Fertilisant Liquide
Fertilisant Liquide
Fertilisant Liquide
FACULTE POLYTECHNIQUE
Juin 2022
LISTE DES MEMBRES DU GROUPE (MSC 2 CH IND)
1. EDEN MUTONKOLE Eden
2. KABEMBA BIZURI Ruth
3. KABONGO ELCANAH Elcanah
4. KABULO KASONGO Serge
5. KAKOMA NGWEJ Phinées
6. KANKU KAZADI Elisée
7. KASONGO WA KABULO Trobuch
8. LUEBA MULUMBA Nina
9. MASENGO MUDIANGOMBE Salem
10. MPANGA MULANGA Joëlle
11. MUHINDO MUKIRANIA Olivier
12. MUKANDA TSHIBUMBU Nigon
13. TWITE LWANGO Hugo
RESUME
Ce travail présente la production d’un fertilisant liquide par digestion anaérobique de déchets
ménagers fermentescibles. Dans le cadre de la gestion des déchets dont l’objectif ultime dans
cette filière étant de réduire au maximum le volume des matériaux destinés à la décharge finale
afin de minimiser les risques de pollution qu’ils peuvent causer pour la santé humaine et ainsi
que l’environnement dans son ensemble. Sur ce, plusieurs stratégies ont été développés en
matière de gestion de déchets y compris le recyclage de matériaux, qui d’ailleurs se fait une
option très intéressante.
Pour atteindre notre objectif qui est de produire un fertilisant liquide à partir des déchets
ménagers, nous avons empruntés la voie de la biodégradation de ces déchets par méthanisation.
Lors de ce processus, sous l’action des microorganismes secrétant des enzymes responsables
de cette dégradation, il se libère ainsi plusieurs espèces chimiques sous forme minéralisé utiles
à la croissance des plantes, notamment l’azote, le phosphore, le potassium, les macroéléments
cationiques ainsi que les oligoéléments, tirant leur source des différents composés protéiques,
lipidiques et glucidiques, présents dans les substrats.
Avant de procédé à la digestion anaérobique, nous sommes passés premièrement par une récolte
de déchets ménagers qui ont constitué le substrat de l’expérimentation et puis faire sa
caractérisation. Apres digestion en absence totale de l’oxygène, l’échantillon a été analysé au
laboratoire de chimie analytique de Robinson.
Les résultats de la caractérisation ont montré que cette matière contenait 65,41% de taux
d’humidité et 38,13% de la fraction sèche avec un pH acide égal 4,59, la matière sèche volatile
dans le substrat est de 86,99 %, dont 30,7 % des protéines, 9,761 g/kg de NTK. Le rapport C/N
du substrat trouvé à la valeur de 12,95. Apres arrêt de la méthanisation dans un intervalle de
temps de 20 jours, l’échantillon a été analysé, les résultats sont tels que, la quantité d’azote
minéral produite est égale à 0.0064 g N-𝑁𝐻4+ .L-1, une concentration en Phosphore(P) de 465
mg.L-1 et 1074 mg.L-1 de Potassium (K) ainsi que les différentes valeurs pour les
macroéléments cationique et oligoéléments. La digestion anaérobique, dans notre cas a pris 20
jours dans le régime psychrophile (allant de 15 à 29 °C) soit à la température ambiante, ce qui
peut justifier la faible valeur de la concentration en Azote minéral, car le processus de
méthanisation à la température ambiante, exige une durée assez longue (40 à 70 jours) pour
épuiser les différentes réactions de conversion des molécules organique en minérales avec une
bonne activité microbienne. Le type du substrat et l’effet des inhibiteurs…
I
Figure I.1: Valorisation des déchets organique par digestion anaérobique ............................... 3
Figure I.2: Principales étapes de la digestion anaérobie et leurs groupes de microorganismes
respectifs..................................................................................................................................... 4
Figure I.3: Hydrolyse d’une protéine ....................................................................................... 6
Figure I.4: Réaction de Stickland couplée. ................................................................................ 7
Figure II.1: Dechiqueteur et déchets menagers ........................................................................ 16
Figure II.2: Schéma du dispositif de mesure du biogaz par déplacement d’eau. .................... 17
Figure III.1 : Résultas de l'analyse NPK .................................................................................. 24
Figure III.2: Les résultats des éléments macroéléments cationiques ....................................... 25
Figure III.3:Les résultats des oligo-éléments ........................................................................... 26
1
INTRODUCTION GENERALE
Les déchets sont de la matière abandonnée, considérée comme inutilisable et sans valeur, voir
à valeur négative, par une société, dans un contexte donné et à une période bien déterminée de
sa marche évolutive (Eden, 2019). Or, la matière, étant elle-même source de matière constitutive
ces déchets, constituée de molécules complexes et organisées, représente-t-elle a priori une
ressource potentiellement valorisable.
La gestion des déchets est dictée par les impératifs sanitaires et environnementaux. Ceci est
d’autant plus important que la quantité des déchets générés ne cesse d’augmenter et de se
diversifier. L’objectif ultime de la gestion des déchets étant de réduire le volume des matériaux
destinés à la décharge finale pour minimiser les risques de pollution qu’ils peuvent causer pour
la santé et l’environnement (Sidio, 2006).
Ainsi, ce travail s’inscrit dans le domaine de procédés de recyclage des matériaux solides, qui
est une option parmi tant d’autres dans la gestion des déchets. En effet, il s’axe sur la
transformation des déchets ménagers fermentescibles pour leur valorisation agricole. L’objectif
étant de produire un fertilisant liquide par le processus de digestion anaérobique. Et comme
objectif spécifique, ce travail va reprendre une petite notion sur la biodégradation du substrat
(matière organique) par action des microorganismes pour extraire les principaux éléments
nutritifs pour la plante (NPK), en particulier « l’azote minéral » et d’une manière brève pour les
autres éléments. Puis on va passer par une séance expérimentale en laboratoire pour la
production dudit fertilisant en établissant un protocole expérimental. Le fertilisant étant produit,
sera amené au laboratoire pour l’analyse de NPK.
I.1. INTRODUCTION
Les déchets organiques participent à des récents débats mondiaux sur la gestion des déchets
en général, la pollution des sols, des eaux et de l’air, l’accès à l’énergie, les changements
climatiques, la déforestation, etc., tour à tour comme source de questionnements ou comme
éléments de réponse. Ces déchets sont caractérisés par une cinétique de décomposition rapide
notamment sous climats intertropicaux, impliquant des risques pour l’environnement et la
santé humaine. Dans le même temps, ils sont particulièrement adaptés aux processus de
valorisation matière/énergie par traitements biologiques, dont le compostage et la digestion
anaérobie (Charles, 2018).
La digestion anaérobie peut jouer un rôle stratégique dans l’élaboration des systèmes de
gestion des déchets, puisqu’elle est capable d’assurer le traitement de presque toutes les
fractions biodégradables et généralement majoritaires des résidus agricoles, déjections
animales, déchets ménagers, déchets de centres urbains et industriels, etc.
Deux voies de valorisation biologique des déchets ménagers organiques sont envisageables,
une par le processus aérobie, dit compostage et une autre par digestion anaérobie soit
méthanisation. Ces deux voies reposent sur la dégradation naturelle des déchets organiques sous
l’action des micro-organismes.
Le procédé de compostage peut être défini comme le changement d’état de la matière organique
en un produit stable, hygiénisé et riche en humus. Le compost est le résultat d’une activité
microbiologique complexe. La technique doit permettre un développement des micro-
organismes suffisant pour digérer le substrat. Cette vie bactérienne est conditionnée par la
quantité d’oxygène, l’humidité, la température et les caractères physico-chimiques des
matériaux à composte. Le principe de compostage de déchets organiques se divise en 2 phases
principales qui sont la phase de fermentation et la phase de maturation (FARINE, 2019).
Toutefois, ce travail s’axe sur le traitement de rejets solides par digestion anaérobique, d’où le
processus de méthanisation sera donné un peu plus détaillé dans la suite.
3
Figure I. 1: Valorisation des déchets organique par digestion anaérobique (Younès, 2018)
I.3.1. Etapes de la méthanisation
Les étapes intermédiaires à la formation de méthane sont ici résumées pour faciliter la
compréhension de l’ensemble du processus et un contrôle effectif de la mise en opération des
digesteurs anaérobies. Ce mécanisme est constitué d’une chaine réactionnelle faisant
4
I.3.1.1 Hydrolyse
I.3.1.2 Acidogenèse
C’est la phase pendant laquelle les monomères sont transformés en acides gras volatils tels que
les acides formiques, acétique, propionique, butyrique, iso-butirique, valérique et iso-valérique,
et en alcool. Le gaz produit pendant la phase de la fermentation est très riche en dioxyde de
carbone à 80% (CO2) et une partie en hydrogène à 20% (H2). Les bactéries acidogènes
(Clostridium) sont très souvent anaérobies strictes ou facultatives. Parmi les 4 étapes de la
méthanisation, l’acidogenèse est l’étape la plus rapide à cause du temps de multiplication des
bactéries très court. La surcharge organique d’un réacteur est souvent traduite par une
accumulation d’intermédiaires tels que l’hydrogène et l’acétate pendant l’étape de
l’acidogenèse (KAMBALE, 2022).
I.3.1.3. Acétogenèse
Sous l’action des bactéries acétogènes, les produits des deux phases précédentes se transforment
en acétate, en hydrogène, et en dioxyde de carbone (CO2). Différents types de bactéries sont
responsables de l’acétogenèse. Il s’agit des bactéries syntrophiques : ce sont les bactéries
acétogènes productrices obligées d’hydrogène, les bactéries homo-acétogènes qui sont divisées
en deux groupes de bactéries selon l’origine de l’acétate produit (KAMBALE, 2022). Le
premier groupe constitue l’acétate provenant d’un substrat carboné, le deuxième groupe
l’acétate obtenu par la réduction du CO2 par le H2. Les sulfato-réductrices sont aussi regroupées
en deux groupes. Le premier groupe utilise le lactate comme source de carbone et l’oxyde de
manière incomplète en acétate et CO2, tandis que les bactéries du deuxième groupe oxydent de
manière complète jusqu’au CO2 l’acétate ainsi que certains acides à longues chaines (Charles,
2018).
I.3.1.4. Méthanogènes
Les produits obtenus par les phases précédentes sont transformés en méthane (CH4). Les
bactéries méthanogènes hydrogénophiles (hydrogénotrophes) et acétoclastes (acétotrophes)
sont les responsables de cette transformation (KAMBALE, 2022).
Réaction de la méthanisation
C6H12O6 → 3CO2 + 3CH4 (1.1)
6
Dans le cas de l’hydrolyse des protéines, les enzymes en charge de la décomposition sont les
protéases. Elles permettent la rupture des liaisons peptidiques et la libération de peptides et
d’acides aminés simples. Elles sont secrétées par les bactéries anaérobies strictes ou facultatives
(Younès, 2018)et se classent en fonction de leurs sites d’attaque de la liaison peptidique et de
leur mécanisme catalytique (Barrett et al., 2012).
En digestion anaérobie, les acides aminés sont des composés participant au catabolisme en
produisant de l’ATP ainsi que d’autres sous-produits tels que des AGV et de l’ammonium.
L’acidogenèse (ou fermentation) des aminoacides peut se faire selon deux voies : par la réaction
de Stickland ou par désamination. C’est lors de cette étape que l’azote contenu dans les acides
aminés subit une minéralisation passant d’une forme organique complexe à une forme simple
et minérale (Kumar, et al., 2007).
Cette voie de dégradation est une réaction d’oxydoréduction qui couple deux acides aminés.
Un premier acide aminé est utilisé comme donneur d’électrons quand le second agit comme
accepteur d’électrons. Durant la réaction, le donneur et l’accepteur d’électrons libèreront leur
amine sous forme d’ammoniac (Younès, 2018). Une perte de dioxyde de carbone aura lieu sur
le donneur, tandis que l’accepteur gardera le même nombre de carbone que l’acide aminé réduit
comme montré figure I.4.
- Désamination
Voie minoritaire de dégradation des acides aminés, cette réaction peut avoir lieu lorsque le
milieu s’appauvrit en acides aminés accepteurs d’électrons (Nagase, et al., 1982). Elle est plus
lente que la réaction de Stickland (Barker, 1981) et résulte en la conversion de l’amine en
ammoniac ainsi qu’en dioxyde de carbone et dihydrogène. De nombreuses espèces bactériennes
sont capables d’effectuer cette réaction. On retrouve principalement des bactéries sporulées de
type Clostridia (Younès, 2018).
Il existe de nombreux composés qui inhibent une ou plusieurs étapes de la digestion anaérobie,
nous allons à la présenter dans la suite ces inhibiteurs et leur influence sur les transformations
de l’azote en digestion anaérobie notamment sur la minéralisation de l’azote organique en azote
minéral. Notons que ces inhibiteurs ont démontré un effet délétère sur la production de méthane
9
mais cela ne s’exprimera pas forcément négativement pour l’azote. Le terme inhibiteur sera
gardé malgré tout. Il sera donc traité dans un premier temps des processus d’inhibition
engendrés par les transformations de composés protéiques. Lors de la dégradation des protéines,
des inhibiteurs sont libérés avec des impacts différents sur le bon fonctionnement du procédé
tels que la perturbation des équilibres cellulaires. Dans un second temps, l’action d’inhibiteurs
issus du milieu sur les transformations des composés azotés sera détaillée.
Le biogaz produit se compose en différents gaz dont les proportions varient légèrement en
fonction des intrants utilisés et du temps de séjour de la matière. Le volume produit est lié à ces
mêmes facteurs mais aussi à la température qui règne dans le digesteur, au pH de la matière, à
la teneur en eau, etc. Ces paramètres sont décrits dans les lignes qui suivent.
pouvoir méthanogène. Si ce temps devient trop long, les microorganismes n’auront plus assez
de matière à dégrader et leur population déclinera (KAMBALE, 2022).
I.4.2. La température
La température qui règne au sein du biodigesteur influera sur le type de bactéries présentes dans
le réacteur ainsi que sur leur activité et donc sur la cinétique de la réaction. Trois régimes de
production peuvent être observés en fonction de la température du biodigesteur (KAMBALE,
2022) :
- régime psychrophile se produit entre 3 et 29°C. C’est dans cette plage de température
que la réaction de méthanisation sera la plus lente. Le temps de rétention hydraulique
devra être supérieur à 70 jours ;
- régime mésophile a lieu lorsque la température se situe entre 20 et 40°C. Un optimal se
situe entre 35 et 37°C, températures auxquelles les bactéries de ce régime sont les plus
actives. La matière doit rester dans le biodigesteur minimum 30 jours ;
- le régime thermophile est le régime le plus efficace pour produire du biogaz. En effet,
un temps de rétention minimum de 15 jours suffit. Cependant, la température du
biodigesteur doit être comprise entre 40 et 70°C, avec un optimum entre 60 et 63°C. Le
biodigesteur doit donc être chauffé, ce qui en fait un régime peu efficient.
I.4.3. Le pH
Le pH joue un grand rôle dans le fonctionnement biochimique et physico-chimique des milieux
de digestion anaérobie. D’une part, il va pouvoir altérer le fonctionnement de certains
microorganismes, d’autre part, il va influer sur les équilibres chimiques. Les microorganismes
intervenant dans les divers stades de décomposition ont besoin de valeurs de pH différentes
pour une croissance optimale. Ainsi, pour les bactéries hydrolysantes et acidogènes, le pH
optimal se situe dans la plage de 5,2 à 6,3. Mais ces valeurs ne sont pas définitives car ces
bactéries peuvent encore convertir les substrats lorsque le pH est légèrement supérieur.
Seulement, leur activité est alors légèrement réduite. Par contre, dans la plage neutre, un pH de
11
6,5 à 8 est absolument indispensable pour les bactéries qui produisent de l’acide acétique et
pour les archées méthanogènes. Par conséquent, lorsque la fermentation a lieu dans un même
digesteur, il est impératif que cette plage de pH soit maintenue. L’équilibre des réactions
chimiques, lié à l’activité enzymatique, requiert des conditions de pH adaptées à chaque flore
mise en jeu (Rousseau, 2009). Bien que le pH soit un paramètre très difficile à évaluer due à la
complexité des phénomènes et des espèces qu’il met en jeu, il peut être contrôlé grâce à la prise
en compte de seulement quelques espèces chimiques : les bicarbonates, les AGV ainsi que les
ions ammonium. Ces espèces jouent en réalité un rôle de tampon dans les milieux de digestion
et chacune de ces espèces prédomine dans des plages de pH particulières, allant de 5,5 à 8
(Harper, et al., 2002).
I.5. INOCULATION
L’inoculation est définie comme étant une introduction de micro-organismes dans une culture
où ils peuvent se développer et se reproduire, dans le but de favoriser leur culture avec la
production de l’inoculum comme produit de l’inoculation.
Le terme inoculum définit un liquide qui est chargé en nutriments, en capacité tampon, en eau
et en microorganismes pouvant réaliser la digestion anaérobie. La quantité de l’inoculum
apportée dans le milieu module la teneur en eau de celui-ci imbibant les déchets et favorisant
ainsi l’action des microorganismes comme décrit précédemment.
Les différentes sources d’inoculum sont variables et peuvent correspondre à des digestats
liquides ou solides, à des boues de stations d’épuration, des fumiers, des lisiers, d’un liquide
issu d’un précédent cycle de digestion anaérobie. L’origine de l’inoculum influe sur les
quantités et les espèces microbiennes présentes. L’affinité de l’inoculum pour le substrat doit
être développée par une acclimatation au substrat ou avoir une origine commune pour faciliter
le développement des microorganismes permettant de dégrader le substrat.
La dynamique des populations microbiennes est différente pour des inoculums provenant de
différents sites de méthanisation. Pour un inoculum provenant de la digestion de fumier, le taux
de matière organique est compris entre 2 et 3 % alors que pour des boues il est de l’ordre de 10
%. Une importante quantité de matière organique modifie la réponse des microorganismes par
une bonne dégradation du substrat et une importante production endogène (KAMBALE, 2022).
12
- s’il présente, pour sa station, une biocénose biologiquement active, une structure, une
succession et une épaisseur typiques, et qu’il dispose d’une capacité de décomposition
intacte;
- s’il permet aux plantes et aux associations végétales naturelles ou cultivées de croître
et de se développer normalement et ne nuit pas à leurs propriétés
- si les fourrages et les denrées végétales qu’il fournit sont de bonne qualité et ne
menacent pas la santé de l’homme et des animaux;
- si son ingestion ou inhalation ne menace pas la santé de l’homme et des animaux.
Le domaine d’application de cette définition est vaste et ne couvre pas uniquement les sols
cultivés mais aussi les sols des biotopes naturels.
Pour apprécier la fertilité du sol, on procède généralement à une appréciation de ses diverses
fonctions. En résumé, un sol est considéré comme fertile si ses fonctions correspondent aux
conditions du site.
ainsi que celle de l’azote organique. En effet, plus le carbone sera bioaccessible, plus le pouvoir
fertilisant sera atténué par l’immobilisation de l’azote pour la croissance de la biomasse, qui
décompose la matière organique du sol (Younès, 2018).
Avec le carbone, l'azote est l'élément essentiel pour les plantes. Il entre dans la composition des
principales molécules du vivant : les protéines et les acides nucléiques. Alors que 95 % de
l'azote est sous forme organique, les végétaux ne peuvent utiliser que de l'azote minéral
(l'ammonium 𝑁𝐻4+ , le nitrate 𝑁𝑂3− , l'azote atmosphérique N2). C'est pourquoi ils apprécient les
apports d'engrais qui leur fournissent une grande quantité d'azote, et d'autres minéraux, sous
forme minérale. Dans ce cas, l'autotrophie des végétaux à l'azote leur est pénalisante,
contrairement à l'autotrophie au carbone (Nielsen, et al., 2008).
Dans la nature, l'azote organique est transformé par des microorganismes en azote minéral, c'est
l'ammonification. Cette réaction correspond à une dégradation des molécules une organiques
par protéolyse puis à une désamination (perte d'un azote) de la molécule résultante. La perte
d'un azote se fait sous la forme d'une libération d'une molécule d'ammoniac, NH3. Une partie
de NH3 (qui s'ionise en 𝑁𝐻4+ ) disparait dans l'atmosphère par volatilisation, une autre partie est
capturé par les feuillets d'argiles du sol par adsorption (𝑁𝐻4+ est retenu par les charges négatives
des feuillets). Enfin, ce qui est utile pour la plante, le NH peut être oxydé en nitrate sous
l'influence de bactéries. C'est la combinaison d'une réaction de nitratation (effectuée par
exemple par Nitrosonomas), puis de nitratation qui aboutit à cette transformation (Nitrobacter
effectue les deux réactions, on parle alors de nitrification).
On connaît l’importance des éléments majeurs, azote (N), phosphore (P) et potassium (K), sur
le développement des plantes. Bien qu’en quantité moindre, les éléments secondaires (calcium,
magnésium, souffre) et les oligo-éléments jouent un rôle tout aussi important, tant pour la
croissance des cultures et l’obtention de rendements, que pour l’obtention d’une qualité de
produits.
14
Le phosphore est recyclé sur la ferme par les fumiers et les résidus de cultures ou d’aliments.
Parce qu’il se retrouve surtout dans la partie solide des fumiers, très peu dans la partie liquide,
et qu’il est peu mobile, c’est le nutriment le plus facile à recycler et à conserver sur la ferme.
Le phosphore est le deuxième minéral le plus abondant dans le l’organisme. Il est une
composante importante des os et des dents. En fait, 85% du phosphore présent dans les êtres
vivant se retrouve dans les os et les dents. Minéral très abondant dans le tissu osseux et dans les
dents (Jacques, et al., 2005).
Comme pour le phosphore, on retrouve le potassium surtout dans les fumiers et autres résidus
organiques. Mais, contrairement à P, on le retrouve toujours en solution, dans la fraction liquide.
Parce qu’il n’est pas à proprement parlé un constituant de la matière organique et qu’on le
trouve dans le liquide intra cellulaire des plantes, ce sera la même chose pour toute matière
organique, y compris les résidus de culture : K sera toujours facilement disponible, soluble, ce
qui veut aussi dire facilement lessivable (Jacques, et al., 2005).
membrane et de maintenir une pression osmotique en cas de stress osmotique. Ils ont aussi un
rôle assez intéressant comme agent complexant d’autres inhibiteurs comme les AGLC ou
l’ammonium (Möller, et al., 2012) On retrouve parmi ces éléments le Mg, le Ca, l’Al et le K...
Lorsque ces éléments sont excès, on peut observer des signes d’inhibition essentiellement liés
à des processus de déshydratation dus à des déséquilibres osmotiques (Younès, 2018).
Un oligo-élément est un petit nutriment minéral nécessaire à l'organisme à condition qu'il soit
apporté en petite quantité. S'il est ingéré en trop grandes quantités, il peut être toxique. Il existe
des oligo-éléments essentiels pour lesquels une carence ou un excès peuvent être dangereux
pour l'organisme (Jacques, et al., 2005).
Ce chapitre reprend le matériel ainsi que la méthode utilisée au courant de ce travail afin
d’atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés.
La partie matérielle décrit le substrat et l’inoculum, les équipements et appareils qui ont été
utilisés lors de la préparation du substrat et de l’inoculum et les analyses, ainsi que le dispositif
expérimental et la configuration de nos bioréacteurs. La méthodologie est subdivisée en deux
parties dont les méthodes expérimentales et les méthodes analytiques.
II.1. MATERIEL
II.1.1. Substrat
Le substrat utilisé pour notre expérience de digestion anaérobique sont des déchets ménagers
composés essentiellement de légumes, d’épluchures de pommes de terre, fruits, des restes
alimentaires, ont été prélevé à différents endroits de la ville de Lubumbashi (aux domiciles de
membres du groupe et ailleurs).
Les déchets ménagers récoltés n’étant pas à la dimension requise, ont été hachés par un
déchiqueteur à vis sans fin sur la figure II.1.
Le digesteur a été rempli jusqu’à 1500 ml (volume réactionnel) et les 500 ml restant ont
constitué la chambre de stockage du biogaz. Le substrat alimenté était constitué de 60% des
rumens de vache et de 40 % de déchets ménagers. Dès que les premières bulles de biogaz sont
formées le processus est amorcé. Cinq jours après la mise en marche du processus, les
digesteurs ont été ouverts et la fraction liquide ce digesteur a été filtrée puis stockée. Le montage
expérimental est décrit à la figure II.2
II.2. METHODE
𝑀0 − 𝑀1 (2.1)
𝑇𝐻 =
𝑀0
%MS = 100 − TH (2.2)
Où :
- TH : Taux d’humidité ;
M1 = MS ; MS = MO + MM
Où MS : matière sèche
MO : matière organique
MM : matière minérale
Précisons que la matière sèche (MS) est déterminée sur la quantité de matière humide (M1)
tandis que la matière organique (MO ou MV) est déterminée sur la matière sèche. Pour
déterminer MO on procède de la manière suivante :
- Porté MS à 500 °C ;
- Peser la masse après calcination qui correspond à MM ;
- Procéder aux calculs suivants :
𝑀𝑀 𝑚2 −𝑚0
𝑀𝑀 (%) = ∗ 100 𝑜𝑢 ∗ 100 (2.3)
𝑀𝑆 𝑚1 −𝑚0
𝑀𝑂 𝑚1 −𝑚2
𝑀𝑂 (%) = ∗ 100 𝑜𝑢 ∗ 100 (2.4)
𝑀𝑆 𝑚1 −𝑚0
Avec
Le carbone organique dans les déchets peut être estimé à partir de la relation 2.6
(KAMBALE, 2022)
𝑴𝑽
%𝑪𝑻 = (2.6)
𝟏, 𝟕𝟐𝟒
Où :
- CT : Carbone total ;
- MV : Matières volatiles.
La technique utilisée est la méthode Kjeldahl. Cette méthode est effectuée en quatre étapes
(KAMBALE, 2022) :
Étape 1: Digestion ou minéralisation de l’échantillon :
L’azote protéique des déchets organiques est transformé en azote ammoniacal par oxydation de
la matière organique dans l’acide sulfurique concentré à haute température, en présence d’un
catalyseur et d’un sel :
- L’acide sulfurique concentré a pour but d’oxyder la matière organique et de transformer
l’azote protéique en ammoniac NH3. Il sert également à piéger l’ammoniac gazeux sous
la forme de sulfate d’ammonium, par action de la base avec l’acide.
- L’addition du sel K2SO4 a pour but d’élever le point d’ébullition de la solution pour
accélérer la réaction de minéralisation de la matière organique.
Avant de distiller l’ammoniac à la vapeur d’eau, on doit libérer l’ammoniac sous la forme du
sel (NH4)2SO4 par l’addition d’une solution concentrée de NaOH en excès :
L’ammoniac est ensuite distillé par la vapeur d’eau et piégée dans une solution d’acide borique.
L’ammoniac réagit avec l’acide borique pour former des sels borates d’ammonium.
L’ammoniac sous la forme de borate d’ammonium est titré directement à l’aide d’une solution
standardisée d’acide chlorhydrique (HCl) et d’un indicateur coloré.
On fait un blanc en mettant tous les réactifs sauf l’échantillon, pour soustraire l’ammoniac
contenu dans les réactifs, de l’ammoniac contenu dans l’échantillon.
Étape 4 : Calcul du % de NTK dans l’échantillon : On
procède aux calculs des résultats selon la relation III.7.
Avec
Unités Substrat
Paramètres
(Déchets ménagers )
pH - 4,59
Humidité % 61,86
Matières sèches % 38,13
Matières Minérales % 13,01
Matiere organique % MS 86,99
Carbone organique total g/kg 143,8
Azote total g/kg 9,761
Ratio C/N - 12,95
Protéines % 30,7
Le substrat utilisé, est constitué des déchets ménagers contenant 65,41% de taux d’humidité et
38,13% de la fraction sèche, d’où une quantité d’eau et/ou de l’inoculum est nécessaire pour
faciliter la biodégradation dudit substrat et une bonne acclimatation des microorganismes lors
du processus de la digestion anaérobique. Les déchets ménagers ont un pH acide de 4,59 une
valeur qui n’est pas bonne pour l’activité des bactéries et archées méthanogènes d’où elle doit
être remontée vers le pH neutre à l’aide d’une solution concentrée de NaOH.
La matière sèche volatile dans le substrat est de 86,99 %, dont 30,7 % des protéines.
Le rapport C/N du substrat est inférieur à la valeur recommandée pour un bon déroulement de
la digestion anaérobique. Des meilleures productions spécifiques du biogaz sont observées pour
des ratios C/N compris entre 20/1 et 35/1, où l’optimum est 25/1 (Rakotoniaina, 2012). Mais
le ratio carbone/azote est lié à la fertilisation à court et long terme. Plus ce ratio est élevé, moins
le pouvoir fertilisant du digestat sera efficace et vice versa.
23
Les résultats de l’analyse NPK sont présentés dans le tableau III.2 et sur la figure III.1.
Tableau III- 2: Les résultats de l’analyse NPK
Eléments N P K
D’après les résultats, la quantité d’azote ammoniacal dissoute par biodégradation des
microorganismes est égale à 0.0064 g N-𝑁𝐻4+ .L-1. Ce résultat est en-dessous la concentration
en azote ammoniacal donnée dans la littérature qui est supérieur à 2 g N-𝑁𝐻4+ .L-1 (Younès,
2018)
Cette valeur faible par rapport à la littérature peut être due à plusieurs facteurs tels que les
conditions opératoires notamment le temps mis pour la digestion et le régime opératoire
employé, les effets de l’inhibition, le type du substrat…
La digestion anaérobique, dans notre cas a pris 20 jours dans le régime psychrophile (allant de
15 à 29 °C) soit à la température ambiante, juste après l’échantillon a été analysé. En effet, la
concentration en azote ammoniacal trouvée dans la littérature a été acquise sur une longue
période de digestion anaérobique d’environ 50 jours dans le régime mésophile à 38°C, avec une
diversité de substrats et inocula (Younès, 2018). Les protéines s’hydrolysent facilement à
température plus ou moins élevé, plus on monte en température plus le rendement de
transformation de l’azote organique en azote minéral est en bon. Pour une méthanisation en
régime psychrophile la littérature recommande une période assez longue qui s’étale de 40 à 70
jours, c’est dans cette plage de temps qu’on estime avoir une digestion anaérobique plus ou
moins complète dans ce régime, car les réactions transformation de l’azote s’avèrent très lentes.
Le potassium est l’élément qu’on trouve généralement en grande quantité en solution (donc
dissout dans l’eau) dans les aliments par rapport à l’azote et au phosphore. Ce qui peut justifier
24
sa concentration élevée en comparaison de celles deux autres principaux éléments nutritifs dans
ce fertilisant.
1200
1100
1000
concentration (mg/L)
900
800
700
600 N
500 P
400
300 K
200
100
0
N P K
Elements nutritifs
Les résultats des éléments macroéléments cationiques sont présentés dans le tableau III.3 et
sur la figure III.3.
Tableau III- 3:Les résultats des éléments macroéléments cationiques
Eléments Ca Mg Na Fe S
2500
2000
1500
1000
500
0
Ca Mg Na Fe S
Les résultats des oligo-éléments dans l’échantillon sont présentés dans le tableau III.4
Tableau III- 4:Les résultats des oligo-éléments
Eléments Cu Co B Mn Zn Al Pb
La présence de ces espèces chimiques montre des probables inhibitions dans le processus
anaérobique et dans l’activité microbienne dans sol lors de l’épandage. Car, à des
concentrations plus élevées, ces éléments ont un effet délétère sur le fonctionnement des
enzymes. De nombreuses enzymes sont composées de sites actifs métalliques. En présence de
certains métaux lourds, ce site actif peut être substitué par le métal lourd et modifier l’action de
l’enzyme. Une inhibition est observable notamment chez les méthanogènes. Sur les
transformations de l’azote, il existe une très grande diversité de protéases dont une grande partie
utilisant des sites actifs métalliques. Il serait donc très probable que l’hydrolyse soit affectée
par ces métaux lourds. Toutefois les oligo-éléments jouent un rôle tout aussi important, tant
pour la croissance des cultures et l’obtention de rendements, que pour l’obtention d’une qualité
de produits.
26
12
10
0
Cu Co B Mn Zn Al Pb
En principe, les engrais liquides peuvent être utilisés pour presque toutes les cultures. Comme
lors de l’utilisation d’engrais solides, un épandage approprié au bon moment et avec la bonne
technologie est bien sûr primordial. Respectez donc impérativement les recommandations
d’utilisation relatives au stade de croissance des plantes ainsi qu’au type d’application et aux
buses appropriés. Quelques conseils de bonnes pratiques professionnelles:
Pulvérisez à basse pression des gouttelettes moyennes à grosses, sauf en cas d’indication
contraire pour des produits spécifiques. Si possible, appliquez sur un sol sec sans rosée du
matin, donc plutôt durant l’après-midi ou le soir, et non sur des plantes mouillées par la pluie.
Après les périodes pluvieuses, attendez 1 à 2 jours afin qu’une couche de cire foliaire suffisante
puisse se former à nouveau. N’épandez que lorsque la température est comprise entre -5 °C et
25 °C. Évitez de fertiliser lors des périodes de gel répétitives ; respectez les proportions
minimales de dilution afin d’éviter des dommages sur les plants.
NB : Même dit biologiques, il ne faut pas abuser des engrais, d’une part les plantes ne savent
pas quantifier leurs besoins, les excès donc bruleraient leur système racinaire.
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CONCLUSION GENERALE
Ce travail a porté sur la production du fertilisant par transformation anaérobique des déchets
ménagers fermentescibles. Les déchets ménagers étant en grande partie constitués des déchets
fermentescibles (biodégradables), leur valorisation par digestion anaérobie est possible et
envisageable aboutissant à l’obtention de deux produits majeurs, dont le biogaz contenant du
CH4 pour une valorisation énergétique, et le digestat constitué d’une fraction liquide et d’une
fraction solide, pour une valorisation agricole.
L’objectif étant de produire un fertilisant liquide par méthanisation, nous avons procédé par une
caractérisation du substrat, puis réaliser par la suite la digestion anaérobique en regime
psychrophile selon le protocole, pour finir par faire faire les analyses NPK et d’autres éléments
au labo de chimie analytique de Robinson.
Les résultats de la caractérisation ont montré que cette matière contenait 65,41% de taux
d’humidité et 38,13% de la fraction sèche avec un pH acide égal 4,59, la matière sèche volatile
dans le substrat est de 86,99 %, dont 30,7 % des protéines, 9,761 g/kg de NTK. Le rapport C/N
du substrat 12,95 qui est inférieur à la valeur recommandée pour un bon déroulement de la
digestion anaérobique. Apres arrêt de la méthanisation dans un intervalle de temps de 20 jours,
l’échantillon a été analysé, les résultats sont tels que, la quantité d’azote minéral produite est
égale à 0.0064 g N-𝑁𝐻4+ .L-1. Ce résultat est en-dessous la concentration en azote ammoniacal
donnée dans la littérature qui est supérieur à 2 g N-𝑁𝐻4+ .L-1, une concentration en Phosphore(P)
de 465 mg.L-1 et 1074 mg.L-1 de Potassium (K) ainsi que les différentes valeurs pour les
macroéléments cationique et oligoéléments. La digestion anaérobique, dans notre cas a pris 20
jours dans le régime psychrophile (allant de 15 à 29 °C) soit à la température ambiante, juste
après ce qui justifie la faible valeur de la concentration en Azote minéral, car le processus de
méthanisation à la température ambiante, exige une durée assez longue (40 à 70 jours) pour
épuiser les différentes réactions de conversion des molécules organique en minérales avec une
bonne activité microbienne. Le type du substrat et l’effet des inhibiteurs…
Le fertilisant ainsi obtenu est utilisable déjà pour des terres en manque de potassium, phosphore
et des oligoéléments, car les concentrations de ces derniers sont plus ou moins acceptable. La
présence d’oligoéléments est l’un des avantages du fertilisant liquide.
REFERENCES
Annexe
A