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Pendant la période mérovingienne, le numéro 2 a pris son essor au palais, où le maire a imposé son intermédiarité entre le roi et les fidèles, entre la cour et les fiscs, entre le centre et les périphéries. Le moment décisif de son... more
Pendant la période mérovingienne, le numéro 2 a pris son essor au palais, où le maire a imposé son intermédiarité entre le roi et les fidèles, entre la cour et les fiscs, entre le centre et les périphéries. Le moment décisif de son ascension fut la minorité des fils de Dagobert dans les années 640-650 ; le contrôle des mairies du palais de Neustrie et d’Austrasie fit par la suite l’objet d’une âpre compétition, finalement remportée par la famille pippinide. Devenus les rois carolingiens, ils ont empêché que ce scénario ne se reproduise en gardant le contrôle des dignités palatines – en particulier le chambrier, successeur naturel du maire du palais – tout en permettant, par leur politique relationnelle avec la haute aristocratie, à des numéro 2 informels de se distinguer. Ainsi se répandit l’appellation de « seconds après le roi », inusitée à l’époque mérovingienne : elle était certainement inspirée à cette élite chrétienne par le modèle biblique d’Aman, appelé le « second » du roi Assuérus (Esther 13). La crise politique des années 880-910 eut pour conséquence un affaiblissement de la force d’attraction du palais royal sur les réseaux de fidèles passés sous le contrôle des princes, même si les débauchages ont été nombreux. Le « second » reconnu par le roi en 936 n’était plus un dignitaire palatin, mais un prince, le « duc des Francs » Hugues le Grand, père d’Hugues Capet. Cette reconfiguration du rapport n°1/n°2 reflète la crise des centralités politiques qui accompagne l’entrée dans le premier âge féodal. Le « duc des Francs » monta finalement sur le trône en 987, mais ce « second après le roi » est bien différent du numéro 2 central qu’avait été le maire du palais.
Avec les cohabitations puis le quinquennat, les relations entre président et premier ministre ont fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis les années 1980. Ce volume s’empare du sujet en le plaçant dans une perspective de très long... more
Avec les cohabitations puis le quinquennat, les relations entre président et premier ministre ont fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis les années 1980. Ce volume s’empare du sujet en le plaçant dans une perspective de très long terme, à la fois européenne et méditerranéenne, remontant à l’antiquité. Une approche anthropologique, attentive aux rapports de pouvoir concrets, permet de mieux saisir les ressemblances et différences entre sociétés anciennes et modernes.
Unbelief in the Middle Ages has been extensively studied over the past few years : however, these studies have systematically neglected the Early Middle Ages (6th-10th centuries) and focused on the later Middle Ages. It is often assumed... more
Unbelief in the Middle Ages has been extensively studied over the past few years : however, these studies have systematically neglected the Early Middle Ages (6th-10th centuries) and focused on the later Middle Ages. It is often assumed that these alleged « dark ages » were incapable of critical thinking and that the catholic faith was challenged only by « heresy », « superstition » or the « remnants of paganism ». In other words, belief was only challenged by other beliefs, but not by doubts or unbelief. This paper is the first systematic survey of evidence regarding this issue. Over the entire period, central beliefs of the Christian faith were seriously put in question: the resurrection of the dead, the material existence of hell, divine providence, miracles, real presence in the eucharist. The first medieval demonstration of the existence of God was also drafted during this period. Quite often, these doubts are defended in public and well-argued. They rely on empirical evidence, on the observation of nature and on the inconsistencies of the doctrine. This is not to say, of course, that early medieval society in general was not religious as a whole; but the findings of this article suggest that skepticism in general has a deep anthropological dimension and cannot be considered to be the prerogative of more « advanced » historical periods, as opposed to any « dark ages ». The existence of this skepticism also helps to explain many specific features of this period of time: the widespread indifference towards clerical threats (of hell, for instance) and towards excommunication, the lack of religious zeal, the few cases of conversion to another religion and, lastly, the rise of popular heresy in the high middle ages – some of which heresies eventually discarded beliefs which had already been questioned many times during the previous centuries.
Cette étude retrace la crise du régime carolingien de la Confraternité entre la mort de Lothaire et celle de ses frères Louis le Germanique et Charles le Chauve. Pendant deux décennies, Louis, Charles et leurs trois neveux sont à la fois... more
Cette étude retrace la crise du régime carolingien de la Confraternité entre la mort de Lothaire et celle de ses frères Louis le Germanique et Charles le Chauve. Pendant deux décennies, Louis, Charles et leurs trois neveux sont à la fois concurrents pour le contrôle de la Lotharingie et pour la succession impériale, et partenaires dans le cadre de la Confraternité, défini par des traités jurés entre 843 et 855. En conclusion, on constate à la fois la résilience de l'ordre de la Confraternité (respecté en plusieurs occasions avec une authentique rationalité de valeur) et l'essor de l'épiscopat et de la papauté comme gendarmes des traités.
Comparaison entre le débat doctrinal dans l'Antiquité tardive, tel qu'il est décrit par le récent Civitas confusionis de Michel-Yves Perrin, et la sphère polémique transformée au haut Moyen Âge.
This paper proposes the edition and commentary of several rolls of the dead from the 9-10th c., hitherto unpublished. They contribute to a better understanding of this literary genre in the Early Middle Ages. The two first rolls were... more
This paper proposes the edition and commentary of several rolls of the dead from the 9-10th c., hitherto unpublished. They contribute to a better understanding of this literary genre in the Early Middle Ages. The two first rolls were copied in ms. BNF latin 13351 and come from the abbeys of Saint-Denis and Prüm. Their preamble is their most interesting feature, since only a handful of early medieval rolls, most of them having been copied in formularies, have preserved their preamble. The Saint-Denis roll is stylistically similar to the few other known preambles, all of them copied in ms. BNF, latin 11379. The Prüm roll, on the contrary, is a very original piece. It gives new evidence of the connections between Prüm and West Francia through the End of the Carolingian period. Moreover, it is written in a mannered and convoluted latin, which draws its inspiration from the works of Aldhelm of Malmesbury. Rolls such as this one were obviously part of the cultural competition between monasteries. On another hand, ms. BNF, latin 1597a, has preserved several answers to mortuary rolls, that were copied in it as a formulary. All of these answers come from where they were copied : Rheims, mostly the abbey of Saint-Remy, and date back to the first half of the 10th century. These texts make reference to the young archbishop Hugo, son of Herbert II of Vermandois, and to the frater hospitalis Giso, attested by other sources. These references make it possible to date these pieces in the 920s, shortly after Herbert’s seizure of power in Rheims, thus confirming B. Bischoff’s palaeographical datation.
paper on the debates on death penalty under Charles the Bald and the making of Hincmar of Rheims's De regis persona, including a discussion of his marginalia in ms. Berlin, SBPK, Phillipps 1741
Cet article expose la découverte fortuite d'une réponse de Rimbert de Corvey à la célèbre lettre de Ratramne sur les Cynocéphales. Il en propose l'édition et l'examen, placé sous le signe d'une saine déconstruction. Le contenu a été... more
Cet article expose la découverte fortuite d'une réponse de Rimbert de Corvey à la célèbre lettre de Ratramne sur les Cynocéphales. Il en propose l'édition et l'examen, placé sous le signe d'une saine déconstruction.
Le contenu a été présenté aux journées festives, inventives et décalées de Carqueyranne en l'honneur de Régine Le Jan des 21-22 octobre 2014.
Abstract This article proposes the edition of two short texts (a doctrina de fide and a letter appended to it, called admonitio) and discusses their attribution to Alcuin of York and their datation in the first semester 802. Both texts... more
Abstract
This article proposes the edition of two short texts (a doctrina de fide and a letter appended to it, called admonitio) and discusses their attribution to Alcuin of York and their datation in the first semester 802. Both texts are preserved in both mss. Graz, UB 724 (13th c.) and Munich, BSB, clm 6314 (9th c.). The doctrina and the appended letter have been considered as pseudepigraphs until now and therefore were never edited. They can be attributed to Alcuin on the basis of external criteria. They are explicitely attributed to Alcuin in both manuscripts, where they also figure in Alcuinian corpuses. They can also be attributed to Alcuin on the basis of internal criteria. There are several textual parallels between the appended letter and Alcuin’s letters on the one hand, and between the doctrina de fide and Alcuin’s De fide sanctae Trinitatis on another hand. From a reference to « the emperor », we infer that the letter was written after 800. Parallels with the De fide and a straigthforward reference to Alcuin’s withdrawal from his multiple abbacy, together with parallels with two letters from the first half of 802, strongly suggest a datation in that period, exactly when Alcuin started to write the De fide sanctae Trinitatis. Each of the two manuscripts has preserved a sligthly different text of the letter appended to the doctrina. Alcuin sent the first version to a group of bishops ; he sent the second one, rewritten and with a post-scriptum added to it, to one specific bishop. The place of origin of the manuscripts and several parallels with Alcuin’s letters suggest that the bishops of the first version were the bishops of Bavaria and the bishop of the second version was their superior, archbishop Arn of Salzburg. The doctrina is one more piece of evidence for the Carolingian correctio in the years around 800, and more specifically of the search for, compilation, and composition of professions of faith and commentaries on the creed in the years that followed the end of the Adoptionist controversy.
Résumé
Cet article propose l’attribution à Alcuin et l’édition critique de deux textes (une doctrina de fide et sa lettre d’accompagnement intitulée admonitio), conservés dans les manuscrits Graz, UB 724 (XIIIe s.) et Munich, BSB, clm 6314 (IXe s.). Jusqu’à présent, ces textes ont été considérés comme des pseudépigraphes et n’ont par conséquent pas été édités. L’attribution repose d’abord sur des critères externes. Les textes sont attribués à Alcuin par les deux témoins manuscrits. Dans chaque manuscrit, les textes figurent dans un corpus alcuinien. L’attribution repose aussi sur des critères internes. Les parallèles entre la lettre d’accompagnement et les lettres d’Alcuin, et entre la doctrina et le De fide sanctae Trinitatis d’Alcuin, sont nombreux. Une référence à « l’empereur » impose une datation postérieure à 800 ; les parallèles avec le De fide, une allusion à la retraite d’Alcuin de son abbatiat multiple et des parallèles avec deux lettres datant de fin 801 – mi 802 imposent une datation dans cet intervalle, au moment même de la rédaction du De fide. La lettre est préservée en deux versions : la première accompagnait l’envoi de la doctrina à plusieurs évêques, la seconde, légèrement réécrite et augmentée d’un post-scriptum, était adressée à un évêque en particulier. L’origine des témoins manuscrits et plusieurs parallèles dans les lettres d’Alcuin invitent à voir dans les destinataires de la première version les évêques de Bavière et dans celui de la deuxième leur supérieur, Arn de Salzbourg. La doctrina est un témoin supplémentaire de l’effervescence correctrice du règne de Charlemagne, en particulier de la diffusion de symboles et commentaires du symbole dans le contexte de la controverse adoptianiste finissante.
Observé depuis l’amont (avec le dialogue philosophique antique et les controverses religieuses tardo-antiques) comme de l’aval (avec la scolastique), le haut Moyen Âge passe aisément pour un parent pauvre de la dispute religieuse. Les cas... more
Observé depuis l’amont (avec le dialogue philosophique antique et les controverses religieuses tardo-antiques) comme de l’aval (avec la scolastique), le haut Moyen Âge passe aisément pour un parent pauvre de la dispute religieuse. Les cas de débat contradictoire sont peu nombreux : ils semblent témoigner d’une époque inhibée par le legs patristique et corsettée par la hiérarchie. Nous proposons ici un nouvel inventaire de ces débats, des royaumes barbares à l’an mil, montrant que le débat religieux est moins rare qu’on ne le pense. Nous lui adressons ensuite trois séries de questions. Premièrement, puisqu’il est entendu que les rencontres publiques, comme les assemblées et conciles, où ces débats ont lieu sont préparées à l’avance et ritualisées, dans quelle mesure peut-on considérer ces disputes comme encore ouvertes ? Quel est leur but véritable ? Cela pose plusieurs problèmes : la publicité, le cadre, l’arbitrage, les participants. Deuxièmement, quelles techniques argumentatives sont déployées ? Cela invite à se pencher sur le problème méthodologique des rapports entre oral et écrit, entre le texte et la réalité. Enfin, dans quelle mesure ces débats sont-ils imprégnés d’un savoir hérésiologique hérité des Pères de l’Église, qui condamne ces débats, en quelque sorte, à rejouer indéfiniment les controverses du passé ?
Research Interests:
Débat doctrinal et genre littéraire à l'époque carolingienne : les opuscules théologiques de Gottschalk d'Orbais Cet article entreprend l'analyse de la composition des opuscules théologiques de Gottschalk d'Orbais qu'appelait de ses... more
Débat doctrinal et genre littéraire à l'époque carolingienne : les opuscules théologiques de Gottschalk d'Orbais

Cet article entreprend l'analyse de la composition des opuscules théologiques de Gottschalk d'Orbais qu'appelait de ses voeux leur éditeur Cyrille Lambot. Ces opuscules sont composés d'une juxtaposition tantôt planifiée, tantôt accidentelle de scedulae (brouillons préparatoires, florilèges de citations bibliques et patristiques, lettres…), parmi lesquelles on trouve de véritables manuels de débat. Ces scedulae offrent une image inédite de la dissémination des écrits polémiques pendant la controverse carolingienne sur la double prédestination (années 850) et permettent de réévaluer l'écho qu'elle a rencontré dans les rangs du simple clergé.

Doctrinal debate and literary genre in Carolingian times: the theological works of Gottschalk of Orbais

This article studies the composition of the theological works of Gottschalk of Orbais. The manuscript is composed of a juxtaposition of scedulae (drafts, biblical and patristic collections, letters…), which surely reflects the will of Gottschalk in some respects, but is also the result of the transmission of his documents after his death. These papers include in particular polemical handbooks for debating. These scedulae give an unusual picture of how polemical texts circulated during the Carolingian controversy on double predestination in the 850s; they make it possible to reappraise the impact of doctrinal debate among the lower clergy.
This paper reconsiders the impact of public opinion on religious controversies in the Carolingian age. Doctrinal debate was by no means limited to the elite circles connected with royal and episcopal power. A wider constituency was... more
This paper reconsiders the impact of public opinion on religious controversies in the Carolingian age. Doctrinal debate was by no means limited to the elite circles connected with royal and episcopal power. A wider constituency was involved, as is shown by the well-known controversy on double predestination (840s–60s). During this debate, monks, rural priests and lower clerics read, disputed and circulated treatises and booklets, and questioned the authority of their superiors. The reaction of the clerical elite to the extension of the sphere of debate was ambivalent. A wider discussion was discouraged by a discourse of self-restraint that emphasized the virtue of simplicitas, but also by disciplinary means. Yet dissent was not entirely stifled, so leading churchmen had to convince their subordinates while not officially acknowledging the latter as their equal discussion partners. This required complex strategies of communication, which only become visible by investigating all aspects of such doctrinal debates.
Research Interests:
Over the past decades, the war of succession which tore appart the Carolingian empire in 840-843 has been the focus of a renewed scholarly interest, which put forward notions like publicity (in particular through Nithard’s work),... more
Over the past decades, the war of succession which tore appart the Carolingian empire in 840-843 has been the focus of a renewed scholarly interest, which put forward notions like publicity (in particular through Nithard’s work), aristocratic identity, fidelity and competition. The "aequa lance" settlement of Verdun and the rule of "fraternitas" eventually reconciled the fidelities owed by the aristocrats to the emperor Lothar with that owed to Louis and Charles. The consequences of that competition reach beyond the Carolingians: the reign of Charles the Bald is often acknowledged as the christening of the French "monarchie contractuelle". 
The competition between Carolingian pretenders was caused, historians argue, by the contradictory successoral settlements of Louis the Pious, which threatened the stability of the fides. On the one hand, magnates certainly seeked to make much of the competition and maximize their profits but, on another hand, these keepers of social order were torn between their fidelities towards different kings, which eventually leveled the legitimacy of the pretenders. This paper focuses on the reaction of the Carolingians to this crisis of fidelity and on how they endeavoured to keep tidy the Carolingian social structure. It also aims to show that Nithard’s History was commissionned by Charles the Bald to restore cohesion in his camp after his alliance with Louis the German in May 841, an alliance which would undermine the fidelity of his men and the legitimacy of his claims.
Ratramnus of Corbie (800s-860s) is one of the leading figures of the third generation of the Carolingian Renaissance. Reputed to be the most famous master in Francia (nominatissimus in Francia magister), his work embraces a wide panel of... more
Ratramnus of Corbie (800s-860s) is one of the leading figures of the third generation of the Carolingian Renaissance. Reputed to be the most famous master in Francia (nominatissimus in Francia magister), his work embraces a wide panel of topics such as Eucharist, predestination, the nature of the soul, cynocephaly, degrees of kinship and the guilt of parents who accidentally suffocated their babies. Since the pioneering studies of David Ganz and Georges Folliet, both his hand and the method of his workshop are known. Ratramnus frames his future quotations in his manuscripts with hic-usque tironian notes. Some of the marginal notes written in the margins next to the framed quotations are reused as headings in the final treatise.
Many personal manuscripts matching this method have been identified so far. This paper proposes the identification of a new one. This manuscript, today in Berlin, was used for the preparation of Ratramnus' treatise on predestination (849). The identification provides a starting point for further discussions on how Carolingian scholars work. Modern scholarship tends to identify a way of annotating with a particular scholar or his circle. Florus, with his hooks, provides a perfect case study: a name, a team, a place, a time span. However, others scholars did change method and adapt their technique to specific needs. Only that can explain why we found so few manuscripts annotated by Prudentius of Troyes or Pseudo-Isidore, although they litteraly used hundreds of books.
Ratramnus changed his way of annotating over his career. His basic annotation was a Nota sign, which he used for his treatise on the Eucharist (early 840s) and for his treatise against the Greeks (late 860s). Hic-usque notes are a hapax in his carrier. Why did he use them in the context of the treatise on predestination? Where did he find the idea of using them? What does this hapax reveal of his workshop and of the particular circumstances of the predestination controversy in which he wrote his book? The only historical scenario of the genesis of the De praedestinatione was proposed by Jean-Paul Bouhot in 1976 – before the discovery of the marginal notes. It lays on mere textual basis and asserts that Ratramnus originally wrote the first book of his treatise for Gottschalk, then sent it to the Charles the Bald after receiving his command, and swiftly wrote the second book. This scenario has to be challenged with the help of the new codicological evidence. The two books were composed as a whole : the different shapes of the first and the second book are the consequences of the different matters they deal with.
Cet article se propose de démontrer que le texte connu depuis le Moyen Âge sous le titre de « Confession de saint Martin » a été rédigé à la fin du VIIIe siècle. C’est ce que semble prouver la comparaison entre le texte et son hypertexte,... more
Cet article se propose de démontrer que le texte connu depuis le Moyen Âge sous le titre de « Confession de saint Martin » a été rédigé à la fin du VIIIe siècle. C’est ce que semble prouver la comparaison entre le texte et son hypertexte, à savoir des écrits de Benoît d’Aniane d’une part et du pseudo-Alcuin/Jean de Fécamp d’autre part. Cette concordance permet certainement de rapporter une partie du texte de Jean de Fécamp, que l’on date du XIe siècle, à la fin du VIIIe siècle. La Vita Reverentii, hagiographie normande de date incertaine, aurait alors à son tour emprunté au pseudo-Martin un long passage. Le contenu, les sources et l’origine géographique du texte du pseudo-Martin peuvent indiquer qu’il a été produit dans le contexte de la controverse adoptianiste, dans laquelle l’autorité de saint Martin, patron des Francs par excellence, connu pour avoir été persécuté par les Ariens, pouvait être mobilisée à grand profit.

This article aims to show that the so-called "Confession of saint Martin" was written at the end of the 8th c. It is the result of a comparison of the Confession with its supposed hypertext (Benedict of Aniane and parts of pseudo-Alcuin/Jean of Fécamp's Confessio fidei, which needs a proper edition). A hagiography from Normandy of uncertain datation, the "Vita Reverentii",  has borrowed a piece of the Confession of saint Martin at some point (probably the 11th c.). According to its content, sources and origins, it is likely that the Confessio was written in the context of the Adoptianist quarrel, in which the Franks may have found that the authority of their patron, Martin, who had written nothing but had been persecuted by Arians, was unfortunately missing.
Lors de la controverse adoptianiste, plusieurs accusations de falsifications sont lancées par Paulin d’Aquilée et Alcuin contre Felix d’Urgel. Dans le contexte de la Renaissance carolingienne, les Francs revendiquent une meilleure... more
Lors de la controverse adoptianiste, plusieurs accusations de falsifications sont lancées par Paulin d’Aquilée et Alcuin contre Felix d’Urgel. Dans le contexte de la Renaissance carolingienne, les Francs revendiquent une meilleure connaissance des textes saints que leurs contradicteurs. Cette revendication a pour centre la bibliothèque du palais d’où sont diffusés dans l’empire les textes qui font autorité.
En 856-60, Hincmar de Reims se saisit à nouveau de ces accusations : en 799, Felix aurait falsifié les manuscrits du palais d’Aix-la-Chapelle. Cette légende du « faussaire de la cour »  est lourde de conséquences : les passages soi-disant corrompus par Felix, en particulier dans le De trinitate d’Hilaire, sont traqués tout au long des IXe et Xe siècles, au point que le texte d’origine a été réécrit dans plusieurs manuscrits.
En 1706, le récit d’Hincmar est remployé par le jésuite Barthélémy Germon pour disqualifier les manuscrits utilisés par les éditions mauristes. Le « faussaire de la cour » se trouve à nouveau au centre d’une longue controverse. L’enjeu en est la légitimité de la philologie face à un scepticisme méthodologique subordonnant l’établissement du texte au monopole interprétatif de l’Église.
Cet article se propose de suivre, de manuscrit en manuscrit, les conséquences du récit du « faussaire de la cour » sur la transmission du texte d’Hilaire et sur l'historiographie, de la querelle philologique jusqu'à nos jours.
Cet article se propose d’identifier deux manuscrits personnels de l’évêque Prudence de Troyes (†861) : ms. Troyes, BM 126 et ms. Cambridge Mass., Houghton Library, fMS Typ 495. Tous deux semblent avoir été annotés par le cercle de... more
Cet article se propose d’identifier deux manuscrits personnels de l’évêque Prudence de Troyes (†861) : ms. Troyes, BM 126 et ms. Cambridge Mass., Houghton Library, fMS Typ 495. Tous deux semblent avoir été annotés par le cercle de Prudence en vue de préparer son traité De praedestinatione adversus Joannem Scottum (vers 851). Cette identification se fonde sur une comparaison entre les notes et le traité lui-même, mais aussi sur les variantes communes aux manuscrits personnels et au traité. La méthode d’annotation de Prudence se distingue de celle d’un Florus ou d’un Ratramne. On peut la définir comme une enquête lexicale portant sur le vocabulaire de la prédestination (praescientia, praevaricatio, iuratio, etc.) tel qu’on le trouve dans les textes patristiques. Ces annotations résultent d’un travail collectif : on relève plusieurs plumes différentes. Cette étude donne ainsi un aperçu du travail d’atelier d’un auteur carolingien.
La controverse adoptianiste est l’occasion, de la part de Paulin d’Aquilée et d’Alcuin, de plusieurs accusations de falsification de manuscrits portées contre Elipand et Felix. Ces accusations relèvent d’un stéréotype hérésiologique ancré... more
La controverse adoptianiste est l’occasion, de la part de Paulin d’Aquilée et d’Alcuin, de plusieurs accusations de falsification de manuscrits portées contre Elipand et Felix. Ces accusations relèvent d’un stéréotype hérésiologique ancré dans l’antiquité chrétienne. Elles permettent aussi aux théologiens de Charlemagne de revendiquer, pour le jeune empire carolingien, une plus grande autorité intellectuelle. L’une de ces accusations, portant sur une variante textuelle d’Hilaire (De Trinitate, II, 27), a connu une fortune considérable. Elle donne d’abord lieu à un récit augmenté d’Hincmar de Reims, dans les années 850. Elle est ensuite remployée par Barthélémy Germon, au début du XVIIIe s., pour jeter la suspicion sur les plus anciens manuscrits utilisés par les mauristes pour leurs éditions récentes d’Hilaire et Augustin. Le débat qui s’ensuit, dont l’enjeu n’est rien moins que la légitimité de la méthode philologique, s’inscrit dans une compétition plus vaste entre jésuites et mauristes. S’ajoutant à Alcuin et Hincmar, de nouvelles rumeurs voient le jour et de nouvelles enquêtes sont menées sur les manuscrits soupçonnés de corruption. Cette communication se propose, à la lumière des témoins manuscrits carolingiens, de reconstituer les étapes, médiévales et modernes, de la rumeur qui fit de Felix d’Urgel un corrupteur de manuscrits : la rumeur du « faussaire de la cour » a influencé la tradition manuscrite du De Trinitate au point de mener des libraires, parfois célèbres, à épurer leurs manuscrits personnels.
L’antijudaïsme lyonnais, incarné par les archevêques Agobard et Amolon, occupe une place à part dans l’historiographie d’une période carolingienne considérée comme plus tolérante que le Moyen Âge central. Il a été récemment interprété... more
L’antijudaïsme lyonnais, incarné par les archevêques Agobard et Amolon, occupe une place à part dans l’historiographie d’une période carolingienne considérée comme plus tolérante que le Moyen Âge central. Il a été récemment interprété comme une manœuvre visant à obtenir la restitution des biens de l’Église de Lyon, en arguant notamment du fait que la polémique sur les juifs connaît une éclipse inexplicable entre 829 et les années 840. Cet article entend, au contraire, ancrer cet antijudaïsme dans le contexte idéologique lyonnais des années 820-40 à l’aide d’autres sources : les notes marginales et les collections canoniques. La controverse avec les juifs est restée l’objet de tensions pendant la vacance du siège en 835-8 et est l’une des raisons de l’opposition entre les clercs lyonnais et Amalaire. Elle trouve un vif écho dans plusieurs collections canoniques lyonnaises aux côtés de la question des biens d’Église et des élections épiscopales. On peut aussi détecter plusieurs marqueurs de continuité entre le conflit des années 820 avec les juifs et la crise de l’empire en 830-5, notamment le réseau des évêques méridionaux impliqués dans la révolte. La lecture d’un commentaire marginal lyonnais sur le Deutéronome montre enfin que l’antijudaïsme allait plus loin à Lyon qu’ailleurs dans l’empire. Ces faits semblent indiquer que l’antijudaïsme lyonnais fut un enjeu en soi, motivé avant tout par les priorités pastorales d’Agobard et la volonté d’édifier une société chrétienne.
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Die karolingische Renaissance wird in der Forschung traditionell in drei Phasen unterteilt: eine erste, in der sich eine intellektuelle Elite im Umkreis des Hofs versammelte, und zwei weitere, in denen auf Reichsebene ein Netzwerk von... more
Die karolingische Renaissance wird in der Forschung traditionell in drei Phasen unterteilt: eine erste, in der sich eine intellektuelle Elite im Umkreis des Hofs versammelte, und zwei weitere, in denen auf Reichsebene ein Netzwerk von Schulen entstand, das verbunden war durch königliches und bischöfliches Wirken, Briefwechsel sowie den Austausch von Lehrern und Schülern. Nach dieser Einteilung habe die Lebensdauer der kulturellen Erneuerung der des fränkischen Reichs entsprochen: Sie habe ein Jahrhundert lang eine Phase der Schwäche gehabt, beginnend in dem Moment, als in den 880er Jahren zugleich Marc Blochs „premier âge féodal“, das heute als Zeit der Transformation der karolingischen Welt betrachtet wird, und Cesare Baronios „secolo di ferro“ begannen. Deren Auswirkungen sind der Forschung zufolge sowohl hinsichtlich der Schulen als auch der Kapitularien- und Urkundenproduktion zu spüren.

Nur mühsam gelingt es, sich von dem düsteren Bild des 10. Jahrhunderts zu lösen und dieses vor allem in der Perspektive karolingischer Kontinuität zu verorten. Eine erneute Untersuchung verdienen in dieser Hinsicht die Scharnierjahre 875 bis 925, die eine Anpassung der kulturellen Infrastruktur (Briefwechsel, bischöfliche Förderung, Bildungsinhalte, Handschriftenproduktion) an die bedrohte karolingische Ordnung (politischer Zerfall, dynastische Krise, Regionalisierung, Einfälle von Normannen und Ungarn) erkennen lassen. Bildung und Wissen spielen in dieser bedrohten Ordnung eine dreifache Rolle. Erstens eine reflexive, denn die politikgeschichtlichen Quellen werden von Klerikern geschrieben. Zweitens eine präskriptive, da diese Elite durch ihre Diagnose Verhaltensmaßregeln und Regierungsmodelle vorgibt. Drittens die Rolle der Bewältigung: Mittels Liturgie und Heiligenverehrung werden die Kräfte des Bösen beschworen; diese Texte formen nicht zuletzt performativ die neue Ordnung, die sie beschreiben. Um die sozialen und politischen Transformationen der karolingischen Welt zu verstehen, müssen sie also in Bezug gesetzt werden zu den Wandlungen von Wissen und Bildung. Jedoch wurde bislang noch kein Kolloquium über Bildung und Wissen in der fränkischen Welt um 900 veranstaltet.

Der Workshop soll diese Lücke schließen und Kontinuitäten wie Brüche auf der Ebene des Frankenreichs verzeichnen. Brüche sind etwa am Rückgang der Handschriftenproduktion am Übergang zum 10. Jahrhundert zu erkennen oder an der Zahl von renommierten Gelehrten, die bis zur zweiten Hälfte des 10. Jahrhunderts gering ist. Kontinuitäten zeigen sich im nach wie vor hohen Niveau der Schulen und in der Tatsache, dass Lehrer wie Schüler, wie jüngere Untersuchungen gezeigt haben, sich wie zu Zeiten des vereinten Karolingerreichs zwischen Champagne, dem Rheinland und Norditalien bewegten. Es ist also zu fragen, welcher Art die kulturellen Transformationen um 900 waren. Bestehen sie im Übergang zu einer charismatic culture sokratischer Prägung mit einer überwiegend mündlichen Unterweisung, wie Stephen Jaeger vorgeschlagen hat? Oder wird die karolingische Kontinuität nur unterschätzt aufgrund der Quellenlage, was mithilfe neuer Forschungsmethoden behoben werden könnte?
Das Treffen will diese Probleme anhand einer Reihe von lokalen Studien erörtern, die den gesamten ehemaligen karolingischen Raum abdecken (Westfrankenreich, Lothringen, Burgund, die Bodenseeregion, Norditalien). Neben Quellen, die bereits in kritischen Editionen vorliegen, werden auch bislang unedierte handschriftliche Quellen (Florilegien, Schulhandschriften, Marginalien und Glossen) berücksichtigt, ebenso wie die oft vernachlässigte Liturgie (mit Neumen). Der Workshop wird so die abschließenden Arbeiten des SFB 923 über die Transformationen der karolingischen Welt im 9. bis 11. Jahrhundert vorbereiten.
Research Interests:
International recognition has generally been discussed from the point of view of international law and modern history. By contrast, this volume takes a long-term perspective of more than 2,000 years of European and World history and... more
International recognition has generally been discussed from the point of view of international law and modern history. By contrast, this volume takes a long-term perspective of more than 2,000 years of European and World history and approaches the issue of recognition as a political process.

Content
Daniel Emilio Rojas/Warren Pezé: The international Order Under Threat. A Historical and Political Perspective on
Recognition – Ernst Baltrusch: Anerkennung als Mittel der Expansion. Das jüdisch-römische Bündnis von 161 v. Chr. –
Christoph Galle: Die innere und äußere Anerkennung fränkischer Herrschaft zur Zeit Karls des Großen – Warren Pezé:
Diplomatie et reconnaissance mutuelle sous la Confraternité carolingienne (855–877) – Anuschka Tischer: A New Order? The
Recognition and Non-Recognition of New States in the Peace of Westphalia (1648) – Daniel Emilio Rojas: The Recognition of
Latin-American Independences: A Major Transformation in the History of the Law of Nations – Georg Schild: The Wilson
Administration and Soviet Russia: The Debate over Granting Diplomatic Recognition to a Revolutionary Regime, 1917–1921
– Amit Das Gupta: An Uneasy Choice: India and the two Germanies 1949 – Pierre Bouillon: La diplomatie française face à la
revendication roumaine d'indépendance par rapport à l'URSS: Une remise en cause ambiguë de l'ordre de la Guerre froide –
Daniel Högger: »Recognitional Fitness«: Revealing Patterns of Acceptance
How does a renaissance come to an end? While the causes of the Carolingian renaissance (8th–9th century) and its cultural accomplishments are well documented, the cultural transformations that followed around 900, when Europe is hit by... more
How does a renaissance come to an end? While the causes of the Carolingian renaissance (8th–9th century) and its cultural accomplishments are well documented, the cultural transformations that followed around 900, when Europe is hit by Viking and Magyar invasions, when the Carolingian empire collapses, and a feudal society is born, are still somewhat of a riddle. This collective work tackles the matter with a new methodology, presenting an abundance of manuscripts from the realms of the law, literature, history and even music. It describes a vibrant intellectual life embattled with a tormented social and political context, but surprisingly durable and dynamic.
Cet article propose l’édition et le commentaire d’un traité inédit copié en minuscule AB dans le ms. Berlin, SBPK, Hamilton 132. Ce traité, que l’on intitule Epistola contra hereticos, se veut la réfutation d’hérétiques inconnus des... more
Cet article propose l’édition et le commentaire d’un traité inédit copié en minuscule AB dans le ms. Berlin, SBPK, Hamilton 132. Ce traité, que l’on intitule Epistola contra hereticos, se veut la réfutation d’hérétiques inconnus des années 800-810, affirmant que le Christ n’est pas ressuscité dans sa “vraie” chair et n’a pas pu la conserver au ciel. L’article déconstruit le montage hérésiologique de l’auteur, qui fait de ces hérétiques des successeurs à la fois de l’arianisme et de l’adoptianisme, tout en montrant, grâce à la critique interne du traité et au témoignage externe de la lettre 41 d’Alcuin, que des débats sur le corps ressuscité du Christ ont bien eu lieu dans le sillage de l’adoptianisme. Le texte ne peut être attribué à aucun des grands auteurs du règne de Charlemagne ; par sa forme (des questions et réponses articulées autour de versets bibliques), il témoigne de la polémicité locale, ordinaire, d’un monde carolingien en pleine renaissance culturelle.

This article provides the edition and commentary of a theological treatise copied minuscule in ms. Berlin, SBPK, Hamilton 132. This text, which we propose to call Epistola contra hereticos, intends to refute an otherwise unknown heresy born around 800; these heretics allegedly claimed that Christ did not rise in his “true” flesh and did not keep a “real” human body after his ascension. This paper deconstructs the heresiological discourse behind these accusations, according to which these “heretics” are the heirs of both arianism and adoptianism. Nonetheless, internal critique and the external evidence of Alcuin’s letter 41 tend to show that such discussions on the risen body of Christ did take place in the wake of adoptianism. The treatise cannot be attributed to any known author under Charlemagne’s reign. The form of the text (questions and answers about biblical verses, instructions on how to refute the opponent) bears witness to a local sphere of theological debate, as soon as the first wave of the Carolingian reform.
Le manuscrit El Escorial, Monasterio de San Lorenzo, Camarin de las Reliquias, vitrina 25 (CLA XI 1628-9) est le plus vieux témoin manuscrit du De baptismo contra donatistas, dont il a longtemps été cru un autographe. Ce manuscrit... more
Le manuscrit El Escorial, Monasterio de San Lorenzo, Camarin de las Reliquias, vitrina 25 (CLA XI 1628-9) est le plus vieux témoin manuscrit du De baptismo contra donatistas, dont il a longtemps été cru un autographe. Ce manuscrit contient un corpus de plusieurs centaines de notes marginales qui ont aussi été versées dans son apographe, le ms. Oxford, Bodleian Library, laud. misc. 130, et qui n’ont fait jusqu’à présent l’objet d’aucune étude : c’est ce que se propose cet article. Il en ressort que ces notes marginales ont la particularité de faire précisément référence à leur contexte de rédaction en admonestant des « promulgateurs d’anathème » accusés d’avoir excommunié des Pères morts dans la paix de l’Église. En vertu d’une série de rapprochements, elles doivent être situées dans le contexte du schisme des Trois Chapitres (années 540-70). Malgré des parallèles probants avec le Contra Mocianum de Facundus d’Hermiane et l’Epistula in defensione III capitulorum, on doit rester dans une réserve prudente quant à leur auteur ou leur milieu d’origine : il n’en demeure pas moins qu’elles sont le reflet d’un conflit local né à l’occasion du schisme.
Die Handschrift El Escorial, Monasterio de San Lorenzo, Camarin de las Reliquias, vitrina 25 (CLA XI 1628-9) ist der älteste Zeuge (um 600) von Augustinus’ De baptismo contra donatistas ; man hat sogar lange geglaubt, sie sei ein Autograph. Die Handschrift enthält ein Corpus von ungefähr 720 Randglossen, die auch in der direkten Abschrift der Escorial Handschrift (Oxford, Bodl. Lib. laud. misc. 130) rezipiert worden sind. Diese spätantiken Marginalia sind noch nie Thema einer Fallstudie gewesen. Der Herausgeber Michael Petschenig hat 1908 (CSEL 51) behauptet, ohne sie selbst gesehen zu haben : quas quoniam nullius pretii sunt, omnino neglexi. Dieser Vortrag vertritt aber eine andere Meinung. Diese Ranglossen nehmen direkt Bezug auf ihren Entstehungskontext und zeugen deutlich von einem spätantiken religiösen Konflikt – den wir im Laufe des Vortrags ermitteln wollen. Die Escorial Handschrift stellt deshalb eine Ausnahme in der CLA-Landschaft dar, und gibt Auskunft über die Annotationspraxis während der religiösen Streitigkeiten der Spätantike.
The manuscript El Escorial, Monasterio de San Lorenzo, Camarin de las Reliquias, vitrina 25 (CLA XI 1628-9) is the oldest manuscript witness of Augustine’s De baptismo contra donatistas : he was long believed to be an autograph of Augustine himself. It contains a corpus of several hundreds marginalia, also to be found in its apograph, ms. Oxford, Bodleian Library, laud. misc. 130 : they have not been studied until now. A special feature of these notes, this article shows, is that they make direct reference to their writing context. They accuse anonymous bishops of having anathemized « Fathers » dead in the peace of the Church. These notes must be framed, this article argues, in the context of the Three Chapters Schism (540s-570s). In spite of meaningful parallels with Facundus’ Contra Mocianum and the Epistula in defensione III capitulorum can be drawn, one should be careful and refrain from assigning these notes, which bear witness of a local conflict arisen on the occasion of the Three Chapter schism, to a particular author or circle.
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This paper highlights the discovery of extraction marks in the archetype of the collection De bono coniugali of St. Augustine’s writings (Città del Vaticano, BAV, Pal. lat. 210), which shall be attributed to the workshop of Eugippius of... more
This paper highlights the discovery of extraction marks in the archetype of the collection De bono coniugali of St. Augustine’s writings (Città del Vaticano, BAV, Pal. lat. 210), which shall be attributed to the workshop of Eugippius of Castellum Lucullanum. They consist in marginal alpha and omega combined with crosses inside the text : they were used during the composition of the Excerpta ex operibus sancti Augustini around 500. They make it possible to date the ms. Pal. lat. 210 approximately one century before the date to which it was previously assigned on palaeographical grounds. This study sheds new light not only on the making of Eugippius’ Excerpta and on the value of the different branches of its manuscript transmission, but also on the origins of the collection De bono coniugali, on the rise of the use of excerption signs in late Antiquity and on the criteria of datation of the roman uncial.
Quatre siècles après Augustin, Pélage et Julien d’Éclane, la controverse sur la double prédestination (années 840-860), provoquée par la personnalité hors-norme du moine saxon Gottschalk d’Orbais, se ressaisit des rapports entre... more
Quatre siècles après Augustin, Pélage et Julien d’Éclane, la controverse sur la double prédestination (années 840-860), provoquée par la personnalité hors-norme du moine saxon Gottschalk d’Orbais, se ressaisit des rapports entre libre-arbitre et déterminisme avec, au cœur des discussions, l’effrayante perspective d’une prédestination à l’Enfer. Tout au long de ce qui est la plus longue controverse du IXe siècle, le clergé franc multiplie les traités et libelles et, concile après concile, se répand en anathèmes réciproques avant d’enterrer brutalement ce débat sans issue. Dans l’Ecclesia carolingienne, le conflit doctrinal est inextricablement lié aux luttes de pouvoir de la cour, aux tensions entre évêques, clercs, moines et laïcs, à la psychose des falsifications... Pour le décrire, une perspective multiple s’impose : analyse des réseaux à partir des sources diplomatiques, déconstruction du discours théologique à la recherche de sa raison sociale, et finalement survey des manuscrits en quête des notes marginales, réécritures et autres florilèges rassemblés à l’ombre du cloître. On mesure alors combien la controverse est structurée par le problème du contrôle de l’information, de la publicité et de l’opinion – autant de thèmes dont on recule souvent l’apparition à l’ère grégorienne, lorsque s’allument les premiers bûchers d’hérétiques de l’histoire occidentale.
Research Interests:
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"Être le N°2 : Le rapport dominant-dominé dans les cercles du pouvoir, une perspective historique", Journée d’étude 07 et 08 novembre 2019, Université Paris-Est Créteil.
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