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Il ne sera pas question dans cet article de la pensée de Michel Houellebecq sur le catholicisme mais, plutôt, de la signification de la place qu’il a accordée au catholicisme dans son œuvre romanesque. Car la lecture de la totalité des... more
Il ne sera pas question dans cet article de la pensée de Michel Houellebecq sur le catholicisme mais, plutôt, de la signification de la place qu’il a accordée au catholicisme dans son œuvre romanesque. Car la lecture de la totalité des romans de Michel Houellebecq suggère que la question religieuse y fait l’objet d’une analyse qui, derrières des intrigues et des personnages apparemment variées, est structurée et cohérente. L’unité de l’œuvre de l’écrivain a déjà été soulignée. C’est à ce titre, que nous souhaitons proposer une synthèse, non seulement sur les effets romanesques du déclin du catholicisme mais aussi sur leurs pendants, l’exploration des enjeux et des possibilités ouvertes dans un monde postchrétien. Cette lecture offre un angle stimulant pour penser la place du catholicisme dans la culture contemporaine.
Travailler sur la période 1965-1979, c’est affronter une période de crise et de transformation aiguës. Que ce soit au sein de l’Église, avec ce que Denis Pelletier nomme « la crise catholique » ou plus généralement dans la société... more
Travailler sur la période 1965-1979, c’est affronter une période de crise et de transformation aiguës. Que ce soit au sein de l’Église, avec ce que Denis Pelletier nomme « la crise catholique » ou plus généralement dans la société française avec ce qu’Henri Mendras nomme la « seconde révolution française ». L’histoire des mouvements d’Action catholique spécialisés offre un terrain privilégié pour penser la complexité de cette période et tenter de sortir des discours trop militants qui la surqualifient comme entrée ou sortie d’un âge d’or. Il s’agit d’éclairer l’histoire du catholicisme à partir de l’histoire des « swinging sixties » que l’on ne peut résumer à Mai 68. Il s’agit également d’éclairer l’histoire de cette décennie à partir de l’histoire du catholicisme. Sur ces deux plans, je propose ici quelques pistes de réflexion et d'investigation.
Pour comprendre les dynamiques et les recompositions qui traversent le catholicisme contemporain, il est préalablement nécessaire de penser sa structuration interne. Loin d'être un corps homogène et hiérarchisé, le catholicisme est un... more
Pour comprendre les dynamiques et les recompositions qui traversent le catholicisme contemporain, il est préalablement nécessaire de penser sa structuration interne. Loin d'être un corps homogène et hiérarchisé, le catholicisme est un univers clivé. Les catholiques se divisent sur la définition de ce qu'est l'éthos catholique légitime et, au delà, le rapport au magistère ou à la société séculière. La question scolaire est un théâtre privilégié pour observer le déploiement de ces clivages. A partir des années 2000, en réaction à la promotion de l'égalité des sexualités par l'Etat et pour contrer la sécularisation des écoles catholiques sous contrat, les catholiques observants lancent un important mouvement de création de nouvelles écoles catholiques afin de préserver un contexte plus favorable à la transmission de la foi pour leurs enfants. Ce mouvement qui a pour enjeu implicite une critique de l'école publique mais aussi des écoles catholiques dépendant d'un financement public, provoque une forte controverse au sein du catholicisme français.
En 2000, René Rémond observe la montée en puissance d’un « nouvel antichristianisme ». Cette interprétation donne un sens à l’expérience de déclassement symbolique que partagent bien des catholiques. Alors que le cardinal Joseph Ratzinger... more
En 2000, René Rémond observe la montée en puissance d’un « nouvel antichristianisme ». Cette interprétation donne un sens à l’expérience de déclassement symbolique que partagent bien des catholiques. Alors que le cardinal Joseph Ratzinger fait l’apologie des « minorités créatives », certains catholiques s’interrogent sur l’opportunité d’un repli « communautariste » pour résister au relativisme éthique. Cette réflexion va tirer sa densité de sources anglo-saxonnes importées : principalement des différentes tendances du courant philosophique communautarien (McIntyre, Sandel, Taylor), ainsi que du courant théologique Radical Orthodoxy (Hauervas, Milbank, Cavanaugh). Mais cette « tentation communautariste » est dénoncée par ceux qui y voient une contribution à la décomposition multiculturaliste de la société française. Ils préfèrent rappeler que le catholicisme est au cœur de l’identité nationale et que par conséquent les catholiques doivent assumer leur vocation à incarner la majorité.
Bien qu’il ne soit pas catholique, Michel Houellebecq a fait l’apologie des positions éthiques du pape Jean-Paul II. Cet article analyse le sens de l’usage du catholicisme dans ses premiers romans. Le recours à l’ordre social chrétien... more
Bien qu’il ne soit pas catholique, Michel Houellebecq a fait l’apologie des positions éthiques du pape Jean-Paul II. Cet article analyse le sens de l’usage du catholicisme dans ses premiers romans. Le recours à l’ordre social chrétien sert à instruire par comparaison le procès de l’ordre social engendré par le libéralisme, ainsi qu’à décrire les fonctions d’intégration sociale que l’ordre futur devrait restaurer. L’avenir devra être religieux, comme le passé, et refermer la parenthèse du libéralisme. Mais pour Houellebecq c’est la science seule qui peut désormais assumer cette mission. Et cette transition du magistère des prêtres à celui des scientifiques n’est pas qu’un transfert d’autorité, c’est une redéfinition de l’humanité. L’Homo sapiens doit laisser place à un héritier scientifiquement « augmenté ». Dans les romans de Houellebecq, cette tension entre un passé définitivement révolu et un avenir indésirable est un ressort fondamental d’expression de la dimension tragique de l’existence des occidentaux à la fin du XXe siècle.
L'enjeu de la présente contribution est de poser quelques hypothèses, à partir de lectures, sur la forme et le contenu d'un discours de type apologétique au début du XXIe siècle. Il ne s'agira pas ici des doctrines élaborées par le clergé... more
L'enjeu de la présente contribution est de poser quelques hypothèses, à partir de lectures, sur la forme et le contenu d'un discours de type apologétique au début du XXIe siècle. Il ne s'agira pas ici des doctrines élaborées par le clergé en réponse aux détracteurs de la foi, mais de récits littéraires qui, bien que sans finalité apologétique revendiquée, mettent en scène les bonnes raisons de devenir ou de demeurer catholique dans une époque marquée par l'indifférence croissante à l'égard de la foi. Les auteurs étudiés ici appartiennent à l'univers de la droite littéraire et leurs récits de conversion sont souvent tout autant des pamphlets antimodernes que des exposés argumentés de la pertinence d’une vie de catholique. La décadence de l’Occident est ainsi le pivot central du discours déployé dans ces œuvres. Ce type d’apologétique a donc une dimension politique, ou au moins contre-culturelle, en sus de son caractère confessant.
Entre 1996 et 2003, la revue post-royaliste Immédiatement a eu pour ambition de créer une convergence des luttes entre anti-libéraux de droite et de gauche. La référence à Mai 68 qui y est déployée sert à déconstruire la frontière entre... more
Entre 1996 et 2003, la revue post-royaliste Immédiatement a eu pour ambition de créer une convergence des luttes entre anti-libéraux de droite et de gauche. La référence à Mai 68 qui y est déployée sert à déconstruire la frontière entre ces deux univers et devient un marqueur du romantisme anticapitaliste. Si la revue Immédiatement est une revue importante à lire pour la compréhension du catholicisme contemporain, c’est parce qu’elle est le premier acte d’autonomie de jeunes gens qui auront quarante ans au moment de La Manif pour tous et qui pensent que l’avenir du catholicisme dépend de sa capacité à s’assumer comme une dissidence à l’égard des valeurs dominantes.  Cette revue illustre un rejet des formes héritées de la part d’une certaine jeunesse catholique. Il y a là dans ces années marquées par les JMJ de 1997 et la contestation du PACS une dissidence générationnelle au sein du catholicisme dont la référence à Mai 68 est le signe.
L’objet de ce chapitre est d’étudier la conflictualité interne au catholicisme à l’occasion des manifestations « pour la messe » organisées du 8 au 22 novembre 2020 en opposition à la fermeture des lieux de culte en raison de la pandémie... more
L’objet de ce chapitre est d’étudier la conflictualité interne au catholicisme à l’occasion des manifestations « pour la messe » organisées du 8 au 22 novembre 2020 en opposition à la fermeture des lieux de culte en raison de la pandémie de Covid-19. Elles offrent un terrain d’étude opportun parce que plusieurs enjeux s’y nouent. 
- la définition de la représentation publique de la foi catholique dans un moment de crise nationale ;
- la qualification de l’attitude à adopter à l’égard des pouvoirs publics ;
- la répartition des initiatives publiques entre les laïcs et les autorités ecclésiales.
- L’évaluation de l’importance de la messe dans une vie catholique ;
- Le rapport public à la mort et à la maladie.
Ces manifestations peuvent être étudiés comme un observatoire des dynamiques internes au catholicisme ainsi que du devenir de ce dernier dans la société française. En raison du contexte, les conditions nécessaires à l’enquête étaient difficiles à réunir. Cet article s’appuie donc sur des sources numériques , mais aussi quand même sur des observations participantes des deux manifestations organisées à Paris, place Saint-Sulpice, et un entretien avec leur organisatrice.
Dans la population française, l'empreinte du catholicisme peut être étudiée à travers la sociologie des baptisés. Ce groupe représente encore 80% de la population française (18 ans et +) en 2022. Une enquête de l'IFOP au questionnaire... more
Dans la population française, l'empreinte du catholicisme peut être étudiée à travers la sociologie des baptisés. Ce groupe représente encore 80% de la population française (18 ans et +) en 2022. Une enquête de l'IFOP au questionnaire préparé par Yann Raison du Cleuziou permet, pour la première fois, de décrire cette large réalité méconnue et de mesurer les causes du détachement à l'égard de l'Eglise ou les pratiques religieuses qui demeurent. Cet entretien est une première analyse des résultats en attendant un usage plus poussé des données recueillis.
ENTRETIEN-Une étude de l'Ifop pour La Croix montre que quatre électeurs catholiques sur dix ont voté Marine Le Pen ou Éric Zemmour, et 69% des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Le politiste Yann Raison du Cleuziou, spécialiste des... more
ENTRETIEN-Une étude de l'Ifop pour La Croix montre que quatre électeurs catholiques sur dix ont voté Marine Le Pen ou Éric Zemmour, et 69% des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Le politiste Yann Raison du Cleuziou, spécialiste des religions, analyse ces résultats.
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2022 montrent que le vote contestataire gagne en importance parmi les pratiquants réguliers. L'hypothèse ici développée est que cette tendance n'est pas conjoncturelle, mais... more
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2022 montrent que le vote contestataire gagne en importance parmi les pratiquants réguliers. L'hypothèse ici développée est que cette tendance n'est pas conjoncturelle, mais qu'elle manifeste les dynamiques de recomposition à la fois de la place du catholicisme dans la société, et des sensibilités au sein du catholicisme.
Le politiste Yann Raison du Cleuziou analyse, dans une tribune au « Monde », le succès d'Eric Zemmour auprès des militants catholiques, alors même que son obsession pour la théorie raciste du « grand remplacement » s'oppose aux positions... more
Le politiste Yann Raison du Cleuziou analyse, dans une tribune au « Monde », le succès d'Eric Zemmour auprès des militants catholiques, alors même que son obsession pour la théorie raciste du « grand remplacement » s'oppose aux positions du pape.
Après la présentation du rapport Sauvé le 5 octobre, le sociologue et historien du catholicisme Yann Raison du Cleuziou souligne que les travaux de la Ciase questionnent radicalement les fondements même du fonctionnement de l'institution... more
Après la présentation du rapport Sauvé le 5 octobre, le sociologue et historien du catholicisme Yann Raison du Cleuziou souligne que les travaux de la Ciase questionnent radicalement les fondements même du fonctionnement de l'institution catholique.
Entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, le dominicain Albert-Marie Besnard va publier une série de livres et d’articles dans lesquelles il analyse l’évolution de la spiritualité qu’il l’observe chez les jeunes... more
Entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, le dominicain Albert-Marie Besnard va publier une série de livres et d’articles dans lesquelles il analyse l’évolution de la spiritualité qu’il l’observe chez les jeunes catholiques français. Progressivement, il glisse de la position d’observateur à celle de témoin engagé en faveur de la mue du christianisme à laquelle aspire ces jeunes. Leur foi est caractérisée par un fort christocentrisme et une exaltation de la vie ordinaire comme espace privilégié d’accès à Dieu et d’accomplissement de sa volonté. Les spiritualités qui reposent sur une mise à distance du « monde » comme condition d’accès à Dieu se trouve disqualifiées comme des formes de dualisme à dépasser. Cette évolution des attentes spirituelles manifeste une intramondanisation de l’horizon de l’ascèse chrétienne. A ce titre, les analyses d’Albert-Marie Besnard offrent un éclairage très pertinent pour penser les mouvements de fond qui vont jouer sur la réception du concile Vatican 2, le rapport à la pratique de la messe ou à l’engagement politique, et préparer ce qui va devenir la "crise catholique".
En novembre 2020, en opposition à la suspension des messes imposée dans le cadre du second confinement de la France contre la COVID-19, des jeunes catholiques se sont organisés pour protester. Cette tribune propose une analyse des enjeux... more
En novembre 2020, en opposition à la suspension des messes imposée dans le cadre du second confinement de la France contre la COVID-19, des jeunes catholiques se sont organisés pour protester. Cette tribune propose une analyse des enjeux de ces manifestations d'étudiants réclamant la messe et témoignant dans les médias de la "souffrance" qu'est pour eux la privation eucharistique.
La définition des usages légitimes du corps est au cœur de la réaffirmation catholique durant la seconde moitié du XXe siècle. A partir de 1978, Jean-Paul II développe toute une théologie du corps lors des audiences du mercredi et... more
La définition des usages légitimes du corps est au cœur de la réaffirmation catholique durant la seconde moitié du XXe siècle. A partir de 1978, Jean-Paul II développe toute une théologie du corps lors des audiences du mercredi et entreprend une critique du devenir des sociétés occidentales en dénonçant leur dérive bioéthique. C’est dans le rapport de chacun à son corps et au corps des autres qu’est le combat spirituel, la lutte entre l’esprit des évangiles et « l’esprit du monde ». La sexualité est le cœur de cette entreprise de conformation du désir au plan de Dieu. Cette résistance à la sécularisation du corps trouve ses relais dans la nébuleuse des associations catholiques pro-vie hostiles à la légalisation de l'avortement. Mais au début des années 1990, après l'expérience des "commandos", leur combat semble s'épuiser. Pourtant, contre toute attente, il va connaître un rebond notable durant la seconde moitié des années 1990 et renouveler ses cibles, argumentaires et militants. Ce renouveau s’explique par la conjonction entre les JMJ, l’émergence de la pensée anti-68 et la réorientation du combat homosexuel. La lutte contre la normalisation sociale des pratiques homosexuelles va devenir un levier de mobilisation très important au sein du catholicisme. Cet article en explore les raisons.
La perspective déployée dans cet article est en opposition avec le préjugé qui confère à « l’individualisme » l’autorité d’hypothèse heuristique pour analyser la crise du catholicisme. Les deux enquêtes qui y sont présentées montrent à... more
La perspective déployée dans cet article est en opposition avec le préjugé qui confère à « l’individualisme » l’autorité d’hypothèse heuristique pour analyser la crise du catholicisme. Les deux enquêtes qui y sont présentées montrent à quel point le catholicisme reste pensable à travers les régularités qui le structurent. Le catholicisme n’est pas un nuage d’individus, il est structuré par des manières de faire et de penser qui ont des portées collectives – bien que d’inégales importances. Et ces régularités ne sont pas des agrégations générées par un quelconque choix individuel, elles ont une matrice historique et sont des manifestations de la longue durée qui se sédimente dans les pratiques et les fidélités différenciées des catholiques. Les différents univers de sensibilité catholiques correspondent à des strates liées aux périodes et au milieu social qui ont été la matrice de la socialisation religieuse des fidèles. Les clivages au sein du catholicisme sont des conflits d'époque.
Comment expliquer le ralliement électoral de certains chrétiens, protestants ou catholiques, aux leaders populistes ? Leur vote n’est-il pas le signe que ces leaders parviennent à répondre à une demande religieuse et non seulement... more
Comment expliquer le ralliement électoral de certains chrétiens, protestants ou catholiques, aux leaders populistes  ? Leur vote n’est-il pas le signe que ces leaders parviennent à répondre à une demande religieuse et non seulement identitaire ? L’exploration de cette dynamique des populismes de droite n’est pas sans intérêt pour comprendre le phénomène parce qu’il permet de souligner des facteurs explicatifs négligés jusqu’alors . Nous voudrions ici présenter quelques recoupements heuristiques à ce titre .
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Pris dans une liturgie commune, les catholiques ne prêtent pas attention aux mêmes choses et vivent des expériences différentes. Ces variations ne sont pas aléatoires et manifestent à quel point le catholicisme est une institution... more
Pris dans une liturgie commune, les catholiques ne prêtent pas attention aux mêmes choses et vivent des expériences différentes. Ces variations ne sont pas aléatoires et manifestent à quel point le catholicisme est une institution constituée de pratiques et d'attentes sédimentées. Ces différentes strates renvoient aux périodes et au milieu social qui ont été la matrice de la socialisation religieuse des fidèles. Elles montrent que la compréhension des formes de régulation au sein du catholicisme ne peut être abstraite de la durée et de l'ancrage social et historique de leur exercice. L'observation permet de constater les conditions historiques et sociologiques de l'efficacité des rites. L'observance des normes canoniques prescrites n'est en effet pas suffisant d'un point de vue sociologique pour garantir le sentiment de sacramentalité chez les fidèles. Par sentiment de sacramentalité, nous désignons l'identification subjective entre l'observance d'une forme rituelle et l'expérience faite de Dieu. La sacramentalité ne s'identifie pas plus au sacrement que la justice à la loi. Toutes deux sont à la fois le fondement et la finalité d'une norme, mais toujours la débordent et la relativisent car elles évoluent à des rythmes différents. Le rapport à Dieu, comme le sentiment de la justice, a pour substrat une culture en évolution certes lente mais constante.
Le recours aux racines dans le discours des droites s'inscrit dans la longue durée.
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Dimanche 6 octobre, à l'appel de plusieurs associations, les opposants au projet de loi sur la PMA manifesteront dans la rue. Un mode d'action qui divise des catholiques en proie au doute quant à leur place dans la société, analyse le... more
Dimanche 6 octobre, à l'appel de plusieurs associations, les opposants au projet de loi sur la PMA manifesteront dans la rue. Un mode d'action qui divise des catholiques en proie au doute quant à leur place dans la société, analyse le politiste.
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L'échec de la liste LR conduite par François-Xavier Bellamy aux élections européennes de Mai 2019 a été hâtivement interprétée comme une manifestation de l'échec de l’OPA des catholiques conservateurs sur ce qui fut le principal parti de... more
L'échec de la liste LR conduite par François-Xavier Bellamy aux élections européennes de Mai 2019 a été hâtivement interprétée comme une manifestation de l'échec de l’OPA des catholiques conservateurs sur ce qui fut le principal parti de la droite. Pourtant, il est abusif d’identifier François-Xavier Bellamy au conservatisme catholique qui se déploie depuis La Manif pour tous car il n’est représentatif que de son aile modérée. Par ailleurs, les catholiques conservateurs n’ont jamais obtenu de victoire politique, sans que cela limite leur capacité d’influence. Car cette dernière dépend des conditions structurelles qui pèsent sur la reconfiguration idéologique et partisane des droites.
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Após maio de 1968, alguns padres se engajam na política colocando em evidência sua autoridade sacerdotal. Eles esperam desse modo contribuir com o engajamento da Igreja na luta de classes e, além, disso, dar novamente à fé cristã sua... more
Após maio de 1968, alguns padres se engajam na política colocando em evidência sua autoridade sacerdotal. Eles esperam desse modo contribuir com o engajamento da Igreja na luta de classes e, além, disso, dar novamente à fé cristã sua radicalidade profética. Sua mobilização política tem, portanto, uma finalidade religiosa reformadora. É essa forma de politização da competência sacerdotal que é aqui estudada, em particular com o exemplo dos dominicanos da Província da França, membros do movimento Cristãos-Marxistas (1974-1978). Palavras-chave: Catolicismo. Dominicanos. Marxismo. Politização.
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La vague de contestation qui frappe les institutions catholiques après Mai 68 est connue. Le catholicisme se décompose alors en de multiples factions ouvertement concurrentes pour définir le christianisme légitime. Le clergé est au coeur... more
La vague de contestation qui frappe les institutions catholiques après Mai 68 est connue. Le catholicisme se décompose alors en de multiples factions ouvertement concurrentes pour définir le christianisme légitime. Le clergé est au coeur de cette crise. Au sein du clergé séculier, le mouvement Échanges et Dialogue invente une forme inédite de contestation du sacerdoce. Ses militants aspirent à faire des prêtres des hommes normaux que plus rien ne distingue. Le clergé régulier est inégalement atteint par la contestation. D'un côté l'abbaye de Boquen sous la gouverne de Dom Bernard Besret s'aventure dans des expériences communautaires novatrices  ; d'un autre côté les bénédictins de Solesmes ne s'écartent pas de la ligne romaine et réforment le strict nécessaire. Les dominicains de la Province de France sont quant à eux profondément divisés : les partisans d'un profond renouvellement des formes de la vie religieuse s'affrontent avec ceux qui privilégient une évolution mesurée de la vie conventuelle et privilégient la continuité des formes traditionnelles.
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« Le voeu d'obéissance a été émis pour vivre ''selon les Constitutions''. Si celles-ci deviennent lettre morte en matière importante, le voeu garde t-il sa rigueur pre-mière ? […] Souffrir en silence des désagrégations que l'on ressent... more
« Le voeu d'obéissance a été émis pour vivre ''selon les Constitutions''. Si celles-ci deviennent lettre morte en matière importante, le voeu garde t-il sa rigueur pre-mière ? […] Souffrir en silence des désagrégations que l'on ressent vivement est assurément crucifiant et, en ce sens, ce pourrait être une vocation d'en accen-tuer l'épreuve ''usque ad mortem''. Mais si ces désagrégations apparaissent comme des infidélités, s'y résigner peut être aussi participer à un contre-témoi-gnage, tandis que s'en désolidariser peut être le seul témoignage qui demeure possible et qu'il faut avoir le courage de donner non en paroles mais en actes » (Lettre du père Henri Féret au père Nicolas Rettenbach).
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Durant les années 1970, la « crise catholique » française et européenne atteint son acmé. L'Église n'est plus unanimement reconnue comme la médiation sociale et historique nécessaire de la vérité révélée. Par conséquent, les fonctions et... more
Durant les années 1970, la « crise catholique » française et européenne atteint son acmé. L'Église n'est plus unanimement reconnue comme la médiation sociale et historique nécessaire de la vérité révélée. Par conséquent, les fonctions et les rôles qu'elle organisait de manière codifiée et hiérarchisée pour transmettre et diffuser cette vérité perdent leur légitimité parmi une partie des militants catholiques. Michel de Certeau constate que de corps structuré le catholicisme se décompose en corpus de références, de formes et de pratiques, où chacun peut puiser librement. La pluralisation des rapports à l'Église est la manifestation du flou des contours de la vérité religieuse. Les prêtres, comme médiateurs mandatés par l'institution ecclésiale pour porter au fidèle la vérité, traversent une crise d'identité profonde. Cela se traduit par de nombreux retours à l'état laïc ou par des recherches novatrices. La province dominicaine de France n'échappe pas à ces bouleversements. Les contestations de la vie régulière au studium du Saulchoir en mai 1968 conduisent le provincial Nicolas Rettenbach à infléchir le processus de rénovation mis à l'ordre du jour par le décret conciliaire Perfectae caritatis (1965). Il engage un processus de consultation de l'ensemble des religieux. Les frères se divisent sur la définition de ce que devrait être un style de vie authentiquement dominicain.
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Succès de François Fillon : le vote ou les votes catholiques ? Dans l'emballement médiatique qui a succédé au succès inattendu de François Fillon au premier tour de la primaire, « le vote catholique » a été mobilisé comme cause clef en... more
Succès de François Fillon : le vote ou les votes catholiques ? Dans l'emballement médiatique qui a succédé au succès inattendu de François Fillon au premier tour de la primaire, « le vote catholique » a été mobilisé comme cause clef en main pour expliquer ce que personne ne comprenait. La cause a eu d'autant plus de succès qu'elle permettait de légitimer en contrebande deux instrumentalisations antagonistes de la primaire. A gauche, le vote catholique cautionnait l'interprétation du succès de Fillon comme un retour de l'obscurantisme clérical et moyenâgeux. A l'opposé, du côté de la droite « hors les murs » qui cherche à créer un pôle conservateur capable de faire la charnière entre Les Républicains et le Front national, le succès de Fillon est la « divine surprise » qui permet en un tour de main d'effacer l'échec de Jean-Frédéric Poisson et d'affirmer qu'à droite plus rien n'est possible sans la bénédiction des cathos. Ce double tour de passe-passe a paradoxalement fait disparaître la réalité des votes catholiques derrière un vote catholique, certes illusoire et caricatural mais assez riche de connotations payantes pour alimenter le frisson médiatique et politique.
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« En l’absence d’un parti confessionnel, c’est la droite qui en a tenu lieu et il n’est pas douteux que pour des générations, catholicisme et droite ont été associés en bien comme en mal », observait René Rémond. Cette dimension... more
« En l’absence d’un parti confessionnel, c’est la droite qui en a tenu lieu et il n’est pas douteux que pour des générations, catholicisme et droite ont été associés en bien comme en mal », observait René Rémond. Cette dimension structurante de la vie politique française est pourtant restée un angle négligé de l’histoire contemporaine.

Du Magnificat à Notre-Dame lors de la Libération de Paris en août 1944 aux élections présidentielles de 2022, ce livre montre comment, sortant de la guerre des « deux France », les catholiques ont contribué à façonner la IVe et la V République. En 1944, les démocrates-chrétiens deviennent un parti de gouvernement. Après 1958, le gaullisme consonne avec Vatican II et un nouveau concordat semble même possible avant que l’évolution de la société ne déchire les catholiques de droite. La guerre d’Algérie et Mai 68 réarment une marge réactionnaire alors même que l’Église paraît trahir l’ordre ancien. « Dieu n’est pas conservateur », clame Mgr Marty à Notre-Dame. La droite non plus, promet Valéry Giscard d’Estaing dont la majorité composée de catholiques dépénalise l’avortement. L’élection de Jean-Paul II conforte ceux qui réprouvent ce tournant. L’ampleur des manifestations pour l’école libre en 1984 ou contre le mariage homosexuel et la PMA depuis 2013, réaffirme leur place au sein des droites. Au XXIe siècle, la visibilité croissante de l’islam exacerbe cet activisme conservateur.

Avec les meilleurs spécialistes, ce livre propose pour la première fois d’éclairer de manière croisée l’histoire des droites et celle du catholicisme. S’étendant du centre aux extrêmes, l’exploration de cet univers à la forte densité intellectuelle et d’une grande créativité militante, apporte un éclairage neuf sur la vie politique française.

Réunis autour de Florian Michel, historien, et de Yann Raison du Cleuziou, politiste, vingt-neuf chercheurs reconnus ont contribué à cet ouvrage.
Ce mémoire de synthèse présente une relecture de ma trajectoire universitaire et une réflexion sur le questionnement qui structure de manière sous-jacente la plupart de mes travaux et en éclaire la cohérence.
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Voici le corpus des sources et références utilisées pour l'écriture de Une contre-révolution catholique. Aux origines de la Manif pour tous (Seuil, 2019).
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La crise de l'Église catholique de France est devenue un lieu commun sociologique : 56 % des Français se disent encore catholiques mais seulement 4,5 % assistent à la messe chaque semaine. En Europe, la France est aujourd'hui l'un des... more
La crise de l'Église catholique de France est devenue un lieu commun sociologique : 56 % des Français se disent encore catholiques mais seulement 4,5 % assistent à la messe chaque semaine. En Europe, la France est aujourd'hui l'un des pays de culture catholique où l'observance religieuse est la plus faible : déclin des baptêmes, des ordinations, du nombre de pratiquants… Bien des interprétations de ce déclin ont déjà été faites, mais quel est le point de vue des catholiques sur ce qui leur arrive ? Comment se représentent-ils et pensent-ils les évolutions de leur Église ? Pour le savoir, une enquête de grande ampleur a été réalisée à l'initiative de Confrontations. Le catholicisme français apparaît ainsi sous un jour nouveau : la « crise » de l'Église dépend moins des évolutions que les statistiques donnent à voir, que des diagnostics qui sont établis à partir d'elles. Elle se traduit donc avant tout par un conflit d'interprétation sur la qualification de ce qui est en crise et sur les remèdes à adopter. Cet ouvrage présente un panorama de la manière dont les catholiques vivent et analysent ce contexte de crise et les propositions qu'ils formulent pour en sortir. In fine, c'est à une véritable exploration des multiples sensibilités de l'archipel catholique que le lecteur est invité.
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Nicolas de Brémond d'Ars & Yann Raison du Cleuziou, French Catholics and Their Church : Pluralism and Deregulation, Washington (DC), Council for Research in Values and Philosophy, 2015.
Research Interests:
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J'ai cherché, sans toujours m'en rendre compte, à restaurer épistémologiquement la légitimité d'existence d'univers sociaux disqualifiés ou traités avec condescendance comme des rémanences condamnées.
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La place importante jouée par les catholiques au sein des droites est à la fois un lieu commun de la mémoire collective et une réalité peu étudiée et peu connue. A l'occasion de la parution de A la droite du Père (Seuil, 2022), Yann... more
La place importante jouée par les catholiques au sein des droites est à la fois un lieu commun de la mémoire collective et une réalité peu étudiée et peu connue. A l'occasion de la parution de A la droite du Père (Seuil, 2022), Yann Raison du Cleuziou revient sur les grandes étapes de cette histoire depuis l'après-guerre. L'histoire de la place des catholiques au sein des droites ne concerne pas exclusivement l'histoire du catholicisme mais apporte un éclairage capital sur la vie politique française.
Cet entretien porte sur l'analyse d'une enquête quantitative sur les lecteurs de la revue d' "écologie intégrale" Limite : ancrage religieux et politique, valeurs politiques et rapport à l'écologie. Il montre comment le contexte... more
Cet entretien porte sur l'analyse d'une enquête quantitative sur les lecteurs de la revue d' "écologie intégrale" Limite : ancrage religieux et politique, valeurs politiques et rapport à l'écologie. Il montre comment le contexte d'épuisement des mythologies du progrès favorise des circulations inédites entre univers de gauche et de droite.
La décision du Conseil d'État du 18 mai 2020 en faveur la liberté de culte a répondu à un recours déposé par des associations catholiques traditionalistes ou identitaires qui se sont mobilisés pour porter l'affaire de l'interdiction des... more
La décision du Conseil d'État du 18 mai 2020 en faveur la liberté de culte a répondu à un recours déposé par des associations catholiques traditionalistes ou identitaires qui se sont mobilisés pour porter l'affaire de l'interdiction des messes pendant la crise sanitaire de la COVID 19 devant les tribunaux. Explications avec le sociologue Yann Raison du Cleuziou.
Quel est le rapport de force entre catholiques progressistes et conservateurs aujourd'hui?
Comment analyser la disparition des classes populaires au sein des catholiques pratiquants? Quels sont les facteurs qui ont favorisé cette gentrification du catholicisme français.
Que penser de la dérive identitaire d'une partie des catholiques français?
Research Interests:
Les dynamiques conservatrices au sein du catholicisme français et leurs effets sur la vie politique.
Quel est le poids numérique des catholiques observants. Ils représentent 30 % des pratiquants hebdomadaires, qui eux-mêmes constituent 1,8 % de la population française. L'important n'est pas leur nombre, mais leur capacité à transmettre... more
Quel est le poids numérique des catholiques observants. Ils représentent 30 % des pratiquants hebdomadaires, qui eux-mêmes constituent 1,8 % de la population française. L'important n'est pas leur nombre, mais leur capacité à transmettre la foi à leurs enfants avec succès. Dans une Église dont la pratique s'effondre, ils prennent une importance croissante, tout simplement parce qu'ils se perpétuent alors que les autres sensibilités catholiques s'érodent. C'est tout l'enjeu de mon livre : montrer que le visage de l'Église dépend de plus en plus de ceux qui restent…
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Un débat sur l'influence des catholiques conservateurs dans les recompositions de l'Eglise de France.
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Quel avenir pour le catholicisme français ? Deux ouvrages analysent l'évolution de la première religion de France. Débat entre Jérome Fourquet et Yann Raison du Cleuziou
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