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Chapitre premier
LE CYCLE HYDROLOGIQUE
ET LE BILAN
HYDROLOGIQUE
2
I - Le cycle de l’eau
Sous l'effet du
rayonnement solaire
l'eau évaporée à partir du
sol , des océans et des
autres surfaces d'eau,
entre dans
l'atmosphère.
4
L'élévation d'une masse d'air humide permet le refroidissement
nécessaire pour l'amener à saturation et provoquer la condensation de la
vapeur d'eau sous forme de gouttelettes constituant les nuages, en
présence de noyaux de condensation.
La pluie non interceptée atteint le sol. Suivant les conditions données, elle
peut alors :
s'évaporer directement du sol,
s'écouler en surface jusqu'aux cours d'eau (ruissellement de surface)
ou encore s'infiltrer dans le sol. 6
Il peut aussi y avoir emmagasinement temporaire de l'eau infiltrée
sous forme d'humidité dans le sol, que peuvent utiliser les plantes.
Il peut y avoir percolation vers les zones plus profondes pour contribuer au
renouvellement des réserves de la nappe souterraine.
7
Le cycle de l'eau est donc sujet à des processus complexes et
variés parmi lesquels nous citerons:
8
Le bassin hydrologique est circonscrit par les lignes de crêtes
topographiques, délimitant le bassin versant d'un cours d'eau et de ses
affluents. Il correspond donc, en surface au bassin hydrogéographique.
Il est admis que ses limites se superposent, au mieux, à celles du bassin
hydrogéologique. Ces conditions sont en général réalisées pour les grandes
unités, de l'ordre de quelques centaines de millier de km². 9
Le bassin hydrogéologique est la fraction de l'espace du bassin
hydrologique située sous la surface du sol. C'est le domaine des eaux
souterraines.
En général, il correspond à un bassin sédimentaire. Ses limites sont
imposées par la structure hydrogéologique.
10
L'aquifère, est l'unité de domaine
d'étude des eaux souterraines. Le
bassin hydrogéologique est constitué
d'un ou de plusieurs aquifères.
11
2. La répartition des eaux
Nous pouvons concevoir la répartition des eaux sur la terre selon différents
points de vue :
12
2.1 Etat et situation de l’eau à l'échelle du globe
• Les précipitations,
• l'évaporation.
14
L'équation du bilan hydrique se fonde sur l'équation de continuité et peut
s'exprimer comme suit, pour une période et un espace donnés :
bilan hydrologique qui représente le bilan des quantités d'eau entrant et
sortant d'un système défini dans l'espace et dans le temps, à savoir l‘année
hydrologique (période d'une année très souvent différente de l'année civile).
P + S = R + E + (S ± ΔS)
Avec :
15
Sous sa forme la plus générale et pour une période déterminée (mois,
année), ce bilan peut s'écrire encore sous la forme simplifiée
suivante :
E = I – O ± ΔS
avec
E : évaporation [mm] ou [m3/s],
I : flux d'eau entrant [mm] ou [m3/s],
O : flux d'eau sortant [mm] ou [m3/s],
16
Si le bassin versant naturel est relativement imperméable, la variation de
stock sur une période donnée peut être considérée comme nulle (ΔS=0).
Dès lors, on peut introduire le déficit d'écoulement (D) dans l'équation qui
s'écrit :
D= I-O
Avec
17
Ce déficit d’écoulement représente essentiellement les pertes dues à
l'évaporation.
Il peut être estimé à l'aide de mesures ou de méthodes de calcul. Par, les
formules de Turc et Coutagne :
Formule de Turc
Avec:
18
Formule de Coutagne
D = P - m . P2
Avec :
PE = P - ETR
PE : précipitations efficaces
P : pluie annuelle [mm],
ETR : évapotranspiration réelle
Ce bilan global annuel des grands domaines correspond, soit au cycle global
soit à chacun des cycles de deuxième ordre, continental ou océanique.
21
BILAN DES RESSOURCES EN EAU DE LA TUNISIE
22
Bilan hydrologique moyen annuel de la Tunisie
23
CHAPITRE II
LE BASSIN VERSANT ET
SON COMPLEXE
24
Le bassin versant est une unité géographique sur laquelle se base
l'analyse du cycle hydrologique.
26
L'analyse du comportement hydrologique d'un bassin versant
s'effectue le plus souvent par le biais de l'étude de la réaction
hydrologique du bassin face à la précipitation.
Temps de concentration tc - C’est le temps que met une particule d'eau
provenant de la partie du bassin la plus éloignée de l'exutoire pour parvenir à
celui-ci.
On peut estimer tc en mesurant la durée comprise entre la fin de la pluie nette et
la fin du ruissellement direct (i.e. fin de l'écoulement de surface). 29
Temps de montée tm - C’est le temps qui s'écoule entre l'arrivée à l'exutoire de
l'écoulement rapide et le maximum de l'hydrogramme dû à l'écoulement de
surface.
32
l'isochrone la plus éloignée de l'exutoire représente le temps mis pour
que toute la surface du bassin versant contribue à l'écoulement à
l'exutoire après une averse uniforme.
Cette transformation ne va pas sans pertes en eaux et ces pertes dépendent des
conditions climatologiques régnant sur le bassin versant, et des caractéristiques
physiques de ce dernier.
Deux bassins soumis aux mêmes conditions climatiques peuvent avoir un régime
d’écoulement totalement différent.
Cette différence est principalement causée par les diverses caractéristiques
physiques des deux bassins.
Le bassin versant peut être caractérisé par :
35
Les bassins en forme d'éventail (BV1), présentant un temps de
concentration plus court (tc1), auront les plus forts débits de pointe.
une forme allongée (BV2) favorise, pour une même pluie, les faibles débits
de pointe de crue
36
Il existe différents indices morphologiques permettant de caractériser le
milieu, mais aussi de comparer les bassins versants entre eux.
Avec :
KG: est l'indice de compacité de Gravélius,
A : surface du bassin versant [km2],
P : périmètre du bassin [km].
37
Cet indice se détermine à partir d'une carte topographique en mesurant
le périmètre du bassin versant et sa surface.
et supérieur à 1 lorsque le
bassin est de forme allongée.
38
L'influence du relief sur l'écoulement se conçoit aisément, car de nombreux
paramètres hydrométéorologiques varient avec l'altitude et la morphologie du bassin.
En outre, la pente influe sur la vitesse d'écoulement. Le relief se détermine lui aussi
au moyen d'indices ou de caractéristiques suivants :
40
Les altitudes maximales et minimales sont obtenues directement à partir de cartes
topographiques
41
L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe hypsométrique ou de la
lecture d'une carte topographique. On peut la définir comme suit :
Avec :
Hmoy : altitude moyenne du bassin [m] ;
42
La pente moyenne est une caractéristique importante qui renseigne sur la
topographie du bassin.
Elle donne une bonne indication sur le temps de parcours du ruissellement direct -
donc sur le temps de concentration tc - et influence directement le débit de pointe lors
d'une averse.
La méthode proposée par Carlier et Leclerc consiste à calculer la moyenne
pondérée des pentes de toutes les surfaces élémentaires comprises entre deux
altitudes données.
Une valeur approchée de la pente moyenne est alors donnée par la relation suivante :
Avec
im : pente moyenne[m/km ou 0/00],
L : longueur totale de courbes de niveau [km],
D : équidistance entre deux courbes de niveau [m],
A : surface du bassin versant [km2].
43
L’ indice de pente ip se calcule à partir du rectangle équivalent. Il est égal à
la somme des racines carrées des pentes moyennes de chacun des éléments
pondérés par la surface intéressée, soit :
où
Les courbes de niveau deviennent des droites parallèles aux côtés du rectangle.
La surface
Le coefficient de compacité
45
En combinant ces trois relations, on obtient cette relation:
La topologie étudie les notions de voisinage et de limite. Elle est utile dans la
description du réseau hydrographique en proposant une classification
46
Tout cours d’eau dépourvu de tributaires est d’ordre 1.
Le cours d’eau formé par la rencontre de deux cours d’eau d’ordre
différent prend l’ordre du plus élevé des deux.
Le cours d’eau formé par la rencontre de deux cours d’eau du même
ordre est augmenté de un.
47
Un bassin versant se caractérise principalement par les deux longueurs:
La longueur (LCA) est une distance curviligne mesurée le long du cours
d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la projection
du centre de gravité du bassin .
48
La longueur du cours d'eau principal (L) est la distance curviligne depuis
l'exutoire jusqu'à la ligne de partage des eaux, en suivant toujours le segment
d'ordre le plus élevé lorsqu'il y a un embranchement et par extension du dernier
jusqu'à la limite topographique du bassin versant.
Avec
50
La densité de drainage dépend de la géologie , des caractéristiques
topographiques du bassin versant et des conditions climatologiques et
anthropiques.
La densité de drainage, introduite par Horton, est la longueur totale du réseau
hydrographique par unité de surface du bassin versant :
Avec
51
Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice
est très souvent utilisé en hydrologie de surface, c’est :
52
CHAPITRE III
PRECIPITATIONS
53
Pour qu'il y ait formation de précipitations, il faut de la vapeur d'eau, un
noyau de condensation et des turbulences.
54
une fois arrivée dans le nuage, elle est entraînée par des courants d'air froid ; la
présence d'un noyau de condensation permet la rotation de la vapeur d'eau
autour de ce noyau de condensation :
Elles sont associées aux surfaces de contact entre deux masses d'air de
température, de gradient thermique vertical , d'humidité et de vitesse de
déplacement différents, que l'on nomme « fronts ».
Les fronts froids (une masse d’air froide pénètre dans une région chaude)
créent des précipitations brèves, peu étendues et intenses.
les fronts chauds (une masse d’air chaude pénètre dans une région occupée
par une masse d’air plus froide) génèrent des précipitations longues, étendues,
mais peu intenses.
58
Les différents instruments permettant la mesure des précipitations sont:
Le pluviographe
59
Pluie
un dispositif particulier,
permet de déterminer la
hauteur de précipitation et sa
répartition dans le temps
donc son intensité
Une pièce pivotante dont les deux compartiments peuvent recevoir l’eau
de pluie tour à tour (augets basculeurs).
61
Le réseau d'observation est un réseau formé par l'ensemble des stations
pluviométriques pour un bassin versant ou une région donnés.
Ils fournissent des mesures ponctuelles publiées, par les services publiques,
dans des annuaires pluviométriques
62
L'intensité moyenne (im) d'une averse s'exprime par le rapport entre la hauteur
de pluie totale observée durant la durée t de l'averse :
i m = h/t
64
La représentation, sous la forme d'un histogramme, de l'intensité de la pluie
en fonction du temps.
65
En représentant les averses sous forme de hyétogrammes, la problématique de la
séparation des averses se résume comme suit :
Cette probabilité est donnée, si l’intensité i représente une variable aléatoire, par la
relation suivante :
2 ▪ Ou encore, à durée de pluie égale, une précipitation sera d'autant plus intense
que sa fréquence d'apparition sera petite (donc que son temps de retour sera
grand)
Ces deux lois permettant d'établir les relations entre les intensités, la durée et
la fréquence (IDF) d'apparition des pluies
peuvent être représentées selon des courbes caractéristiques :
68
Ces courbes donnant la probabilité de diverses intensités de pluie de courte durée
pour diverses durées en un lieu donné
Donc pour une durée de pluie donnée, plus le temps de retour est grand et
plus l’intensité moyenne maximale sera importante.
69
La structure d'une averse est définie comme la distribution de la hauteur de
pluie dans le temps.
70
Les méthodes d’ évaluation régionale des précipitations, les plus couramment
utilisées sont:
71
La 1ére méthode : la moyenne arithmétique: qui consiste à calculer la moyenne
arithmétique des valeurs obtenues aux stations étudiées, s'applique uniquement si
les stations sont bien réparties et si le relief du bassin est homogène.
72
La précipitation moyenne pondérée Pmoy pour le bassin, se calcule en effectuant
la somme des précipitations Pi de chaque station, multipliées par leur facteur de
pondération (surface Ai), le tout divisé par la surface totale A du bassin. La
précipitation moyenne sur le bassin s'écrit : Pmoy = Σ Ai . Pi / A
73
La 3éme méthode : des isohyètes est la plus rigoureuse , elle est fondée sur
l'utilisation des isohyètes.
Les isohyètes sont des lignes de même pluviosité . Grâce aux valeurs
pluviométriques acquises aux stations du bassin et aux stations avoisinantes, on peut
tracer le réseau d'isohyètes.
Avec :
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin,
A : surface totale du bassin,
Ai : surface entre deux isohyètes i et i+1,
K : nombre total d'isohyètes,
Pi : moyenne des hauteurs h de précipitations entre deux isohyètes i et i+1.
75
L’un des moyens permettant l'estimation d'une lame d'eau précipitée sur le bassin
versant: c’est à partir d'une hauteur de pluie ponctuelle tout en tenant compte de
l'hétérogénéité des précipitations est l'utilisation d'un coefficient d’abattement ou
de réduction.
Pour certains évènement pluvieux, la hauteur des précipitations tombant sur une
surface diminue lorsqu'on s'éloigne de l'épicentre de l'averse.
76
Cette condition de la pluie sur la surface est assez bien respectée pour une région
homogène et peut s'appliquer dans le cas de petits bassins versants:
77
On peut tracer des courbes donnant la valeur de ce rapport, appelé coefficient
d'abattement ou de réduction , en fonction de la surface considérée et de la durée
ou de la hauteur de précipitation.
79
CHAPITRE IV
EVAPORATION ET
EVAPOTRANSPIRATION
80
L’évaporation se définit comme étant le passage de la phase liquide à la
phase vapeur, il s'agit de l'évaporation physique.
Les plans d'eau et la couverture végétale sont les principales sources de vapeur
d'eau.
81
1er phénomène c’est:
82
2éme phénomènes c’est:
Biologique : la transpiration provient de la couverture végétale
84
On distingue :
quand le sol est à une certaine humidité et les plantes à un stade de développement
physiologique et sanitaire spécifique ;
85
• L’évapotranspiration potentielle (ETP) ou évapotranspiration de référence
(ET0)
C’est la quantité maximale d'eau susceptible d'être perdue en phase vapeur, sous un
climat donné,
par un couvert végétal continu spécifié (gazon) bien alimenté en eau et pour un
végétal sain en pleine croissance.
86
L'évaporation est une des composantes fondamentales du cycle hydrologique et
son étude est essentielle pour connaître le potentiel hydrique d'une région ou d'un
bassin versant.
La pluie peut être retenue par la végétation, puis redistribuée en une partie qui
s'évapore et une autre qui est retransmise au sol par deux voies :
87
▪ soit par égouttage à travers du couvert végétale
I = Pi – (Ps + Pt)
I : interception (pluie n'atteignant jamais le sol) [mm],
Pi : pluie incidente [mm],
Ps : pluie atteignant le sol drainée au travers du couvert végétale [mm],
Pt : pluie atteignant le sol par écoulement le long des branches [mm].
89
L'évaporation dépend essentiellement de deux facteurs :
90
d'une part, selon les conditions géographiques (gradient de latitude),et
92
Cette énergie échangée est, compensée par un transfert d'eau qui s'évapore à
un endroit pour se condenser à un autre et retomber sous forme de
précipitations.
Avec :
ea : pression de vapeur d'eau effective ou
actuelle,
es : pression de vapeur d'eau à saturation. 94
L'humidité relative est donc le rapport entre la quantité d'eau contenue dans une
masse d'air et la quantité maximale d'eau que peut contenir cette masse d'air.
Ainsi, lorsqu'une masse d'air se refroidit, elle garde la même quantité d'eau.
Cette diminution implique qu'à un certain moment, l'air devient saturé car l’humidité
relative Hr = 100%.
D'une manière générale, la différence entre une surface d'eau libre peu
profonde et une surface d'eau libre profonde réside dans la sensibilité de la
première aux variations climatiques saisonnières.
tandis qu'une surface d'eau libre profonde, de par son inertie thermique,
présentera une réponse évaporat ive nettement différente.
Cependant, les volumes totaux évaporés peuvent être sensiblement les mêmes
dans les deux cas.
96
L'évapotranspiration d'un sol couvert par de la végétation est difficile à estimer.
Les chercheurs sont arrivés à déterminer les besoins en eau des cultures,
équivalent à l'ETM, par la correction de l'évapotranspiration potentielle (ET0)
d'une culture de référence, qui est normalement le gazon, par un coefficient
appelé "coefficient cultural" (kc) en utilisant la formule suivante :
ETM(culture) = kc ET0
97
L’estimation des taux d'évaporation des nappes d’eau libre peut être mesurer
expérimentalement par des bacs d’évaporation
98
L'évapotranspiration peut être mesurée aussi expérimentalement à l'aide de
cases lysimétriques .
C’est un bac exposé en plein air qui contient un sol couvert d'un certain type de
végétation, ou laissé à nu, dont on évalue la quantité d'eau infiltrée et drainée par
rapport à celle apportée par les précipitations.
99
L’évapotranspiration peut être estimer aussi indirectement à l'aide des formules
empiriques et théoriques qui combinent des variables climatiques:
Thornthwaite : formule qui est valable dans les régions semi arides et semi
pluvieuses ,
100
101
102
103
CHAPITRE V
INFILTRATION ET
ECOULEMENTS
104
Les écoulements représentent une partie essentielle du cycle hydrologique.
105
La quantité d'eau collectée dans ce bassin versant puis transportée par la rivière;
résultera:
Des précipitations directes à la surface du cours d'eau et des écoulements de surface
et souterrain parvenant à son exutoire.
La proportion entre ces deux types d'écoulements est définie par la quantité d'eau
infiltrée dans le sol.
106
L'estimation de l'infiltration permet de déterminer:
quelle fraction de la pluie va participer à l'écoulement de surface,
107
L'infiltration qualifie le transfert de l'eau à travers les couches superficielles du sol,
lorsque celui-ci est exposé à une submersion (inonder).
Avec :
111
La pluie nette représente la quantité de pluie qui ruisselle sur la surface du
terrain lors d'une averse.
La pluie nette est déduite de la pluie totale, diminuée des fractions interceptées
par la végétation et stockée dans les dépressions du terrain.
112
▪ L'utilisation de lourdes machines agricoles dans les champs peut avoir pour
conséquence la dégradation de la structure de la couche de surface du sol et la
formation d'une croûte dense et imperméable à une certaine profondeur
113
La couverture du sol :
- La végétation influence positivement l'infiltration en ralentissant l'écoulement de
l'eau à la surface, lui donnant plus de temps pour pénétrer dans le sol.
- Le feuillage protège le sol de l'impact de la pluie et diminue par voie de
conséquence le phénomène de battance.
115
Dans un sol homogène et lorsque la surface du sol est submergée, le profil
hydrique du sol présente :
117
Au cours d'une averse, la capacité d'infiltration du sol décroît d'une valeur
initiale jusqu'à une valeur limite qui exprime le potentiel d'infiltration à saturation.
118
Si l'on compare l'intensité de la pluie et la capacité d'infiltration d'un sol, il
existe deux possibilités :
Le temps requis est d'autant plus long que le sol est sec et que le régime
d'alimentation est voisin de la conductivité hydraulique à saturation Ks.
120
Le ruissellement ou écoulement de surface
Les écoulements qui gagnent rapidement les exutoires pour constituer les crues se
subdivisent en :
121
L'écoulement de surface ou ruissellement est constitué par la frange d'eau
qui, après une averse, s'écoule librement à la surface des sols.
L'importance de l'écoulement superficiel dépend de l'intensité des précipitations et
de leur capacité à saturer rapidement les premiers centimètres du sol, avant que
l'infiltration et la percolation, phénomènes plus lents, soient prépondérants. (qui a
plus d’importance).
122
L'écoulement de surface
Après interception par la végétation, il y a partage de la pluie disponible au niveau
de la surface du sol :
• en eau qui s'infiltre et qui contribue, par un écoulement plus lent à travers les
couches de sol, à la recharge de la nappe et au débit de base,
123
L'écoulement par dépassement de la capacité d'infiltration du sol est
considéré comme pertinent pour expliquer la réponse hydrologique des bassins
en climats semi-arides ainsi que lors de conditions de fortes intensités
pluviométriques.
Il est généralement admis que même des sols naturels présentant une
conductivité hydraulique élevée en climats tempérés et humides peuvent avoir
une capacité d'infiltration inférieure aux intensités maximales des précipitations
enregistrées.
Cependant des crues sont fréquemment observées pour des pluies d'intensité
inférieure à la capacité d'infiltration des sols.
Dans ce cas, d'autres processus tel que l'écoulement sur des surfaces saturées
en eau, permettent d'expliquer la formation des écoulements.
Des zones de sol peuvent être saturées soit par contribution de l'eau de subsurface
restituée par contribution directe des précipitations tombant sur ces surfaces
saturées.
124
L'écoulement de subsurface ou écoulement hypodermique comprend la
contribution des horizons de surface partiellement ou totalement saturés en eau.
Ces éléments de subsurface ont une capacité de vidange plus lente que
l'écoulement superficiel, mais plus rapide que l'écoulement différé des nappes
profondes.
125
L'écoulement de subsurface ou écoulement hypodermique
Une partie des précipitations infiltrée chemine horizontalement dans les couches
supérieures du sol pour réapparaître à l'air libre, à la rencontre d'un chenal
d'écoulement.
L'eau va transiter à travers l' aquifére à une vitesse de quelques mètres par jour à
quelques millimètres par an avant de rejoindre le cours d'eau.
A cause des faibles vitesses de l'eau dans le sous-sol, l'écoulement de base ou
écoulement souterrain n'intervient que pour une faible part dans l'écoulement de
crue.
De plus, il ne peut pas être toujours relié au même événement pluvieux que
l'écoulement de surface et provient généralement des pluies antécédentes.
L'écoulement de base assure en générale le débit des rivières en l'absence de
précipitations et soutient les débits d'étiage .
127
Bilan annuel des écoulements
L'écoulement total Et représente la quantité d'eau qui s'écoule chaque année
à l'exutoire d'un bassin versant considéré.
L'écoulement est la somme des différents termes : écoulement superficiel Es,
écoulement hypodermique Eh et écoulement de base (ou écoulement
souterrain) Eb qui résulte de la vidange des nappes.
Et = E s + E h + E b
le coefficient d’écoulement total Cet, défini par le rapport entre les
quantités d'eau écoulées et les quantités d'eau précipitées P :
Cet =Et / P
Le transport solide est par définition la quantité de sédiment (ou débit solide)
transportée par un cours d'eau.
129
• Sa compétence - Elle est mesurée par le diamètre maximum des débris rocheux
que peut transporter le cours d'eau.
Cette caractéristique est essentiellement fonction de la vitesse de l'eau.
130
• Sa capacité - C'est la quantité maximale de matériaux solides que peut
transporter en un point et à un instant donné le cours d'eau.
La capacité est fonction de la vitesse de l'eau, du débit et des caractéristiques
de la section (forme, rugosité, etc.).
131
Le transport des sédiments par les cours d'eau est donc déterminé par les
caractéristiques des particules (taille, forme, concentration, vitesse de chutes
et densité des particules). Ce qui permet de distinguer :
132
Le transport en suspension est en général constitué de matériaux fins, argiles et
colloïdes et quelquefois de silts.
C'est souvent la seule fraction du débit solide qui puisse être aisément mesurée
par rapport à la capacité de mesures,
on peut d'ailleurs distinguer la charge échantillonnée de la charge non
échantillonnée .
Dans la très grande partie des cas, la charge en suspension représente
quantitativement un pourcentage très important du transport global. 133
• la charge de fond ,formée de matériaux trop gros pour être mis en
suspension compte tenu de leur densité et de la vitesse du courant.
Ces particules roulent sur le fond ou se déplacent par saltation . Le transport par
saltation correspond à un déplacement par bonds successifs.
134
CHAPITRE VI
Le stockage et ses variations
135
Pour compléter l'étude des composantes du cycle de l'eau, il est indispensable de
déterminer le stockage d’eau et ses variations.
Rappelons que l'équation du bilan hydrologique peut s'écrire pour une période
donnée :
E = I + O ± S
E : évaporation [mm] ou [m3],
I : volume entrant [mm] ou [m3],
O : volume sortant [mm] ou [m3],
S : variation de stockage [mm].
Elle comprend l'eau interceptée par le couvert végétal, l'évaporation durant les
précipitations et le stockage dans les dépressions du sol qui est le volume d’eau
emmagasiné dans les petites dépressions du sol jusqu'à leur niveau de déversement.
Elle ne comprend pas la rétention superficielle qui est la partie de la pluie qui
demeure à la surface du sol durant la précipitation et qui ruisselle ou s'infiltre quand la
pluie a cessé.
137
Toute l'eau captée dans les dépressions de surface, des plus petites, dues à la
rugosité du sol, aux plus grandes plaines inondées, lacs, marais, etc., est
désignée comme le stock d'eau de surface .
• Les petites dépressions de surface qui se remplissent dès que l'intensité des
précipitations est supérieure à la capacité d'absorption du sol.
Lors d'averses suffisamment importantes, ces dépressions sont comblées et le
surplus prend part au ruissellement de surface.
138
• Le volume total d'eau pouvant être retenu dans ces dépressions de surface est
appelé capacité de rétention de surface.
Après l'averse, l'eau emmagasinée dans ces dépressions s'infiltre dans le sol, ou
est utilisée par les végétaux ou encore s'évapore directement.
Ces dépressions ne sont que de petits réservoirs temporaires, qui peuvent agir
comme tampons durant une averse sur un bassin versant.
139
•Les lacs , les plaines inondées sont des réservoirs d'eau de surface, naturels ou
artificiels, de volume et superficie pouvant être très importants.
Ils interviennent directement dans le bilan hydrologique par les échanges d'eau
avec le sol (relations eau de surface-nappe), en favorisant l'évaporation à leur
surface ou encore, en retardant l'écoulement en rivière par laminage.
140
Cette section s'intéresse à l'eau qui pénètre dans le sol et y séjourne, un court
instant ou de longues années (phase souterraine du cycle de l'eau).
Les contraintes qui régissent la circulation de l'eau dans toute l'épaisseur du sol
et du sous-sol amène à distinguer l'eau du sol et l'eau des réservoirs souterrains.
141
La distinction fondamentale entre la zone saturée et la zone non saturée réside
dans le comportement hydrodynamique de l'eau dû à l'effet de l'air et se traduit
notamment par une conductivité hydraulique différente.
Cependant, les zones saturées et non saturées ne sont pas des domaines
séparés, mais font partie d'un système d'écoulement continu.
142
Pour faciliter l'étude de l'eau souterraine, nous distinguons toutefois :
• L'eau du sol, assimilée à celle se trouvant dans la zone non saturée.
La zone de l'eau du sol est le siège des racines des végétaux et constitue surtout
une limite supérieure importante des nappes (alimentation, évaporation) ;
elle est également le lieu de transit de matières et de substances. Ces processus
font partie du continuum sol-plante-atmosphère.
143
• L'eau du sous-sol correspondant à celle de la nappe. L'infiltration renouvelle
l'eau du sous-sol et des réservoirs souterrains et entretient, par son circuit dans
les aquifères, le débit de l'écoulement souterrain (débit de base).
Celui-ci alimente les sources et les cours d'eau. Le niveau de l'eau souterraine est
influencé par le régime de percolation de la pluie ou de l'eau d'irrigation à travers la
zone non saturée. L'étude des réservoirs souterrains intéresse l’hydrogéologie.
144
Le sol dans sa partie non saturée apparaît comme un complexe dynamique à
trois phases : liquide, solide et gazeuse.
La variabilité temporelle et spatiale de la phase liquide d'un sol se manifeste
aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.
145
La description quantitative de la phase liquide du sol repose sur la notion de
teneur en eau ou humidité du sol.
Celle-ci varie principalement en fonction de la structure du sol et de sa porosité.
Selon qu'on la rapporte à la masse ou au volume,
la teneur en eau d'un sol peut s'exprimer par :
• La teneur en eau volumique ou humidité volumique :
C’est le rapport du volume d'eau présent dans le sol au volume apparent de ce
sol (volume de sol en place).
La teneur en eau volumique varie entre une valeur minimale, la teneur en eau
résiduelle r, et une valeur maximale, la teneur en eau à saturation s.
Celle-ci est en principe égale à la porosité efficace (définie comme le
rapport du volume des vides au volume total du milieu).
• La teneur en eau pondérale ou humidité pondérale w : quantité (masse)
d'eau contenue dans un échantillon de sol, rapportée à la masse des particules
de sol sec.
La teneur en eau des éléments minéraux varie généralement entre 5 et 40%.
La présence de matière organique augmente cette valeur qui peut dépasser 100%
(par exemple les tourbes où la teneur en eau pondérale peut atteindre 800%). 146
La variabilité spatiale et temporelle de la teneur en eau dans le sol est décrite
par des profils hydriques successifs, représentant la distribution verticale des
teneurs en eau dans le sol, à différents instants donnés.
147
La variation de stock S entre les cotes altimétriques z1 et z2 durant l'intervalle
de temps t = t2 - t1 est représentée par la surface de profondeur unitaire
comprise entre ces deux profondeurs et les deux profils hydriques correspondants
148
La quantification des flux repose sur l'application de l‘équation de continuité.
149
On a alors les équations suivantes :
Où :
q : variation du flux transitant [mm/h] ;
qz1 et qz2 : flux d'eau moyen entre t1 et t2 à travers les sections de cote
respectives z1 et z2,
t : intervalle de temps compris entre t1 et t2,
S z2 - z1 : surface comprise entre les deux profils hydriques et les profondeurs z1
et z2.
150
CHAPITRE VII
151
La dynamique de l'eau résulte de l'action de différents champs de forces
auxquelles elle est soumise : force de gravité, de capillarité, d'adsorption, etc.
On parle d’eau gravitaire lorsque l'effet de la gravité est prépondérant,
d‘eau capillaire lorsque l'effet des forces de capillarité prédomine, ou encore
d‘eau hygroscopique pour signaler la supériorité des forces d'adsorption.
152
Il s'exprime de façon courante par la notion de la charge hydraulique totale H,
définie comme la somme des énergies potentielles de pression et de gravité,
rapportée à l'unité de poids de liquide :
H=h+Z
Avec :
H : charge hydraulique [m], c'est-à-dire la pression exprimée en hauteur d'eau
équivalente, soit la pression exercée par une colonne d'eau verticale de même
hauteur ;
h : charge de pression [m], c'est-à-dire la pression effective de l'eau du sol, en
hauteur d'eau, par rapport à la pression atmosphérique ;
z : charge de gravité [m], c'est-à-dire la hauteur de l'eau au-dessus du plan de
référence.
153
La distribution des potentiels de pression, de gravité et du potentiel total dans le
sol le long d'une verticale est représentée graphiquement par des profils de
charge de pression, de gravité et de charge totale .
Charge hydraulique
Charge de pression
Charge de gravité
Les mouvements d'eau dans le sol, leur direction et leur importance sont régis
par les différences d'énergie potentielle totale de l'eau, celle-ci se déplaçant
d'un point à énergie élevée vers un point de plus basse énergie, pour tendre
vers un équilibre
154
La loi Darcy de comportement dynamique de la phase liquide d'un sol traduit
l'existence d'une relation entre les forces auxquelles est soumis le fluide et sa
vitesse d'écoulement.
Deux cas sont à distinguer selon que l'on se situe en milieu saturé ou non.
Dans le cas d'un milieu non saturé, la conductivité hydraulique n'est plus constante ;
elle varie avec la teneur en eau q tout comme la pression effective de l'eau du sol qui
est négative.
En milieu saturé, la pression effective de l'eau du sol est positive ; elle correspond à
la profondeur de submersion en dessous de la surface d'eau libre.
155
L'infiltration et la percolation
156
3- L'infiltration et la percolation
Le taux d'infiltration est donné par la tranche ou le volume d'eau qui s'infiltre par
unité de temps (mm/h ou m3/s).
La capacité d'infiltration est la tranche d'eau maximale qui peut s'infiltrer par
unité de temps dans le sol et dans des conditions données.
L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter les
eaux souterraines et reconstituer les réserves aquifères.
157
L’infiltration peut être mesurée expérimentalement à l'aide de cases lysimétriques
Une case lysimétrique est un bac exposé en plein air qui contient un sol couvert
d'un certain type de végétation, ou laissé à nu,.
dont on évalue la quantité d'eau infiltrée et drainée par rapport à celle apportée
par les précipitations. 158
5- Alimentation des systèmes hydrologiques
PE = P - ETR
159
On calcule l'évapotranspiration à l'aide de formules empiriques comme celle de
Thornthwaite, de Penman ou de Turc.
Thornthwaite : formule qui est valable dans les régions semi arides et semi
pluvieuses
i : indice thermique annuel, il est égal à la somme de 12 indices thermiques mensuels
i = (t/5) 1,514
160
La formule Turc : valable dans une zone où l’atmosphère n’est pas très
sèche (humidité relative supérieure à 50%) :
Dans les zones arides ou en périodes sèches où l’humidité relative (hr) est
inférieure à 50% on utilise la formule suivante:
161
On retiendra uniquement la formule de Turc établie à partir des observations
faites sur 254 bassins versants situés sur tous les climats du globe :
162
6- Alimentation du bassin hydrologique-Infiltration
L’eau des précipitations est répartie à la surface du sol en deux parties fixes
conventionnelles et inégales :
pendant une durée définie par l’aire de l’aquifère considérée, elle s’exprime en l/s km2.
L’aquifère est alimentée par l’infiltration efficace IE. C’est la quantité d’eau qui
parvient à la surface de la nappe.
La sortie du bassin hydrologique est mesurée, à son exutoire principal par le débit
de l’écoulement total naturel moyen, Qt ou écoulement total
165
Le terme naturel implique le fait que le débit des cours d’eau du bassin n’est pas
modifié par des interventions humaines.
En équilibre naturel, sur une longue période, l’écoulement total est égal aux
précipitations efficaces.
C’est-à-dire son drainage par les cours d’eau et l’alimentation des sources du bassin
hydrologique. Il assure le débit des rivières en absence de précipitations.
Les débits d’étiages sont égaux au débit de l’écoulement souterrain des aquifères.
C’est donc le débit total des eaux souterraines dans les exutoires compris dans le
bassin hydrologique : source, surface d’eau libre, dépression fermés et mer.
166
Il est possible de distinguer selon leur origine, quatre types de sources : émergence,
déversement, débordement et artésienne.
Les aquifères dans les vallées sont en relation étroites avec les rivières ou les lacs,
lesquels les alimentent ou les drainent.
Les exutoires peuvent être des dépressions fermées occupées par des lacs ou
sèches dans les zones arides (dépressions endoréiques). Le long des littoraux les
aquifères affluent vers la mer avec contact eau douce/eau salée.
En équilibre naturel, sur une longue période, l’écoulement souterrain est égal à
l’infiltration pour le bassin hydrogéologique et à l’infiltration efficace pour l’aquifère.
En terme de système, c’est donc le débit des apports, fraction de l’écoulement total ou
des précipitations efficace qui, après avoir transité avec modulation dans l’espace
considéré, alimente le débit des écoulements.
Il ne doit pas être confondu avec le mouvement de quantité d’eau dans les aquifères
ou écoulement de l’eau souterraine ou flux souterrain qui est étudié par
l’hydrodynamique souterraine.
167
Ce tableau du bilan moyen annuel d’un aquifère à nappe captive du continental
intercalaire du Sahara septentrional au m3/s : superficie 600 000 km2 (Unesco 1972)
170
8-1 Caractéristiques physique du réservoir
Une roche meuble, milieu poreux, est constituée d’un assemblage de particules
solides, ou grains.
172
L’analyse granulométrique a pour but la mesure des diamètres des grains par des
paramètres granulométriques.
Les dimensions des grains des roches meubles s’étalent dans une gamme, en
général continue.
L’analyse granulométrique a pour but le tri, par des tamis standards, des grains en
fourchettes de diamètres conventionnels.
173
b. Phases et classification granulométriques
Les dimensions des grains des roches meubles s’étalent dans une gamme, en
général continue. L’analyse granulométrique a pour but le tri,
En ordonnée
linéaire les poids
cumulés, en
grammes, exprimés
en pourcentage du
poids de l’échantillon
étudié.
diamètre efficace
des grains d10,
Valeur 10%
176
Le coefficient d’uniformité, U (sans dimension), attribue une valeur numérique à la
pente de la courbe. Il est calculé par le rapport suivant :
U = d60/d10
Par convention, si U est compris entre 1 S’il est supérieur à 2, elle est variée.
et 2, la granulométrie est dite uniforme.
177
9- Types d'eau souterraine
Il convient de distinguer, pour définir les caractéristiques hydrogéologiques des
réservoirs, deux types d'eau souterraine :
178
Et l'eau de rétention qui est la fraction de l'eau souterraine, maintenue dans les
vides à la surface des grains par des forces supérieures à celle de la gravité. Elle
n'est donc pas mobilisable
Attirée fortement à la surface du solide, elle fait corps avec lui et appartient
physiquement et mécaniquement à la même phase de l'aquifère, réservoir/eau de
rétention. 179
On peut ainsi séparer 2 phases dans la classe de l'eau de rétention :
L'eau adsorbée forme un mince film autour des grains, d'une épaisseur de l'ordre du
dixième de micron.
Sa quantité augmente en fonction inverse de la granulométrie:
- sables grossiers: 2-5% , sables fins: 10-15% , argiles: 40-50% 180
L’eau pelliculaire entoure les particules de sol et leur eau hygroscopique d’une
mince pellicule d’épaisseur variable (0 à 0,1micron).
Elle peut se déplacer à l’état liquide par le jeu des attractions moléculaires de
particules voisines.
L’eau pelliculaire ne peut pas se déplacer par gravité ; elle ne peut être extraite que
par centrifugation.
La teneur des roches en eau pelliculaire varie de 40 – 45 % pour les argiles
à 1,5 – 3 % pour les sables. 181
L’eau hygroscopique: Les particules du sol sont recouvertes d’eau qui imprègne les
micropores
formant des parcelles isolées retenues par les forces d’adsorption ou d’attraction
moléculaire.
Ces phénomènes d’adsorption des molécules d’eau et des ions sont liés à la surface
spécifique du milieu
et particulièrement importants pour les minéraux argileux, ce qui réduit
considérablement la possibilité pour l’eau de circuler dans les argiles.
Cette eau ne peut se déplacer qu’à l’état de vapeur. Elle varie en fonction de la
porosité, de l’humidité, de la température et de la pression.
182
L’eau capillaire remplit les pores
et est retenue par des forces
dites de capillarité.
Elle est maintenue au dessus de
la surface libre de l’eau par la
tension superficielle
et on distingue l’eau capillaire
continue qui remplit la totalité des
pores
et l’eau capillaire isolée qui
n’occupe qu’une partie des vides.
La hauteur capillaire dépend de la
nature des pores; plus les pores
sont petits, plus la hauteur est
grande.
L’eau capillaire
183
10- Paramètres des vides
Les deux paramètres principaux des vides sont la porosité, et la surface spécifique.
C'est pourquoi les facteurs de la porosité seront étudiés avec la porosité efficace.
184
10-1 Surface spécifique des grains ou des fissures
La surface spécifique d'un milieu poreux ou fissuré est le rapport de la surface totale
des grains ou des parois des fissures,
soit à l'unité de volume d'échantillon (surface volumique), soit à l'unité de masse
(surface massique) du solide.
Elle croit fortement lorsque le diamètre des grains ou la densité des fissures
diminuent.
La porosité totale (ŋt) ou porosité, des roches est définie comme étant le
pourcentage du volume des vides (Vv) sur le volume total (Vt) :
ŋt (%) = vv / vt .100
185
La surface spécifique d’un milieu poreux ou fissuré notée :
La surface spécifique croit fortement lorsque le diamètre des grains ou la densité des
fissures, diminue.
La porosité totale (ŋt) d'une roche dépend de la forme des grains, de leurs
dimensions respectives et de leur arrangement. De plus, le tassement et la
cimentation auront tendance à diminuer cette porosité.
186
Porosité efficace (concerne l’eau libre)
ŋe (%) = Ve / Vt . 100
ŋs (%) = Vr / Vt . 100
187
L'expression de la porosité totale peut aussi s'écrire :
ŋe (%) = Ve / Vt . 100
188
11- Le coefficient d’emmagasinement souterrain
Des études et expérimentations, sur le terrain, permettent de mesurer, en place et
sur un volume important, les paramètres de l'emmagasinement de l'eau dans les
réservoirs.
Sous l'effet d'un abaissement unitaire de niveau piézométrique, entraînant une
différence de charge, l'eau est libérée du réservoir :
#
189
Dans l'aquifère à nappe Par contre dans l'aquifère à
libre, le coefficient nappe captive, il est 100 à
d'emmagasinement est 1000 (voir 10000) fois plus
égal, en pratique, à la petit.
porosité efficace.
191
une zone non saturée ou d’aération, contenant de l'air, de l'eau de rétention inclut
l’eau capillaire suspendue et de l'eau gravitaire en transit; la quantité d’eau gravitaire
est temporaire, en transit, souvent nulle.
En fonction des teneurs en eau ou de l‘humidité qui croissent vers le bas, elle est
subdivisée en trois sous zones : 192
Zone d’évapotranspiration, interface sol/sous-sol, soumises à des variations de
teneur en eau importantes provoquées par l’infiltration et l’évapotranspiration. Sa
profondeur est en relation avec le type de sol et le climat ;
Zone de transition où la
teneur en eau est voisine de
la capacité de rétention
(rapport du volume d’eau de
rétention au volume total en
pourcentage) ;
193
une zone saturée contenant
de l'eau de rétention et de l'eau
gravitaire; la partie supérieure
est imprégnée d'eau remontant
par capillarité.
C’est le domaine de l’eau
gravitaire et de la nappe d’eau
souterraine.
La surface supérieure de cette
zone est la surface de la nappe
qui ne doit pas être confondue,
théoriquement, avec la surface
piézométrique.
Dans la pratique sa limite
supérieure est la surface
piézométrique.
194
Zone frange capillaire,
alimentée par l’eau de la zone
saturée remontant par
ascension capillaire.
La surface de la nappe passe
au sein de cette tranche de
terrain.
Elle est en général à une cote
supérieure à la surface
piézométrique.
Mais elle n’est pas mesurable
sur terrain avec précision par
des dispositifs opérationnels
simples.
C’est pourquoi elle est
mesurée par le niveau cristaux
sa tranche inférieure est
rattachée à la zone saturée car
les vides libres sont remplis
par l’eau capillaire continue.
195
13 - Aquifère, conduite d'eau souterraine
Pour une même charge hydraulique (même énergie potentielle), Darcy définit un
coefficient de perméabilité (K), mesuré en m/s, dépendant du type de milieu
poreux.
196
La quantité d’eau transitant dans ce milieu est proportionnelle à la section totale
traversée A, au coefficient de perméabilité K du milieu et à la charge hydraulique
H et inversement proportionnelle à la longueur h du milieu traversé :
197
L'expression précédente devient donc :
Q = K.A.i
La perméabilité est l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser par l'eau, sous
l'effet d'un gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à
l'écoulement de l'eau qui le traverse.
198
H: hauteur de la colonne d’eau h: hauteur de la colonne de sol
La loi de Darcy n'est strictement applicable que pour des milieux homogènes
où l'écoulement de l'eau est laminaire. Elle ne peut être utilisée en particulier
pour les réseaux karstiques.
La fraction mobile de l'eau contenue dans les aquifères (eau gravitaire) détermine
les nappes d'eau souterraine.
199
Ainsi le transfert d'un même
volume d'eau sur une distance
de 1 km peut varier d'une année
ou plus en milieu poreux
200
Pour des sols saturés en eau la vitesse de filtration dépend du type de sol
Pour les sols non saturés (pluies faibles, air présents dans les pores du sol), k est
beaucoup plus faible (0,1 mm/heure pour un sol silteux).
Une couche est réputée imperméable pour des valeurs de k de l’ordre de 10-9 m/s.
L’eau qui tombe à la surface du sol commence à humidifier la partie supérieure du
sol (quelques centimètres). Le profil hydrique change.
Cette augmentation de la teneur en eau en surface ne détermine pas
automatiquement un transfert en profondeur :
l’eau peut rester retenue dans le sol par des forces de capillarité.
201
Lorsque la capacité de rétention du sol en eau est dépassée, l’eau descend sous
l’effet de gravité et humidifie les couches inférieures.
202
15- Configuration de l’aquifère. Types hydrodynamiques
203
Modélisation du processus d'infiltration
204
7 Modélisation du processus d'infiltration
Parmi les nombreux modèles existants, on peut retenir deux grandes approches, à
savoir :
en général Ks mais pouvant être proche de zéro. Citons à titre d'exemple deux
formules empiriques
205
La formule de Horton - La capacité d'infiltration s'exprime comme suit :
Avec :
i(t) : capacité d'infiltration au temps t [mm/h],
io :capacité d'infiltration respectivement initiale dépendant surtout du type de sol
[mm/h],
if : capacité d'infiltration finale [mm/h],
t : temps écoulé depuis le début de l'averse [h],
: constante empirique, fonction de la nature du sol [min-1].
206