- Social Network Analysis (SNA), Sociology of Culture, Interactionism, Intersectionality and Social Inequality, Social History, Media and Cultural Studies, and 16 moreCultural power and resistance, Sociology of Professions, Social Research Methods and Methodology, Race, Class, Sex and Gender, Hip-Hop/Rap, Popular Culture, Popular Music, Symbolic Interactionism, Creative Industries, Hegemonic Masculinity, Hip-Hop Studies, Hip Hop Culture, Social Interaction, and Sociology of Artedit
- I am Research Fellow at the CNRS, member of the team CSU at the Centre for Sociological and Political Research of Par... moreI am Research Fellow at the CNRS, member of the team CSU at the Centre for Sociological and Political Research of Paris (CRESPPA) and author of the book Une histoire du rap en France (An History of French rap music), La Découverte, 2012. Most of my academic papers are available on HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/search/index/q/*/authIdHal_s/karim-hammouedit
Passées en quatre décennies du statut de pratiques artistiques confidentielles à celui de courant esthétique majeur, les musiques hip-hop portent des innovations fondées sur de nouvelles techniques instrumentales (DJing, sampling, etc.)... more
Passées en quatre décennies du statut de pratiques artistiques confidentielles à celui de courant esthétique majeur, les musiques hip-hop portent des innovations fondées sur de nouvelles techniques instrumentales (DJing, sampling, etc.) et vocales (interprétations rappées, ragga, human beatboxing, etc.). En tant que musiques de producteurs, elles sont à l'avant-garde des mutations que connaissent les industries musicales sous l'effet de l’informatisation puis de la numérisation de la création. En France comme dans de nombreux autres pays, leur essor a contribué à diversifier les musiques populaires et à en renouveler les pratiques. Pourtant, la valorisation culturelle de ces oeuvres, situées au carrefour de tensions sociales vives, demeure contestée.
Première synthèse des connaissances sur les musiques hip-hop, cet ouvrage mêle résultats d’enquêtes inédites et état de la recherche en sciences sociales. Il révèle l’ampleur des transformations politiques, économiques, sociologiques, géographiques et esthétiques auxquelles elles participent.
Première synthèse des connaissances sur les musiques hip-hop, cet ouvrage mêle résultats d’enquêtes inédites et état de la recherche en sciences sociales. Il révèle l’ampleur des transformations politiques, économiques, sociologiques, géographiques et esthétiques auxquelles elles participent.
Research Interests:
Né de l’association d’une disquaire punk énervée, Virginie Despentes, d’une étudiante bohème, Cara Zina, d’un guitariste anarchiste, Gilles, d’un graffeur agité, Hashan, et d’un passionné de P-funk, MC, Straight Royeur est un groupe de... more
Né de l’association d’une disquaire punk énervée, Virginie Despentes, d’une étudiante bohème, Cara Zina, d’un guitariste anarchiste, Gilles, d’un graffeur agité, Hashan, et d’un passionné de P-funk, MC, Straight Royeur est un groupe de punk rap féministe qui a sévi de 1989 à 1992 en France et alentour. C’est la rencontre improbable de deux filles déterminées à faire entendre leur voix et de lascars à la rage contenue. C’est le punk rock qui se réinvente au contact du hip-hop. Premier laboratoire créatif de l’écrivaine Virginie Despentes, Straight Royeur laisse des textes pétris de révolte et des images jamais publiées. Fear of a Female Planet retrace, à travers le témoignage de ses membres, l’histoire de ce groupe et son apport inédit au paysage musical français.
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Les musiques hip-hop, et notamment le rap, ont longtemps été étudiées sans que soit pris en compte leur caractère esthétique. Les approches formelles ont donc été le parent pauvre des recherches académiques francophones sur le sujet. Cet... more
Les musiques hip-hop, et notamment le rap, ont longtemps été étudiées sans que soit pris en compte leur caractère esthétique. Les approches formelles ont donc été le parent pauvre des recherches académiques francophones sur le sujet. Cet ouvrage collectif, dans la lignée du colloque international « Conçues pour durer. Perspectives francophones sur les musiques hip-hop » (Paris 2017), réunit un réseau international de chercheuses et chercheurs francophones, aux spécialités disciplinaires variées. Il noue également un dialogue avec les acteurs et actrices des musiques hip-hop et les savoirs qu’ils forgent sur ces formes esthétiques depuis leurs origines : l’introduction est écrite par deux universitaires et la conclusion est signée par un rappeur pionnier et pilier du rap français. Le volume aborde des thèmes aussi divers que la critique musicale en France, l’usage du plurilinguisme dans le groupe de rap sénégalais Keur gui, les liens entre Tupac et la pensée de Machiavel, ou l’usage de l’Auto-Tune chez PNL. Il offre un jalon essentiel dans la réflexion sur les méthodes et les problématiques de la recherche universitaire francophone pouvant déployer la richesse esthétique des musiques hip-hop.
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Lorsque rap et hip-hop apparaissent en France au tournant des années 1980, nombreux sont ceux qui n'y voient qu'un phénomène éphémère. Trente ans plus tard, ce genre musical est non seulement bien vivant, mais il fait durablement partie... more
Lorsque rap et hip-hop apparaissent en France au tournant des années 1980, nombreux sont ceux qui n'y voient qu'un phénomène éphémère. Trente ans plus tard, ce genre musical est non seulement bien vivant, mais il fait durablement partie des industries musicales, et la scène rap française est même l'une des plus visibles au niveau international. Comment le rap est-il né en France et comment s'est-il développé ? Qui a tiré profit de la commercialisation de ses chansons ? Pourquoi ce genre musical est-il si étroitement associé aux banlieues ? Qui sont les artistes qui l'ont promu, et en s'appuyant sur quelles ressources ? Pourquoi continue-t-il régulièrement à déchaîner les passions ? Emaillé de nombreux entretiens réalisés auprès de rappeurs, de DJ, d'animateurs, de professionnels de l'industrie du disque... ce livre décrit comment l'émergence et l'inscription durable du rap en France ont été possibles. En s'intéressant aux artistes, mais aussi aux amateurs, en circulant des MJC des quartiers populaires aux bancs de l'Assemblée nationale, en observant les plateaux de télévision et les radios locales, Karim Hammou montre comment s'est imposée en France une nouvelle spécialité artistique, fondée sur une forme d'interprétation originale, ni parlée ni chantée : rappée.
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La notion d’« urbain » musical est de plus en plus présente dans les industries culturelles. Son sens et ses enjeux sont cependant fortement débattus. Ce texte vise à comprendre l’émergence de cette nouvelle catégorie parmi les acteurs... more
La notion d’« urbain » musical est de plus en plus présente dans les industries culturelles. Son sens et ses enjeux sont cependant fortement débattus. Ce texte vise à comprendre l’émergence de cette nouvelle catégorie parmi les acteurs des industries musicales. Cette enquête met à jour la genèse états-unienne dans la seconde moitié des années 1970 d’un format radiophonique qualifié d’« urban contemporary » à partir de 1980. Les débats autour de ce format diffusent les termes « urban » ou « urban music » au-delà du monde de la radio, tandis que des intermédiaires culturels travaillent à leur naturalisation. Dans la seconde moitié des années 1980, la notion d’« urbain » musical va globalement de soi pour les acteurs de l’industrie musicale états-unienne.
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[French below] What were the aspirations of women who began a rapping career in 1990s France? Were they looking to make it in a male-dominated world? To leave behind a dominated social position and enjoy an artist’s life? To assert the... more
[French below]
What were the aspirations of women who began a rapping career in 1990s France? Were they looking to make it in a male-dominated world? To leave behind a dominated social position and enjoy an artist’s life? To assert the public existence of postcolonial minorities? Based primarily on life narratives, this article analyses the social mobility of female French rappers in the 1990s. It shows the importance of considering both subjective and objective career experiences, as well as the manifold power relations informing trajectories within a social space whose hierarchies are multidimensional.
« J’suis une femme d’affaires / viens m’faire le café* ». L’articulation des rapports de pouvoir dans la mobilité sociale des rappeuses françaises des années 1990
À quoi aspiraient les femmes qui se sont engagées dans la carrière de rappeuses en France dans les années 1990 ? S’agissait-il de s’imposer dans un milieu dominé par les hommes ? De quitter une condition sociale subordonnée pour profiter de la « vie d’artiste » ? D’affirmer publiquement l’existence de minorités postcoloniales ? En s’appuyant principalement sur des récits de vie, cet article analyse la mobilité sociale vécue par les rappeuses françaises des années 1990. Il montre l’importance d’articuler non seulement versants subjectif et objectif de la carrière, mais aussi les multiples rapports de pouvoir qui configurent les mobilités au sein d’un espace social aux hiérarchies multidimensionnelles.
What were the aspirations of women who began a rapping career in 1990s France? Were they looking to make it in a male-dominated world? To leave behind a dominated social position and enjoy an artist’s life? To assert the public existence of postcolonial minorities? Based primarily on life narratives, this article analyses the social mobility of female French rappers in the 1990s. It shows the importance of considering both subjective and objective career experiences, as well as the manifold power relations informing trajectories within a social space whose hierarchies are multidimensional.
« J’suis une femme d’affaires / viens m’faire le café* ». L’articulation des rapports de pouvoir dans la mobilité sociale des rappeuses françaises des années 1990
À quoi aspiraient les femmes qui se sont engagées dans la carrière de rappeuses en France dans les années 1990 ? S’agissait-il de s’imposer dans un milieu dominé par les hommes ? De quitter une condition sociale subordonnée pour profiter de la « vie d’artiste » ? D’affirmer publiquement l’existence de minorités postcoloniales ? En s’appuyant principalement sur des récits de vie, cet article analyse la mobilité sociale vécue par les rappeuses françaises des années 1990. Il montre l’importance d’articuler non seulement versants subjectif et objectif de la carrière, mais aussi les multiples rapports de pouvoir qui configurent les mobilités au sein d’un espace social aux hiérarchies multidimensionnelles.
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Qu’est-ce qu’être artiste ? N’est-on jamais que cela ? Ou, au contraire, créer, être perçu comme artiste, pouvoir vivre de ses créations, seraient-il indexé à des rapports sociaux de pouvoir que l’idéologie romantique de l’art pour l’art... more
Qu’est-ce qu’être artiste ? N’est-on jamais que cela ? Ou, au contraire, créer, être perçu comme artiste, pouvoir vivre de ses créations, seraient-il indexé à des rapports sociaux de pouvoir que l’idéologie romantique de l’art pour l’art tendrait perpétuellement à masquer ? L’appartenance de classe articulée à celle de sexe était productrice d’effets hiérarchiques majorant la valeur artistique des œuvres d’hommes originaires de milieux bourgeois et minorant, par un mécanisme relationnel, la valeur de toutes les autres. Il en va de même pour un autre rapport social, lié aux processus sociaux de racisation, soit cette expression mouvante d’un « déterminisme essentialiste » réifiant une origine supposée en différence figée, immuable et indépassable. Saisir ce que la race fait aux artistes et ce que les artistes, en retour, font de ce que la race a fait d’eux, d’elles, nous conduira à rapprocher les expériences des musiciens/musiciennes et des écrivains/écrivaines racisés. Trois points seront développés. D’une part, nous porterons notre attention sur la relation qui unit pratique artistique et condition minoritaire, non au sens quantitatif, mais bien dans le sens de processus de minorisation d’un groupe par un autre, majoritaire, en ce qu’il incarne la norme. D’autre part, nous réfléchirons à l’ambivalence induite par l’acte créateur en situation minoritaire et dont le déplacement symbolique et matériel vers le lieu majoritaire est l’une des manifestations. Enfin, nous nous intéresserons aux modalités de formation et d’énonciation fragiles mais persistantes d’un « nous » minoritaire qui, par sa performativité, fait advenir une opposition, un « contre eux ».
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Sans qu’il ne s’y soit jamais réduit, le rap en France porte avec constance depuis trente ans une critique de l’ordre social, dénonçant notamment la condition minoritaire dans laquelle sont tenues les classes populaires racisées, en... more
Sans qu’il ne s’y soit jamais réduit, le rap en France porte avec constance depuis trente ans une critique de l’ordre social, dénonçant notamment la condition minoritaire dans laquelle sont tenues les classes populaires racisées, en décrivant particulièrement l’expérience de ses franges jeunes et masculines. Loin de se cantonner au temps présent, ces œuvres critiques mobilisent abondamment l’histoire et la mémoire, réinscrivant les maux d’aujourd’hui dans une généalogie d’injustices. Deux œuvres audiovisuelles l’illustrent de façon particulièrement éloquente : « Dans nos histoires » de Casey et « Mille et une vies » de Lino. Je propose de les interpréter ensemble comme une proposition esthétique et politique largement convergente, que l’on peut qualifier d’« universalisme minoritaire ». Ces deux œuvres, en effet, exposent et affrontent une souffrance persistante, ancrée dans l’expérience d’une condition minoritaire. En son sens le plus large, la condition minoritaire renvoie à « l’incapacité » ou « la non-totale capacité juridique ou coutumière ». Dans ces deux œuvres, la souffrance associée à cette condition minoritaire relie des personnes au-delà de leurs situations socio-historiques.
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I suggest a transversal framework for analysing the artistic legitimacy of othered cultural goods.Artistic delegitimation matters as much as artistic legitimation.The value of cultural goods changes along their paths of... more
I suggest a transversal framework for analysing the artistic legitimacy of othered cultural goods.Artistic delegitimation matters as much as artistic legitimation.The value of cultural goods changes along their paths of commodification.The circulation of othered cultural goods leans on their ambivalent value.This ambivalence fosters a specific kind of artistic legitimacy based on a false consensus.By analysing the changes in the commodification of French rap music in the 1990s and 2000s, this paper presents artistic legitimation as a conflict-ridden social process in which for-profit companies plays a crucial role. In the first section, I describe how French rap music is commodified through various paths of commodification (aesthetic, oppositional and mainstream) and their interplay over time. Some of these paths rely on the framing of rap music as a cultural good associated with minority groups, and are key in the first steps toward a legitimation of French rap music as an art form. In the second section, I show how resource mobilisation is an active driver for the artistic delegitimation of French rap music. In the context of market competition, the status of rap music as an “othered” cultural good offers significant opportunities for devaluation. This case study helps to pinpoint how cultural goods may achieve an ambivalent artistic legitimation based on false consensus, which I distinguish from both full-fledged artistic legitimacy and utter artistic illegitimacy.
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Le rap, qui prend ses racines dans la culture des minorités raciales aux États-Unis, leur est spontanément associé. Sa diffusion en dehors des cercles culturels de ses origines et plus largement des États-Unis s’est accompagnée d’un... more
Le rap, qui prend ses racines dans la culture des minorités raciales aux États-Unis, leur est spontanément associé. Sa diffusion en dehors des cercles culturels de ses origines et plus largement des États-Unis s’est accompagnée d’un élargissement du profil social et ethnique de son public et des artistes qui le pratiquent. Près de quarante ans plus tard, c’est un genre musical qui reste malgré tout marqué par sa racialisation originelle, reflet d’un état plus général des rapports sociaux et de la segmentation de l’industrie musicale aux États-Unis. Qu’en est-il dans le contexte français où les questions raciales sont traitées différemment et la spécialisation raciale des scènes musicales moins avancée ? Karim Hammou revient sur ses travaux, qui ont abordé la place de l’ethno-racial et de la classe dans le développement du rap en France.
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Diam’s et Boooba sont deux artistes majeurs du rap français des années 2000. Chacun a vendu plus d’un millions d’album au cours de cette décennie, et a acquis une réputation qui fait d’elle ou lui une star dans le monde du rap et au-delà.... more
Diam’s et Boooba sont deux artistes majeurs du rap français des années 2000. Chacun a vendu plus d’un millions d’album au cours de cette décennie, et a acquis une réputation qui fait d’elle ou lui une star dans le monde du rap et au-delà. Pourtant, ces stars ont des images publiques aux caractéristiques contrastées du point de vue du genre. Alors que l’apparence de Diam’s a été intentionnellement remodelée à partir de 2002 pour être plus féminine, le corps de Booba a fait l’objet d’un travail de musculation doublé d’une mise en scène croissante de ce physique musclé. L’élaboration du genre de ces artistes est également évidente dans les paroles de leurs chansons et dans leurs clips vidéos. Cet article analyse la production collective de ces stars genrées, et accorde une attention particulière à la contribution des intermédiaires culturels en charge de leur réception critique, c’est-à-dire des journalistes musicaux. Il s’appuie sur trois titres de presse français (le magazine culturel généraliste Télérama, le magazine musical Les Inrockuptibles, et le webzine spécialisé hip-hop L’Abcdrduson) et montre comment les stratégies marketing et la réception critique transforme en marchandise non seulement les productions musicales de ces artistes, mais aussi leurs images publiques de stars genrées et racialisées. Cette contribution démontre comment le traitement asymétrique de Diam’s en tant que femme et de Booba en tant qu’homme peut être interprété à la lumière du concept d’hétérosexualisation (musicale).
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Né en tant que genre musical dans les années 1970 à New York, le rap se développe en France dès les années 1980, avant de prendre au milieu des années 1990 une place importante dans le paysage culturel du pays . Il se caractérise... more
Né en tant que genre musical dans les années 1970 à New York, le rap se développe en France dès les années 1980, avant de prendre au milieu des années 1990 une place importante dans le paysage culturel du pays . Il se caractérise notamment par une base musicale (« l’instrumental ») marquée par les technologies de composition sonore nouvelles à cette époque (échantillonnage, boîtes à rythmes puis composition assistée par ordinateur) et par un rythme régulier le plus souvent en quatre temps alternant temps fort et faible. C’est cependant une autre caractéristique qui a frappé les esprits, jusqu’à donner son nom au genre : l’interprétation rappée, que l’on a parfois qualifiée de mi parlée mi chantée. Cette contribution propose une brève synthèse des acquis académiques dans l’analyse du rap en français comme forme esthétique, et s’attachant plus particulièrement aux aspects relevant de la poétique du genre.
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Les paroles de rap français, mais aussi les commentaires qu’elles suscitent dans les espaces publics médiatiques, mobilisent abondamment les référents raciaux. Défini dès le début des années 1990 comme une pratique « non blanche » par... more
Les paroles de rap français, mais aussi les commentaires qu’elles suscitent dans les espaces publics médiatiques, mobilisent abondamment les référents raciaux. Défini dès le début des années 1990 comme une pratique « non blanche » par certains journalistes et hommes politiques, le rap voit un nombre croissant d’interprètes affirmer leur blan-chité à partir de la fin des années 1990. Ces affirmations ne se font pas en opposition aux autres formes d’affirmations raciales : elles participent d’une forme « d’universalisme minoritaire », et se trouvent renforcées par le marketing de la marge commercialisant le rap auprès d’un large public comme un produit oppositionnel. Le rap en France apparaît de ce point de vue comme un espace de discussion explicite des stéréotypes raciaux, déstabilisant la blanchité implicite de l’imaginaire national.
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Les notions de monde social (Strauss 1992) et de monde de l'art (Becker 1988) sont conventionnellement considérées comme similaires. Un monde de l'art serait un monde social artistique. Cette contribution montre l'intérêt scientifique... more
Les notions de monde social (Strauss 1992) et de monde de l'art (Becker 1988) sont conventionnellement considérées comme similaires. Un monde de l'art serait un monde social artistique. Cette contribution montre l'intérêt scientifique qu'il y a à les distinguer. Si les notions de monde que l'on trouve chez Howard Becker et chez Anselm Strauss s'inscrivent dans une commune tradition interactionniste, la notion de monde de l'art privilégie l'idée d'aire d'activité, alors que celle de monde social insiste sur l'idée d'aire culturelle. Le statut épistémologique de ceux deux notions peut également être compris de façon contrastée.
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Music making usually needs that many different people cooperate together, and yet it displays very fluid forms of organisation. This paradox has lead to a vast literature, improving our understanding of collective action in situations... more
Music making usually needs that many different people cooperate together, and yet it displays very fluid forms of organisation. This paradox has lead to a vast literature, improving our understanding of collective action in situations where people are not formally bound to each other through concepts such as field, world and scenes. This paper will show how social network analysis (SNA) may enhance the analysis of these two latter concepts. To contrast a social world perspective and a local scene perspective, two issues may be kept in mind. First, these concepts suggest a different approach toward locality. A second issue has been debated to a greater extent, as we shall see, and relates to mass-production and the industry. I do not wish to oppose theoretically these concepts. My aim is rather to suggest ways to evaluate degrees of “sceneness” and “social worldness” through SNA applied to the empirical case of French-speaking rap music.
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Le rap en français peut être aujourd’hui considéré comme un univers professionnel établi, tout en étant une innovation relativement récente. Cet article montre que sa pérennisation est le fruit des rapports complexes entre trois... more
Le rap en français peut être aujourd’hui considéré comme un univers professionnel établi, tout en étant une innovation relativement récente. Cet article montre que sa pérennisation est le fruit des rapports complexes entre trois générations d’artistes, et entre ces générations et les acteurs des industries musicales. Il s’appuie en particulier sur l’examen des conventions discographiques (refrains, collaborations, producteurs…) privilégiées par les rappeurs qui se succèdent en France de 1990 à 2004.
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De 2003 à 2005, un projet mené par l'Espace lecture du quartier de La Viste à Marseille intitulé « Si t'es citoyen » conduit un groupe d'une dizaine d'adolescents à enregistrer un disque de rap dans un studio semi-professionnel. Pour... more
De 2003 à 2005, un projet mené par l'Espace lecture du quartier de La Viste à Marseille intitulé « Si t'es citoyen » conduit un groupe d'une dizaine d'adolescents à enregistrer un disque de rap dans un studio semi-professionnel. Pour chacun d'entre eux, c'est la première expérience en studio. La singularité du dispositif offre une occasion intéressante pour éclairer, par contraste, les formes typiques d'initiation à la pratique du rap et à l'enregistrement en studio. Mais au-delà de ces différences, le cas atypique présenté ici et les situations conventionnelles de pratique du rap en studio confrontent leurs protagonistes à un même enjeu : donner corps à une voix.
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Un article récent de P.-M. Menger présente le talent comme l'un des moteurs – social – de la trajectoire d'un artiste. Il s'agit d'une tentative pour saisir comment des jugements évaluatifs multiples et « souvent frustes »... more
Un article récent de P.-M. Menger présente le talent comme l'un des moteurs – social – de la trajectoire d'un artiste. Il s'agit d'une tentative pour saisir comment des jugements évaluatifs multiples et « souvent frustes » peuvent se révéler « structurants pour segmenter un milieu professionnel qui ne se coule pas dans un moule organisationnel stable ». Pour quelqu'un comme moi qui travaille sur l'histoire de la pratique professionnelle du rap en France, cette proposition ouvre un nouveau champ d'investigation, dont j'amorce le défrichage dans ce texte. J'y souligne notamment que la question de savoir ce pour quoi on a du talent, ce pour quoi on est « grand » est fondamentale.
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La pratique du rap en France s’organise autour d’un petit nombre d’interprètes professionnels. Une analyse structurale du réseau formé par les invitations (featurings) des uns et des autres sur leurs albums respectifs témoigne de la forte... more
La pratique du rap en France s’organise autour d’un petit nombre d’interprètes professionnels. Une analyse structurale du réseau formé par les invitations (featurings) des uns et des autres sur leurs albums respectifs témoigne de la forte inter-reconnaissance entre ces artistes, indice de l’existence d’un monde social professionnel du « rap français ». En proposant une analyse diachronique de ces relations et en les rapprochant de données documentaires sur l’histoire de la pratique du rap en France depuis 1990, l’article tente de décrire l’émergence de ce monde social de 1996 à 1998, puis sa stabilisation sous une forme relativement institutionnalisée de 1999 à 2004.
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"On attribue généralement à Weber l’idée que les dominés se soumettraient aux dominants parce qu’ils croient en la légitimité de la domination. Cette thèse est celle qu’a privilégiée Raymond Aron lorsqu’il travailla à la diffusion en... more
"On attribue généralement à Weber l’idée que les dominés se soumettraient aux dominants parce qu’ils croient en la légitimité de la domination. Cette thèse est celle qu’a privilégiée Raymond Aron lorsqu’il travailla à la diffusion en France de la sociologie wébérienne. Une fois réexaminés à la lumière de leurs élaborations successives, les travaux de Weber permettent de soutenir une lecture différente. La Herrschaftsoziologie y apparaît comme une sociologie de l’exercice de la domination, dans laquelle la direction administrative occupe une place éminente. Elle est l’instance qui relaie le pouvoir d’un chef vers les dominés, et son action procède notamment de l’horizon de menace qu’elle fait peser sur ces derniers.
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Ed. La Documentation française
En 1999, après un large succès commercial, l’album “Panique Celtique” de Manau reçoit aux Victoires de la Musique la récompense de meilleur album Rap et Groove de l’année. La presse spécialisée rap s’élève contre cette distinction, et... more
En 1999, après un large succès commercial, l’album “Panique Celtique” de Manau reçoit aux Victoires de la Musique la récompense de meilleur album Rap et Groove de l’année. La presse spécialisée rap s’élève contre cette distinction, et conteste l’idée que Manau puisse être un groupe de rap. Cette entreprise de morale, en travaillant ses frontières, suggère l’existence d’un monde social du rap. Mais la pleine compréhension de la polémique qui naît autour de Manau suppose également d’étudier les acteurs qui, tout en se définissant comme extérieurs au monde du rap, ne contribuent pas moins à en produire les frontières.
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Ce texte propose une interprétation des formes de « violences verbales » repérables dans quatre raps d'Ärsenik et du Klub des Loosers en resituant ces chansons dans la problématique plus générale d'une stylistique dans laquelle... more
Ce texte propose une interprétation des formes de « violences verbales » repérables dans quatre raps d'Ärsenik et du Klub des Loosers en resituant ces chansons dans la problématique plus générale d'une stylistique dans laquelle elles prennent sens. Après avoir examiné la question de la communication mise en œuvre dans le rap, à la lumière notamment des analyses d'Erving Goffman, ce texte propose d'interpréter ces quatre chansons de rap comme activité de véridiction enchâssée dans un cadre participationnel relevant de l'art.