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Marta Caraion
  • Université de Lausanne
    Faculté des lettres
    Section de français
    Quartier Chamberonne
    Anthropole, bureau 3181
    1015 Lausanne
    Suisse

Marta Caraion

  • Marta Caraion est professeure de littérature française à l'Université de Lausanne. Elle est spécialiste du XIXe sièc... moreedit
Dans Histoire de ma vie, le dépassement de la dichotomie entre matière et esprit, constitutive de la pensée littéraire du siècle, est revendiqué comme une méthode d'existence et de création. Très tôt, la matérialité des choses... more
Dans Histoire de ma vie, le dépassement de la dichotomie entre matière et esprit, constitutive de la pensée littéraire du siècle, est revendiqué comme une méthode d'existence et de création. Très tôt, la matérialité des choses déclenche chez l'enfant l'imagination créatrice et apparaît comme le socle concret d'une vocation littéraire. Cette étude porte sur la triple fonction des objets dans Histoire de ma vie : embrayeurs imaginaires, vecteurs du souvenir et documents d'analyse sociale.
La question de l'utilité est récurrente dans le discours préfaciel au XIXe siècle. Il s'agit ici d'en comprendre les enjeux et les motivations à travers une lecture des préfaces à Mademoiselle de Maupin de Gautier et aux... more
La question de l'utilité est récurrente dans le discours préfaciel au XIXe siècle. Il s'agit ici d'en comprendre les enjeux et les motivations à travers une lecture des préfaces à Mademoiselle de Maupin de Gautier et aux Chants modernes de Maxime Du Camp. Chez certains auteurs comme Du Camp ou Lamartine, le plaidoyer pour une valeur utilitaire de la littérature coïncide avec un mécanisme de construction d'un ethos d'écrivain engagé.
Cet article est un compte-rendu du livre : Muses et ptérodactyles. La poésie scientifique de Chénier à Rimbaud, anthologie sous la direction de Hugues Marchal, Paris : Les Éditions du Seuil, 2013, 660 p., EAN 9782021113952.
... Nathalie Heinich place ainsi la bohème dans tout un processus de constitution, au xix e siècle, du statut d'artiste, fondé à la fois sur ... L'article de Lise Dumasy-Queffélec détaille, chez Vallès, les étapes constitutives... more
... Nathalie Heinich place ainsi la bohème dans tout un processus de constitution, au xix e siècle, du statut d'artiste, fondé à la fois sur ... L'article de Lise Dumasy-Queffélec détaille, chez Vallès, les étapes constitutives d'un autre type de marginalité, politiquement engagée et sans ...
Saltiel the Wise, Mangeclous the Garrulous, Mattathias the Avaricious, Michael the Seducer and Salomon the Naïve weave their way through Cohen 's works as buffonesque figures of the author. Through them he can lie in good faith, for... more
Saltiel the Wise, Mangeclous the Garrulous, Mattathias the Avaricious, Michael the Seducer and Salomon the Naïve weave their way through Cohen 's works as buffonesque figures of the author. Through them he can lie in good faith, for they show — are responsible for ? — the infinite fictions words engender.
Cet article est un compte-rendu du livre : Petit musée d’histoire littéraire. 1900-1950, sous la direction de Nadja Cohen & Anne Reverseau, Bruxelles : Les Impressions Nouvelles, 2015, 300 p, EAN 9782874493058.
When examined in dialogue, three works from Maxime Du Camp 's travels in Egypte - a photography album, a novel and a travel journal - reveal a complex exploration of memory. A literary memory of Romanticism simultaneously rejected and... more
When examined in dialogue, three works from Maxime Du Camp 's travels in Egypte - a photography album, a novel and a travel journal - reveal a complex exploration of memory. A literary memory of Romanticism simultaneously rejected and defended, a memory of meticulously described ruins that accounts for their precise state of decline and a photographic memory interact in an obsessional dialectic of destruction / conservation. By investigating descriptions and photographs of ruins side by side, a subjective memorial to the Orient is revealed, seemingly at odds with claims of objectivity made by photography and the discourses that accompany it in the 1850s.
Premier des Evangiles de Zola, Fécondité (1899) met en scène, dans une fiction à thèse, une famille régénérée par la fécondité conjointe de la femme et de la terre confrontée à des familles à enfants uniques menacées d’extinction et... more
Premier des Evangiles de Zola, Fécondité (1899) met en scène, dans une fiction à thèse, une famille régénérée par la fécondité conjointe de la femme et de la terre confrontée à des familles à enfants uniques menacées d’extinction et vouées au malheur. Le problème de la reproduction et les théories suscitées au XIXe siècle par la question démographique s’incarnent dans des modèles familiaux qui s’opposent et nouent l’intrigue. Si les frères et sœurs prolifèrent dans le bonheur de la famille modèle, tous les enfants uniques sont en revanche frappés par le destin. Au niveau de la thèse à défendre, la ligne de pensée de Zola s’énonce avec clarté et fermeté, soutenue par la redondance du message nataliste réitéré en refrain à chaque nouvelle naissance ; au niveau de la logique narrative, cette même thèse semble démentie par l’efficacité tragique de la destinée des enfants uniques qui deviennent par là même des personnages à part entière, alors que la fratrie nombreuse s’épuise du point de vue romanesque dans la répétition et l’indistinction. La pléthore adelphique ne parvient pas à donner vie à des personnages doués d’une véritable existence narrative. La fécondité – titre du roman et mot-clé de sa thèse – met ainsi en péril les fondements romanesques.
En «régime vocationnel», l’œuvre d’art est déterminée par son unicité et son authenticité ; son créateur se distingue par sa singularité et son excellence. Tel est le fonctionnement, décrit par Nathalie Heinich dans L’Elite artiste , de... more
En «régime vocationnel», l’œuvre d’art est déterminée par son unicité et son authenticité ; son créateur se distingue par sa singularité et son excellence. Tel est le fonctionnement, décrit par Nathalie Heinich dans L’Elite artiste , de la production artistique, que le XIXe siècle hérite du romantisme et qu’il s’agit, au fil de négociations successives de concilier avec l’avènement de l’art industriel. L’une des modalités de cette conciliation se donne à lire au travers des représentations que les écrivains donnent du monde industriel. Que faire, alors que l’on tente de sauvegarder une image idéalisée de l’œuvre d’art comme expression géniale et unique, de tout ce qui appartient à la production industrielle ? Les objets d’art sont, dans la constitution de leur essence exacerbée par le romantisme, à l’opposé des objets de série à l’égard desquels ils cultivent un certain mépris. Il y a ainsi comme une mésalliance à devoir thématiser la série alors que l’on revendique l’unicité. L’énorme envergure du phénomène industriel qui produit avec un rendement vertigineux toutes sortes d’objets, en même temps que le développement de technologies reproductrices orientées tous azimuts afin de dupliquer l’ensemble des réalités sensibles, menacent les arts eux-mêmes. L’objet industriel est ainsi un repoussoir pour les arts, pas tellement parce qu’il représente l’altérité, mais en ce qu’il préfigure une menace qui les guette et dont il faut se prémunir. Une dialectique peut être observée dans les textes, oscillant entre la condamnation topique d’une société qui nivelle les êtres humains en uniformisant industriellement leurs productions, la fascination inquiète à l’égard de ce processus dont le développement exerce une forme de séduction, et sa négation à travers des stratégies de transgression et de réappropriation. Dans la mesure où le syndrome de la série menace l’œuvre d’art, la littérature va osciller entre la mission de restitution réaliste du danger et, au contraire, la volonté d’exorciser celui-ci par l’exaltation de la valeur d’unicité et d’authenticité de l’art. Parallèlement, le monde littéraire des machines et des objets industriels manifeste un même mouvement de balancier entre hantise de la série et séduction de l’unicité. L’unicité et son revers, la série, sont à considérer comme une obsession romanesque exprimant un doute ontologique de la littérature sur soi-même. On pourra ainsi lire, dans plusieurs romans du XIXe siècle, l’ambiguïté de statut et la perturbation des fonctions attribuées aux œuvres d’art d’une part et aux objets industriels d’autre part. Défendre le statut unique et irremplaçable d’une œuvre d’art est tout compte fait un acte convenu de la part d’un créateur ; transformer, en revanche, des objets industriels en objets uniques dévoile des stratégies nouvelles de la part des artistes et remet en question quelques frontières. Aux fictions qui mettent en scène des figures d’artistes en relation passionnée, voire pathologique, avec leurs œuvres, répondent symétriquement des fictions qui présentent des savants ou des techniciens en relation fusionnelle avec leurs machines. Dans les premières, les œuvres d’art apparaissent d’une part dans leur genèse tourmentée, et d’autre part en état de danger affrontant les lois du marché. Dans les secondes, les objets techniques sont singularisés et arrachés à la réputation matérielle qui est la leur, ayant emprunté le mode d’existence particulier aux œuvres d’art : une production unique, issue du génie d’un individu exceptionnel et doué de propriétés inimitables. On peut expérimenter cette symétrie en considérant les deux romans en miroir de Zola, L’Œuvre avec son peintre Claude Lantier et La Bête humaine avec son mécanicien Jacques Lantier, puis élargir le propos en examinant d’autres textes du siècle (Les Travailleurs de la mer de Hugo, des romans de Verne, Travail de Zola…)
La critique photographique du XIXe siècle élabore dès son apparition, en 1839, un canevas rhétorique qui pose, comme présupposé au discours sur la photographie, que celui-ci constitue un pari quasiment impossible et qu'il y... more
La critique photographique du XIXe siècle élabore dès son apparition, en 1839, un canevas rhétorique qui pose, comme présupposé au discours sur la photographie, que celui-ci constitue un pari quasiment impossible et qu'il y aurait, dans ce nouveau type d'images, une part d'indicible, dont la transcription verbale serait soit vaine, soit maladroite. Il s'agit de poser ce postulat initial, c'est-à-dire l'existence d'un canevas rhétorique constitué simultanément à l'invention de la photographie, pour mieux faire admirer la virtuosité des discours qui s'élaborent néanmoins, et avec grande effcacité même, là où n'y avait, initialement, qu'impuissance à dire. Dans la relation qui s'instaure au XIXe siècle entre langage et photographie, ce canevas a son histoire et ses raisons d'être dont on retracera les linéaments. Il a aussi l'efficacité d'une rhétorique de persuasion qui, d'une part, fonde la critique photographique dans sa particularité et, d'autre part, défend et définit son objet - la photographie - dans le champ de la représentation.
L’article s’intéresse, dans une perspective large, aux rassemblements d’objets en découpage « nature morte » comme systèmes ou dispositifs historiquement situés, dans le but de questionner les modes d’existence sociaux des objets,... more
L’article s’intéresse, dans une perspective large, aux rassemblements d’objets en découpage « nature morte » comme systèmes ou dispositifs historiquement situés, dans le but de questionner les modes d’existence sociaux des objets, c’est-à-dire les fondements d’une culture matérielle dont les écrivains entreprennent, au xix e  siècle, l’examen et la modélisation conceptuelle. Il s’agit ici, à rebours des options interprétatives idéalisantes, d’envisager le dispositif « nature morte » comme principe clé de la mise en réseau d’objets hybrides, mise en réseau caractérisée par une instabilité ontologique et fonctionnelle. Le topos littéraire des tiroirs aux amours mortes en offre une illustration éloquente, au niveau microtextuel. Enfin, la nature morte elle-même, en tant que genre ou effet, est sujette à une hybridation entre différents régimes de valeurs matériels, au niveau macro-structurel.
Dès le XIXe siècle, le monstre s’impose comme métaphore naturelle pour caractériser le mode d’existence des machines, à partir du moment où celles-ci deviennent, avec la prolifération industrielle, des acteurs essentiels du monde... more
Dès le XIXe siècle, le monstre s’impose comme métaphore naturelle pour caractériser le mode d’existence des machines, à partir du moment où celles-ci deviennent, avec la prolifération industrielle, des acteurs essentiels du monde socio-économique et des opérateurs de transformation profonde des rapports aux corps, à l’espace et au temps. Qualifier de «monstrueux» les systèmes technologiques et les mutations réelles ou fantasmées qu’ils entraînent est un lieu commun rabattu au point qu’on en perçoit qu’à peine l’emphase hyperbolique et qu’on oublie d’en interroger les fondements. Postulons que la métaphore – usée jusqu’à la trame par le discours social au sens large (nourri par la presse et par le bourdonnement des rues et des conversations) et investie avec force par la littérature – porte en elle une pensée, qu’elle a une vertu explicative large, que l’hyperbole va au-delà de l’ornement rhétorique et que la série monstre – monstrueux – monstruosité, avec les variantes synonymiques qui peuvent l’accompagner (géants, colosses, titans, etc.), relève d’un schéma culturel pour penser l’univers mécanisé. Considéré ainsi, le monstre se constitue d’une part en unité signifiante d’une représentation collective qui participe de l’élaboration d’un mythe de la modernité technologique et d’autre part en instrument théorique et critique permettant de questionner l’identité ontologique des machines et leur rapport trouble et déstabilisant à l’humain et aux environnements naturels et sociaux
Cet article est un compte-rendu du livre : Petit musée d’histoire littéraire. 1900-1950, sous la direction de Nadja Cohen & Anne Reverseau, Bruxelles : Les Impressions Nouvelles, 2015, 300 p, EAN 9782874493058.
Premier des Evangiles de Zola, Fécondité (1899) met en scène, dans une fiction à thèse, une famille régénérée par la fécondité conjointe de la femme et de la terre confrontée à des familles à enfants uniques menacées d’extinction et... more
Premier des Evangiles de Zola, Fécondité (1899) met en scène, dans une fiction à thèse, une famille régénérée par la fécondité conjointe de la femme et de la terre confrontée à des familles à enfants uniques menacées d’extinction et vouées au malheur. Le problème de la reproduction et les théories suscitées au XIXe siècle par la question démographique s’incarnent dans des modèles familiaux qui s’opposent et nouent l’intrigue. Si les frères et sœurs prolifèrent dans le bonheur de la famille modèle, tous les enfants uniques sont en revanche frappés par le destin. Au niveau de la thèse à défendre, la ligne de pensée de Zola s’énonce avec clarté et fermeté, soutenue par la redondance du message nataliste réitéré en refrain à chaque nouvelle naissance ; au niveau de la logique narrative, cette même thèse semble démentie par l’efficacité tragique de la destinée des enfants uniques qui deviennent par là même des personnages à part entière, alors que la fratrie nombreuse s’épuise du point de vue romanesque dans la répétition et l’indistinction. La pléthore adelphique ne parvient pas à donner vie à des personnages doués d’une véritable existence narrative. La fécondité – titre du roman et mot-clé de sa thèse – met ainsi en péril les fondements romanesques.
«La poesie de l'Exposition», «La poesie de l'industrie»: la formule est en vogue autour de l'annee 1855. Que de ces titres les auteurs retiennent l'oxymore, en soutenant avec ferveur que depasser sa dimension antithetique... more
«La poesie de l'Exposition», «La poesie de l'industrie»: la formule est en vogue autour de l'annee 1855. Que de ces titres les auteurs retiennent l'oxymore, en soutenant avec ferveur que depasser sa dimension antithetique serait sacrilege, ou, au contraire, qu'ils en fassent un projet social et intellectuel pour un XIX e siecle resolument moderne, signifie d'abord l'extreme urgence de la problematique. Que faire, en cette epoque positiviste - et l'Exposition Universelle ne sera qu'un terrain de cristallisation des enjeux generaux de la periode - du face a face entre les arts, les sciences et l'industrie?
Les Ateliers de Clio. Écritures alternatives de l'histoire (1848-1871), Autour de Vallès, no 47, C. Saminadayar-Perrin et J.-M. Roulin dir., 2017.
Publication rassemblant les textes issus d’un colloque organisé par la Formation doctorale interdisciplinaire de Lausanne. Avec des contributions de Laurent Bihl, Sophie-Valentine Borloz, Laurence Danguy, François Demont, Philippe Kaenel,... more
Publication rassemblant les textes issus d’un colloque organisé par la Formation doctorale interdisciplinaire de Lausanne. Avec des contributions de Laurent Bihl, Sophie-Valentine Borloz, Laurence Danguy, François Demont, Philippe Kaenel, Sibylle Menal, Gilles Merminod, Coline Piot, Thibaut Radomme, Anna Maria Saba, Alain Vaillan

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Colloque Littérature et Culture matérielle, 1830-2020,
16-18 février 2022, Université de Lausanne, Anthropole 3185
Research Interests:
Madeleine Project est d'abord un feuilleton Twitter (décliné ensuite sur d'autres supports), qui retrace, à partir des objets trouvés dans la cave d'un appartement parisien, la vie sociale et intime de la dénommée Madeleine, née en 1915.... more
Madeleine Project est d'abord un feuilleton Twitter (décliné ensuite sur d'autres supports), qui retrace, à partir des objets trouvés dans la cave d'un appartement parisien, la vie sociale et intime de la dénommée Madeleine, née en 1915. Clara Beaudoux reconstitue un récit de vie et, de là, l'histoire d'une époque, à partir des vestiges d'une existence, rangés, classés, puis oubliés, avant d'être exhumés, au sens archéologique du terme, et devenir un projet de mémoire, une narration photo-tweet. Je considère Madeleine Project comme un échantillon révélateur d'un mécanisme mémoriel à l'œuvre dans les pratiques ordinaires du numérique et, à leur suite, dans toute une mouvance photo-textuelle et documentaire contemporaine. La collecte et la modélisation de traces, leur enregistrement photographique, la tentation de l'archive totale méritent d'être interrogés à la fois comme un phénomène social, comme une radicalisation des usages de la photographie et comme une proposition de mise en récit du monde (à fins historiques et poétiques). Un tropisme mélancolique en résulte, dont il faudrait historiciser et théoriser le fonctionnement.
Les 15-16 novembre 2018 se tient à l'Université de Lausanne le colloque «Littérature, image, périodicité - XVIIe-XIXe siècle», organisé par Marta Caraion et Barbara Selmeci Castioni, avec la participation de : Timothée Léchot, Anne... more
Les 15-16 novembre 2018 se tient à l'Université de Lausanne le colloque «Littérature, image, périodicité - XVIIe-XIXe siècle», organisé par Marta Caraion et Barbara Selmeci Castioni, avec la participation de :
Timothée Léchot, Anne Piéjus, José-Luis-Diaz, Jean Rime, Alain Viala, Adrien Paschoud, Hugues Marchal, Delphine Gleizes, Axel Hohnsbein, Alain Vaillant, Martine Lavaud et Matthieu Letourneux


Les études actuelles sur la presse littéraire du XIXe siècle, comme celles qui portent notamment sur les différents mercures des XVIIe et XVIIIe siècles, soulignent un lien privilégié entre la littérature et la poétique journalistique. Or, si l’on peut se réjouir du dynamisme critique qui caractérise aujourd’hui les études sur la presse littéraire, force est de constater que leurs résultats demeurent cloisonnés du point de vue diachronique. La vocation première de ce colloque est par conséquent d’établir un dialogue entre les spécialistes des périodes pré-moderne et moderne autour des rapports entre presse et littérature envisagés dans un spectre chronologique peu exploré. L’image matérielle (gravure, photographie) et textuelle (description, ekphrasis) nous semble constituer en ce sens un levier optimal pour engager ce dialogue. Le postulat principal qui sous-tend cette rencontre serait ainsi que l’image dans la presse littéraire entretient des rapports spécifiques avec la temporalité (transposition visuelle d’un fait d’actualité, d’un moment narratif singulier, etc.) dont l’expression s’exacerbe dans le cas d’une publication périodique, tributaire des contraintes éditoriales qu’implique une parution régulière. Il s’agira en effet d’envisager à nouveaux frais les rapports entre des formes littéraires soumises à des formes de périodicité variées (presse périodique, livraisons, recueils, etc.) et différentes manifestations, figuratives et textuelles, du visuel. La réflexion pourra par exemple porter sur la nature et les usages des modèles littéraires qui informent les poétiques et les rhétoriques de la presse littéraire illustrée, les conditions matérielles qui modalisent la mise en image d’un fait d’actualité, le rythme particulier induit dans la lecture du périodique par la présence de l’image, ou encore la question de l’impact émotionnel des images dans leur articulation à la diffusion et à la conservation de l’information.
Research Interests:
Research Interests:
La littérature assure un rôle essentiel dans la constitution d’une pensée critique de la culture matérielle de l’âge industriel. Avant les sciences sociales et la philosophie, les textes littéraires, à partir des années 1830,... more
La littérature assure un rôle essentiel dans la constitution d’une pensée critique de la culture matérielle de l’âge industriel. Avant les sciences sociales et la philosophie, les textes littéraires, à partir des années 1830, problématisent les mutations d’une culture matérielle en expansion et l’ébranlement que celle-ci provoque dans l’ordre des catégories existentielles et esthétiques.

Comment la littérature pense les objets présente l’avènement au XIXe siècle d’une véritable culture des objets et la redéfinition majeure des fonctions et des champs d’action de la littérature et des arts qui en découle. En observant les objets sous toutes leurs coutures (sociologique, esthétique, ontologique) le livre pose les bases d’une théorie générale et actuelle des objets, instituée par la fiction.
Extrait du catalogue de l'exposition Photolittérature, Fondation Jan Michalski, Montricher, Suisse, 2016 -Table des matières -Introduction, par M. Caraion et J.-P. Montier -«Le voyage des origines de la photolittérature au XXe siècle»,... more
Extrait du catalogue de l'exposition Photolittérature, Fondation Jan Michalski, Montricher, Suisse, 2016
-Table des matières
-Introduction, par M. Caraion et J.-P. Montier
-«Le voyage des origines de la photolittérature au XXe siècle»,  par M. Caraion
-«Le roman-photo au tournant du siècle ou la liberté de collaborer», par M. Caraion
Publication rassemblant les textes issus d’un colloque organisé par la Formation doctorale interdisciplinaire de Lausanne. Avec des contributions de Laurent Bihl, Sophie-Valentine Borloz, Laurence Danguy, François Demont, Philippe Kaenel,... more
Publication rassemblant les textes issus d’un colloque organisé par la Formation doctorale interdisciplinaire de Lausanne. Avec des contributions de Laurent Bihl, Sophie-Valentine Borloz, Laurence Danguy, François Demont, Philippe Kaenel, Sibylle Menal, Gilles Merminod, Coline Piot, Thibaut Radomme, Anna Maria Saba, Alain Vaillant