HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
International audienceL'étude des lois du haut Moyen Age permet de souligner les transferts c... more International audienceL'étude des lois du haut Moyen Age permet de souligner les transferts culturels et les élaborations propres aux divers royaumes du nord et de l'est de l'Europe
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
this, but by considering it in the context of Ecgfrith's 'neo-imperial ambitions' (pp. 191-4), Hi... more this, but by considering it in the context of Ecgfrith's 'neo-imperial ambitions' (pp. 191-4), Higham also demonstrates how a broader and 'ambitious Romanising agenda' (p. 187) was central to reimposing Northumbrian over-kingship on his neighbours (p. 201). Yet, as Higham concludes, this proved to be Ecgfrith's undoing. Although Nectanesmere itself led to a new political climate in which 'it would have been impolitic to praise any descendent of Oswiu's' (p. 228), Higham shows how Bede cast Ecgfrith's attack on Ireland as a foil for the authority of the middle partypersonified by Cuthbert and Ecgberhtwhose counsel on the matter the king is shown twice to reject (p. 226). With this same party dominating the 'official' record of events, their need to preserve their own ecclesiastical authority amidst political upheaval necessitated that they distance themselves from such a providential conundrum as Nectanesmere. This makes the sad irony of Ecgfrith's legacy that he and his imperium were sacrificed on the altar of political necessity by the very people to whom he had switched allegiance in the interests of peace and reconciliation. In piecing together Ecgfrith's story, Higham delivers a valuable appraisal of the intimate and delicate relationship between throne and cathedra in early Northumbria. One of this book's most helpful achievements is its analysis of the broader processes which would heavily influence later histories we depend on (sometimes too readily) for our understanding of that time. As such, it offers the reader more than its title might suggest. While it does not presume to answer all our questions, it does offer several new directions that will surely engender further fruitful investigation into this formative period of early Insular history.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), May 24, 2018
International audienceLes premiers manuscrits comprenant la loi salique qui nous furent transmis ... more International audienceLes premiers manuscrits comprenant la loi salique qui nous furent transmis ont été copiés dans la deuxième moitié du VIIIe siècle. L'article propose de les analyser dans le cadre de la réforme carolingienne, où ils illustrent les attitudes variées des copistes face à un pouvoir central unificateur
Dans l'empire romain, la memoire de Troie se pretait a de multiples interpretations. La chute... more Dans l'empire romain, la memoire de Troie se pretait a de multiples interpretations. La chute d'une capitale y marquait la disparition d'un royaume et de sa dynastie, mais aussi la fin d'un monde et le debut d'une nouvelle domination. Tel que l'avait presente Virgile, l'heritage de Troie justifiait la domination de Rome sur les peuples voisins, puis sur l'ensemble du monde connu, mais laissait aussi ouverte la possibilite d'une chute de cette nouvelle Troie. Dans l'Antiquite tardive, le souvenir de Troie et de sa chute devint omnipresent a mesure que s'amplifiait la menace barbare sur l'empire d'Occident. Ce rappel constant du destin de Troie s'accompagnait pourtant d'une meconnaissance, en partie volontaire, de la tradition classique, et de la preference pour les œuvres de Dares et de Dictys, qui prenaient systematiquement le contre-pied des presentations d'Homere et de Virgile. Du decalage avec la tradition classique put naitre l'appropriation de la memoire de Troie par les nouveaux maitres de l'Occident, ainsi que le prouvent les recits des origines troyennes des Francs et des Bretons, composes du VIIeme au IXeme siecle. Ils suivent les memes principes : le lien entre la chute de Troie et les royaumes francs et bretons est fait par un heros eponyme qui guida les exiles troyens jusqu'en Europe ; les origines troyennes justifient leur rivalite avec Rome et leur victoire finale contre son empire, qui ne fit qu'usurper momentanement le destin glorieux qui leur etait promis ; Troie apparait comme le fondement de la legitimite du pouvoir des Francs et des Bretons en les distinguant des autres peuples barbares et en expliquant leur superiorite sur eux. Ainsi, les origines troyennes des peuples barbares apparaissent comme le symbole de leur acculturation latine, et donc de la survie d'une civilisation malgre la chute d'une capitale. Mais la memoire de Troie etait suffisamment pregnante pour rappeler aussi l'importance d'un centre urbain pour le pouvoir politique. Alors meme que leurs royaumes n'avaient pas de capitale, les Francs etaient ainsi presentes comme les fondateurs d'une nouvelle Troie. La memoire de Troie au haut Moyen Age nous montre donc l'aspect vivant du mythe, que Francs et Bretons retournerent a la fois contre Rome et contre leurs rivaux. Son adaptation possible a des realites completement nouvelles nous est prouvee de nouveau par les œuvres de Geoffroy de Monmouth comme de Benoit de Sainte-Maure, qui presenterent de nouvelles Troies, capitales de nouveaux pouvoirs comme de la culture chevaleresque.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2010
suscita l'enthousiasme des humanistes 1. La linguistique, en définissant une famille de langues g... more suscita l'enthousiasme des humanistes 1. La linguistique, en définissant une famille de langues germaniques, permit ensuite de revendiquer les Germains décrits par Tacite comme les ancêtres communs de l'ensemble des peuples parlant ces langues. On aboutit ainsi de nos jours en français à l'équivalence entre antiquité germanique et passé allemand, le premier terme pouvant toutefois être connoté négativement : on parle ainsi d'« amitié franco-allemande », mais de « pacte germano-soviétique ». Tels qu'ils ont été conçus entre le XV e et le XX e siècle, les Germains étaient un ensemble de peuples pour lesquels la pratique de langues aux bases communes faisait supposer une culture et un passé partagés, ce qui permettait une interprétation unifiée de leur destin. Cette définition synchronique des Germains reposait sur une définition philologique bien plus que sur un espace entre Rhin et Danube 2 : J. Grimm étudiait ainsi sous le nom de « mythologie allemande » le paganisme des peuples décrits par Tacite à la fin du premier siècle de notre ère en Germanie, des Goths du VI e siècle présents en Italie et en Espagne, des Anglo-saxons du IX e siècle et des peuples scandinaves. Une telle vision synchronique fut renforcée en France par les travaux de G. Dumézil, qui inscrivit les Germains parmi les peuples indoeuropéens et souligna la continuité de leurs croyances. Son ouvrage sur les dieux des Germains lie ainsi dans une même interprétation les dieux présentés par Tacite et le paganisme évoqué par les sagas scandinaves du XIII e siècle 3. L'hypothèse d'une continuité génétique entre ces différents peuples fut abandonnée après guerre, au profit de la seule continuité culturelle : les peuples de langue germanique partageraient les mêmes origines, traditions, institutions et croyances 4. L'étude des Germains de façon unifiée fut néanmoins progressivement remise en cause, notamment par les chercheurs germanophones, en suivant deux voies. La première s'attache à une nouvelle analyse des éléments supposés communs, mettant en valeur les différences et les ruptures jusqu'ici négligées. La deuxième approche revient sur les conditions dans lesquelles fut élaborée l'hypothèse des caractéristiques communes des Germains. De telles recherches montrent l'inadéquation des concepts utilisés depuis la Renaissance ; elles incitent à abandonner comme anachronique le terme même de Germains, car il fut quasiment absent des débats entre le V e et le XV e siècle 5. Il y eut néanmoins dans la première moitié du IX e siècle une première formulation de l'hypothèse d'une origine et d'un destin communs des Germains, qui s'appuyait sur la reconnaissance de leur parenté linguistique. Raban Maur et ses élèves jouèrent un rôle déterminant dans l'élaboration puis la disparition de cette hypothèse érudite, que je souhaite étudier ici. Dans la première moitié du IX e siècle, les lettrés du monde carolingien commencèrent à s'intéresser aux langues vernaculaires et aux traditions orales. Eginhard rapporte que Charlemagne lui-même se passionna pour sa langue maternelle et ses poèmes 6. Sa présentation paraît influencée par la Germanie de Tacite comme par les portraits des empereurs romains 7. Elle témoigne ainsi d'un intérêt nouveau pour la culture barbare et sa langue, en relation avec la tradition antique, auquel correspond le texte du De
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
International audienceL'étude des lois du haut Moyen Age permet de souligner les transferts c... more International audienceL'étude des lois du haut Moyen Age permet de souligner les transferts culturels et les élaborations propres aux divers royaumes du nord et de l'est de l'Europe
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
this, but by considering it in the context of Ecgfrith's 'neo-imperial ambitions' (pp. 191-4), Hi... more this, but by considering it in the context of Ecgfrith's 'neo-imperial ambitions' (pp. 191-4), Higham also demonstrates how a broader and 'ambitious Romanising agenda' (p. 187) was central to reimposing Northumbrian over-kingship on his neighbours (p. 201). Yet, as Higham concludes, this proved to be Ecgfrith's undoing. Although Nectanesmere itself led to a new political climate in which 'it would have been impolitic to praise any descendent of Oswiu's' (p. 228), Higham shows how Bede cast Ecgfrith's attack on Ireland as a foil for the authority of the middle partypersonified by Cuthbert and Ecgberhtwhose counsel on the matter the king is shown twice to reject (p. 226). With this same party dominating the 'official' record of events, their need to preserve their own ecclesiastical authority amidst political upheaval necessitated that they distance themselves from such a providential conundrum as Nectanesmere. This makes the sad irony of Ecgfrith's legacy that he and his imperium were sacrificed on the altar of political necessity by the very people to whom he had switched allegiance in the interests of peace and reconciliation. In piecing together Ecgfrith's story, Higham delivers a valuable appraisal of the intimate and delicate relationship between throne and cathedra in early Northumbria. One of this book's most helpful achievements is its analysis of the broader processes which would heavily influence later histories we depend on (sometimes too readily) for our understanding of that time. As such, it offers the reader more than its title might suggest. While it does not presume to answer all our questions, it does offer several new directions that will surely engender further fruitful investigation into this formative period of early Insular history.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), May 24, 2018
International audienceLes premiers manuscrits comprenant la loi salique qui nous furent transmis ... more International audienceLes premiers manuscrits comprenant la loi salique qui nous furent transmis ont été copiés dans la deuxième moitié du VIIIe siècle. L'article propose de les analyser dans le cadre de la réforme carolingienne, où ils illustrent les attitudes variées des copistes face à un pouvoir central unificateur
Dans l'empire romain, la memoire de Troie se pretait a de multiples interpretations. La chute... more Dans l'empire romain, la memoire de Troie se pretait a de multiples interpretations. La chute d'une capitale y marquait la disparition d'un royaume et de sa dynastie, mais aussi la fin d'un monde et le debut d'une nouvelle domination. Tel que l'avait presente Virgile, l'heritage de Troie justifiait la domination de Rome sur les peuples voisins, puis sur l'ensemble du monde connu, mais laissait aussi ouverte la possibilite d'une chute de cette nouvelle Troie. Dans l'Antiquite tardive, le souvenir de Troie et de sa chute devint omnipresent a mesure que s'amplifiait la menace barbare sur l'empire d'Occident. Ce rappel constant du destin de Troie s'accompagnait pourtant d'une meconnaissance, en partie volontaire, de la tradition classique, et de la preference pour les œuvres de Dares et de Dictys, qui prenaient systematiquement le contre-pied des presentations d'Homere et de Virgile. Du decalage avec la tradition classique put naitre l'appropriation de la memoire de Troie par les nouveaux maitres de l'Occident, ainsi que le prouvent les recits des origines troyennes des Francs et des Bretons, composes du VIIeme au IXeme siecle. Ils suivent les memes principes : le lien entre la chute de Troie et les royaumes francs et bretons est fait par un heros eponyme qui guida les exiles troyens jusqu'en Europe ; les origines troyennes justifient leur rivalite avec Rome et leur victoire finale contre son empire, qui ne fit qu'usurper momentanement le destin glorieux qui leur etait promis ; Troie apparait comme le fondement de la legitimite du pouvoir des Francs et des Bretons en les distinguant des autres peuples barbares et en expliquant leur superiorite sur eux. Ainsi, les origines troyennes des peuples barbares apparaissent comme le symbole de leur acculturation latine, et donc de la survie d'une civilisation malgre la chute d'une capitale. Mais la memoire de Troie etait suffisamment pregnante pour rappeler aussi l'importance d'un centre urbain pour le pouvoir politique. Alors meme que leurs royaumes n'avaient pas de capitale, les Francs etaient ainsi presentes comme les fondateurs d'une nouvelle Troie. La memoire de Troie au haut Moyen Age nous montre donc l'aspect vivant du mythe, que Francs et Bretons retournerent a la fois contre Rome et contre leurs rivaux. Son adaptation possible a des realites completement nouvelles nous est prouvee de nouveau par les œuvres de Geoffroy de Monmouth comme de Benoit de Sainte-Maure, qui presenterent de nouvelles Troies, capitales de nouveaux pouvoirs comme de la culture chevaleresque.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2010
suscita l'enthousiasme des humanistes 1. La linguistique, en définissant une famille de langues g... more suscita l'enthousiasme des humanistes 1. La linguistique, en définissant une famille de langues germaniques, permit ensuite de revendiquer les Germains décrits par Tacite comme les ancêtres communs de l'ensemble des peuples parlant ces langues. On aboutit ainsi de nos jours en français à l'équivalence entre antiquité germanique et passé allemand, le premier terme pouvant toutefois être connoté négativement : on parle ainsi d'« amitié franco-allemande », mais de « pacte germano-soviétique ». Tels qu'ils ont été conçus entre le XV e et le XX e siècle, les Germains étaient un ensemble de peuples pour lesquels la pratique de langues aux bases communes faisait supposer une culture et un passé partagés, ce qui permettait une interprétation unifiée de leur destin. Cette définition synchronique des Germains reposait sur une définition philologique bien plus que sur un espace entre Rhin et Danube 2 : J. Grimm étudiait ainsi sous le nom de « mythologie allemande » le paganisme des peuples décrits par Tacite à la fin du premier siècle de notre ère en Germanie, des Goths du VI e siècle présents en Italie et en Espagne, des Anglo-saxons du IX e siècle et des peuples scandinaves. Une telle vision synchronique fut renforcée en France par les travaux de G. Dumézil, qui inscrivit les Germains parmi les peuples indoeuropéens et souligna la continuité de leurs croyances. Son ouvrage sur les dieux des Germains lie ainsi dans une même interprétation les dieux présentés par Tacite et le paganisme évoqué par les sagas scandinaves du XIII e siècle 3. L'hypothèse d'une continuité génétique entre ces différents peuples fut abandonnée après guerre, au profit de la seule continuité culturelle : les peuples de langue germanique partageraient les mêmes origines, traditions, institutions et croyances 4. L'étude des Germains de façon unifiée fut néanmoins progressivement remise en cause, notamment par les chercheurs germanophones, en suivant deux voies. La première s'attache à une nouvelle analyse des éléments supposés communs, mettant en valeur les différences et les ruptures jusqu'ici négligées. La deuxième approche revient sur les conditions dans lesquelles fut élaborée l'hypothèse des caractéristiques communes des Germains. De telles recherches montrent l'inadéquation des concepts utilisés depuis la Renaissance ; elles incitent à abandonner comme anachronique le terme même de Germains, car il fut quasiment absent des débats entre le V e et le XV e siècle 5. Il y eut néanmoins dans la première moitié du IX e siècle une première formulation de l'hypothèse d'une origine et d'un destin communs des Germains, qui s'appuyait sur la reconnaissance de leur parenté linguistique. Raban Maur et ses élèves jouèrent un rôle déterminant dans l'élaboration puis la disparition de cette hypothèse érudite, que je souhaite étudier ici. Dans la première moitié du IX e siècle, les lettrés du monde carolingien commencèrent à s'intéresser aux langues vernaculaires et aux traditions orales. Eginhard rapporte que Charlemagne lui-même se passionna pour sa langue maternelle et ses poèmes 6. Sa présentation paraît influencée par la Germanie de Tacite comme par les portraits des empereurs romains 7. Elle témoigne ainsi d'un intérêt nouveau pour la culture barbare et sa langue, en relation avec la tradition antique, auquel correspond le texte du De
Ubi papa, ibi Roma: Rome may not always be in Rome, for Rome is wherever the Pope is in residence... more Ubi papa, ibi Roma: Rome may not always be in Rome, for Rome is wherever the Pope is in residence. This 13th Century adage underlines the identification between city and sovereign; the capital is defined by its function of political command. The capital in question was a strange choice in the Middle Ages for, while seeing itself as the caput mundi, it had difficulty being recognized as a mere regional capital.
What, therefore, was a capital city in the Middle Ages? We must look beyond the false evidence that comes from a centralized Paris that goes back over a thousand years or to a lesser degree London: things are more complex than they appear at first. It is true that we find the Roman model of the imperial capital persisting under various forms with Constantinople, Baghdad and Cairo. Nevertheless, when the Carolingians re-established the Empire in 800, they did not go back to the model of the imperial capital. In fact, what characterized the institutional and territorial experience of the Medieval West was the dispersion rather than the concentration of the various functions of a capital.
The 36th Congress of the SHMESP took place in Istanbul, at the invitation of the French Institute of Anatolian Studies. Here we found a décor suited to our endeavor. It is a historical and monumental setting, at the heart of some of the political experiences compared and contrasted by our contributors over a long-time scale. For writing the history of capital cities leads one, inevitably, to focus on the diversity of the models of the emergence of the state. The relationship between the palace and the city, as well as the movement of the centers of gravity of territorial constructions, the abandon of and return to various capitals – all this shows a number of different configurations of power.
From this point of view the question of symbolic markers is essential. A city is able to convince that it controls various functions of commandment through image and ritual, words and walls, by the mobilization of memory and the building of impressive monuments. It can continue enjoying the prestige of a defunct capital for very long. By concentrating on the simultaneously material and ideal aspects of administrative centralization in urban society our contributors have attempted to restore a richness of meaning to that seemingly anodyne term “capital city” in the Middle Ages.
Depuis trois décennies, le « barbare » a fait l’objet d’un intérêt accru. L’étude des civilisatio... more Depuis trois décennies, le « barbare » a fait l’objet d’un intérêt accru. L’étude des civilisations se focalisait jusqu’ici sur les espaces plus documentés par les sources écrites, mais une attention nouvelle est désormais accordée aux mondes jugés extérieurs, aux zones de contact, aux pratiques d’échanges et aux formes de la représentation mutuelle. Le barbare apparaît aujourd’hui moins comme l’ennemi irréductible du « civilisé » que comme un autre, que l’on doit construire par des dispositifs multiples et qui s’avère nécessaire pour se définir soi-même. Deux cents spécialistes questionnent ici la création et l’exploitation de cette altérité à travers des exemples précis pris dans l’histoire mondiale et dans tous les domaines : philosophie, linguistique, sources textuelles, archéologie, histoire de l’art, lieux de mémoire, personnages historiques, droit, culture matérielle, ethnographie, sociologie, historiographie, muséographie, représentations médiatiques… Tout autant introduction historique que dictionnaire exhaustif, cet ouvrage explore, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, trois mille ans d’histoire de la barbarie.
Depuis trois décennies, le « barbare » a fait l’objet d’un intérêt accru. L’étude des civilisatio... more Depuis trois décennies, le « barbare » a fait l’objet d’un intérêt accru. L’étude des civilisations se focalisait jusqu’ici sur les espaces plus documentés par les sources écrites, mais une attention nouvelle est désormais accordée aux mondes jugés extérieurs, aux zones de contact, aux pratiques d’échanges et aux formes de la représentation mutuelle. Le barbare apparaît aujourd’hui moins comme l’ennemi irréductible du « civilisé » que comme un autre, que l’on doit construire par des dispositifs multiples et qui s’avère nécessaire pour se définir soi-même. Deux cents spécialistes questionnent ici la création et l’exploitation de cette altérité à travers des exemples précis pris dans l’histoire mondiale et dans tous les domaines : philosophie, linguistique, sources textuelles, archéologie, histoire de l’art, lieux de mémoire, personnages historiques, droit, culture matérielle, ethnographie, sociologie, historiographie, muséographie, représentations médiatiques… Tout autant introduction historique que dictionnaire exhaustif, cet ouvrage explore, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, trois mille ans d’histoire de la barbarie.
Depuis trois décennies, le « barbare » a fait l’objet d’un intérêt accru. L’étude des civilisatio... more Depuis trois décennies, le « barbare » a fait l’objet d’un intérêt accru. L’étude des civilisations se focalisait jusqu’ici sur les espaces plus documentés par les sources écrites, mais une attention nouvelle est désormais accordée aux mondes jugés extérieurs, aux zones de contact, aux pratiques d’échanges et aux formes de la représentation mutuelle. Le barbare apparaît aujourd’hui moins comme l’ennemi irréductible du « civilisé » que comme un autre, que l’on doit construire par des dispositifs multiples et qui s’avère nécessaire pour se définir soi-même. Deux cents spécialistes questionnent ici la création et l’exploitation de cette altérité à travers des exemples précis pris dans l’histoire mondiale et dans tous les domaines : philosophie, linguistique, sources textuelles, archéologie, histoire de l’art, lieux de mémoire, personnages historiques, droit, culture matérielle, ethnographie, sociologie, historiographie, muséographie, représentations médiatiques… Tout autant introduction historique que dictionnaire exhaustif, cet ouvrage explore, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, trois mille ans d’histoire de la barbarie.
Je mets ici l'introduction et le sommaire de l'ouvrage sur Kaamelott, issu du colloque organisé e... more Je mets ici l'introduction et le sommaire de l'ouvrage sur Kaamelott, issu du colloque organisé en mars 2017 à l'Université Paris-Sorbonne, et édité par Vendémiaire en avril 2018.
Medieval Historical Writing. Britain and Ireland, 500-1500, J. Jahner, E. Steiner et E. M. Tyler, Cambridge, Cambridge university press, , 2019
Cet auteur, qui écrivit probablement au début du VIe siècle, est le premier insulaire à écrire un... more Cet auteur, qui écrivit probablement au début du VIe siècle, est le premier insulaire à écrire un récit sur la période qui suivit le départ des légions romaines de Grande-Bretagne, en 410. Il s’agit d’un sermon qu’il faut interpréter dans la continuité de l’Antiquité chrétienne et des réflexions sur l’Ancien Testament. Ses choix originaux, probablement guidés par la rupture des liens avec la chrétienté continentale, sont décisifs dans la constitution des représentations médiévales du passé en Grande-Bretagne.
Pierre Bauduin et Marie-Agnès Lucas-Avenel (dir.) L'Historiographie médiévale normande et ses sources antiques (X e -XII e siècle)
Le récit des origines normandes composé par Dudon de Saint Quentin, au début du XIe siècle, pour ... more Le récit des origines normandes composé par Dudon de Saint Quentin, au début du XIe siècle, pour les ducs de Normandie révèle la maîtrise de cet auteur, qui multiplie les allusions, les emprunts et les décalages par rapport à l’ensemble des récits des origines antérieurs, consacrés par exemple aux Francs, aux Saxons ou aux Gallois. Il parvient ainsi à insérer les Normands dans le cadre des royaumes fondés sur les territoires de l’empire romain d’Occident et à justifier, par le passé, leur nouvelle domination.
Les systèmes de mobilité de la Préhistoire au Moyen Âge, N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder et G. Querre dir., Antibes, , p. 163-176., 2015
Dans l’imaginaire de tous les non-spécialistes, la fin de l’Antiquité est associée à une carte de... more Dans l’imaginaire de tous les non-spécialistes, la fin de l’Antiquité est associée à une carte des « Grandes Invasions », qui véhicule l’idée d’un bouleversement brutal en raison d’un déplacement agressif de populations hostiles, déferlant sur l’Europe. Cet article revient sur les conditions d’élaboration de ces représentations, et sur la façon dont elles camouflent de la complexité de l’interprétation des fouilles et de l’insertion des groupes mercenaires barbares utilisés par les différents compétiteurs pour le trône impérial romain.
In his masterpiece, La Societé Féodale, written shortly before World War II,’ Marc Bloch emphasiz... more In his masterpiece, La Societé Féodale, written shortly before World War II,’ Marc Bloch emphasized not only the recurrence of the movements of peoples in ancient society but also underlined that the “End of the Invasions” of the 10th Century represented a turning point in the History of the West. Thereafter the Christian West became a kind of “enclosed space,” in which human mobility was still possible but in different forms. It is these forms, that the authors of this book, which brings together the work presented at the 40th Congress of SHMESP, held in Nice in 2009, have undertaken to explore. They wished to understand the meaning and the function of this mobility which underwent radical transformation in the West, between the 9th and the 15th Centuries, following the great movements of populations at a time when these collective migrations played themselves out under new power structures and new social strategies. The first part sums up the historiography dealing with migratory movement (The Great Migrations 4th-6th Centuries) and discusses in detail the processes of ethnogenesis and acculturation which contributed to the transformation of the Ancient World. Then there is an examination of the collective movements, both voluntary and involuntary, temporary and permanent, related to the organization of human activity and population control, from the 9th to the 15th Century. Finally, there was a discussion of the different ways in which the holders of power circulated: how kings, popes, bishops, abbots and magistrates would cover distances to impose their authority.
Medieval society attached great importance to the culture of obedience, to respect for tradition ... more Medieval society attached great importance to the culture of obedience, to respect for tradition and to the hierarchic principle. But, on the other hand, the society was regularly troubled by all kinds of rebellions, dissidences and revolts, which could even turn into revolutions. Medieval figures of contestation were a major object of research during the period from 1960-1970, in keeping with the spirit of the times. Subsequently interest in this type of research diminished and became more sporadic. At a time when new research on the topic of heresy attempts to rethink the relationship between disobedience and rebellion, when Intellectual History takes a new look at the destinies of certain figures of contestation and when there is renewed interest in the great revolts of the peasants, the city-dwellers and the nobles, we can once again take a serious look at the whole complex picture of medieval contestation. To do this we do not necessarily have to mention the anniversary of the Jacquerie of 1358 nor take into consideration the current newsworthy “Yellow Vests” movement. It is this task that the 49th Congress of the SHMESP, which took place in Rennes in 2018, set itself. Thus, the studies presented in this volume explore in turn the ways in which Latin, Byzantine and Muslim Society of the Middle Ages articulated and defined contestation, the different motives that lay behind contestation and revolt, and the ways and means of questioning the Established Order. Finally, they examen the ends of these contestations and the effects they may have had beyond their often-tragic denouement and jarring memory.
L es communications de ce volume sont le fruit de trois journées d'étude tenues à Brest et Quimpe... more L es communications de ce volume sont le fruit de trois journées d'étude tenues à Brest et Quimper le 25 janvier et le 4 octobre 2013, et le 16 mai 2014. Les intervenants venaient de différents horizons : archéologie, histoire, littérature, histoire de l'art, linguistique… mais avaient accepté de jouer notre jeu de l'interdisciplinarité pour traiter le thème « En marge » des Bretagnes médiévales. Il nous paraissait pertinent d'aborder notre objet d'étude, les Bretagnes médiévales, par le biais de ses pourtours, qui circonscrivent le centre et permettent de mieux le définir.
Histoires des Bretagnes 6. Quel Moyen Âge ? La recherche en question, 2019
Enjeux épistémologiques des recherches sur les Bretagnes médiévales en histoire, langue et littér... more Enjeux épistémologiques des recherches sur les Bretagnes médiévales en histoire, langue et littérature par Hélène BOUGET & Magali COUMERT
Hommage à Michel Sot, historien du haut Moyen Âge, ce volume rassemble les contributions de plusi... more Hommage à Michel Sot, historien du haut Moyen Âge, ce volume rassemble les contributions de plusieurs de ses collègues et élèves. Chacun lui offre une étude sur le thème qu’il a privilégié au cours de ses travaux : l’écriture de l’histoire. Sont ainsi envisagés les méthodes et les desseins des historiens du Moyen Âge et de l’époque moderne en vue de créer une communauté de mémoire, d’édifier au présent, de fonder une institution sur un passé prestigieux : le métier d’autrefois fut expérience à la fois politique, religieuse et morale, sociale et institutionnelle. En regard de ces pratiques, d’autres contributions donnent un aperçu des armes de l’historien de la culture au XXIe siècle, historien qui, comme Michel Sot, coopère largement avec philologues et latinistes.
Mes premières réflexions sur l’interprétation des corpus manuscrits concernent les six manuscrits... more Mes premières réflexions sur l’interprétation des corpus manuscrits concernent les six manuscrits copiés à l’époque carolingienne qui comprennent des extraits de la loi salique sous le nom d’Extraits des livres des Romains et des Francs. Mon enquête relevait la circulation des textes de part et d’autre de la Manche dont ces corpus témoignent, mais aussi l’assignation systématique, contre le témoignage des manuscrits, d’une identité ethnique aux différents textes concernés. Les Extraits des livres des Romains et des Francs ont ainsi été édités dans les Canones Wallici, aussi bien qu’appelés Ancienne Loi des Bretons d’Armorique. Le témoignage des manuscrits soutient l’inadaptation de tels raisonnements face aux communautés textuelles du Haut Moyen Âge
Le projet des Monumenta Germaniae Historica La consultation des Monumenta Germaniae Historica sem... more Le projet des Monumenta Germaniae Historica La consultation des Monumenta Germaniae Historica semble admirablement simplifier le travail de l'historien qui s'intéresse aux lois des royaumes barbares 1 . Chaque peuple s'y voit doté d'un volume d'édition critique de ses lois. La publication de cette série d'édition de référence des lois barbares apparait au coeur des préoccupations nationalistes des savants germanophones dès le XIX e siècle. La « Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde », société savante vouée au culte de la mémoire nationale fondée en 1819 à Francfort par le baron vom Stein s'est assignée pour tâche d'établir et d'éditer des sources historiques du Moyen Age allemand 2 . Cette mission « uniment patriotique et scientifique », suivant le mot de son premier secrétaire 3 , est illustrée par la devise de la société : Sanctus amor patriae dat animum, « L'amour sacré de la patrie donne du courage ».
Uploads
Papers by Magali Coumert
What, therefore, was a capital city in the Middle Ages? We must look beyond the false evidence that comes from a centralized Paris that goes back over a thousand years or to a lesser degree London: things are more complex than they appear at first. It is true that we find the Roman model of the imperial capital persisting under various forms with Constantinople, Baghdad and Cairo. Nevertheless, when the Carolingians re-established the Empire in 800, they did not go back to the model of the imperial capital. In fact, what characterized the institutional and territorial experience of the Medieval West was the dispersion rather than the concentration of the various functions of a capital.
The 36th Congress of the SHMESP took place in Istanbul, at the invitation of the French Institute of Anatolian Studies. Here we found a décor suited to our endeavor. It is a historical and monumental setting, at the heart of some of the political experiences compared and contrasted by our contributors over a long-time scale. For writing the history of capital cities leads one, inevitably, to focus on the diversity of the models of the emergence of the state. The relationship between the palace and the city, as well as the movement of the centers of gravity of territorial constructions, the abandon of and return to various capitals – all this shows a number of different configurations of power.
From this point of view the question of symbolic markers is essential. A city is able to convince that it controls various functions of commandment through image and ritual, words and walls, by the mobilization of memory and the building of impressive monuments. It can continue enjoying the prestige of a defunct capital for very long. By concentrating on the simultaneously material and ideal aspects of administrative centralization in urban society our contributors have attempted to restore a richness of meaning to that seemingly anodyne term “capital city” in the Middle Ages.
Deux cents spécialistes questionnent ici la création et l’exploitation de cette altérité à travers des exemples précis pris dans l’histoire mondiale et dans tous les domaines : philosophie, linguistique, sources textuelles, archéologie, histoire de l’art, lieux de mémoire, personnages historiques, droit, culture matérielle, ethnographie, sociologie, historiographie, muséographie, représentations médiatiques…
Tout autant introduction historique que dictionnaire exhaustif, cet ouvrage explore, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, trois mille ans d’histoire de la barbarie.
Deux cents spécialistes questionnent ici la création et l’exploitation de cette altérité à travers des exemples précis pris dans l’histoire mondiale et dans tous les domaines : philosophie, linguistique, sources textuelles, archéologie, histoire de l’art, lieux de mémoire, personnages historiques, droit, culture matérielle, ethnographie, sociologie, historiographie, muséographie, représentations médiatiques…
Tout autant introduction historique que dictionnaire exhaustif, cet ouvrage explore, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, trois mille ans d’histoire de la barbarie.
Deux cents spécialistes questionnent ici la création et l’exploitation de cette altérité à travers des exemples précis pris dans l’histoire mondiale et dans tous les domaines : philosophie, linguistique, sources textuelles, archéologie, histoire de l’art, lieux de mémoire, personnages historiques, droit, culture matérielle, ethnographie, sociologie, historiographie, muséographie, représentations médiatiques…
Tout autant introduction historique que dictionnaire exhaustif, cet ouvrage explore, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, trois mille ans d’histoire de la barbarie.