Notions D
Notions D
Notions D
L’hydrologie est la science qui étudie l’écoulement de l’eau. En ruisselant sur la terre et en
transportant des galets dans leurs fonds, les rivières modifient lentement le relief des
paysages. En contrepartie, la forme de la vallée, les pentes des montagnes et la nature
des roches qui forment le sous-sol influencent le régime d'écoulement de la rivière. Les
éléments naturels agissent les uns avec les autres. L’homme peut aussi interagir avec
eux.
L’eau voyage sur la terre, sous la terre et dans l’atmosphère selon un cycle qui est bien
connu.
Chaque rivière est caractérisée par son régime d’écoulement. On calcule son débit,
généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s). Celui-ci est représentatif du
volume d’eau transporté par la rivière en un temps donné. Il varie au cours des saisons. Il
baisse généralement en fin d’été (période d’étiage) et remonte à la saison des pluies ou à
la fonte des neiges (période de crues).
Ce cycle de variations annuelles évoque le rythme d’une respiration naturelle. La rivière
s’écoule normalement dans son lit mineur, mais déborde quelquefois dans son lit moyen
et, plus rarement, dans son lit majeur. La limite de son lit majeur correspond à la « ligne
des plus hautes eaux » atteintes par la rivière lors de crues exceptionnelles.
Au Québec comme en France et dans d’autres États, cette ligne des plus hautes eaux est
étudiée et prise en compte de façon à pouvoir contrôler l’urbanisation dans les zones
soumises aux risques d’inondation.
Attention!… Une crue est seulement une augmentation du débit de la rivière,
n’entraînant pas forcément une inondation. Une inondation est le résultat du
débordement du cours d’eau.
L’homme et la rivière…
L’homme s’est souvent installé au bord des rivières. Il a utilisé l’eau pour se déplacer,
s’alimenter, laver, irriguer ses cultures. Il a utilisé la force du courant pour créer l’énergie
nécessaire au fonctionnement de ses usines de fabrication. Il a aussi façonné le paysage
des bassins versants. Au cours des siècles, les rivières ont été aménagées, rectifiées ou
déviées, vouées à la production d’hydroélectricité. Ces aménagements ont modifié leur
régime d’écoulement. En conséquence, certaines ne sont plus soumises à des crues
saisonnières, d’autres sont sujettes à des crues plus rapides.
Cette différence entre bassins réel et topographique est tout particulièrement importante
en région karstique. Lorsque l'on s'intéresse au ruissellement, la délimitation du bassin
versant doit aussi tenir compte des barrières artificielles (routes, chemins de fer, etc.). En
effet, l'hydrologie du bassin versant, et notamment la surface drainée, peuvent être
modifiées par la présence d'apports latéraux artificiels (réseaux d'eaux usées ou potables,
drainages, routes, pompages ou dérivations artificielles modifiant le bilan hydrologique).
2.2 Comportement hydrologique
L'analyse du comportement hydrologique d'un bassin versant (système hydrologique)
s'effectue le plus souvent par le biais de l'étude de la réaction hydrologique du bassin face à
une sollicitation (la précipitation). Cette réaction est mesurée par l'observation de la quantité
d'eau qui s'écoule à l'exutoire du système. La représentation graphique de l'évolution du débit
Q en fonction du temps t constitue un hydrogramme de crue.
La réaction du bassin versant peut également être représentée par un limnigramme qui n'est
autre que la représentation de la hauteur d'eau mesurée en fonction du temps.
La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation particulière (Fig. 2.4) est
caractérisée par sa vitesse (temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre
l'arrivée de la crue et le maximum de l'hydrogramme) et son intensité (débit de pointe Qmax,
volume maximum Vmax, etc.). Ces deux caractéristiques sont fonction du type et de l'intensité
de la précipitation qui le sollicite mais aussi d'une variable caractérisant l'état du bassin
versant : le temps de concentration des eaux sur le bassin.
2.3.1.1 La surface
Le bassin versant étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours d'eau,
les débits vont être en partie reliés à sa surface.
La surface du bassin versant peut être mesurée par superposition d'une grille dessinée sur
papier transparent, par l'utilisation d'un planimètre ou, mieux, par des techniques de
digitalisation.
2.3.1.2 La forme
La forme d'un bassin versant influence l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire du bassin versant.
Par exemple, une forme allongée favorise, pour une même pluie, les faibles débits de pointe
de crue, ceci en raison des temps d'acheminement de l'eau à l'exutoire plus importants. Ce
phénomène est lié à la notion de temps de concentration.
En revanche, les bassins en forme d'éventail (bv 1), présentant un temps de concentration plus
court (tc1), auront les plus forts débits de pointe, comme le montre la figure suivante :
2.3.2 Le réseau hydrographique
Le réseau hydrographique se définit comme l'ensemble des cours d'eau naturels ou artificiels,
permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement. Le réseau hydrographique est sans
doute une des caractéristiques les plus importantes du bassin. Le réseau hydrographique peut
prendre une multitude de formes. La différenciation du réseau hydrographique d'un bassin est
due à quatre facteurs principaux.
Afin de caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter son tracé en plan
sur une carte à une échelle adéquate. L'utilisation de photographies analogiques ou
numériques est utile à cette identification. Divers paramètres descriptifs sont utilisés pour
définir le réseau hydrographique.
La couverture végétale
L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées
influencent singulièrement l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient, selon sa
densité, sa nature et l'importance de la précipitation, une proportion variable de l'eau
atmosphérique. Cette eau d'interception est en partie soustraite à l'écoulement.
La forêt, par exemple, intercepte une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une
action limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. La forêt régularise le débit des
cours d'eau et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes. Par contre, son action sur
les débits extrêmes causés par des crues catastrophiques est réduite.
A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide.
L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.
Etant donné l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice
de couverture forestière K :
(2.15)
On peut calculer ce type d'indice avec d'autres couvertures végétales telle que les cultures.
Les plans d'eau
Parmi les éléments de la couverture du sol qui influencent le comportement hydrologique d'un
bassin versant, on doit prendre en compte la présence de surfaces d'eau libre tels que les lacs
qui jouent un rôle important du fait de leur capacité de stockage temporaire d'un certain
volume d'eau. Ce stockage temporaire a ainsi pour effet de laminer les crue c'est à dire de
réduire le débit de pointe de la crue. Cet effet de laminage est illustré pour le Rhône (entre son
entrée dans le Léman au niveau de la Porte du Scex et sa sortie à Genève) dans la figure 2.15
dans laquelle on a représenté les valeurs du coefficient mensuel de débit (rapport entre le
débit mensuel et la moyenne annuelle des débits sur une longue période de mesure).
Un indice analogue à celui de la couverture forestière peut-être identifié pour quantifier
l'importance de ces plans d'eau.
On soulignera encore que la surface du cours d'eau constitue aussi un plan d'eau et que le
canal d'une rivière permet aussi de laminer une crue.
Fig. 2.15 - Illustration de l'effet de laminage par un plan d'eau. Le cas du Léman sur le débit du Rhône
La neige et les glaciers
Certains bassins d'altitude peuvent être partiellement ou totalement couvert de neige ou de
glace. Ce type de couverture doit être pris en compte dans l'étude des facteurs de génération
de l'écoulement de l'eau. En effet, le réchauffement printanier de la température peut entraîner
une fonte rapide de la neige et provoquer du même coup un important écoulement d'eau
venant s'ajouter à celui de l'eau des précipitations. De la même manière, la présence de
glaciers ou le gel des cours d'eau durant l'hiver peut, lors des processus de fonte, générer des
crues de débâcle de glace se traduisant par un transport de blocs de glace. Ceux-ci peuvent
localement bloquer l'écoulement de l'eau ( embâcle) jusqu'à la rupture de ces barrages
naturels. Il s'ensuit alors des crues rapides et intenses pouvant avoir des conséquences
catastrophiques.
Il est toujours possible de calculer un indice analogue à celui de la couverture forestière pour
les surfaces enneigées et celles des glaciers.
Les surfaces urbanisées
Les surfaces imperméables jouent un très grand rôle en hydrologie urbaine. Elles augmentent
l'écoulement de surface, réduisent les infiltrations et la recharge des nappes, et diminuent le
temps de concentration. On calcule souvent un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre
les surfaces imperméables et la surface totale.
Le coefficient de ruissellement
Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice est très souvent utilisé
en hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr). Son calcul et son emploi sont
simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières erreurs. Ce coefficient est
défini comme suit :
(2.16)
Ce coefficient est fortement influencé par la couverture du sol comme le montre le tableau
suivant dans lequel les quelques valeurs de ce coefficient issues des normes suisses SNV
sont présentées. Ces valeurs reflètent la capacité des sols à ruisseler en fonction uniquement
de la couverture du sol. On remarque notamment le très fort taux du coefficient de
ruissellement donné pour les routes et toitures. Comme on l'a vu, cela s'explique par le fait que
ces surfaces sont pratiquement imperméables.
Tableau 2.1 Valeurs du coefficient de ruissellement pour différentes couvertures du sol
(Tiré des normes suisses SNV 640 351)
Nature superficielle du Coefficient de ruissellement
bassin versant Cr
Bois 0,1
Prés, champs cultivés 0,2
Vignes, terrains nus 0,5
Rochers 0,7
Routes sans revêtement 0,7
Routes avec revêtement 0,9
Villages, toitures 0,9
2.3.3.2 La nature du sol
La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet, le
taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales, le coefficient
de ruissellement (Cr) sont fonction du type de sol et de son épaisseur.
Pour étudier ce type de réactions, on peut comparer le coefficient de ruissellement sur
différentes natures de sol (intérêt d'une carte pédologique détaillée dans les études de
prédétermination des crues). La littérature fournit des valeurs du coefficient de ruissellement
pour chaque type de sol et, très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la
couverture végétale, la pente du terrain ou l'utilisation du sol. Un exemple est donné dans le
tableau 2.2 pour la Suisse, et en secteur rural.
Tableau 2.2 Différentes valeurs de coefficient de ruissellement pour les cas suisses. Cr est
une fonction de la pente et de la couverture du sol. (Tiré de Sautier, Guide du Service Fédéral
des Améliorations foncières)
Couverture du sol
Culture dans
Pente % Forêts Pré-champ la sens de la
pente
0,5 -- 0,005 0,12
1,0 0,01 0,020 0,13
2,0 0,02 0,040 0,18
4,0 0,04 0,070 0,23
6,0 0,05 0,090 0,27
8,0 0,06 0,110 0,31
10,0 0,07 0,130 0,34
15,0 0,08 0,170 0,40
20,0 0,10 0,190 0,45
25,0 0,12 0,220 0,50
30,0 0,13 0,250 0,55
35,0 0,14 0,270 0,59
40,0 0,15 0,290 0,62
45,0 0,16 0,310 0,65
50,0 0,17 0,330 0,69
On peut introduire, dès à présent, une caractéristique du sol importante : l'état d'humidité du
sol qui est un des facteurs principaux conditionnant les temps de concentration. Cet état est
cependant très difficile à mesurer car très variable dans l'espace et le temps. On a souvent
recours à d'autres paramètres qui reflètent l'humidité du sol et qui sont plus faciles à obtenir.
En hydrologie, on fait souvent appel à des indices caractérisant les conditions d'humidité
antécédentes à une pluie. Il en existe de nombreux qui sont pour la plupart basés sur les
précipitations tombées au cours d'une certaine période précédant un événement. Ils sont
généralement notés IPA, c'est-à-dire Indices de Précipitations Antécédentes (API en anglais).
La forme la plus classique de cet indice repose sur le principe de décroissance logarithmique
avec le temps du taux d'humidité du sol, au cours des périodes sans précipitations :
Le bilan de l'eau
ET = évapotranspiration,
R = ruissellement
I = infiltration.
P = ET + R + I
Précipitation ( P )
Evapotranspiration ( ET )
le rayonnement solaire
la durée d'insolation
la vitesse du vent
l'albédo ( fraction de l'énergie solaire rayonnée vers l'atmosphère sans être utilisé par le
sol ni par la végétation).
On calcul ETR par la formule de Turc et l' ETP par la formule de Turc modifiée.
Ruissellement ( R ).
Le Ri est plus important quand la pluie est soudaine et violente. De plus, il faut remarquer que
les haies de la ripisylve joue un rôle important sur le déroulement de l'écoulement de surface.
Actuellement, on essais d'enherber les zones de rivages afin d'agir contre l'érosion, le nitrate,
la pollution et les phytosanitaires comme le faisait précédemment les haies avant que l'on ne
les enlève.
Les zones humides limitent aussi l'écoulement de Ri mais permet les infiltrations (I) ce qui a
pour effet de faire remonter les nappes phréatiques. Elles peuvent être comparées à des
éponges qui agissent contre les inondations, protègent de l'érosion, permettent la rétention
des N, P, K et l'exportation de la biomasse.
En milieu urbain, ces zones humides sont remplacées par des bassins d’infiltration à sec
(stades enfoncés) ou humide.
Le ruissellement s'évalue généralement à l'exutoire d'un cours d'eau quelque qu'il soit. Pour
cela, il faut pouvoir évaluer le bassin versant ( utilisation d'un planimètre ou d'autres
systèmes ), le débit du cours d'eau que l'on calculera au niveau de la station de jaugeage
grâce à une échelle limnimètrique posé dans une section mouillée tarée du cours d'eau. On
peut aussi utiliser un limnigraphe.
Q= 1.37 Tg a . h 2.5
avec
R= ( Volume / an ) / Surface
(en mètre que l'on transformera en mm).
Après une crue, plus la pente de décrue est forte, plus le terrain est imperméable. En effet, le
sol se retrouve être saturé en eau donc ne peut plus en absorber. La tendance actuelle veut
que le débit de pointe est plus élevé et la pente est plus forte. Cela est possible par le fait que
les aménagements, les arasements de talus et les rectifications augmentent les mouvements
de l'eau.
INFILTRATION.
L'eau de constitution est l'eau qui est incluse dans la composition chimique des minéraux et
qui fait partie de la maille cristalline.
Ce sont toutes les molécules d'eau qui sont fixer entre les cristaux, les feuillets de certains
minéraux comme les phyllites et les argiles (ex : les smectites ====> argiles gonflantes).
Il s'agit de l'eau qui est fixée par attraction moléculaire sur les particules du sol. Elle est
d'autant plus importante en volume que les particules sont fines. Elle reste toutefois toujours
difficilement absorbable par les plantes.
L’eau capillaire.
C'est une eau qui est susceptible de remonter par capillarité donc de se déplacer vers le haut.
Valeur optimale pour des vides de taille de 5 à 6 µm.
L'arrêt de la capillarité s'observe pour des vides supérieurs à 10 µm.
Cette eau est essentiel pour la végétation lorsque l'eau superficiel est pompée (surtout pour la
végétation sur tuffeau).
Cette eau se déplace par gravité dans les vides de taille > 10µm ce qui permet de ré-humecter
le sol et de réalimenter la nappe profonde.
La capacité au champ est la somme de l'eau capillaire et de l'eau liée donc des vides < 10 µm
formant la réserve utile pour les plantes.
On la calcul en cherchant la pression négative qu'il faut pour l'extraire.
Les paramètres hydrogéologiques
La porosité ( n ).
Plus la particule est de petite dimension, plus la ne diminue et donc plus la ns augmente.
Roche n% ne%
Sable et gravier 25 à 40 15 à 25
Craie 10 à 40 1à5
Argile 40 à 50 1à2
Le degré de saturation ( S % ).
On est dans la nappe lorsque tous les vides sont saturés en eau.
Le gradient hydraulique ( I ).
La perméabilité (K).
K (m/s) = Q / S x I
Il ne faut pas confondre porosité (nombre de trous) et perméabilité qui correspond à la facilité
que l'eau a à se déplacer dans un sol.
Dans le cas d'un mélange, on remarque une chute de K vers les éléments les plus fins. Les
formations les plus productives sont celles constituées de particules grossières et homogènes.
La transmissivité ( T ).
Pour la trouver, on utilise différents moyens comme des traceurs : colorants, sels, radioactifs,
isotopes
V (m/s ) = K x I
Consiste à pomper de l'eau dans un aquifère au niveau d'un puits, d'un forage ou d'une source
et on observe l'évolution de la nappe à proximité du lieu de pompage.
Le rabattement r est d'autant plus important que la formation est peu perméable. En effet,
avec une perméabilité élevée, le renouvellement de l'eau au niveau du cône de rabattement se
fait rapidement.
ETUDE DES NAPPES
DEFINITIONS
Nappes aquifères.
Ensemble de l'eau qui sature un terrain. Ce terrain doit être poreux ( interstices, fissures ou
chenaux ) et doit comprendre des pores connectés entre eux. C 'est un mélange de porosité et
de perméabilité.
Aquifère.
Terrain dans lequel l'eau circule et s'accumule. Pour qu'il y est aquifère, il faut un niveau
inférieur "imperméable" qui permette le maintien de la nappe.
Imperméable.
SYSTEME HYDRAULIQUE
La surface piézométrique est en équilibre avec la pression atmosphérique par l'intermédiaire de la zone d'aération. Elle varie en altitude en
fonction de l'alimentation en précipitation ===> nappe libre (battement de la nappe).
Si la zone de battement diminue il y a précipitation des sels, du fer, calcaire, gypse, silice qui viennent colmater les pores pouvant former des
grès ou une cuirasse latéritique. Le ressuyage est la baisse du battement rendant le sol superficiel moins boueux.
En cas de décharge, il faut faire attention aux eaux captives proche de la zone d'empattement.
NAPPE SEMI-CAPTIVE