Théo Soula
Université Toulouse II Jean Jaurès, Lettres modernes, Graduate Student
- Géographie Littéraire, Geocriticism/Géocritique, Géographie Humaine : Géographie Culturelle, Géopoétique, Geopoetics, Literary Cartography, and 27 moreGeopoetics, Geocriticism, Nissology and Literary Cartography, Geocriticism, Geocritics, Contemporary Poetry, Contemporary French Literature, Jacques Reda, Author Jean Rolin, Philippe Vasset, Paysage, Le Paysage Urbain, Flânerie, Landscape Urbanism, Lettres Modernes, Villes, Paris, La Ville, Mondialisation, Phenomenology of Space and Place, Walking, Literary Geography, The City in Literature and Culture, Travel Writing, Humanistic Geography, Littérature contemporaine, Georges Perec, French Literature, and Françoise Choayedit
- Normalien, agrégé de lettres modernes, docteur en langue et littérature française. Lauréat du prix de thèse MSHS-T 2019edit
Dans une ville énorme devenue mégapole postmoderne, l’œuvre de Jacques Réda métamorphose la tradition de la flânerie littéraire parisienne. À défaut de marquer la fin de l’ère du « piéton de Paris », elle est un creuset dans lequel... more
Dans une ville énorme devenue mégapole postmoderne, l’œuvre de Jacques Réda métamorphose la tradition de la flânerie littéraire parisienne. À défaut de marquer la fin de l’ère du « piéton de Paris », elle est un creuset dans lequel s’élaborent de nouvelles formes de citadinité. /// En ligne : https://classiques-garnier.com/geographie-litteraire-de-paris-dans-l-oeuvre-de-jacques-reda-le-flaneur-megapolitain.html /// Recensions de l'ouvrage / - Fabula : https://doi.org/10.58282/acta.15809 / - L'espace géographique : https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2022-1-page-95.htm
/ - Viatica : https://journals.openedition.org/viatica/2969
/ - Viatica : https://journals.openedition.org/viatica/2969
Research Interests: Interdisciplinarity, Phenomenology, Humanistic Geography, Etudes culturelles, Phénoménologie, Psychanalyse, and 9 morePoésie française, Paysages, Philosophy of the City, Géopoétique, Géographie Littéraire, Littérature Urbaine, Geopoetics, Geocriticism, Nissology and Literary Cartography, Poésie Française Contemporaine, and Jacques Reda
SOULA (Théo), « L'ivresse du cheminement. Sur l'oeuvre provinciale de Jacques Réda » En chemin sur les routes de France, Jacques Réda recherche la "griserie du déplacement continu", alternative métaphorique à l'ivresse bien réelle des... more
SOULA (Théo), « L'ivresse du cheminement. Sur l'oeuvre provinciale de Jacques Réda »
En chemin sur les routes de France, Jacques Réda recherche la "griserie du déplacement continu", alternative métaphorique à l'ivresse bien réelle des Romantiques ou des Surréalistes. Support d'une méditation mobile, déclencheur d'extases lumineuses et paysagères, ou voie d'accès à un au-delà qui toujours lui échappe, le "cheminement" se situe au croisement d'un art du déplacement et d'un art poétique qui organisent ensemble le "dérèglement de tous les sens"
En chemin sur les routes de France, Jacques Réda recherche la "griserie du déplacement continu", alternative métaphorique à l'ivresse bien réelle des Romantiques ou des Surréalistes. Support d'une méditation mobile, déclencheur d'extases lumineuses et paysagères, ou voie d'accès à un au-delà qui toujours lui échappe, le "cheminement" se situe au croisement d'un art du déplacement et d'un art poétique qui organisent ensemble le "dérèglement de tous les sens"
Research Interests:
L’œuvre de Jacques Réda, flâneur contemporain émérite, se construit dans un siècle désenchanté au cours duquel la grande ville, devenue mégapole mondiale, chasse progressivement les derniers espaces du rêve, « victimes désignées pour le... more
L’œuvre de Jacques Réda, flâneur contemporain émérite, se construit dans un siècle désenchanté au cours duquel la grande ville, devenue mégapole mondiale, chasse progressivement les derniers espaces du rêve, « victimes désignées pour le sacrifice » (J. Réda, Les Cinq points cardinaux, 2003) par les urbanistes et promoteurs ultramodernes. La quête de la Merveille, qu’il tient en héritage des Surréalistes, et plus discrètement des Situationnistes, anime pourtant les sens en éveil du « piéton de Paris » dont la démarche comporte dès lors une dimension de résistance. Il s’agit alors de nous demander comment se manifestent dans son œuvre ces fulgurances poétiques, avatars plus ou moins lointains de la transcendance miraculeuse.
D’une part, c’est par la thématisation du rêve que Jacques Réda interroge d’abord les frontières de la réalité urbaine. En particulier, un « rêve récurrent » lui tient lieu de leitmotiv dans lequel, nous raconte-t-il, la ville s’interrompt soudain, « en son centre même », pour laisser place à une « campagne riante qui s’étend à l’infini » (J. Réda, La Liberté des rues, 1997). Le doute n’est pas ici permis : ce rêve contradictoire permet de penser, sur le mode de l’adynaton, un envers de la ville qui ne prétend jamais réellement apparaître. D’autre part, au contraire, Réda exploite plus subtilement mais plus profondément les ressources de sa sensibilité paysagère pour faire vaciller les contours, les masses et les couleurs, rejoignant une forme de poésie impressionniste et hallucinatoire qui confine souvent au registre fantastique. Enfin, dans quelques pièces particulières, le poète a plus franchement recours au genre du merveilleux, esquissant le portrait d’une ville remplie de fantômes, d’apparitions surnaturelles et de manifestations mystiques.
La poésie de la merveille de Jacques Réda reprend donc ce goût de la transcendance et de l’inexplicable qui a marqué la poésie surréaliste, en l’imprégnant d’une thématique et d’une esthétique plus personnelles qui continue d’interroger le substrat mystique dans une grande ville toujours plus soumise aux dogmes d’une rationalité économique et séculaire.
En ligne : http://revuechameaux.org/numeros/lincertaine-realite-reves-illusions-et-hallucinations/
D’une part, c’est par la thématisation du rêve que Jacques Réda interroge d’abord les frontières de la réalité urbaine. En particulier, un « rêve récurrent » lui tient lieu de leitmotiv dans lequel, nous raconte-t-il, la ville s’interrompt soudain, « en son centre même », pour laisser place à une « campagne riante qui s’étend à l’infini » (J. Réda, La Liberté des rues, 1997). Le doute n’est pas ici permis : ce rêve contradictoire permet de penser, sur le mode de l’adynaton, un envers de la ville qui ne prétend jamais réellement apparaître. D’autre part, au contraire, Réda exploite plus subtilement mais plus profondément les ressources de sa sensibilité paysagère pour faire vaciller les contours, les masses et les couleurs, rejoignant une forme de poésie impressionniste et hallucinatoire qui confine souvent au registre fantastique. Enfin, dans quelques pièces particulières, le poète a plus franchement recours au genre du merveilleux, esquissant le portrait d’une ville remplie de fantômes, d’apparitions surnaturelles et de manifestations mystiques.
La poésie de la merveille de Jacques Réda reprend donc ce goût de la transcendance et de l’inexplicable qui a marqué la poésie surréaliste, en l’imprégnant d’une thématique et d’une esthétique plus personnelles qui continue d’interroger le substrat mystique dans une grande ville toujours plus soumise aux dogmes d’une rationalité économique et séculaire.
En ligne : http://revuechameaux.org/numeros/lincertaine-realite-reves-illusions-et-hallucinations/
Research Interests:
Depuis le temps des « villes énormes » de Baudelaire, le flâneur explore les méandres d’une capitale parisienne lancée dans une course à la démesure, et à laquelle il confronte sa propre grandeur : entre « folie des hauteurs » (T. Paquot)... more
Depuis le temps des « villes énormes » de Baudelaire, le flâneur explore les méandres d’une capitale parisienne lancée dans une course à la démesure, et à laquelle il confronte sa propre grandeur : entre « folie des hauteurs » (T. Paquot) et « gigantesque conurbation européenne » à venir (J. Réda), le marcheur travaille à se mesurer à un ensemble qui le dépasse et dont les constructions les plus récentes semblent en avoir oublié l’humaine dimension. De résistance en anticipation, l’œuvre de Jacques Réda ausculte les complexités de cette crise de l’échelle humaine dans la ville contemporaine qui se poursuit au tournant du XXIe siècle.
En ligne : https://popups.uliege.be/0774-7136/
En ligne : https://popups.uliege.be/0774-7136/
Research Interests:
Ellis Island démontre la virtuosité “géo-littéraire” de Georges Perec, par l ’étonnante diversité de ses écritures de l ’espace (géo-histoire, géographie statisticienne, géographie de l ’infra-ordinaire) et dans le déploiement des espaces... more
Ellis Island démontre la virtuosité “géo-littéraire” de Georges Perec, par
l ’étonnante diversité de ses écritures de l ’espace (géo-histoire, géographie statisticienne, géographie de l ’infra-ordinaire) et dans le déploiement des espaces auxquels il se réfère (la Nation états-unienne, les territoires d’origine des populations migrantes, le “non-lieu” de l ’île). L’unité de sens qui se dégage de l ’ensemble fait du livre un espace-
carrefour où s’entrecroisent les géographies perecquiennes.
En ligne : https://classiques-garnier.com/recits-d-ellis-island-de-georges-perec-et-robert-bober-au-miroir-contemporain-2019-6.html
l ’étonnante diversité de ses écritures de l ’espace (géo-histoire, géographie statisticienne, géographie de l ’infra-ordinaire) et dans le déploiement des espaces auxquels il se réfère (la Nation états-unienne, les territoires d’origine des populations migrantes, le “non-lieu” de l ’île). L’unité de sens qui se dégage de l ’ensemble fait du livre un espace-
carrefour où s’entrecroisent les géographies perecquiennes.
En ligne : https://classiques-garnier.com/recits-d-ellis-island-de-georges-perec-et-robert-bober-au-miroir-contemporain-2019-6.html
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À travers ce recueil interdisciplinaire, nous tentons de voir comment le déplacement du « piéton de Paris » se déploie dans une dialectique avec l'espace urbain : les modulations de l'allure réfléchissent le règne du déplacement... more
À travers ce recueil interdisciplinaire, nous tentons de voir comment le déplacement du « piéton de Paris » se déploie dans une dialectique avec l'espace urbain : les modulations de l'allure réfléchissent le règne du déplacement automobile, les lieux de la déambulation questionnent le « zonage » des villes, la polarisation périphérique atteste l'existence de seuils urbains, la tendance digressive des parcours et des récits ré-interrogent la dimension labyrinthique des rues. La mobilité est celle du flâneur, mais aussi celle de la ville qui ne cesse de se combler, de se transformer ; elle est encore celle des autres : les automobiles, les « passants », les nuages,… À travers l'étude de l’œuvre de Jacques Réda, nous tentons d'étudier ces paysages urbains de la mobilité que dessinent les parcours du flâneur. Nous nous chargeons également, avec Lucia Quaquarelli, de constituer et d'introduire la bibliographie finale dans une optique inter- et transdisciplinaire.
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Nous nous proposons d'aborder la question du nom de rue à partir de la dialectique qu'elle opère avec l'espace qu'elle désigne et l'expérience qui lui est associée. Autrement dit, pour Jacques Réda, le nom de rue est un signe à part... more
Nous nous proposons d'aborder la question du nom de rue à partir de la dialectique qu'elle opère avec l'espace qu'elle désigne et l'expérience qui lui est associée. Autrement dit, pour Jacques Réda, le nom de rue est un signe à part entière, qui vaut certes comme toponyme réaliste mais qui ne se déleste pas pour autant de sa dimension littérale ni de ses possibles connotations. Égrenant à loisir les noms de rue, dans des énumérations qui constituent un trait remarquable de sa poétique, Réda en restitue le potentiel exotique, métaphorique, oxymorique ou poétique. Proprement, Réda procède à une lecture de la ville : par cette attention renouvelée aux noms de rue, il explore à la fois les textes de la ville, et la ville comme un texte.
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L’œuvre de Jacques Réda semble se faire l'écho de nombreux enjeux qui concernent l'écriture du lieu dans la littérature contemporaine. Située à une époque charnière, qui voit à la fois s'épanouir tout une littérature « voyageuse » et se... more
L’œuvre de Jacques Réda semble se faire l'écho de nombreux enjeux qui concernent l'écriture du lieu dans la littérature contemporaine. Située à une époque charnière, qui voit à la fois s'épanouir tout une littérature « voyageuse » et se réaffirmer une certaine tradition de la flânerie, elle interroge, entre autres, cet attachement à la localité : parce qu'elles se font à l'échelle d'un arrondissement ou d'une commune, les déambulations du poète seraient-elles dépourvues de toute dimension « voyageuse » ? A l'heure de la « mondialisation », d'une poésie et d'une littérature « planétaires », il s'agit dans cet article d'aborder la tension qui semble exister entre le lieu, entendu comme la plus petite échelle de référence, et le voyage. Plutôt que de conduire à une contradiction frontale, la préférence du lieu ne vient peut-être qu'élargir et affiner le champ d'une littérature de la mobilité dans une époque qui ne cesse d'en remettre en cause les modalités.
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Jacques Réda, en flâneur et en poète, arpente une banlieue parisienne en pleine mutation. Son œuvre couvre une période charnière de l'histoire urbaine au cours de laquelle le « Paris suburbain » connaît des réaménagements et des... more
Jacques Réda, en flâneur et en poète, arpente une banlieue parisienne en pleine mutation. Son œuvre couvre une période charnière de l'histoire urbaine au cours de laquelle le « Paris suburbain » connaît des réaménagements et des dynamiques géographiques qui en modifient le paysage en profondeur. Cet article se propose d'étudier les reconfigurations de ce que l'on a nommé une « expérience des limites » de la ville, qui correspond à une fonction historique de la banlieue, mais dont la pérennité ne semble pas assurée dans le contexte contemporain.
Research Interests:
Le Laboratoire junior "SpatiaLittés", mis en place dès janvier 2016 à l'ENS de Lyon, a vocation à animer un groupe de travail et à organiser des journées d'études autour des thématiques de l'espace, de l'écriture, du terrain et de la... more
Le Laboratoire junior "SpatiaLittés", mis en place dès janvier 2016 à l'ENS de Lyon, a vocation à animer un groupe de travail et à organiser des journées d'études autour des thématiques de l'espace, de l'écriture, du terrain et de la littérature. Ce travail de recherche a l'ambition de s'inscrire dans une perspective interdisciplinaire qui réunit d'abord études littéraire et géographiques, mais qui oeuvre à rapprocher de manière plus générale la littérature et les sciences humaines et sociales.
Pour une présentation complète du Laboratoire junior, voir le document joint.
SpatiaLittés est dirigé par Silvia Flaminio, Samuel Harvet, Franck Ollivon, Mathilde Roussigné et Théo Soula
Pour une présentation complète du Laboratoire junior, voir le document joint.
SpatiaLittés est dirigé par Silvia Flaminio, Samuel Harvet, Franck Ollivon, Mathilde Roussigné et Théo Soula
Research Interests:
Peut-on envisager une approche des textes littéraires contemporains à partir de la notion d'échelle, comprise dans la rigueur de son acception géographique ? Le texte de la communication est disponible sur le Carnet de recherche du... more
Peut-on envisager une approche des textes littéraires contemporains à partir de la notion d'échelle, comprise dans la rigueur de son acception géographique ?
Le texte de la communication est disponible sur le Carnet de recherche du séminaire "Vers une géographie littéraire" (THALIM - CNRS/Paris 3/ENS)
Le texte de la communication est disponible sur le Carnet de recherche du séminaire "Vers une géographie littéraire" (THALIM - CNRS/Paris 3/ENS)
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"Les voitures tuent la flânerie", aurait dit ce "flâneur émérite" (J. Réda) qu'était Jean Follain. Qu'en est-il aujourd'hui ? La flânerie est-elle véritablement morte ? La voiture en est-elle la seule responsable ? En réalité, la mise à... more
"Les voitures tuent la flânerie", aurait dit ce "flâneur émérite" (J. Réda) qu'était Jean Follain. Qu'en est-il aujourd'hui ? La flânerie est-elle véritablement morte ? La voiture en est-elle la seule responsable ? En réalité, la mise à mal des conditions de possibilité de la flânerie aujourd'hui, essentiellement dans les espaces périurbains, se manifeste notamment, chez les flâneurs (J. Réda, J. Rolin, Ph. Vasset, F. Maspero...), par un sentiment d'intrusion : impression d'être là où on ne devrait pas être, de marcher là où il n'est pas prévu que l'on puisse marcher. Empêchements de la marche, état intense de solitude, risques physiques,... si le flâneur choisit finalement de ne pas céder au sentiment d'intrusion en continuant malgré tout à marcher, c'est au prix d'une reconfiguration des modalités de la pratique et des configurations poétiques et imaginaires associées aux textes littéraires.
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À l'heure de la métropolisation globalisée, qui a conduit à la naissance de « villes mondiales » et à la modification radicale des circulations urbaines, il serait difficile de penser que le flâneur des « villes énormes » (Baudelaire) et... more
À l'heure de la métropolisation globalisée, qui a conduit à la naissance de « villes mondiales » et à la modification radicale des circulations urbaines, il serait difficile de penser que le flâneur des « villes énormes » (Baudelaire) et de la naissance de la « foule » (Poe) soit encore une figure des plus pertinentes pour penser le déplacement en ville. Comment, en effet, arpenter des rues devenues le territoire privilégié de l'automobile ? Comment parcourir de bout en bout une capitale qui a atteint la taille d'un département ? Comment guetter les traces du passé dans un lieu qui efface systématiquement ses ruines ? Malgré ces paradoxes, la tradition de la flânerie littéraire semble connaître aujourd'hui, en France, une véritable fortune. Mais encore faut-il mesurer la distance qui sépare ces « nouveaux » flâneurs de ceux dont ils se réclament malgré tout. Nous partirons de l'idée que la figure du flâneur permet en fait d'analyser le rapport entre la recherche d'une expression littéraire (recherche d'une forme, recherche poétique d'un langage…) et un régime particulier de déplacement qui met en contact étroit l'individu et la ville. Dès lors, que dit cette reconfiguration de l'art de la flânerie des usages, collectifs et individuels, de la ville, et des formes littéraires qui leur sont associées.
Dans cet exposé, il s'est agi de remplir deux objectifs. Le premier était de relever la pertinence d'un questionnement sur le renouvellement des pratiques et des formes de la flânerie dans la littérature contemporaine. Le second était d'illustrer les bouleversements qui suscitent de fait ce questionnement, et de tenter d'apporter quelques hypothèses de lecture : le déplacement à pied est remis en question de par les transformations qui touchent les voies de circulation urbaine ; l'aire de flânerie se déplace de manière générale vers les marges des villes ; l'écriture des flâneurs s'inspire des narrations documentaires, des discours et des postures des sciences humaines et sociales.
Dans cet exposé, il s'est agi de remplir deux objectifs. Le premier était de relever la pertinence d'un questionnement sur le renouvellement des pratiques et des formes de la flânerie dans la littérature contemporaine. Le second était d'illustrer les bouleversements qui suscitent de fait ce questionnement, et de tenter d'apporter quelques hypothèses de lecture : le déplacement à pied est remis en question de par les transformations qui touchent les voies de circulation urbaine ; l'aire de flânerie se déplace de manière générale vers les marges des villes ; l'écriture des flâneurs s'inspire des narrations documentaires, des discours et des postures des sciences humaines et sociales.
Research Interests: Contemporary French Literature, Paris, Littérature Française, Littérature contemporaine, Littérature Contemporaine Française, and 10 moreFrench Poetry and Poetics, French Litterature, Flâneur, Géographie culturelle, géographie humaniste et littérature, Flânerie, Géographie Littéraire, Author Jean Rolin, Philippe Vasset, Jacques Reda, and Francois Maspero
L'oeuvre anthropologique de Éric Chauvier semble poser la question du positionnement de l'auteur par rapport au champ du savoir en général. Qu'appelle-t-on un auteur scientifique ? La condition de la scientificité d'un texte se... more
L'oeuvre anthropologique de Éric Chauvier semble poser la question du positionnement de l'auteur par rapport au champ du savoir en général. Qu'appelle-t-on un auteur scientifique ? La condition de la scientificité d'un texte se trouve-t-elle dans l'effacement de l'auteur ? Et dans ce cas, nous nous trouverions devant une forme de paradoxe : qui écrit la science ? Comment alors penser les modalités formelles d'implication de l'auteur dans son texte, et les conséquences que cette implication a du point de vue de la présentation et de la transmission des avancées du savoir ? Éric Chauvier entend bien à la fois poser explicitement ces questions, et les traduire du point de vue de la pratique et de l'écriture anthropologiques. Loin de l'objectivisme, cette implication théorique et stylistique de l'auteur dans le compte-rendu de son expérience remet le sujet au centre de la quête scientifique. Loin d'assurer une « autorité », l'auteur intervient pour désigner le point de vue à partir duquel se construit la connaissance scientifique, et sans qui toute investigation se présenterait comme tronquée, et en cela illégitime. C'est à se demander, in fine, si ces traces de la subjectivité du chercheur ne « littérarise » pas sa production écrite, brouillant un peu plus les frontières disciplinaires.
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La question des marges de la ville ne peut qu'intéresser celui qui a, selon Jean-Michel Maulpoix, le "goût des lisières". Mais saint-on vraiment quand est-ce que l'on sort de la ville ? Pour le dire autrement, étant donné le... more
La question des marges de la ville ne peut qu'intéresser celui qui a, selon Jean-Michel Maulpoix, le "goût des lisières". Mais saint-on vraiment quand est-ce que l'on sort de la ville ? Pour le dire autrement, étant donné le bouleversement que connaît aujourd'hui l'aménagement des périphéries des grandes villes, peut-on encore y faire l'expérience des limites ? A la banlieue moderne, celle de Baudelaire, celle encore de Cendrars, s'oppose une banlieue contemporaine qui semble bannir peu à peu tous les "signe[s] d'un reste de sauvagerie" Moyens de transport). L'emprise suburbaine, la "suburbia" de Bruce Bégout, inhibe l'expérience des marges au point de susciter chez Réda angoisses et visions cauchemardesques : comment et où, désormais, percevoir un ailleurs de la ville "alors que le monde entier n’est plus qu’une zone pavillonnaire dont on ne sortira jamais plus ?". Mais plutôt qu'à une disparition totale de l'expérience de la marge, je ferai l'hypothèse que nous assistons, dans la "suburbia" sans fin de Jacques Réda, à un déplacement des lieux de la marge. Si les lisières ne font plus sentir les fissures de l'espace urbain, c'est paradoxalement en son sein que l'on retrouve des lieux où la ville s'apaise : le terrain vague, la gare rompent l'emprise de la cité. Et c'est peut-être en son "centre" même que l'on découvre in fine ce qui constitue son envers : "une image de rêve, et de rêve récurrent qui se déroule ainsi : je monte vers Montmartre et, quand j’arrive près du sommet, la basilique s’efface, je vois s’ouvrir en creux devant moi une étendue infinie et infiniment réjouissante de campagne, infinie mais quand même à l’intérieur de Paris" (Le Visiteur).
Research Interests: Human Geography, Globalization, Suburban Studies, Contemporary Literature, Contemporary Poetry, and 11 morePoésie, Mondialisation, Littérature Française, Littérature contemporaine, Periurbanisation, Poesie Francaise, Géographie culturelle, géographie humaniste et littérature, Literary Geographies, Géographie Littéraire, Poésie Française Contemporaine, and Jacques Reda
Dans La Liberté des rues, Jacques Réda envisage la fréquentation du bistro comme l'expérience renouvelée du "lieu commun". Pour lui, dans le "lieu commun", au sens spatial comme au sens lexical, "disparaît la singularité de la chose".... more
Dans La Liberté des rues, Jacques Réda envisage la fréquentation du bistro comme l'expérience renouvelée du "lieu commun". Pour lui, dans le "lieu commun", au sens spatial comme au sens lexical, "disparaît la singularité de la chose". S'il s'agit là d'un défaut à corriger dans l'expression poétique pour arriver à une plus grande justesse de l'image, cette in-définition de soi est recherchée par le flâneur qui y voit une autre occasion de se débarrasser du "fardeau", de la "fatalité d'être soi". Réda ressort du bistro "léger", altéré au sens fort, "n'étant plus que n'importe qui en route vers n'importe où sur un boulevard". In fine, toute poétique et existentielle soit-elle, cette expérience du lieu commun réinterroge le lien entre les lieux de la ville et la conscience de sa propre singularité, et soulève des enjeux qui réjoignent les préoccupations anthropolgiques d'un Marc Augé (les "non-lieux") ou d'un Bruce Bégout (le motel comme "lieu commun").
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La communication se proposait de partir d'une idée directement empruntée à Jacques Réda lui-même : "Chaque phrase, qu'elle s'annonce rectiligne ou sinueuse, demeure exposée à dévier à des intersections. Ou bien elle bifurque, et les mots... more
La communication se proposait de partir d'une idée directement empruntée à Jacques Réda lui-même : "Chaque phrase, qu'elle s'annonce rectiligne ou sinueuse, demeure exposée à dévier à des intersections. Ou bien elle bifurque, et les mots partent d'un côté, ce qu'ils voulaient exprimer d'un autre. La plus simple conduit toujours à un nouveau croisement ; les plus complexes éclatent à des carrefours ou s'achèvent en impasses, après avoir cru capturer plus de sens que le langage n'en détient. On s'en tire par sauts et glissades. Quelquefois, j'ai essayé d'y mettre bon ordre. De m'imposer littéralement des plans de travail qui me permettraient des compositions cohérentes, au lieu de ces parcours disloqués où, d'une page à l'autre, on ne change pas seulement de rue mais de quartier, de climat, de monde. Je n'y suis jamais parvenu".
Extrait du recueil La Liberté des rues, ce passage montre comment Réda effectue explicitement une analogie entre la spatialité (carrefours, impasses, quartiers, etc.) et l'écriture, au prix d'un usage métaphorique du lexique géographique (qu'est-ce qu'une "impasse" dans une perspective phrastique ou textuelle ? Comment changer de "climat" d'une page à l'autre ?). Se trouverait donc, au cœur du principe actif de l'écriture rédienne, une sorte de dispositif spatial qui structurerait (ou déstructurerait, selon ce qu'il en dit) la phrase et le texte poétiques. Nous avons ainsi tenté d'étudier et d'interroger cette "géographie de la phrase", comprise au sens métaphorique d'une élucidation des principes spatiaux qui organisent l'écriture, par là même poétique, de Jacques Réda.
Extrait du recueil La Liberté des rues, ce passage montre comment Réda effectue explicitement une analogie entre la spatialité (carrefours, impasses, quartiers, etc.) et l'écriture, au prix d'un usage métaphorique du lexique géographique (qu'est-ce qu'une "impasse" dans une perspective phrastique ou textuelle ? Comment changer de "climat" d'une page à l'autre ?). Se trouverait donc, au cœur du principe actif de l'écriture rédienne, une sorte de dispositif spatial qui structurerait (ou déstructurerait, selon ce qu'il en dit) la phrase et le texte poétiques. Nous avons ainsi tenté d'étudier et d'interroger cette "géographie de la phrase", comprise au sens métaphorique d'une élucidation des principes spatiaux qui organisent l'écriture, par là même poétique, de Jacques Réda.
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Pour Réda, homme "qui a trop pris le large", la religion païenne intervient dans le contexte d'une relation ambivalente avec le christianisme. Le Dieu chrétien, absent ou désintéressé, n'est plus un recours possible pour celui qui garde... more
Pour Réda, homme "qui a trop pris le large", la religion païenne intervient dans le contexte d'une relation ambivalente avec le christianisme. Le Dieu chrétien, absent ou désintéressé, n'est plus un recours possible pour celui qui garde une certaine aspiration mystique et spirituelle, dans un siècle qui confirme la "mort de Dieu". Mais le paganisme rédien n'est pas seulement négatif : les dieux se présentent en fait comme une sorte de pharmacopée ("du gardénal et de l'asprine", selon ses mots) apte à apaiser sinon à guérir un rapport contrarié à l'espace. Chacun des dieux se conçoit alors comme un "mode" d'apparition des éléments perçus, fondant une ontologie instinctive et toujours ironique. Plus fondamentalement peut-être, le recours à l'imaginaire et aux figures païennes intervient comme un ressourcement qui trouve dans la naïveté de l'enfant le modèle d'un rapport heureux à l'espace.
Consultable en ligne à l'adresse suivante : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01218149v1
Consultable en ligne à l'adresse suivante : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01218149v1
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Jacques Réda, poète de l'espace proche, n'en demeure pas moins attentif aux signes qui renvoient, par la logique du symbole, de l'analogie ou de la synecdoque, à une représentation de l'espace planétaire. Mais cette saisie du global à... more
Jacques Réda, poète de l'espace proche, n'en demeure pas moins attentif aux signes qui renvoient, par la logique du symbole, de l'analogie ou de la synecdoque, à une représentation de l'espace planétaire. Mais cette saisie du global à travers le local impose un biais de lecture qui conduit à une représentation déformée du global. Cosmos, Totalité "en perpétuelles métamorphoses", dédale... : les figures poétiques du monde, révélatrices de l'hétérogénéité des références rédiennes, mobilisent la part d'imaginaire qui régit l'image partagée de la globalité et, peut-être, sa dimension mythique.
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The purpose of this paper is to analyse how Jacques Réda's writings deal with the issue of space, focusing on the specific question of the geographical scale. Réda’s writings appears to be a key to understand the historical evolution of... more
The purpose of this paper is to analyse how Jacques Réda's writings deal with the issue of space, focusing on the specific question of the geographical scale. Réda’s writings appears to be a key to understand the historical evolution of space writing in literature. Réda’s prose and poetry take place in a contemporary society deeply “globalised” - mainly in Paris - and follow centuries of enthusiastic world literature (the works of Blaise Cendrars or Nicolas Bouvier, for instance). Nevertheless it tackles a renewed interest in local space: the everyday and close environment, what surrounds us.
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Notes de lecture des Saisons de la nuit de Colum McCann, paru en 2007