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Cet ouvrage, appuyé sur un catalogue prosopographique de 262 individus établi à partir de l'intégralité des sources disponibles, retrace l'histoire des protectores diuini lateris Augusti du début du ii e siècle à la fin du vie siècle.... more
Cet ouvrage, appuyé sur un catalogue prosopographique de 262 individus établi à partir de l'intégralité des sources disponibles, retrace l'histoire des protectores diuini lateris Augusti du début du ii e siècle à la fin du vie siècle. Même s'ils comptèrent parmi leurs membres des personnages célèbres comme l'historien Ammien Marcellin, ou les empereurs Constance Chlore, Constantin ler , Jovien et Valens, lle rôle et la nature de ces officiers, à mi-chemin entre soldats du rang et commandement supérieur, oont souvent été mal compris. En plaçant au centre de l'analyse la relation privilégiée entre ces soldats et les empereurs, ce travail propose de renouveler le regard porté sur un maillon essentiel de l'armée romaine tardive. Menée selon une approche à la fois chronologique et thématique, l'étude analyse les modalités d'apparition et d'évolution des protectores dans le courant du iiie siècle, participant des adaptations du commandement de l'armée autant que de la recomposition de la société politique romaine au profit des militaires. Clarifiant la position institutionnelle des protectores dans l'Empire du ive siècle à travers un rigoureux travail de définition, elle offre également une synthèse à jour sur les perspectives de carrière, les rythmes et les mécanismes de promotion, et la diversité des expériences de ces soldats. Enfin, le dossier ouvre une fenêtre privilégiée sur l'histoire sociale et culturelle de l'armée romaine tardive, et permet d'aborder dans le détail des questions complexes et parfois négligées, comme la distinction entre protectores et protectores domestici, l'histoire des comites domesticorum, ou les évolutions divergentes des protectores en Orient et Occident aux ve et vie siècles.
La Rome antique appartient à la fois à l’avenir, au présent, et au passé de la Terre du Milieu. À l’avenir, car, dès ses premiers écrits, Tolkien situe son Légendaire dans un monde antérieur à l’Antiquité. Au présent, car l’histoire du... more
La Rome antique appartient à la fois à l’avenir, au présent, et au passé de la Terre du Milieu. À l’avenir, car, dès ses premiers écrits, Tolkien situe son Légendaire dans un monde antérieur à l’Antiquité. Au présent, car l’histoire du Gondor constitue, en partie, une réécriture de l’histoire impériale romaine. Au passé enfin, car Tolkien emprunte à certains textes tardo-antiques et médiévaux le souvenir d’une Rome perdue en attente d’une restauration. /// Ancient Rome belongs to the future, the present, and the past of Middle-earth. To the future, because, from his first writings, Tolkien places his Legendary in a world prior to Antiquity. To the present, because the history of Gondor is, in part, a rewriting of Roman imperial history. Finally, to the past, because Tolkien borrows from certain late antique and medieval texts the memory of a lost Rome awaiting restoration.
Full text: https://journals.openedition.org/kentron/6853 From the battles that ended the Tetrarchic experience to Theodosius’ last unification of the Roman world after his victory over Eugenius, the 4th century was punctuated by a... more
Full text: https://journals.openedition.org/kentron/6853

From the battles that ended the Tetrarchic experience to Theodosius’ last unification of the Roman world after his victory over Eugenius, the 4th century was punctuated by a series of civil wars. An inquiry into the process of peacemaking, especially into the methods used by victorious emperors in order to reunify the armies in the wake of these civil wars, shows the wide variety of fates that befell the defeated. Soldiers and officers were sometimes punished, but were also often granted amnesty and reintegrated into the victor’s army. The official discourse, insisting on the imperial clementia, thus aimed to establish – to quote Pacatus – the pax militum, by reuniting the armies into a common victory.
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[Full version on demand] Afin de résoudre les contradictions apparues dans l’historiographie au sujet des protectores Augusti, l’analyse discerne trois phases de l’histoire du protectorat, et met au centre de la réflexion le lien entre... more
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Afin de résoudre les contradictions apparues dans l’historiographie au sujet des protectores Augusti, l’analyse discerne trois phases de l’histoire du protectorat, et met au centre de la réflexion le lien entre l’empereur et ces soldats. Le titre de protector diuini lateris Augusti, apparu au milieu du IIIe siècle, connaît une évolution rapide dans le contexte de transformations de l’armée romaine et de l’État impérial : il dénote alors la relation de confiance établie entre le Prince, figure de plus en plus sacralisée, et certains officiers de son comitatus. L’octroi du titre s’élargit progressivement, tandis que l’institution se stabilise à l’époque tétrarchique et constantinienne : le protectorat, considéré comme une dignité, devient alors autant une récompense pour des soldats méritants qu’une porte d’entrée dans l’armée pour des individus bien nés. À travers une véritable compétition guidée tant par l’idéal du mérite que par les réalités du suffragium, une partie des protectores pouvait espérer accéder à des fonctions de commandement. En fonction des besoins et de leurs propres compétences, ils remplissaient des missions variées, à la cour comme dans les provinces. La sédentarisation des empereurs à partir de l’époque théodosienne transforme le rôle des protectores : leur dignité découle désormais d’un service recentré sur la cour et le palais, mêlant fonctions de protection et de parade visant à garantir la majesté impériale issue de Dieu.
Full version : https://publications-prairial.fr/frontiere-s/index.php?id=363 Cet article étudie les différents éléments qui matérialisaient la frontière établie entre l’empereur et le commun des mortels dans l’Antiquité tardive, entre... more
Full version : https://publications-prairial.fr/frontiere-s/index.php?id=363

Cet article étudie les différents éléments qui matérialisaient la frontière établie entre l’empereur et le commun des mortels dans l’Antiquité tardive, entre le  iv e et le  vi e siècle, en particulier dans le cadre du cérémonial de la cour impériale. L’importance accrue du cadre palatial établissait une dichotomie entre intérieur et extérieur, et multipliait les seuils qui séparaient le souverain de ses sujets. Les gardes du corps omniprésents constituaient eux aussi une limite tangible, mais mobile, autour de l’empereur dont ils assuraient la sécurité tout en participant de Sa Majesté. Enfin, la pourpre impériale établissait une dernière barrière autour du corps du souverain, tout en étant l’interface permettant d’approcher le caractère sacré de son pouvoir lors de la cérémonie de l’adoratio. L’association des réalités matérielles, de la rhétorique de la sacralité et des pratiques rituelles brouillait les limites entre l’image et la réalité, et faisait de l’empereur lui-même un être-frontière, appartenant à la fois au monde terrestre et au monde céleste.

This paper investigates the various elements materialising a frontier between the emperor and common mortals in Late Antiquity, between the 4th and the 6th century AD, especially in the framework of the im-
perial court ceremonial. The reinforced importance of the palatial space established a dichotomy between inside and outside, and multiplied the thresholds separating the emperor and his subjects. The ever-present bodyguards were also a tangible yet mobile limit around the emperor, ensuring his security and contributing to his majesty. The imperial purple was the ultimate barrier around the ruler’s body and acted as a medium to approach the sacred nature of his power during the ceremony of adoratio. The interplay of material realities, rhetoric of sacredness, and ritual practices blurred the limits between image and reality, and turned the emperor himself into a frontier-being, belonging to both the earthly and the heavenly worlds.
Bodyguards were a standard element of Late Antique imperial representation. In official iconography, some of them were depicted with a large christogram-adorned shield. These images, reflecting a Christian imperial ideology of victory... more
Bodyguards were a standard element of Late Antique imperial representation. In official iconography, some of them were depicted with a large christogram-adorned shield. These images, reflecting a Christian imperial ideology of victory built on the memory of Constantine’s triumph at the Milvian Bridge, were the most visible aspect of a wide array of practices and representations linking the Christian Prince and his bodyguard. Eusebius of Caesarea gives an important role to the imperial guards in his narrative of Constantine’s conversion and religious reforms: they joined the emperor in his prayers, and were given the privilege to carry and protect the new Christian standard, the labarum. In the later decades of the 4th century, legends surrounding the so-called persecution of Julian present the imperial guard as a bastion of Christianity. Indeed, guards helped to enforce imperial religious decisions, and took part in the Christianised ceremonial surrounding the emperor. The parallel drawn between earthly hierarchy and celestial hierarchy thus gave symbolic meaning to the service in the guard. In late 5th and 6th century Constantinople, the role of these soldiers in the designation of a new ruler emphasised their importance in the making of the Christian Prince.
Les sources littéraires de l’Antiquité tardive, essentiellement au ive siècle, reprennent souvent le motif de l’improvisation de la pourpre et du diadème, insignes du pouvoir impérial, lors de l’élévation au pouvoir des usurpateurs.... more
Les sources littéraires de l’Antiquité tardive, essentiellement au ive siècle, reprennent souvent le motif de l’improvisation de la pourpre et du diadème, insignes du pouvoir impérial, lors de l’élévation au pouvoir des usurpateurs. Au-delà des réalités matérielles, ce thème s’inscrit surtout dans des discours qui assimilent a posteriori l’usurpateur au tyran, en le présentant comme un acteur déguisé. Par ailleurs, les usurpateurs eux-mêmes cherchent à donner du sens à leurs regalia, en mettant en avant leur caractère légitime. Ces objets, véritables outils de communication politique, peuvent ainsi insérer l’aspirant empereur dans le collège impérial. La remise des regalia au vainqueur, de gré ou de force, parachève la défaite, et constitue un dernier acte de communication entre empereurs rivaux. // According to literary sources, many usurpers of Late Antiquity, especially in the 4th century, resorted to improvised purple cloak and diadem as emblems of imperial power. This literary theme essentially relates to post eventum discourses amalgamating usurper and tyrannus, by showing him as a disguised actor. On the other hand, would-be emperors themselves tried to give a legitimate meaning to their emblems of power, in order to be accepted as co-rulers. Regalia thus appeared as genuine political communication tools. The demise of the purple and diadem, willingly or forcefully, signified defeat, and should be seen as a last act of communication between rival emperors.
Analyse de la place de l'armée romaine dans la série Kaamelott.
Je mets ici l'introduction et le sommaire de l'ouvrage sur Kaamelott, issu du colloque organisé en mars 2017 à l'Université Paris-Sorbonne, et édité par Vendémiaire en avril 2018.
Colloque Environnement, sociétés et dynamiques sociales et politiques dans les Alpes durant l’Antiquité, 23/11/2023
Colloque international Firmicus Maternus et son temps, Université Savoie Mont Blanc, 20 octobre 2023
Journée gallo-romaine de La Bâtie Montsaléon, 17 juin 2023
Colloque Le passage des portes dans l’Antiquité, Nanterre, 6 juin 2023
Séminaire d’histoire ancienne de l’USMB, Chambéry, 22 avril 2023.
VIIIe Congrès international de Lyon sur l’armée romaine, 20-22 octobre 2022
Colloque international « Tolkien et l’Antiquité », Université Paris I Panthéon Sorbonne, 3-4 juin 2022.
Séminaire d’épigraphie de l’UMR Hisoma, Lyon, 5 avril 2022
Journée d’études « La refondation de l’empire romain par Constantin le Grand », Abbaye de la Celle, 10-11 mars 2022
Communication présentée au colloque de Fribourg, 20-23 novembre 2019
Communication au colloque de Rome, 30-31 octobre 2019
Communication présentée dans le cadre de l’atelier doctoral de formation avancée à l’épigraphie latine « Les carrières au service de l’empire » organisé par l’École française de Rome, le Labex Archimède (Université de Montpellier-Paul... more
Communication présentée dans le cadre de l’atelier doctoral de formation avancée à l’épigraphie latine « Les carrières au service de l’empire » organisé par l’École française de Rome, le Labex Archimède (Université de Montpellier-Paul Valéry), l’Université de Poitiers et l’Institut Universitaire de France, en collaboration avec le comité scientifique des Rencontres franco-italiennes sur l’épigraphie du monde romain, à Rome, du 12 au 16 septembre 2016.

Résumé : Une inscription grecque de Philippopolis de Thrace (IGBulg V, 5409) fait connaître la carrière de Marcianus, officier de rang équestre du règne de Gallien, honoré par les habitants de la cité comme évergète et sauveur. Les avancées de la recherche autorisent un réexamen de cette inscription importante. Il s’agira d’abord de revenir sur les différentes étapes de la carrière de Marcianus, notamment sur les titres de protector Augusti et de stratélatès. On soulignera également les difficultés soulevées par toute tentative d’identification de ce personnage à des chevaliers homonymes, en service à la même époque. Enfin, la récente publication de nouveaux fragments de Dexippe rend nécessaire une réévaluation de la chronologie de la carrière et des exploits qu’il convient d’attribuer – ou non – à Marcianus.
Communication présentée lors d'une journée d'études sur la guerre de siège de l'Antiquité à l'époque moderne (Rouen, 23 mars 2016). Pas de publication prévue, mais tout commentaire est le bienvenu ! // Paper given at a conference on siege... more
Communication présentée lors d'une journée d'études sur la guerre de siège de l'Antiquité à l'époque moderne (Rouen, 23 mars 2016). Pas de publication prévue, mais tout commentaire est le bienvenu ! // Paper given at a conference on siege warfare (from the Antiquity to the XVIIIth c), Rouen, 23 mars 2016. No publication intended, but feel free to comment !
Research Interests:
Dans son récit des guerres gothiques de Justinien davantage que dans le reste de son œuvre, Procope cite in extenso ou évoque des lettres envoyées par les belligérants, Goths comme Romains, entre Orient et Occident ou sur le seul sol... more
Dans son récit des guerres gothiques de Justinien davantage que dans le reste de son œuvre, Procope cite in extenso ou évoque des lettres envoyées par les belligérants, Goths comme Romains, entre Orient et Occident ou sur le seul sol italien. Leur insertion dans le récit, très codifiée, en fait des éléments importants de la narration, ce qui s’inscrit dans la tradition historiographique grecque classique et empêche de les considérer comme des reproductions fidèles de lettres ayant circulé. S’ils n’appartiennent donc pas stricto sensu au genre épistolaire, ces passages reflètent tout de même des échanges bien réels et éclairent le rôle
essentiel des correspondances dans une campagne militaire de grande envergure : préalables diplomatiques, demandes et promesses de renforts, coordination des actions… Pour presque toutes les lettres, Procope indique l’auteur, le messager, le destinataire et sa réaction, autant d’éléments autorisant une analyse du contexte de la correspondance et de ses conséquences. Il s’agira donc de voir comment le récit de Procope éclaire la place de la correspondance dans ce moment crucial des relations conflictuelles entre l’Orient et l’Occident.
Dans cette communication, il s'agit de chercher les traces de protectores Augusti avant le règne de Gallien, qui peuvent être décelées dans quelques chroniques byzantines, mais aussi dans des textes chrétiens du IIIe siècle, et peut-être... more
Dans cette communication, il s'agit de chercher les traces de protectores Augusti avant le règne de Gallien, qui peuvent être décelées dans quelques chroniques byzantines, mais aussi dans des textes chrétiens du IIIe siècle, et peut-être quelques inscriptions.
La "garde impériale" tardive (protectores, scholes palatines, candidati) constitue pour l'historien un observatoire privilégié des rencontres entre Romains et Barbares. En effet, ces soldats occupent une place centrale dans les relations... more
La "garde impériale" tardive (protectores, scholes palatines, candidati) constitue pour l'historien un observatoire privilégié des rencontres entre Romains et Barbares. En effet, ces soldats occupent une place centrale dans les relations conflictuelles comme diplomatiques entre l'Empire et les peuples extérieurs. De plus, à l'intérieur même de ces unités, le recrutement de Barbares et l'adoption de pratiques considérées comme barbares se prêtent bien à une analyse des interactions qui dépasse la simple notion d'acculturation ou de "barbarisation" : se montrer "barbare" dans la garde de l'empereur ne serait qu'un autre moyen d'être Romain.
Le christogramme que Constantin aurait fait marquer sur les boucliers de ses soldats avant la bataille du Pont Milvius se retrouve dans plusieurs représentations de gardes du corps impériaux, du IVe au VIe siècle. Contre les différentes... more
Le christogramme que Constantin aurait fait marquer sur les boucliers de ses soldats avant la bataille du Pont Milvius se retrouve dans plusieurs représentations de gardes du corps impériaux, du IVe au VIe siècle. Contre les différentes hypothèses ayant cherché à identifier dans ces représentations figurées certains soldats en particulier (protectores, candidati), nous cherchons à montrer qu’il faut plutôt y voir une convention associée à un discours impérial. Il convient également de replacer ces représentations dans le cadre matériel concret de l’armée romaine tardive, et de chercher à déceler les pratiques effectives qui se cachent derrière.
[FULL TEXT AVAILABLE ON DEMAND] On connait aujourd’hui assez bien les structures de l’armée romaine tardive, mais ses soldats eux-mêmes n’ont été qu’assez peu étudiés. Les protectores Augusti, soldats apparus au IIIe siècle, ont été... more
[FULL TEXT AVAILABLE ON DEMAND] On connait aujourd’hui assez bien les structures de l’armée romaine tardive, mais ses soldats eux-mêmes n’ont été qu’assez peu étudiés. Les protectores Augusti, soldats apparus au IIIe siècle, ont été définis par les historiens tantôt comme des gardes du corps impériaux, tantôt comme des officiers en formation. A la jonction entre hommes du rang et officiers, ils occupent une place importante dans l’histoire de l’Antiquité tardive : plusieurs empereurs (Constance, Maximin Daia, Jovien, Valens), ainsi que des historiens (Ammien Marcellin, Ménandre), étaient issus de leurs rangs.
L’étude, au croisement de l’histoire militaire, sociale et culturelle, s’appuie sur un  fichier prosopographique constitué à partir d’une documentation variée (sources littéraires, hagiographiques, épigraphiques et papyrologiques). On peut ainsi suivre les protectores dans tout l’Empire (puis les royaumes romano-barbares) du début du IIIe siècle jusqu’à la fin du VIe siècle. En restant attentif aux évolutions chronologiques, permettant de mieux comprendre les attributions exactes des protectores et leur place dans les transformations de l’armée, il est nécessaire de remettre au premier plan la relation étroite qui les unit aux empereurs et leur garantit une position sociale privilégiée. Il est alors possible d’établir le profil de ces militaires issus d’horizons très variés, dont les pratiques culturelles diversifiées dépassent l’image que l’on pourrait se faire d’une supposée simplicitas militaris.
"Ce mémoire a pour objectif de montrer les multiples facettes de la figure du soldat romain au IVe siècle apr. J.-C. Notre travail repose sur une grande diversité de sources – littéraires, épigraphiques, iconographiques – et est articulé... more
"Ce mémoire a pour objectif de montrer les multiples facettes de la figure du soldat romain au IVe siècle apr. J.-C.
Notre travail repose sur une grande diversité de sources – littéraires, épigraphiques, iconographiques – et est articulé en trois grands axes :
- Le soldat idéal : la figure du militaire dans l'iconographie est aisément reconnaissable par un ensemble d'attributs qui montrent sa fonction. De même, le corps du soldat idéal doit correspondre à certains critères. Un ensemble de valeurs morales doivent régir, dans l'idéal, le comportement du militaire. Enfin, l'émergence du christianisme comme religion d'état transforme la figure du soldat parfait, qui combat sous les auspices de Dieu, sans toutefois renier les valeurs traditionnelles.
- Le soldat dans la société : cette partie de l'étude s'intéresse au soldat tel qu'il est perçu par ses contemporains. La tendance générale de la période est au rapprochement entre civils et militaires. Ces derniers ont toutefois une réputation de brutes parasites. L'armée romaine du IVe siècle est de plus en plus considérée comme un nid de barbares indisciplinés ; cette étude considère la barbarisation comme un ensemble de comportements culturels définissant en partie l'identité militaire. Le soldat a une image également ambigüe dans les milieux chrétiens, entre une réputation héritée de persécuteur, et une fonction de modèle de vie chrétienne.
- Le soldat parmi ses semblables : cette dernière partie considère la pluralité des identités militaires. Chaque individu, par sa carrière ou sa spécialisation, remodèle la figure du soldat. Nous mettons également en évidence la pluralité des échelles de l'esprit de corps, de l'exercitus au contubernium. L'identité chrétienne des soldats fait enfin l'objet d'une discussion. Si la christianisation est indiscutable, son rythme et sa sincérité sont difficiles à appréhender. Il convient enfin de s'interroger sur l'originalité (ou non) des pratiques chrétiennes des soldats.

[ENGLISH] This dissertation aims to show the multiple aspects of the figure of the Roman soldier in the fourth century AD. Various types of sources (literary, epigraphic, iconographic) are used. Three main axes of reflection are to be distinguished:
-The soldier as an ideal. Iconography depicts the Roman soldier with particular attributes. The soldier also embodies physical and moral qualities and values. The rise of Christianity transforms the image of the army, now protected by the banners of God.
-The soldier in society. The fourth century is marked by the permanent contact between soldiers and civilians. The former have among the latter the reputation of being barbarian bullies, despite their role as guardians of Romanity. In Christian circles too, the soldiers are perceived ambiguously.
-The soldier amongst his peers. This last part considers the plurality of military identities. Each individual reconstructs the figure of the soldier by the means of his own career or specialization. The esprit de corps is also marked by a diversity of scale, from the exercitus to the contubernium. The sincerity of a Christian identity in the military is also open to question."
Iulius Firmicus Maternus a suivi un parcours intellectuel étonnant dans la première moitié du IV e siècle. Sicilien, membre de l'ordre sénatorial, on le connaît d'abord comme auteur de la Mathesis, traité d'astrologie rédigé pour son... more
Iulius Firmicus Maternus a suivi un parcours intellectuel étonnant dans la première moitié du IV e siècle. Sicilien, membre de l'ordre sénatorial, on le connaît d'abord comme auteur de la Mathesis, traité d'astrologie rédigé pour son patron Lollianus Mavortius dans les dernières années du règne de Constantin. Converti ensuite au christianisme, il adressa aux fils de ce dernier, vers 346, le De errore profanarum religionum, réquisitoire contre les religions païennes. Après des mises au point philologiques au début du XX e siècle, ces deux ouvrages ont fait l'objet d'éditions et de traduction dans les principales langues académiques (en français Turcan 1982 ; Monat 1992-1997). Pourtant, et même si l'auteur intrigue en raison de sa conversion et de son ton véhément (Caseau 2007), il n'a suscité que des travaux dispersés, et qui outrepassent rarement la séparation entre ses deux oeuvres, entretenant l'image d'un Maternus bifrons. De plus, la nature même de sa production littéraire en rend l'utilisation malaisée par les historiens. Ainsi, le De Errore est certes intégré aux discussions sur les rapports entre païens et chrétiens au IV e siècle (Gassmann 2020), mais sa véhémence de converti appelle la prudence. Sur le plan historiographique, on mesure aujourd'hui à quel point ce texte a influencé Cumont dans sa construction de la catégorie des « cultes orientaux », lui donnant une postérité parfois insoupçonnée dans le domaine largement renouvelé de l'histoire des religions antiques (Busine 2009). La Mathesis, de son côté, a trouvé sa place dans l'histoire de l'astrologie antique, volet à part entière de l'histoire des savoirs (Bakhouche 2002, Magdalino & Timotin 2019), d'autant qu'elle s'avère un maillon de la transmission de traditions bien antérieures à sa propre époque. Mais son caractère technique en réserve souvent la lecture à de rares spécialistes. Si certaines analyses sont sorties de ces sentiers, à l'instar de réflexions sur la conception du pouvoir impérial qui ressort de son oeuvre (Monat 1999, Sogno 2005), et en dépit d'un appel ancien à de plus amples travaux (Thorndike 1913), la valeur de Firmicus Maternus comme témoin des réalités politiques, administratives, économiques, sociales et matérielles de son temps n'a pas été suffisamment reconnue. Ses textes, qui offrent une vision du monde originale au temps de l'empire constantinien, méritent ainsi de recevoir de nouveaux éclairages. La démarche comparable menée récemment au sujet du traité d'interprétation des rêves d'Artémidore de Daldis (Chandezon & du Bouchet 2012; Chandezon & du Bouchet 2014) montre la pertinence d'une telle relecture. Ce colloque, qui aura lieu à l'Université Savoie Mont Blanc (Chambéry), les 19 et 20 octobre 2023, vise à mettre en lumière l'oeuvre originale de Firmicus Maternus et son intérêt historique pour l'étude du monde romain dans l'Antiquité tardive. Les communications pourront porter, par exemple, sur :
Research Interests:
Colloque international, 20 octobre 2023
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La conversion du monde antique au christianisme ne modifia pas la position centrale du Prince au sein de son État. Loin de remettre en cause les fondements traditionnels du pouvoir, la nouvelle religion offrit des arguments... more
La conversion du monde antique au christianisme ne modifia pas la position centrale du Prince au sein de son État. Loin de remettre en cause les fondements traditionnels du pouvoir, la nouvelle religion offrit des arguments supplémentaires pour légitimer le souverain dans la mesure où il incarnait et appliquait les valeurs du christianisme dans sa vie personnelle comme dans son action publique.
Les élites chrétiennes mirent rapidement au service du pouvoir la rhétorique de la justification divine tant pour exalter le souverain que l’inviter à conformer ses actes à la parole du Christ. Dans la représentation du pouvoir par les contemporains lettrés et dans son autoreprésentation à travers les textes, les monuments et les images, le souverain assuma le modèle mis à sa disposition, quitte à en jouer pour servir les besoin de l'heure.
Après avoir abordé en 2008 la question de la christianisation du monde antique analysée dans ses aspects documentaires et régionaux, puis en 2013 celle du passage des dieux civiques aux saints patrons qui constitua moins une succession fonctionnelle qu’un hiatus dans la vie communautaire, l’université de Paris Nanterre a mené en octobre 2016 une réflexion collective, internationale et transversale sur les relations entre le Prince et le christianisme dans le contexte de l’Empire tardif et des royaumes issus de sa dislocation.
Le propos fut non seulement de mesurer l’influence de la religion dans l’idéalisation du pouvoir, mais encore d’étendre les perspectives de recherche aux principaux domaines d’exercice de l’autorité suprême. L’image du Prince se refléta en effet dans ses rapports avec les élites et avec les marges, avec les fidèles chrétiens et non-chrétiens, avec ses adversaires intérieurs et extérieurs. Entre le IVe et le VIIIe siècle, la notion de Prince chrétien constitua peut-être moins une donnée du réel qu'un revendication à illustrer et à défendre.