Hydrosphère
Hydrosphère
Hydrosphère
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Le niveau des océans, et donc leur surface, varient en relation avec la tectonique des
plaques (volume total des dorsales océaniques) et les variations climatiques, qui jouent en
particulier sur le volume d’eau immobilisé dans les glaces des inlandsis (les grandes
calottes glaciaires sur les continents ; seuls deux existent actuellement, Groenland et
Antarctique).
L’hydrosphère océanique est traitée dans les fiches concernant l’océanographie.
2
Le diagramme de
Hjulström : comportement
des particules en fonction
de leur taille et de la
vitesse du courant (voir
son utilisation dans la fiche
« Origine des roches
sédimentaires »)
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III- L’hydrosphère, une enveloppe fluide en mouvement
A-Sur les continents, une circulation liée au cycle de l’eau et aux propriétés de
l’eau
L’eau peut changer d’état. En particulier, grâce à l’énergie solaire, elle peut
s’évaporer et charger l’atmosphère. Cette évaporation, qui peut se produire sur toute
interface air/eau (atmosphère/hydrosphère), est particulièrement importante au niveau des
océans (à cause de leur surface) et dans les régions chaudes. Les végétaux terrestres
participent de façon très importante au retour de l’eau dans l’atmosphère, les feuilles
constituant une immense surface d’échanges : c’est l’évapotranspiration.
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B- Dans les océans les courants océaniques
Les océans sont parcourus par des courants qui trouvent leur origine dans les
interactions avec l’atmosphère, et dans les variations de densité des eaux (les eaux plus
froides et plus salées sont plus denses et tendent à couler…). Ces aspects seront détaillés
dans les fiches sur les océans.
B- Hydrosphère et atmosphère
– hydrosphère et atmosphère sont impliquées ensemble dans le cycle de l’eau en
relation avec les changements d’état de l’eau. Les processus et phénomènes
atmosphériques influent sur la dispersion de l’eau et la forme, la fréquence, l’abondance des
précipitations, sur les climats et les saisons avec des conséquences sur la géosphère, en
particulier au niveau des formes d’altération et de l’érosion.
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- les circulations océaniques et atmosphériques sont couplées : les circulations
océaniques sont conditionnées en partie par les mouvements atmosphériques, de façon
continue ou catastrophique (comme dans les ouragans). Inversement, ces circulations de
l’hydrosphère ont-elles-même des conséquences sur des phénomènes météorologiques
(phénomène El Nino).
- Nous avons donc vu que l’Homme agit sur la répartition et la composition de l’hydrosphère
Or la quantité d’eau disponible pour la consommation humaine est globalement
limitée, et localement très variable. Des actions incontrôlées peuvent conduire à des
dommages irréversibles à l’échelle de temps de la vie humaine : désertifications, eaux
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impropres à la consommation ou à la vie. Ces dommages pourraient être contournés par des
processus d’adaptation de la biosphère, mais ils demandent beaucoup plus de temps et sont
aléatoires.
Toute activité humaine doit donc être suivie avec des études d’impact sur les
caractéristiques des différents systèmes de la Terre (hydrosphère, atmosphère, géosphère
et biosphère), et les conséquences environnementales envisagées doivent être modulées
dans le cadre d’un développement durable (« sustenable »).
Il apparaît donc que le système Hydrosphère est totalement imbriqué avec les autres
systèmes terrestres. Toute modification de l’un entraine des variations dans les
autres, et donc dans l’environnement humain. L’Homme lui-même est un acteur dans
ces processus, et peut être responsable de problèmes environnementaux. Il s’agit
donc d’identifier ces problèmes et de proposer des solutions. Cette démarche passe
par une bonne compréhension des systèmes terrestres : dans cette partie, nous
étudierons plus particulièrement l’hydrosphère et surtout les océans, en raison de leur
volume majoritaire dans l’hydrosphère et des liens prédominants avec l’Homme.
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Eaux courantes
et géomorphologie continentale
L’hydrosphère et les systèmes de la Terre Cours
Les nuages, entrainés par les mouvements atmosphériques, déversent sur les continents des
précipitations sous forme de pluie ou de neige, en quantité variable dans le temps et dans l’espace.
Que deviennent ces précipitations à la surface des continents et quelles sont les conséquences de
leur circulation sur la morphologie des continents ?
Æ Une partie ruisselle : l’eau coule en abondance en surface, et ce d’autant plus et d’autant plus vite
que le couvert végétal n’est pas continu ou absent, que la pente est forte, que la pluie est violente,
que le sol est imperméable (argiles) et/ou déjà saturé en eau (l’eau ne peut plus s’infiltrer dans les
pores pleins). Dans ce dernier cas, au lieu de former des rigoles, l’eau forme une nappe continue en
surface (sheet-flood) dans les régions chaudes subdésertiques, entrainant des particules fines et
laissant sur place les gros cailloux.
Les eaux de ruissellement sont appelées les
« eaux sauvages », leur action dépend moins
de la pluviosité annuelle moyenne que de la
quantité d’eau précipitée dans un minimum de
temps : les pluies d’orages exceptionnels sont
les plus catastrophiques à l’origine
d’inondations, et les eaux de ruissellement
sont l’agent le plus actif de l’érosion des
continents : elles sont la source principale de
la charge solide des cours d’eau.
Le ruissellement a donc des conséquences sur
le paysage qui dépendent de la géologie :
Ravines et relief de « bad-lands » : terres noires dans Lapiez dans le massif de la Chartreuse (Isère)
les marnes près de Digne (Alpes de Haute Provence) © Ian McKenzie
Cheminée de fée à Cotteuge Chaos granitiques à Uchon Dyke (secteur de Los Antiguos, Argentine)
(Puy-de-Dôme) © B. Tiphine (Saône-et-Loire) © B. Beauvière
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Æ une partie s’évapore à partir des surfaces d’eau libre ou des feuilles des végétaux
(évapotranspiration), retournant ainsi à l’atmosphère dans le cycle de l’eau.
En moyenne, en France, on estime à 60% l’évapotranspiration, 16 % le ruissellement et 24%
l’infiltration.
Bilan : Précipitations = Ruissellement + Infiltration + (Evaporation + Evapotranspiration)
Une partie des eaux courantes peut s’accumuler dans des dépressions basses, donnant les eaux
plus ou moins stagnantes des lacs, étangs, mares, mais une grande partie continue son écoulement,
les eaux collectées se regroupent en cours d’eau de plus en plus importants.
B - Des eaux courantes au cours d’eau : le bassin versant alimente le cours d’eau
Les limites du bassin versant dépendent du point où l’on se place sur le cours d’un fleuve. Ici le bassin versant
en vert est inclus dans le bassin versant en rouge, correspondant au fleuve à son embouchure. © CPIE des
Causses méridionaux
3
¾ Les torrents sont des cours d’eau rapides en pays montagneux, au sens strict, ils sont
temporaires, mais le terme est parfois étendu à des cours d’eau permanents. On distingue 3
parties :
© EduTerre / IFE
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II – Les eaux courantes s’organisent en réseaux hydrographiques
L’organisation des réseaux de cours d’eau fait l’objet de l’hydrographie.
Réseau hydrographique de la
Cèze, un affluent du Rhône
(Lozère et Gard) © A.B.Cèze
Par contre, dans les régions plus arides, les réseaux peuvent être désorganisés (vallées
sèches, oblitérées par des dunes) ou anarchiques (les eaux confluent, diffluent, s’unissent à d’autres
et se séparent à nouveau, en Afrique par exemple).
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Le débouché des fleuves en mer :
Une rivière qui débouche en mer, quelle que soit sa taille, s’appelle un fleuve. La morphologie
de l’embouchure est variable : dans un delta (comme celui du Rhône), c’est l’apport en alluvions du
fleuve qui domine, et c’est l’ensemble de l’embouchure du fleuve qui prograde vers le large ; dans un
estuaire (Loire, Seine), c’est l’influence de la mer ou de l’océan qui domine, les marées se font sentir
loin vers l’intérieur, la charge sédimentaire est fine (les sédiments grossiers se sont déposés en
amont), et le contact avec l’eau salée fait floculer les argiles : la sédimentation est vaseuse. Dans les
rias ou abers (fleuves bretons), d’anciennes vallées aériennes lors des périodes de bas niveau marin
sont aujourd’hui envahies par la mer. Dans les fjords norvégiens, la vallée, profonde, a été creusée
par un glacier.
De gauche à droite : le delta du Nil a progradé dans la Méditerranée (sa forme évoque la lettre grecque
Δ) ; l’estuaire de la Seine avec son bouchon vaseux (vue Google Earth) ; l’aber Wrac’h en Bretagne.
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Ces différents lits sont distincts pour la Loire, dernier grand « fleuve sauvage » d’Europe, mais
confondus pour la Seine. L’Homme peut tenter de régulariser le cours d’eau, et diminuer les effets
des crues en construisant des levées (Loire) ou des barrages (barrage d’Assouan sur le Nil). Il
modifie alors la sédimentation et ses conséquences.
Moselle
Meurthe
Meuse Avant la capture
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C- Profil d’équilibre et terrasses
Par le jeu de l’érosion et de la sédimentation, le profil longitudinal d’une rivière tend vers un
profil d’équilibre concave vers le haut, qui tangente vers le bas le niveau de base (niveau de la mer
pour un fleuve). Quand le profil est atteint, l’érosion cesse. Si un aménagement écarte la rivière de
son profil d’équilibre, l’érosion – et/ou la sédimentation – reprennent. Si le niveau de base s’abaisse
(baisse du niveau marin par accumulation de glace dans les inlandsis lors d’une période froide),
l’érosion reprend dans la partie basse. Si, au contraire, le niveau de base s’élève (période plus
chaude avec fonte des inlandsis), la rivière dépose des alluvions dans sa partie basse.
Une terrasse apparaît quand une rivière s’encaisse dans ses propres alluvions (phase
érosive) avant de se remettre à déposer des alluvions : la surface de l’ancien lit majeur est alors
suspendue au dessus du cours d’eau. Si le phénomène se reproduit plusieurs fois, on a des
terrasses :
- étagées si les couches d’alluvions sont dégagées les unes des autres (érosion importante)
- emboitées si l’entaille d’érosion où se dépose la terrasse t+1 reste contenue dans la terrasse t.
Dans la partie aval des rivières, il est possible de corréler l’altitude des terrasses avec les variations
du niveau de base, c'est-à-dire du niveau marin : les terrasses sont eustatiques.
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D- Les méandres
Ce sont les sinuosités des cours d’eau qui s’installent en particulier dans les zones du cours
d’eau à faible pente, et donc plutôt vers la zone aval. Dans les plaines alluviales, ils s’incrustent à
peine, et peuvent divaguer en abandonnant d’anciens méandres.
Si la région où serpentent des méandres se soulève ou que le niveau de la mer s’abaisse, les
méandres s’encaissent sur place. La rivière sape la rive concave qui devient abrupte et alluvionne sur
la rive convexe qui est en pente douce (c’est le cas de la Seine en aval de Paris). Cette différence de
comportement s’explique par la différence de vitesse du courant (cf courbe d’Hjulström) : il est plus
rapide sur la rive concave, qu’il érode, que sur la rive convexe, ou l’eau lâche sa charge solide.
Bien que les rivières ne contiennent que 0,0001% des réserves d’eau de la planète, elles sont
donc un élément fondamental de la compréhension de la géomorphologie des continents et de leur
évolution : elles participent à l’érosion des reliefs, mais sont aussi génératrices de reliefs en créant
des dénivelés relatifs (cf Canyon du Colorado).
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Quelques éléments d’hydrodynamique
des cours d’eau
L’hydrosphère et les systèmes de la Terre Cours
Q= V / t
Ce débit est variable (voir plus loin), mais dépend de la surface du bassin versant (SB,
en km2) qui est une constante. Pour comparer des fleuves aux bassins versants de superficies
différentes, on divise le débit par la surface du bassin pour obtenir le débit spécifique,
exprimé par exemple en m3.s-1.km-2 :
Qsp = Q / SB
Si, dans cette formule du débit spécifique, on exprime le rapport volume / surface sous
la forme d’une hauteur, on obtient la lame d’eau écoulée ou écoulement (Ec), exprimée par
exemple en mm/an. Il s’agit en fait de la même grandeur, on se contente de changer d’unités et
de point de vue.
La lame d’eau écoulée est également nommée pluie efficace : elle correspond à la part
des précipitations qui atteint effectivement le cours d’eau. On peut donc la comparer à la lame
d’eau précipitée, notée P, et elle aussi exprimée en mm. La différence correspond à l’eau
perdue par évapotranspiration (ETR), et éventuellement à l’eau qui recharge les nappes
souterraines (ΔR), si l’on n’est pas à l’équilibre. On a donc le bilan hydrologique :
P = Ec + ETR + ΔR
1
Si on néglige le terme de la recharge des nappes ΔR, on voit que l’on peut estimer
l’évapotranspiration dans le bassin versant, en faisant simplement la différence de la lame
d’eau précipitée et de la lame d’eau écoulée, P – Ec. L’évapotranspiration est en effet un
phénomène très difficile à mesurer directement.
Le Faouët
Le Faouët
La lame d’eau écoulée correspond à l’eau qui ruisselle en surface jusqu’à la rivière, et à
celle qui s’est infiltrée et chemine sous la surface pour finir par rejoindre également la rivière.
Dans les bassins versants où la majorité de l’eau ruisselle au lieu de s’infiltrer, la lame d’eau
écoulée donne une valeur supérieure au ruissellement. Cette méthode d’estimation indirecte
est intéressante car le ruissellement est très difficile à évaluer directement ; or il est le principal
agent responsable de l’érosion mécanique des versants, fournissant la quasi-totalité des
matières en suspension exportées par les grands fleuves du monde vers les océans.
2
Les crues sont dues par exemple à des précipitations particulièrement abondantes,
mais pas forcément sous forme d’averses, ou bien à la fonte des neiges ou des glaces.
Comment le débit d’un cours d’eau évolue-t-il après de fortes pluies sur son bassin
versant ? La crue n’est bien sûr pas immédiate, il faut le temps que l’eau chemine : une partie
de l’eau précipitée ruisselle rapidement jusqu’à la rivière, et provoque une augmentation
précoce du débit. Dans un bassin versant aux surfaces largement bétonnées et asphaltées, où
le ruissellement prédomine, c’est donc peu après l’orage que l’on enregistre un maximum du
débit, sous la forme d’un pic de grande amplitude mais de faible durée. Le débit maximum
atteint est le débit de pointe, et le délai qui le sépare du maximum de pluviométrie est le
temps de réponse. Dans un bassin versant plus naturel, au contraire, le temps de réponse est
plus long : le débit de pointe, moins élevé, peut être enregistré plusieurs jours après l’orage,
lorsque l’eau infiltrée, accumulée par les terrains qui agissent comme des éponges, chemine
lentement sous la surface jusqu’à la rivière. La durée de la crue sera plus importante, mais son
intensité plus faible. La taille du bassin versant influe également : plus sa superficie est
importante, plus le temps de réponse est en général important.
3
C- Le débit liquide est en relation avec la vitesse du courant
On voit que la vitesse v du courant (en m.s-1) est liée au débit Q (volume par unité de temps,
en m3.s-1) par la relation :
v=Q/S
2
avec S la section (en m ), comme plus haut.
Si la section est constante (par exemple, si le cours d’eau s’écoule dans une
canalisation), quand le débit augmente, la vitesse augmente aussi. En période de crue, par
définition, le niveau de l’eau s’élève (la rivière sort de son lit), mais cela augmente
généralement peu la section ; par conséquent, la vitesse augmente avec le débit.
Par ailleurs, le long d’un cours d’eau, la section varie. Si la section diminue
(rétrécissement de la vallée), le débit restant à peu près constant, la vitesse du courant
augmente, et la pression diminue (effet Venturi) ; cette chute de pression provoque le départ
de gaz, lequel peut provoquer, par implosion, l’arrachement de roches aux parois (phénomène
de cavitation). Au contraire, quand la vallée s’élargit, la vitesse diminue. La vitesse du courant
est aussi tributaire de la pente du lit
Enfin, la vitesse n’est pas la même sur toute la section du cours d’eau : sur le fond et
les parois (frottements), la vitesse est minimale, elle est maximale sous la surface. De plus, au
niveau des méandres, la vitesse est inégale entre les deux berges : le long de la rive concave
la vitesse est maximale.
4
par la variation de débit : en temps de crue, le débit augmente et la concentration diminue. La
raison est que l’eau des précipitations rejoint plus vite la rivière en période de crue
(ruissellement prépondérant, sur des sols déjà saturés), et a donc moins de temps pour
dissoudre les minéraux des roches exposées.
Les conditions saisonnières conduisent aussi à des variations : baisse de la solubilité
l’hiver avec les basses températures.
Les cours d’eau représentent donc une voie de circulation, non seulement de l’eau, mais
aussi des particules qu’elle porte. Au niveau mondial, le transport solide serait
largement supérieur (3,5 fois plus important) au transport sous forme soluble. La charge
solide varie beaucoup géographiquement. La comparaison des grands fleuves
mondiaux montre le contrôle par le climat, le relief et la nature des roches : le maximum
de transport est observé dans les zones équatoriales, élevées (proximité de l’Himalaya),
ou encore à bassin versant dans les loess, très facilement érodables (Fleuve jaune en
Chine).
Les activités humaines, en particulier la
construction de barrages qui provoquent
une diminution du débit et de la charge
transportée, modifient considérablement le
transport des particules.
5
Altimétrie, bathymétrie
On a représenté ci-dessous en beige la répartition des altitudes et des profondeurs
(opposé de l’altitude) à la surface de la Terre (l’altimétrie ou hypsométrie est la mesure de
l’altitude, et la bathymétrie est la mesure de la profondeur). La courbe violette est une courbe
cumulative : pour chaque altitude/profondeur, elle indique la proportion de la surface terrestre
qui se trouve au-dessus : par exemple, à l’altitude 0, on lit sur l’axe des abscisses 28 %, ce qui
signifie que 28 % de la surface de la Terre est au-dessus de l’altitude 0, ou, en d’autres termes,
que les océans recouvrent 72 % de la surface de la Terre. On voit que la répartition des
altitudes/profondeurs (en beige) montre deux pics, à +300 m et -4 800 m : ceci traduit le fait
qu’il y a deux types de croûte sur Terre : la croûte continentale et la croûte océanique.
Le volcanisme n’est pas un phénomène restreint aux limites entre plaques tectoniques.
A l’intérieur de celles-ci, que ce soit sur le plancher océanique ou la croûte continentale, on
connaît des volcans qui sont la manifestation en surface de la présence d’un point chaud dans
le manteau. Ce dernier, situé soit au niveau de la discontinuité de Gutenberg, soit à la frontière
entre le manteau inférieur et le manteau supérieur, est à l’origine d’un panache ascendant de
matière chaude qui, par décompression, donne lieu à une fusion partielle : le magma peut
traverser ensuite la croûte pour donner lieu à un volcanisme basaltique. Le point chaud
occasionne un bombement à la surface à cause de l’étalement du panache.
Comme un point chaud est fixe dans le manteau, alors que les plaques dérivent, le
point de la plaque atteint par un panache change au cours du temps. Un volcan qui était
précédemment alimenté par le point chaud s’éteint, tandis qu’un autre volcan actif se forme à
côté. En milieu océanique, à mesure que la lithosphère vieillit, elle refroidit et devient plus
dense : elle s’enfonce donc progressivement, et avec elle, le volcan éteint. Une fois passé sous
l’eau, il se forme autour de lui des récifs coralliens, qui sont ensuite seuls à émerger (atoll),
jusqu’à ce que leur croissance ne puisse plus compenser l’enfoncement (subsidence) du
volcan devenu sous-marin (guyot).
Avec le mouvement continuel de la plaque au-dessus du point chaud, comme une tôle
qui défile au-dessus d’un chalumeau, il se forme ainsi une chaîne de volcans éteints, terminée
par des volcans en activité (à l’aplomb de la position actuelle du point chaud par rapport à la
plaque), comme celle qui va de la chaîne de l’Empereur (les plus anciens volcans datant de 80
millions d’années) à Hawaï.
La courbe ci-dessus a été établie en 1977 par l’étude de différents bassins sédimentaires
sur l’ensemble du globe. Elle montre les variations du niveau eustatique sur l’ensemble des
temps fossilifères (Phanérozoïque). Elle a été très discutée et plusieurs autres courbes ont été
publiées depuis, qui s’accordent rarement. On peut toutefois en présenter les grandes lignes.
La courbe en pointillés représente les variations eustatiques à très longue période
(centaine de millions d’années), « lissée » des variations de plus courte période. On pense que
ces variations reflètent les cycles de regroupement-dislocation des continents (cycles de
Wilson) : on a ainsi un minimum eustatique au Trias, à l’époque où les continents étaient
Les glaces flottantes, qu’il s’agisse d’icebergs (formés de glace d’eau douce
et issus de l’écoulement des glaciers polaires vers l’océan) ou de banquise
(issue de la congélation superficielle d’eau de mer), sont maintenues à la
surface par la poussée d’Archimède. Or celle-ci est égale au poids du
volume d’eau déplacé (c’est-à-dire du volume immergé de l’iceberg
remplacé par de l’eau liquide), mais aussi, par équilibre des forces, au poids
total de l’iceberg. Il en résulte que le volume d’eau liquide correspondant à
la masse de l’iceberg entier est égal au volume immergé de celui-là. Si
l’iceberg fond, l’eau résultante remplira donc exactement le volume
immergé auparavant occupé par la glace, et il n’y aura pas d’augmentation
du niveau marin de ce fait-là.
La pression P à la surface d’un corps est le rapport entre la force F qui s’exerce
perpendiculairement à cette surface et la surface S en question.
P=F/S
L’unité pour une force est le Newton (N), et la surface est mesurée en m2. L’unité de
pression est le pascal (1 Pa = 1 N/m²). On utilise aussi le bar (1 bar = 105 Pa).
Dans un gaz, la pression est due aux molécules qui arrivent sur la surface. Elle est
donnée par la loi des gaz parfaits :
PV = nRT
Avec V le volume de gaz considéré, n la quantité de matière (en moles) qu’il contient, T
la température et R la constante des gaz parfaits (R = 8,31 J.K-1.mol-1). Au niveau de la mer, la
pression vaut environ 1,013 bar.
Eléments chimiques Forme sous laquelle ils sont Concentration dans l’eau de mer
présents dans l’eau de mer (en mg par kg d’eau de mer)
Cl (chlore) Cl- 19
+
Na (sodium) Na 10,5
2+
Mg (magnésium) Mg 1,3
S (souffre) SO42- (sulfate) 0,9
2+
Ca (calcium) Ca 0,4
K (potassium) K+ 0,38
Les 6 éléments les plus abondants dans l’eau de mer. Ne retenez que l’ordre d’abondance !
Exercice 1 (épreuve 2010) : On sait que la salinité de la Méditerranée est toujours plus élevée que
celle de l’océan Atlantique. Trouvez la relation correcte entre évaporation (E), précipitations (P) et
écoulement fluvial (R) pour la Méditerranée :
A) E>P+R
B) E<P+R
C) P>E+R
D) R>E+P
Correction exercice 1 : Les apports d’eau douce sont représentés par P et R ; mais l’évaporation E
doit être plus élevée, puisque la salinité de la Méditerranée est supérieure à celle de l’Atlantique
(l’équilibre étant rétabli par l’influx d’eau atlantique plus douce) : on a donc A) E > P + R.
La température de surface des océans varie en fonction de la latitude, donc de l’insolation : elle
va de 30 °C dans les eaux équatoriales à -1,9 °C dans les régions polaires (juste au dessus de la
température de congélation de l’eau de mer) :
Les océans formant une couche mince à l’échelle du globe, les variations de la température sont
plus importantes dans la direction verticale que dans la direction horizontale, comme on peut en juger
d’après les schémas suivants :
La turbulence due au vent et aux vagues mélange l’eau sur une épaisseur variant de quelques
dizaines à quelques centaines de mètres : la température de l’eau y est sensiblement égale à celle de la
surface, c’est la couche de mélange. La température décroît ensuite assez vite jusqu’à une profondeur
d’environ un kilomètre : c’est la thermocline. En-dessous de la thermocline, l’on trouve la couche
profonde, où la température est pratiquement homogène et froide (ne dépassant pas quelques degrés
Celsius). En-dessous de la couche de mélange, les échanges d’eau dans la direction verticale sont
limités. En effet, comme la densité augmente généralement avec la profondeur, toute parcelle d’eau qui
descend, par exemple, est ramenée à sa position initiale par la poussée d’Archimède, et il n’y a donc
pas de mouvement de convection.
Préparation française aux Olympiades internationales de géosciences
Du fait de la grande capacité thermique et,
surtout, de la grande masse des océans, la température
de l’eau varie en général très peu au cours de l’année.
L’amplitude des variations saisonnières peut tout de
même atteindre 10 °C aux latitudes moyennes (mais
avec un retard d’environ deux mois par rapport aux
variations de l’insolation), sur la couche de mélange
et la partie supérieure de la thermocline
(« thermocline saisonnière » sur le schéma).
A la fin de l’été, aux moyennes latitudes, la
couche de mélange est très mince (jusqu’à 20 mètres)
car les vents ont été faibles pendant une longue
période et les eaux sont « stratifiées » (les eaux très
chaudes et peu denses de surface ne se mélangent pas
facilement avec les eaux sous-jacentes, plus denses).
En hiver, les vents sont violents et la chaleur des eaux
superficielles a été perdue : la couche de mélange est
plus épaisse, jusqu’à 200 mètres.
Densité
L’eau pure, en se refroidissant, atteint un maximum de densité 1 vers 4 °C (avec une
masse volumique de 103 kg/m3), et gèle à 0 °C. Une masse d’eau douce, en se refroidissant en
surface, va donc atteindre sa densité maximale avant d’atteindre son point de congélation.
Diagramme température-salinité. La ligne rouge indique le maximum de densité tandis que la bleue marque la
température de congélation (en-dessous de cette ligne, l’eau liquide est donc instable). Les courbes mauves du
diagramme température-salinité ci-dessous joignent les points d’égale densité. Avec une salinité de 35 ‰, l’eau
de mer gèle à -1,91°C, avant d’atteindre sa densité maximale, contrairement à l’eau pure.
Le comportement de l’eau salée est différent. La présence de sel dans l’eau a plusieurs
effets (voir le diagramme température-salinité ci-dessus) : à température égale, elle
augmente la masse volumique de l’eau. Elle abaisse la température de congélation (c’est pour
1
On rappelle que la densité d d’un corps est un nombre sans unité correspondant au rapport de la masse
volumique de ce corps sur la masse volumique maximale de l’eau pure (1000 kg/m3) : d = ρ / ρeau = ρ /1000.
Vitesse du son
La vitesse du son dans l’eau est de 1,5 km/s. Le SONAR exploite la réflexion des ondes
sonores pour déterminer la distance des obstacles sur la trajectoire d’un sous-marin. La
tomographie sous-marine, également basée sur un couple émetteur-récepteur, exploite la
variation de la vitesse du son avec la température, la pression et la salinité pour étudier l’eau
océanique, de manière analogue à la façon dont la sismologie étudie la structure de la Terre.
Exercice 1 (épreuve 2010) : Les océans peuvent absorber une grande quantité d’énergie solaire
sans augmentation significative de la température de l’eau. C’est principalement parce que :
A) le volume des eaux océaniques est énorme ;
B) la chaleur latente de vaporisation de l’eau est relativement faible ;
C) la surface des océans ne reflète pas la chaleur ;
D) la chaleur spécifique de l’eau de mer est relativement importante ;
E) l’eau de mer contient une grande quantité de sel.
2
Cette « glace de mer » constitue la banquise. Il ne faut pas la confondre avec les icebergs, constitués de glace
d’eau douce : les icebergs sont les fragments des glaciers des inlandsis du Groenland ou de l’Antarctique,
alimentés par les chutes de neige, qui s’écoulent dans la mer.
La lumière reçue par les océans est atténuée en profondeur en quelques dizaines de
mètres. L’absorption par l’eau est plus forte pour les grandes longueurs d’onde, et moindre
pour le bleu, d’où la couleur bleue qui domine en profondeur. Elle est renforcée par la
diffusion par les particules en suspension, qui est plus forte pour les courtes longueurs d’onde.
Si les sels ont peu d’impact sur la couleur de la mer, il en va autrement pour les
substances organiques. Une forte activité biologique, comme près des côtes, se traduit par une
verdeur de l’eau (à cause de la chlorophylle des microalgues et des bactéries
photosynthétiques). La carte suivante montre en fausses couleur la concentration en
chlorophylle de la Méditerranée (les couleurs vives (notamment le rouge) correspondent aux
plus grandes valeurs) :
Globalement, les flux d’eau (indiqués en milliers de km3 par an dans le schéma ci-
dessous) sont équilibrés, de sorte qu’en première approximation, la quantité d’eau de chaque
réservoir reste constante. Par exemple, le fait qu’il y ait davantage d’évaporation que de
précipitation au niveau des océans est compensé par l’apport des rivières (dont le quart par le
seul fleuve Amazone !). Les océans renferment plus de 96 % de l’eau sur Terre ; les
glaciers/neiges permanentes et les eaux souterraines en représentent chacun près de 2 %.
Bien que tous les océans (Atlantique, Pacifique, Indien, Arctique, Antarctique) soient en
communication les uns avec les autres, on peut faire le bilan des flux pour des océans
individuels, comme dans le tableau ci-dessous :
Correction exercice 1 : Certes, les eaux atlantiques sont plus froides ; mais les eaux
méditerranéennes sont nettement plus salées, et c’est cette différence qui l’emporte : les eaux
méditerranéennes sont plus denses, donc plus profondes. En outre, le bilan hydrologique déficitaire
de la Méditerranée suppose un influx d’eau atlantique. Le schéma correct est donc D.
1) Recherchez si la masse d’eau ECPI résulte du mélange des seules masses d’eau EAI et ENAP, ou
s’il y a contribution de l’Eau Antarctique de Fond (EAF) : T = 0,2 °C, S = 34,7 ‰.
2) Calculez les proportions des différentes masses d’eau dans le mélange.
Correction sur la page suivante
Dans les océans Arctiques et Antarctique, les eaux de surface sont à la température de
congélation. Lors de la formation de la banquise, l’eau restée liquide s’enrichit en sel, et peut
se refroidir un peu plus, car la température de congélation s’abaisse. Il se produit donc des
eaux suffisamment denses (car froides et salées) pour s’enfoncer en profondeur. Les masses
d’eau ainsi créées alimentent les couches profondes des océans et circulent au fond de tous les
océans pendant plusieurs siècles. Elles peuvent remonter à la faveur d’upwellings (dans
l’océan Indien et le Pacifique), pour rejoindre des courants de surface qui bouclent le cycle.
Ainsi, les eaux profondes de l’Atlantique sont jeunes, tandis que les eaux profondes du
Pacifique sont plus les plus anciennes. Avant d’arriver dans le Pacifique, elles ont voyagé au fond
des océans depuis l’Atlantique à la vitesse de 5 à 10 cm/s
Cette circulation, parfois comparée à un « tapis roulant », est qualifiée de circulation
thermohaline (puisque ses moteurs sont les variations de température et de salinité).
qui est finalement comme la deuxième loi de Newton, avec Fcentrifuge et FCoriolis comme
des forces supplémentaires. Détaillons brièvement ce que sont ces forces dans le cas du
référentiel terrestre :
La force de Coriolis
C’est une force perpendiculaire à la fois à l’axe de rotation et à v. Son intensité est
2m.Ω.v.sinβ avec Ω = 7,3 . 10-5 rad/s la vitesse angulaire de la Terre et β l’angle entre v et l’axe
de rotation. Le sens de la force est donné par la « règle du tire-bouchon » : c’est le sens dans
lequel avance un tire-bouchon, si on le fait tourner dans le sens du vecteur v vers l’axe de rotation
(orienté vers le nord).
Si on s’intéresse à des mouvements parallèles à la surface de la Terre, la force de Coriolis
sera donc vers la droite (par rapport au vecteur-vitesse) dans l’hémisphère nord et vers la gauche
dans l’hémisphère sud. La force de Coriolis est négligeable vers l’équateur, et augmente en
importance aux grandes latitudes.
La force centrifuge
C’est une force perpendiculaire à l’axe de rotation et dirigée vers l’extérieur, suivant une
droite qui relie l’axe de rotation à la position du mobile. Son intensité est mΩ² RTcosλ, avec RT≈
6400 km le rayon de la Terre et λ la latitude. La force centrifuge occasionne ainsi une petite
correction à la force de pesanteur.
Les vents ne font pas que provoquer des mouvements horizontaux des eaux.
Considérons par exemple, comme sur le schéma, une côte située sur la gauche des vents
dominants dans l’hémisphère nord (ou à droite dans l’hémisphère sud). Le transport d’Ekman
des eaux superficielles se fera de la côte vers la mer. Cette eau doit donc être remplacée par
des eaux remontées des profondeurs. Il en résulte un courant ascendant appelé upwelling. Un
courant descendant (observé si le vent souffle dans le sens contraire) est lui appelé
downwelling.
En haute mer, on peut également rencontrer des courants verticaux, cette fois induits par
des courants atmosphériques géostrophiques. En effet, comme le montre le schéma, un vent
cyclonique provoque des courants de surface qui divergent à partir du centre, causant un creux
dans la surface de l’océan, ce qui doit être compensé par un upwelling. Au contraire, un vent
anticyclonique entraine une convergence des eaux de surface vers le centre, donc une bosse,
et un downwelling. Vous verrez dans la fiche « Courants de surface » que la surpression ou la
dépression ainsi créée entraîne dans un second temps des courants qui s’organisent autour
d’elle.
Figure : Effet des courants atmosphériques sur l’océan. Le schéma est dessiné pour l’hémisphère nord, mais la
correspondance cyclone-upwelling et anticyclone-downwelling est aussi valable pour l’hémisphère sud.
Nous avons vu (fiche « Upwelling et downwellings ») que le vent pouvait provoquer des
creux et des bosses à la surface des océans. Cette surface peut également être affectée par les
variations de la densité de l’eau en fonction de la température et de la salinité. Par exemple, le
niveau de la Méditerranée, dont l’eau est très salée et donc assez dense, est inférieur d’un
mètre à celui de l’Atlantique.
On appelle topographie dynamique l’écart de la surface des océans par rapport au
géoïde, typiquement de l’ordre de quelques mètres (il ne faut pas confondre la topographie
dynamique avec les irrégularités que peut présenter le géoïde lui-même). Elle est mesurée au
moyen d’ondes radar envoyées par des satellites et réfléchies par la surface, les satellites,
captant de nouveau le signal, déduisant la distance de la durée de l’aller-retour.
Cette topographie dynamique donne ainsi lieu, dans les océans, à des surpressions là où
se trouvent les bosses et des dépressions là où se trouvent les creux, d’où des gradients de
pression dans l’eau. A cause de la force de Coriolis, de manière analogue aux vents
cycloniques et anticycloniques, les courants océaniques ne s’écoulent pas des bosses vers les
creux, comme on pourrait s’y attendre, mais forment des tourbillons à grande échelle, ou
gyres, autour de ces creux et de ces bosses. Voici un exemple schématique de gyre autour
d’une « bosse » créant une surpression dans l’hémisphère nord (par ex. gyre nord-atlantique) :
L’écoulement des eaux n’est pas forcément régulier. Dans les zones de convergence
entre courants, de variations brusques de l’altimétrie sous-marine, etc., l’écoulement peut
devenir désordonné : on parle alors de turbulence. Il peut notamment se former des
tourbillons d’une taille typique de l’ordre d’une centaine de kilomètres, et dont la durée de vie
se compte en semaines : ce sont les tourbillons de mésoéchelle.
Le Gulf stream
Exercice 2 (épreuve 2010) : Récemment, on a découvert que les débris flottants sont concentrés
dans des zones spécifiques des océans. Ces zones sont situées dans les gyres océaniques (voir
carte ci-dessus). On estime que les déchets en plastique vont rester concentrés dans ces zones
pendant plusieurs centaines d’années avant d’être dégradés photochimiquement. L’un de ces gyres
héberge une « île de déchets » qui fait deux fois la surface du Texas.
La figure de gauche ci-dessous représente un gyre. Où trouve-t-on ce type de gyre ? A) dans
l’hémisphère nord ; B) dans l’hémisphère sud.
Eau de surface
1000 m
Eau profonde
Correction (épreuve 2010) : Ce gyre est dans l’hémisphère sud. En effet, c’est une zone de
convergence (car les déchets s’y concentrent), donc un downwelling, et donc un courant
anticyclonique, et on voit qu’il tourne dans le sens trigonométrique. Voici la coupe complétée :
Correction (épreuve 2009) : Sur le profil de température, on voit que la température des eaux de
surface est plus élevé pour X que pour Y. X correspond au site A et Y au site B, car le courant du
Pérou, avec ses eaux des hautes latitudes, refroidit le Pacifique est-équatorial (qui est également
le lieux de remontées d’eaux profondes
et froides au niveau des upwellings
côtiers), tandis que les eaux chaudes
équatoriales sont poussées par les
alizés (courants chauds sud et nord-
équatoriaux) vers le Pacifique ouest-
équatorial. On le voit sur la figure
montrant la température de surface sur
le globe de la fiche « Température de
l’eau », figure que nous reproduisons ci-
dessous :
Notez que comme le profil de
température est moyenné sur le long
terme, il n’y a pas ici à tenir compte de
El Nino.
On appelle, par convention, vagues les oscillations formées sur place par un vent local
et houle celles qui ont été créées dans un champ de vent distant puis se sont déplacées sur
plusieurs centaines, voire milliers de kilomètres, et qui peuvent donc creuser une mer en
l’absence de vent fort. Arrivée sur la côte, une vague déferle parce que la crête tend à avancer
plus vite que le creux.
La hauteur des vagues est fonction de la vitesse du vent. Par exemple, un vent d’une
vingtaine de km/h donnera lieu à des hauteurs de vague de l’ordre du mètre (mer « agitée ») ;
pour des vents de plus de 60 km/h, les vagues peuvent dépasser 10 m (mer « grosse »).
Un tsunami est une houle provoquée par un séisme sous-marin, une éruption
volcanique sous-marine ou un glissement de terrain. Ondes dont la longueur
d’onde dépasse la centaine de kilomètres, elles se déplacent à 700 km/h loin
des côtes. A l’approches de celles-ci, leur vitesse diminue, mais leur
amplitude augmente dans des proportions dramatiques jusqu’à atteindre
parfois une vingtaine de mètres. Le tsunami du 26 décembre 2004, dans
l’Océan Indien, causé par un séisme à Sumatra, a fait plus de 200 000 morts.
Commençons par quelques définitions générales sur les ondes : la longueur d’onde
(notée λ) est la distance séparant deux crêtes successives d’une onde. La période (notée T) est
le temps qui s’écoule entre les passages de deux crêtes successives en un point donné (c’est
aussi la période du mouvement d’oscillation d’une particule d’eau). Par définition, la vitesse c
d’une onde est ainsi :
c=λ/T
Pour la houle, la longueur d’onde se compte généralement en centaines de mètres et la
période en dizaines de secondes. Pour les vagues, la longueur d’onde est de l’ordre du mètre
et la période de quelques secondes.
Concernant la vitesse, la formule diffère suivant que la longueur d’onde est plus grande,
ou plus petite que la profondeur H de l’eau :
Correction : Avant tout, il faut déterminer la distance entre les points A et B. Cet arc de cercle est
situé sur un parallèle à 15,25° de latitude nord. La circonférence de ce parallèle est égale à 2π R
cos(15,25°) = 38 603,9 km. La distance l entre A et B, qui vaut 18° de longitude, se décompose en
une distance l1 (16° de longitude à une bathymétrie de 5000 m) et une distance l2 (2° de longitude
à une bathymétrie de 2000 mètres). On a :
l1 = 38 603,9 x 16/360 = 1715,7 km
l2 = 38 603,9 x 2/360 = 214,5 km
On sait ensuite que, pour les tsunamis de période suffisamment longue, typiquement une dizaine
de minutes, soit la plupart des tsunamis d'origine tectoniques, la longueur d’onde (plus de 100 km)
est plus grande que la profondeur d’eau h, et dès lors, la vitesse v de déplacement d'un tsunami
est donnée par : v = √(gh). Le tsunami se déplace donc d’abord à la vitesse v1 = √ (10 x 5000) =
223,6 m/s puis à la vitesse v2 = √ (10 x 2000) = 141,4 m/s
Le temps de déplacement est donc égal à l1 / v1 + l2 / v2 = 7673 + 1517 = 9190 secondes = 2
heures 33 minutes et 10 secondes. L’heure d’arrivée du tsunami sera donc 4h 23 mn 10 s
du matin.
La force exercée par la Lune sur la Terre en O occasionne une légère accélération qui
fait que le référentiel géocentrique n’est pas galiléen. Cette accélération est insensible dans le
référentiel géocentrique, tout comme l’accélération vers la Terre d’une station orbitale l’est
pour les astronautes en apesanteur. On peut donc soustraire, en tout point dans le référentiel
géocentrique, une force opposée à la force d’attraction de la Lune en O (vecteurs en vert sur la
figure).
Au centre de la Terre, cette force fictive centrifuge compense donc exactement la force
gravitationnelle de la Lune. Mais ce n’est pas le cas ailleurs, car la force gravitationnelle
exercée par la Lune en un point (vecteurs en rouge sur la figure) varie de façon inversement
proportionnelle au carré de la distance de la Lune à ce point. La somme vectorielle de la force
gravitationnelle de la Lune et de la force fictive est donc non nulle. Elle est nommée force
génératrice des marées (vecteurs en noir sur la figure). Son intensité est maximale aux points
Z et N (où la Lune est au zénith et au nadir, respectivement) et vaut, pour une particule de
masse m (en appliquant la loi de la gravitation) :
1
Pour ceux qui se demanderaient comment obtenir la dernière égalité, on a utilisé l’approximation :
f(a+h) ≈ f(a) + f ’(a)h avec f(x) = 1/x² (d’où f’(x) = -2/x3), a = DTL et h = ± RT
1
Vous pouvez le vérifier en faisant l’application numérique de la formule donnée dans la fiche « Forces
génératrices des marées », pour le cas de la Lune, et celui du Soleil, en utilisant la masse et la distance du Soleil.
Il y a donc en principe deux marées par jour : si ces marées sont d’importance
comparable (comme en Europe occidentale), on parle de marée semi-diurne. Si la Lune ne
tournait pas autour de la Terre, les horaires des marées resteraient les mêmes d’un jour à
l’autre, mais comme elle se déplace dans le référentiel géocentrique, les positions des marées
se décalent un peu dans le sens de la rotation, et les horaires des marées se décalent de 50
minutes par jour.
Comme l’orbite de la Lune est inclinée par rapport au plan équatorial, les bourrelets
océaniques peuvent ne pas être symétriques. Comme l’on voit sur la figure, les niveaux des
marées hautes peuvent être très différents, de sorte que, suivant la position géographique, la
plus petite des marées hautes (« petite PM » sur le schéma) peut ne pas vraiment se distinguer
de la marée basse. Dans ce cas (rencontré dans la partie nord de l’Océan Pacifique par
exemple), il n’y a qu’une seule vraie marée haute (« grande PM » sur le schéma) par jour (et
donc une seule marée basse), et on parle de marée diurne. Il existe aussi des marées mixtes,
parfois diurnes, parfois semi-diurnes, comme à Venise.
L’établissement des marées n’est pas instantané, mais a un retard de quelques heures
sur le mouvement apparent de la Lune (dans le référentiel terrestre). Il s’effectue au moyen de
courants de marées, qui se superposent aux autres courants existants. Inférieurs à 4 km/h en
moyenne pour les côtes françaises, ils peuvent atteindre 12 km/h dans les endroits les plus
resserrés de la Manche où l’onde de marée se trouve confinée (voir schéma), voire davantage
en cas de grandes marées.
On appelle flot et jusant les courants marins correspondant aux marées montante et
descendante, respectivement.