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Cet article propose une analyse d'Un ABC de la Barbarie (1998) de Jacques-Henri Michot.
Sociologues, historiens, politistes et anthropologues s’accordent à observer une recrudescence des logiques émeutières dans le répertoire d’action des mouvements contestataires. Si les années 1970 avaient mis l’émeute sur le devant de la... more
Sociologues, historiens, politistes et anthropologues s’accordent à observer une recrudescence des logiques émeutières dans le répertoire d’action des mouvements contestataires. Si les années 1970 avaient mis l’émeute sur le devant de la scène politique, elle revient en force au cours des dernières décennies. La littérature contemporaine se fait-elle sismographe de ce type de contestation ? Existe-t-il des poétiques de l’émeute qui n’en soient pas de simples mises en spectacle ? Enregistrement d’une mémoire, effets d’entraînement et autres contre-imaginaires : quelles sont les collusions entre les émeutes et les écritures littéraires et militantes qui en résultent ? Autant de question que soulèvent cette introduction et ce dossier, des années 1970 aux années 2020, de Charlotte Delbo à Nathalie Quintane, de la presse gauchistes aux graffitis, des barricades aux lunettes de piscine.
Elie Wiesels Romane sind voll von Geistern, übernatürlichen Ereignissen und Figuren, die von äußeren Kräften besessen zu sein scheinen: dieser Artikel schlägt vor, diese fantastischen Motive ernst zu nehmen und sie politisch zu lesen.
Sur "Hillary" de Kenneth Goldsmith.
This article is an inquiry into Richard Huelsenbeck’s definition of Dadaism as "love of movement". I consider poetic texts, novels, manifestos and leaflets written by a panel of Dadaists from Zurich, Paris, and Berlin, to analyze how Dada... more
This article is an inquiry into Richard Huelsenbeck’s definition of Dadaism as "love of movement". I consider poetic texts, novels, manifestos and leaflets written by a panel of Dadaists from Zurich, Paris, and Berlin, to analyze how Dada invented—or more precisely, intensified—a specific kind of subjectivity, inherently linked to the question of “movement”. Second, I show that this particular subjectivity is correlated with contemporary revolutionary politics. Far from being a nihilistic and frivolous movement, Dadaist’ critical teachings prefigure Giorgio Agamben’s concepts of form-of-life and inoperativity. I start by analyzing the Dadaist conception of life and subjectivity; I thus historicize this conception and emphasize Dadaism’s historical originality; in the last part, I link these findings to Agamben’s political theory. I conclude by reconsidering the link between Dadaism and politics: the article suggests that the Dadaists were all engaged in revolutionary politics, not just the members of the Berlin group.
Cet article analyse trois récits qui traitent d’enclavement : Jurassic Park de Michael Crichton, Le ParK de Bruce Bégout et la nouvelle « Once Upon a Time » de Nadine Gordimer. Le but est de saisir les formes de pouvoir et de domination... more
Cet article analyse trois récits qui traitent d’enclavement : Jurassic Park de Michael Crichton, Le ParK de Bruce Bégout et la nouvelle « Once Upon a Time » de Nadine Gordimer. Le but est de saisir les formes de pouvoir et de domination ainsi que le rapport idéologique à l’historicité qui se déploient au sein de ce type de lieux. Je mets en évidence la manière dont ces fictions mettent à nu la violence de l’idéologie sécuritaire néolibérale.
Cet article analyse les résonnances spectrales de mai 68 dans le roman noir, et plus précisément dans le néo-polar français. J'y analyse le recueil collectif "Black Exit to 68", ouvrage de commande publié en 1988 pour commémorer les vingt... more
Cet article analyse les résonnances spectrales de mai 68 dans le roman noir, et plus précisément dans le néo-polar français. J'y analyse le recueil collectif "Black Exit to 68", ouvrage de commande publié en 1988 pour commémorer les vingt ans de Mai, mais également le roman "Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués" de Jean-François Vilar.
Les enclaves territoriales où règne l’état d’exception, c’est-à-dire la suspension des lois censées protéger les individus, ne cessent de proliférer, ce qui amène Giorgio Agamben à déclarer que le camp est le « nomos » de la modernité. Ce... more
Les enclaves territoriales où règne l’état d’exception, c’est-à-dire la suspension des lois censées protéger les individus, ne cessent de proliférer, ce qui amène Giorgio Agamben à déclarer que le camp est le « nomos » de la modernité. Ce type d’organisation spatiale qui transforme les corps dotés de droits en corps vulnérables est envisagé de manière saisissante par deux fictions contemporaines : Le ParK de Bruce Bégout et Le début de quelque chose de Hugues Jallon. Nous analysons la façon dont ces deux textes soulignent le paradoxe du désir d’enclavement des individus : si l’espace fermé garantit une sécurité maximale qui rend apparemment invulnérable, l’utopie (le camp de vacances, dans un cas, le parc à thème, dans l’autre) se transforme inévitablement en son contraire, à savoir le camp de concentration. Nous lisons ce renversement progressif (de l’utopie à la dystopie) comme une allégorie du fantasme sécuritaire contemporain, qui tend à transformer tous les citoyens en homini sacri. Nous analysons la manière dont sont figurés le pouvoir, l’autorité et le contrôle dans ces deux textes, ainsi que l’imbrication du loisir et de la violence. Ces deux récits nous permettent ainsi de saisir la manière dont la vulnérabilité est aujourd’hui instituée.
À partir d’une lecture de trois textes récents, cet article s’attache à décrire une poétique particulière, qui met en rapport expérimentation formelle et engagement politique. D’un retournement l’autre (2011) de Frédéric Lordon, Poétique... more
À partir d’une lecture de trois textes récents, cet article s’attache à décrire une poétique particulière, qui met en rapport expérimentation formelle et engagement politique. D’un retournement l’autre (2011) de Frédéric Lordon, Poétique de l’emploi (2018) de Noémi Lefebvre et Les enfants vont bien (2019) de Nathalie Quintane inventent tous trois, selon des modalités différentes, des formes visant à rendre inopérante une langue (politique, médiatique, économique) jugée délétère. Nous montrons qu’à la suite des analyses de Victor Klemperer au sujet de la colonisation de la langue allemande par le national-socialisme, ces écrivains mettent en lumière les ruses et les tours de la “novlangue” contemporaine. Leurs textes ne se limitent toutefois pas à en constater les effets néfastes : tout en dévoilant le caractère pernicieux de cette langue qui se propage au point de devenir commune, ils visent, par le biais d’une série de formes poétiques que nous mettons en évidence, à lui ôter son pouvoir. Chez ces auteurs, la création littéraire est résolument branchée sur l’action politique. Dans la lignée des réflexions de Giorgio Agamben sur la révolution, nous proposons de qualifier leur poétique de destituante.
De Warburg à Agamben en passant notamment par Debord et Baudrillard, nombreux sont les intellectuels qui ont alerté leurs contemporains sur les risques de la technologie : celle-ci nous séparerait les uns des autres et nous mettrait à... more
De Warburg à Agamben en passant notamment par Debord et Baudrillard, nombreux sont les intellectuels qui ont alerté leurs contemporains sur les risques de la technologie : celle-ci nous séparerait les uns des autres et nous mettrait à distance du monde. Or, il est évident qu’au XXIe siècle, cette séparation prend une tournure plus dramatique. Nous suggérons ici qu’Anima Motrix, le roman d’Arno Bertina paru en 2006, permet de mieux comprendre les dangers de l’emprise des dispositifs sur nos vies ; à partir d’un cas extrême, l’écrivain nous invite à penser le potentiel inhumain de notre temps.
Entretien avec Nathalie Quintane dans le cadre du volume "Ecrire la Révolution. De Jack London au Comité invisible"
Entretien avec Arno Bertina, dans le cadre de la publication Ecrire la Révolution, PURennes, 2018.
Au cours du XIXe siècle, quelques rares philosophes et écrivains célèbrent, à l' encontre de l' opinion dominante, le vagabondage comme mode de vie marginal permettant de s' extraire des traditions et des habitudes sociales. Stirner,... more
Au cours du XIXe siècle, quelques rares philosophes et écrivains célèbrent, à l' encontre de l' opinion dominante, le vagabondage comme mode de vie marginal permettant de s' extraire des traditions et des habitudes sociales. Stirner, Nietzsche et Gide exaltent ainsi, chacun à leur manière, la supériorité du vagabond qui oppose à la société oppressante une résistance. La récupération porte toutefois moins sur la catégorie sociale des « vagabonds »-le drame des cheminots miséreux mourant de faim au bord des chemins-que sur un vagabondage théorico-politique. L' ensemble des caractéristiques habituellement attribuées à ce marginal-absence de domicile fixe, d'ancrage et d' éducation, errance sur les routes, vie de débauche-sont ainsi transposées à la morale, comme nous allons le voir. Le terme de « vagabondage », dé-gagé ainsi de sa sombre réalité due au manque d' emploi conjugué à des conditions so-ciales déplorables, est réinvesti par ces trois auteurs qui n'hésitent pas à revendiquer explicitement une éthique vagabonde. Afin de saisir les enjeux de ce renversement de valeurs, il convient dans un premier temps d' établir le discours doxique majoritaire sur le vagabond à cette époque.
La littérature mondiale a longtemps été définie comme un canon figé de chefs-d’œuvre européens, mais, depuis une trentaine d’années, cette focalisation sur l’Europe et sur la notion de « chef-d’œuvre » a fait l’objet de nombreuses remises... more
La littérature mondiale a longtemps été définie comme un canon figé de chefs-d’œuvre européens, mais, depuis une trentaine d’années, cette focalisation sur l’Europe et sur la notion de « chef-d’œuvre » a fait l’objet de nombreuses remises en question. Paru initialement en 2003, Qu’est-ce que la littérature mondiale ? est le premier ouvrage à interroger la portée et les enjeux contemporains de cette nouvelle conception de la littérature à l’ère de la globalisation. Au fil d’études de cas allant des Sumériens à la métafiction postmoderne, en passant par la poésie aztèque et le mysticisme médiéval, David Damrosch étudie les modes de circulation des textes à travers le monde et examine la manière dont les œuvres se transforment lorsqu’elles passent du contexte national au contexte mondial. Considérant la littérature mondiale moins comme une somme de textes que comme un mode de circulation et de lecture, l’auteur soutient que toute œuvre qui « s’enrichit » en traduction mérite de s’y inscrire.
Un temps oubliée, décriée, ridiculisée, la révolution est aujourd’hui à nouveau un problème politique clé. Outre le Printemps arabe, Occupy Wall Street, Nuit debout, ainsi que les commémorations d’Octobre 17 et de Mai 68 qui en ont... more
Un temps oubliée, décriée, ridiculisée, la révolution est aujourd’hui à nouveau un problème politique clé. Outre le Printemps arabe, Occupy Wall Street, Nuit debout, ainsi que les commémorations d’Octobre 17 et de Mai 68 qui en ont réactivé l’imaginaire, un nombre croissant de romans, de récits, de pièces de théâtre et de recueils de poésie contemporains ont pour thème l’insurrection, le soulèvement et la révolte. Cette présence de la révolution dans le champ culturel contemporain nous enjoint à reprendre une question posée il y a près d’un siècle par Léon Trotsky, à savoir : comment penser les rapports entre littérature et révolution ?
Cette journée d’étude portera sur l’utilisation du montage dans la littérature française contemporaine. De Nathalie Quintane à Frank Smith, en passant notamment par Manuel Joseph, Sandra Lucbert et Jacques-Henri Michot, un nombre... more
Cette journée d’étude portera sur l’utilisation du montage dans la littérature française contemporaine. De Nathalie Quintane à Frank Smith, en passant notamment par Manuel Joseph, Sandra Lucbert et Jacques-Henri Michot, un nombre important d’écrivaines et d’écrivains constituent leurs oeuvres à partir de mots, d’expressions et de phrases qui ne sont pas de leur fait. Ils prélèvent du discours dans un matériau langagier préexistant, puis l’agencent, ou le montent, sur la page (avec ou sans modification, avec ou sans commentaire). Dans la mesure où le montage est souvent conçu, dans ce corpus, comme un dispositif critique, nous partons de l’hypothèse que s’y invente une nouvelle forme de littérature politique.
Research Interests:
Le colloque sera l’occasion d’examiner les représentations littéraires de la santé, mais aussi les discours médiatiques, les postures d’auteurs et les expériences des lecteurs face à un sujet qui concerne tout autant l’individu que la... more
Le colloque sera l’occasion d’examiner les représentations littéraires de la santé, mais aussi les discours médiatiques, les postures d’auteurs et les expériences des lecteurs face à un sujet qui concerne tout autant l’individu que la société. La rencontre de médecins, d’écrivains, d’artistes et de chercheurs en sciences humaines permettra de remettre en cause certains dualismes profondément ancrés dans notre culture – la médecine concerne le corps ; l’art et la littérature s’adressent à l’esprit –, de proposer des éléments d’une histoire littéraire de la santé et de réfléchir sur ses avatars récents. En effet, l’apparition de phénomènes sociétaux (bio, fitness, wellness) et de notions nouvelles (santé environnementale, transhumanisme), dont l’ampleur inédite contraste avec le manque de théorisation, met en lumière la pluralité des discours sur la santé dans des champs disciplinaires variés. En nous interrogeant sur le rôle imparti à la littérature et à la création dans ce contexte, penser la santé en tant que phénomène culturel a dès lors pour présupposé de ne pas la considérer comme un objet neutre et immuable à travers le temps et les cultures, mais bien comme une construction dynamique qui façonne notre rapport au corps et au monde.
Compte rendu de l'ouvrage de David Le Breton, Disparaître de soi. Une tentation contemporaine, Paris : Métaillé, coll. « Traversées », 2015, 208 p., EAN 9791022601603