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Pour commander : https://www.shaker.eu/en/content/catalogue/index.asp?ID=8&ISBN=978-3-8440-8097-1 Issu des rencontres jeunes chercheurs qui se sont tenues à l’Université Littoral Côte d’Opale (Boulogne-sur-Mer) les 20 mars et 4 décembre... more
Pour commander : https://www.shaker.eu/en/content/catalogue/index.asp?ID=8&ISBN=978-3-8440-8097-1

Issu des rencontres jeunes chercheurs qui se sont tenues à l’Université Littoral Côte d’Opale (Boulogne-sur-Mer) les 20 mars et 4 décembre 2019, le présent ouvrage se veut un espace de réflexion sur l’écriture du voyage en se centrant sur deux figures du voyageur, l’écrivain-voyageur d’une part, le voyageur-écrivain d’autre part. En prenant en compte cette distinction ainsi que la multiformité des témoignages au cours des siècles, il vise à appréhender les motivations qui poussent les voyageurs à écrire, le conditionnement de leur écriture et la place qu’ils occupent dans leurs écrits à travers la reconstitution de leur voyage. La première partie de ce recueil réunit les contributions évaluant l’intérêt des informations dispensées dans les récits de voyage, jugeant leur validité en tant que source historique et appréhendant la culture de l’autre au moyen d’un système de représentation. Elle est complétée, dans la seconde partie, par les articles qui se centrent sur des portraits de voyageurs, sur leur écriture lors de leurs pérégrinations, réelles ou fictives, et sur la portée symbolique de leur voyage. Ils mesurent également le changement de perception pouvant exister dans le processus d’écriture et parfois rendent compte d’une oscillation d’un auteur entre deux figures, l’écrivain-voyageur et le voyageur-écrivain, au cours d’un voyage.
Dans une ville énorme devenue mégapole postmoderne, l’œuvre de Jacques Réda métamorphose la tradition de la flânerie littéraire parisienne. À défaut de marquer la fin de l’ère du « piéton de Paris », elle est un creuset dans lequel... more
Dans une ville énorme devenue mégapole postmoderne, l’œuvre de Jacques Réda métamorphose la tradition de la flânerie littéraire parisienne. À défaut de marquer la fin de l’ère du « piéton de Paris », elle est un creuset dans lequel s’élaborent de nouvelles formes de citadinité. /// En ligne : https://classiques-garnier.com/geographie-litteraire-de-paris-dans-l-oeuvre-de-jacques-reda-le-flaneur-megapolitain.html /// Recensions de l'ouvrage / - Fabula : https://doi.org/10.58282/acta.15809 / - L'espace géographique : https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2022-1-page-95.htm
/ - Viatica : https://journals.openedition.org/viatica/2969
SOULA (Théo), « L'ivresse du cheminement. Sur l'oeuvre provinciale de Jacques Réda » En chemin sur les routes de France, Jacques Réda recherche la "griserie du déplacement continu", alternative métaphorique à l'ivresse bien réelle des... more
SOULA (Théo), « L'ivresse du cheminement. Sur l'oeuvre provinciale de Jacques Réda »
En chemin sur les routes de France, Jacques Réda recherche la "griserie du déplacement continu", alternative métaphorique à l'ivresse bien réelle des Romantiques ou des Surréalistes. Support d'une méditation mobile, déclencheur d'extases lumineuses et paysagères, ou voie d'accès à un au-delà qui toujours lui échappe, le "cheminement" se situe au croisement d'un art du déplacement et d'un art poétique qui organisent ensemble le "dérèglement de tous les sens"
L’œuvre de Jacques Réda, flâneur contemporain émérite, se construit dans un siècle désenchanté au cours duquel la grande ville, devenue mégapole mondiale, chasse progressivement les derniers espaces du rêve, « victimes désignées pour le... more
L’œuvre de Jacques Réda, flâneur contemporain émérite, se construit dans un siècle désenchanté au cours duquel la grande ville, devenue mégapole mondiale, chasse progressivement les derniers espaces du rêve, « victimes désignées pour le sacrifice » (J. Réda, Les Cinq points cardinaux, 2003) par les urbanistes et promoteurs ultramodernes. La quête de la Merveille, qu’il tient en héritage des Surréalistes, et plus discrètement des Situationnistes, anime pourtant les sens en éveil du « piéton de Paris » dont la démarche comporte dès lors une dimension de résistance. Il s’agit alors de nous demander comment se manifestent dans son œuvre ces fulgurances poétiques, avatars plus ou moins lointains de la transcendance miraculeuse.
D’une part, c’est par la thématisation du rêve que Jacques Réda interroge d’abord les frontières de la réalité urbaine. En particulier, un « rêve récurrent » lui tient lieu de leitmotiv dans lequel, nous raconte-t-il, la ville s’interrompt soudain, « en son centre même », pour laisser place à une « campagne riante qui s’étend à l’infini » (J. Réda, La Liberté des rues, 1997). Le doute n’est pas ici permis : ce rêve contradictoire permet de penser, sur le mode de l’adynaton, un envers de la ville qui ne prétend jamais réellement apparaître. D’autre part, au contraire, Réda exploite plus subtilement mais plus profondément les ressources de sa sensibilité paysagère pour faire vaciller les contours, les masses et les couleurs, rejoignant une forme de poésie impressionniste et hallucinatoire qui confine souvent au registre fantastique. Enfin, dans quelques pièces particulières, le poète a plus franchement recours au genre du merveilleux, esquissant le portrait d’une ville remplie de fantômes, d’apparitions surnaturelles et de manifestations mystiques.
La poésie de la merveille de Jacques Réda reprend donc ce goût de la transcendance et de l’inexplicable qui a marqué la poésie surréaliste, en l’imprégnant d’une thématique et d’une esthétique plus personnelles qui continue d’interroger le substrat mystique dans une grande ville toujours plus soumise aux dogmes d’une rationalité économique et séculaire.
En ligne : http://revuechameaux.org/numeros/lincertaine-realite-reves-illusions-et-hallucinations/
Les déclinaisons du lien problématique entre la flânerie poétique et la notion de passage ne se comptent plus : le flâneur est un passant qui cultive une éthique et une esthétique du passage, du pas-de-côté, du pas perdu, dans une... more
Les déclinaisons du lien problématique entre la flânerie poétique et la notion de passage ne se comptent plus : le flâneur est un passant qui cultive une éthique et une esthétique du passage, du pas-de-côté, du pas perdu, dans une métrique qu’il tente d’adapter au mieux à son allure. L’œuvre de Jacques Réda, flâneur contemporain émérite, reconduit cette tradition qui se poursuit et ne cesse de se métamorphoser depuis la fin du XVIII e siècle. Le mouvement physique et l’inspiration poétique – le
génie du lieu – sont intrinsèquement liés : ainsi, face à un banc public, il « évite cependant de [s]'y asseoir, sachant à quel point l'immobilité physique entraîne chez [lui] l'engourdissement des facultés mentales et de la sensibilité aux ondes qu'un site peut diffuser » (J. Réda, Accidents de la circulation, 2001). Cette « sensibilité » se conjugue dans l’art du flâneur avec une gestion savante du mouvement : pour surprendre le lieu et ses merveilles, dit-il, il faut y entrer comme par effraction ; être, à tout instant, « l’hérétique au pied furtif » (J. Réda, Les Ruines de Paris, 1977).
Si nous aurons l’occasion d’évoquer cette pensée poétique du passage, nous souhaiterions plus particulièrement, dans le cadre de cette proposition de collaboration, nous concentrer sur un de ses aspects les plus originaux : en poète-phénoménologue, Réda tente d’approcher le passage comme un « phénomène », au sens quasi métaphysique du terme, qui permet d’habiter poétiquement la ville et le monde. En d’autres termes, le passage n’est pas qu’une mise en mouvement, c’est un  dévoilement d’une manière d’être-au-monde qui donne un accès privilégié à une certaine vérité de la ville et de ses habitants. Que cela revienne à une forme de sagesse populaire (« nous ne sommes, me confie ce livreur, que de passage et pour très peu de temps » – J. Réda, Les Ruines de Paris, 1977), ou que cela aboutisse à une fusion radicale (« Et je passe ou reviens (c'est passer autrement). / Sans geste et sans voix comme vous qui m'écoutez, j'écoute » – J. Réda, Recommandations aux promeneurs,  1988), le paradoxe revient à habiter le passage, quitte à littéralement « prendre pour lieu de villégiature [...] un endroit d'habitude réduit à sa fonction de passage » (J. Réda, Les Ruines de Paris, 1977). On peut donc lire la poésie de Jacques Réda comme une tentative de révéler une forme d’essentialité du passage comme phénomène, qu’il s’agisse de son propre mouvement ou de celui des autres, et du monde lui-même. La flânerie de cet autre « passant considérable » se comprend in fine comme une pensée cinétique du cosmos, et nous paraît ainsi toucher un point sensible de la littérature déambulatoire contemporaine, et a fortiori de la poésie hodéporique.
Depuis le temps des « villes énormes » de Baudelaire, le flâneur explore les méandres d’une capitale parisienne lancée dans une course à la démesure, et à laquelle il confronte sa propre grandeur : entre « folie des hauteurs » (T. Paquot)... more
Depuis le temps des « villes énormes » de Baudelaire, le flâneur explore les méandres d’une capitale parisienne lancée dans une course à la démesure, et à laquelle il confronte sa propre grandeur : entre « folie des hauteurs » (T. Paquot) et « gigantesque conurbation européenne » à venir (J. Réda), le marcheur travaille à se mesurer à un ensemble qui le dépasse et dont les constructions les plus récentes semblent en avoir oublié l’humaine dimension. De résistance en anticipation, l’œuvre de Jacques Réda ausculte les complexités de cette crise de l’échelle humaine dans la ville contemporaine qui se poursuit au tournant du XXIe siècle.
En ligne : https://popups.uliege.be/0774-7136/
Ellis Island démontre la virtuosité “géo-littéraire” de Georges Perec, par l ’étonnante diversité de ses écritures de l ’espace (géo-histoire, géographie statisticienne, géographie de l ’infra-ordinaire) et dans le déploiement des espaces... more
Ellis Island démontre la virtuosité “géo-littéraire” de Georges Perec, par
l ’étonnante diversité de ses écritures de l ’espace (géo-histoire, géographie statisticienne, géographie de l ’infra-ordinaire) et dans le déploiement des espaces auxquels il se réfère (la Nation états-unienne, les territoires d’origine des populations migrantes, le “non-lieu” de l ’île). L’unité de sens qui se dégage de l ’ensemble fait du livre un espace-
carrefour où s’entrecroisent les géographies perecquiennes.
En ligne : https://classiques-garnier.com/recits-d-ellis-island-de-georges-perec-et-robert-bober-au-miroir-contemporain-2019-6.html
À travers ce recueil interdisciplinaire, nous tentons de voir comment le déplacement du « piéton de Paris » se déploie dans une dialectique avec l'espace urbain : les modulations de l'allure réfléchissent le règne du déplacement... more
À travers ce recueil interdisciplinaire, nous tentons de voir comment le déplacement du « piéton de Paris » se déploie dans une dialectique avec l'espace urbain : les modulations de l'allure réfléchissent le règne du déplacement automobile, les lieux de la déambulation questionnent le « zonage » des villes, la polarisation périphérique atteste l'existence de seuils urbains, la tendance digressive des parcours et des récits ré-interrogent la dimension labyrinthique des rues. La mobilité est celle du flâneur, mais aussi celle de la ville qui ne cesse de se combler, de se transformer ; elle est encore celle des autres : les automobiles, les « passants », les nuages,… À travers l'étude de l’œuvre de Jacques Réda, nous tentons d'étudier ces paysages urbains de la mobilité que dessinent les parcours du flâneur. Nous nous chargeons également, avec Lucia Quaquarelli, de constituer et d'introduire la bibliographie finale dans une optique inter- et transdisciplinaire.
Nous nous proposons d'aborder la question du nom de rue à partir de la dialectique qu'elle opère avec l'espace qu'elle désigne et l'expérience qui lui est associée. Autrement dit, pour Jacques Réda, le nom de rue est un signe à part... more
Nous nous proposons d'aborder la question du nom de rue à partir de la dialectique qu'elle opère avec l'espace qu'elle désigne et l'expérience qui lui est associée. Autrement dit, pour Jacques Réda, le nom de rue est un signe à part entière, qui vaut certes comme toponyme réaliste mais qui ne se déleste pas pour autant de sa dimension littérale ni de ses possibles connotations. Égrenant à loisir les noms de rue, dans des énumérations qui constituent un trait remarquable de sa poétique, Réda en restitue le potentiel exotique, métaphorique, oxymorique ou poétique. Proprement, Réda procède à une lecture de la ville : par cette attention renouvelée aux noms de rue, il explore à la fois les textes de la ville, et la ville comme un texte.
L’œuvre de Jacques Réda semble se faire l'écho de nombreux enjeux qui concernent l'écriture du lieu dans la littérature contemporaine. Située à une époque charnière, qui voit à la fois s'épanouir tout une littérature « voyageuse » et se... more
L’œuvre de Jacques Réda semble se faire l'écho de nombreux enjeux qui concernent l'écriture du lieu dans la littérature contemporaine. Située à une époque charnière, qui voit à la fois s'épanouir tout une littérature « voyageuse » et se réaffirmer une certaine tradition de la flânerie, elle interroge, entre autres, cet attachement à la localité : parce qu'elles se font à l'échelle d'un arrondissement ou d'une commune, les déambulations du poète seraient-elles dépourvues de toute dimension « voyageuse » ? A l'heure de la « mondialisation », d'une poésie et d'une littérature « planétaires », il s'agit dans cet article d'aborder la tension qui semble exister entre le lieu, entendu comme la plus petite échelle de référence, et le voyage. Plutôt que de conduire à une contradiction frontale, la préférence du lieu ne vient peut-être qu'élargir et affiner le champ d'une littérature de la mobilité dans une époque qui ne cesse d'en remettre en cause les modalités.
Jacques Réda, en flâneur et en poète, arpente une banlieue parisienne en pleine mutation. Son œuvre couvre une période charnière de l'histoire urbaine au cours de laquelle le « Paris suburbain » connaît des réaménagements et des... more
Jacques Réda, en flâneur et en poète, arpente une banlieue parisienne en pleine mutation. Son œuvre couvre une période charnière de l'histoire urbaine au cours de laquelle le « Paris suburbain » connaît des réaménagements et des dynamiques géographiques qui en modifient le paysage en profondeur. Cet article se propose d'étudier les reconfigurations de ce que l'on a nommé une « expérience des limites » de la ville, qui correspond à une fonction historique de la banlieue, mais dont la pérennité ne semble pas assurée dans le contexte contemporain.
"Au Palais des glaces, le Bavard est Roi. Le héros de Louis-René des Forêts porte la manipulation des impostures à un niveau de virtuosité rarement égalé, au point que l'on puisse considérer son livre comme l'œuvre d'un prestidigitateur... more
"Au Palais des glaces, le Bavard est Roi. Le héros de Louis-René des Forêts porte la manipulation des impostures à un niveau de virtuosité rarement égalé, au point que l'on puisse considérer son livre comme l'œuvre d'un prestidigitateur de génie. Si l'on prétend envisager le dépassement de ces multiples jeux d'illusion, il faut au préalable en explorer les méandres, en saisir les enjeux. Notre hypothèse de départ est que la teneur dramatique du texte – entendue au sens métaphorique de ce qui assure à la progression du récit un certain relief – repose essentiellement sur le montage et le démontage des impostures du narrateur."
Le Laboratoire junior "SpatiaLittés", mis en place dès janvier 2016 à l'ENS de Lyon, a vocation à animer un groupe de travail et à organiser des journées d'études autour des thématiques de l'espace, de l'écriture, du terrain et de la... more
Le Laboratoire junior "SpatiaLittés", mis en place dès janvier 2016 à l'ENS de Lyon, a vocation à animer un groupe de travail et à organiser des journées d'études autour des thématiques de l'espace, de l'écriture, du terrain et de la littérature. Ce travail de recherche a l'ambition de s'inscrire dans une perspective interdisciplinaire qui réunit d'abord études littéraire et géographiques, mais qui oeuvre à rapprocher de manière plus générale la littérature et les sciences humaines et sociales.

Pour une présentation complète du Laboratoire junior, voir le document joint.

SpatiaLittés est dirigé par Silvia Flaminio, Samuel Harvet, Franck Ollivon, Mathilde Roussigné et Théo Soula
Research Interests:
Peut-on envisager une approche des textes littéraires contemporains à partir de la notion d'échelle, comprise dans la rigueur de son acception géographique ? Le texte de la communication est disponible sur le Carnet de recherche du... more
Peut-on envisager une approche des textes littéraires contemporains à partir de la notion d'échelle, comprise dans la rigueur de son acception géographique ?
Le texte de la communication est disponible sur le Carnet de recherche du séminaire "Vers une géographie littéraire" (THALIM - CNRS/Paris 3/ENS)
Research Interests:
"Les voitures tuent la flânerie", aurait dit ce "flâneur émérite" (J. Réda) qu'était Jean Follain. Qu'en est-il aujourd'hui ? La flânerie est-elle véritablement morte ? La voiture en est-elle la seule responsable ? En réalité, la mise à... more
"Les voitures tuent la flânerie", aurait dit ce "flâneur émérite" (J. Réda) qu'était Jean Follain. Qu'en est-il aujourd'hui ? La flânerie est-elle véritablement morte ? La voiture en est-elle la seule responsable ? En réalité, la mise à mal des conditions de possibilité de la flânerie aujourd'hui, essentiellement dans les espaces périurbains, se manifeste notamment, chez les flâneurs (J. Réda, J. Rolin, Ph. Vasset, F. Maspero...), par un sentiment d'intrusion : impression d'être là où on ne devrait pas être, de marcher là où il n'est pas prévu que l'on puisse marcher. Empêchements de la marche, état intense de solitude, risques physiques,... si le flâneur choisit finalement de ne pas céder au sentiment d'intrusion en continuant malgré tout à marcher, c'est au prix d'une reconfiguration des modalités de la pratique et des configurations poétiques et imaginaires associées aux textes littéraires.
À l'heure de la métropolisation globalisée, qui a conduit à la naissance de « villes mondiales » et à la modification radicale des circulations urbaines, il serait difficile de penser que le flâneur des « villes énormes » (Baudelaire) et... more
À l'heure de la métropolisation globalisée, qui a conduit à la naissance de « villes mondiales » et à la modification radicale des circulations urbaines, il serait difficile de penser que le flâneur des « villes énormes » (Baudelaire) et de la naissance de la « foule » (Poe) soit encore une figure des plus pertinentes pour penser le déplacement en ville. Comment, en effet, arpenter des rues devenues le territoire privilégié de l'automobile ? Comment parcourir de bout en bout une capitale qui a atteint la taille d'un département ? Comment guetter les traces du passé dans un lieu qui efface systématiquement ses ruines ? Malgré ces paradoxes, la tradition de la flânerie littéraire semble connaître aujourd'hui, en France, une véritable fortune. Mais encore faut-il mesurer la distance qui sépare ces « nouveaux » flâneurs de ceux dont ils se réclament malgré tout. Nous partirons de l'idée que la figure du flâneur permet en fait d'analyser le rapport entre la recherche d'une expression littéraire (recherche d'une forme, recherche poétique d'un langage…) et un régime particulier de déplacement qui met en contact étroit l'individu et la ville. Dès lors, que dit cette reconfiguration de l'art de la flânerie des usages, collectifs et individuels, de la ville, et des formes littéraires qui leur sont associées.
Dans cet exposé, il s'est agi de remplir deux objectifs. Le premier était de relever la pertinence d'un questionnement sur le renouvellement des pratiques et des formes de la flânerie dans la littérature contemporaine. Le second était d'illustrer les bouleversements qui suscitent de fait ce questionnement, et de tenter d'apporter quelques hypothèses de lecture : le déplacement à pied est remis en question de par les transformations qui touchent les voies de circulation urbaine ; l'aire de flânerie se déplace de manière générale vers les marges des villes ; l'écriture des flâneurs s'inspire des narrations documentaires, des discours et des postures des sciences humaines et sociales.
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L'oeuvre anthropologique de Éric Chauvier semble poser la question du positionnement de l'auteur par rapport au champ du savoir en général. Qu'appelle-t-on un auteur scientifique ? La condition de la scientificité d'un texte se... more
L'oeuvre anthropologique de Éric Chauvier semble poser la question du positionnement de l'auteur par rapport au champ du savoir en général. Qu'appelle-t-on un auteur scientifique ? La condition de la scientificité d'un texte se trouve-t-elle dans l'effacement de l'auteur ? Et dans ce cas, nous nous trouverions devant une forme de paradoxe : qui écrit la science ? Comment alors penser les modalités formelles d'implication de l'auteur dans son texte, et les conséquences que cette implication a du point de vue de la présentation et de la transmission des avancées du savoir ? Éric Chauvier entend bien à la fois poser explicitement ces questions, et les traduire du point de vue de la pratique et de l'écriture anthropologiques. Loin de l'objectivisme, cette implication théorique et stylistique de l'auteur dans le compte-rendu de son  expérience remet le sujet au centre de la quête scientifique. Loin d'assurer une « autorité », l'auteur intervient pour désigner le point de vue à partir duquel se construit la connaissance scientifique, et sans qui toute investigation se présenterait comme tronquée, et en cela illégitime.  C'est à se demander, in fine, si ces traces de la subjectivité du chercheur ne « littérarise » pas sa production écrite, brouillant un peu plus les frontières disciplinaires.
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La question des marges de la ville ne peut qu'intéresser celui qui a, selon Jean-Michel Maulpoix, le "goût des lisières". Mais saint-on vraiment quand est-ce que l'on sort de la ville ? Pour le dire autrement, étant donné le... more
La question des marges de la ville ne peut qu'intéresser celui qui a, selon Jean-Michel Maulpoix, le "goût des lisières". Mais saint-on vraiment quand est-ce que l'on sort de la ville ? Pour le dire autrement, étant donné le bouleversement que connaît aujourd'hui l'aménagement des périphéries des grandes villes, peut-on encore y faire l'expérience des limites ? A la banlieue moderne, celle de Baudelaire, celle encore de Cendrars, s'oppose une banlieue contemporaine qui semble bannir peu à peu tous les "signe[s] d'un reste de sauvagerie" Moyens de transport). L'emprise suburbaine, la "suburbia" de Bruce Bégout, inhibe l'expérience des marges au point de susciter chez Réda angoisses et visions cauchemardesques : comment et où, désormais, percevoir un ailleurs de la ville "alors que le monde entier n’est plus qu’une zone pavillonnaire dont on ne sortira jamais plus ?". Mais plutôt qu'à une disparition totale de l'expérience de la marge, je ferai l'hypothèse que nous assistons, dans la "suburbia" sans fin de Jacques Réda, à un déplacement des lieux de la marge. Si les lisières ne font plus sentir les fissures de l'espace urbain, c'est paradoxalement en son sein que l'on retrouve des lieux où la ville s'apaise : le terrain vague, la gare rompent l'emprise de la cité. Et c'est peut-être en son "centre" même que l'on découvre in fine ce qui constitue son envers : "une image de rêve, et de rêve récurrent qui se déroule ainsi : je monte vers Montmartre et, quand j’arrive près du sommet, la basilique s’efface, je vois s’ouvrir en creux devant moi une étendue infinie et infiniment réjouissante de campagne, infinie mais quand même à l’intérieur de Paris" (Le Visiteur).
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Dans La Liberté des rues, Jacques Réda envisage la fréquentation du bistro comme l'expérience renouvelée du "lieu commun". Pour lui, dans le "lieu commun", au sens spatial comme au sens lexical, "disparaît la singularité de la chose".... more
Dans La Liberté des rues, Jacques Réda envisage la fréquentation du bistro comme l'expérience renouvelée du "lieu commun". Pour lui, dans le "lieu commun", au sens spatial comme au sens lexical, "disparaît la singularité de la chose". S'il s'agit là d'un défaut à corriger dans l'expression poétique pour arriver à une plus grande justesse de l'image, cette in-définition de soi est recherchée par le flâneur qui y voit une autre occasion de se débarrasser du "fardeau", de la "fatalité d'être soi". Réda ressort du bistro "léger", altéré au sens fort, "n'étant plus que n'importe qui en route vers n'importe où sur un boulevard". In fine, toute poétique et existentielle soit-elle, cette expérience du lieu commun réinterroge le lien entre les lieux de la ville et la conscience de sa propre singularité, et soulève des enjeux qui réjoignent les préoccupations anthropolgiques d'un Marc Augé (les "non-lieux") ou d'un Bruce Bégout (le motel comme "lieu commun").
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La communication se proposait de partir d'une idée directement empruntée à Jacques Réda lui-même : "Chaque phrase, qu'elle s'annonce rectiligne ou sinueuse, demeure exposée à dévier à des intersections. Ou bien elle bifurque, et les mots... more
La communication se proposait de partir d'une idée directement empruntée à Jacques Réda lui-même : "Chaque phrase, qu'elle s'annonce rectiligne ou sinueuse, demeure exposée à dévier à des intersections. Ou bien elle bifurque, et les mots partent d'un côté, ce qu'ils voulaient exprimer d'un autre. La plus simple conduit toujours à un nouveau croisement ; les plus complexes éclatent à des carrefours ou s'achèvent en impasses, après avoir cru capturer plus de sens que le langage n'en détient. On s'en tire par sauts et glissades. Quelquefois, j'ai essayé d'y mettre bon ordre. De m'imposer littéralement des plans de travail qui me permettraient des compositions cohérentes, au lieu de ces parcours disloqués où, d'une page à l'autre, on ne change pas seulement de rue mais de quartier, de climat, de monde. Je n'y suis jamais parvenu".
Extrait du recueil La Liberté des rues, ce passage montre comment Réda effectue explicitement une analogie entre la spatialité (carrefours, impasses, quartiers, etc.) et l'écriture, au prix d'un usage métaphorique du lexique géographique (qu'est-ce qu'une "impasse" dans une perspective phrastique ou textuelle ? Comment changer de "climat" d'une page à l'autre ?). Se trouverait donc, au cœur du principe actif de l'écriture rédienne, une sorte de dispositif spatial qui structurerait (ou déstructurerait, selon ce qu'il en dit) la phrase et le texte poétiques. Nous avons ainsi tenté d'étudier et d'interroger cette "géographie de la phrase", comprise au sens métaphorique d'une élucidation des principes spatiaux qui organisent l'écriture, par là même poétique, de Jacques Réda.
Pour Réda, homme "qui a trop pris le large", la religion païenne intervient dans le contexte d'une relation ambivalente avec le christianisme. Le Dieu chrétien, absent ou désintéressé, n'est plus un recours possible pour celui qui garde... more
Pour Réda, homme "qui a trop pris le large", la religion païenne intervient dans le contexte d'une relation ambivalente avec le christianisme. Le Dieu chrétien, absent ou désintéressé, n'est plus un recours possible pour celui qui garde une certaine aspiration mystique et spirituelle, dans un siècle qui confirme la "mort de Dieu". Mais le paganisme rédien n'est pas seulement négatif : les dieux se présentent en fait comme une sorte de pharmacopée ("du gardénal et de l'asprine", selon ses mots) apte à apaiser sinon à guérir un rapport contrarié à l'espace. Chacun des dieux se conçoit alors comme un "mode" d'apparition des éléments perçus, fondant une ontologie instinctive et toujours ironique. Plus fondamentalement peut-être, le recours à l'imaginaire et aux figures païennes intervient comme un ressourcement qui trouve dans la naïveté de l'enfant le modèle d'un rapport heureux à l'espace.
Consultable en ligne à l'adresse suivante : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01218149v1
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Jacques Réda, poète de l'espace proche, n'en demeure pas moins attentif aux signes qui renvoient, par la logique du symbole, de l'analogie ou de la synecdoque, à une représentation de l'espace planétaire. Mais cette saisie du global à... more
Jacques Réda, poète de l'espace proche, n'en demeure pas moins attentif aux signes qui renvoient, par la logique du symbole, de l'analogie ou de la synecdoque, à une représentation de l'espace planétaire. Mais cette saisie du global à travers le local impose un biais de lecture qui conduit à une représentation déformée du global. Cosmos, Totalité "en perpétuelles métamorphoses", dédale... : les figures poétiques du monde, révélatrices de l'hétérogénéité des références rédiennes, mobilisent la part d'imaginaire qui régit l'image partagée de la globalité et, peut-être, sa dimension mythique.
Research Interests:
The purpose of this paper is to analyse how Jacques Réda's writings deal with the issue of space, focusing on the specific question of the geographical scale. Réda’s writings appears to be a key to understand the historical evolution of... more
The purpose of this paper is to analyse how Jacques Réda's writings deal with the issue of space, focusing on the specific question of the geographical scale. Réda’s writings appears to be a key to understand the historical evolution of space writing in literature. Réda’s prose and poetry take place in a contemporary society deeply “globalised” - mainly in Paris - and follow centuries of enthusiastic world literature (the works of Blaise Cendrars or Nicolas Bouvier, for instance). Nevertheless it tackles a renewed interest in local space: the everyday and close environment, what surrounds us.
Research Interests:
Notes de lecture des Saisons de la nuit de Colum McCann, paru en 2007
Research Interests:
Le livre de Filippo Zanghi, Zone indécise, explore à travers l'étude de six auteurs contemporains les paysages de la périphérie parisienne. S'inscrivant dans le champ de la géographie littéraire, l'essai permet ainsi de dégager les... more
Le livre de Filippo Zanghi, Zone indécise, explore à travers l'étude de six auteurs contemporains les paysages de la périphérie parisienne. S'inscrivant dans le champ de la géographie littéraire, l'essai permet ainsi de dégager les grandes questions que posent aujourd'hui ces ouvrages : que devient le voyage lorsqu'il concerne un espace proche ? Quelles sont les valeurs paysagères de ces "zones grises" ? Qui est ce marcheur qui se donne pour projet, selon des contraintes plus ou moins fortes, d'arpenter ces lieux de parcours paradoxaux que sont les banlieues ?
Disponible en ligne : http://www.fabula.org/revue/document9890.php
Research Interests:
Séminaire de présentation du n°63 de la revue Semicerchio
Présentation complète et programme : https://spatialitt.hypotheses.org/journee-detudes-22-mars-2017 Trafic saturé, saturation des quartiers centraux et même saturation de la banlieue... le terme « saturation » est omniprésent dans les... more
Présentation complète et programme :
https://spatialitt.hypotheses.org/journee-detudes-22-mars-2017

Trafic saturé, saturation des quartiers centraux et même saturation de la banlieue... le terme « saturation » est omniprésent dans les discours sur la ville. Pourtant, c’est un terme qui n’est pas sans équivoque puisqu’il est emprunté à la chimie pour qualifier un état limite d’absorption ou de dissolution d’une substance dans une autre et impose ce faisant de penser un seuil d’urbanisation. Afin de guider la réflexion, nous nous proposons dans un premier temps de le définir comme un qualificatif péjoratif visant à désigner un état limite de la coprésence au sens de « rassemblement dans un même lieu de réalités sociales distinctes » (Lévy et Lussault, 2003).
Dans le cadre des questionnements que nous développons au sein du laboratoire junior « SpatiaLittés » autour des rapports entre texte et espace, il nous a semblé intéressant d’interroger la pertinence du recours à ce terme de saturation à propos de la ville. Comme notion aux contours vagues, tout autant que comme objet de pensée complexe, il paraît se prêter idéalement au jeu de l’interdisciplinarité, questionnant à la fois l’expérience sensible à laquelle se livre le citadin, l’espace qu’il parcourt, et les différents textes qui en rendent compte. Cette journée d’études pluridisciplinaire se propose donc de considérer l’expérience sensible de la ville saturée en s’appuyant sur l’analyse des textes qui la décrivent et en interrogent ainsi les propriétés.
On se demandera entre autres quels dispositifs esthétiques la saturation urbaine permet d’explorer. Peut-on parler d’une stylistique ou d’une rhétorique de la saturation qui viendrait ainsi influencer la forme même des textes ? De façon plus générale, que disent ces textes de l’influence de cette saturation sur la relation que le citadin entretient avec son espace de vie ? L’enjeu d’une telle approche pourrait rejoindre in fine celui d’une définition de la ville : la saturation comme trait caractéristique fait-elle rupture dans l’histoire des formes urbaines ? Entre-t-elle dans l’analyse de ce que Marc Augé appelle la « sur-modernité », à savoir une ère de la civilisation occidentale marquée par la « surabondance de causes » ?
Research Interests:
La première Journée d'études du laboratoire junior SpatiaLittés aura lieu le mercredi 7 décembre 2016 à l'ENS de Lyon. Les différents intervenants, issues de disciplines diverses, aborderont la question de la multiplication et de... more
La première Journée d'études du laboratoire junior SpatiaLittés aura lieu le mercredi 7 décembre 2016 à l'ENS de Lyon. Les différents intervenants, issues de disciplines diverses, aborderont la question de la multiplication et de l'hybridation des écritures de l'espace.
Retrouvez toutes les informations pratiques, le programme détaillé ainsi que le résumé des interventions sur notre site web ou dans le fichier joint.
Au plaisir de vous y retrouver !
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