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Contrats Et Obligatios

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Chapitre 2 : les contrats et les obligations

I. Les contrats
 Définition
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent, envers une ou
plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
 Les principes fondamentaux
 L’autonomie de la volonté des contractants
Les individus ont la liberté de négocier et d'accepter les termes d'un contrat, mais cette
liberté est restreinte par le respect des règles impératives visant l'intérêt général, établissant
ainsi un ordre public dans la vie juridique, économique et sociale.
 La liberté contractuelle
La liberté contractuelle permet aux individus de choisir de conclure ou non un contrat, de
créer des accords non réglementés par la loi, et de déterminer librement le contenu du
contrat, tout en respectant l'ordre public et les bonnes mœurs. Cependant, cette liberté est
encadrée par les limites fixées par la loi et ne permet pas de déroger aux règles concernant
l'ordre public.
 La forme obligatoire des contrats.
Les conventions légalement formées ont force obligatoire et ne peuvent être révoquées que
par consentement mutuel ou pour des raisons prévues par la loi. Les parties sont tenues
d'exécuter leurs engagements contractuels sous peine de sanctions, et le juge doit respecter
les volontés des parties lorsqu'il intervient dans le litige.
 La bonne foi des contractants.
La bonne foi englobe l'intention louable, l'honnêteté et la loyauté, et doit guider toutes les
étapes du processus contractuel, y compris la négociation, la formation et l'exécution du
contrat, selon la reconnaissance législative de la bonne foi précontractuelle.
 Classification
 En fonction des conditions de validité relatives à la forme du contrat
o Consensuel
Pour qu'un contrat soit valide, aucune formalité n'est requise; seule l'accord mutuel
des parties est nécessaire pour sa formation, comme stipulé dans l'article 1583 du
Code civil, où la vente est considérée comme parfaite dès qu'il y a accord sur l'objet
et le prix.
o Solennel ou formel
Certains contrats, tels que la donation entre vifs et l'hypothèque, doivent être
formalisés par un acte notarié pour être valides.
o Réel
La formation du contrat dépend de l'accord des parties ainsi que de la remise de la
chose au débiteur; par exemple, un contrat de prêt ou de dépôt n'est valide
qu'après cette remise.
 En fonction du contenu du contrat
o Synallagmatique ou Unilatéral
 Synallagmatique
Les parties s'engagent réciproquement, devenant à la fois créancières et
débitrices l'une de l'autre, par exemple, le vendeur doit livrer la chose
vendue et l'acheteur doit payer le prix convenu.
 Unilatéral
Dans la donation, seule une partie, le donateur, s'engage à transférer la
propriété de la chose donnée, sans que le donataire n'assume
d'engagement réciproque.
o A titre onéreux ou à titre
 A titre onéreux
Dans les contrats tels que la vente, le contrat de travail et le prêt à intérêt,
chaque partie reçoit un avantage en échange de celui qu'elle fournit à
l'autre, les rendant ainsi à titre onéreux.
 A titre gratuit
L'une des parties procure à l'autre un avantage sans rien recevoir en
contrepartie (contrat « de bienfaisance »). La donation, le prêt sans intérêt
sont à titre gratuit
o Commutatif ou aléatoire
 Commutatif
Dans un contrat de vente, les parties ont connaissance précise des
obligations qu'elles contractent, incluant la description de la chose vendue
et du prix convenu.
 Aléatoire
Dans certains cas, au moins une partie engage une obligation dépendant
d'un événement aléatoire, comme le paiement d'une rente viagère jusqu'au
décès du créancier ou un gain au loto basé sur le hasard.
 Le rôle joué par la volonté individuelle dans la formation du contrat
o De gré à gré ou d’adhésion
 De gré à gré
Chaque partie s'engage après libre discussion des clauses du contrat.
 d’adhésion
Les clauses du contrat sont imposées par l'une des parties, la plus puissante
économiquement, à l'autre qui ne peut qu'y adhérer ou refuser totalement
o Individuel ou Collectif
 Individuel
Le contrat n'engage que ceux qui ont participé à sa formation.
 Collectif
Le contrat implique des parties initiales et peut s'étendre à des tiers non
directement impliqués. Par exemple, une convention collective entre
employeurs et syndicats s'applique à tous les contrats de travail relevant de
son champ professionnel et géographique.
 En fonction de la durée du contrat
o A exécution instantanée ou à exécution successive
 A exécution instantanée
Les obligations sont exécutées immédiatement. Vente directe au
consommateur
 exécution successive
L'exécution des obligations s'étend sur une certaine durée. Contrat de
travail, contrat de location d'un appartement.
o A durée déterminée ou à durée indéterminée
 A durée déterminée
Dès sa conclusion, le contrat spécifie clairement sa durée et son terme.
 durée indéterminée
Le contrat se poursuit indéfiniment tant qu'il n'est pas rompu par l'une des
parties. Le contrat de travail à durée indéterminée se poursuit indéfiniment,
sauf démission ou licenciement.
 En fonction de l’interprétation du contrat
o Nommé ou innommé
 Nommé
Chaque type de contrat est spécifiquement défini par la loi, simplifiant ainsi
son interprétation. Par exemple, le Code civil régit des contrats tels que la
vente, le louage, le prêt, le mandat et le cautionnement.
 Innommé
Les parties ont la liberté de structurer le contrat selon leur volonté, tant
qu'elles respectent les règles de formation et de validité ainsi que les
dispositions impératives de la loi, notamment l'ordre public et les bonnes
mœurs. L'interprétation du contrat requiert la recherche de l'intention
commune des parties
II. Les conditions de formation et de validité du contrat.
 L’accord des volontés (le consentement)
Le consentement des parties exprime leur volonté libre et éclairée de contracter, mais il peut être
affecté par des vices tels que l'erreur, le dol ou la violence, ce qui rend le contrat annulable selon
l'article 39 du D.O.C.
 L'erreur
L'erreur dans la représentation de la réalité peut conduire à une invalidation du contrat si
elle porte sur des éléments essentiels, comme la qualité substantielle de la chose ou la
personne du cocontractant dans les contrats intuitu personae. Par exemple, engager un
salarié étranger en croyant qu'il est légalement autorisé à travailler constitue une erreur sur
la personne du cocontractant.
 Le dol
Le dol se caractérise par des actes malhonnêtes visant à induire en erreur le cocontractant
et à le pousser à consentir au contrat. Il peut prendre la forme de manœuvres dolosives
telles que la production de faux documents ou la réticence intentionnelle sur des
informations cruciales, ayant une incidence sur la conclusion du contrat. Pour constituer du
dol, ces actes doivent être intentionnels, provenir d'une des parties, et avoir influencé la
conclusion du contrat.
 La violence
La contrainte dans un contrat survient lorsque le contractant est moralement forcé de
consentir, souvent sous la menace d'un préjudice grave et immédiat pour lui-même, ses
proches ou ses biens. Cette contrainte peut se manifester sous forme de violence générale,
incluant des pressions morales ou financières, ou spécifique, où une partie abuse de la
vulnérabilité de l'autre pour obtenir un avantage excessif.
 La capacité
La capacité juridique permet d'être sujet de droits et d'obligations, tandis que l'incapacité est une
exception. Les mineurs non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent exercer pleinement
leurs droits. Les mineurs sont représentés par leurs parents ou un tuteur, tandis que les majeurs
incapables sont assistés par un tuteur ou un curateur.
 L'objet
L'objet de l'obligation contractuelle varie selon son type : pour une obligation de donner, la chose
doit exister, être déterminée ou déterminable, et être dans le commerce ; pour une obligation de
faire ou de ne pas faire, la prestation doit être possible, précisément déterminée dans sa nature et
sa durée, et conforme à la loi.
 La cause
La cause de l'obligation contractuelle est la raison immédiate pour laquelle le débiteur s'engage à
effectuer la prestation convenue, garantissant ainsi la licéité du contrat. Elle est illicite si elle va à
l'encontre de l'ordre public ou des bonnes mœurs, comme une clause de célibat dans un contrat de
travail ou un prêt pour l'achat de contenus pornographiques impliquant des mineurs.
III. La nullité du contrat.
Un contrat qui ne respecte pas les conditions de validité imposées par la loi peut être déclaré nul
selon l'article 306 du DOC, mais cette nullité nécessite une action en justice et un jugement pour
être établie.
 Conditions d’exercice de l’action en nullité

 Effets de la nullité:
Le jugement annulant le contrat a des conséquences identiques, quelle que soit la nullité qu'il met
en œuvre. Le contrat est anéanti :
 L'annulation est rétroactive:
non seulement le contrat disparaît pour l'avenir, mais il est censé n'avoir jamais existé (cela
s’appelle une résolution de contrat).
 La rétroactivité de l'annulation entraîne la restitution des prestations ; cependant, dans les
contrats à exécution successive, l'annulation ne s'applique qu'à l'avenir, étant donné qu'il est
impossible d'effacer rétroactivement les prestations échangées, comme dans les contrats de
bail ou de travail.
IV. L’exécution du contrat:
 La force obligatoire:
Les contrats équivalent à la loi pour les parties impliquées et ne peuvent être annulés sans leur
consentement, sauf pour des motifs légalement autorisés, imposant ainsi leur force obligatoire au
juge qui doit respecter la volonté des parties.
Le contrat, résultant d'un accord mutuel, ne peut être modifié ou résilié sans consentement mutuel,
sauf en cas de motifs légalement autorisés, tels que le licenciement par l'employeur ou la démission
du salarié dans un contrat de travail à durée indéterminée.
Le devoir de bonne foi dans l'exécution du contrat implique à la fois la loyauté, exigeant une
exécution fidèle des engagements pour le débiteur et une abstention de manœuvres nuisibles pour
le créancier, et la coopération, obligeant chaque partie à communiquer les informations pertinentes
pour l'exécution du contrat.
 Effet relatif à l’égard des tiers:
En principe, les tiers ne sont pas directement impliqués dans l'exécution des obligations
contractuelles, mais ils sont tenus de respecter le contrat et ses implications juridiques. Le contrat
est opposable aux tiers et ne doit pas causer de préjudice à ces derniers, qui peuvent engager une
action en justice pour réclamer réparation en cas de dommages.
 Les exceptions à l’effet relatif au contrat:
 la stipulation pour autrui:
La stipulation pour autrui permet à une personne, le stipulant, de demander à une autre
personne, le promettant, d'accorder un avantage à un tiers, le bénéficiaire. Par exemple,
dans un contrat d'assurance, l'assuré peut prévoir que la compagnie d'assurance versera un
capital au conjoint et aux enfants en cas de décès.
 L’action oblique:
qui est une action par laquelle le créancier (tiers au contrat) exerce les droits de son débiteur
à l’encontre d’un des débiteurs (tous deux parties au contrat).
 Les contrats collectifs:
Les conventions collectives sont des contrats négociés et conclus entre plusieurs
parties, mais dont les clauses s'appliquent à un groupe d'individus partageant un
intérêt commun.
V. L’inexécution du contrat:
Le créancier attend du débiteur une exécution conforme à la prestation promise, pouvant être totale,
partielle ou retardée. La question que l’on se pose est de savoir, quels sont les moyens dont dispose le
créancier insatisfait pour sanctionner la défaillance de son débiteur.
 L’exécution forcée :
Le créancier cherche à obtenir une exécution forcée de la part du débiteur, soit par le versement
d'une somme d'argent, soit par la livraison d'une chose, surtout en cas d'obligation de donner. Cette
exécution est soumise à une mise en demeure et à la condition de disproportion manifeste entre les
inconvénients pour le débiteur et les intérêts pour le créancier. En cas de retard, le juge peut
imposer une astreinte au débiteur, une sanction pécuniaire fixée par jour de retard pour garantir
l'exécution de sa décision.
 L’exécution par équivalent du contrat (La responsabilité contractuelle) :
Lorsque le créancier ne peut obtenir l'exécution en nature de la part du débiteur, il peut alors
chercher satisfaction par un équivalent, généralement sous forme de dommages-intérêts, en
sanctionnant la responsabilité contractuelle du débiteur pour l'obligation non exécutée. Cette
responsabilité contractuelle est soumise à plusieurs conditions : l'existence d'un contrat, un
manquement du cocontractant à une obligation, l'existence d'un dommage résultant de cet
inexécution ou retard, et l'existence d'un lien de causalité entre le manquement et le dommage. Le
débiteur peut toutefois être exonéré de sa responsabilité en cas de force majeure, fait d'un tiers ou
fait du créancier. La mise en œuvre de la responsabilité contractuelle se fait généralement par une
mise en demeure du débiteur suivie de l'attribution de dommages-intérêts fixés par le juge. Les
parties peuvent également inclure des clauses dans le contrat telles que des clauses exonératoires,
limitatives ou des clauses pénales pour réguler la responsabilité contractuelle, cependant, le
manquement à une obligation essentielle du contrat peut annuler l'application de ces clauses.
 Exception d’inexécution et résolution des contrats synallagmatiques :
En cas de non-respect des engagements dans un contrat synallagmatique, l'équilibre entre les
prestations des parties est rompu, ce qui peut rendre l'obligation de l'autre partie sans cause. Les
options comprennent la suspension de l'obligation réciproque selon la loi, ou la possibilité pour la
partie lésée de refuser d'exécuter sa propre obligation et de demander la résolution du contrat
devant un tribunal.

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