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Nathalie J Schon, PhD
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Nathalie J Schon, PhD

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I have adapted this philosophical space opera with US and German popular culture references into English for publication.
En 2009, le Score IAE-MESSAGE (SIM) remplace les tests MESSAGE et MAE. Le Score IAE-MESSAGE mesure les aptitudes des candidats dans 4 domaines fondamentaux pour de futurs managers. Il constitue un élément d'appréciation du dossier de... more
En 2009, le Score IAE-MESSAGE (SIM) remplace les tests MESSAGE et MAE.

Le Score IAE-MESSAGE mesure les aptitudes des candidats dans 4 domaines fondamentaux pour de futurs managers. Il constitue un élément d'appréciation du dossier de candidature à une formation universitaire en management.

Un ouvrage complet pour se préparer efficacement aux épreuves du concours :
- Culture générale, économique et managériale
- Compréhension et expression écrite en français
- Raisonnement logique et numérique
- Compréhension et expression écrite en anglais
Les études réalisées sur les littératures des Antilles françaises s'inscrivent souvent dans le cadre des relations présentes et passées entre la France et les îles. Cette approche est d'ailleurs pertinente, si l'on considère l'histoire... more
Les études réalisées sur les littératures des Antilles françaises s'inscrivent souvent dans le cadre des relations présentes et passées entre la France et les îles. Cette approche est d'ailleurs pertinente, si l'on considère l'histoire commune. Cependant, elle a l'inconvénient de présenter toute différence avec la littérature métropolitaine comme spécifique aux Antilles, gommant de la sorte les convergences ou divergences que les littératures antillaises entretiennent entre elles. D'autre part, la Martinique et la Guadeloupe, à la fois départements français et groupes d'îles aux structures coloniales (économiquement et culturellement), sont des sociétés ambiguës. C'est précisément cette ambiguïté qui inspire les œuvres littéraires même les moins engagées. Elle est à l'origine d'un sentiment fondamental du personnage antillais l'auto-exotisme, cette façon d'être exotique à soi-même. Cet ouvrage de littérature comparée aborde les œuvres antillaises d'un point de vue sociologique, " psychanalytique " et littéraire, pour tenter de rendre compte de cette ambiguïté identitaire, à l'origine d'imaginaires divergents dans les deux îles, qui tentent, chacun à sa façon, de répondre à la même question : peut-on à la fois être d'ici et de là-bas sans demeurer un éternel étranger ?
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Les litteratures des Antilles francaises sont de plus en plus populaires en Europe. Que les etudes realisees s'inscrivent le plus souvent dans le cadre des relations presentes et passees du continent europeen avec les iles ne surprend... more
Les litteratures des Antilles francaises sont de plus en plus populaires en Europe. Que les etudes realisees s'inscrivent le plus souvent dans le cadre des relations presentes et passees du continent europeen avec les iles ne surprend donc pas vraiment. Cette approche est d'ailleurs pertinente, si l'on considere l'Histoire commune des colons africains et europeens. L'inconvenient est que les critiques tendent a considerer toute difference avec la metropole comme specifique a cette region, de sorte que les convergences ou divergences de ces litteratures entre elles n'ont pas ete suffisamment remarquees. A la fois region francaise et groupe d'iles aux structures coloniales, la Martinique et la Guadeloupe sont des societes ambigues. C'est precisement cette ambiguite qui inspire les œuvres litteraires meme les moins engagees. Elle est a l'origine d'un sentiment fondamental du personnage antillais : l'auto-exotisme, cette facon d'etre exotique a soi-meme. Cette these aborde les œuvres antillaises d'un point de vue sociologique, "psychanalytique" et litteraire
Ouvrages représentatifs de deux types d'écriture de l'exotisme, l'un né en Guadeloupe, l'autre en Martinique, 'La colonie du nouveau monde' (1993) de Maryse Condé et 'Texaco' (1992) de Patrick Chamoiseau... more
Ouvrages représentatifs de deux types d'écriture de l'exotisme, l'un né en Guadeloupe, l'autre en Martinique, 'La colonie du nouveau monde' (1993) de Maryse Condé et 'Texaco' (1992) de Patrick Chamoiseau illustrent un rapport divergent à la fois à l'Autre (la métropole) et à soi-même (la culture antillaise). Ainsi, l'interrogation de la notion d'identité caractéristique de l'écriture torturée de bon nombre d'écrivains guadeloupéens tels Maryse Condé, Gisèle Pineau et Daniel Maximin fait pendant à la certitude affichée des défenseurs d'une identité créole martiniquaise dont Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Edouard Glissant. Afin de comprendre l'ambiguïté culturelle des départements d'outre-mer antillais, ceux-là introduisent le thème de la folie dans le développement de leurs personnages-individus, tandis que ceux-ci affirment des archétypes à travers la recreation du mythe fondateur
S’il y a une culture qui aujourd’hui cultive le mythe du héros, c’est bien la culture américaine. ll ne se passe pas un jour sans que John et Beth ne soient fêtés en héros car l’un a rapporté un portefeuille, et l’autre a éteint un départ... more
S’il y a une culture qui aujourd’hui cultive le mythe du héros, c’est bien la culture américaine. ll ne se passe pas un jour sans que John et Beth ne soient fêtés en héros car l’un a rapporté un portefeuille, et l’autre a éteint un départ de feu chez son voisin. Mais ce héros peut-il être clairement défini ? Est-il immuable ? Définit-il la nation américaine ? Où apparaît-il ?
La dernière question est la plus simple. Aux Etats-Unis d’Amérique le héros est véhiculé avant tout à travers des oeuvres de la culture populaire.
Qu’est-ce que la culture populaire ? En France ce terme fleure bon le folklore et revêt un côté ringard, voire négatif. On l’oppose systématiquement à la « vraie culture », à l’art, la civilisation pour la reléguer dans le bourbier de la télé-réalité, de Voici magazine, des contes pour enfants, des recettes de cuisine de notre enfance, bref le terme décrit en France les amusements de la France d’en bas qui ne nécessitent que peu de cerveau humain disponible pour détourner la phrase de Patrick Le Lay, PDG de TF1.
Or aux Etats-Unis l’expression « culture populaire » n'est pas liée à un aspect péjoratif mais à une thématisation de phénomènes culturels de masse à diffusion importante.
Pour que l'oeuvre soit populaire et pas seulement un traitement du populaire, il faut qu'elle soit intelligible et accessible à une majorité: par son style, son support, son mode de diffusion.


Puisque le héros américain trouve ses heures de gloire dans la culture populaire., quoi de plus normal donc d’en rechercher une définition sur le médium roi du genre populaire : internet ?
Research Interests:
Article comparing the French Caribbean author, Marie-Reine de Jaham and Stephen King. Marie-Reine de Jaham has heavily used Stephen King's "Secret Window", translating sentences with slight modifications, to place them in a soap opera... more
Article comparing the French Caribbean author, Marie-Reine de Jaham and Stephen King. Marie-Reine de Jaham has heavily used Stephen King's "Secret Window", translating sentences with slight modifications, to place them in a soap opera context.
What does this plagiarism reveal?

Article comparant l'auteur antillaise Marie-Reine de Jaham et Stephen King. Marie-Reine de Jaham a utilisé de nombreux passages du roman "Secret Window" de Stephen King : les phrases traduites et légèrement modifiées sont placées dans un contexte de soap opera.
Que signifie ce plagiat ?

http://www.fabula.org/actualites/regards-sur-la-litterature-antillaise-interculturel-francophonies-n-8_12851.php
Les Antilles françaises sont habituellement étudiées dans le cadre d’études francophones en France ou dans le cadre des études postcoloniales et des New World Studies aux Etats-Unis. Les perspectives ne sont bien entendu pas les mêmes.... more
Les Antilles françaises sont habituellement étudiées dans le cadre d’études francophones en France ou dans le cadre des études postcoloniales et des New World Studies aux Etats-Unis. Les perspectives ne sont bien entendu pas les mêmes. Les études francophones se donnent pour objet l’étude de la francophonie. Mais comment définir la francophonie ? On peut partir du principe qu’il s’agit de l’ensemble des peuples dont la particularité est d’user du français. Au delà de cette dimension linguistique, qui est un critère insuffisant pour effectuer un rapprochement culturel, la francophonie prendrait toute sa dimension à travers  » l’acceptation d’une relation, d’une coopération des différences assumées  » (1). Il s’agirait donc de l’expression d’une autonomie au sein d’une grande famille culturelle. Ainsi, dans le cas des Antilles françaises créer un discours autonome serait une lutte incessante pour s’affirmer dans etmalgré une situation d’assimilation. La francophonie d’après cette définition est-elle opératoire aux Antilles puisqu’à l’absence d’une identité antillaise assumée s’ajoute la vision exotique que véhicule le terme de francophonie pour Guy Dugas  en  » nous invitant à rechercher plutôt du côté du lointain ou de l’île  » (2) ?
Research Interests:
Dans les universités comme dans les médias la francophonie connaît un succès croissant fait de nouveaux cursus et de collections littéraires diverses. Des espaces aussi variés que le Québec et Tahiti se découvrent parents francophones car... more
Dans les universités comme dans les médias la francophonie connaît un succès croissant fait de nouveaux cursus et de collections littéraires diverses. Des espaces aussi variés que le Québec et Tahiti se découvrent parents francophones car locuteurs d’une même langue. A l’intérieur de la famille francophone, il faut pourtant bien distinguer des divergences nées de l’Histoire ; ne peut-on pas ainsi regrouper de façon plus précise et plus pertinente les îles à sucre de l’ancien empire français qui partagent l’héritage de sociétés créolophones et francophones de plantation ?
En effet, certains auteurs estiment que le cadre de la francophonie est parfois restrictif voire étranger à leurs aspirations culturelles car il négligerait les apports non francophones. Il paraît donc important d’étudier également les alternatives proposées dans les départements français de l’Océan Indien et des Antilles françaises.
Le statut du créole et du français et l’importance accordée à l’une comme à l’autre langue est à cet égard révélateur, la francophonie se définissant comme une famille culturelle née d’unrapport partagé à la langue française. Ce rapprochement semble d’autant plus fructueux que l’auteur réunionnais Axel Gauvin s’est joint à l’écrivain martiniquais Raphaël Confiant dans la défense de la langue créole face à la suprématie du français dans les îles. Doit-on en déduire un rapport identique à la francophonie ?
Les œuvres littéraires illustrent des approches différentes : les écrivains de l’Océan Indien, Axel Gauvin en particulier, approchent la question identitaire d’une façon plus individuelle, conciliant créolité et une certaine francophonie universelle, non parisienne, qui se traduit par une description psychologique plus importante des personnages, tandis que bon nombre d’écrivains martiniquais comme Raphael Confiant s’intéressent plus à la défense du créole comme langue authentique d’un milieu populaire en opposition au français : la politisation de l’œuvre littéraire entraîne dans ce cas un rapport conflictuel avec la métropole et ses institutions et la création d’une francophonie d’opposition, se plaçant sous le signe d’une régionalisation linguistique et culturelle.
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Les littératures caribéennes francophones et créolophones sont en règle générale considérées comme des littératures antagonistes. De fait, une telle distinction se base le plus souvent sur des catégories socio-raciales et des oppositions... more
Les littératures caribéennes francophones et créolophones sont en règle générale considérées comme des littératures antagonistes. De fait, une telle distinction se base le plus souvent sur des catégories socio-raciales et des oppositions idéologiques -une littérature étant considérée comme plus authentique, plus proche de  » l’âme antillaise  » qu’une autre.
La question qui se pose donc quant à la pertinence de tels découpages ne peut-être résolue qu’en confrontant les textes littéraires avec les conditions historiques telles qu’elles apparaissent dans la documentation de l’époque, notamment dans le Code Noir de 1685, qui tente de réguler la  » cohabitation  » aux Antilles, hésitant constamment entre l’encouragement de pratiques observées d’humanisation des relations entre maîtres et esclaves (probablement rares, vu la nécessité d’établir un code pour contenir la violence de certains planteurs) et l’intention première de considérer les esclaves comme des meubles. Ce tiraillement est révélateur des ambiguïtés juridiques, sociales et culturelles qui s’installent en Martinique et en Guadeloupe. Il traduit et influe sur la conception d’une identité duelle qui se développe chez les écrivains antillais, tant francophones que créolophones, identité qui inclut une part d’étrangeté dans la conception de soi, elle-même fruit de déterminations extérieures évidentes dans les articles du Code Noir et dans les réactions qu’il a suscitées chez les colons :

« Denn die Geschichte der Antillen ist nicht kontinuierlich verlaufen ; es ist eine Geschichte, die von außen her bestimmt und geschrieben wurde, so dass eine Rekonstitution der geschichtlichen Vergangenheit notwendig ist, um die Geschichtsschreibung, die in den Romanen nach 1945 befragt, neugeschrieben und neugedichtet wird, zu verstehen und zu erhellen. (1) »

De fait, les différences d’approches de l’identité sont bien plus sensibles entre la Martinique et la Guadeloupe, même si ce clivage ne naît qu’avec la première abolition de l’esclavage en 1794 et les bouleversements sociaux du XIXe siècle. Les débuts se caractérisent dans les deux îles par une instabilité identitaire ; ainsi s’installe un sentiment à la fois d’appartenance et d’étrangeté par rapport à la société antillaise qui se construit : l’auto-exotisme (2).
Research Interests:
De par le caractère intangible et absolu des valeurs qu’il véhicule, le sacré renvoie aux domaines essentiels dans lesquels l’esprit comme l’action des hommes se manifestent. Outre la sphère du religieux qui lui est, en quelque sorte,... more
De par le caractère intangible et absolu des valeurs qu’il
véhicule, le sacré renvoie aux domaines essentiels dans
lesquels l’esprit comme l’action des hommes se manifestent.
Outre la sphère du religieux qui lui est, en quelque sorte,
naturellement liée, ce champ du sacré s’applique également aux
autres aspects fondamentaux de la vie sociale. Parmi ceux-ci, la sexualité et les formes dans lesquelles elle sera autorisée à
évoluer trouvent dans le rapport au sacré (donc aussi au
profane) un lien incontournable.
Le sacré, la sexualité et les rites qui s’y rattachent se
retrouvent dans l’œuvre de Xavier Orville, décédé en 2001,
et qui, dans son roman Cœur à vie (1993), dénonce le
délitement ravageur de la société martiniquaise et le naufrage
de toute dignité individuelle ou collective.
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L’utopie a la connotation d’un rêve impossible. D’ailleurs, il faut s’y habituer, l’utopie en général finit mal : soit parce qu’elle est victime d’une société extérieure corrompue (Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre), soit... more
L’utopie a la connotation d’un rêve impossible. D’ailleurs, il faut s’y habituer, l’utopie en général finit mal : soit parce qu’elle est victime d’une société extérieure corrompue (Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre), soit parce qu’il s’agit d’une anti-utopie (Brave New World d’Aldous Huxley). Cependant, rien dans la définition du concept n’indique la fin malheureuse comme inhérente au projet utopique. Dans les littératures antillaises et hawaiiennes, la fin heureuse n’est d’ailleurs pas abandonnée, même si elle est loin d’être évidente.
En ce qui concerne les littératures européennes, il faut distinguer deux types d’utopie : les utopies “ naturelles ” chantant un mode de vie plus proche de la nature, inspiré d’un bonheur “ primitif ” antérieur au besoin de conquête et les utopies “ religieuses ”, sociétés organisées sur la base d’un enseignement, d’une parole révélée, inspiration de bon nombre d’anti-utopies.
Du point de vue insulaire, les catégories ne sont pas tout à fait les mêmes. En effet, l’utopie “ naturelle ” va de pair avec une sacralisation du passé, ce qui ne surprend pas dans des sociétés dans lesquelles le religieux garde son importance. A ce passé idéalisé privilégiant un milieu rural sacralisé, s’oppose une vision du futur, détachée de tout contexte religieux.
Ces deux façons de penser l’utopie sont celles d’une part de Gisèle Pineau, Xavier Orville, Lois-Ann Yamanaka, Lee A. Tonouchi et d’autre part de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, John Dominis Holt, Carlos Andrade et Joe Balaz.
Dans les deux cas, l’utopie se distingue par deux thèmes majeurs : le sacré et l’insularité ou la ville idéale ainsi que par la création d’un système qui englobe tous les aspects de la société afin de la rendre crédible, “ réelle ”.
Research Interests:
Ouvrages représentatifs de deux types d'écriture de l'exotisme, l'un né en Guadeloupe, l'autre en Martinique, La colonie du nouveau monde (1993) de Maryse Condé et Texaco (1992) de Patrick Chamoiseau illustrent un rapport divergent à la... more
Ouvrages représentatifs de deux types d'écriture de l'exotisme, l'un né en Guadeloupe, l'autre en Martinique, La colonie du nouveau monde (1993) de Maryse Condé et Texaco (1992) de Patrick Chamoiseau illustrent un rapport divergent à la fois à l'Autre (la métropole) et à soi-même (la culture antillaise). Ainsi, l'interrogation de la notion d'identité caractéristique de l'écriture torturée de bon nombre d'écrivains guadeloupéens tels Maryse Condé, Gisèle Pineau et Daniel Maximin fait pendant à la certitude affichée des défenseurs d'une identité créole martiniquaise dont Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Edouard Glissant. Afin de comprendre l'ambiguité culturelle des départements d'outre-mer antillais, ceux-là introduisent le thème de la folie dans le développement de leurs personnages-individus, tandis que ceux-ci affirment des archétypes à travers la re-création du mythe fondateur.
En effet, dans La colonie du nouveau monde la critique des nouveaux mythes permet à Maryse Condé d’illustrer sa conception de ce que l'on pourrait nommer « l’auto-exotisme antillais », conciliant familiarité et exotisme de la propre culture. Le choix d'une identité clairement définie est de la sorte évité ; tous les héritages - Antillais, Américain, Français - se côtoient, se contredisent, s'unissent tour à tour dans des personnages d'une grande complexité. Celle-ci s'exprime de façon directe à travers le recours à la métaphore du dédoublement des personnages en proie à une folie souvent salvatrice.
L'exotisme de soi paraît sans doute moins évident chez Patrick Chamoiseau (ou Raphaël Confiant) qui tente de remplacer l'ambiguité identitaire par de nouvelles certitudes culturelles, définies indépendemment de la métropole, mais qui presque toujours s'opposent à elle et par ce lien même introduisent l'étrangeté dans l'univers de Texaco. Le thème de la folie est abordé dans Texaco pour distinguer un nouvel ordre créole (le quartier mythique de Texaco) du monde extérieur corrompu (L'En-ville et sa vanité soumise). Ce faisant, Patrick Chamoiseau met en avant une utilité sociale des mythes antillais intégrés dans une dichotomie à laquelle participent tous les personnages, exacerbant ainsi un clivage de la société en une collectivité dont les membres sont pratiquement identiques et en des groupes perçus comme extérieurs, totalement exotiques, contredisant en cela l’écriture auto-exotique, c'est-à-dire une écriture qui aborde ouvertement cette problématique.
Research Interests:
Le rêve est dans le roman migrant un espace privilégié de confrontation des cultures. Chez Maryse Condé, la parenté de l’espace onirique avec celui du conte créole est évidente, tandis que chez Amy Tan, les légendes chinoises et... more
Le rêve est dans le roman migrant un espace privilégié de confrontation des cultures. Chez Maryse Condé, la parenté de l’espace onirique avec celui du conte créole est évidente, tandis que chez Amy Tan, les légendes chinoises et américaines se heurtent en particulier à la tombée de la nuit, refuge des esprits ancestraux. La rencontre avec les esprits apporte des réponses à l’angoisse identitaire dans un univers régi par la rationalité et l’univoque : " This book argues that, despite the various manifestations of ghostliness in recent haunted literature, stories of cultural haunting are drawn together not only by their conjuring of ghosts to perform cultural work but also by their tendency to organize plots as a movement from negative to positive forms of haunting and by certain thematic concerns to which they obsessively return. " (1) Cette rencontre est étroitement liée au rêve, dimension complémentaire ou conciliation de l’espace familier et étranger, opposé aux modes d’investigation de l’ethnologie : le rêve survient comme marque du destin, de l’irrationnel et du surnaturel, alors que le regard ethnologique tente de classer et de comprendre les phénomènes étranges. Le rêve révèle, comme l’a montré Sigmund Freud, les souhaits refoulés par l’individu et lui permettent de les résoudre fictivement. Or, quand bien même le regard ethnologique n’est jamais objectif et implique des motivations et donc une subjectivité, on ne peut considérer son résultat simplement comme expression ou comme satisfaction de souhaits niés par la conscience de l’observateur. On peut considérer l’approche ethnologique comme un mode d’observation à un moment précis, dont le rêve est la manifestation souterraine. Ainsi, les séquences oniriques révèlent l’intégration du regard ethnologique dans l’intimité des personnages. Le regard à la fois extérieur de l’étranger qui découvre une culture inconnue jusque là et familier est présenté comme une constante dans leur univers.
Les romans de Maryse Condé, et en particulier Célanire, cou coupé, illustrent cette fonction du rêve qui s’avère double : le rêve confirme à la fois la distance qui sépare la narratrice de ses proches, car les rêves ne sont pas compris, et l’identité car le rêve de Célanire aboutit à un attachement culturel.
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KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture: Anges de Charleston (Cl. N. Schon). Editions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-450-7 ... Nathalie Schon L'auto-exotisme dans les littératures des Antilles... more
KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture: Anges de Charleston (Cl. N. Schon). Editions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-450-7 ... Nathalie Schon L'auto-exotisme dans les littératures des Antilles françaises Editions KARTHALA 22-24, boulevard Arago ...
Cet article s’intitule » Archipels de l’errance « , mais un seul de ces deux termes aurait sans doute suffi. En effet, chez Maryse Condé, ils sont pratiquement synonymes. L’archipélité peut être comprise comme une errance entre des... more
Cet article s’intitule » Archipels de l’errance « , mais un seul de ces deux termes aurait sans doute suffi. En effet, chez Maryse Condé, ils sont pratiquement synonymes. L’archipélité peut être comprise comme une errance entre des identités multiples, entre des visions divergentes des Antilles : la vision afrocentriste héritée de la négritude d’Aimé Césaire – attribuée à Veronica, héroïne du premier roman de Maryse Condé : Heremakhonon (1976), véritable annonce du thème de l’errance puisque ce titre signifie » à la recherche du bonheur » – , la vision française d’une certaine bourgeoisie antillaise à travers la famille de Veronica. Cette divergence de visions, pourtant toutes constitutives de l’identité antillaise, se traduit dans Desirada (1997) par des interprétations contraires d’un même événement sans pour autant qu’une interprétation ne s’impose à l’autre.
Perçues comme des rêves éveillés, ces versions renvoient à un thème récurrent des romans de Maryse Condé : la folie. Doute salutaire, la folie provoque l’éclatement de la prison insulaire et entraîne ou plutôt est une acceptation d’appartenances multiples.
Les deux romans choisis permettent d’étudier une évolution dans l’expression du trouble identitaire et dans le choix d’un mode culturel s’éloignant d’une insularité étouffante, en introduisant un exotisme perturbateur au sein d’univers perçus comme familiers. C’est en particulier à travers la » commodification culturelle » et le dédoublement des personnages que Maryse Condé illustre sa conception de l’auto-exotisme antillais, qui concilie familiarité et exotisme de la propre culture.
La production littéraire en créole est de plus en plus importante aux Antilles. Il semblerait que ces publications, même si elles sont encore souvent de caractère artisanal, jouissent d’un regain d’intérêt ces dernières années. Mais... more
La production littéraire en créole est de plus en plus importante aux Antilles. Il semblerait que ces publications, même si elles sont encore souvent de caractère artisanal, jouissent d’un regain d’intérêt ces dernières années. Mais l’utilisation du créole est-elle comparable en Martinique et en Guadeloupe et quel est son rapport au français, langue d’écriture traditionnelle ? Le créole doit-il être perçu forcément comme opposé au français ? Lorsque Patrick Chamoiseau explique le créole, s’adressant ainsi aux Français, néglige-t-il pour autant le public antillais ?
On peut distinguer non pas une littérature créole et une littérature française, mais une littérature française créolisante et une littérature française et créole. Raphaël Confiant a publié de nombreux nouvelles et romans en créole. Il prend en charge
leur traduction ou la confie à des traducteurs proches de sa sensibilité linguistique : Jik dèyè do Bondyé (1975), Bitako-a (1985), Kôd Yanm (1986), Marisosé, (1987), Jik dèyè do Bondyé (2000).
On note d'ailleurs une réapparition récente des publications en créole : Raphaël Confiant, qui avait abandonné l'écriture en créole dans une volonté d’être lu par un plus grand nombre, renoue ainsi avec l'écriture en créole. La Martinique est-elle plus réceptive à présent à ce type de littérature ou s’agit-il d’un nouvel essai jugé prometteur dans le cadre du développement du GEREC ? Même s’il s’agit de textes écrits auparavant, leur publication actuelle est révélatrice d’un changement de climat culturel.
Les auteurs guadeloupéennes se distinguent de bon nombre de leurs homologues martiniquais par une approche moins exclusive de la langue d'écriture : Maryse Condé et
Gisèle Pineau ont choisi le français, Sylviane Telchid le français et le créole de façon simultanée (sa version française ne comporte que peu d’expressions créoles et ce de manière irrégulière ; on ne peut donc parler de français créolisé comme le pratiquent Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant).
De fait, si la logique des Martiniquais est celle d’une confrontation des langues, celle des Guadeloupéennes correspond plutôt à une coexistence. Des exceptions existent sans doute, mais elles sont étonnamment rares.
» Le Nord antillais » peut paraître un titre déroutant. Qu’est-ce que le Nord antillais ? De prime abord, on peut penser à la partie septentrionale des îles, seulement dans la littérature antillaise ce clivage n’apparaît pas. Le Nord des... more
» Le Nord antillais » peut paraître un titre déroutant. Qu’est-ce que le Nord antillais ? De prime abord, on peut penser à la partie septentrionale des îles, seulement dans la littérature antillaise ce clivage n’apparaît pas. Le Nord des Antilles correspond plutôt à la métropole. Alors pourquoi avoir choisi l’expression » Nord antillais » ? Tout simplement parce que ce titre traduit bien l’ambiguïté des rapports entre les écrivains antillais et la France. En effet, les auteurs antillais ne recherchent pas leur Nord aux îles, mais en Europe. Cette quête est le signe d’un exotisme puisque l’Europe est ressentie non seulement comme géographiquement mais surtout comme culturellement différente ; En même temps elle est le signe d’un espace familier contribuant à la construction de l’imaginaire guadeloupéen. À travers deux romans guadeloupéens : La colonie du Nouveau Monde de Maryse Condé et L’exil selon Juliade Gisèle Pineau, nous verrons que ces rapports, que l’on peut qualifier d’auto-exotiques, puisqu’ils créent le sentiment de l’étrangeté d’une partie de la propre culture (étrangeté et familiarité qui se rencontrent dans l’image du Nord) s’inscrivent dans le cadre d’un clivage centre/périphérie, parallèle à l’axe Nord/Sud (1).
KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture: Anges de Charleston (Cl. N. Schon). Editions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-450-7 ... Nathalie Schon L'auto-exotisme dans les littératures des Antilles... more
KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture: Anges de Charleston (Cl. N. Schon). Editions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-450-7 ... Nathalie Schon L'auto-exotisme dans les littératures des Antilles françaises Editions KARTHALA 22-24, boulevard Arago ...
Le dernier roman d’Axel Gauvin, Train fou, est le récit d’une grotesque farandole nocturne menée par Bernard Montcorbeil, conquérant parisien, venu faire carrière dans les îles. Après une série d’échecs, la vengeance autant que la soif de... more
Le dernier roman d’Axel Gauvin, Train fou, est le récit d’une
grotesque farandole nocturne menée par Bernard Montcorbeil,
conquérant parisien, venu faire carrière dans les îles. Après une
série d’échecs, la vengeance autant que la soif de réussite sont
devenues les principales motivations de cet homme, « héros »
d’une farce néo-coloniale, qui se met, une nuit, à la tête d’une chenille humaine errant à travers les rues de la ville. Le périple de trois Réunionnais, qui, tels des wagons, s’accrochent à la locomotive France pour exister, illustre la marginalisation de l’île par rapport au centre parisien, représenté par ses directions et sous-directions aux noms barbares. Leur trio, composé de personnages aux noms évocateurs, véritable résumé des causes de leur perte : Pan, le vaniteux, Parle-Pas, le passif et Noiseau, le nomade – est condamné à périr dès lors que le « vaza » – l’étranger – s’en désintéresse.
Ponctué d’expressions créoles, sans pour autant être créolisé, le style d’Axel Gauvin, confère à chaque protagoniste son langage