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Die Katharer gelten als die größte Ketzerbewegung des Mittelalters, eine Art Gegenkirche, letztlich zerstört durch Kreuzfahrer und Inquisitoren. Dieses traditionelle Bild von den berühmten Häretikern ist im zurückliegenden... more
Die Katharer gelten als die größte Ketzerbewegung des Mittelalters, eine Art Gegenkirche, letztlich zerstört durch Kreuzfahrer und Inquisitoren. Dieses traditionelle Bild von den berühmten Häretikern ist im zurückliegenden Vierteljahrhundert von der internationalen Forschung grundlegend in Zweifel gezogen worden. Statt um ein historisches Massenphänomen scheint es sich bei den Katharern vielmehr um einen modernen Mythos zu handeln, im Kern basierend auf einem im Hochmittelalter für den Häresiekampf geschaffenen Feindbild, ausgebaut von Historikern im 19. Jahrhundert und inzwischen eng verknüpft mit der regionalen Identität des heutigen Südfrankreich, das als „Katharerland“ auch touristisch vermarktet wird. Reich bebildert und ergänzt durch die Übersetzungen zentraler Quellen führt der Band erstmals in die komplexe Geschichte dieser „Erfindung“ ein.

L'invention des cathares. La construction d'une hérésie du Moyen Âge jusqu'à aujourd'hui.

Les cathares sont généralement considérés comme le plus grand mouvement hérétique du Moyen Âge, une sorte de contre-Église qui fut détruite par les croisés et les inquisiteurs. Cette image traditionnelle de ces célèbres hérétiques a été fondamentalement remise en question par la recherche internationale au cours du dernier quart de siècle. Loin de former un phénomène historique de masse, les cathares semblent plutôt être le produit d’un mythe moderne : basé sur une image de l'ennemi créée au Moyen Âge central pour la lutte contre l'hérésie, ce mythe a été développé par les historiens au XIXe siècle et progressivement lié à l'identité régionale de l'actuel sud de la France, labellisé "Pays cathare" à des fins touristiques. Richement illustré et complété par les traductions de sources fondamentales de cette histoire, cet ouvrage est le premier qui présente l'histoire complexe de cette invention.
Medieval society attached great importance to the culture of obedience, to respect for tradition and to the hierarchic principle. But, on the other hand, the society was regularly troubled by all kinds of rebellions, dissidences and... more
Medieval society attached great importance to the culture of obedience, to respect for tradition and to the hierarchic principle. But, on the other hand, the society was regularly troubled by all kinds of rebellions, dissidences and revolts, which could even turn into revolutions. Medieval figures of contestation were a major object of research during the period from 1960-1970, in keeping with the spirit of the times. Subsequently interest in this type of research diminished and became more sporadic. At a time when new research on the topic of heresy attempts to rethink the relationship between disobedience and rebellion, when Intellectual History takes a new look at the destinies of certain figures of contestation and when there is renewed interest in the great revolts of the peasants, the city-dwellers and the nobles, we can once again take a serious look at the whole complex picture of medieval contestation. To do this we do not necessarily have to mention the anniversary of the Jacquerie of 1358 nor take into consideration the current newsworthy “Yellow Vests” movement. It is this task that the 49th Congress of the SHMESP, which took place in Rennes in 2018, set itself. Thus, the studies presented in this volume explore in turn the ways in which Latin, Byzantine and Muslim Society of the Middle Ages articulated and defined contestation, the different motives that lay behind contestation and revolt, and the ways and means of questioning the Established Order. Finally, they examen the ends of these contestations and the effects they may have had beyond their often-tragic denouement and jarring memory.
L'article analyse une étonnante image de la Vierge dans un manuscrit copié à Arras en 1124, sur la commande d'Etienne Harding, abbé de Cîteaux. Cette miniature, généralement considérée comme une simple image de dédicace, est bien plus... more
L'article analyse une étonnante image de la Vierge dans un manuscrit copié à Arras en 1124, sur la commande d'Etienne Harding, abbé de Cîteaux. Cette miniature, généralement considérée comme une simple image de dédicace, est bien plus complexe qu'il n'y paraît: en transcendant les éléments architecturaux (arcade, chapiteaux, tentures, autel...), l'image met en effet en scène une vision mariale entre ciel et terre et donne vie à une miniature-apparition. De plus, un jeu de renvois à travers dfférents éléments de l'image (couronne, livre, mer, étoiles...), ainsi que les inscriptions qui courent tout autour du cadre, font de cette image-apparition un "lieu de prière".
N.B.: Le illustrazioni del pdf sono a bassa risoluzione. Per buone riproduzioni a colori di tutte le miniature si rimanda al sito: http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/rechguidee_00.htm I manoscritti di Cîteaux... more
N.B.: Le illustrazioni del pdf sono a bassa risoluzione. Per buone riproduzioni a colori di tutte le miniature si rimanda al sito: http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/rechguidee_00.htm

I manoscritti di Cîteaux conservati alla BM di Digione sono tutti consultabili al seguente indirizzo:
http://patrimoine.bm-dijon.fr/pleade/ead.html?id=FR212316101_citeaux#!{%22content%22:[%22FR212316101_citeaux_e0000007%22,false,%22%22]}
L’étude part du constat que l'analyse iconographique des miniatures dans les manuscrits issus du scriptorium de Cîteaux sous l’abbatiat d’Étienne Harding (1108-1133) est un instrument précieux pour reconstruire la vision du monde et de la... more
L’étude part du constat que l'analyse iconographique des miniatures dans les manuscrits issus du scriptorium de Cîteaux sous l’abbatiat d’Étienne Harding (1108-1133) est un instrument précieux pour reconstruire la vision du monde et de la société de cet abbé et de sa communauté monastique. L'article se penche tout particulièrement sur la miniature d’Esther et Assuérus dans la Bible dite d’Étienne Harding. De nombreuses comparaisons avec la représentation de la même scène dans d’autres Bibles, ainsi qu’avec d’autres images de rois dans la Bible d’Étienne Harding, font ressortir ses nombreuses spécificités. Ainsi, à côté de l’image d’Esther-Église triomphant sur un dragon, le roi Assuérus est présenté comme un personnage ambigu, hésitant devant le choix à suivre. L’image peut être considérée comme un reflet de la conception des rapports entre Église et le pouvoir royal selon l’abbé et les moines de Cîteaux: leur vision pleinement réformatrice. La miniature peut aussi être lue comme un premier témoignage des rapports tendus entre l’abbaye et le roi de France, qui perdureront tout le long de l’abbatiat d’Étienne Harding : l’examen des sources écrites montre en effet que l’abbaye de Cîteaux était proche des adversaires anglais de Louis VI le Gros. En définitive, l’analyse de cette image fournit un éclairage inattendu sur l’abbaye de Cîteaux, soulignant son rôle actif dans la construction des idéaux de l’époque et son implication dans les conflits politiques contemporains.
L’article analyse les rapports entre la pensée d’Étienne Harding (abbé de Cîteaux, 1108-1133/1134), telle qu’elle se reflète dans les miniatures des manuscrits enluminés sous son abbatiat, et celle de Bernard de Clairvaux. Les deux abbés... more
L’article analyse les rapports entre la pensée d’Étienne Harding (abbé de Cîteaux, 1108-1133/1134), telle qu’elle se reflète dans les miniatures des manuscrits enluminés sous son abbatiat, et celle de Bernard de Clairvaux. Les deux abbés partagent une conception de l’Église militante, activement engagée dans la lutte contre ses ennemis. Ils portent une attention particulière au culte marial. Étienne exprime sa conception ecclésiologique dans les miniatures de la Bible qu’il fait réaliser avant l’entrée de Bernard à Cîteaux : le noviciat dans le Nouveau Monastère semble donc avoir été d’une grande importance dans la formation de Bernard. En revanche, les contacts entre les deux abbés sont rares et d’importantes divergences de pensées sont à remarquer, sur le monachisme féminin et la représentation des monstres. Après la mort d’Étienne, les idées de Bernard s’imposent dans l’Ordre, y compris à Cîteaux, où Rainard de Bar, moine de Clairvaux et disciple de Bernard, succède à Étienne.

The article analyzes the relationship between the thought of Stephen Harding (abbot of Cîteaux, 1108-1133/34), as reflected in the miniatures of manuscripts illuminated during his abbacy, and that of Bernard of Clairvaux. The two abbots shared a conception of the Church militant, actively engaged in the fight against her enemies, and in both of them we see an especial devotion to the Virgin. The miniatures from Cîteaux, which express Stephen’s ecclesiological ideas, predate Bernard’s entry into Cîteaux: his novitiate in the New Monastery appears to have been of great importance in his monastic formation. There are, however, few documented contacts between the two abbots, and there were significant differences in their thinking on female monasticism and the iconography of monsters in manuscript illumination. After the death of Stephen, Bernard’s ideas spread throughout the Order, including Cîteaux, where Rainard de Bar, a monk of Clairvaux and disciple of Bernard, succeeded Stephen.
Cet article se propose de reconsidérer la pratique de l'enluminure dans le scriptorium de Cîteaux sous l'abbatiat d'Étienne Harding (1108-1133/34). Le regroupement traditionnel des miniatures en trois " styles " est nuancé, au profit... more
Cet article se propose de reconsidérer la pratique de l'enluminure dans le scriptorium de Cîteaux sous l'abbatiat d'Étienne Harding (1108-1133/34). Le regroupement traditionnel des miniatures en trois " styles " est nuancé, au profit d'une plus grande attention portée à l'activité des enlumineurs. Ainsi, les manuscrits principaux du scriptorium semblent l'œuvre de deux personnalités distinctes. Un enlumineur anglais, à qui on a attribué jusqu'à présent uniquement les miniatures de la Bible " d'Étienne Harding " et des Moralia in Iob, semble avoir également décoré au moins les Lettres de Jérôme, le cinquième volume du Légendier de Cîteaux et les Enarrationes in Psalmos d'Augustin. Compte tenu des renseignements sur la composition de la première communauté des moines et des données biographiques concernant Étienne Harding, cet enlumineur pourrait être identifié à l'abbé en personne. Un seul enlumineur semble décorer les manuscrits traditionnellement considérés comme appartenant au " deuxième style " de Cîteaux. Il s'agit très probablement d'un moine de la communauté, d'origine italo-méridionale ou romaine, qui pourrait avoir intégré Cîteaux suite aux nombreux contacts de l'abbaye avec le sud de l'Italie et la papauté.
"Partendo dall'assunto che le miniature di una Bibbia medievale non siano semplici illustrazioni, ma che possano essere commenti al testo, l'articolo esplora le relazioni esistenti tra i processi di creazione iconografica utilizzati nelle... more
"Partendo dall'assunto che le miniature di una Bibbia medievale non siano semplici illustrazioni, ma che possano essere commenti al testo, l'articolo esplora le relazioni esistenti tra i processi di creazione iconografica utilizzati nelle miniature della Bibbia di Stefano Harding (Digione, Bibliothèque Municipale, mss. 12-15, 1108-1111) le tecniche usate dagli esegeti medievali. Tali procedimenti mostrano numerose similarità. Alcune miniature della Bibbia citano e combinano tra loro diverse idee tratte da opere esegetiche patristiche, mescolandole a nuove letture del testo biblico ed evocando nel contempo temi e preoccupazioni contemporanee. Ne risultano immagini originali, che costruiscono una pluralità di senso a partire da uno stesso episodio biblico, proprio come avviene nelle opere esegetiche. Alcune miniature propongono inoltre letture di episodi biblici secondo i quattro sensi della Scrittura (letterale o storico, allegorico o tipologico, morale o tropologico, anagogico), caratteristica che le accosta ulterioremente alla pratica dell'esegesi biblica.

The miniatures in medieval manuscripts of the Bible are not always simply illustrations. They can be also commentaries of the biblical text. The article explores the relationships between the practice of iconographical creation in the Stephen Harding Bible (Dijon, Bibliothèque Municipale, mss. 12-15, 1108-1111) and the 'methods' of medieval exegetes. These practices have several common points. In the Bible, some miniatures quote and combine together many different ideas from patristic exegetical works, compose them with new lectures and bring up contemporary themes. So, as well as the exegetical treatises, the images build up a plurality of senses from one biblical story. Some miniatures can be read following the four senses of Scriptures (history, typology, tropology, and anagogy), that is another common point with biblical exegesis.
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L’analyse de quelques miniatures issues des manuscrits copiés et enluminés à Cîteaux au cours du premier tiers du XIIe siècle permet de dévoiler la manière dont la communauté des moines guidée par Étienne Harding reçoit, élabore et... more
L’analyse de quelques miniatures issues des manuscrits copiés et enluminés à Cîteaux au cours du premier tiers du XIIe siècle permet de dévoiler la manière dont la communauté des moines guidée par Étienne Harding reçoit, élabore et exprime par des créations iconographiques originales des idées réformatrices. Ainsi, dans la Bible d’Étienne Harding, une miniature d’Esther et Assuérus propose une lecture des rapports entre pouvoirs spirituel et temporel. L’image met en scène des objets également employés dans le vocabulaire des discours réformateurs (par exemple l’épée du roi, faisant allusion au glaive du pouvoir temporel), alors que la reine porte une chlamyde rouge qui évoque probablement celle des papes de la même époque. Étienne Harding semble s’identifier tout particulièrement à deux saints présentés en coule blanche dans deux autres miniatures : Jérôme, remettant la Vulgate au pape Damase, et Gilles, qui avait placé son monastère sous la dépendance directe du pontife. Comme eux, l’abbé anglais mettait ses idées et son action sous le signe de la continuité avec Rome. Les liens entre le pontife et Cîteaux étaient par ailleurs plus étroits que l’historiographie ne l’a souligné, Étienne entretenant très tôt des relations personnelles avec Guy, l’archevêque de Vienne qui devint pape sous le nom Calixte II.
L’article étudie la vision ecclésiologique de l’abbé Étienne Harding (1108-1133/34) et de la communauté de Cîteaux à travers quelques miniatures réalisées au cours du premier tiers du XIIe siècle. L’image de David dans la Bible d’Étienne... more
L’article étudie la vision ecclésiologique de l’abbé Étienne Harding (1108-1133/34) et de la communauté de Cîteaux à travers quelques miniatures réalisées au cours du premier tiers du XIIe siècle. L’image de David dans la Bible d’Étienne Harding (1108-1111), qui présente le roi biblique entouré d’une muraille crénelée et défendue par des hommes armés, se révèle une construction iconographique très savante : elle représente l’Église terrestre militante. L’Église est donc perçue comme activement engagée dans la lutte contre ses ennemis. Cette vision est confirmée également par les représentations des saints dans le premier légendier de Cîteaux, figurés en train de piétiner des personnages, des animaux ou des êtres hybrides. D’autres miniatures permettent d’identifier quelques « ennemis » de l’Église, à savoir les dialecticiens et les juifs. La vision ecclésiologique ainsi reconstruite s’accorde avec celle qui anime l’action de Bernard de Clairvaux et de la deuxième génération des cisterciens. Ce constat permet en dernière analyse de souligner l’importance de l’abbaye mère dans la constitution de l’ordre cistercien.
L’article analyse les miniatures de saint Jérôme dans le fonds des manuscrits réalisés sous l’abbatiat d’Étienne Harding, afin de saisir la manière dont ce Père de l’Église est appréhendé dans l’abbaye de Cîteaux. Jérôme s’avère être une... more
L’article analyse les miniatures de saint Jérôme dans le fonds des manuscrits réalisés sous l’abbatiat d’Étienne Harding, afin de saisir la manière dont ce Père de l’Église est appréhendé dans l’abbaye de Cîteaux. Jérôme s’avère être une figure de référence dans l’abbaye, où il était particulièrement apprécié en tant que traducteur de la Vulgate et comme promoteur du monachisme féminin. Étienne Harding en fait son modèle, allant probablement jusqu’à s’identifier avec lui. Les actions de Jérôme (traduction de la Bible, promotion du monachisme féminin) sont célébrées et rappelées par les images ; sa mémoire participe ainsi à la construction identitaire de la communauté monastique de Cîteaux, récemment formée. Les images de Jérôme ont pu enfin avoir comme but de donner davantage de poids à certaines actions d’Étienne Harding susceptibles de soulever des critiques, comme sa révision du texte biblique et la fondation de l’abbaye de moniales de Tart.
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Qui a tué Pierre de Vérone ? La question peut surprendre, tant les circonstances du meurtre sont connues et bien documentées. Les sources nous donnent aussi un mobile commode : l’inquisiteur dominicain a été tué par des hérétiques. Cet... more
Qui a tué Pierre de Vérone ? La question peut surprendre, tant les circonstances du meurtre sont connues et bien documentées. Les sources nous donnent aussi un mobile commode : l’inquisiteur dominicain a été tué par des hérétiques. Cet article se propose de revenir sur cet épisode de résistance anti-inquisitoriale en menant une enquête sur la provenance sociale de tous les comploteurs. Il s’avère ainsi que Pierre de Vérone a été la victime de puissantes familles milanaises appartenant à la bourgeoisie marchande anti-impériale, sans doute alliées pour l’occasion à la famille aristocratique philo-impériale des Da Giussano. Les mobiles de l’assassinat pourraient relever des conflits politiques entre les inquisiteurs et ces familles : ces dernières ne sont en effet pas hérétiques, mais bien au contraire proches d’autres établissements réguliers milanais en concurrence avec les prêcheurs.
The nine antiheretical treatises, drawn up in northern Italy during the XIIIth century, constitute the principal sources on which is founded the idea of a presence of the “Cathar” Churches in northern Italy at this period. After having... more
The nine antiheretical treatises, drawn up in northern Italy during the XIIIth century, constitute the principal sources on which is founded the idea of a presence of the “Cathar” Churches in northern Italy at this period. After having presented this corpus, the first part of this paper points to the numerous problems regarding the attribution and dating of certain treatises, as well as the interpolations and modifications to which they have been subjected from the XIIIth century. The second part is specifically dedicated to the treatises written by the Inquisitors, who claim to be retracing the history and the working of the Cathar churches, which up to the present have been taken literally by an overwhelming majority of historians. But an analysis of the discourse shows that these accounts are packed with common sources and have a character which is largely one of caricature. The names of the heretics and the place names suffer from being so indeterminate that they can not be verified by reconciliation with independent sources. The result of this is that the Italian Cathars seem to derive from discursive interpretations, and that their existence in northern Italy in the XIIIth century must be called into question.

Les neuf traités antihérétiques rédigés en Italie septentrionale au cours du XIIIe siècle constituent les sources principales sur lesquelles se fonde l’idée d’une présence d’« Églises cathares » en Italie du Nord à cette époque. Après avoir présenté ce corpus, la première partie de cet article pointe les nombreuses difficultés concernant l’attribution et la datation de certains traités, ainsi que les interpolations et les modifications qu’ils ont subies dès le XIIIe siècle. La deuxième partie est spécifiquement consacrée aux traités écrits par des inquisiteurs qui prétendent retracer l’histoire et le fonctionnement des Églises cathares, jusqu’à présent pris au pied de la lettre par l’écrasante majorité des historiens. Or, l’analyse des discours montre que ces récits sont truffés de lieux communs et ont un caractère largement caricatural ; les noms d’hérétiques et les toponymes souffrent d’une telle indétermination qu’ils ne peuvent être vérifiés par recoupement avec des sources indépendantes. Il en résulte que les cathares italiens semblent bien relever d’une construction discursive et que leur existence en Italie septentrionale au XIIIe siècle doit être remise en cause.
Heresy in the Middle Ages is currently at the center of a large historiographic debate of international interest, one set in motion twenty years ago when certain French scholars posed radical questions: Is it possible that medieval heresy... more
Heresy in the Middle Ages is currently at the center of a large historiographic debate of international interest, one set in motion twenty years ago when certain French scholars posed radical questions: Is it possible that medieval heresy was at times “invented” rather than “discovered” by medieval peoples? Has the extent of medieval doctrinal deviance been exaggerated by the historians who have studied it? These questions have sparked an argument, and with good reason: the debate does not just touch on the question of how to understand medieval heresy itself, but has implications for how we “do” history and how we should approach its sources. This article seeks to contribute to this debate by offering methodological reflections on approaching medieval sources that document heresy, based on a study of a number of cases attested from the twelfth to fourteenth centuries in the diocese of Lucca, Tuscany. These varying sources, some previously unpublished (trial testimonies, pontifical letters, sculptures, inquisitorial documents), contain denunciations of certain heretics designated under numerous names (Patarines, Arians, the “Poor of Lyon”). Yet where historiography has invariably taken these different cases as manifestations of doctrinal deviance—one that has at times been rendered uniform and consistent by calling them “Cathars”—a fresh analysis enables us to root them in much larger political conflicts. The result is that these accusations of “heresy” were clearly far from targeting doctrinal deviance, feeding off social and political issues instead.

L’hérésie médiévale est au centre d’un vaste débat historiographique de portée internationale déclenché il y a vingt ans, lorsque des publications françaises ont posé des questions brûlantes : l’hérésie médiévale a-t‑elle pu parfois être inventée par les hommes du Moyen Âge ? L’étendue des déviances doctrinales médiévales a-t‑elle pu être surestimée par les historiens qui l’ont étudiée ? La controverse s’est installée, et pour cause : les enjeux du débat ne concernent en effet pas seulement la manière d’appréhender l’hérésie médiévale, mais investissent plus largement la manière de faire l’histoire et de traiter les sources.
Cet article entend proposer une réflexion méthodologique sur l’approche des sources médiévales documentant l’hérésie, à partir de l’étude des nombreuses affaires attestées dans le diocèse de Lucques, en Toscane, du xiie au xive siècle : des sources variées et parfois inédites (témoignages dans un procès, lettres pontificales, sculptures, documents inquisitoriaux) y dénoncent des hérétiques qu’elles désignent de plusieurs noms (patarins, ariens, « pauvres de Lyon »). Si l’historiographie a invariablement vu derrière ces affaires la manifestation de déviances doctrinales, qu’elle a parfois uniformisées en les désignant de « cathares », une analyse à nouveaux frais permet d’ancrer ces affaires dans des conflits politiques plus larges : il en résulte clairement que ces accusations d’« hérésie » sont bien loin de cibler des déviances doctrinales, mais se nourrissent d’enjeux sociaux et politiques.
Selon une longue tradition, l'Occitanie serait la terre des cathares au Moyen Âge, mais aucune source du Midi ne l'atteste ! Comment le mythe des cathares s'est-il développé ? Comment expliquer la croisade albigeoise et ses massacres ?... more
Selon une longue tradition, l'Occitanie serait la terre des cathares au Moyen Âge, mais aucune source du Midi ne l'atteste ! Comment le mythe des cathares s'est-il développé ? Comment expliquer la croisade albigeoise et ses massacres ? Qui sont les « hérétiques » envoyés au bûcher par l'Inquisition ? Cette exposition, composée de posters, vidéos, d'une bande dessinée et d'un jeu de plateau préparés par les étudiants du Master Mondes Médiévaux de l'Université Paul Valéry Montpellier 3 répondent à ces questions

Dates de l'exposition:
Montpellier, université Paul Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles, 6-13 octobre 2018
Nîmes, Bibliothèque Universitaire, 5-25 novembre 2018
Béziers, Centre Universitaire Duguesclin, 2-19 avril 2019
Research Interests:
In the Middle Ages the abbey in Monte Cassino played a marginal role in the fight against heretics, limited to the monk Alberic’s participation in the Lateran Council convoked against Berengarius of Tours. Yet, as many as four manuscripts... more
In the Middle Ages the abbey in Monte Cassino played a marginal role in the fight against heretics, limited to the monk Alberic’s participation in the Lateran Council convoked against Berengarius of Tours. Yet, as many as four manuscripts drafted in the Monte Cassino scriptorium from the early XI century show miniatures referring to heresy. These iconographic creations have different meanings. While two pictures of the Samson and the wolves episode (Judges, 15, 1-15) could refer to the old destructions of the abbey by Longobards and Saracens, one miniature showing heretics in the guise of philosophers expresses the monks’ suspicion of dialectics, of philosophy. An image of Bishop Sylvester presiding over the council of Nicaea and treading on three heretics has a highly reformist and Gregorian significance as the heretics invoke the antipopes elected by the emperors. The case of Monte Cassino is thus emblematic of how an anti-heretical discourse can be formulated in the absence of deviant cultural doctrines or practices. At the same time, it shows that the polysemic and multipurpose concept of heresy can be used to give shape to rather insubstantial fears (like that of the dialecticians-philosophers of the early XI century) or to denote political opponents (the antipopes).
Postblog on the website hepos.hypothese.org
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Billet de blog (site Internet hepos.hypotheses.org)
Research Interests:
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Cet article se propose d'étudier l'iconographie de deux bas-reliefs placés au-dessus de l'entrée de Saint- Jean-in-Tumba à Monte San'Angelo (Pouilles). Après avoir présenté l'édifice dans son ensemble, l'A. passe à l'analyse... more
Cet article se propose d'étudier l'iconographie de deux bas-reliefs placés au-dessus de l'entrée de Saint- Jean-in-Tumba à Monte San'Angelo (Pouilles). Après avoir présenté l'édifice dans son ensemble, l'A. passe à l'analyse iconographique des reliefs. Une première lecture identifie les scènes et montre leurs nombreuses particularités iconographiques. Ces scènes sont ensuite comparées avec des passages du commentaire allégorisant de la messe rédigé par Amalaire de Metz, ce qui, tout en dévoilant de nombreuses références à la liturgie, permet d'expliquer bien des particularités iconographiques. En conclusion, l'iconographie des sculptures apparaît comme construite selon deux niveaux de lecture différents qui, ensemble, démontrent la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie et pendant la messe, questions au cœur du débat théologique au XIIe s.

L'articolo si propone di studiare l'iconografia di due bassorilievi murati al di sopra dell'ingresso di San Giovanni in Tumba, a Monte Sant'Angelo (Puglia). Dopo una presentazione del monumento nel suo insieme e della letteratura critica, si passa all'analisi iconografica dei rilievi. Durante una prima lettura, volta al riconoscimento delle scene, si mettono in evidenza le molte particolarità iconografiche. In seguito, si propone un confronto con alcuni passi del commentario allegorizzante della Messa di Amalario di Metz, che è l'inventore, per il mondo latino, di questo genere letterario. Tale confronto spiega numerose particolarità iconografiche, svelando dei nessi tra le scene raccontate e la liturgia. In conclusione, l'iconografia delle sculture si mostra costruita secondo due livelli di lettura sovrapposti, che, insieme, dimostrano la presenza reale del Cristo nell'Eucarestia e durante la Messa, questioni teologiche che, per il XII secolo, sono di grande attualità.

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http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_2002_num_45_178_2827
L’article analyse un ensemble d’images monumentales du Moyen Âge qui ont comme dénominateur commun d’être placées à l’extérieur d’édifices et de posséder des pouvoirs sans figurer la divinité. Si certaines sont le support d’incantations... more
L’article analyse un ensemble d’images monumentales du Moyen Âge qui ont comme dénominateur commun d’être placées à l’extérieur d’édifices et de posséder des pouvoirs sans figurer la divinité. Si certaines sont le support d’incantations magiques, d’autres témoignent de rites, alors qu’un autre groupe représente des sujets qui leur confèrent des propriétés
performatives. En dépit de ces différences, ces images fonctionnent selon des principes d’efficacité communs. Certains, comme la similitudo ou l’évocation des défunts, sont propres à la magie. Ces images, agissant sur l’espace et sur les hommes à des fins différentes, créent ainsi des
« dispositifs ritualisants » aux marges de l’espace ecclésial.

Images, rituals and magic on the fringes of churches in the medieval West
The article analyzes a small group of performative images from the exterior monumental decoration of buildings in the Middle Ages that do not represent the divinity. Some of them were the object of magical incantations, others are simply the trace of rites and another group represents subjects that confer power on them. In spite of these differences, these images work according to common principles of effi ciency. Some of them, such as the similitudo or evocation of the dead, are specific to the functioning of magic. These images, acting on space and on people with various purposes, create “ritualizing devices” in the margins of the ecclesial space.
Dans un manuscrit de 1296, le texte des Coutumes de Toulouse, leur commentaire et les autres documents relatifs à la ville sont accompagnés de nombreuses images obscènes, ayant une thématique sexuelle ou scatologique. L’article se penche... more
Dans un manuscrit de 1296, le texte des Coutumes de Toulouse, leur commentaire et les autres documents relatifs à la ville sont accompagnés de nombreuses images obscènes, ayant une thématique sexuelle ou scatologique. L’article se penche sur ces images, jusqu’ici jamais étudiées, et en analyse le fonctionnement : elles s’avèrent être des constructions humoristiques fondées sur des jeux de mots et des double sens construits à partir du texte. Le sens de l’humour des images fait écho à celui du commentateur des Coutumes qui partage le même penchant pour les jeux de mots grivois et rappelle l’esprit des troubadours : ces images soulèvent ainsi des questions sur le sens de ce manuscrit dans le contexte toulousain de la fin du XIIIe siècle.
L’Ancien Testament, livre commun aux trois religions monothéistes, contient un précepte clair sur les images: «Tu ne te feras aucune image sculptée de rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut, ou sur la terre ici-bas, ou... more
L’Ancien Testament, livre commun aux trois religions monothéistes, contient un précepte clair sur les images: «Tu ne te feras aucune image sculptée de rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut, ou sur la terre ici-bas, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux ni ne les serviras.» (Deutéronome 5, 8-9). Pourtant, à la différence du judaïsme et de l’islam, le christianisme a vite admis la figuration de la divinité. L’Incarnation est la clé de ce choix : Dieu lui-même a en effet accepté la matière en décidant de revêtir un corps humain en la personne du Fils. Ainsi, au cours des premiers siècles de notre ère, tandis que des auteurs chrétiens s’interrogeaient encore sur la légitimité des images, de nombreuses figurations du Christ occupaient les espaces funéraires romains, puis les édifices de culte, devenant parfois même l’objet de pratiques de vénération...
Communication présentée au 49ème colloque de la SHMESP (Rennes, 24-26 mai 2018).
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Cette deuxième rencontre du GIS HéPoS entend étudier différents cas d’accusations d’hérésie portées contre des chrétiens d’Orient, entre les IXe et XVe siècles. Le but n’est pas de chercher de supposés liens entre ces diverses affaires et... more
Cette deuxième rencontre du GIS HéPoS entend étudier différents cas d’accusations d’hérésie portées contre des chrétiens d’Orient, entre les IXe et XVe siècles. Le but n’est pas de chercher de supposés liens entre ces diverses affaires et les « hérésies » occidentales, comme le fait souvent l’historiographie traditionnelle, mais de comparer les dynamiques politiques et sociales à l’origine du déclenchement de l’accusation dans les différents contextes (Byzance, États latins d’Orient, Arménie, Éthiopie). Est également analysé, à partir de sources écrites et iconographiques, le regard que les Occidentaux portent sur des groupes de chrétiens vivant dans l’Empire mongol aux XIIIe et XIVe siècles et appelés par des noms d’hérétiques condamnés lors des premiers conciles (nestoriens, jacobites, maronites).
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This poster is part of a group of posters created by historians on the theme of "Les Cathares : une idée reçue" for a travelling exhibition for the general public sponsored by the national organisation "Fête de la Science". This poster... more
This poster is part of a group of posters created by historians on the theme of "Les Cathares : une idée reçue" for a travelling exhibition for the general public sponsored by the national organisation "Fête de la Science".

This poster examines the celebrated manuscript PA 36 of the Bibliothèque municipale de Lyon, the so-called "Cathar manuscript" which is claimed to contain various Cathar rituals and liturgy.
Research Interests:
L’analyse de quelques miniatures issues des manuscrits copiés et enluminés à Cîteaux au cours du premier tiers du XIIe siècle permet de dévoiler la manière dont la communauté des moines guidée par Étienne Harding reçoit, élabore et... more
L’analyse de quelques miniatures issues des manuscrits copiés et enluminés à Cîteaux au cours du premier tiers du XIIe siècle permet de dévoiler la manière dont la communauté des moines guidée par Étienne Harding reçoit, élabore et exprime par des créations iconographiques originales des idées réformatrices. Ainsi, dans la Bible d’Étienne Harding, une miniature d’Esther et Assuérus propose une lecture des rapports entre pouvoirs spirituel et temporel. L’image met en scène des objets également employés dans le vocabulaire des discours réformateurs (par exemple l’épée du roi, faisant allusion au glaive du pouvoir temporel), alors que la reine porte une chlamyde rouge qui évoque probablement celle des papes de la même époque. Étienne Harding semble s’identifier tout particulièrement à deux saints présentés en coule blanche dans deux autres miniatures : Jérôme, remettant la Vulgate au pape Damase, et Gilles, qui avait placé son monastère sous la dépendance directe du pontife. Comme eux, l’abbé anglais mettait ses idées et son action sous le signe de la continuité avec Rome. Les liens entre le pontife et Cîteaux étaient par ailleurs plus étroits que l’historiographie ne l’a souligné, Étienne entretenant très tôt des relations personnelles avec Guy, l’archevêque de Vienne qui devint pape sous le nom Calixte II.