Gallicanisme

Doctorat en Droit- Faculté de Droit-Aix-Marseille Université- Soutenance le 15 juin 2018.
Membres du Jury:
M. Christian Bruschi, Professeur à Aix-Marseille-Université, (Co-directeur)
Mme. Karen Fiorentino, Professeur à l'Université de Bourgogne-Franche-Comté, (Examinatrice)
M. Eric Gasparini, Professeur à Aix-Marseille-Université, (Co-directeur)
M. Sébastien Le Gal, Professeur à l'Université de Grenoble-Alpes,(Rapporteur)
M. Jean-Louis Mestre, Professeur émérite d'Aix-Marseille-Université,
(président)
M. Arnaud Vergne, Professeur à l'Université Paris V-Descartes, (rapporteur)
M. François Quastana, Professeur à l'Université de Lille II, (Examinateur)

Certains théologiens et certains canonistes considèrent qu'un pape peut tomber dans l'hérésie. Selon eux, il devrait alors être déposé par un concile général. Cette théorie remonte au Décret de Gratien (XIIe siècle). Elle a engendré les erreurs du conciliarisme et du gallicanisme. Même si elle a été défendue par des théologiens de renom (Cajetan, Jean de Saint-Thomas...), cette doctrine a été réfutée par saint Robert Bellarmin.

Some theologians and canonists Believe a pope might fall in heresy. According to them he should therefore be deposited by the General Council. This theory dates from Gratian Decretum (XIIth century). It generated Conciliarism and Gallicanism errors. Although this theory was adopted by well-established theologians (Cajetanus, John of St-Thomas...), it has been thoroughly refuted by saint Robert Bellarmine.

"L'édit sur la juridiction ecclésiastique de 1695, modèle législatif du contrôle étatique", B. Callebat, H. de Courrèges (dir.), Le contrôle des religions par l'État en Europe. Hier et aujourd'hui, Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, 2016, p. 35-49.

Le décor du salon d'assemblée de l'évêché de Limoges, réalisé dans le courant du dernier quart du XVIIIe siècle comportait une série de portraits de la famille royale, enchâssée dans le lambris. Démembré au cours de la Révolution, il est reconstitué Mgr De Tournefort qui en fait une sorte de sanctuaire monarchique, rappelant les liens étroits entre les évêques de Limoges et les enfants de Louis XVI devenus roi sous la restauration. En 1844–1845 les tableaux sont déposés afin de permettre le réaménagement de la pièce, mais les changements politiques ne permettent plus de les réinstaller. Lorsque Mgr Fruchaud entreprend de restaurer le salon, il reprend la solution retenue au xviii e siècle d'une série de portraits enchâssés dans les boiseries, mais aux portraits royaux, il substitue des toiles consacrées, pour l'essentiel, aux évêques concordataires. Ce changement d'iconographie traduit le passage d'une Église gallicane vers une Église concordataire, tandis que la présence discrète des armes pontificales atteste de l'ultramontanisme qui marque, d'une manière constante, le gouvernement de l'église limousine.

Nouvelle formation à l'ICES (Institut Catholique d'Etudes Supérieures).
Master 1 et 2 en formation initiale et en formation continue.
Formation ouverte aux actifs : les enseignements sont regroupés sur une période 12 mois et dispensés par sessions intensives de 3 jours une ou deux fois par mois.
Prochaine rentrée : janvier 2017.

L'on a coutume de voir dans le personnage d'Henri VIII le fondateur de l'anglicanisme, entendu comme une confession résolument protestante opposée au catholicisme. Pourtant, rien n'est plus erroné d'un point de vue historique. En se déclarant chef suprême de l'Église d'Angleterre et pape en son royaume, le souverain anglais ne fait qu'entamer une rupture purement institutionnelle avec le siège pontifical, sans pour autant rejeter la théologie et les dogmes catholiques romains. Un tel épisode incarne en réalité, en la poussant à l'extrême, une tendance des catholicismes nationaux, commune dans l'Europe du XVI e siècle, à revendiquer une autonomie voire une indépendance à l'égard de Rome et du pape. C'est ce mouvement que l'on appelle habituellement, dans le cas de la France, le gallicanisme.

Si Bossuet séduit d'abord Barbey par le panache de son style, l'admiration prend ensuite un tour confessionnel. Barbey puise chez lui une part de son providentialisme et de son anti-protestantisme. Il discerne aussi en Bossuet un fond de mélancolie et de poésie qui tranchent avec la majesté du prélat. Mais à partir des années 1870, il lui reproche ses complaisances gallicanes et cartésiennes, sa conception du " Christ aux bras étroits " et la lourdeur didactique de sa prose oratoire.

Du strict point de vue religieux, la Corse, comme toutes les autres provinces d' Italie, ne devait obéissance qu'au pape. Aussi l' Église jouissait-elle, entre autres, du privilège de clergie : au civil comme au criminel, les clercs ne pouvaient être jugés que par les évêques et les compétences des tribunaux de l' Officialité s'étendaient y compris aux causes laïques lorsqu'elles touchaient la question religieuse ou impliquaient de simples tonsurés. L'île devenue province française, non par vente à réméré selon la lettre du traité de Versailles mais, pour Choiseul, par droit de conquête 2 , devait se voir appliquer la célèbre formule de Fénelon: « liberté à l' égard du Pape, servitude à l' égard du Roi ». Nul besoin de rappeler ici l' arsenal réglementaire qui fonde la doctrine et la pratique gallicanes, contentons-nous de souligner dans le dispositif mis en place le rôle central du Conseil supérieur

La réception par le Parlement de Provence de la bulle pontificale Vineam Domini (1705) est importante. En effet, elle est la première occurrence en Provence de la réception d'une bulle pontificale condamnant le jansénisme. Cette étude revient aux origines du glissement du jansénisme religieux au jansénisme politique à la croisée des XVIIe et XVIIIe siècles. Le Parlement d'Aix fait preuve de modération. Il formule des réserves générales, mais non particulières lors de la réception de cet acte pontifical en Provence. On pourrait penser que le contexte politique induit par les réformes de 1667 et de 1673 sur le droit de remontrances, les aurait réduit au silence. Toutefois, on sait bien depuis un article de Michel Antoine que les parlements de province ont parfois émis de telles remontrances. Les officiers du Parlement d'Aix étaient donc tout à fait libres d'adresser des remontrances au souverain sur ce sujet, mais ils ne l'ont pas fait. Dans le réquisitoire du ministère public précédant la réception de la Bulle Vineam Domini, il faut relever la réaffirmation notable de « leur liberté d'examiner ». Une étude plus précise révèle que Louis XIV, souhaitant obtenir le soutien de ses parlements, a chargé le premier président de la cour parisienne Harlay de rédiger les lettres-patentes portant réception dans le Royaume de la bulle pontificale. Le soin apporté dans ces dernières au gallicanisme a permis de ne pas mécontenter les parlements. Alors qu'à la mort de Louis XIV, le Parlement de Provence a rectifié plusieurs actes ecclésiastiques antérieurs qui lui avaient paru répréhensibles, il n'en a rien fait pour la bulle Vineam Domini. Cette attitude, qui condamne des actes contraires au gallicanisme, mais pas ceux opposés au jansénisme, prouve la place prépondérante des doctrines gallicanes et le désamour pour les déviances jansénistes. D'ailleurs, malgré différents instruments de recherche utilisés, on ne trouve la trace que d'un seul janséniste avéré au sein du Parlement de Provence. Cela est confirmé par l'étude des bibliothèques des parlementaires provençaux : elles ne contiennent que peu d'ouvrages religieux, et quand c'est le cas, elles sont la propriété d'ultramontains notoires. En définitive, cette étude permet de  retranscrire la mentalité religieuse d'une cour provinciale à l'orée de la Régence et de démontrer pour la même période, la prégnance du gallicanisme juridique et l'absence de jansénisme politique ou religieux en Provence.

Nuova luce circa il rapporto papa e vescovi e sull'origine del gallicanesimo è offerta dal volume "Nuovi studi su Onorio III", a cura di Christian Grasso, Roma, Isime, 2017 (Italia Sacra, nuova serie 3). Tali studi sono letti considerando quanto Yves Congar ha scritto sulla disputa tra ordini mendicanti e maestri secolari e Nicla Buonasorte sul tradizionalismo e il cardinal Giuseppe Siri.