iode est quelque peut différente des autres. En effet, comme il entre dans le
cycle de vie d’animaux et des plantes, il est enlevé de l’eau par ces organismes. Ceci explique la
faible concentration de l’ion iodure dans l’eau de mer où il ne représente que 3*10 -6 de celle de
l’ion chlorure ; cependant dans les saumures des champs pétroliers ce rapport devient de 10-3.
Ceci permet donc de reconnaître l’eau des anciens océans et l’eau des océans actuels lorsqu’on
trouve l’eau en intrusion dans les terrains littoraux.
L’ion fluorure. Le fluor est aussi du groupe halogène, cependant son hydrogéochimie est très
différente des autres ; par exemple, alors que les sels des autres halogènes sont très solubles,
ceux du fluor sont peu soluble dans l’eau. L’eau naturelle douce contient généralement de 0,01
135
à 10 ppm d’ion fluorure. La faible solubilité des sels de fluor sont lié à la fable solubilité de CaF 2
qui n’est que de 9 ppm dans l’eau pure. En outre, il a été constaté que lorsque l’eau est riche en
ions Ca++, la concentration d’ion fluorure (F-) ne dépasse guère 1 ppm.
Le bore. Le bore peut servir comme indicateur de l’origine de l’eau. En effet, l’eau de mer et
l’eau naturelle douce concentrée par évaporation présente un rapport de 2*10 -4. Ce rapport
monte à 2*10-2 pour l’eau des saumures pétroliers et à 10-1 pour l’eau de source
hydrothermales des zones volcaniques. En outre, le bore est un élément essentiel pour la
croissance des plantes en faible quantité mais peut nuire en grande quantité.la sensibilité des
plantes au bore varie d’une espèce à l’autre ; le citronnier peut supporter seulement des eaux
dont la concentration en bore ne dépasse pas 0,5 ppm alors que la luzerne peut supporter des
concentrations de 10 ppm si le sol est bien drainé. L’eau naturelle contient généralement entre
0,01 à 1 ppm de bore. Des concentrations élevées sont obtenues dans l’eau des sources
hydrothermales de régions volcaniques et dans les saumures des champs pétroliers où cette
concentration peut excéder 10 ppm mais ne dépasse pas 100 ppm.
L’aluminium. L’aluminium est une élément très abondant dans la croute terrestre cependant
très peu mobilisable par l’eau. Ainsi sa concentration dans l’eau naturelle varie de 0,005 à 0,3
ppm. L’eau avec un Ph entre 5 et 9 peut contenir moins de 1 ppm. Certaines eaux acides
peuvent présenter des concentrations en aluminium de l’ordre de 100 ppm. Les valeurs élevées
de concentration d’aluminium dans l’eau souterraine sont très souvent liées aux gisements
d’aluminium ; ainsi, cet élément dans l’eau peut servir à la prospection minière.
Le lithium. Le lithium est un élément rare dans la croute terrestre ; on le trouve cependant en
abondance dans les granites. Beaucoup de composés de lithium sont solubles dans l’eau ; ainsi
l’ion lithium (Li+) tend à rester en solution. L’eau naturelle en contient de 0,01 à 1 ppm. Les
saumures peuvent en contenir plus.
136
L’arsenic. L’arsenic, comme le cuivre, le zinc, le plomb, le nickel et l’uranium ne se trouvent en
concentration appréciable que dans les effluents industriels où ils peuvent atteindre de
concentration dépassant les limites de potabilité ou d’usages domestiques. L’arsenic et le
plomb sont toxiques. Nous les étudierons plus en détail ci-dessous. Mais l’eau naturelle en
contient rarement à des teneurs toxiques. Les concentrations élevées de ces métaux sont
rencontrées dans l’eau de faible pH ou de haute température.
Le sélénium. Le sélénium est un élément très toxique. Il est rencontré dans les zones
d’affleurement des sédiments marins du crétacé supérieur où l’eau peut en contenir jusqu’à 1
ppm. Généralement, la concentration de l’eau naturelle en sélénium ne dépasse pas 0,1 ppm.
Lorsque les gaz dissouts dans l’eau arrivent à quitter la solution, ils forment des bulles
qui obstruent les voies de passage de l’eau souterraine, surtout près du puits où la
vitesse de l’eau est grande, et, par le principe de Bernoulli, la pression de l’eau diminue,
ce qui a pour effet de libérer les gaz en solution.
Certains gaz comme l’oxygène et le dioxyde de carbone changent la composition de
l’eau.
Le gaz méthane libéré de la solution aqueuse peut s’accumuler et provoquer les
explosions et le feu.
L’oxygène dissout favorise la corrosion des métaux en contact avec l’eau.
137
Lorsque la concentration de sulfure d’hydrogène dans l’eau atteint 1 ppm, cela donne à
l’eau une odeur nauséabonde.
Le sulfure d’hydrogène dissout dans l’eau y favorise la prolifération des bactéries qui
obstruent les ouvertures des crépines et peuvent boucher les tuyaux de faible diamètre.
L’hélium comme élément inerte peut servir de traceur de l’eau souterraine ; seule le
coût de son analyse qui est élevé peut dissuader à l’utiliser à cet effet.
138
15.4.2. Selon les ions dominants
Usages Cuisson de
Substance Boisson domestiques Irrigation nourritures Chaudières
Bonne Médiocre Bonne Médiocre H.P. B.P.
Antimoine 0,05 0,05
Argent 0,05 0,05
Arsenic 0,05 0,05
Baryum 1 1
Détergents
synthétiques 0,5 0,2 1 0,5 0 0
Fluorure 1,5 1,5
Fer 1 0,2 0,5 0,2
Magnésium 125 20 100 40 1 20
Manganèse 0,05 0,05 0,3 0,1
Matières
dissoutes
totales 1500 300 2000 500 3000 1000 100 2000
Nitrate 20 20
Nitrite 0 0
Phénol 0,001 0,001
Plomb 0,05 0,05
Sélénium 0,01 0,01
139
Silicates 10 50 50 1 30
Sodium 200 100 300 50 300 300 50
Sulfate 250 100 300 200 500
Sulfure
d'hydrogène 1 0,05 2 0,5 0 5
Zinc 5 5
a) La recherche scientifique peut arriver à dire qu’une substance jadis considérée comme
non toxique à une certaine dose l’est à une dose différente.
b) L’eau de mer est réputée non utilisable pour beaucoup d’usages, cependant quand
l’eau douce est trop chère, on peut avoir recours à l’eau de mer pour le nettoyage, pour
le refroidissement d’outils, pour le loisir, pour éteindre le feu etc. En outre, la luzerne
plantée sur un sol sableux, donc où l’eau est facilement drainée vers le sous-sol, peut
supporter une eau de très forte concentration en sels dissouts que ne pourrait
supporter un citronnier planté sur un sol argileux. Donc la capacité de drainage du sol et
l’espèce végétale doivent aussi être prises en compte. Il a été constaté que les
populations habitants des zones arides d’Australie, d’Afrique du Nord, notamment,
boivent sans dommage apparent, l’eau deux fois plus saline que la limite de tolérance
généralement recommandée.
a) Les limites pour l’eau potable sont basées sur deux critères (i) les effets organoleptiques
telles que l’odeur, la couleur, les taches que l’eau peut occasionner ; ces effets ne sont
pas généralement nocifs mais rendent l’eau indésirable pour la boisson humaine et (ii)
la présence dans l’eau de substances nuisibles à la santé. Les limites indiquées pour
l’arsenic, le chlorure, le chrome, le fluorure, le nitrate, le plomb, le sélénium, le sodium
et le sulfate portent sur la nuisance à la santé humaine. Les limites indiquées pour le fer,
le manganèse et le sulfure d’hydrogène concernent les effets organoleptiques.
b) Les limites pour l’eau à usage domestique sont indiquées pour prévenir les odeurs, les
taches, les dépôts et l’annulation des effets du savon tel est le cas de la dureté de l’eau
provoquée par des ions calciques et magnésiques.
c) Les limites indiquées pour l’irrigation devront prendre en compte, comme il vient d’être
dit ci-dessus, les espèces végétales, le type de sol, le climat et aussi la quantité d’eau
utilisée pour l’irrigation. Les tableaux ci-dessous donnent la tolérance des plantes
respectivement envers le bore et envers la salinité de l’eau. Si le sol reçoit la totalité de
ses eaux par l’irrigation, la limite inférieure sera examinée à la hausse car l’eau
d’irrigation en abondance va laver les sels déposés sur le champ et nettoyer ainsi le sol
140
des dépôts des sels nuisibles aux plantes. En général, un sol argileux va causer plus de
problèmes d’irrigation du fait de son mauvais drainage qui ne permet pas à l’eau
d’irrigation de nettoyer les dépôts des sels qu’un sol sableux plus drainant. En outre, les
plantes dans un climat chaud et sec vont pomper l’humidité du sol, et de ce fait,
concentrer celui-ci en sel dissout dans l’eau, ce qui n’est pas le cas pour les plantes
vivant dans un climat froid et humide. La salinité de l’eau est estimée grossièrement par
sa conductivité électrique. Le sodium dans l’eau d’irrigation peut présenter deux
inconvénients : (i) la réduction de la conductivité hydraulique de l’eau et de la
consistance du sol par le fait de remplacement d’ion calciums et magnésium par les ions
sodium par le mécanisme d’échange ionique dans les sols argileux et les colloïdes. Ce
remplacement est mesuré par la valeur da la SAR (sodium adsorption ration) :
√
D’où *Na+], [Mg+2] et [Ca+2] sont des concentrations en milliéquivalents grammes par
litre d’eau d’ion sodium, magnésium et calcium. Le graphique ci-dessous indique
l’utilisation de la SAR.
Tolérance au bore
141
Tolérance à la salinité de l’eau
d) Etant donné que chaque nourriture exige sa façon particulière de se cuire, les limites
indiquées pour l’eau de cuisson ne portent que sur la boisson et certains inconvénients
pouvant occasionner les tâches ou les odeurs ou tout autre caractère organoleptique
désagréable. Les limites pour la cuisson des nourritures relatives au calcium et au
magnésium, par exemple, sont plus faibles que celles pour la boisson humaine car
beaucoup de nourriture sont mal cuites dans l’eau dure.
e) Les limites pour les chaudières et les casseroles à haute et basse pression sont prévues
pour prévenir la corrosion et les tartres. L’eau qui ne répond pas à ces exigences devrait
être traitée avant usage afin qu’elle rentre dans ces critères.
L’eau souterraine peut être classée selon l’origine en eau marine, eau
météorique, eau conée, eau métamorphique, eau magmatique, eau plutonique, eau juvénile.
a) L’eau marine ou l’eau océanique est l’eau de mer qui a récemment envahi des roches
côtières. Sa composition chimique est très proche de celle de l’eau de mer à part qu’elle
peut contenir légèrement plus de calcium que celle-ci. La composition isotopique est
celle de l’eau de mer. Sa température est généralement normale.
b) L’eau météorique est l’eau souterraine qui provient récemment de l’eau de
précipitations atmosphériques (pluie et neige) sa composition chimique est contrôlée
142
par celle des eaux des précipitations et celle de roches magasins. Sa composition
isotopique est celle de l’eau des précipitations. Sa température est normale.
c) L’eau conée est l’eau qui est restée pendant plusieurs millions d’années sans entrer en
contact ni avec l’atmosphère ni avec l’eau en provenance récente de l’atmosphère.
d) L’eau métamorphique est l’eau qui est ou qui a été dans les roches durant la période du
métamorphisme. Elle peut être très riche en CO2 combiné et en bore, moins faiblement
concentrée en chlorure que l’eau de mer et légèrement plus concentrée en iodure. Sa
composition isotopique est . Sa température est normale ou
légèrement élevée.
e) L’eau magmatique est l’eau qui est dans les magmas ou qui en provient. Elle est
généralement riche en lithium, fluore, silice, bore, soufre et en CO2. Peu concentrée en
iode, brome, calcium et en magnésium. Sa composition isotopique est
143
utilisation diverses,
pétrochimie, usines à gaz,
fabrication des caoutchoucs,
industrie mécaniques)
Hydrocarbures aromatiques Hydrocarbures halogénés Travail des métaux et
volatils et hydrocarbures volatils ou composés industries mécaniques,
halogénés volatils organiques volatils (COV), les traitement de surface,
chlorofluorocarbones (CFC) et industrie de cuire, textile,
les Composés aromatiques imprimerie, industrie
volatils (CAV ou BTEX : chimique de base, des
Benzène, Toluène, Ethylène- colorants et des plastiques,
Benzène, Xylène). Point activités utilisant des
d’ébullition < 300°C ; tension réfrigérants.
de vapeur > 0,2 kPa à 20 °C.
Hydrocarbures aromatiques Hydrocarbures comportant Origine pyrolytique ou de
polycycliques (HAP) au moins deux noyaux combustion des moteurs ou
benzéniques fusionnés entre des chauffages. Donc très
eux et renfermant des présents sur les sites de
atomes d’hydrogène et de cokéfaction, des usines à gaz
carbone. On peut en citer les et des sites carbochimiques.
plus représentatifs :
naphtalène, acénaphtalène,
acénaphtylène, fluorène,
phénanthrène, anthracène,
fluoranthène, pyrène, benzo
(a) anthracène, chrysène,
benzo (b) fluoranthène,
benzo (a) pyrène, benzo (ghi)
pyrène, dibenzo (ah)
anthracène, indeno (1, 2, 3,
cd) pyrène.
Dioxines et furannes Polychlorodibenzo-para- Les dioxines et les furanes
dioxines et sont des composés
polychlorodibenzofuranes secondaires générés à partir
constituent un groupe de 210 de molécules organiques ou
composés organiques au cours de certains
tricycliques dont 75 dioxines processus de combustion ou
et 135 furanes que l’on industriel de haute
appelle tous dioxines. Ils température : incinération
caractérisés par leur stabilité des déchets, la production
à haute température, par le des ciments, l’agglomération
fait d’être lipophiles ce qui des minerais, la production
entrainent leur d’énergie thermique, le
bioaccumulation dans la chauffage urbain, l’industrie
chaine alimentaire. Sur le du papier.
210, 17 sont réputés
toxiques. Les plus toxiques de
144
ces 17 sont les 2, 3, 7 et 8
TCDD.
Polychlorobiphényles (PCB) et Il existe plus de 200 Les sources directes de ces
polychloroterphényles (PCT) structures possibles de PCB. produits étaient, avant
Les plus toxiques sont les l’interdiction de leur
planaires appelés ainsi du fait fabrication, les sites
qu’ils ne présentent pas de industriels ou les fuites à
substitutions en position partir de produits de ces
ortho. Leur teneur en chlore industries où ils étaient
varie de 20 à 60 %. Il sont utilisés comme diélectriques
présents à l’état de trace. On des transformateurs et des
peut en citer sept condensateurs, comme fluide
PCB-28 caloriporteurs et
PCB-101 hydrauliques, comme
PCB-138 plastifiants, et leur usage
PCB-180 comme intrants dans la
PCB-52 fabrication des peintures, des
PCB-118 vernis, d’encres, des papiers
PCB-153 autocopiants, des huiles des
Les PCT sont formés de 3 coupes etc. Ils sont
noyaux aromatiques sur commercialisé sous les
lesquels sont fixé de 5 à 12 appellations de Pyralène,
atome de chlore. Aroclor, Clophen, Phénochlor.
La fabrication des PCB et PCT Les sources indirectes de
a été interdite en Europe pollution sont actuellement
depuis les années 1980 et sont des apports
1990 mais comme ils sont atmosphériques et hydriques
toxiques et stables leur qui les rependant dans
recherche pour la qualité de l’environnement. Leur
l’eau est recommandée. combustion en milieu
occident génère les
polychlorodibenzofurannes et
les
polychlorodibenzodioxines.
Phénols et chlorophénols Les phénols sont des Les phénols entrent dans les
composés aromatiques processus industriels tels que
hydroxylés comprenant le la fabrication du papier, des
phénol et ses substitués tels plastiques, des colorants, et
que les chlorophénols, les des produits
nitrophénols, les crésols, les pharmaceutiques et
diméthylphénols ou xylols. agrochimiques. Ils
proviennent également de la
dégradation des insecticides
organophosphorés et des
herbicides
chlorophénoxyacides ainsi
que de transformation des
145
composés organiques
naturels comme les lignites,
les tanins et les acides
humiques. Le
pentachlorophénol est un
chlorophénol considéré
comme un polluant important
de tout le groupe des
chlorophénols du fait de son
utilisation dans le traitement
des bois. La combustion de
chlorophénols en milieu
oxydant entraine la formation
des furannes et des dioxines.
Pesticides Les pesticides ou substances Les pesticides sont amenés
phytosanitaires ou dans les sols principalement
agropharmaceutiques par des activités agricoles et
forment une famille les par des activités des
hétérogène utilisé contre les désherbages non agricoles.
parasites animaux et Les centres industriels de leur
végétaux des cultures. On fabrication peuvent
distingue les herbicides et les constituer des sources
insecticides. Les herbicides ponctuelles de pollution.
comprennent des groupe
amides, acides
aryloxyalkanoiques, diphényl-
éther, urées, sulfonylurées,
triazines et carbures. Les
insecticides
organophosphorés
comprennent les carbamates
et les pyréthroïdes. Les
insecticides organochlorés et
les fongicides comprennent
les groupes des azotes, des
dithiocarbamates et autres.
Les herbicides persistent plus
dans le sol que les
insecticides et les fongicides.
Cyanures Les cyanures correspondent Les cyanures se trouvent sur
chimiquement à l’ensemble des sites o* ils sont
des composés cyanés considérés comme des sous-
(cyanures alcalins, cyanures produits indésirables
métalliques doubles tels les (cokéfaction, usines à gaz,
ferrocyanures et les carbochimie, eaux de lavage
ferricyanures) qui, après de hauts fourneaux,
traitement à l’acide sulfurique pétrochimie : plastique,
146
eb présence de sulfate de pesticides, teintures). On les
cuivre (II) et de chlorure trouvent aussi sur des sites où
d’étain (II) libèrent de l’acide ils sont directement utilisés
cyanhydrique. Cette méthode comme réactifs ou comme
permet de donner une base de synthèse (traitement
concentration des cyanures de surfaces, galvanoplastie,
totaux ; toutefois elle ne traitement de minerais d’or
prend pas en compte certains et d’argent.
composés cyanés tels les
cyanates, les thiocyanates, les
cobaltocyanates ou encore
les chlorures de cyanogènes.
La toxicité des cyanures et lié
au pH du milieu.
On distingue, en outre, les
cyanures totaux (CNT), les
cyanures faiblement
dissociables en milieu acide
faible (WAD), les cyanures
libres (CNL), les cyanures
oxydables par le chlore et les
thiocyanates (SCN). Toutes
ces différentes formes
chimiques présentent des
toxicités différentes et
s’analysent différemment.
Phtalates ou esters phtalates Lorsqu’on estérifie les alcools Les sources de pollution en
tels que l’éthanol, le butanol- phtalates et esters phtalates
1, 2-ethyl-hexanol) par l’acide sont des sites de fabrication
phtalique (acide benzène 1,4- des peintures, des laques, des
dicarboxylique), on aboutit à encres, des emballages
des produits finaux tels les alimentaires. On les trouvent
phtalates de di-nbutyle, le aussi sur les sites des usines
phtalate de diéthyle, le cellulosiques et vinyliques où
phtalate de di(2-éthylhexyl) ils interviennent comme
plastifiants.
Substances tensio-actives On n’y distingue trois sous- Sont présents dans la plupart
famille : les agents de surface des produits ménagers
anioniques, des agents de d’autant plus qu’ils sont
surface cationiques et des employés en quantité
agents de surfaces non importantes pour le
ioniques. nettoyage industriel et
Les agents de surface domestique.
anioniques
comprennent des
alkylbenzènes
sulfonates à chaine
147
ramifiés peu
biodégradables et des
alkylbenzènes
sulfonates à chaines
linéaires
biodégradables.
Les agents de surface
cationiques
comprennent
principalement des
dérivés d’ammoniums
quartenaires et des
chlorhydrates
d’hydroxylamine.
Les agents de surface
non ioniques sont
synthétisés par
addition d’alcools à
longues chaines ou
d’alkylphénols sur un
nombre variable de
motifs d’oxyde
d’éthylène ; ils sont
biodégradables
d’autant plus
facilement de
molécules d’oxyde
d’éthylène sur
lesquels s’est réalisé
l’addition est plus
élevée.
Substances chimiques à usage Les principaux contaminants Comme ils se trouvent dans le
militaire et explosifs de cette famille sont : sol des anciens terrains
hexogène ; 1,3- militaires, des sites
dinitrotoluène ; 2- d’industries de l’armement,
nitrotoluène ; 2,6- des poudres et des explosifs,
dinitrotoluène ; 2-amino,4- ils atteindront l’eau de
nitrotoluène ; 2-amino,4,6- surfaces ou souterraine par le
dinitrotoluène ; 1,3,5- ruissellement ou par
trinitrobenzène ; 3- l’infiltration d’eau de pluie.
nitrotoluène ; 2,4-
dinitrotoluène ; 2,4,6-
trinitrotoluène ; 2-amino-6-
nitro-toluène.
Autres éléments chimiques Certains éléments non
recherchés dans l’eau analysés par des méthodes
usuelles tels le carbone,
148
l’azote, le phosphore, le
soufre peuvent être
recherchés comme
indicateurs de sites des
pollutions lorsqu’on les
trouvent en quantités
anormalement élevées dans
l’eau.
Autres polluants divers Ce sont, par exemples, les
alcools, les cétones, les
aldéhydes qui forment la
famille des solvants polaires ;
les amines aromatiques et
aliphatiques ainsi que les
dérivés chlorés et nitrés du
benzène.
16.1. INTRODUCTION
149
Les dangers d’explosion, de radiation du milieu environnant, de brulures
de la mort causées par l’exposition du corps humains exposés à la radiation limitent son
utilisation.
150
La quantité de matières radioactives est mesurée indirectement par la
mesure du nombre de désintégration atomique sur une période donnée. L’unité de mesure est
la curie définie à l’origine comme le nombre de désintégrations d’un gramme de radium
observé pendant une unité de temps. Du fait de l’existence de plusieurs isotopes de radium
chacun avec sa propre période de désintégration, la curie est définie aujourd’hui comme étant
égale à 3,7*1010 désintégrations par seconde. Etant donné que cette unité s’avère souvent trop
grande pour les mesures auxquelles on a à faire habituellement, on a créé les millicurie (mc),
microcurie (µc), micro-microcurie (µµc) ou picocurie (pc). On donne seulement le nombre de
curies sans spécifier l’élément chimique radioactif qui s’est désintégré. Ainsi beaucoup
d’analyses donnent les µµc de rayons millilitre d’eau sans spécifier l’élément chimique
radioactif qui a produit ce rayonnement.
MPC au dessus
Demi-vies de la
Masse (années :a ; concentration
atomique de jours : j ; naturelle dans
Elément radioactif l'isotope heure : h) radiation l'eau en µc/ml
151
Baryum 131 13 j 2*10-4
140 12,8 j 3*10-5
Brome 82 36 h 3*10-4
Calcium 45 153 j 9*10-6
Carbone 14 5600 a 8*10-4
Cérium 144 290 j 1*10-5
Césium 135 2,9 *106 a 1*10-4
137 33 a 2*10-5
Chlore 36 4*105 a 8*10-5
Chrome 51 27,8 j 2*10-3
Cobalt 57 270 j 5*10-4
60 5,3 a 5*10-5
Hydrogène 3 12,4 a 3*10-3
Iode 129 1,72*107 a 4*10-7
131 8,04 j 2*10-6
Phosphore 32 14,3 j 2*10-5
Plutonium 238 92 a 5*10-6
239 2,4*104 a 5*10-6
240 6580 a 5*10-6
242 5*105 a 5*10-6
Radium 226 1620 a 1*10-8
228 6,7 a 3*10-4
Radon 222 3,83 j Un gaz
Rubidium 86 18,7 j 7*10-5
87 6*1010 a 1*10-4
Ruthénium 103 40 j 8*10-5
106 1a 1*10-5
Sodium 22 2,6 a 4*10-5
Soufre 35 88 j 6*10-5
Strontium 89 51 j 1*10-5
90 29 a 1*10-7
Uranium 235 7,1*108 a 3*10-5
238 4,5 * 109 a 4*10-5
Zinc 65 245 j 1*10-4
Les Etats-Unis d’Amérique ont établi à titre indicatif (car la règle est que
l’eau de boisson ou de préparation des nourritures soit pure de toute présence de substance
radioactive), pour différents éléments radioactifs, le concentration maximum permissible,
«maximum permissible concentration » (MPC) pour l’eau de boisson ou à usage domestique
reproduit dans le tableau ci-dessus. Ceci est d’autant plus vrai que les effets de la radiation
varient d’un individu à un autre surtout en fonction des l’âge des personnes exposées à celle-ci.
En outre, le fait que les isotopes radioactifs se logent dans des tissus différents du corps,
complique davantage la fixation des limites MPC indiquées dans le tableau ci-dessus ; par
exemple, le plutonium, le radium et le strontium s’accumulent dans les os alors que l’iode, lui
152
se loge dans le thyroïde et le plomb, dans le rein. En plus la durée de vie dans le corps diffère
d’un élément à un autre ; exemple, l’hydrogène et le carbone passe à travers le corps humain
durant une période relativement courte (quelques semaines) alors que le radium qui se fixe sur
les os y demeure très longtemps.
16.4.1. L’uranium
153
La limite MPC du tableau ci-dessus, soit 4*10-4 µc/ml, équivalent à 120
ppm n’a pas encore été trouvée dans l’eau naturelle. Il faut noter cependant que l’U 238 ingéré
dans l’eau potable est plus dangereux que l’irradiation extérieure du même isotope.
16.4.2. Le radium
16.4.3. Le radon
154
moins de 10-7 µc/ml à 3*10-5 µc/ml. La concentration habituelle est de 2*10-6 µc/ml. Et les
concentrations exceptionnelles sont de 5*10-5 à 4*10-4 µc/ml.
16.4.4. Le potassium 40
0,012 % de potassium dans la nature est sous forme d’isotope K40. L’eau
souterraine qui contient 2,5 ppm de potassium total quotient environ 3*10-4 mg/l de K40 ; ce
qui est l’équivalent de 2*10-9 µc/ml.
16.4.5. Le tritium
16.4.6. Le chlore 36
16.4.7. Le carbone 14
155
La datation par le C14 est très connue. Elle découle du fait que lorsqu’un
organisme est vivant, le rapport de C14 par rapport à la somme de C13 et C12 est quasi le même
que celui de l’atmosphère. Cependant, lorsque l’organisme meurt, il ne peut plus inspiré du
carbone, donc le C14 qu’il avait à la date de sa mort diminue par désintégration atomique et le
ce rapport baisse au fur des années après sa mort. Le calcul de ce rapport après la mort de
l’organisme permet donc de connaître la date de sa mort. Lorsque l’eau est en contact
permanent avec l’atmosphère, le rapport de son C14 avec les autres isotopes de carbone est
aussi quasi le même que celui dans l’atmosphère. Cependant lorsque cette eau reste très
longtemps enfermée dans le sous sol sans contact ni avec l’atmosphère ni avec l’eau en
provenance récente ou en contact récent avec l’atmosphère, sa concentration en C 14 va
décroître. Ce rapport pourrait ainsi permettre la datation de l’eau par le C 14 ;
malheureusement, comme il ya déjà dans l’eau et dans le sol en contact de l’eau souterraine
beaucoup de carbone sous différentes compositions (bicarbonate, carbonate, CO2 etc.)
d’origine différentes et d’âges différents, la datation de l’eau souterraine par la méthode de C 14
ne donne pas des résultats probants.
156
Les réactions de fusion atomique se font de la façon suivante :
157
substances polluantes ; l’eau polluée par une ou plusieurs sources encore actives etc.). C’est
pour cela qu’il est important d’établir l’origine de la pollution constaté.
La méthode est itérative les étapes et les tâches que nous présentons ici
ne sont qu’indicatifs et pourraient varier d’un site à l’autre selon le contexte.
158
Les administrations publiques, les ONG, les chercheurs indépendants
peuvent se servir de la méthodologie présentée ici pour rechercher la source de pollution d’un
point d’un aquifère impacté afin d’établir des responsabilités individuelles ou collectives d’une
pollution qui aurait créé des nuisances quelconques.
6
Un artéfact ou artefact est un effet artificiel. Le terme désigne à l'origine un phénomène créé de toutes pièces
par les conditions expérimentales, un effet indésirable, un parasite.
159
17.7. PREMIERE ETAPE
1. Elle est présidée par l’autorité compétente en matière de police de l’eau dans zone
d’étude sous la coordination du représentant du pouvoir exécutif national. L’alinéa 26 de
l’article 204 confère la tâche de production de l’eau potable aux provinces ; l’Ordonnance du 1er
juillet 1914 sur la pollution et la contamination des sources, lacs, cours d’eau et parties des
cours d’eau reconnaît aux autorités des entités territoriales décentralisées la compétence de
déterminer les zones de protection des sources, lacs, cours d’eau et parties des cours d’eau
pouvant servir à l’alimentation en eau potable. Les articles 3 et 4 de l’Ordonnance interdisent la
pratique de certaines activités polluantes et déterminent le régime répressif pour les pollueurs.
Le Chef de l’ETD dans laquelle l’étude se fait peut, aux termes de la Loi organique n° 08/016 du
07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales
Décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les Provinces, plus particulièrement à l’alinéa 8 de
l’article 73, présider la réunion sous la coordination de l’Administrateur du Territoire comme
représentant du Gouverneur de la province.
A cette réunion assisteraient tous les intéressés, en premier lieu, le
représentant du Comité National de l’Action de l’Eau et de l’Assainissement (CNAEA), les ONG,
160
les représentants des associations de la société civile intéressées, les distributeurs de l’eau, les
experts en matière de l’eau (hydrogéologues et hydrologues) et ou de l’environnement etc.
La réunion a pour objectifs
a) La concertation entre tous les intéressés
b) La délimitation grossière du périmètre d’étude englobant la zone d’alimentation du
point impacté ou susceptible de l’être ; c’est-à-dire, de l’amont possible des
écoulements hydrauliques de la nappe et des polluants mis en cause, ainsi que le cône
d’appel du forage au point d’impact ;
c) Lister toutes les personnes morales et physiques susceptibles de détenir des
informations ou des documents utiles à la rechercher à mener et prévoir comment les
contacter.
d) Mettre en place le module de financement de l’étude envisagé.
7
Comme il n’est pas certains qu’un tel classement soit à jour dans notre pays, il faut alors connaître toutes les
activités susceptibles d’avoir créé la dite pollution.
161
17.7.3. Tâche 3. Synthèse de la documentation acquise et détermination de périmètre
optimal d’étude et indication des travaux envisageables.
On fait la synthèse des dossiers détenus par les services qui ont lancé
l’alerte et des ceux obtenus à la tâche 2 et on les croise avec les données topographiques,
géologiques et hydrogéologiques afin de voir si, à ce stade, on peut déjà déterminer la source
de la pollution. Si non, il faudra, à la lumière de ces données, délimiter un périmètre optimal et
cohérent d’investigations pour la recherche de l’origine de la pollution constatée.
162
17.8.1. Tâche 1 : Recherche d’une cause naturelle en cas de pollution par les métaux, les
metalloïdes ou par des hydrocarbures naturelles.
Cette tâche consiste à localier sur une carte à grande échelle (de
1/25000 à 1/5000) les objets susceptibles de générer une pollution, il s’agit notamment :
Les voies d’accès à la nappe aquifère
Les installations classées (activités connues comme sources des pollutions), les
décharges, les carrières et les travaux récents
Les parcelles ayant fait l’objet des plaintes relatives à la pollution
Les sites où les pollutions auraient déjà été signalées
Les incendies d’installations industrielles susceptibles d’engendrer des pollutions
Les pratiques agricoles susceptibles de polluer
Les sols des endroits suspectés comme étant les lieux d’infiltrations dans
la nappe aquifère des polluants étudiés devraient être analysés. Cependant comme cette
opération est couteuse, on ne pourra se décider de l’effectuer que s’il existe de fortes
présomptions d’origine de la pollution à partir des sols.
163
a) Recommandations sur le prélèvement des échantillons
Il faut toute fois retenir à l’esprit que la modification chimique des substances polluantes peut
fortement changer pendant leur évolution en milieu souterrain (complexion des métaux et
metalloïdes, décomposition des substances organiques etc.)
164
La troisième étape a pour but de conformer un ou plusieurs sites
pressentis à l’étape 2 comme étant effectivement l’origine de la pollution étudiée. Elle se fait
en quatre tâches.
165
porter sur les paramètres et substances non standards, voir sur des analyses d’isotopes
pouvant servir de traceurs
prendre en compte les produits de la dégradation ou de la transformation chimiques
des substances observées à la source pressentie de pollution afin d’établir de façon
fiable la signature hydrochimique de la pollution
être réalisées autant que possible selon la même procédure analytique afin de pouvoir
comparer les résultats entre eux
être interprétées en fonction du nombre d’éléments et des paramètres analysés par un
traitement statistique multicritère des résultats.
166
18. BIBLIOGRAPHIE.
167