Dan Furukawa Marques
Université Laval, Département de sociologie, Faculty Member
- Continental Philosophy, Maurice Merleau-Ponty, Social Movements (Political Science), Transnational Social Movements, Jacques Ranciere, Castoriadis, and 15 moreFrench Political Philosophy, Marcel Mauss, Claude Lefort, Landless Workers Movement (MST), Cultural Theory, International Political Economy, Alain Badiou, Rural Sociology, Cultural Political Economy, Louis Dumond, Ethnographie, Political Ecology (Anthropology), Social Movements, Political Anthropology, and Brazilian Studiesedit
- For full list of publications et pour le français, voir ma page de l'Université Laval - https://www.fss.ulaval.ca/not... moreFor full list of publications et pour le français, voir ma page de l'Université Laval - https://www.fss.ulaval.ca/notre-faculte/repertoire-du-personnel/dan-furukawa-marques
Dan Furukawa Marques is an Associate Professor in the Department of Sociology at Université Laval, Québec City. He holds a Ph.D. in Political Theory (University of Ottawa) and the Chaire de leadership en enseignement Alban D’Amours en sociologie de la coopération (CLEASC). He is also an associate researcher at the Centre d’études des mouvements sociaux (CEMS), at the École des hautes études en sciences sociales (EHESS) in Paris, director of the research axis Territories and milieux of living of the Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), and regular researcher at the Research Team on Governance and Inclusion in Latin America(ÉRIGAL).
Drawing on political phenomenology his recent work analyzed the conflictual construction of cooperative communities and political subjectivities, based on collective work, participatory democracy and solidarity economy. This analysis was built through ethnographic research conducted in an agricultural production cooperative of the Landless Rural Workers Movement (MST), in the south of Brazil.
His work appeared or will soon appear, in French, English and Portuguese, in Latin American Perspectives, Swiss Journal of Sociology, Journal des anthropologues, Anthropologie et Sociétés, Politique et Sociétés, Lien Social et Politique, Insurgência and Recherches sociographiques.
Professsor Furukawa Marques has taught many courses on topics such as cooperation and social justice, social and solidarity economy, social movements, politics of Latin America and the Caribbean, social and political philosophy, globalization and development, and capitalist society.
His current research projects analyze the relationship between the commons and social and solidarity economy in Québec and Spain.edit
Depuis la fin des années 1980, les Coopératives de production agricole (CPA) du Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) au Brésil symbolisent, selon celui-ci, une « forme supérieure de coopération ». Pour le MST, la Cooperativa... more
Depuis la fin des années 1980, les Coopératives de production agricole (CPA) du Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) au Brésil symbolisent, selon celui-ci, une « forme supérieure de coopération ». Pour le MST, la Cooperativa de Produção Agropecuária Nova Santa Rita (Coopérative de production agricole Nova Santa Rita, COOPAN) représente un modèle de réussite socio-économique d’une coopérative entièrement gérée selon le modèle du « travail collectif » : une communauté stable, rentable économiquement, respectant les principes environnementaux de l’agroécologie et où le travail et la vie quotidienne sont organisés de manière collective et démocratique. Une enquête de terrain attentive révèle, cependant, les soubassements conflictuels de la construction d’une communauté démocratique. Dans ce que nous appelons une « dialectique du conflit », les acteurs sociaux du MST doivent constamment équilibrer le rapport fragile et mouvant entre l’individuel et le collectif, l’horizontalité et la verticalité, l’économique et le politique. Appuyée sur une enquête de terrain s’étalant sur cinq ans et inspirée d’un cadre théorique construit principalement à partir de la phénoménologie politique de Maurice Merleau-Ponty et complété par les pensées de Claude Lefort et d’Hannah Arendt, cette thèse propose la phénoménologie politique comme méthode ethnographique. Nous examinons ainsi la construction de la communauté COOPAN en tentant de comprendre l’institution politique d’une communauté et de ses sujets. Les trente et une familles qui composent COOPAN font la route ensemble depuis presque trois décennies. Nous avons reconstitué cette trajectoire de vie et son fonctionnement actuel dans le but de saisir les différentes formes d’apparition et de transformation du politique ou, autrement dit, les manières par lesquelles se construisent les liens sociaux, les sentiments d’appartenance, les pratiques et les normes à partir desquels se déploie une communauté politique et ses sujets, toujours en mouvement. En d’autres mots, le but est de saisir comment les expériences politiques des sujets participent à instituer un ordre social autour d’un projet politique commun, en construction permanente.
Disponible ici: https://ruor.uottawa.ca/handle/10393/37556
Disponible ici: https://ruor.uottawa.ca/handle/10393/37556
Research Interests:
Communs et autogestion sont des formes d’expérimentation d’organisa‑ tions collectives qui émergent en réponse aux différentes crises que nous vi‑ vons. Cet article présente différentes approches des communs et en dégage les éléments... more
Communs et autogestion sont des formes d’expérimentation d’organisa‑
tions collectives qui émergent en réponse aux différentes crises que nous vi‑
vons. Cet article présente différentes approches des communs et en dégage
les éléments qui nous semblent essentiels à une articulation avec la tradi‑
tion de l’autogestion, notamment telle qu’elle s’est manifestée au Québec
dans les années 1960 à 1980. En nous appuyant sur le travail de recherche
sur les pratiques émancipatoires mené par Gabriel Gagnon et Marcel Rioux
dans les années 1980, nous faisons ressortir les pratiques et enjeux organi‑
sationnels qui caractérisent les communs et l’autogestion à cette époque.
De plus, nous mobilisons leur concept de transférabilité afin d’illustrer le
potentiel émancipatoire des organisations autogérées. Nous démontrons
que les agencements organisationnels observés (configurations, pratiques,
conventions) sont une dimension essentielle et singulière dans la gestion
des tensions internes et externes engendrées par la relation conflictuelle
entre l’autogestion/les communs et le capitalisme.
tions collectives qui émergent en réponse aux différentes crises que nous vi‑
vons. Cet article présente différentes approches des communs et en dégage
les éléments qui nous semblent essentiels à une articulation avec la tradi‑
tion de l’autogestion, notamment telle qu’elle s’est manifestée au Québec
dans les années 1960 à 1980. En nous appuyant sur le travail de recherche
sur les pratiques émancipatoires mené par Gabriel Gagnon et Marcel Rioux
dans les années 1980, nous faisons ressortir les pratiques et enjeux organi‑
sationnels qui caractérisent les communs et l’autogestion à cette époque.
De plus, nous mobilisons leur concept de transférabilité afin d’illustrer le
potentiel émancipatoire des organisations autogérées. Nous démontrons
que les agencements organisationnels observés (configurations, pratiques,
conventions) sont une dimension essentielle et singulière dans la gestion
des tensions internes et externes engendrées par la relation conflictuelle
entre l’autogestion/les communs et le capitalisme.
Research Interests:
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Contrarily to “nation-based” or “classic” internationalism, internationalism as political praxis today shows a dynamic relationship between different scales of action that influence each other, notably according to structural changes in... more
Contrarily to “nation-based” or “classic” internationalism, internationalism as political praxis today shows a dynamic relationship between different scales of action that influence each other, notably according to structural changes in the social, cultural, and political-economic system. Furthermore, it differs from classic internationalism in focusing on different political struggles and debates, mobilizing more horizontal methods of organization, acknowledging a diversity of tactics, embracing a larger set of political principles and struggles (going beyond class to address the environment, race, and gender), and being more concerned with empowerment than with taking power. What is more, although contemporary internationalism is still guided by “socialism,” the term is loosely defined, allowing for ideological plurality based on political experimentation. Ao contrário do internacionalismo baseado na nação ou “clássico”, o internacionalismo como práxis política hoje mostra uma rel...
Research Interests:
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La nuit du 18 septembre 1989 symbolise un tournant dans la vie de milliers de paysans sans terre du Rio Grande do Sul. Environ sept mille hommes, femmes et enfants, transportés en camions et munis de quelques avoirs essentiels, se... more
La nuit du 18 septembre 1989 symbolise un tournant dans la vie de milliers de paysans sans terre du Rio Grande do Sul. Environ sept mille hommes, femmes et enfants, transportés en camions et munis de quelques avoirs essentiels, se dirigent anxieux vers des terres à occuper. Au cœur de la nuit, à mesure qu’ils approchent de leur destination, ils se dissimulent silencieusement dans les buissons pour effacer leurs traces et ne pas éveiller de soupçons. Fébriles, ils attendent le signal des organisateurs, coupent le barbelé, pénètrent dans les terres et commencent à s’installer. Le lendemain matin une marée de tentes aux bâches noires se répand dans le paysage. C’est leur première occupation de terre et la naissance d’une nouvelle « vie politique» (entretien avec Airton Rubenich, 23 mars 2013). Le présent article propose de rendre compte de ces événements du point de vue de l’expérience vécue des sujets, en se concentrant sur la dimension politique de cette expérience. Plus précisément, il s’agira d’analyser l’expérience politique des sans-terre dans une perspective phénoménologique.
Research Interests:
Prenant comme cas d’étude une coopérative du Mouvement des sans-terre (MST) du Brésil, cet article analyse la place du conflit et de la relation entre les dimensions économique et politique de la vie quotidienne. Se déploie une analyse... more
Prenant comme cas d’étude une coopérative du Mouvement des sans-terre (MST) du Brésil, cet article analyse la place du conflit et de la relation entre les dimensions économique et politique de la vie quotidienne. Se déploie une analyse sur la manière d’équilibrer les principes et les pratiques politiques du coopératisme et les contraintes imposées par l’économie de marché, en tentant de saisir comment les expériences politiques des sujets participent à instituer un ordre social autour d’un projet politique commun, en construction permanente.
Research Interests: Social Movements, Political Economy, Conflict, Maurice Merleau-Ponty, Cooperatives, and 9 moreBrazilian Politics, Hannah Arendt, Claude Lefort, Worker Cooperatives, Subjectivity and political institutions, Critical Phenomenology, Landless Workers Movement (MST), Political Econonmy of Cultural Phenomena, and Political and existential phenomenology
Nous proposons d’explorer le caractère politique du travail en examinant le lien intrinsèque entre le travail et l’institution d’une communauté politique fondée sur des principes de justice sociale. Nous souhaitons montrer l’importance de... more
Nous proposons d’explorer le caractère politique du travail en examinant le lien intrinsèque entre le travail et l’institution d’une communauté politique fondée sur des principes de justice sociale. Nous souhaitons montrer l’importance de réfléchir à des conditions du travail démocratique et leur influence sur la qualité politique de la cité et du monde commun. Ainsi, nous réactualiserons la philosophie du travail de Simone Weil et la conception du politique d’Hannah Arendt afin d’analyser une communauté coopérative appartenant au Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) du Brésil. Plus précisément, nous tenterons de montrer comment une organisation de la communauté ancrée sur le « travail collectif » peut redonner une dignité au travail, à travers le conflit démocratique retrouvé dans les réunions. Pour ce faire, en plus de l’œuvre de Weil, nous mobiliserons une recherche ethnographique de terrain menée au Brésil entre 2013 et 2017.
Research Interests:
ABSTRACT: The Agricultural Production Cooperatives (CPA) of the Landless Rural Workers Movement (MST) are considered by the latter as a “higher form of cooperation”. The literature on the matter presents important data and considers... more
ABSTRACT: The Agricultural Production Cooperatives (CPA) of the Landless Rural Workers Movement (MST) are considered by the latter as a “higher form of cooperation”. The literature on the matter presents important data and considers social and political dynamics internal to the cooperatives. However, it does not focus its analysis on the subtleties of everyday practices and discourses or the way that social and political relations are crafted and undone inside a cooperative. This article aims at presenting a practical application of a concept, the dialectic of conflict, in order to analyze the practices and discourses of members of the MST’s cooperative COOPAN with the goal of understanding the conflictual, moving, and sometimes contradictory dynamics of the construction of a cooperative community.
RESUMO: As Cooperativas de Produção Agropecuária (CPA) do Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra (MST) são consideradas por este como uma "forma superior de cooperação". A literatura sobre o assunto informa dados importantes e considera certas dinâmicas sociais e políticas internas às cooperativas. Porém, aprendemos pouco sobre as sutilezas das práticas cotidianas ou sobre como se criam e se desfazem os laços sociais e políticos no interior de uma cooperativa. Este artigo tem como objetivo apresentar uma aplicação prática de um conceito, a dialética do conflito, que busca analisar as práticas e discursos de sócios da cooperativa COOPAN do MST, com o objetivo de compreender as dinâmicas conflitantes, em movimento, e às vezes contraditórias, da construção de uma comunidade cooperativa. Palavras chaves: dialética do conflito, práticas cotidianas, COOPAN, cooperativa, Movimento sem terra ABSTRACT: The Agricultural Production Cooperatives (CPA) of the Landless Rural Workers Movement (MST) are considered by the latter as a "higher form of cooperation". The literature on the matter presents important data and considers social and political dynamics internal to the 1
RESUMO: As Cooperativas de Produção Agropecuária (CPA) do Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra (MST) são consideradas por este como uma "forma superior de cooperação". A literatura sobre o assunto informa dados importantes e considera certas dinâmicas sociais e políticas internas às cooperativas. Porém, aprendemos pouco sobre as sutilezas das práticas cotidianas ou sobre como se criam e se desfazem os laços sociais e políticos no interior de uma cooperativa. Este artigo tem como objetivo apresentar uma aplicação prática de um conceito, a dialética do conflito, que busca analisar as práticas e discursos de sócios da cooperativa COOPAN do MST, com o objetivo de compreender as dinâmicas conflitantes, em movimento, e às vezes contraditórias, da construção de uma comunidade cooperativa. Palavras chaves: dialética do conflito, práticas cotidianas, COOPAN, cooperativa, Movimento sem terra ABSTRACT: The Agricultural Production Cooperatives (CPA) of the Landless Rural Workers Movement (MST) are considered by the latter as a "higher form of cooperation". The literature on the matter presents important data and considers social and political dynamics internal to the 1
Research Interests: Social Movements, Social Economy, Alternative Economies, Participatory Democracy, Cooperatives, and 15 moreSolidarity Economy, Claude Lefort, Rural Social Movements, MST Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra, Collective Work, Dialectics, Cooperativas, Economía Solidaria, Economie sociale et solidaire, Everyday Practices, Mouvements Sociaux, Landless Workers Movement (MST), Autogestão, Economías Alternativas, and Travail collectif des enseignants
The mística of the Landless Rural Workers Movement (MST) in Brazil can be interpreted as the practical incarnation of political and existential ideals that create political community. While taking into account the socio-anthropological... more
The mística of the Landless Rural Workers Movement (MST) in Brazil can be interpreted as the practical incarnation of political and existential ideals that create political community. While taking into account the socio-anthropological analyses of the phenomenon, this article rather emphasizes its subjective perceptions and effects that remain rarely explored. Based on ethnographic research, I try to grasp the mística experience beyond its performance form, as a relation between subjects and the world: everyday life experiences, group spirit, and "mystical moments." In so doing, it is essential to examine the articulation of the political link between subjects and the experience of community building. I thus mobilize Maurice Merleau-Ponty's political theory to reflect upon the political dimension of our way of being in the world and to relate to the other.
La mística du Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) au Brésil peut être interprétée comme l’incarnation pratique d’idéaux politiques et existentiels ayant pour effet de faire communauté. Tout en considérant les analyses socio-anthropologiques du phénomène, le présent article met davantage l’accent sur les perceptions et les effets subjectifs à travers une analyse phénoménologico-politique, jusqu’ici très peu explorés. À l’aide d’une enquête ethnographique, il s’agira de comprendre l’expérience de la mística, par-delà les performances, comme une relation entre les sujets et le monde : un vécu quotidien, un état d’esprit de groupe et des « moments mystiques ». Pour ce faire, il est central d’examiner l’articulation du lien politique entre les sujets et l’expérience de faire communauté. Je mobilise ainsi la théorie politique de Maurice Merleau-Ponty pour réfléchir à la dimension politique de notre manière d’être au monde et d’entrer en relation avec autrui.
La mística du Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) au Brésil peut être interprétée comme l’incarnation pratique d’idéaux politiques et existentiels ayant pour effet de faire communauté. Tout en considérant les analyses socio-anthropologiques du phénomène, le présent article met davantage l’accent sur les perceptions et les effets subjectifs à travers une analyse phénoménologico-politique, jusqu’ici très peu explorés. À l’aide d’une enquête ethnographique, il s’agira de comprendre l’expérience de la mística, par-delà les performances, comme une relation entre les sujets et le monde : un vécu quotidien, un état d’esprit de groupe et des « moments mystiques ». Pour ce faire, il est central d’examiner l’articulation du lien politique entre les sujets et l’expérience de faire communauté. Je mobilise ainsi la théorie politique de Maurice Merleau-Ponty pour réfléchir à la dimension politique de notre manière d’être au monde et d’entrer en relation avec autrui.
Research Interests:
Cet article propose une réflexion sur l'appropriation que tente Chantal Mouffe de la théorie de la démocratie de Claude Lefort en ce qui concerne le rapport entre le politique et le religieux. Pour Lefort, le politique doit être entendu... more
Cet article propose une réflexion sur l'appropriation que tente Chantal Mouffe de la théorie de la démocratie de Claude Lefort en ce qui concerne le rapport entre le politique et le religieux. Pour Lefort, le politique doit être entendu comme la forme de la société, son institution symbolique ; la société, pour se représenter, doit en effet établir un rapport à un lieu autre qu'elle-même, à une autorité extérieure. C'est pourquoi, d'une certaine manière, le politique doit nécessairement être pensé dans sa relation au religieux, défini comme la nécessité pour la société de s'orienter par rapport à un dehors. C'est ce que Leo Strauss a nommé le « problème théologico-politique ». En ce sens, l'étude du politique est intrinsèquement liée à une conception du bien et du juste, aux conduites humaines qui leur correspondent ; cette étude révèle, en outre, la manière dont les hommes adhèrent à un régime qui se reproduit dans la durée. Si Mouffe semble suivre Lefort sur la définition du politique en démocratie comme institution symbolique conflictuelle, en revanche elle prend ses distances lorsqu'il est question du religieux. Celui-ci renvoie selon elle à des questions existentielles insolubles, que Mouffe considère comme faisant partie des conflits de type antagoniste, que l'on doit contenir au maximum. Qui plus est, influencée par Maurice Merleau-Ponty, la pensée de Lefort doit être comprise comme une phénoménologie politique dans laquelle « l'expérience du monde », « une interrogation…sur l'Être comme tel », se pense conjointement avec « l'expérience de la coexistence », la rencontre avec autrui. Cela signifie que nous nous instituons comme sujet, nous développons notre capacité autoréflexive, simultanément en nous confrontant à l'autre et en faisant l'expérience du monde sensible. Mouffe, pour sa part, ignore cette dernière expérience pour ne conserver que l'expérience relationnelle dans la compréhension de la formation du sujet. En somme, Mouffe définit le politique par l'institution de la société dans le conflit, en pensant régler le problème de l'universalisme par les luttes hégémoniques, et en réduisant l'expérience du sujet dans le monde aux relations interpersonnelles. De son côté Lefort pense le politique dans un rapport intrinsèque au religieux sous l'angle de l'unification de la société et il saisit l'expérience du monde sensible au-delà de l'intersubjectivité.