Contrats Speciaux Polycope
Contrats Speciaux Polycope
Contrats Speciaux Polycope
LE CONTRAT
1- définition du contrat
Toute les relations humaines sont dominées par le contrat, c’est un instrument
essentiel lié à notre besoin quotidien .
➢ Contrat: convention qui fait naitre une ou plusieurs obligations ou
transférant un droit réel .
➢ Le contrat nommé: c’est un contrat d’usage courant, pour cette raison qu’il
a été qualifié et réglementé par la loi ( vente , louage, dépôt, assurance…) ,
bénéficie d’un régime légal spécifique.
Chaque type de contrat a ses propres règles mais il y a toujours les règles
communes:
❑ Le principe de l’autonomie de la volonté
❑ Avec le respect de l’ordre public
❑ et les règles impératives
❑ En plus de la liberté contractuelle .
➢ D’autres textes:
▪ La loi formant code de commerce
▪ La loi organisant les rapports entre les bailleurs et les locataires des
locaux d’habitation ou à usage professionnel ( baux sans caractère
commercial, industriel ou artisanal)
▪ La loi relative aux baux d’immeubles à caractère commercial,
industriel ou artisanal
Contrat réel : la loi exige par sa formation la remise d’un bien : contrat de
dépôt, le contrat n’est formé que si le bien est déposé sinon il n’ya pas de
contrat .
l’intérêt de cette distinction : la force probatoire du contrat, elle concerne
l’opposabilité au tiers, car si on ne respecte pas les règles du contrat imposées par
le législateur le contrat n’est pas opposable aux tiers
Remarque:
Un même contrat peut être à la fois synallagmatique, aléatoire, à titre onéreux, à
exécution successive ex: le contrat d’assurance.
Le secteur de la distribution :
▪ Contrat de vente ( il concerne tous les secteurs)
▪ Contrat de franchise
▪ Contrat de concessions commerciales
10
Quand les règles sont impératives, chose qui est devenue de plus en plus
fréquente, leurs portées est beaucoup plus importantes. Dès qu'il sera classé dans
une catégorie considérée, il va être obligatoirement soumis à ces règles qui
deviennent d'ordre public.
Ces développements expliquent ainsi pourquoi la nomination d'un contrat est
donc de premier ordre.
4- SOURCES DE NOMINATION
Généralement, la nomination est faite par un texte de loi. C'est la loi qui nomme
un type de contrat. Mais cette démarche ne se fait de manière spontanée. C'est
lorsque une pratique s'est instaurée, a pris une étendue et un caractère
suffisamment répétitif qu'on peut lui offrir un cadre juridique propre à elle, une
façon de l'encadrer et de la rendre " officielle".
En parallèle, nous avons une autre source qui est très importante c'est la pratique
notamment en raison de la lenteur de l'élaboration des textes de lois.
On se retrouve ainsi par la création de contrats par la pratique commerciale. Cette
pratique peut devenir même une coutume. Beaucoup de contrats très anciens
n'ont jamais fait l'objet d'aucun texte juridique, comme beaucoup de contrats
modernes sont apparus spontanément et que la jurisprudence organise pendant
des années avant que la loi interviennent.
11
6- CONTENU EVOLUTIF
La liste des contrats nommés est loin d'être immuable. Elle s'inscrit plutôt dans un
cadre évolutif, vu que les facteurs de nomination sont généralement soit d'usages,
politique ou juridique. Elle est ainsi essentiellement variable.
Certains contrats nommés peuvent tomber en désuétude et ne plus exister comme
à titre d'exemple dans le droit maritime français : le prêt à la grosse aventure, qui
était destiné à financer la cargaison d'un navire dont l'arrivée à bon port était
aléatoire.
Dans l'autre sens, on voit la naissance de nouveaux contrats avec des statuts de
plus en plus importants et qui étaient presque ignorés du DOC ex: le contrat
d'assurance et le contrat de travail qui sont aujourd'hui chacun l'objet d'un code
autonome.
7- GRANDS ET PETITS CONTRATS
Généralement on veut dire par grands contrats les contrats les plus important sur
le plan économique, chose qui justifie un ensemble de règles assez complet et
détaillé et par conséquent une étude très approfondie ex: le contrat de vente, le
louage, le contrat de société ou le contrat de mariage.
Par les petits contrats, tels que le prêt, le mandat, le cautionnement, ne retenaient
pas beaucoup d'attention non pas parce qu'ils sont moins pratiqués mais surtout
12
parce qu'ils étaient considérés plutôt comme relevant des mœurs, de la sociologie
que du droit.
Mais avec l'évolution économique et sociale et particulièrement le développement
d'une économie de services et de crédit, on assiste à un changement de statut
fondamental de certains contrats qui sont passés du cadre de petit contrat au
grand contrat par leur rôle économique ex: les contrats d'entreprise, le mandat, le
prêt, le contrat de travail et d'assurance.
13
9- OPERATION DE QUALIFICATION:
L'opération de qualification est une opération intellectuelle qui consiste à classer
un contrat concret dans une catégorie bien déterminée.
Elle exige l'analyse économique du contrat, qui peut aller du plus simple
(vente d'objet courant) au plus complexe (contrat des entreprises ou groupes
d'affaires) qui organisent généralement des relations durables avec prises
d'intérêts réciproques.
Cette opération est fondamentale car c'est elle qui déclenchera l'application du
régime propre à tel ou tel contrat "nommé". C'est une opération de droit sur
laquelle la Cour de Cassation exerce son contrôle, ex: la mise à disposition d'un
bien moyennant une redevance financière constitue un bail et ne peut être
qualifiée autrement. Ce qui déclenche la mise en œuvre de certaines règles
d'ordre public ( sur les baux ruraux, commerciaux ou d'habitation).
Cette qualification est difficile pour les contrats complexes, c'est le cas des
contrats à caractère hybride ou mixte, qui reçoivent une double qualification car
ils comportent des éléments touchant à deux types de contrats ex: un contrat de
reportage, c'est un contrat d'entreprise mais il prévoit l'hébergement du reporter
donc il comprend ainsi un contrat d'hôtellerie. Il comprend également un contrat
14
prévoyant le transfert et le traitement de films qui peut être qualifié pour partie de
vente et pour partie de contrat d'entrepris. Cette hypothèse de double qualification
reste exceptionnelle et fait appliquer au contrat un double régime.
En général, il faut rechercher l'élément essentiel du contrat envisagé dans son
ensemble pour dégager la qualification globale.
Ainsi, les juges ne doivent pas s'arrêter à la qualification affichée par les parties,
mais à l'analyse de l'économie réelle de leur accord. Ils ne sont donc pas liés par
le titre donné au contrat par les parties. Ils peuvent estimer qu'un contrat intitulé
"prêt" correspond en réalité à "un bail". Dans ce cas, ils doivent requalifier le
contrat afin de lui appliquer le régime qui lui est réellement applicable.
C'est de cette manière que se trouve déjouée la manœuvre des parties, souvent
destinées à écarter une règle impérative comme le statut de certains baux or le
contenu prévaut sur l'intitulé.
Parfois, on se retrouve face à des contrats créés par la pratique, et qui ne rentrent
dans aucun des moules juridiques connus. On parle alors de contrats sui generis (
de son propre genre) . Ce n'est pas une qualification mais on constate seulement
l'échec de la tentative de qualification et par conséquence il s'agit de contrat
innomé.
10- DOUBLE APPLICATION EN CAS DE SOUS - CONTRAT
On parle de sous contrat à propos de celui qui fait suite à un contrat originaire
dans lequel il trouve son fondement, ex: une revente, une sous location, une sous
traitance...
Les règles applicables à ces chaines de contrats sont diverses, mais nombres
d'entre elles ne concernent que les chaines dites homogènes c'est à dire dans
lesquelles le sous- contrat reçoit la même qualification que le contrat principal ex:
il n'y a sous location que si le locataire consent à son tour une location et non un
prêt. Deuxième exemple, il n'y a de sous traitance que si l'entrepreneur conclut à
son tour un contrat d'entreprise et non s'il recourt à des achats.
15
16
17
18
L'article 478 du D.O.C stipule que " La vente est un contrat par lequel l'une
des parties transmet la propriété d'une chose ou d'un droit à l'autre
contractant, contre un prix que ce dernier s'oblige à lui payer".
L'article 1582 du Code Civil Français stipule quant à lui que " La vente est une
convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à payer".
La comparaison des deux définitions démontre que celle du DOC est plus précise
et plus complète que celle du Code Civil Français. Même si l'article 1582 précise
le premier élément constitutif du contrat de vente qui est la "chose", il est
incomplet sur la contrepartie "le prix" second élément constitutif du contrat de
vente.
De même l'article marocain parle de transfert de propriété, alors que l'article
français parle de livraison . Et on sait très bien que la livraison peut avoir lieu
sans transfert de la propriété....
En Droit Romain, le contrat de vente ne se base pas sur le principe de transfert de
la propriété. Il y a une distinction entre la formation du contrat et le transfert de la
propriété. Par contre en droit marocain il n'y a pas de distinction entre ces deux
étapes car l'échange du consentement est lié au transfert de la propriété. C'est à
dire, le contrat de vente est translatif de la propriété du vendeur à l'acheteur dès la
conclusion du contrat.
Spécificités et caractéristiques du contrat de vente
Le contrat de vente est un contrat onéreux, synallagmatique, commutatif,
consensuel, translatif et aléatoire.
Un contrat à titre onéreux, car il y a un prix à payer, c'est à dire chacune des
parties entend obtenir quelque chose de l'autre. Chaque contractant consent un
sacrifice en échange d'un avantage: le vendeur transmet la propriété et l'acheteur
paye le prix.
19
Un contrat commutatif, car les prestations des parties sont déterminées dés la
conclusion du contrat. Chacune des parties connait l'étendue des prestations
réciproques. Le vendeur connait le prix qu'il va percevoir et l'acheteur connait le
bien qu'il va recevoir en contrepartie.
Un contrat consensuel, c'est à dire qu'il se forme par le seul accord des volontés,
sans qu'aucune condition de forme ne soit exigée. L'article 488 du D.O.C stipule "
La vente est parfaite entre les parties, dés qu'il y a consentement des
contractants, l'un pour vendre, l'autre pour acheter et qu'ils sont d'accord sur la
chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat".
De même, le D.O.C n'a pas manqué d'apporter des exceptions à cette règle de
forme, lorsque l'enjeu du contrat est important notamment pour les immeubles,
les droits immobiliers et autres choses susceptibles d'hypothèque, la vente doit
être faite par écriture ayant date certaine et enregistrée en la forme déterminée par
la loi (article 489).
Un contrat translatif, c'est à dire, un contrat par lequel l'une des partie, transmet
la propriété d'une chose ou d'un droit à l'autre partie, en contrepartie d'un prix.
Cette opération nécessite bien entendu chez le vendeur, la capacité de pouvoir
aliéner , c'est à dire la capacité légale fixée par le code de la famille à 18 ans
grégoriennes révolues (article 209), ou s'il est mineur, de se faire assister par son
tuteur ou représentant légal .
Un contrat aléatoire, car le bien peut comporter un aléa.
20
21
fixe les règles qui les régissent ( article 206 et suivants), et l'article 3/1 alinéa du
D.O.C précise que " la capacité civile de l'individu est réglée par la loi qui régit
son statut personnel".
II- Le vendeur doit avoir le pouvoir de vendre
Deux points seront: le mandat de vendre un bien (A) et l'apparence de la qualité
de propriétaire (B).
A- Le mandat de vendre un bien
Si le vendeur n'est pas le propriétaire du bien, il doit avoir reçu un mandat spécial
en vue de la vente. Ce mandat peut d'abord résulter de la loi, c'est le cas des
représentants légaux de personnes placées sous un régime de protection ( la
tutelle par exemple).
Il peut ensuite résulter d'une convention, la personne chargée par une autre de
vendre un bien, est appelée mandataire. Le pouvoir confié à ce dernier doit
cependant être spécialement destiné à la vente du bien identifié dans la
procuration. L'article 849 du D.O.C précise en effet que " Quelle que soit
l'étendue de ses pouvoirs, le mandataire, ne peut, sans l'autorisation expresse du
mandant, déférer serment décisoire, faire un aveu judiciaire, défendre au fond en
justice, acquiescer un jugement ou s'en désister, compromettre ou transiger, faire
une remise de dette, aliéner un immeuble ou un droit immobilier, constituer une
hypothèque ou un gage, radier une hypothèque ou renoncer à une garantie, si ce
n'est contre payement, faire une libéralité, acquérir ou aliéner un fonds de
commerce ou le mettre en liquidation; contracter société ou communauté, le tout,
sauf les cas expressément acceptés par la loi"
B- L'apparence de la qualité de propriétaire
Lorsque l'acheteur d'un bien a des raisons légitimes de croire que son vendeur est
le véritable propriétaire, le contrat de vente est valable. Il en est ainsi, lorsque le
vendeur s'est présenté de telle manière que l'acheteur ne pouvait le soupçonner
comme n'étant pas le véritable propriétaire. C'est le cas lorsqu'il s'est présenté
comme un héritier. Il en est de même lorsque le vendeur a fait croire qu'il
22
disposait du pouvoir exprès de vendre le bien ( lire à ce propos Jean GATSI, Les
contrats commerciaux ).
L'article 943/1 du D.O.C stipule à ce propos "la révocation totale ou partielle du
mandat ne peut être opposée aux tiers de bonne foi qui ont contracté avec le
mandataire avant de connaitre la révocation, sauf au mandant son recours
contre le mandataire".
§2- L'ACHETEUR
Nous allons aborder dans ce paragraphe les règles de capacité et les pouvoirs de
l'acheteur (I) , puis la place des acheteurs privilégiés dans le processus de vente
(II).
I- La capacité et les pouvoirs de l'acheteur
A- La capacité de l'acheteur :
Les règles générales des incapacités jouent leur rôle, s'agissant des mineurs ou
des mineurs incapables. Donc le problème de la capacité de l'acheteur ne se pose
que pour les personnes soumises à un régime de protection. En effet, l'acheteur
d'un bien quelconque doit avoir la capacité juridique .
Dans la plupart des cas, les incapables (majeurs ou mineurs protégés), doivent
être représentés ou assistés dans le cadre des opérations d'achats. ( Article 225 du
code de la famille).
Ainsi, les règles générales des incapacités jouent leur rôle, s'agissant des mineurs
ou des majeurs incapables. ex: les professionnels travaillant dans un
établissement recueillant des personnes âgées ou effectuant des soins
psychiatriques ne peuvent acquérir les biens des personnes qui y sont reçues. De
même, le tuteur ne peut acquérir les biens de celui dont il a la charge, pas plus
que le mandataire, les biens qu'il est chargé de vendre ou, les gens de justice (
juges, avocats...) les droits litigieux se trouvant dans le ressort de leur juridiction.
Enfin, les règles des procédures collectives du code de commerce font
interdiction aux dirigeants d'une entreprise placée en redressement ou en
liquidation judiciaire d'acquérir les biens de cette entreprise.
23
24
B- le droit de préemption:
Le propriétaire d'un bien est en principe libre du choix de l'acquéreur. Mais il
arrive que cette latitude soit supprimée par la possibilité offerte à un tiers de
s'immiscer dans le rapport contractuel en écartant l'acheteur pressenti. Tel est le
cas notamment lorsqu'il existe un droit légal de préemption, sur la chose mise en
vente, au profit d'un bénéficiaire déterminé. Ce droit consiste dans la faculté
conférée par la loi; à telle personne désignée, de se porter acquéreur prioritaire
d'un bien offert à la vente.
une illustration nous est donnée par l'article 968 du DOC qui après avoir stipulé
que " chaque communiste a le droit de contraindre les autres à contribuer avec
lui, en proportion de leur part d'intérêt, aux dépenses nécessaires pour conserver
la chose commune, et l'entretenir en état de servir à l'usage auquel elle est
destinée, ils peuvent se libérer de cette obligation".
Il a énoncé en son alinéa premier que: " En vendant leur part, sauf le droit de
retrait d'indivision de l'associé qui a fait offre de faire la dépensée".
L'article 974 du DOC, stipule lui que: " si l'un des communistes vend à un tiers sa
part indivise, les autres cointéressés peuvent racheter cette part en remboursant
à l'acheteur le prix, les loyaux coût du contrat, et les dépenses nécessaires ou
utiles par lui faites depuis la vente".
La même disposition s'applique en cas d'échange. Chacun des communistes peut
exercer le retrait dans la proportion de sa part indivise, il doit exercer le retrait
pour le tout, en cas d'abstention des autres. Il doit payer comptant ou au plus tard
dans un délai de 3 jours, passé lequel l'exercice du droit de retrait est sans effet.
SOUS SECTION II : LE CONSENTEMENT AU CONTRAT DE VENTE
Le consentement à la vente est, en principe instantané, comme le contrat qu'il
produit . La vente suppose l'accord des volontés du vendeur et de l'acheteur. Cette
entente se réalise selon le mécanisme général de l'offre et de l'acceptation de cette
dernière. La formation sera ainsi instantanée.
25
Les vices du consentement (erreur, dol, violence), peuvent être allégués par
l'acheteur ou, le cas échéant le vendeur. Cette protection traditionnelle du
consentement est cependant relayée par des mécanismes modernes, législatifs ou
réglementaires, assurant, notamment la protection du consommateur pour les
contrats les plus usuels.
Le processus de formation instantané du contrat peut être compliqué par des
opération conférant à la conclusion de la vente un caractère progressif.
La période précontractuelle est souvent caractérisée par des pourparlers, pouvant
s'étaler pour les contrats les plus importants, sur une plus grande période. Les
parties peuvent ainsi se lier par des avants contrats, susceptibles de s'appliquer à
d'autres conventions, encadrant la préparation de la vente: accords de principe,
d'exclusivité de négociation ou de confidentialité par exemple.
§1- La phase précontractuelle:
Dans la phase précontractuelle, les parties n'ont pas encore donné leurs
consentement. C'est la phase de négociation. Cette phase produit des obligations à
l'égard des deux parties ( confidentialité, exclusivité) . Ce sont des obligations qui
concernent l'accord de la vente et non pas la vente.
Pour aborder le contrat de vente, il faut au moins une partie qui donne son
consentement, le vendeur promet de vendre mais l'acheteur peut hésiter. Comme
le consentement peut émaner de l'acheteur. parfois les deux parties donnent la
promesse de vendre et d'acheter, c'est pour ça qu'on distingue entre: promesse
unilatérale, promesse bilatérale.
I- Promesse bilatérale/synallagmatique de vente:
Le contrat de vente se forme par la rencontre des deux volontés du vendeur et de
l'acheteur, concordantes sur la chose vendue et le prix. Ces deux volontés
s'expriment par les deux promesses réciproques de vendre cette chose et d'acheter
à ce prix. La conjonction de ces deux promesses, qui est la promesse
synallagmatique de vendre une chose à un certain prix et d'acheter cette chose à
26
27
28
d'exercer les droit qu'il tient de cette convention tant que le promettant n'a pas
décidé de vendre.
Par la promesse unilatérale de vente, au contraire; le promettant consent à la
vente, c'est de la volonté du seul bénéficiaire que dépendra désormais la
conclusion de la vente.
C-La promesse unilatérale de vente et offre de vente
Tandis que le bénéficiaire de la promesse unilatérale de vente accepte la faculté
d'option qui lui est offerte, la personne à laquelle le pollicitant adresse l'offre de
vente, ne consent à rien, pas même à la possibilité d'accepter l'offre. Aussi, tandis
que la promesse unilatérale de vente est un contrat par l'échange de consentement
qu'elle réalise, l'offre de vente, en l'absence de toute manifestation de volonté de
la personne à laquelle l'offre est adressée, n'est ni un contrat, même unilatéral, ni
un avant contrat.
Cependant, la jurisprudence Française ne décide pas seulement que l'acceptation
de l'offre lie le pollicitant, la rencontre des deux volontés formant alors la vente.
Elle admet encore parfois que la pollicitation crée une obligation de maintenir
l'offre, et par conséquent de ne pas vendre à un tiers, pendant le délai raisonnable,
et de laisser le temps pour sa réflexion. (donc la situation ici du pollicitant est très
proche de celle du promettant .
§2- La phase contractuelle
Même dans la phase contractuelle, les parties ont la possibilité d'aménager leurs
consentement. Le DOC a prévu certaines catégories de ventes particulières ou les
parties peuvent revenir sur leurs engagements.
I-L'aménagement du consentement
après la conclusion du contrat de vente, les parties ont plusieurs moyens
d'aménager leur consentement.
Ils peuvent prévoir dans le contrat des clauses de dédit ( revenir sur leurs
paroles),comme ils peuvent prévoir des conditions résolutoires ou un terme
extinctif.
29
A- La vente à réméré
30
La vente à réméré est une vente avec faculté de rachat, la durée de la vente à
réméré ne doit pas dépasser 3 ans. (Détourner les règles qui concernent le prêt à
intérêt).
Les problèmes qui peuvent se poser au niveau de cette vente , car elle peut
concerner les biens meubles et les biens immeubles:
1. La vente à réméré entraine le transfert de la propriété, elle peut être exercée
contre un sous acquéreur; mais elle sera difficilement envisageable du
moins en matière de meuble ( la loi prévoit que le possesseur d'un bien
meuble est considéré comme l'ayant acquis de bonne foi , c'est à dire la
possession vaut titre ) . En matière d'immeuble, quand il y a un système de
publicité, la vente à été inscrite avec la faculté de rachat, le vendeur qui a la
faculté de rachat peut l'exercer contre un acquéreur.
2. Le bien peut se détériorer, dans ce cas l'acheteur réméré répond des pertes,
par conséquent il doit essayer de le garder en l'état dans lequel il l'a acheté.
3. En cas de décès de l'une des parties, la faculté de rachat est transmissible
aux héritiers. Ils disposent de la faculté de rachat et inversement, ils
doivent respecter les obligations du défunt .
4. Le problème de propriété des fruits des biens: normalement les fruits
appartiennent à l'acheteur ,en cas d'exercer la faculté de rachat, que doit
rembourser le vendeur ?
Il y a une ambiguïté au niveau du D.O.C , il cite dans trois articles :
Article 585: Rembourser le prix
Article 590: Le vendeur doit satisfaire une offre du prix
Article 596: Le vendeur doit rembourser le prix touché plus les dépenses
utiles effectuées par l'acheteur, et l'acheteur doit restituer le bien ainsi que
la valeur des fruits qu'il a perçu.
31
32
33
34
35
36
vente le bien n'existe plus. Quelles sont donc les règles applicables pour cette
situation?
En droit français, quand il s'agit d'une perte totale, le contrat est nul vu qu' 'il est
sans objet. Quand il s'agit d'une perte partielle, l'acheteur a le choix, résoudre le
contrat ou demander une réduction du prix. En droit Marocain, on passe à
l'exécution forcée des obligations en plus des dommages et intérêts.
C- L'appartenance de la chose au propriétaire
La vente d'un bien appartenant à autrui n'est pas valable, le contrat est nul.
D'après l'article 485 du D.O.C.
II- La chose doit être déterminée ou déterminable:
Le contrat de vente doit permettre la détermination de la chose à vendre et
l'individualiser. La vente n'est valablement conclue que si la chose qui en est
l'objet est déterminée ou déterminable. Cette exigence résulte de l'article 464
DOC. Le degré de détermination de la chose varie cependant selon la nature de
contrat.
A- Le contrat portant sur un corps certain:
Pour que le contrat de vente puisse se former, il ne suffit pas que la chose vendue
existe. encore faut -il qu'elle soit déterminée, car s'il n'est pas possible de la
connaitre, on est dans la même situation que si elle n 'existe pas.
Un corps est certain , lorsqu'il possède un caractère spécifique et suffisant pour
l'identifier. Par exemple: un ordinateur, une voiture, une commode...lorsque le
contrat porte sur un corps certain, les contractants doivent dans leur accord,
donner toutes les précisions nécessaires sur les composantes et les
caractéristiques de la chose .
Ces indications doivent être de nature à permettre une identification certaine du
bien vendu. L'article 486 du D.O.C stipule à ce propos que : " la vente peut avoir
pour objet une chose déterminée seulement quant à son espèce, mais dans ce cas,
la vente n'est pas valable que si la désignation de l'espèce s'applique à des choses
fongibles suffisamment déterminées quant au nombre, à la quantité, au poids ou à
37
38
39
Quant à son montant, le prix doit être fixé, c'est à dire que le contrat doit contenir
les éléments permettant sa fixation.
II- Application du principe:
Le prix est , en principe, fixé par les parties elles mêmes. Elles précisent dans le
contrat de vente, la somme que l'acheteur doit payer au vendeur. Cette
désignation est, le plus souvent, le résultat d'une libre discussion entre le vendeur
et l'acheteur, leur consentement se rencontre sur un chiffre fixé .
40
41
La logique voudrait que le contrat soit également soumis aux règles de forme des
donations, mais la jurisprudence française écarte ces règles, notamment la
nécessité d'un acte notarié, lorsque la donation est déguisée.
Sont assimilés aux parties les héritiers.
B- Les effets de la simulation vis-à-vis des tiers:
L'article 22/2 du D.O.C stipule que : " elles ne peuvent ( les contre- lettres), être
opposées aux tiers, s'ils n 'en ont eu connaissance; les ayants cause et successeurs
à titre particulier sont considérés comme tiers, aux effets du présent article ".
C'est ainsi qu'une personne qui a conclu une vente fictive d'un bien immobilier,
cette vente étant niée dans un acte secret, les créanciers de l'acquéreur ( qui n'ont
pas connaissance de l'acte secret), peuvent se prévaloir de l'acte apparent et
opérer la saisie de cet immeuble.
En cas de conflit entre deux catégories de tiers, les uns se prévalant de l'acte
apparent, les autres de l'acte secret, la jurisprudence française a tranché en faveur
des tiers se prévalant de l'acte apparent .
II- Le prix doit êtres sérieux
Sans procéder à aucune simulation, ni dissimulation, les parties peuvent convenir
d'un prix qui est dérisoire, inexistant, ou ridicule , un prix tellement inférieur à la
valeur réelle, que le vendeur subirait une perte disproportionnée avec les risques
ordinaires des affaires, le contrat n'est pas une vente. ( par exemple vendre un
immeuble à 100 dirhams) . Pour la jurisprudence française, le prix est dérisoire
lorsqu'il est inférieur au revenu de la chose: vente de part sociales à un prix
inférieur au dividende de l'année, ou vente moyennant une rente viagère
inférieures au revenu procuré par le bien.
§3- Le prix doit être juste
Tout en affirmant le principe de la liberté contractuelle, le D.O.C admet des
correctifs au prix convenu par les contractants. Il en est ainsi lorsqu'il apparait un
déséquilibre considérable dans les prestations. C'est l'hypothèse de la lésion,
réglementée par les articles 55 et 56 du D.O.C.
42
Il n 'est pas rare en effet que dans une opération juridique concrétisée par un
contrat, le bien qui en forme l'enjeu soit surévalué ou sous-estimé, aux dépens
d'une partie ( exemple: le bien est vendu trop bon marché, ou acheté trop cher).
Nombreux sont les contrats qui, ainsi, représentent une bonne affaire pour l'un
des contractants.
Dans ce cas, peut-on autoriser l'autre partie à remettre en cause l'opération ?
L'affirmative constituerait une solution dangereuse, car tout contrat peut procurer
à ses auteurs de bonnes ou de mauvaises raisons de s'estimer lésés.
Témoigner de la compassion en cette matière reviendrait donc à susciter une
contestation permanente. C'est pourquoi la loi ( article du D.O.C), refuse en
principe d'avoir égard à la lésion non provoquée par le dol . La lésion n'est prise
en considération, même sans dol, que lorsque la victime est majeure et incapable
ou n 'a pas atteint l'âge de la majorité civile.
C'est ainsi que d'après l'article 55 du D.O.C, la lésion ne donne pas lieu à la
rescision, à moins qu'elle ne soit causée par le dol de l'autre partie, ou de celui qui
la représente ou qui a traité pour elle, et sauf l'exception citée à l'article 56 du
D.O.C.
L'article 56 du D.O.C stipule que la lésion donne ouverture à la rescision, lorsque
la partie lésée est un mineur ou un incapable, alors même qu'il aurait contracté
avec l 'assistance de son tuteur ou conseil judiciaire dans les formes déterminées
par la loi, et bien qu'il n'y ait pas dol de l'autre partie. Est réputée lésion toute
différence au -delà du tiers entre le prix porté au contrat, et la valeur effective de
la chose.
§ 4- La date et le lieu du paiement
I - La date du paiement
Si la date du paiement n'a pas été précisée dans le contrat; l'article 577 du DOC la
fixe au moment ou doit se faire la délivrance.
43
44
45
46
47
48
La chose à délivrer est avant tout celle qui a été prévue au contrat. A cet égard,
des contestations sur l'objet de la délivrance doivent être réglées avec une
extrême facilité, lorsque le contrat a été précis en ce qui concerne les qualités
attendues de la chose.
Si les contractants ont par exemple défini la couleur spécifique de la chose, le
vendeur ne saurait valablement respecter son obligation de délivrance en livrant
une chose d'une autre couleur, même légèrement différente.
lorsqu'il s'agit de choses de genre ( fongibles), le vendeur est tenu de délivrer une
chose semblable en qualité à celle qui a fait l'objet du contrat ( article 513/2
D.O.C).
1- Le lieu de délivrance:
La volonté des parties est libre ici, de désigner un lieu précis où doit se faire la
livraison; sinon, la délivrance doit se faire au lieu où la chose vendue se trouvait
au moment du contrat.
Si l'acte de vente stipule que la chose se trouve dans un lieu autre que celui où
elle se trouve réellement, le vendeur est tenu de transporter la chose à l'endroit
désigné, si l'acheteur l'exige( article 502 D.O.C);
2- Le moment de la délivrance
La délivrance doit se faire aussitôt après la conclusion du contrat, sauf les délais
exigés par la nature de la chose vendue ou par l'usage ( article 501/1 D.O.C) .
Lorsque la chose vendue doit être expédiée d'un lieu à autre, la délivrance n'a lieu
qu'au moment où la chose parvient à l'acquéreur ou à son représentant ( article
503 D.O.C) .
3-Les frais de délivrance
Les frais de l'exécution sont à la charge du débiteur, ceux de la réception à la
charge du créancier, s'il n 'y a stipulation ou usage contraire, et sauf les cas où il
en est autrement disposé par la loi ( article 250 du D.O.C) .
Les frais de la délivrance, tels que ceux de mesurage, de pesage, de comptage, de
jaugeage, sont à la charge du vendeur.
49
Sont aussi à la charge du vendeur, lorsqu'il s'agit d'un droit incorporel, les frais
des actes nécessaires pour constituer ou transmettre ce droit, le tout , sauf les
usages locaux et les conventions des parties ( article 509 du D.O.C) .
Les frais d'enlèvement et de réception de la chose vendue, ainsi que ceux du
paiement du prix, de change, et des actes de notaire, d'enregistrement et de timbre
pour ce qui concerne l'acte d'achat, sont à la charge de l'acheteur.
Sont également à la charge de l'acheteur les frais d'emballage, de chargement et
de transport.
Les frais de réception, comprennent les droits de transit, de douane... perçus
pendant le transport et l'arrivée de la chose, le tout sauf usages ou stipulations
contraires ( article 511 D.O.C)
B- Les accessoires:
Tous les fruits et accessoires de la chose, tant civils que naturels, appartiennent à
l'acquéreur depuis le moment où la vente est parfaite, et doivent être délivrés avec
elle, s'il n'y a convention contraire ( article 515 D.O.C) .
L'obligation de délivrer la chose comprend également ses accessoires selon les
conventions des parties, ou selon l'usage ( article 516 D.O.C) .
La même règle est édictée par l'article 1615 du code civil français.
C- L'obligation d'information et de conseil :
Afin d'assurer une bonne exécution de l'accord, le vendeur doit informer son
acheteur à titre principal (1), et le conseiller à titre accessoire (2) .
1- L'obligation principale d'informer l'acheteur:
L'obligation d'information s'impose à tout vendeur, mais avec plus de force au
vendeur professionnel.
L'information doit d'abord, en application de la bonne foi contractuelle, être
fournie à tout acheteur, professionnel ou profane (non initié à certaines
50
connaissances). Mais, elle doit être renforcée, par principe et en priorité à l'égard
de ce dernier1.
En ce qui concerne l'acheteur professionnel, l'information ne sera renforcée que si
le produit est nouveau, ou si la mesure de ses compétences ne lui donne pas des
moyens pour apprécier les caractéristiques techniques du bien vendu.
En application des règles de droit commun de la preuve, c'est le vendeur
professionnel qui sera tenu de prouver que l'obligation d'information a été
accomplie .
2- Le conseil à titre accessoire
Lorsque le contrat de vente porte sur une chose complexe, tel un ordinateur, ou
un système d'exploitations informatique, le vendeur est tenu d'une obligation
accessoire de conseiller l'acquéreur.
Cette obligation complète généralement la précédente. Elle existe avant la
conclusion du contrat et se poursuit après sa formation. L'objectif de cette
obligation est de permettre à l'acheteur de tirer profit d'un bon fonctionnement du
produit qu'il achète.
II- Sanctions du défaut de délivrance:
Le défaut de délivrance constitue de la part du vendeur l'inexécution de son
obligation, qui doit être sanctionnée sauf lorsqu'il y a un fait justificatif.
➢ Lorsque le débiteur est en demeure, le créancier a le droit de le contraindre
à accomplir l'obligation, si l'exécution en est possible; à défaut, il peut demander
la résolution du contrat, ainsi que des dommages- intérêts dans les deux cas.
Lorsque l'exécution n'est plus possible qu'en partie, le créancier peut demander,
soit l'exécution du contrat pour la partie qui est encore possible, soit la résolution
du contrat avec dommages intérêts dans les deux cas ( article 259 D.O.C) .
La résolution du contrat n'a pas lieu de plein droit, mais peut être prononcée en
justice (article 259/4 D.O.C)
1
Jean Gatsi " Les contrats spéciaux" p.43 et S
51
Mais si les parties ont convenu que le contrat sera résolu dans le cas où l'une
d'elles n'accomplirait pas ses engagements, la résolution du contrat s'opère de
plein droit par le seul fait de l'inexécution ( article 260 D.O.C).
➢ Lorsque le défaut de délivrance est dû à une destruction ayant occasionné
la perte de la chose à la suite d'un cas de force majeure. Le régime de la
responsabilité va varier, suivant que les risques étaient, au moment de la perte, à
la charge de l'acheteur ou du vendeur.
Si le vendeur avait conservé la propriété et les risques de la chose, il ne percevra
aucun prix de son contractant;
▪ En revanche, si les risques étaient transférés à l'acheteur par une clause du
contrat, ce dernier devrait en payer le prix, même si la destruction de la chose a
lieu dans les entrepôts du vendeur;
▪ L'action en résolution du contrat et celle en diminution ou en supplément
de prix, dans les cas ci -dessus, doivent être intentées dans l'année, à partir de la
date fixée par le contrat pour l'entrée en jouissance ou la délivrance et, à défaut, à
partir de la date du contrat, le tout à peine de déchéance ( article 531 D.O.C) .
§II- L'obligation de garantie
Selon l'article 532D.O.C: "La garantie que le vendeur doit à l'acquéreur a deux
objets:
a- Le premier est la jouissance et la possession paisible de la chose vendue
(garantie pour cause d'éviction).
b- Le second, les défauts cette chose (garantie pour les vices rédhibitoires)
La garantie est due de plein droit, quand même elle n'aurait pas été stipulée. La
bonne foi du vendeur ne l'exonère pas de cette obligation".
Les deux composantes de l'obligation du vendeur seront étudiées comme suit: la
garantie contre l'éviction(I), puis la garantie des vices cachés.
I- La garantie contre l'éviction
52
53
A ce propos l'article 546/c du D.O.C stipule que : "Le vendeur n'est tenu d'aucune
garantie:
c/lorsque l'acheteur est troublé dans sa jouissance par des voies de fait de la part
de tiers qui ne prétendent d'ailleurs aucun droit sur la chose vendue".
1- La cause du trouble doit être antérieure à la vente:
Le vendeur doit garantir l'acheteur , dans tous les cas où le trouble de droit dont il
est victime de la part d'un tiers entraîne son éviction ou porte atteinte à l'exercice
de son droit de propriété. cela suppose bien entendu que ledit trouble ait une
cause antérieure à la vente.
Exemple: lorsque le bien vendu appartient à autrui, ou comportait des charges qui
n'ont pas été déclarées par le vendeur. En effet, hormis l'hypothèse des charges
apparentes: servitude de passage pour cause d'enclave, le vendeur est tenu
d'informer l'acquéreur de la chose, de l'existence des charges et sujétions (
dépendances), diminuant son usage.
2- Si la cause du trouble est postérieure à la vente:
Lorsque le droit du tiers est né postérieurement à la vente, le vendeur ne doit en
principe aucune garantie.
Cette solution est écartée dans deux hypothèses:
La première, est celle dans laquelle le droit du tiers trouve sa source dans un
événement antérieur à la vente et inconnu de l'acheteur;
La seconde, vise le cas où le droit du tiers, bien que postérieur à la vente, a été
constitué par le même vendeur ( cas de la vente de la chose à un second acquéreur
qui en organise la publicité avant le premier acquéreur).
La garantie du fait des tiers se transmet avec la chose vendue. Aussi, elle est due
indifféremment à l'acquéreur et au sous- acquéreur qui sont de bonne foi.
Lorsque l'acheteur est victime d'une menace d'éviction de la part d'un tiers, il doit,
dans des délais assez brefs, assigner son vendeur en garantie ( article 537 D.O.C).
L'acheteur peut également, après un procès l'ayant condamné à restituer la chose
au tiers, exercer une action récursoire contre son vendeur ( article 538 D.O.C) .
54
L'acheteur qui n 'a pas appelé son vendeur en garantie au procès, ne peut être
garanti par ce dernier ( article 537 du D.O.C).
Enfin, et c'est l'hypothèse la plus fréquente, l'acheteur peut appeler son vendeur
en garantie, dès que son droit fait l'objet d'une contestation judiciaire de la part
d'un tiers. Une telle action présente d'indéniables avantages pour l'acheteur. En
effet, le tribunal initialement saisi, reste compétent, et c'est le vendeur qui vient
défendre l'acheteur contre le tiers( article 537 du D.O.C) .
Par ailleurs, si la décision du juge oblige l'acheteur à restituer la chose, il lui reste
la possibilité d'exercer un recours contre son vendeur. Un tel recours lui donne le
droit à être indemnisé de la chose, à sa valeur actuelle ( article 538 du D.O.C) .
C- Les conséquences de la garantie:
Le système organisé par l'article 538 du D.O.C pour garantir l'acheteur contre
l'éviction d'un tiers est un système très avantageux. En effet, la somme qu'il
perçoit est en général supérieure à celle qu'il aurait pu obtenir dans le cadre d'une
action en nullité.
C'est ainsi que l'acheteur qui a souffert de l'éviction totale de la chose sans qu'il y
ait eu de sa part, reconnaissance du droit de l'évinçant, a le droit de se faire
restituer:
1. le prix qu'il a déboursé et les loyaux coût du contrat;
2. Les dépens qu'il a fait sur la demande en garantie;
3. Les dommages qui sont la suite directe de l'éviction.
II- La garantie des vices cachés:
Aux termes de l'article 549 du D.O.C : " Le vendeur garantit les vices de la chose
qui en diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent impropre à l'usage auquel
elle est destinée d'après sa nature ou d'après le contrat. Les défauts qui diminuent
légèrement la valeur de la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas
ouverture à garantie.
Le vendeur garantit également l'existence des qualités par lui déclarées , ou qui
ont été stipulées par l'acheteur"
55
Ce texte organise avec les articles 550 à 575 du D.O.C , le domaine (A) , les
conditions (B) , et les effets (C), de la garantie des vices cachés.
A- Le domaine de la garantie des vices cachés:
Le domaine de la garantie des vices cachés est assez vaste.
En matière de vente immobilière, le vendeur d'un terrain dont le sol s'affaisse, ou
d'un marécage mal comblé, délivre une chose présentant un défaut caché, de
nature à la rendre impropre à sa destination.
Mais certaines ventes ne donnent lieu à aucune action en garantie de vices cachés.
C'est le cas des ventes faites par autorité de justice.
B- Les conditions de mise en œuvre:
Les conditions d'exercice de la garantie des vices cachés tiennent tant à la nature
du défaut (1), qu'à l'action elle- même (2).
1- Les conditions tenant à la nature du défaut:
Une action en garantie des vices cachés, n'est possible dans une vente que lorsque
le défaut de la chose présente certaines caractéristiques:
a- Le défaut doit être caché:
La première condition d'exercice de l'action en garantie des vices cachés est
énoncée par l'article 569 du D.O.C. Aux termes de ce texte: "le vendeur n'est
point tenu des vices apparents, ni de ceux dont l'acheteur a eu connaissance ou
qu'il aurait pu facilement connaitre".
Ainsi, si au moment de la livraison, l'acheteur est mis au courant de l'existence
d'un vice, ou si le défaut est apparent, l'acceptation de la chose lui interdit de se
prévaloir ultérieurement de la garantie des vices cachés.
Le vice est considéré caché lorsque l'acheteur l'a ignoré ou ne pouvait lui-même
le découvrir au moment de la vente. L'acheteur doit procéder, non pas à un
examen superficiel de la chose, mais à un examen assez approfondi, celui-là
même qui aurait permis à un homme de diligence moyenne de découvrir le
défaut.
56
57
58
59
60
61
63
L'acheteur est tenu de prendre livraison de la chose vendue à la date (I), et au lieu
fixés par le contrat (II).
I- La date du retirement:
A défaut de convention ou d'usage, l'acheteur est tenu de retirer la chose
immédiatement, sauf le délai normalement nécessaire pour opérer le retirement.
Le vendeur qui n'a pas accordé de délai peut aussi, à défaut de paiement du prix,
revendiquer les choses mobilières qui se trouvent au pouvoir de l'acheteur, ou en
arrêter la vente.
II- Le lieu de retirement:
L'acheteur est tenu de prendre livraison de la chose vendue, dans le lieu....fixé(s)
par le contrat.
III- Les effets du défaut de retirement:
Si l'acheteur ne se présente pas pour recevoir l'objet de la vente, ou s'il se présente
sans offrir en même temps le paiement du prix, lorsque la vente est faite au
comptant, on applique les principes généraux à la mise en demeure du créancier.
Paragraphe III: L'obligation de supporter certaines charges:
Dès la perfection du contrat, l'acheteur doit supporter les impôts, contributions et
autres charges qui grèvent la chose vendue, s'il n'y a stipulation contraire, les frais
de conservation de la chose sont également à sa charge, ainsi que ceux de
perception des frais. En outre, la chose vendue est aux risques de l'acheteur,
même avant la délivrance, sauf les conventions des parties.
Les frais de l'exécution sont à la charge du débiteur, ceux de la réception à la
charge du créancier, s'il n 'y a stipulation ou usage contraire, et sauf les cas où il
en est autrement disposé par la loi.
64
65