Kit Empathie Decembre 2023 v3
Kit Empathie Decembre 2023 v3
Kit Empathie Decembre 2023 v3
Préambule ........................................................................................................................................... 6
Volume 1
Éclairage scientifique...................................................................................................................... 48
Bibliographie/sitographie
C’est pourquoi je souhaite développer les cours d’empathie dans les écoles maternelles et
élémentaires. Former les élèves à l’empathie doit améliorer la qualité des relations entre
les élèves et favoriser l’acquisition d’un ensemble de compétences indispensables au vivre-
ensemble, à l’estime de soi, au respect de l’autre et, in fine, à la réussite scolaire de tous les
élèves dans un climat scolaire serein.
Expérimentés et évalués de janvier à juin 2024, les cours d’empathie seront généralisés à
l’école primaire à compter de la rentrée scolaire de septembre 2024. En proposant un
ensemble de ressources pédagogiques, ce kit vous accompagne dans la mise en œuvre de
ces séances.
Au-delà des cours d’empathie à l’école primaire, l’enjeu est de renforcer la formation des
élèves aux compétences psychosociales dont la recherche atteste des effets bénéfiques :
réduction des addictions, des phénomènes de violence, amélioration de la santé, du bien-
être, de la réussite scolaire, renforcement des relations à soi et aux autres.
Gabriel Attal
Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
Santé publique France les définit dans son référentiel1 comme un ensemble interrelié de
compétences psychologiques composé de trois catégories : les compétences cognitives,
émotionnelles et sociales. Ces trois catégories se déclinent elles-mêmes en CPS générales
et en CPS spécifiques (figure 1).
La recherche démontre que les CPS peuvent être développées tout au long de la vie et
peuvent donc s’acquérir grâce à un enseignement explicite à l’École.
Dans la classe, le développement des CPS se fait soit par le biais de séances dédiées
(comme les cours d’empathie), soit au sein de séances pédagogiques articulant un objectif
d’apprentissage d’une compétence disciplinaire et un objectif d’apprentissage d’une CPS.
Dans tous les cas, l’apprentissage des CPS doit être explicite et conscientisé : les échanges
doivent permettre de mettre des mots sur ce qui a été appris et sur l’intérêt pour les
élèves de mobiliser ces compétences.
1
Les compétences psychosociales : état des connaissances scientifiques et théoriques, rapport
complet – Santé publique France, octobre 2022
Figure 2
Les comportements altruistes désignent les actes qu’on réalise pour autrui sans bénéfice
personnel direct : ils incluent les actes de soin, de partage, d’aide, de don. Dans une
situation de harcèlement, on parlera de comportement altruiste lorsqu’un élève
observateur sans être impliqué directement intervient pour soutenir un élève victime. Les
recherches montrent que la présence de comportements altruistes au sein d’une
communauté (classe, école) alimente le bien-être psychique de celles et ceux qui en sont
membres. Les comportements altruistes augmentent également le sentiment
d’appartenance et de sécurité des membres du groupe. Ils agissent par ce biais comme un
facteur protecteur contre les faits de harcèlement.
Pour apparaître au sein d’un groupe-classe, les comportements altruistes doivent être
valorisés et modélisés par les adultes au sein de l’établissement. Les activités visant à
discuter des valeurs partagées par la communauté d’élèves, à mettre en lumière les
comportements d’entraide qui apparaissent dans la classe, ou à modéliser les
comportements altruistes possibles dans différentes situations où autrui se trouve en
souffrance jouent un rôle fondamental dans la prévention du harcèlement.
Présentation du kit
Le kit prend appui sur les grands principes d’un apprentissage efficace des CPS, il propose
ainsi :
une progression structurée, tout en laissant la liberté à chaque professeur de
l’adapter au contexte d’enseignement et aux besoins des élèves ;
des activités expérientielles, qui permettent de construire des apprentissages sur
la base d’expériences ou d’observations ;
un apprentissage explicite, qui permet aux élèves d’identifier clairement les
objectifs et méthodes d’apprentissage.
Ces fiches, déclinées pour chaque cycle, sont composées de trois grandes parties :
un apport théorique, qui apporte aux professeurs les apports scientifiques
indispensables à la conception et la mise en œuvre des activités ;
une activité scénarisée sous la forme d’une fiche de préparation synthétique ;
une fiche de ressources à imprimer pour la mise en œuvre de la séance.
Évaluation de l’expérimentation
L’expérimentation de cours d’empathie vise à améliorer les conditions de vie et
d’apprentissage à l’école. Cette expérimentation doit faire l’objet d’une évaluation
adaptée à ses finalités. Un protocole simple d’évaluation sera proposé par le ministère de
l’Éducation nationale et de la jeunesse.
Principes généraux
L’acquisition des CPS chez les élèves est d’autant plus efficace que les conditions de mise
en œuvre de cet enseignement reposent sur des postures et des gestes professionnels
cohérents aux objectifs d’apprentissages visés. En ce sens, il est essentiel que les séances
prennent appui sur les principes pédagogiques suivants :
Points de vigilance
Les élèves sont inégaux dans leur maîtrise des compétences psychosociales. Par
conséquent, il est essentiel de les accompagner dans l’apprentissage de ces
compétences en portant une attention particulière aux difficultés que cela peut
représenter pour les élèves présentant des vulnérabilités. Certains peuvent par
exemple être insécurisés, voire dans l’impossibilité de fermer les yeux, lors d’une
activité de groupe. Ils peuvent adopter des comportements inappropriés pour éviter
de le faire.
L’équilibre est à trouver entre les encourager à participer aux activités et respecter
l’intimité ainsi que les limites des élèves avec bienveillance. En cas de doute, il est
préférable de ne pas forcer et un échange bienveillant, hors du regard du groupe,
pourra permettre d’identifier les freins après la séance.
Les objectifs de chaque séance sont détaillés sur la fiche descriptive, ils constituent un
guide pour l’enseignant. Chaque séance s’attache à développer une compétence
psychosociale de manière explicite, le professeur est alors invité à centrer toute l’activité
sur celle-ci afin de favoriser son appropriation.
Les règles de cette charte (se limiter à trois ou quatre règles simples) peuvent être définies
lors de la première séance avec les élèves. Elles peuvent se présenter ainsi :
« On se respecte/J’ai le droit d’être respecté » ;
« On s’écoute » ;
« Tous les avis sont acceptés/J’ai le droit d’avoir un avis différent » ;
« J’ai le droit de simplement observer/Joker ».
À la fin de chaque séance, un temps de retour sur l’activité est toujours proposé afin
d’inviter les élèves à tirer des apprentissages de leur expérience et de verbaliser ce qui a
été appris. Par son questionnement, l’enseignant oriente cette réflexion et valorise les
éléments positifs à renforcer en fonction de l’âge des élèves.
Éclairage scientifique
S’autoévaluer renvoie à la compétence de pouvoir porter un jugement sur soi-même (sur
ses comportements, ses performances, ses compétences, ses qualités et celles qui seraient
à développer…). Ce regard se construit au cours de notre expérience passée et de nos
interactions avec les autres. Il est souvent biaisé négativement.
1- prendre conscience
de ses qualités et de ses forces personnelles c’est-à-dire des aspects positifs
de sa personnalité en lien avec sa façon de penser, de ressentir et de se
comporter ;
de ses compétences, de ses ressources et de ses forces ;
de l’ensemble des habiletés et savoir-faire intervenant dans différents
domaines de sa vie ;
1- l’amélioration de l’estime de soi : en portant plus fréquemment notre attention sur nos
qualités et nos compétences, nous pouvons développer nos représentations positives de
soi, embellir notre image de soi et développer une estime de soi plus positive. En
reconnaissant ce qui fonctionne bien, nous avons davantage confiance en nous, en nos
ressources et en nos capacités d’être et d’agir, ce qui accroît notre sentiment d’auto-
efficacité (c’est-à-dire notre croyance en notre capacité à réussir une tâche) et notre
pouvoir d’agir.
3- l’amélioration de nos relations aux autres : notre relation aux autres est largement
dépendante de notre relation à soi. Ainsi, en reconnaissant nos propres qualités et nos
compétences, nous devenons capables de les percevoir davantage chez les autres ; en
développant une relation accueillante et positive avec soi-même, notre relation aux autres
devient plus ouverte et plus apaisée.
Ils développent leurs ressources et adoptent plus facilement des attitudes positives envers
les autres, ce qui permet d’améliorer le climat scolaire et favorise la prévention du
harcèlement.
Niveau : cycle 1.
Objectif : apprendre à identifier ce dont on est fier pour renforcer l’estime de soi.
Durée : 15 minutes (cette activité est répétée tous les jours d’une semaine afin de
permettre à tous les élèves de s’exprimer).
Prérequis : la séance s’effectue en fin de matinée, afin de permettre aux élèves d’avoir
pratiqué plusieurs activités différentes.
Au début de la semaine, l’enseignant explique que les élèves devront lui montrer une
activité difficile mais qu’ils ont réussi à réaliser et dont ils sont fiers. L'enseignant leur
annonce qu’il les prendra en photo en train de la faire. Pour les élèves qui ne se
manifestent pas spontanément, l’enseignant pourra les aider à identifier une activité. À la
fin de la semaine, tous les élèves devront avoir été pris en photo et avoir pris la parole.
2- Mise en activité
Étape 2 : avec le groupe, faire le bilan des principaux mots utilisés par les élèves pour
exprimer ce qu’ils ont ressenti quand ils ont parlé de ce qui les rend fiers.
Étape 3 : les photos des élèves sont collées sur une affiche avec le titre : « Je suis fier
quand… ».
Modalités de différenciation
Pour les plus grands : proposer de rédiger une phrase sous chaque photo, l'enfant
dicte à l'adulte.
Proposer des activités adaptées aux points forts de chacun pour favoriser la réussite
les élèves les plus fragiles.
Pour trouver des idées d’activités, partir de personnages de livres pour enfants et de
choses qu’ils savent bien faire pour initier la réflexion des élèves (courtes vidéos ou
images, Simon Superlapin (de Stéphanie Blake) ou Tchoupi (de Thierry Courtin),
l’album Petit doux n’a pas peur de Marie Wabbes/Léo de José Aruegos/Je peux le faire
de Stéphanie Couturier par exemple.
Niveau : cycle 1.
Modalités : travail de groupe, les élèves sont disposés en cercle, l’enseignant peut aider à
reformuler les propos des élèves. (Pour aller plus loin : travail à deux puis travail collectif).
Prérequis : l’enseignant doit s’assurer que les actions motrices soient réalisables
(adaptation de la tâche aux ressources des élèves) afin qu’elles n’entravent pas la
coopération.
Matériel : du gros matériel, pas trop lourd, mais qui nécessite au moins deux enfants pour
le déplacer (bancs, tapis, blocs…).
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait lors de la précédente
séance.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Consigne 2 : demander aux élèves qui pourrait aider et les laisser ensuite s’organiser à
plusieurs pour déplacer les objets et mettre en place un parcours de leur choix.
Consigne 4 : (à partir de la moyenne section) demander aux élèves s’ils ont déjà à
d’autres occasions réussi à faire quelque chose à plusieurs, en s’aidant mutuellement.
Éventuellement donner des exemples en lien avec la vie de la classe (construire une
tour avec des cubes, faire un puzzle, avancer avec un vélo en se faisant aider, réaliser
un dessin ou une peinture à plusieurs...). Insister sur le ressenti agréable quand on
réussit quelque chose à plusieurs.
3- Bilan de l’activité
Demander aux élèves ce que leur a apporté l’activité et s’ils ont ressenti la même
chose à d’autres moments de la journée.
Prendre conscience de l’importance de mettre en avant les moments de la journée
où on fait preuve de solidarité, d’entraide, de collaboration pour avoir une bonne
estime de soi et s’en servir pour mieux réussir.
Les élèves se mettent par groupe de 2. Ils choisissent une situation solidaire qu’ils
ont vécue, en tant qu’acteur ou bénéficiaire (ex. : faire une tour de cubes ensemble,
ranger le coin peinture, ramasser les manteaux qui traînent...). Ils préparent un
mime de cette situation. L’enseignant guide les élèves en circulant de groupe en
groupe.
Un groupe d’élèves volontaires présente son mime à l’ensemble de la classe.
Remercier les élèves pour leur prestation.
Afin de définir ce qu’est une expérience solidaire, s’appuyer sur un album jeunesse (par
exemple À trois on a moins froid de Elsa Devernois et Michel Gay – deux amis ont froid, ils
collaborent pour finalement trouver une solution : solliciter l’aide d’un troisième ami. Cet
album permet de travailler les notions de collaboration, d’entraide mais également la
capacité à demander de l’aide).
Niveaux : cycles 2 et 3.
Objectif : apprendre à identifier ses qualités pour renforcer son estime de soi.
Durée : 45 minutes.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Consigne 1 : « Coloriez dans le tableau au moins trois qualités que vous pensez avoir.
(Vous pouvez en ajouter dans les cases vides). Puis discutez avec votre camarade des
cases que vous avez chacun coloriées. Identifiez-vous chez l’autre d’autres qualités ?
Votre camarade peut alors colorier sur votre feuille d’autres cases ».
Consigne 2 : « Rédigez chacun des phrases avec une ou plusieurs de vos qualités sur
votre cahier en expliquant pourquoi ».
Il s’agit d’une phase individuelle mais quelques exemples peuvent être donnés au
groupe classe, par exemple : « Je suis créative, j’aime beaucoup dessiner et faire du
bricolage », « je suis généreux, je partage souvent mes jouets avec mon frère ou ma
sœur », etc.
Puis, lors d’un échange collectif, les élèves qui le souhaitent sont invités à s’exprimer
sur certaines qualités qui leur semblent importantes.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Un travail sur le vocabulaire pourra être mené (mots déjà connus et mots nouveaux) ou en
orthographe pour mettre les adjectifs au masculin ou au féminin.
Patiente Attentionnée
Niveaux : cycles 2 et 3.
Objectif : apprendre à identifier ses forces pour renforcer sa confiance en soi et les
mobiliser au service du groupe.
Durée : étape 1 (30 minutes) : expérimentation sur une durée définie allant d’une semaine
à une période ; étape 2 (30 minutes) : post expérimentation.
Prérequis : pour l’enseignant, lire la fiche sur le concept de forces/pour les élèves,
compréhension du vocabulaire associé.
Matériel : un jeu de cartes des forces (préalablement construit) - un espace commun dans
la classe pour noter les forces de chacun (modalités variées : tableau, arbre, fleur…).
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Consigne phase 1 : à l’aide du jeu de cartes, chercher une, deux ou trois forces par
élève : « ce sont des choses que vous arrivez bien à faire, naturellement, sans
vraiment faire d’effort et que vous aimez faire ».
Consigne phase 3 : ceux qui le souhaitent peuvent lire leurs forces et expliquer quand
ils les utilisent, en complétant la phrase « J’ai la force … quand … ».
Ex. : J’ai la force « générosité » quand je partage mon goûter. »
Consigne phase 5 : pendant la semaine qui suit, lors des activités de la classe, écrire
les forces qui ont été utilisées.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Proposer aux élèves les plus rapides d’ajouter des cartes « forces ».
Donner les forces sous forme d’étiquettes à coller.
Proposer un nombre restreint de forces.
Offrir une force aux autres élèves de la classe lorsque l’on voit qu’il l’utilise pendant
une activité sans en avoir conscience. Pour cela, un élève demande la parole et
explique pourquoi il pense que l’autre élève possède cette nouvelle force et qu’il
veut la lui offrir. Elle peut être ajoutée sur l’affiche des forces de la classe.
Courage Sincérité
Persévérance Enthousiasme
Engagement dans
Sens de la justice
une équipe
Gentillesse Générosité
Empathie Indulgence
Capacité à
maîtriser ses Émerveillement
émotions
Espoir et
Humour
optimisme
Éclairage scientifique
Une émotion est un état affectif interne qui joue un rôle essentiel dans la satisfaction des
besoins psychologiques et se déclenche en réponse à un événement (qu’il soit interne ou
externe).
Les émotions se manifestent selon deux aspects :
un aspect interne qui correspond à toutes les manifestations qui apparaissent à
l’intérieur de soi (ressenti global, sensations corporelles, manifestations physiologiques),
un aspect externe visible par les autres (expressions du visage, changement de posture,
gestes réflexes).
Les émotions modifient nos pensées, notre mémoire, notre perception et nous mettent en
action afin de satisfaire nos besoins psychologiques. D’intensité plus ou moins forte, elles sont
déclenchées par des événements externes (environnement) ou internes (pensées) en réponse
à des besoins psychologiques plus ou moins satisfaits. Ainsi, les émotions perçues comme
désagréables signalent des besoins plutôt non satisfaits alors que les émotions perçues comme
agréables nous indiquent que certains besoins sont plutôt satisfaits.
On peut les classer en sept émotions de base : joie, amour, peur, colère, tristesse, dégoût,
surprise2. Ces dernières se déclinent ensuite en émotions secondaires en fonction de leur
valence (agréable ou désagréable) et de leur intensité (plus ou moins forte) permettant
d’apporter des nuances (cf. tableau des 49 émotions dans la partie ressources).
Toutes les émotions sont donc utiles et nécessaires puisqu’elles nous transmettent des
informations essentielles sur nos besoins.
2
Dans les classifications habituelles des émotions de base, on trouve six émotions. Dans son
référentiel, Santé publique France a fait le choix d’ajouter une septième émotion pour qu’il y ait au
moins deux émotions positives. En effet, l’amour est souvent plutôt considéré comme une émotion
complexe, donc plus difficile à reconnaître ou exprimer uniquement avec l’expression faciale
comparativement à la peur ou la tristesse.
que les émotions ont un impact important sur les capacités d’apprentissage et en
particulier la mémorisation ;
que les comportements sont largement dépendants des émotions et des besoins
psychologiques (satisfaits ou non satisfaits).
Niveau : cycle 1.
Durée : 30 minutes.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Il est possible de se focaliser, dans un premier temps, sur une seule émotion.
Étape 1 : demander aux élèves de trouver dans un album l’image d’un personnage
qui est content ou joyeux.
Étape 2 : regrouper les élèves, montrer les images choisies, faire valider par le groupe
et demander quels sont les indices sur l’image qui montrent que le personnage est
content.
Conserver la trace de ces manifestations de la joie (exemples : sourire, sautillements,
mouvements de bras, etc.)
Consigne phase 3 : recommencer la même activité avec la peur puis avec la colère.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Utiliser les cartes des émotions à imprimer au lieu de chercher dans des albums.
Selon le niveau de classe, proposer de trois à six émotions (peur, joie, colère, dégoût,
amour, tristesse, surprise).
Pour les grandes sections ou les élèves les plus à l’aise à l’oral, poser des questions
supplémentaires :
Des activités complémentaires peuvent prolonger ce qui a été appris en fonction de l’âge
des élèves :
- Quelle est l’émotion (ou les émotions) qui est vécue à cet instant ?
- Qu’est ce qui a déclenché cette émotion ?
- Qui ressent ou pourrait ressentir la même émotion ? Une autre émotion dans
cette situation ?
Niveau : cycle 1.
Durée : 30 minutes.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves les émotions apprises lors de la séance
précédente.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Étape 1 : lors d’une séance d’atelier, prendre un petit groupe dans le coin
regroupement. Présenter chaque carte émotion au groupe, lire le nom de l’émotion
et demander aux élèves de dessiner le visage d’un personnage qui ressent cette
émotion.
Étape 2 : chacun leur tour, les élèves tirent une carte avec une émotion et doivent la
mimer pour la faire reconnaître par les autres élèves.
Faire verbaliser les signes qui permettent d’identifier l’émotion concernée.
3- Bilan de l’activité
Pour les élèves de petite section, le dessin des personnages de la phase 1 peut se faire par
l’enseignant, selon les indications des élèves (exemple : « on fait des grands yeux, une
bouche qui crie … ».
Selon le niveau de classe, proposer de trois à sept émotions (peur, joie, colère, dégoût,
amour, tristesse, surprise).
JOIE AMOUR
PEUR DEGOÛT
TRISTESSE COLÈRE
SURPRISE
Niveaux : cycles 2 et 3.
Durée : 30 minutes.
Matériel : des grandes étiquettes vierges ou des post-it, des cartes à compléter avec le
nom des émotions de base.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Étape 1 : demander aux élèves individuellement de lister toutes les émotions qu’ils
connaissent. Puis leur demander de venir les coller au tableau en mettant à côté
celles qui se ressemblent afin de parvenir à un classement autour des sept émotions
de base : joie, amour, peur, colère, tristesse, dégoût, surprise.
Si certaines émotions ne viennent pas spontanément, donner des exemples pour les
faire émerger. Exemple pour le dégoût : c’est ce qu’on peut ressentir quand on
touche quelque chose de gluant et de sale.
Étape 2 : expliquer aux élèves le principe du mime des émotions et les mettre par
groupe de quatre.
En position debout :
- un élève mime une des 7 émotions de base sans dire laquelle ;
- les autres devinent l’émotion mimée ;
- ils échangent sur les signes qui leur ont permis de reconnaître l’émotion et
complètent une carte avec les critères de reconnaissance.
Chaque élève du groupe mime à tour de rôle une émotion de son choix.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
PEUR JOIE
_______________________________ _______________________________
_______________________________ _______________________________
_______________________________ _______________________________
COLÈRE TRISTESSE
_______________________________ _______________________________
_______________________________ _______________________________
_______________________________ _______________________________
AMOUR DEGOÛT
_______________________________ _______________________________
_______________________________ _______________________________
_______________________________ _______________________________
SURPRISE
_______________________________
_______________________________
_______________________________
Niveaux : cycles 2 et 3.
Durée : 30 minutes.
Prérequis : connaître les sept émotions de base : joie, amour, peur, colère, tristesse,
dégoût, surprise.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été appris précédemment sur les
émotions. Faire lire les étiquettes des 49 émotions et expliquer le vocabulaire
nouveau.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Étape 1 : demander à chaque groupe de classer les cartes présentant les 7 émotions
de base. Disposer les 7 cartes émotions de base (joie, amour, peur, colère, tristesse,
dégoût, surprise) puis placer les cartes émotions secondaires sur le tas de l’émotion
de base correspondante.
- Faire un tas avec les cartes présentant des émotions proches de la peur ;
- Recommencer avec les cartes présentant des émotions proches de la joie, l’amour,
la colère, la tristesse, le dégoût, la surprise.
Des échanges peuvent permettre aux élèves de partager les indices qui leur ont
permis de réaliser ces tas.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Selon le niveau des élèves, un nombre plus ou moins important de cartes peut être utilisé.
trouver des exemples de situations qui peuvent déclencher l’une ou l’autre des 49
émotions.
Après une pratique formelle de l’activité, pour favoriser le transfert, il est possible de se
questionner, de façon informelle, lorsqu’une activité en classe déclenche des émotions
chez des élèves :
Quelle est la famille d’émotion qui est vécue à cet instant ? Joie, amour, peur,
colère, tristesse, dégoût, surprise ;
Quelle est son intensité ? Trouver le mot, parmi les 7 émotions de cette famille qui
convient le mieux pour décrire le ressenti éprouvé ;
Ce ressenti est-il agréable ? désagréable ?
Qu’est ce qui a déclenché cette émotion ?
Qui ressent ou pourrait ressentir la même émotion, une autre émotion, dans cette
situation ?
7 familles Intensité
Valence (7 émotions
de base) Extrêmement
Très faible Faible Assez faible Moyenne Forte Très forte
forte
Amoureux
+ AMOUR Doux Tendre Affectueux
En amour
Passionné En adoration En vénération
INCOMMODÉ AMER
Éclairage scientifique
Communiquer de façon empathique représente l’aptitude à percevoir et comprendre le
vécu de l’autre (ses émotions, son point de vue, ses besoins…) et à savoir le mettre en mots
de façon ajustée (Définition de Santé publique France). La communication implique, a
minima, une personne écoutée et une personne écoutante.
1. La personne écoutante porte toute son attention sur l’expérience interne vécue par
la personne écoutée (cognitions, émotions, sensations, impressions…), en la
différenciant bien de sa propre expérience.
2. La personne écoutante perçoit et comprend l’expérience interne vécue par la
personne écoutée.
Ces deux étapes concernent la capacité à écouter de façon empathique
(compréhension empathique et écoute silencieuse).
3. La personne écoutante met en mots, le plus fidèlement possible, sa compréhension
de l’expérience interne vécue par la personne écoutée en posant la question : « Est-
ce que tu veux dire que... ? ». Cette reformulation peut être centrée sur les besoins,
l’émotion, l’essentiel de l’expérience vécue.
Cette étape concerne la capacité à parler de façon empathique (reformulation
empathique et écoute active).
Élève écoutant et élève écouté construisent une relation positive et sereine, limitant les
conflits.
Niveau : cycle 1.
Durée : 30 minutes.
Modalités : travail en groupe pour la première séance (si l’activité est répétée plusieurs fois,
on peut augmenter la taille du groupe jusqu’à la classe entière).
Matériel : un bâton de parole (symbolisé par tout objet que les élèves peuvent se passer
facilement).
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment sur les
émotions notamment.
Placer les élèves en cercle.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves : apprendre à mieux se connaître (soi
et les autres), apprendre à partager son expérience, apprendre à écouter l’autre.
2- Mise en activité
Étape 1 : l’enseignant se place dans le cercle avec les élèves. Expliquer qu’on ne parle
que lorsqu’on a le bâton de parole, chacun son tour, sans se couper la parole.
Chacun est libre de parler ou de dire « je passe », s’il ne souhaite pas parler. Il est
interdit de se moquer.
Proposer trois phrases à compléter : « Aujourd’hui, j’ai été content quand/parce
que… » ou « J’ai été triste quand/parce que … » ou « J’ai été énervé quand/parce
que… ».
Chacun raconte son histoire sans réagir aux paroles de l’autre. De manière
importante, on demandera aux élèves dans leurs histoires de ne jamais désigner un
ou une coupable éventuel(le). On dira par exemple : « quelqu’un m’a poussé... », « un
garçon ou une fille... ».
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Réaliser l’activité avec des groupes de taille plus ou moins importante ou faire des
groupes de petits parleurs pour favoriser la prise de parole de tous.
L’enseignant peut participer en proposant aussi des réponses si les prises de parole
sont difficiles au début.
Remarques
Il est possible de ritualiser cette activité chaque semaine pour pouvoir vérifier si les
situations associées aux émotions désagréables ont évolué au cours du temps.
Lorsque les élèves sont assez grands et qu’on a développé cette compétence
collective dans le groupe classe, on peut demander au groupe classe de chercher des
solutions pour aider l’élève qui a ressenti une émotion désagréable. On pourra
revenir sur le cas de l’élève lors d’un cercle ultérieur pour voir si cette situation a été
résolue.
Histoires d’émotions
Niveau : cycle 1.
Durée : 20 minutes.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment lors du
cercle de parole (apprendre à bien écouter) et lors des séances sur les émotions
(rappeler le nom des émotions).
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves : comprendre les émotions des autres.
2- Mise en activité
Étape 1 : Dire aux élèves qu’on va leur lire des petites histoires et qu’ils devront dire
comment se sentent les personnages.
Lire une première histoire courte. Demander comment se sent le personnage. Utiliser
si besoin les cartes des émotions.
3- Bilan de l’activité
Établir l’importance de bien écouter pour comprendre les émotions des autres.
Terminer par : « Qu’avez-vous appris aujourd’hui au travers de cette activité ? »
Modalités de différenciation
Pour les élèves de grande section, proposer aux élèves de raconter leur propre
histoire puis demander aux autres comment ils se sentiraient s’ils étaient cet élève.
Ensuite, demander à l’élève comment lui s’est senti.
Histoires à raconter
Paolo téléphone à Nicolas et lui dit : « Je suis tout seul à la maison, je ne sais pas où est
maman et j’entends un bruit bizarre. »
Niveaux : cycles 2 et 3.
Durée : 45 minutes.
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment,
notamment sur les émotions.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Étape 3 : Demander aux élèves d’identifier les éléments qui leur ont permis de
pratiquer une écoute active. Réponses attendues : celui qui écoute peut exprimer
son attention de différentes manières (faire préciser des exemples par les élèves pour
que cela soit concret) :
- par la manière dont la personne regarde,
- par des gestes, des mimiques, par son attitude corporelle,
- à travers une reformulation,
- à travers des questions.
Noter les idées au tableau et souligner les éléments clés de l’écoute empathique.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Pour les élèves qui n’ont pas d’idées, proposer des idées de situations (ex. : raconter
son dernier anniversaire, raconter un souvenir de chute…).
Pour les élèves de cycle 3, la première étape peut être précédée par une phase de
rédaction à l’écrit de deux situations par élève.
Niveaux : cycle 2 et 3.
Durée : de 20 à 45 minutes
Matériel : un bâton de parole (ou tout autre objet ayant cette fonction) ; le jeu de cartes
avec les situations et les cartes « coup de cœur ».
Rappeler ou faire rappeler par les élèves ce qui a été fait précédemment.
Présenter les objectifs de l’activité aux élèves.
2- Mise en activité
Le cercle de parole est une méthode de communication en groupe. Il s’agit d’un temps de
parole collectif encadré où chacun est libre de raconter une expérience personnelle en lien
avec un thème de la vie courante. Pendant ce temps d’échange, chacun apprend à s’exprimer
personnellement à l’aide de message commençant par « je » et à écouter l’autre de façon
empathique. Le cercle de parole n’est pas un moment de discussion, de décision ou de
résolution de problème ; c’est un temps de partage d’expérience de personne à personne.
La posture de l’enseignant
Pour animer un cercle de parole, l’intervenant s’appuie en premier lieu sur une
communication efficace, positive et empathique.
Dans un cercle de parole, l’enseignant participe en tant que personne. Il ne commente pas la
parole de l’élève, en revanche, il le reprend si des propos blessants sont formulés.
Dans un cercle de parole, la parole est personnelle mais n’est pas thérapeutique : le rôle de
l’enseignant n’est pas de réconforter les élèves. Si une inquiétude émerge, il peut proposer à
l’élève de le voir après la séance et prendre appui sur les personnels ressources (psychologue,
infirmier, médecin ou assistant de service social de l’éducation nationale) selon l’organisation
prévue dans le protocole de santé mentale de l’école.
Étape 2 : proposer à un élève de choisir une carte avec une situation et d’y répondre
en parlant de son expérience et de ce qu’il ressent. Les autres élèves volontaires
peuvent y répondre également. Quand tous les élèves qui le souhaitent se sont
exprimés, l’élève qui avait tiré la carte en premier donne une carte « coup de cœur »
à celui dont la réponse l’a le plus touché.
3- Bilan de l’activité
Modalités de différenciation
Le cercle peut se pratiquer en classe entière, ou en petit groupe avec les élèves plus
timides.
Cartes situations
Une expérience où
Une activité que Une chose qui est
j’ai découvert Une situation qui
j’adore faire avec difficile à faire
quelque chose de me stresse
mes ami(e)s pour moi
nouveau
Comment je me
Une situation qui Le souvenir d’un Une chose que j’ai
suis réconcilié(e)
me rend heureux jour où quelqu’un faite et dont je suis
avec quelqu’un
(heureuse) m’a aidé(e) fier (fière)
après une dispute
Avant toute étude du nom empathie, il convient d’avoir réalisé les séances du kit relatives
aux émotions ou à la communication empathique. Une courte vidéo peut également être
projetée aux élèves les plus jeunes (cycles 1 et 2) afin de les sensibiliser à ce qu’est une
émotion.
À titre d’exemple, il peut être fait usage de la vidéo « Les émotions » (03:13 min.) tirée de la
série « Les émotions du P’tit cube » (© Réseau Canopé).
https://lesfondamentaux.reseau-canope.fr/video/enseignement-moral-et-
civique/respecter-autrui/les-emotions-de-ptit-cube/les-emotions
Le mot empathie peut être introduit avec les élèves mais doit être accompagné d’énoncés
simples qui vont permettre à la classe d’en percevoir le sens. À titre d’exemples, on peut
proposer, en fonction du cycle concerné, les formulations suivantes qui peuvent être
suivies, après un premier énoncé fourni par le maître, de dictées à l’adulte permettant de
vérifier que le sens est acquis.
Cycles 1 et 2
Cycle 2
Cycle 3
Une fois que le sens est stabilisé, on introduit, dans un second temps, pour consolider les
apprentissages, des exemples de situations dans des énoncés simples produits par les
élèves.
Zoé n’est pas intervenue quand son meilleur ami a été accusé à sa place d’avoir cassé la
vitre de la classe.