Rapport Final - CS Sur Le PG - Mai - 2024
Rapport Final - CS Sur Le PG - Mai - 2024
Rapport Final - CS Sur Le PG - Mai - 2024
Mai 2024
ﻣﻠﺨﺺ
170 ﺼﻴﻦ ﺟﺎﻣﻌﻴﻴﻦ ﻭﺧﺒﺮﺍء ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻴﺪﺍﻥ ﻧﺘﺎﺋﺞ ﺩﺭﺍﺳﺔ ّ ﻀﻢ ُﻣﺨﺘُ َ ﻋﺪّﺗﻪُ ﻟﺠﻨﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﺗ
َ ﻳُﻘﺪِّﻡ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﺘﻘﺮﻳﺮ ﺍﻟﺬﻱ ﺃ
ﻭﺍﻟﺘﻲ ﺗﺘﻌﻠﻖ ﺑﺎﻟﺘﻮﺻﻴﻒ ﺍﻟﻔﻴﺰﻳﺎﺋﻲ ﻭﺍﻟﻜﻴﻤﻴﺎﺋﻲ،2023 ﺇﻟﻰ1995 ﻭﺛﻴﻘﺔ ﻧُﺸﺮﺕ ﺧﻼﻝ ﺍﻟﻔﺘﺮﺓ ﺍﻟ ُﻤﻤﺘﺪّﺓ ﻣﻦ
ﺎﻟﺘﺼﺮﻑ ﻭﺑﺘﺜﻤﻴﻦ ﻣﺎﺩّﺓ
ّ ﻭﻛﺬﻟﻚ ﺍﻟﻠﻮﺍﺋﺢ ﻭﺍﻷُﻁﺮ ﺍﻟﻘﺎﻧﻮﻧﻴﺔ ﺍﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ ﺑ،ﺴ ِ ّﻤﻴَ ِﺔ ﺍﻟﺒﻴﺌﻴﺔ ﻟﻠﻔﻮﺳﻔﻮﺟﺒﺲ
ُ ﻭﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ ﻭﺑﺎﻟ
.ﺍﻟﻔﻮﺳﻔﻮﺟﺒﺲ
ﻀﺎ ﻋﻠﻰ ﻗﺎﺋﻤﺔ ﺷﺎﻣﻠﺔ ﻟﻠﻤﺮﺍﺟﻊ ﺍﻟﺒﻴﺒﻠﻴﻮﻏﺮﺍﻓﻴﺔ ﺍﻟ ُﻤﺘﻌﻠّﻘﺔ ﺑﺎﻟﺘﺼﻨﻴﻒ ﺍﻟﻘﺎﻧﻮﻧﻲ ﻟﻤﺎﺩّﺓ ً ﻭﻳﺤﺘﻮﻱ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﺘﻘﺮﻳﺮ ﺃﻳ
ﻄﺮﻗﺎﺕ ُ ﻭﺃﻣﺜﻠﺔ ﻟﺘﺜﻤﻴﻨﻪ ﻓﻲ ﺟﻤﻴﻊ ﺃﻧﺤﺎء ﺍﻟﻌﺎﻟﻢ ﻓﻲ ﻗﻄﺎﻋﺎﺕ ُﻣﺘ َﻌﺪِّﺩﺓ ﻣﺜﻞ ﺍﻹﺳﻤﻨﺖ ﻭﻣﻮﺍﺩ ﺍﻟﺒﻨﺎء ﻭﺍﻟ،ﺍﻟﻔﻮﺳﻔﻮﺟﺒﺲ
.ﻭﺻﻨﺎﻋﺔ ﺍﻷﺳﻤﺪﺓ ﻭﺍﺳﺘﺼﻼﺡ ﺍﻷﺭﺍﺿﻲ ﺍﻟﻤﻠﺤﻴّﺔ
ﻛﻤﺎ ﻳُﻌﺘﺒﺮ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﺘﻘﺮﻳﺮ ﺩﻟﻴﻼً ﻣﺮﺟﻌﻴًﺎ ﻟﻤﺮﺍﺟﻌﺔ ﺗﺼﻨﻴﻒ ﺍﻟﻔﻮﺳﻔﻮﺟﺒﺲ ﺍﻟﺘﻮﻧﺴﻲ ﻛـﻤﻨﺘﺞ ﻳُﻮﻓّﺮ ﻓُﺮﺻﺎ ﻋﺪﻳﺪﺓ
.ﻟﻠﺘﺜﻤﻴـﻦ
Abstract
This report was drafted by a scientific committee made up of academic and professional
experts. It presents the analytical results of 170 documents, published during the period 1995-
2023, and dealing with the physico-chemical, radiological, ecotoxic characterization, as well as
the legal rules and standards for the management of phosphogypsum (PG.)
It is based on a careful synthesis of the literature on classification of PG, and on real examples
of its recovery in various industrial sectors, throughout the world, such as: cement and other
construction materials, highways, fertilizer production, as well as the rehabilitation of saline
soils.
This report should serve as an important reference in the process of updating the classification
of Tunisian phosphogypsum, in order to turn it into a useful ingredient in the waste recovery
process.
Résumé
Page
Remerciements 2
Comité Scientifique 3
Sigles et abréviations 4
Bibliographie 89
Annexes 93
Annexe 1 : Comparaison de la radioactivité de différents PG 94
Annexe 2 : Liste des substances dangereuses éventuelles 97
Annexe 3 : Exposé des motifs du décret n° 2000-2339 du 99
10/10/2000
Annexe 4 : Déclarations de conformité au règlement « REACH » 101
des engrais TSP, SSP et DAP du GCT
Annexe 5 : Exemple de Fiche de Données de Sécurité(FDS) du 104
phosphogypse de l’Afrique du Sud
1
Remerciements
Durant la période juillet 2023 – février 2024, dix réunions coordonnées par
« Pol.i.tech-Gabès » ont été tenues en présentiel et par visioconférence à Gabès, à Gafsa
et à Tunis afin de suivre l’avancement des travaux du Comité Scientifique.
Une telle mission ne pouvait être conçue et atteindre ses objectifs sans le
dévouement des membres du Comité Scientifique et le soutien financier des institutions.
Nous tenons à remercier, par ailleurs, tous les acteurs concernés par la gestion et
la valorisation du PG ayant participé à cette Journée Scientifique pour leur précieuse
contribution à l’enrichissement du débat autour du sujet traité.
2
Comité Scientifique
Les experts universitaires et professionnels, membres du Comité Scientifique sont tous
nommés à titre personnel, et ne représentent pas leurs organismes d’appartenance.
Membres (par ordre alphabétique) :
- Monsieur ABBES Noureddine, Expert en Environnement.
- Monsieur BEN JAMAA Néjib, Professeur en Génie Civil à l’Université de Gabès,
Membre de l’Unité de Recherche « Modélisation Mécanique, Energie et Matériaux ».
- Monsieur BOUAZIZ Jamel, Professeur en Sciences des Matériaux à l’Université de
Sfax, Directeur du Laboratoire de Recherche « Matériaux avancés ».
- Monsieur BOUKCHINA Rachid, Professeur en Génie Rural et Environnement à
l’Université de Gabès, Membre du Laboratoire de Recherche « Érémologie et Lutte
Contre la Désertification » à l’Institut des Régions Arides.
- Monsieur CHBILI Hédi, Directeur Général de l’Environnement et de la Qualité de Vie,
Ministère de l’Environnement, Vice-Président de la Commission Mixte sur le
PhosphoGypse (CMPG).
- Madame CHERIF Najeh, Directrice Générale des Mines, Ministère de l’Industrie, des
Mines et de l’Energie, Présidente de la Commission Mixte sur le PhosphoGypse
(CMPG).
- Monsieur CHEKIR Hassen, Expert en Environnement et Développement Durable.
- Madame DJABLOUN Faiza, Directrice des Conventions, Autorisations et des Contrats,
Ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Membre de la Commission Mixte sur
le PhosphoGypse (CMPG).
- Monsieur ELALOUI Elimame, Professeur en Chimie à l’Université de Gafsa, Directeur
du Laboratoire de Recherche « Applications des Matériaux à l’Environnement, à l’Eau et
à l’Energie ».
- Madame HORCHANI-NAIFER Karima, Professeure en Chimie, Directrice du
Laboratoire de Recherche « Sciences des Matériaux » au Centre National des Recherches
à Borj Cédria.
- Monsieur JEDAY Mohamed-Razak, Professeur en Génie Chimique à l’Université de
Gabès, Membre du Laboratoire de Recherche « Procédés, Energétique, Environnement et
Systèmes Electriques ».
- Monsieur KHOUAJA Tahar, Expert en Environnement, Gestion des Sites Contaminés
et Risques Sanitaires.
- Monsieur KSIBI Hatem, Professeur en Génie Chimique à l’Université de Sfax, Membre
du Laboratoire de Recherche « Applications des Matériaux à l’Environnement, à l’Eau et
à l’Energie ».
- Monsieur TRABELSI Noureddine, Expert en Environnement et Développement
Durable.
Secrétariat administratif : « Pol.i.tech-Gabès »
3
Sigles et abréviations
AASHTO : American Association of State Highway and Transportation Officials.
AERB : Atomic Energy Regulatory Board.
AIEA : Agence Internationale de l’Energie Atomique.
ANPE : Agence Nationale pour la Protection de l’Environnement.
CAT : Ciments Artificiels Tunisiens.
CEE - UN : Commission Economique pour l’Europe des Nations Unies.
CE / UE : Commission / Union Européenne.
CLP : Règlement (CE) n° 1272/2008 du 16 décembre 2008 relatif à la classification, à
l’étiquetage et à l’emballage des substances et des mélanges.
CMPG : Commission Mixte chargée de réviser l’arrêté n° 2339 de l’année 2000 du 10
octobre 2000 relatif à l’établissement de la liste des déchets dangereux et à
l’établissement du plan de gestion rationnelle du phosphogypse et de sa valorisation.
CMR : Conseil Ministériel Restreint.
CNSTN : Centre National des Sciences et des Technologies Nucléaires.
CPCB : Conseil Central de Contrôle de la Pollution.
CPG : Compagnie des Phosphates de Gafsa.
CTPL : Caractéristique de Toxicité Protocole de Lixiviation.
D50 : Diamètre Médian.
DAP : Di-Ammonium Phosphate.
ENIG : Ecole Nationale d’Ingénieurs de Gabès.
ENIS : Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax.
ENIT : Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis.
EPA : Environmental Protection Agency.
ETR : Eléments des Terres Rares.
FCO : Fertiliser Control Order.
FFDU : Fabrication, Formulation, Distribution, Utilisation.
FSG : Faculté des Sciences de Gabès.
FIPR : Institut de Recherche sur le Phosphate de Floride.
FSGa : Faculté des Sciences de Gafsa.
FST : Faculté des Sciences de Tunis.
GCT : Groupe Chimique Tunisien.
4
HP : Hazardous Property.
IFA : Association Internationale des Fertilisants.
IN : Instruction Normative.
INERIS : Institut national de l’environnement industriel et des risques.
IRA : Institut des Régions Arides.
ISBN : International Standard Book Number.
ML : Matériau Limoneux.
NEPA : National Environment Protection Act.
NESHAP : National Emission Standards for Hazardous Air Pollutants.
NORM : Naturaly Occuring Radioactive Material .
O : Organisme.
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique.
ODD : Objectif de Développement Durable.
ONU : Organisation des Nations Unies.
OUA : Organisation de l’Unité Africaine.
PG : Phosphogypse.
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement.
Qi : Question n° i dans les logigrammes du processus d’attribution « HP 14 » et « HP 6 ».
RCRA : Resource Conservation and Recovery Act.
RDI : Recherche – Développement – Innovation.
REACH : Registration, Evaluation, Autorisation and restriction of CHemicals.
SCG : Société des Ciments de Gabès.
SR : Structure de Recherche.
SSP : Simple Super Phosphate.
TSP : Triple Super Phosphate.
UN : Nations Unies.
USC : Classification Universelle des sols.
USEPA : United States Environmental Protection Agency.
WPA : Acide phosphorique obtenu par voie humide.
5
Liste des encadrés
Page
6
Liste des tableaux
Page
Tableau 1 : Mode de stockage et quantités de PG en Tunisie. 16
Tableau 2 : Teneurs en éléments majeurs du PG à l’étranger. 17
Tableau 3 : Concentrations en éléments traces métalliques du PG à 18
l’étranger.
Tableau 4 : Concentrations en éléments de terres rares (ETR) du PG à 19
l’étranger.
Tableau 5 : Teneurs en éléments majeurs du PG Tunisien. 20
Tableau 6 : Concentrations en éléments traces métalliques dans le PG 20
Tunisien.
Tableau 7 : Concentrations en éléments de terres rares (ETR) dans le PG 21
Tunisien.
Tableau 8 : Teneurs en éléments majeurs du PG Tunisien comparées au 22
phosphate naturel et à quelques engrais phosphatés.
Tableau 9 : Concentrations en éléments traces métalliques du PG Tunisien 23
comparées au phosphate naturel et à des engrais phosphatés.
Tableau 10 : Teneurs en éléments majeurs du PG Tunisien comparées avec 23
d’autres PG étrangers.
Tableau 11 : Concentrations en éléments traces métalliques du PG 24
Tunisien comparées avec d’autres PG étrangers.
Tableau 12 : Eléments radioactifs présents dans le minerai de phosphate, le 25
PG et le gypse naturel.
Tableau 13 : Comparaison de la radioactivité du PG Tunisien avec des PG 25
étrangers.
Tableau 14 : Tableau récapitulatif des résultats de l’évaluation de la propriété 32
de danger HP 14.
Tableau 14bis : Tableau récapitulatif des résultats de l’évaluation de la 38
propriété de danger HP 6.
Tableau 15 : Spécifications en Inde pour l’utilisation du PG dans l’industrie 55
du ciment.
Tableau 16 : Aperçu sur l’utilisation du PG pour la fabrication du ciment 56
dans quelques pays.
Tableau 17 : Aperçu non exhaustif des travaux de recherche sur l’utilisation 56
du PG en génie civil (1995-2023).
Tableau 18 : Inventaire non exhaustif de l’utilisation du PG dans les 58
matériaux de construction et les routes.
Tableau 19 : Spécification indiennes du PG à utiliser dans les routes. 60
7
Liste des figures
Page
Figure 1 : Répartition de la gestion du PG dans le monde. 15
Figure 2 : Une photo d’un échantillon du PG Tunisien. 16
Figure 3 : Une photo d’un échantillon de PG Tunisien par microscopie 19
électronique à balayage (× 1000).
Figure 4 : Comparaison de la radioactivité du PG Tunisien par rapport à des PG 26
étrangers et à des valeurs standards.
Figure 5 : Organigramme du processus d'attribution de « HP 14 ». 29
Figure 5bis : Organigramme du processus d'attribution de « HP 6 ». 35
Figure 6 : Publications des travaux de recherche sur le PG. 52
Figure 7 : Aperçu comparatif des travaux de recherche sur le PG dans quelques 52
pays (Base de données Scopus).
Figure 8 : «Graded Approach» pour la catégorisation du type d’utilisation du 54
PG.
Figures 9 : Quelques illustrations de l’utilisation du PG dans les matériaux de 59
construction, le logement et les routes.
Figures 10 : Quelques illustrations d’expériences pilotes de construction de 60
logement et de routes à base de PG.
Figures 11 : Deux expériences en Tunisie d’utilisation du PG dans les matériaux 62
de construction.
Figures 12 : Une expérience en Tunisie d’utilisation du PG dans la construction 62
de logement.
Figure 13 : Publications sur le PG classées par domaine de recherche (Base de 64
données Scopus).
Figure 14 : Les grandes orientations pour la valorisation du PG. 65
Figures 15 : Application en Espagne du PG dans le secteur agricole. 66
Figures 16 : Culture du maïs fourrage au Maroc avec différentes doses de PG. 67
Figure 17 : PG granulé à usage agricole commercialisé par la société Indienne 69
« Paradeep ».
Figures 18 : Culture de la corète avec amendement par le fumier et le PG. 71
Figures 19 : Culture du navet avec amendement par le PG et le fumier. 71
Figure 20 : Perspectives d'emploi à l'échelle mondiale. 73
8
Section 1 :
9
1.1 Contexte & Objectif de la mission
Au niveau des pays producteurs de l’acide phosphorique tels que la Chine, les
Etats Unis d’Amérique, la Russie, la Belgique, la Jordanie, etc., la classification du
phosphogypse (PG) a connu une évolution notable dans son classement de « déchet
dangereux » à un « co-produit » et ce suite aux recommandations des instances
spécialisées : l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) en 2013 [1] et
l’International Fertilizer Association (IFA) en 2016 [2].
L’encadré 1 présente une définition du « co-produit » donnée par l’une des plus grandes
base documentaire, scientifique et technique en l’occurrence « Les Techniques de
l’Ingénieur » [3] :
Par ailleurs l’IFA dans son rapport de 2020, mentionne que la Commission Economique
pour l’Europe des Nations Unies (CEE-UN) classe depuis 2018 le PG en tant que
« ressource anthropogénique » et encourage sa récupération et son utilisation [4]. Les
deux encadrés 2 et 3 présentent respectivement la classification du PG par la CEE-UN et
sa définition la plus couramment utilisée.
10
Soucieux de suivre les évolutions dans le monde du cadre réglementaire régissant
la classification et la valorisation des rejets issus notamment des activités industrielles, le
Gouvernement Tunisien a accordé une attention particulière à la classification et à la
valorisation du phosphogypse généré de la transformation du minerai de phosphate en
acide phosphorique et engrais par la révision du décret n° 2000-2339 du 10 octobre 2000
fixant la liste des déchets dangereux et l’établissement d’un plan pour la gestion et la
valorisation du phosphogypse considéré comme « déchet dangereux ». Deux Conseils
Ministériels Restreints (CMR) tenus le 29/06/2017 et le 11/04/2023 ont été consacrés
respectivement à « Les solutions pratiques pour l’arrêt du déversement du phosphogypse
dans le golfe de Gabès » et à « Le secteur du phosphate et dérivés : réalités et
perspectives de développement ».
Le CMR de 2017 a recommandé en particulier « d’appeler le Ministère de
l’Environnement à réaliser les études scientifiques indispensables et nécessaires pour la
reclassification du phosphogypse de produit dangereux à co-produit ».
Le CMR de 2023 a recommandé en particulier « de constituer une équipe de
travail regroupant des représentants du Ministère de l’Environnement et du Ministère de
l’Industrie, des Mines et de l’Energie pour fixer un plan pour les décharges du
phosphogypse et l’élaboration d’un programme de sa valorisation et de son utilisation
dans les domaines de l’industrie et de l’équipement ».
En application de la recommandation du CMR du 11 avril 2023, le Ministère de
l’Environnement a créé, en avril 2023, une Commission Mixte regroupant des
représentants des Ministères de l’Environnement, de l’Industrie, des Mines et de
l’Energie, Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de l’Agriculture des
Ressources Hydriques et de la Pêche, de la Santé, de l’Equipement, des Domaines de
l’Etat et des Réserves Foncières, de l’Intérieur et des Affaires Sociales. Cette
Commission Mixte a pour principales missions :
- de préparer un projet de révision du décret n° 2000-2339 du 10 octobre 2000
fixant la liste des déchets dangereux en s’orientant vers la reclassification du
phosphogypse en tant que co-produit.
- de suivre et d’accélérer la réalisation des analyses et rapports techniques.
- de coordonner avec les parties concernées et les autorités régionales pour la
gestion rationnelle du phosphogypse y compris sa valorisation et son utilisation
dans les différents domaines possibles.
11
1.2 Méthodologie de travail du Comité Scientifique
Pour atteindre les objectifs escomptés, le Comité Scientifique, a démarré ses
travaux en juillet 2023 par le recensement et la collecte des documents les plus pertinents
en relation avec les différents aspects de la mission.
L’ensemble des documents recueillis, environ 170 documents sous forme papier et
numérique, répartis entre brevets, rapports techniques des instances internationales
spécialisées, articles issus de travaux de recherche-développement, actes de colloques
spécialisés, réglementations et normes, etc., a été examiné par les membres du Comité
Scientifique et discuté lors d’une série de réunions, tenues durant la période : juillet 2023-
février 2024.
12
- Section 2 : Caractérisation du PG dans le monde et en Tunisie.
13
Section 2 :
Caractérisation du PG
14
Le phosphogypse (PG) est le principal sous-produit généré lors de la production d’acide
phosphorique, produit intermédiaire dans la production d’engrais phosphatés, à partir du
minerai de phosphate de calcium (apatite). Le sous-produit PG est généré par le procédé
de fabrication de l’acide phosphorique par voie humide (WPA), procédé le plus utilisé
dans le monde, au cours duquel le minerai de phosphate réagit avec l’acide sulfurique à
environ 80°C selon l’équation ci-après :
Il est à signaler que la réaction d’une (1) tonne de minerai de phosphate tunisien se fait
généralement avec 0.8 tonne d’acide sulfurique concentré ce qui donne environ 1 tonne
d’acide phosphorique (à 28% P2O5) et 1.45 tonnes de PG.
En Tunisie, on transforme ces dernières années dans les différents sites de production du
Groupe Chimique Tunisien (GCT) en moyenne 3 millions de tonnes par an de phosphate
générant environ 4.5 millions de tonnes de PG qui sont stockés en terrils et déversés dans
la mer comme le montre le tableau 1. Le stock global actuel de PG, exprimé sur base
sèche, est estimé à 130 Millions de tonnes.
15
Tableau 1 : Mode de stockage et quantités de PG en Tunisie(*).
2.1 Caractéristiques du PG
Cette partie du rapport est consacrée à la présentation des caractéristiques physico-
chimiques et radiologiques du PG dans le monde et en Tunisie. L’objectif étant d’établir
une base de comparaison du PG tunisien avec les PG d’autres pays d’une part et avec
d’autres produits tels que le phosphate naturel et certains engrais d’autre part.
16
2.1.2 Caractéristiques chimiques
Le PG se compose essentiellement de sulfate de calcium (CaSO4) et d’eau de
cristallisation avec la présence de quelques impuretés classées en deux catégories [8] :
a) Impuretés solubles
Ce sont des sels ou acides non éliminés par le lavage durant le procédé : ils se présentent
sous forme de P2O5 et du Fluor. Ces acides attribuent au PG un pH compris entre 2 et 4.
b) Impuretés insolubles
Les impuretés insolubles proviennent :
• des minéraux et composés non transformés pendant la réaction entre le minerai
phosphate et l’acide sulfurique tels que: Silice, Phosphate non attaqué, Carbone
organique etc.
• des résidus de décomposition des organismes fossiles ayant été à l’origine de la
formation des phosphates, des réactions secondaires dans le milieu réactionnel :
P2O5 syncristallisé et éléments traces, principalement des métaux lourds tels que le
Cadmium et le Strontium et des éléments radioactifs tels que l’Uranium.
2.1.2.1. Le phosphogypse à l’étranger
D’après la littérature rassemblée [1, 7, 9, 10], les tableaux 2,3 et 4 présentent un aperçu
sur la composition chimique du PG généré par différents producteurs d’acide
phosphorique à travers le monde tels que : l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Belgique, la
Chine, l’Egypte, les Etats Unis d’Amérique, l’Inde, le Maroc et la Turquie. Ces tableaux
peuvent constituer une base référentielle permettant de situer le PG Tunisien en termes de
composition en éléments majeurs, métaux à l’état de traces et de terres rares.
17
La variation des teneurs de chaque élément majeur dans les PG s’explique par la variation
des teneurs dans les minerais de phosphate traités.
Le tableau 3 regroupe les teneurs minimales et maximales en éléments traces métalliques
signalées dans la littérature. [1, 2, 7, 9 à 11]
18
Tableau 4 : Concentrations en éléments de terres rares (ETR) du PG à l’étranger (*).
Teneur (mg/kg)
Élément
[1,2,9] [11] [12] [13]
Yttrium (Y) 2 – 156 69.1 69.7 ± 35.2 91.3
Lanthane (La) 42 – 90 54.7 43.8 ± 27.4 82.7
Cérium (Ce) 21 – 143 79.6 65.7 ± 72.6 132.7
Néodyme (Nd) 30 – 67 53.9 40.5 ± 29.4 75.5
Samarium (Sm) 5 – 13 9.83 7.7 ± 5.5 15
Europium (Eu) 1.1 – 3 2.37 1.7 ± 1.1 3.5
Ytterbium (Yb) 2.1 – 3.2 3.37 --- 4.4
Lutécium (Lu) 0.3 – 0.4 0.41 0.45 ± 0.26 0.50
(*) : Afrique du Sud, Algérie, Belgique, Chine, Egypte, Etats Unis d’Amérique, Inde, Maroc et Turquie.
Les teneurs en éléments de terres rares (ETR) dans les PG étrangers les plus élevées sont
celles des ETR yttrium (Y), lanthane (La), cérium (Ce) et néodyme (Nd). Celle du
Samarium (Sm) est plus faible, tandis que les teneurs en ETR : europium (Eu), ytterbium
(Yb) et lutécium (Lu) sont à l’état de traces.
Figure 3 : Une photo d’un échantillon de PG par microscopie électronique à balayage (× 1000).
19
FSGafsa, etc.) et les laboratoires du GCT en utilisant les techniques les plus avancées et
repris dans des rapports techniques nationaux (Guide ANPE 2015), et internationaux
(FIPR, Journal of Environmental Science and Health, EPIsciences-Environnement,
ingénierie & développement, journal scientifique Genomics, etc.).
Teneur (%)
Élément
[5] [8] [9] [11] [7] [14] [15]
SO3 37-40.8 44.3 46 44.6-44.8 43.9 45.3 ---
CaO 32.5-32.8 30.6 31-32 31.9- 32.1 32.6 31.6 ---
SiO2 1.4-2.6 1.7 --- 1.7-2.3 3.07 2.99 ---
Na2O --- 0.7 0.3 0.12-0.16 0.09 0.30 0.09
(**)
C. Organique 0.20-0.31 0.45 --- 0.3-0.6 --- 0.64 0.54
F 0.6-1.4 1.3-1.8 1.2 0.6-1.2 0.53 1.20 ---
P2O5 0.74-1.58 1 1.2 0.75-1.7 1.71 1.00 0.62
Al2O3 --- 0.11 0.1 0.13-0.16 0.10 0.12 0.27
Cl --- 0.045-0.087 --- --- --- 0.040 ---
MgO --- 0.02 0.4 0.01-0.02 0.009 0.11 0.03
Fe2O3 --- 0.05 0.1 0.09-0.10 0.03 0.13 0.06
(*) : Analyses effectuées par les laboratoires de recherche en Tunisie.
(**) : Les matières organiques sont composées d’acides humiques et d’acides fulviques.
20
Tableau 7 : Concentrations en éléments de terres rares (ETR) dans le PG Tunisien.
Concentration (mg/kg)
Élément [18,19]
(*) [8]
PG récent PG ancien (**)
Yttrium (Y) 44 81 55 – 69
Lanthane (La) 36 54 50 – 59
Cérium (Ce) 50 97 77 – 89
Néodyme (Nd) 53 59 46 – 55
Samarium (Sm) 7.1 9.6 8.6 – 10.3
Europium (Eu) 1.7 2.3 1.9 – 2.5
Ytterbium (Yb) 3.3 5.6 2.7 – 3.5
Lutécium (Lu) 0.3 0.6 0.4 – 0.5
(*) PG prélevé du terril de l’usine du GCT à Sfax de fraiche production.
(**) PG prélevé du terril de l’usine du GCT à Sfax de plus de 40 ans.
L’examen des tableaux 5, 6 et 7 nous permet de faire les remarques suivantes sur le PG
tunisien :
- Le PG se compose essentiellement de sulfate de calcium dihydrate (gypse) avec
présence d’impuretés solubles (fluorures et P2O5), d’impuretés insolubles
(minéraux et composés non transformés pendant la réaction entre le minerai
phosphate et l’acide sulfurique) en l’occurrence Silice, Phosphate non attaqué et
Carbone organique et P2O5 syncristallisé et des éléments métalliques en faibles
teneurs (tableau 5).
- La concentration en éléments traces métalliques la plus importante est celle du
strontium (Sr) suivie de celle du baryum (Ba), du chrome total (Cr), du cadmium
(Cd), du cuivre (Cu) et du manganèse (Mn). Les concentrations des autres
éléments métalliques tels que le sélénium, l’arsenic, le plomb, etc. sont trop
faibles (tableau 6).
Les concentrations en éléments de terres rares (ETR) les plus importantes sont
celles des ETR légers en l’occurrence l’yttrium (Y), le lanthane (La), le cérium (Ce)
et le néodyme (Nd). Tandis que les concentrations en ETR Samarium (Sm),
europium (Eu), ytterbium (Yb) et lutécium (Lu) sont à l’état de traces (tableau 7).
2.1.2.3 Comparaison du PG Tunisien avec le minerai de phosphate et quelques
dérivés
21
Tableau 8 : Teneurs en éléments majeurs du PG Tunisien comparées au phosphate naturel et à
quelques engrais phosphatés (*).
Élément Phosphate
PG TSP SSP DAP
naturel
Fe2O3 (%) 0.29 – 0.35 0.05 0.3 – 0.4 0.3 – 0.4 0.4 – 0.5
Al2O3(%) 0.54 – 0.60 0.11 0.6 – 1.0 0.5 – 0.6 0.6 – 0.8
MgO (%) 0.5 – 0.7 0.02 1.1 – 1.3 0.5 – 0.6 0.9 – 1.2
F (%) 3.2 – 0.3.4 1.3-1.8 2.0 – 2.2 1.0 – 1.2 0.6 – 1.0
C.org (%) 0.4 – 1.4 0.45 – 0.85 --- 0.5 – 0.7 ---
- Par rapport aux engrais TSP, SSP et DAP, le PG contient des concentrations en
éléments majeurs, de même ordre de grandeur tels que la silice (SiO2) et le Fluor
(F) ou encore plus faibles tels que les oxydes de fer, d’aluminium, de magnésium
et de potassium.
22
Tableau 9 : Concentrations en éléments traces métalliques du PG Tunisien comparées au
phosphate naturel et à certains engrais(*).
Concentration
des éléments Phosphate
PG TSP SSP DAP
naturel
(ppm)
Cadmium (Cd) 30 – 60 5 -15 15 – 25 15 – 25 15 – 25
Chrome total (Cr) 150 10-30 160 – 220 100 – 140 150 – 250
Manganèse (Mn) 25 5-7 50 15 – 20 15 – 30
Nickel (Ni) 25 3-5 10 – 16 --- 10 – 20
Vanadium (V) 30 – 70 Inf à 5 --- --- 60 – 70
Cuivre (Cu) 20 5-18 --- 5 – 10 2–4
Zinc (Zn) 350 – 450 50-100 160 – 165 160 – 200 150 – 340
Plomb (Pb) Inf à 5 Inf à 2 Inf à 1 Inf à 1 Inf à 5
Arsenic (As) Inf à 4 Inf à 2 Inf à 1 Inf à 1 Inf à 4
Mercure (Hg) Inf à 1 Inf à 1 Inf à 1 Inf à 1 Inf à 1
(*) Analyses effectuées par les laboratoires du GCT, accrédités ISO/CEI 17025 (2017) depuis 2008.
23
Tableau 11 : Concentrations en éléments traces métalliques du PG Tunisien comparées
avec d’autres PG étrangers (*).
Eléments traces
PG Tunisien PG étrangers (*) [1,9]
métalliques (ppm)
Cadmium (Cd) 5 – 15 1 – 40
Par ailleurs, à la base des tableaux 4 et 7, les concentrations en éléments de terres rares
(ETR) dans le PG Tunisien sont du même ordre de grandeur que celles des PG étrangers
précités.
24
Tableau 12 : Eléments radioactifs présents dans le minerai de phosphate, le PG et le
gypse naturel.
Radioactivité du
Radioactivité Radioactivité du
minerai de
Radio-élément du PG Gypse naturel
phosphate (Bq/kg)
(Bq/kg) [7] (Bq/kg) [10]
[7]
Radium (226Ra) 40 – 5022 52 – 3219 ---
Plomb (210Pb) 240 – 1835 250 – 1833 ---
Polonium (210Po) 238 – 1835 355 – 1765 ---
Thorium (230Th) 867 – 1957 90 – 513 ---
Uranium (234U) 985 – 2183 68 – 470 ---
Uranium (238U) 90 – 4800 23 –468 ---
Thorium (232Th) 11 – 622 2 – 39 2 – 20
Protactinium (231Pa) 46 14 ---
Actinium (227Ac) 46 14 ---
Uranium (235U) 46 7 ---
Radium (228Ra) 30 24 10 – 20
Thorium (228Th) 30 9 ---
25
D’après le tableau 13, la radioactivité du PG Tunisien est principalement due à la
radioactivité du radium 226Ra qui représente environ 80% de l’activité totale présente. Par
ailleurs, les radioactivités des éléments 226Ra et 238U sont largement inférieures à celles
des PG étrangers. En outre, la radioactivité du 40K dans le PG Tunisien est de l’ordre de
10 Bq/kg, elle est également largement inférieure aux valeurs de radioactivité 40K des PG
étrangers (voir annexe 1).
Il est à signaler que l’United States Environmental Protection Agency (USEPA), a fixé en
1992, un seuil maximal pour le niveau d’exposition au 226Ra de 370 Bq/kg [7]. En 2013
l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a fixé ce seuil à 1000 Bq/kg [1].
26
En guise de conclusion :
La propriété HP 14 est définie comme suit : «déchet qui présente ou peut présenter des
risques immédiats ou différés pour une ou plusieurs composantes de l'environnement».
Elle décrit le potentiel écotoxique comme une propriété intrinsèque des déchets, en
indiquant si ceux-ci comportent ou peuvent comporter des risques immédiats ou différés
pour une ou plusieurs composantes de l'environnement.
27
Encadré 5 : Méthode d'évaluation de la propriété « HP 14 »
selon le règlement (UE) 2017/997
Un déchet qui satisfait à l'une des conditions suivantes est classé comme dangereux de type
« HP 14 » :
- Le déchet contient une substance classée comme appauvrissant la couche d'ozone et portant
le code de mention de danger « H420 » en application du règlement (CE) no 1272/2008 du
Parlement européen et du Conseil (*), et la concentration de cette substance atteint ou
dépasse la limite de concentration de 0,1 %.
[c(H420) ≥ 0,1 %]
[Σ c(H400) ≥ 25 %]
Dans laquelle :
c : concentrations des substances
Σ : somme.
28
Q1
Q2
Q3
Q4
29
ii) Les substances les plus défavorables sont identifiées sur la base des
substances que l'on peut raisonnablement s'attendre à trouver dans le
déchet.
Nous présentons dans ce qui suit et dans le tableau 14 une synthèse de l’application du
processus d'attribution de la propriété de danger d’écotoxicité « HP 14 » au PG Tunisien.
Pour avoir les résultats, les données nécessaires pour l’application du dit processus
consistent à l’établissement de :
‐ la liste des éléments traces métalliques et leurs concentrations ;
‐ la liste de l’ensemble des substances dangereuses éventuelles relatives aux
éléments traces métalliques ;
‐ la liste des substances dangereuses défavorables retenues.
La liste retenue comprendra les substances défavorables pour les éléments traces
métalliques arsenic (As), baryum (Ba), cadmium (Cd), chrome VI (Cr (VI)), mercure
(Hg), plomb (Pb), sélénium (Se), et uranium (U).
À titre d’exemple pour le cadmium (Cd) cette liste comprend les substances suivantes :
« cadmium chloride.
cadmium compounds, with the exception of cadmium sulphoselenide (xCdS.yCdSe),
reaction mass of cadmium sulphide with zinc sulphide (xCdS.yZnS), reaction mass of
cadmium sulphide with mercury sulphide (xCdS.yHgS), and those specified elsewhere in
this Annex.
30
cadmium iodide.
cadmiumhexafluorosilicate(2-); cadmium fluorosilica.
cadmium sulphate.
cadmium diformate; cadmium formate.
cadmium cyanide.
cadmium fluoride.
cadmium oxide (non-pyrophoric). »
Résultats de l’évaluation
Réponse : Non
Réponse : Non
En effet, les seules substances défavorables portant la mention de danger H400 sont
celles des éléments As, Cd, Cr VI, Hg, Pb et Se. Leurs concentrations individuelles sont
inférieures au seuil limite de 0.1%.
De plus la somme totale de leurs concentrations Σc(H400) = 0.01% est très inférieure à la
valeur limite de 25%.
Réponse : Non
En effet, (a) les seules substances défavorables portant la mention de danger H410 sont
celles des éléments As, Cd, Cr VI, Hg, Pb et Se et leurs concentrations individuelles sont
inférieures au seuil de 0.1 % ; (b) la seule substance défavorable portant la mention de
danger H411 est celle de l’uranium (U) et sa concentration est inférieure au seuil de 1 %
et (c) l’ensemble des substances défavorables retenues ne porte pas le code de mention
de danger H412.
31
De plus la somme totale (100 × Σc(H410) + 10 × Σc(H411) + Σc(H412)) = 0.583% est
très inférieure à la valeur limite de 25%.
Réponse : Non
En effet, (a) les seules substances défavorables portant la mention de danger H410 sont
celles des éléments As, Cd, Cr VI, Hg, Pb et Se et leurs concentrations individuelles sont
inférieures au seuil de 0.1 % ; (b) la seule substance défavorable portant la mention de
danger H411 est celle de l’uranium (U) et sa concentration est inférieure au seuil de 1 %
et (c) l’ensemble des substances défavorables retenues ne porte pas les codes de mention
de danger H412 et H413.
32
À la lumière des résultats obtenus par l’application du processus d’attribution de
« HP 14 », le PG tunisien ne présente pas de danger d’écotoxicité (il est non
dangereux de type « HP 14 »).
La propriété HP 6 est définie comme suit : « déchet qui peut entraîner des effets
toxiques aigus après administration par voie orale ou cutanée, ou suite à une
exposition par inhalation ».
33
Encadré 5bis : Méthode d'évaluation de la propriété « HP 6 » selon
la directive 2008/98/CE, du parlement européen et du conseil du 19 novembre 2008,
relative aux déchets et abrogeant certaines directives et selon les « Recommandations
techniques concernant la classification des déchets » objets du document 2018/C 124/01
«Si la somme des concentrations de toutes les substances contenues dans un déchet, classées au
moyen d'un code de classe et de catégorie de danger de toxicité aiguë et d'un code de mention de
danger indiqué dans le tableau 5 [voir tableau 14 du présent document], est supérieure ou égale
au seuil indiqué dans ce tableau, le déchet est classé comme déchet dangereux de type HP 6.
Lorsqu'un déchet contient plusieurs substances classées comme toxiques aigües, la somme des
concentrations n'est requise que pour les substances relevant de la même catégorie de danger.»
Valeurs seuils : Les valeurs seuils suivantes s'appliquent dans le cadre de l'évaluation:
— pour H300, H310, H330, H301, H311 et H331: 0,1 %
— pour H302, H312, H332: 1 %
Une substance individuelle présente dans une concentration inférieure à la valeur seuil pour un
code de mention de danger qui lui est attribué n'est pas prise en considération dans la somme des
concentrations pour ce code de classe et de catégorie de danger.
Tableau 14
Code(s) des classes et catégories de danger et code(s) des mentions de danger relatif(s) aux
constituants des déchets et limites de concentration correspondantes pour la classification des
déchets comme déchets dangereux de type HP 6
34
A titre d’illustration, la figure 5bis présente le processus d'évaluation de la propriété
toxicité aiguë « HP 6 » (document 2018/C 124/01).
Q1
Q2
Q3
35
Pour appliquer ce processus d’attribution de la propriété « HP 6 » au PG tunisien, nous
avons adopté la démarche suivante :
Nous présentons dans ce qui suit et dans le tableau 14bis une synthèse de l’application du
processus d'attribution de la propriété de danger de la toxicité aiguë « HP 6 » au PG
tunisien.
Cette liste a été définie lors du paragraphe précédent relatif à l’évaluation de la propriété
de l’écotoxicité « HP 14 ». Elle comprend : l’arsenic (As), le baryum (Ba), le béryllium
(Be), le cadmium (Cd), le chrome VI (Cr (VI)), le mercure (Hg), le plomb (Pb),
l’antimoine (Sb), le sélénium (Se), le thallium (Tl) et l’uranium (U).
D’après les résultats de la caractérisation du PG tunisien (paragraphe 2.1) on note que les
éléments béryllium (Be), antimoine (Sb) et sélénium (Se) ne sont pas détectés dans le PG
tunisien.
36
Liste des substances dangereuses éventuelles
La liste retenue comprend les substances défavorables pour les éléments traces
métalliques retenus arsenic (As), baryum (Ba), cadmium (Cd), chrome VI (Cr (VI)),
mercure (Hg), plomb (Pb), sélénium (Se), et uranium (U).
Résultats de l’évaluation
Réponse : Non
En effet, : - les seules substances défavorables portant la mention de danger H300 sont
celles des éléments Hg et U et leurs concentrations individuelles sont
largement inférieures au seuil limite de 0.1% (soit 1000 mg/kg).
‐ la seule substance défavorable portant la mention de danger H301 est celle
de l’élément Cd et sa concentration individuelle est largement inférieure au
seuil limite de 0.1% (soit 1000 mg/kg).
‐ les seules substances défavorables portant la mention de danger H302 sont
celles des éléments Hg et U et leurs concentrations individuelles sont
largement inférieures au seuil limite de 1% (soit 10000 mg/kg).
Réponse : Non
En effet, aucune des substances défavorables ne porte la mention de danger H310, H311
ou H312.
Réponse : Non
En effet, : - la seule substance défavorable portant la mention de danger H330 est celle
de l’élément U et sa concentration individuelle est largement inférieure au
seuil limite de 0.1%.
‐ la seule substance défavorable portant la mention de danger H331 est celle
de l’élément Cd et sa concentration individuelle est largement inférieure au
seuil limite de 0.1%.
37
‐ les seules substances défavorables portant la mention de danger H332 sont
celles des éléments Ba et Pb et leurs concentrations individuelles sont
largement inférieures au seuil limite de 1%.
Notons aussi que les substances dangereuses défavorables pour les éléments arsenic (As)
et sélénium (Se) ne portent aucune des mentions de dangers H300, H301, H302, H310,
H311, H312, H330, H331 et H332.
38
En guise de conclusion :
Les résultats de l’évaluation des propriétés de danger « écotoxicité (HP 14) » et « toxicité
aiguë (HP 6) » pour le phosphogypse tunisien tel qu’il se présente sont en accord avec
les niveaux de concentrations des éléments traces métalliques. En effet, pour les éléments
préoccupants arsenic, plomb, mercure et cadmium, il est à noter que :
Ainsi le PG tunisien tel qu’il se présente ne possède pas des propriétés de dangers
« écotoxicité (HP 14) » et « toxicité aiguë (HP 6) ». Toutefois le déversement du PG
dans la mer entraîne des effets négatifs sur l’écosystème marin, liés en particulier à
l’accumulation des impuretés insolubles suite à la dissolution totale de sa composante
principale le sulfate de calcium dihydrate (qui présente au moins 96% de la composition
du PG).
Il en est de même que le stockage du PG en terrils sans respecter les normes d’usage les
plus avancées engendre des effets négatifs sur l’environnement.
39
Section 3 :
Cadre légal et réglementaire régissant le PG
dans le monde et en Tunisie
40
Cette partie est réservée à la présentation des réglementations dans le monde et en
Tunisie en matière de classification et de gestion du phosphogypse.
Les « déchets dangereux » aux fins de cette convention sont les déchets qui :
- appartiennent à l’une des catégories figurant à l’annexe I, à moins qu’ils ne possèdent
aucune des caractéristiques de danger indiquées à l’annexe III de cette convention ;
- sont définis ou considérés comme dangereux par la législation interne de Partie
d’exportation, d’importation ou de transit.
41
Les « déchets dangereux » aux fins de cette convention sont les déchets qui :
Dans sa publication Safety Reports Series No. 78 (2013) [1], l’Agence Internationale
d’Energie Atomique (AIEA) a remis en question la pratique de mise en terril du
phosphogypse. En effet l’AIEA :
- note l’absence de motif radiologique qui interdit son utilisation,
- suggère de le considérer comme co-produit et non un déchet,
- recommande sa valorisation au lieu de son stockage permanent
- invite les décideurs à prendre en considération sa valorisation dans leurs politiques.
Selon le RCRA, les déchets dangereux sont définis comme tout déchet solide qui, en
raison de sa quantité, de sa concentration ou de ses propriétés physiques, chimiques ou
infectieuses peut :
- causer ou contribuer de manière significative à une augmentation de la mortalité
ou une augmentation des maladies graves irréversibles ou réversibles
incapacitantes ; ou
- présenter un risque substantiel, actuel ou potentiel, pour la santé humaine ou
l'environnement en cas de traitement inadéquat, stockés, transportés, éliminés ou
gérés d'une autre manière (RCRA §1004 [25], 42 USC 6903 [25]).
42
Avant la décision en 1989 du « National Emission Standards for Hazardous Air
Pollutants (NESHAP) », le phosphogypse était utilisé comme amendement agricole.
En 1989, l'EPA a promulgué les normes nationales d'émission pour les émissions de
radon provenant des terrils de phosphogypse (sous-partie R), qui ont été révisées le 3 juin
1992 pour permettre des utilisations dans le domaine agricole en plein air du
phosphogypse contenant du 226Ra à moins de 10 pCi/g, soit 370 Bq/kg (voir l’extrait du
règlement « 40 CFR Part 61 » relatif aux normes nationales d'émissions pour les
polluants atmosphériques dangereux sous partie-R, relative aux normes nationales
d’émissions pour les émissions de radon provenant des dépôts de phosphogypse, présenté
dans l’encadré 6).
Les déchets qualifiés comme dangereux par une mention spécifique ou générale de
substances dangereuses, présentent une ou plusieurs des caractéristiques de danger telles
que :
— Les déchets contiennent une ou plusieurs substances classées comme très toxiques à
une concentration totale ≥ 0.1 %,
— Les déchets contiennent une ou plusieurs substances classées comme toxiques à une
concentration totale ≥ 3%,
— Les déchets contiennent une ou plusieurs substances irritantes à une concentration
totale ≥ 10%,
43
— Les déchets contiennent une ou plusieurs substances reconnues comme étant
cancérogènes (des catégories 1 ou 2) à une concentration totale ≥ 0.1 %,
Ces rubriques demeurent encore inchangées dans la liste des déchets de la réglementation
européenne en vigueur.
De même, l’Atomic Energy Regulatory Board (AERB) de l’Inde, dans sa directive No.
01/09 du 20 mars 2009, note l’absence de toute restriction pour l'utilisation du
phosphogypse dans les applications agricoles du point de vue de la sécurité
radiologique (voir encadré 10).
45
3.1.7 Cadre règlementaire en Chine
Avec une production d’environ 80 millions de tonnes par an, la Chine est le plus grand
producteur de phosphogypse à l’échelle mondiale [4].
La Chine a été parmi les premiers signataires de la convention de Bâle qu’elle a ratifiée
en 1991 [28].
L’annexe I du décret liste les déchets dangereux selon leur nature ou l’activité qui les a
produits, l’annexe II spécifie la liste des constituants qui confèrent aux déchets un
caractère de danger et l’annexe III donne la liste des caractéristiques de danger.
Selon l’annexe I du décret précité, le phosphogypse est classé en tant que déchet
dangereux dans la rubrique [080801] de la catégorie des déchets des procédés de la
chimie minérale provenant de la chimie des phosphates (voir encadré 11).
46
Notons que l’exposé des motifs de ce décret (voir annexe 3) a fait référence aux
conventions de Bâle (1989) et de Bamako (1991) et aux modifications apportées dans la
liste européenne des déchets (2000).
Le Comité Scientifique tient à noter que la décision de classer le PG en tant que déchet
dangereux n’est pas basée sur des arguments solides. En effet, les listes des déchets
dangereux dans les conventions de Bâle et de Bamako ne citent pas explicitement le
phosphogypse en tant que déchet dangereux (annexes I des conventions de Bâle et de
Bamako).
Il convient également de signaler que le PG tunisien ne contient pas des constituants cités
dans les annexes I des conventions de Bâle et de Bamako, qui peuvent présenter les
caractéristiques de danger mentionnées dans l’annexe III de la convention de Bâle et dans
l’annexe II de la convention de Bamako.
Par ailleurs, il est à préciser que les constituants pouvant présenter une ou plusieurs
caractéristiques de danger dans le PG tunisien sont soient absents ou présents à des
concentrations trop faibles, inférieures ou comparables à celles dans le phosphate naturel
et dans les engrais actuellement commercialisés par le GCT (TSP, SSP et DAP) (voir
tableaux 5, 6 et 7). Notons aussi que ces engrais sont conformes au règlement européen
« Registration, Evaluation, Autorisation and restriction of CHemicals (REACH) »
(Règlement (CE) n° 1907/2006 du 18 décembre 2006).
A titre d’exemple, l’annexe 4 présente les déclarations de conformité au règlement
« REACH » des engrais TSP, SSP et DAP produits et commercialisés par le GCT.
Depuis 1989, aux états unis, l'USEPA autorise des utilisations du phosphogypse
dans le domaine agricole en plein air sous condition que l’activité radiologique
(exprimée en 226Ra) ne dépasse pas le seuil de 370 Bq/kg.
48
La réglementation tunisienne relative aux déchets dangereux qui a classé le PG en
tant que déchet dangereux n’a pas été révisée depuis sa promulgation en 2000,
sachant que des pays producteurs d’acide phosphorique générant du PG ont fait
évoluer la réglementation y afférente tels que : le Brésil, les états Unis
d’Amérique, l’Inde, la Russie, etc.
49
Section 4 :
50
Le stockage et la valorisation du phosphogypse sont d'actualité dans la majorité des pays
producteurs d’acide phosphorique et d’engrais, pour des considérations
environnementales et économiques.
A ce titre durant la période 2015-2020, les résultats des travaux de recherche
correspondants ont fait l’objet d’environ 800 publications [29]. Par ailleurs en 2015,
l’IFA a recensé auprès de 21 pays producteurs d’acide phosphorique, une quantité de 29
Mt de PG exploitées dans différents domaines comme le montre l’encadré 12 et dont la
répartition est [2]:
8 % dans le secteur agricole.
40 % dans les secteurs des matériaux de construction et des routes.
52 % dans d’autres applications (par exemple : engrais et sels, production d’acide
sulfurique, barrières marines, remblayage des mines, peinture et enduit, plastique
et verre, isolant thermique, etc.).
Cette section est consacrée d’une part à la présentation des résultats des travaux de
recherche scientifique publiés au cours de la période 1980-2024 et à l’analyse des
orientations de recyclage et des alternatives possibles de valorisation du PG, d’autre part
à description des expériences pilotes et à grande échelle de la valorisation du PG dans le
monde et en Tunisie.
Année
L’évolution du nombre des travaux de recherche dénote l'intérêt pour le PG en tant que
ressource anthropogénique. Cet intérêt a été largement consolidé au cours de la dernière
décennie, marquée par l’impact de l’étude sur le PG menée par l’AIEA dont les résultats
ont été publiés dans son rapport de 2013 [1].
Figure 7. Aperçu comparatif des travaux de recherche sur le PG dans quelques pays.
(Base de données Scopus).
52
Le leadership en termes d'articles publiés est la Chine, en tant que pays où l'économie
prend de l'ampleur et où l'utilisation de ressources secondaires bon marché est une
question très pertinente. Elle est suivie par les Etats Unis d’Amérique, le Brésil et la
Russie.
Il est à noter que les différents aspects du PG sont de plus en plus traités ces dernières
années par les structures de recherche en Tunisie. À titre d’indication, on dénombre,
selon la « Base de données Scopus », 40 articles publiés durant la période 2000-2023
[30].
A titre d’exemple d’après le scénario 1 (+++), le PG peut être utilisé sans contraintes
sécuritaires et réglementaires dans plusieurs domaines d’application tels que l’agriculture,
la construction, les matériaux de construction, les routes, les décharges, etc.
Bien entendu, le PG doit être soigneusement caractérisé avant toute décision sur la
manière dont il sera utilisé en se référant à la fiche des données de sécurité (FDS). Un
exemple de FDS est donné à l’annexe 5.
53
Figure 8 : « Graded Approach » pour la catégorisation du type d’utilisation du PG.
Dans ce qui suit nous présentons des exemples de valorisation industrielle et pilote de PG
dans le monde et en Tunisie. Ces exemples concernent en particulier les domaines
suivants : ciment, matériaux de construction, routes, logement et agriculture.
54
4.2.1 Valorisation du PG dans l’industrie du ciment
Dans ce qui suit, nous présentons quelques exemples d’utilisation du PG dans l’industrie
du ciment dans le monde et en Tunisie.
Pour l’utilisation du PG dans la fabrication du ciment, les pays concernés ont établi des
spécifications du PG à utiliser. A titre d’exemple nous présentons dans le tableau 15 les
spécifications requises par les autorités indiennes [4] :
Humidité Inférieure à 15
55
Le tableau 16, donne un aperçu sur les quantités annuelles de PG utilisées pour la
fabrication du ciment dans quelques pays [2, 4].
4.2.1.2 En Tunisie
Toutefois, les différents aspects de l’utilisation du PG dans ces domaines sont traités par
quelques structures de recherche [33, 34, 35]. Le tableau 17 présente un aperçu non
exhaustif des travaux de recherche menés ou en cours et ce à partir de 1995.
56
« Etude du phosphogypse de Sfax en vue d’une valorisation en
technique routière » / « Formulation d’un nouveau matériau routier à
base d’un déchet industriel : le phosphogypse » / « Caractérisation du
2004-2009 phosphogypse Tunisien et sa valorisation dans la fabrication des
briques en argile »
- Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis (ENIT) - Université de
Tunis El Manar (SR)
« Etude expérimentale relative à l’utilisation du PG pour la
fabrication des briques et leur utilisation dans la construction d’une
maisonnette pilote »
2013 - Centre National des Sciences et des Technologies Nucléaires
(CNSTN) (SR) en collaboration avec le « Groupe Chimique
Tunisien (GCT) » (O), Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis
(ENIT) - Université de Tunis El Manar (SR).
57
4.2.2 Valorisation du PG dans le domaine des matériaux de construction et des
routes
Dans ce qui suit nous présentons quelques exemples d’utilisation du PG dans les secteurs
du bâtiment et des routes.
Le tableau 18 présente un inventaire non exhaustif des pays qui utilisent le PG à grande
échelle dans les matériaux de construction et la construction des routes. [4].
58
Les figures 9 rassemblent trois illustrations de l’utilisation du PG dans la fabrication du
plâtre/pavés/briques, la construction des bâtiments et des routes.
Par ailleurs des expériences pilotes sont réalisées et suscitent encore l’intérêt de certains
pays tels que l’Afrique du sud, la Finlande et le Maroc pour la construction des routes et
au Brésil pour la construction de logements (Figures 10) [2, 4, 10].
59
Fig. 10a : Logement expéri- Fig. 10b : Tronçon expéri-
mental construit en 2009 au mental de route au Maroc
Brésil avec des panneaux à construit en 2019 (longueur
base de PG. 200 m avec 65% de PG).
Ces spécifications sont intégrées dans un cahier des charges à respecter par les industriels
qui sont appelés à surveiller régulièrement l’utilisation du PG en effectuant des analyses
du sol pour contrôler en particulier les niveaux des métaux lourds et des radionucléides.
60
Il est à noter également que pour certains matériaux produits par des procédés de
compactage statique, l’utilisation du PG non purifié est possible dans la fabrication des
briques et des panneaux [2].
4.2.2.2 En Tunisie
Cependant, depuis les années 90 les centres et les structures de recherche se sont
intéressés aux différents aspects de caractérisation et de valorisation du PG généré par les
activités de transformation du minerai de phosphate (voir tableau 17)
En effet, plusieurs travaux de recherche dédiés à l’utilisation du PG ont été réalisés dont
nous présentons ci-après quelques exemples (Figures 11 et 12):
Matériaux de construction
- Pavés de chaussées
Les pavés obtenus lors des essais industriels à base de phosphogypse avec un taux de
substitution de 25% possèdent des résistances mécaniques acceptables vis-à-vis la norme
européenne « EN1338 : Pavés en béton – Prescriptions et méthodes d’essai » (Figure
11a). [33]
Les briques fabriquées à base de 100 % phosphogypse (Figure 11b) possèdent des
propriétés mécaniques permettant leur utilisation comme matériaux de construction pour
des structures non porteuses ou comme matériaux de décoration. Les propriétés
thermiques correspondantes montrent qu’elles pourraient être adaptées à l'isolation dans
la construction de bâtiments. [33]
Notons qu’il ressort d'autres études, comme celles menées en Chine et en Inde [2], que
des économies d'énergie significatives peuvent être réalisées en utilisant le PG dans
divers matériaux de construction, notamment les briques et les panneaux muraux.
61
Fig. 11a : Pavés avec 25% de PG
(essais industriels).
62
Cette étude a conclu que :
Face à la demande sans cesse croissante en matières premières naturelles, le recours aux
ressources anthropogéniques (voir encadré 3 de la section 1) est devenu une solution
incontournable pour satisfaire les besoins des différentes activités économiques.
63
Les figuures 13 et 14 [29] préésentent resppectivemen
nt les orienttations et lees domainess de
recherchhe ainsi quue les cham mps d’appllication pouur l’utilisattion directee du PG ett sa
transforrmation en d'autres
d produits.
Figure 13
1 : Publicattions sur le PG classéees par domaiine de recheerche
(Base de données
d Sco opus).
64
Figure 14 : Les grandes orientations pour la valorisation du PG.
Dans ce qui suit nous donnons quelques exemples d’utilisation du PG dans le monde.
En Espagne
Dans l’objectif de réhabiliter les sols à forte salinité la législation espagnole autorise,
depuis les années 70, les agriculteurs à utiliser le phosphogypse, provenant de l’industrie
d’engrais chimiques générant environ 3 Mt/an de PG, comme source d’amendement
minéral [38] (Figures 15).
Le PG, affichant une teneur typique de 710±40 Bq/kg de 226Ra, 165±15 Bq/kg de 238U et
2.8±0.4 mg/kg en Cd, a été appliqué de façon directe, avec des doses de 20 à 25 t/ha
chaque 2 à 3 ans, dans la région de Lebrija couvrant environ 140 km2 (Figures 15a et
15b). Des études sur l’effet cumulatif de l’application du PG sur la qualité des sols et des
plantes (tomates) ont été menées durant une période de 30 ans (Figure 15c) [38]. Les
résultats obtenus montrent que sur le plan environnemental, la surveillance des teneurs de
65
226
Ra, (214Pb) et de 238U (234Th) dans les sols traités par le PG et les sols sans traitement
de PG, qu’il n’y a pas de différences significatives entre les concentrations mesurées des
radionucléides. Toutefois, les études indiquent qu’il y a eu un enrichissement relatif en
226
Ra de l’horizon superficiel (0-30 cm) des sols traités par apport aux horizons profonds
(30-60 cm) des sols traités et aux sols non traités.
Par ailleurs, les concentrations en cadmium (Cd) dans les tomates étaient plus élevées
(0.035±0.005 mg/kg) que celles trouvées dans les tomates provenant d'autres régions du
pays, ce qui peut être considéré comme un indice précis du taux cumulé de PG dans les
sols. Toutefois, les concentrations en Cd dans les tomates restent inférieures à la norme
européenne EC 1881/2006 fixée à 0.050 mg/kg. Ces études soulignent également que
l’ajout du PG a permis d’améliorer le rendement des cultures et de récupérer des sols
marginaux.
66
l'usage agricole du PG (64 Federal Register 5574), et autorise son utilisation à condition
que la concentration de 226Ra soit inférieure à 370 Bq/kg.
Au Maroc
Dans ce cadre, des essais d’amendement ont été menés conformément à un protocole qui
repose sur l’amendement du sol par le PG à des doses variant 15 à 45 t/ha et sur
l’amendement d’un sol par le gypse naturel à une dose de 15 t/ha, en se référant à un sol
témoin sans amendement (PG, gypse : 0 t/ha) (Figures 16). Les résultats enregistrés ont
révélé que l’application du PG améliorait la structure du sol en favorisant l’action
floculante (stabilité des agrégats d'eau (WAS)) apportée par le calcium.
67
Au Brésil
68
En Inde
En Inde, les 11 sociétés de production d’engrais phosphatés génèrent plus de 5,5 MT/an
de PG. L’utilisation du PG comme engrais est une pratique courante et en particulier dans
plus de 200 districts du pays où les sols présentent une carence en soufre (Indian Council
of Agricultural Research, 2012). Legality Simplified (2023) a indiqué que le Ministère de
l’Agriculture et du Bien être des Agriculteurs (2023) a amendé l’article 20 A portant sur
le contrôle des engrais (inorganiques, organiques ou mélangés) et a fixé les
caractéristiques du PG (granulé) fabriqué en Inde et destiné à l’usage agricole pour une
période de trois ans à compter de la date de publication au Journal officiel soit jusqu’ à
2026 (Figure 17).
A titre indicatif les caractéristiques du PG granulé commercial sont [43]:
69
Il est à noter également qu’en Inde, deux agences étatiques sont en charge, entre autres,
de l’industrie de transformation du minerai de phosphate et de ses différentes
applications, en l’occurrence :
- Le « Central Pollution Control Board (CPCB)», créé en 1974, ayant pour mission
la réglementation et la surveillance des risques liés aux contaminations et
émissions physiques et chimiques conventionnelles.
- L’« Atomic Energy Regulatory Board (AERB)», créé en 1983, ayant pour mission
la réglementation et la surveillance des risques liés à la contamination radioactive
et à la radioprotection.
Ces unités expérimentales ont été exploitées durant deux saisons agricoles pour produire
du navet, de l’avoine et de la corète potagère (Figures 18 & 19).
70
Fig. 18a : Sol témoin (T) Fig. 18b : Sol amendé avec du
(sans amendement). fumier (F).
Fig. 19b : Sol témoin (T) Fig. 19c : Sol amendé avec du
(sans amendement). fumier (F).
71
Les résultats enregistrés révèlent que l’amendement par le PG améliore d’une façon
significative l’aération et la conductivité hydraulique du sol étudié. Sur le plan
agronomique, les meilleurs rendements des cultures testées ont été enregistrés pour les
unités traitées par le PG. La corète recevant 50 t/ha du PG a donné un rendement
supplémentaire respectivement de 40 % et 62 % par rapport aux traitements par le sable
de carrière et le témoin.
- Bien qu’en Tunisie près de 71% des sols sont classés fortement sensibles à la
salinité, l’utilisation du PG en agriculture est encore au stade expérimental.
C’est également le cas du Maroc, considéré comme l’un des grands producteurs
d’acide phosphorique et d’engrais.
72
4.4 Impact économique de la valorisation du PG
Ingénierie et techniciens.
Construction et exploitation.
Recherche et développement.
Sensibilisation et communication.
La figure 20 donne un aperçu sur la répartition de création d’emplois selon les secteurs
d’activité précités.
Notons qu’à l’échelle mondiale, les activités de valorisation du PG pourraient créer jusqu'à 400
000 emplois d'ici 2030 [45].
73
Section 5 :
74
5.1 Conclusions
Toutes les activités industrielles utilisant le plus souvent des ressources naturelles
dont les réserves sont de plus en plus affaiblies, génèrent des produits utiles et des sous-
produits. Une partie des sous-produits est recyclée dans les chaines de production et
l’autre partie souvent non négligeable couramment appelée « déchets » est stockée et/ou
rejetée dans l’environnement.
Classés par les instances internationales spécialisées en « déchets non
dangereux » et « déchets dangereux », la valorisation des « déchets non dangereux »
retient de plus en plus l’intérêt des structures de recherche-développement, des autorités
et des acteurs socio-économiques à travers le monde pour des raisons économiques et
environnementales et pour contribuer :
- d’une part à la concrétisation des mesures définies dans la stratégie nationale de la
transition écologique 2023/35-2050 visant en particulier le développement de
l’économie circulaire verte, la préservation du capital naturel du pays et ses
écosystèmes et la réduction des inégalités sociales et la disparité des activités
économiques territoriales notamment la mesure n°42 de l’axe 4 « Production et
consommation durables et lutte contre la pollution »,
- et d’autre part à la concrétisation d’ici 2030 des Objectifs de Développement
Durable (ODD) fixés par l’Organisation des Nations Unies (ONU), visant
notamment à assurer l’alimentation pour tous, à soutenir la prospérité
économique, à lutter contre les changements climatiques et à protéger
l’environnement. Ces objectifs sont en particulier l’ODD N° 9 et l’ODD N° 12
consacrés respectivement à « Industrie, Innovation & Infrastructure » et à
« Consommation & Production durables ».
Dans ce contexte, le recours à la valorisation des « déchets non dangereux » considérés
comme des « ressources anthropogéniques » est d’actualité à travers le monde et d’usage
dans plusieurs pays industriels.
En Tunisie, depuis son démarrage en 1952, l’industrie de transformation du
minerai du phosphate, a généré d’énormes quantités de phosphogypse (PG) évaluée en
2023 à environ 300 Mt, dont la majorité, soit environ 170 Mt est rejetée dans le golfe de
Gabès. Malheureusement à ce jour, la valorisation de ce gisement est entravée par la
contrainte réglementaire nationale qui classe cette substance comme « déchet
dangereux ».
Soucieux de suivre les évolutions réglementaires dans le monde et de pouvoir
valoriser, à grande échelle, le gisement de PG, le Ministère de l’Environnement et le
Ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie ont créé en avril 2023 une
Commission mixte chargée de réviser le décret n° : 2000-2339 du 10 octobre 2000 fixant
la liste des déchets dangereux et de fixer un plan pour la gestion du PG et sa valorisation.
Cette Commission a fait appel à un Comité Scientifique indépendant, composé d’experts
universitaires et professionnels pour effectuer une synthèse bibliographique actualisée sur
les travaux de recherche relatifs aux caractérisations physico-chimiques et radiologiques
75
du PG et sur les dernières avancées scientifiques, techniques et réglementaires concernant
la gestion et la valorisation du PG.
Le Comité Scientifique est appelé également à éclairer la Commission mixte sur
la révision du classement du PG tunisien parmi la liste des « déchets dangereux ».
Pour atteindre les objectifs escomptés, le Comité Scientifique a procédé à la
collecte des études, des articles, des thèses de doctorat, des rapports techniques et des
actes des rencontres scientifiques en relation avec la caractérisation, la gestion et la
valorisation et la classification réglementaire dans le monde et en Tunisie du PG.
Notons également que le Comité Scientifique a conçu et a réalisé le programme de
la Rencontre scientifique portant sur « La valorisation du phosphogypse : Opportunités
pour le développement économique régional », tenue à Gafsa, les 13 et 14 décembre
2023.
Caractérisation du PG tunisien
76
Comparaison du PG tunisien avec le minerai de phosphate et quelques dérivés
Par rapport aux engrais TSP, SSP et DAP, le PG contient des concentrations en
éléments majeurs, de même ordre de grandeur tels que la silice (SiO2) et le fluor (F)
ou encore plus faibles tels que les oxydes de fer, d’aluminium, de magnésium et de
potassium.
77
Ainsi en se référant aux standards de l’USEPA et de l’AIEA et aux études menées en
Tunisie et à l’étranger, il est constaté que le PG tunisien présente une activité
radioactive exprimée en 226Ra de 275 Bq/kg, qui est conforme au seuil standard
international de 1000 Bq/kg et qui est également inférieure à l’ensemble des valeurs
de radioactivités des PG étrangers issus de la transformation des phosphates
sédimentaires.
Ces résultats sont en accord avec les niveaux de concentrations des éléments traces
métalliques présents dans le PG. Toutefois le déversement du PG dans la mer entraîne des
effets négatifs sur l’écosystème marin, liés en particulier à l’accumulation des impuretés
insolubles suite à la dissolution totale de sa composante principale le sulfate de calcium
dihydrate « CaSO4.2H2O » (qui présente au moins 96% de la composition du PG). Il en est
de même que le stockage du PG en terrils sans respecter les normes d’usage les plus
avancées engendre des effets négatifs sur l’environnement.
78
Réglementation relative au PG dans le monde et en Tunisie
L’AIEA note l’absence de motif radiologique qui interdit son utilisation, suggère de le
considérer comme co-produit et non un déchet, recommande sa valorisation au lieu de
son stockage permanent et invite les décideurs à prendre en considération sa valorisation
dans leurs politiques.
Depuis 1989, aux Etats Unis d’Amérique, l'USEPA autorise des utilisations du
phosphogypse dans le domaine agricole en plein air sous condition que l’activité
radiologique (exprimée en 226Ra) ne dépasse pas le seuil de 370 Bq/kg.
79
d'acide phosphorique est effectuée conformément aux directives du Conseil Central
de Contrôle de la Pollution (CPCB).
Il est à préciser également que les constituants pouvant présenter une ou plusieurs
caractéristiques de danger dans le PG tunisien sont soient absents ou présents à des
concentrations trop faibles, inférieures ou comparables à celles dans le phosphate
naturel et dans les engrais actuellement commercialisés par le GCT (TSP, SSP et
DAP) et qui sont conformes au règlement européen « Registration, Evaluation,
Autorisation and restriction of CHemicals (REACH) » (Règlement (CE) n°
1907/2006 du 18 décembre 2006).
80
Gestion et valorisation du PG dans le monde et en Tunisie
Recherche
Année
- Pour la Tunisie, les différents aspects du PG sont de plus en plus traités ces dernières
années par les structures de recherche À titre d’indication, on dénombre, selon la
« Base de données Scopus », 40 articles publiés durant la période 2020-2023.
81
82
- En 2015, l’IFA a recensé auprès de 21 pays producteurs d’acide phosphorique, une
quantité de 29 Mt de PG exploitées dans différents domaines dont 11 Mt dans
l’industrie des matériaux de construction. L'utilisation en grandes quantités du PG
dans la fabrication du ciment est bien implantée dans plusieurs pays tels que la
Chine, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et les Philippines en respectant des
spécifications établies à cet effet.
- En Tunisie les expériences réalisées et en cours sont au stade pilote. Elles sont
présentées ci-après par domaine d’application : ciment, matériaux de construction et
logement.
Ciment
83
substituant au gypse naturel dans la fabrication du ciment et dans la fabrication des
pavés en béton.
Matériaux de construction
- Pavés de chaussées : les pavés obtenus lors des essais industriels à base de
phosphogypse avec un taux de substitution de 20% possèdent des résistances
mécaniques acceptables vis-à-vis de la norme européenne « EN1338 (Pavés en
béton – Prescriptions et méthodes d’essai)»
- Briques non cuites : les briques fabriquées à base de 100 % phosphogypse possèdent
des propriétés mécaniques permettant leur utilisation comme matériaux de
construction pour des structures non porteuses ou comme matériaux de décoration.
Les propriétés thermiques correspondantes montrent qu’elles pourraient être adaptées
à l'isolation dans la construction de bâtiments.
Il ressort d'autres études, comme celles menées en Chine et en Inde, des économies
d'énergie significatives peuvent être réalisées grâce à certains mélanges utilisant des
PG dans divers matériaux de construction, notamment les briques et les panneaux
muraux.
Logement
84
o des gains environnementaux : l'utilisation accrue de PG dans la
construction entraînera une réduction conséquente des quantités de PG
stockées en terrils ou rejetées dans la mer avec un impact très
appréciable sur la qualité de l’environnement ;
o une durabilité et un bénéfice social : le recours à l’utilisation du PG
comme ressource anthropogénique permettra de bien gérer les
ressources naturelles et de réduire le coût leur utilisation notamment
dans le logement ce qui offre des avantages socio-économiques
importants.
Dans le monde
En Tunisie
Bien que près de 71% des sols sont classés fortement sensibles à la salinité,
l’utilisation du PG en agriculture est encore au stade expérimental. La recherche sur la
valorisation du PG en agriculture se limite à des essais de laboratoire.
- En 2019, l’Institut des Régions Arides (IRA) a présenté les résultats d’une étude
expérimentale sur l’utilisation du PG pour la restauration d’un sol oasien dégradé
dont les principaux objectifs étaient de déterminer le taux d’amendement des sols par
le PG (t/ha/an) et d’évaluer l’impact de l’amendement des sols par le PG sur les
propriétés physico-chimiques et radioactives des sols et la qualité des cultures.
A cette fin, une parcelle expérimentale, répartie en 24 unités, de dimension 2m x
12m chacune, a été aménagée dans la station de l’IRA à Chott El Ferik-Gabès selon
85
un bloc aléatoire complet incluant 4 traitements : PG, sable de carrière, fumier et un
témoin. Les doses de PG appliquées pour l’amendement du sol ont été de 12.5, 25 et
50 t/ha.
Ces unités expérimentales ont été exploitées durant deux saisons agricoles pour
produire du navet, de l’avoine et de la corète potagère.
Les résultats enregistrés révèlent que l’amendement par le PG améliore d’une façon
significative l’aération et la conductivité hydraulique du sol étudié. Sur le plan
agronomique, les meilleurs rendements des cultures testées ont été enregistrés pour
les unités traitées par le PG. La corète recevant 50 t/ha du PG a donné un rendement
supplémentaire respectivement de 40 % et 62 % par rapport aux traitements par le
sable de carrière et le témoin.
86
5.2 Recommandations
À la lumière :
Et en se référant en particulier :
87
Ceci à l’instar de la révision des réglementations effectuée par des instances
internationales spécialisées (AIEA, IFA, etc.) et dans plusieurs pays tels que : les
Etats Unis d’Amérique, l’Union Européenne, l’Inde, le Brésil, la Chine, l’Espagne, la
Belgique, la France, les Philippines, etc.
88
Bibliographie
89
Bibliographie
[1] : « Radiation Protection and Management of NORM Residues in the Phosphate Industry - Safety
Reports Series No. 78 », AIEA, (2013).
[2] : IFA (2016), « PHOSPHOGYPSUM Sustainable Management and Use », International Fertilizer
Association (IFA), (2016).
[3] : Les éditions Techniques de l’Ingénieur,
https://www.techniques-ingenieur.fr/glossaire/co-produit, site web consulté le 01/12/2023.
[4] : « PHOSPHOGYPSUM : Leadership, Innovation, Partnership », International Fertilizer Association
(IFA), (2020).
[5] : « Guide de bonnes pratiques pour la gestion et la valorisation durable du phosphogypse », édité par
l’ANPE dans le cadre du projet du MedPartnership « Renforcement des Capacités des Pays pour la Bonne
Gestion du PG Provenant de l’Industrie des Engrais Chimiques », (2015).
[6] : « American Association of State Highway and Transportation Officials (AASHTO) », « Standard
Specification for Classification of Soils and Soil-Aggregate Mixtures for Highway Construction Purposes
», (2004).
[7] : « Rapport final sur l'arrêt du déversement du phosphogypse dans le Golfe de Gabès », « Commission
Technique de l'Etude de la Situation Environnementale à Gabès : cas du phosphogypse », (2016).
[8] : « Etude sur la gestion et la valorisation durable du phosphogypse-cas de la Tunisie », éditée par
l’ANPE dans le cadre du projet du MedPartnership «Renforcement des Capacités des Pays pour la Bonne
Gestion du PG Provenant de l’Industrie des Engrais Chimiques», (2016).
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Environmental Science and Health, Part A, (2022).
[10] : Essaid Bilal et al., « Phosphogypsum circular economy considerations: A critical review from more
than 65 storage sites worldwide », Journal of Cleaner Production, (2023).
[11] : Lassâad AJAM, « Valorisation du phosphogypse dans la brique cuite Cas des terrils de Sfax
(Tunisie) », Thèse de doctorat en Génie Civil, École Nationale d’Ingénieurs de Tunis, Janvier 2010.
[12] : Jennyvi D. Ramirez, Reymar R. Diwa, Botvinnik L. Palattao, Nils H. Haneklaus, Estrellita U.
Tabora, Angel T. Bautista VII, Rolando Y. Reyes, « Rare earths in Philippine phosphogypsum: Use them
or lose them », Journal of Environmental Science and Health, Part A, (2022).
[13] : Reymar R. Diwa, Estrellita U. Tabora, Nils H. Haneklaus, Jennyvi D. Ramirez, « Rare earths
leaching from Philippine phosphogypsum using Taguchi method, regression, and artificial neural network
analysis », Journal of Material Cycles and Waste Management, (2023).
[14] : Faouzia Charfi Fourati, Jamel Bouaziz, Habib Belayouni, « Valorisation du phosphogypse de Tunisie
en vue de son utilisation comme substituant au gypse naturel dans la fabrication du ciment »,
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« 10.4267/dechetssciences-techniques.1550 ». « Hal-03181449 », (2021).
[15] : Houda TRIFI, « Diversité bactérienne du phosphogypse tunisien et valorization des bactéries
indigènes favorisant la croissance des plantes », Thèse de doctorat en microbiologie, Centre National des
Sciences et Technologies Nucléaires (CNSTN) – Tunisie, (2018).
[16] : SFAR FELFOUL H., BEN OUEZDOU M., CLASTRES P., CARLES GIBERGUES A.,
« Caractéristiques et propriétés du phosphogypse des terrils de Sfax (Tunisie): influence de la durée de
stockage », Annales du Bâtiment et des Travaux Publics n°6, ISSN : 1270-9840, (2004).
[17] : BEN. ABDALLAH H. « Témoignage du GCT : Expérience du GCT dans la valorisation du
phosphogypse » Conférence dans le cadre du Colloque : « Le phosphogypse facteur de développement
durable », 24-25 Mai 2017 – Gabès – Tunisie.
[18] : HAMMAS I., « Valorisation et étude des terres rares dans le phosphogypse tunisien », Thèse de
doctorat en chimie appliquée, Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT) de
Tunis - Tunisie, Juin 2014.
90
[19] : MASMOUDI-SOUSSI A., « Etude et valorisation du phosphogypse tunisien : procédés d’extraction
des éléments de terres rares », Thèse de doctorat en chimie, Faculté des Sciences de Bizerte (FSB) -
Tunisie, Juillet 2021.
[20] : REGUIGUI N, BEN KRAIEM H., « Monitoring and measurements of radioactivity in Sidi Thabet:
Future site of the National Center for Nuclear Science and Technology of Tunisia. In: Proceeding of the
Arab Conference on the Peaceful Uses of Atomic Energy », Tunis, Tunisia (November 1998).
[21] : Julian Hilton, « Phosphogypsum Net Zero – The practice, Time for a Consistent Industry- wide
response to the Management and Uses of Phosphogypsum ? », 26th AFA International Fertilize Technology
Conferense & Exhibition best Practices in Fertilizer Industry/Tunis-Tunisia, June 2013.
[22] Convention de Bâle :
https://www.basel.int/Portals/4/Basel%20Convention/docs/text/BaselConventionText-f.pdf
[23] : Convention de Bamako : https://au.int/sites/default/files/treaties/7774-treaty-0015_-
_bamako_convention_on_hazardous_wastes_f.pdf
[24] Convention de Barcelone :
https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/31970/bcp2019_web_fre.pdf
[25] NEPA Act : https://faolex.fao.org/docs/pdf/vic45854.pdf
[26] RCRA Act : https://www.govinfo.gov/content/pkg/STATUTE-90/pdf/STATUTE-90-Pg2795.pdf
[27] Directive de la Commission Européenne n°2000/532/CE du 30 Mai 2000 : https://eur-
lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02000D0532-
20150601&qid=1443770560597&from=EN
[28] : Site web de l’Organisation des Nations Unies relatif à la Collection des Traités :
https ://treaties.un.org/pages/ViewDetails.aspx ?src=IND&mtdsg_no=XXVII-3&chapter=27&clang=_fr
[29] : Yelizaveta Chernysh & al., « Phosphogypsum Recycling: A Review of Environmental Issues,
Current Trends, and Prospects », Applied Sciences (2021).
[30] : Recueil des communications à la Rencontre Scientifique « La valorisation du phosphogypse :
opportunités pour le développement économique régional », Gafsa (Tunisie) – 13 & 14 décembre 2023 /
ISBN : 487-01-20-12-2023.
[31] : BRITISH GEOLOGICAL SURVEY, Cement Raw Materials, Mineral Profile, (2005).
[32] : DIOP, M.B., et al., « Phosphogypsum based cement formulation in agreement with standard Portland
cement in the framework of a concrete code policy for thermal and energetic efficiency of the building »,
African Concrete Code (Proc. Symp. place, 2005) publisher (2005) 306-322.
[33] : Garbaya, H.; Jraba, A.; Khadimallah, M.A.; Elaloui, E., « The Development of a New
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Characteristics », Materials 2021, 14, 7369.
[34] : Abdessattar Hamdi, Néjib Ben Jamaa, Imen Kallel Kammoun, « Potential use of phosphogypsum in
paving blocks », Green Materials, Institute of civil Engineering ICE publishing, (2020).
[35] : M. Krichen, abderraouf Jarba, Hatem Ksibi, Elimame Elaloui, « Effects of inorganic constituents on
thermal and mechanical properties in several types of phosphogypsum : a case study of Gafsa-site »,Euro-
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[36] : Reguigui, N., « Valorisation du phosphogypse pour la fabrication des briques et évaluation de la
radioactivités. Journée d’étude sur la valorisation du phosphogypse et les rejets thermiques », organisée par
APEG, UGTT, UTAP et UTICA. Gabes, le 31 Mai 2014.
[37] : Ajam, L., N. Reguigui, M. Ben Ali, Z. Chekir and M. Ben Ouezdoua (2013): « Phosphogypsum
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Conference & Exhibition/ Tunis-Tunisia, June 24-26, 2013.
[38] : Abril. ,J, R G Tenoriob, S M. Enamorado, M. D Hurtado, L Andreu et A Delgado. « The cumulative
effect of three decades of phosphogypsum amendments in reclaimed marsh soils from SW Spain: 226Ra,
238
U and Cd contents in soils and tomato fruit », SCIENCE OF THE TOTAL ENVIRONMENT 403 (2008)
80 – 88.
91
[39] : OutbakatM. Barka, RedouaneChoukr-Allah, MoussaBouray, Mohamed EL Gharous et Khalil EL
Mejahed. « Phosphogypsum: Properties and Potential Use in Agriculture », Biosaline Agriculture as a
Climate Change Adaptation for Food Security, (2023) pp 229–255.
[40] : SAUEIA, C.H.R., BOURLEGAT, F.M., MAZZILLI, B.P., FAVARO, D.I.T., « Availability of
metals and radionuclides present in phosphogypsum and phosphate fertilizers used in Brazil », J Radioanal
Nucl Chem, v.297, 189-195, (2013).
[41] : SAUEIA, C.H.R., MAZZILLI, B.P., BOURLEGAT, F.M., COSTA, G.J.L., « Distribution of
potentially toxic elements in the Brazilian phosphogypsum and phosphate fertilizers », E3S Web
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[42] : Caires E F & al., « Crop nutrition and grain yield as affected by phosphorus fertilization and
continued use of phosphogypsum in an Oxisol under no-till management », Archives of Agronomy and
Soil Science Volume 69, 2023 - Issue 12, Pages 2370-2385.
[43] : https://legalitysimplified.com/2023/07/26/specifications-for-phospho-gypsum-granular-
manufactured-in-india/, site consulté le 15 janvier 2024.
[44] : Gabsi H., « Application of Phosphogypsum and Organic Amendment for Bioremediation of
Degraded Soil in Tunisia Oasis: Targeting Circular Economy », Journal « Sustainability », (2023)/15/4769.
[45] : ODCE, « Perspectives économiques de l'environnement », (2019) : https://oecd.org.
92
Annexes
93
Annexe 1 : Comparaison de la radioactivité de différents PG.
94
Annexe 1 : Comparaison de la radioactivité de différents PG.
95
Annexe 1 : Comparaison de la radioactivité de différents PG.
96
Annexe 2 : Liste des substances dangereuses éventuelles
Liste établie en se basant sur les données fournies par l’annexe 4 « Spéciation des substances minérales
dans les déchets : Proposition de substances « pire cas avec information » » du rapport publié par
l’INERIS « RAPPORT INERIS-DRC-15-149793-06416A du 04/02/2016 intitulé « Classification
réglementaire des déchets - Guide d’application pour la caractérisation en dangerosité » pour les
éléments du « tableau 26 : Entrées génériques d'éléments (11) dans le règlement CLP » du document
européen 2018/C 124/01 : « Recommandations techniques concernant la classification des déchets »
97
nickel dichromate
sodium dichromate
ammonium dichromate
dichromium tris(chromate); chromium III chromate; chromic chromate
mercure (Hg) inorganic compounds of mercury with the exception of mercuric sulphide and
those specified elsewhere in this Annex
organic compounds of mercury with the exception of those specified elsewhere in
this Annex
phenylmercury nitrate
phenylmercury acetate
basic phenylmercury nitrate
2-methoxyethylmercury chloride
phenylmercury hydroxide
mercury difulminate; mercuric fulminate; fulminate of mercury
mercury difulminate; mercuric fulminate; fulminate of mercury [> 20 %
phlegmatiser]
mercury dichloride; mercuric chloride
dimercury dichloride; mercurous chloride; calomel
dimercury dicyanide oxide; mercuric oxycyanide
mercury
dimethylmercury
plomb (Pb) lead compounds with the exception of those specified elsewhere in this Annex
silicic acid, lead nickel salt
lead hexafluorosilicate
lead alkyls
lead diazide; lead azide
lead diazide; lead azide [> 20 % phlegmatiser]
lead chromate
lead di(acetate)
trilead bis(orthophosphate)
lead acetate, basic
lead sulfochromate yellow; C.I. Pigment Yellow 34; [This substance is identified
in the Colour Index by Colour Index Constitution Number, C.I. 77603.]
lead chromate molybdate sulfate red; C.I. Pigment Red 104; [This substance is
identified in the Colour Index by Colour Index Constitution Number, C.I. 77605.]
lead hydrogen arsenate
lead 2,4,6-trinitro-m-phenylene dioxide; lead 2,4,6-trinitroresorcinoxide; lead
styphnate
lead 2,4,6-trinitro-m-phenylene dioxide; lead 2,4,6-trinitroresorcinoxide; lead
styphnate (≥ 20 % phlegmatiser)
antimoine (Sb) bis(4-dodecylphenyl)iodonium hexafluoroantimonate
dibenzylphenylsulfonium hexafluoroantimonate
antimony pentachloride
antimony trichloride
antimony trifluoride
antimony compounds, with the exception of the tetroxide (Sb2O4), pentoxide
(Sb2O5), trisulphide (Sb2S3), pentasulphide (Sb2S5) and those specified
elsewhere in this Annex
sélénium (Se) nickel selenate
nickel(II) selenite
nickel selenide
selenium compounds with the exception of cadmium sulphoselenide and those
specified elsewhere in this Annex
thallium (Tl) thallium thiocyanate
dithallium sulphate; thallic sulphate
thallium compounds, with the exception of those specified elsewhere in this
Annex
uranium (U) uranium compounds with the exception of those specified elsewhere in this Annex
98
Annexe 3 : Exposé des motifs du décret n° 2000-2339 du 10/10/2000.
99
100
Annexe 4 : Déclarations de conformité au règlement « REACH »
Engrais : TSP
101
Engrais : SSP
102
Engrais : DAP
103
Annexe 5 : Exemple de Fiche de Données de Sécurité(FDS)
104
105
106
107
Avec l'appui de :