Lire des livres

Ce livre de Jean-Marc Piotte, professeur de philosophie politique à l'Université du Québec à Montréal, constitue une sorte de complément aux Grands penseurs du monde occidental (Fides, Montréal, 1997), où l'auteur interrogeait les auteurs sur leur vision de l'homme, leur éthique et leur pensée politique. Dans Les Neufs clés de la modernité, Piotte propose une lecture intégrée des principaux auteurs qui ont jalonné l'histoire des idées politiques et éthiques du monde occidental (p.19). Mais ici les auteurs ne sont plus étudiés pour eux-mêmes; on les convoque plutôt à l'occasion de chaque thématique, moins comme autorités que comme références: en quoi la pensée de chacun, mise en perspective avec celle des autres autour d'un même thème, permet-elle de mieux comprendre le sens du monde occidental moderne en train de se constituer ? Par modernité, on entend le moment historique auquel nous, occidentaux, appartenons actuellement et qui se définit à partir d'une rupture avec le Moyen Age et avec le monde gréco-romain: la Renaissance propose de nouvelles valeurs, la Réforme sape l'autoritarisme catholique, l'imprimerie favorise l'accès aux textes, et la découverte du nouveau monde ébranle plusieurs évidences traditionnelles: après tant de siècles de vérités, les Européens ne savent plus où finit l'imaginaire et où commence la réalité. Le doute s'installe à demeure (p. 10) Plus précisément, au niveau idéologique, on passe d'une conception holiste, où l'individu est compris à partir de sa place et de sa fonction dans la société et dans la nature, à une conception atomiste où la société et le monde sont compris à partir des individus séparés, supposés libres et égaux. Les clés sont des idées-forces en développement, liées les unes aux autres dans un processus cohérent de désacralisation du monde. Comprendre comment ces clés ont été forgées permet de saisir le sens et la portée des débats éthiques et politiques actuels. Piotte nous guide ainsi à travers neuf processus: valorisation de la liberté individuelle, exigence d'une égalité de fait, la raison passe au service de la passion, l'importance du travail éclipse celle de la sagesse, de l'honneur et de la prière, on se marie plus par amour que par nécessité économique ou religieuse, les solidarités communautaires sont sapées par les rapports marchands, évolution de l'État vers la démocratie représentative, substitution de la nation à la religion comme ferment de cohésion sociale, privatisation de la religion. En guise de conclusion, Piotte nous propose une réflexion avec le philosophe canadien Charles Taylor sur la délicate question du relativisme éthique qui semble lié à la perspective utilitariste. Comment fonder un Tu dois sans revenir à Kant et encore moins à l'Église ou aux Grecs ? Comment serai-je convaincu que la recherche de mon bien-être implique que je tienne compte, d'une certaine façon, de ceux qui souffrent dans le monde ou de la pollution de la planète ?

À leur arrivée en classe du préscolaire, les enfants ont des expériences de jeux fort différentes. Certains ont eu l'occasion de vivre des situations de jeux où ils ont pu créer, inventer, faire semblant, etc. Bref, ils ont « appris » à jouer et ont pu développer cette compétence. Pour d'autres, les expériences de jeux sont limitées lors de leur entrée en classe du préscolaire. Il peut être déstabilisant pour les enseignantes, en début d'année, de constater que des enfants ont de la difficulté à jouer, notamment lors de situations de jeux symbo-liques. Certains enfants doivent donc « apprendre » à jouer (Brougère, 2002). Ils doivent développer leur compétence ludique (Marinova, 2014), car le jeu (plus particulièrement le jeu symbolique) amène entre autres des échanges verbaux entre les enfants et favorise le développement du langage si nécessaire aux premiers apprentissages en lecture et en écriture. Comment est-il possible alors de stimuler le développement du jeu symbolique chez les enfants du préscolaire, surtout chez ceux ayant peu d'expériences de jeux? C'est la question que se sont posée 11 enseignantes du préscolaire dans le cadre d'une recherche (Dumais et Plessis-Bélair, soumis). Pour tenter de répondre à cette question, les enseignantes ont misé sur la littéra-ture jeunesse. Cette contribution propose donc une démarche mise en place par des enseignantes du préscolaire afin de stimuler le développement du jeu symbolique des enfants et, par la même occasion, la langue orale de ces derniers, un élément incontour-nable lors de situations de jeux.

L’œuvre maîtresse d’ ‘Abd al-Rahmân al-Kawâkibî, réformateur musulman, né à Alep dans une famille de religieux et de scientifiques, installée dans cette ville depuis le XIVe siècle, n’avait jamais été publiée en français. C'est maintenant chose faite grâce aux éditions Sindbad. Ce réformateur du XIXe siècle demeure moderne. Il va même jusqu’ à exhorter les peuples arabes à « apprendre le sens du mot “je” ». Sur ce dernier point, les printemps arabes lui ont emboîté le pas, même s’ils ont payé au prix fort leur incapacité, du fait des circonstances historiques, à suivre la règle énoncée dans la dernière partie En finir avec le despotisme (p. 176) : « Avant de combattre le despotisme, il faut préparer ce par quoi il va être remplacé ».

« Des hommes, femmes et enfants, dès l'aube se précipitent dans les rues et sur les décharges pour ramasser de quoi subsister. Ils ramassent les objets de valeur ou jugés comme de la sorte pour les vendre après avec des prix dérisoires, du moins avant l'avènement des déchets recyclables à la fin des années 1990. Des mains invisibles débarrassent et libèrent les villes de ses ordures, une population nocturne mais aussi en plein jour qui se déplace d'une décharge à une autre, dans les rues et partout ou il y a de quoi subsister : une population déchi-rée entre un métier marginal et stigmatisé mais qui est l'expression la plus forte de l'exclusion et de la pauvreté sans aucune reconnaissance ou sans aucune considération. Les acteurs invisibles, latents et dissimilés jouent un rôle pri-mordial pour débarrasser l'environnement des déchets les plus nuisibles et à risque. Les chiffonniers ou les récupérateurs offraient un service public généreux dans le domaine écologique dont l'impact est positif sur les plans économique, social et environnemental. Cette activité prolifère dans le silence et dans l'informel malgré son importance, elle est dépourvue de toute forme de reconnaissance sociale, juridique ou même économique. Les chiffonniers ne sont pas reconnus comme des prestataires de services publics ou des « travailleurs verts », ils n'ont pas un lien clair avec les industries du secteur formel. C'est une main-d'oeuvre immense au bas de la chaîne de recyclage. Les récupérateurs, l'appel-lation générale adoptée à la 1ère Conférence Mondiale des Récupérateurs en 2008, demeure une qualification plus ou moins neutre loin de la stigmatisation et l'étiquetage social et peut aussi mettre en valeur ce métier noble pour l'envi-ronnement. Le parcours des récupérateurs est de divers profils, des personnes travaillant dans les décharges ou fouillant dans les ordures dans les rues aux col-lecteurs improvisés qui vendent des matières recyclables à des intermédiaires ou des récupérateurs occasionnels. Certains d'entre eux se sont transformés en entrepreneurs organisés ; c'est une forme « d'ascension par le plastique », c'est cette frange sociale qui combattait la stigmatisation et l'indignation du métier».

L'objectif de notre travail était la commande d'une génératrice asynchrone à cage d'écureuil par la logique floue intégrée dans un système éolien connecté au réseau par deux convertisseurs MLI. Afin d'aborder cette étude, le premier chapitre est consacré à quelques généralités sur le système éolien où nous avons fait sa description avec ces différentes parties par ses différentes parties constitutives, son principe de fonctionnement, son énergie de production, etc. Après cela, une description des différents constituants d'une MAS, le principe de fonctionnement et le cheminement de la puissance active. Le deuxième chapitre a fait l'objet de la modélisation du système éolien, de l'onduleur MLI et de la MAS. Pour cela nous avons élaborés un modèle mathématique basé sur la théorie unifiée des machines électriques suivi des résultats de simulation de ces deux derniers. Le troisième chapitre est dédié à la commande du système éolien basé sur la GAS piloté par le stator, où nous nous sommes intéressés à l'application d'une technique de commande intelligente et robuste, nommée commande par la logique floue. Les résultats obtenus par les stratégies de régulation floue présentent des performances satisfaisantes et encourageantes pour des implémentations pratiques. Ils nous ont permis de constater : Le bon comportement de la régulation floue côté temps de réponse ; L'annulation de l'erreur statique ; La robustesse de la commande de floue vis-à-vis des incertitudes ; L'offre de bonnes performances statiques et dynamiques.

The twelve volumes of the Codices latini antiquiores provide a rich trove of data about the earliest methods of citation-marking in the Latin West. This data indicates that citations from the Bible began to be marked in Christian books by the fifth century. Originally, the preferred method of such marking was by indentation of cited material, but in the sixth century, a different method – the use of a special symbol placed in the margin next to the line containing citations – gained a foothold. Several such symbols were used between the fifth and the ninth century in the Latin West, reflecting conventions characteristic of specific regions, scriptoria and scripts. By the end of the eighth century, one such symbol, a vertical flourish resembling the modern letter S, prevailed as a result of its adoption by the users of Caroline minuscule. Carolingian scribes were responsible for uniformization of citation-marking practices in the Latin West and also for their widespread adoption as a book feature so that it can be estimated that more than half of the manuscripts produced in the Carolingian scriptoria were equipped with S-shaped flourishes. The development in the Carolingian period was a culmination of long dynamic development of citation-marking practices in the Latin West, which seem to reflect different reading strategies and attitudes of distinct groups of book users.

Tout lecteur de textes littéraires fait un jour l’expérience d'une lecture qui le subjugue. Mais quel est cet irrésistible pouvoir de séduction de la fiction auquel nous nous soumettons délibérément et qui suscite en nous autant d’émois que de plaisirs psychiques ?
Cet ouvrage, à la frontière entre étude littéraire et sciences cognitives, entend ainsi explorer ce qu'est la passion littéraire, en apportant des réponses aux questions suivantes : La rencontre avec le livre est-elle le fruit du hasard ? Quelle est la nature des liens qui déterminent notre rapport au livre et qui favorisent l’attachement ? Est-ce le plaisir, le cœur ou le cerveau qui sont le moteur de cette séduction ? Quelles sortes de délices promet la consommation de cette relation ? Comment séduire et être séduit ? Quelle est la part des émotions dans cette entreprise ? Quel est le ciment de cette relation et peut-on y voir un échange profitable ? Enfin, si les effets de la séduction apportent d’indéniables bénéfices, pourquoi bouder notre plaisir ?

http://www.editions-hermann.fr/5467-la-seduction-de-la-fiction.html

Le livre et la lecture sont de puissants vecteurs de transformation sociale, de développement. Malheureusement, les pays envois de développement ou émergent conçoivent le développement sous l’aspect économique, industriel avant de la rapprocher vers les autres secteurs ; Et pourtant, un développement économique se fonde nécessairement sur des acteurs cultivés, instruits et avertis des innovations de tous ordres dont les livres et la lecture nous permettent de découvrir dans les bibliothèques.
Les USA l’ont compris à travers cette éducation à la pratique des bibliothèques et de la lecture dès le bas âge. Je l’ai vécu en 2014 à l’occasion du programme International Visitors Leadership Program (IVLP) « American Libraries » qui m’a permis de visiter en trois (3) semaines, des bibliothèques et des services d’Archives dans cinq (5) Etats : Washington DC, Syracuse (New York), Austin (Texas) Las Vegas (Nevada) et Chicago (Illinois). J’ai été fortement impressionné par l’usage du livre et de la bibliothèque dans l’approche communautaire.
Je partage à travers ces lignes, mon bref séjour en terre américaine et surtout quelques petites astuces pour aider quiconque souhaiterait faire aimer le livre et la lecture aux plus jeunes.

On readers in the Marciana Library in the 20th century. Draft of "Topi e topoi de Bibliotheca a Venezia. Note su letture permesse e letture ostacolate, tra uso e abusi", by Stefano Trovato (published in "Dialogo. Studi in memoria di Angela Caracciolo Aricò", a cura di Elena Bocchia, Zuane Fabbris, Chiara Frison e Roberto Pesce, Venezia, Centro di Studi Medioevali e Rinascimentali “E. A. Cicogna”, 2017 [ISBN 978-88-96543-10-8], pp. 379-394)

Résumé  de l'article paru dans l'ouvrage. :
La construction de sa bibliothèque à Bernkastel-Kues, au coeur de la Grande Région, et véritable "Heimat" vers lequel le coeur de Nicolas de Cues reviendra toujours-et y demeure aujourd'hui-, manifeste le point de concorde de sa pensée toujours en développement et de sa méthode de pensée, puisque l'accès à la vérité, ou à la "visio" de celle-ci n'est jamais définitive, est toujours à exercer. Ainsi, c'est par une attention particulière au soin bibliophile de Nicolas de Cues que nous nous proposons ici de montrer que si Nicolas de Cues fut un penseur essentiel, la Grande Région fut précisément pour lui le lieu idéal pour éprouver et déployer sa pensée.

Coming in est construit à partir de mon expérience personnelle, mais c'est un roman, et non pas une autobiographie.
Il tourne autour de cette question : si, jour après jour, volontairement ou involontairement, on a cimenté une identité et une image tricheuse tant pour soi-même que pour les autres, comment fait-on quand on se réveille en se découvrant autre ? Comment faire face à cet Alien qui a grandi et vous dévore de l'intérieur ?

Soirée échange autour du patient face à son obésité, jeudi 14 novembre 2019 à 17 h 30 à l'université de Bourgogne (Dijon, France), salle de l'Athénéum.
Cette soirée fait suite à la publication de mon livre "Presque obèse", un témoignage autour du thème.
Entrée libre et gratuite, ouverte à tous. A bientôt !

La 3ème édition de « Partir en livre, la grande fête du livre pour la jeunesse » aura lieu du 19 au 30 juillet 2017. « Partir en livre » s’est installée, depuis 2015, comme l’une des grandes fêtes culturelles nationales et populaires françaises.

Souhaitée par le ministère de la Culture et de la Communication, « Partir en livre » est organisée par le Centre National du Livre, avec la participation du Salon du Livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.

À l’occasion de cette manifestation nationale, gratuite, populaire et festive, le livre sort de ses lieux habituels pour aller à la rencontre des enfants et des jeunes, afin de leur transmettre le plaisir de lire. Ateliers, lectures, rencontres avec des auteurs et des illustrateurs, bibliothèques et librairies hors-les-murs, spectacles et jeux sont au programme. Les animations proposées dans toute la France sont autant d’invitations à lire et à aimer lire en toute liberté, pour tous, des tout-petits aux jeunes adultes, en famille ou entre amis, sur votre lieu de vacances ou près de chez vous.

Professeur titulaire et Directeur du département de littérature comparée à l’Université de Montréal, après avoir enseigné vingt-deux ans à l’UQAM, chercheur et auteur prolifique, il a ouvert et développé un domaine de recherche inexploré sur les écritures migrantes, particulièrement en contexte minoritaire. L’œuvre de Simon Harel se situe aux frontières des études littéraires et des études culturelles. S’intéressant aux différentes formes du récit, ses travaux traitent des représentations limitrophes de l’altérité, des phénomènes d’exclusion et de problématiques interculturelles. Son ouvrage Voleur de parcours, publié en 1989 et réédité en 1999 est reconnu comme l’un des livres les plus significatifs des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix dans le champ des études culturelles au Québec.

Intellectuel de premier plan et leader scientifique reconnu, Simon Harel a publié seul et en collobaration une trentaine d’ouvrages. Organisateur de plusieurs événements scientifiques et culturels d’envergure, Simon Harel s’y révèle un communicateur enthousiaste et passionné. Ayant représenté le Canada à plusieurs reprises dans des forums internationaux, il est aussi régulièrement sollicité à titre de professeur invité en France, aux États-Unis et au Brésil.

Lauréat en collaboration du prix Gabrielle-Roy en 1992 et du Prix du Conseil des Arts de la Communauté urbaine de Montréal, catégorie littérature (en collaboration) en 1993, il a également accepté, au nom du CÉLAT qu’il dirigeait à l’époque, le prix Nelson Mandela de l’Association des communautés culturelles et des artistes (ACCA) pour la diversité et l’inclusion en 2006. Monsieur Harel assume par ailleurs d’importantes responsabilités éditoriales. Il dirige la collection «Théorie et littérature» aux Éditions XYZ depuis 1990. Il est le lauréat du Prix Trudeau de la recherche (2009-2012) et est membre de l’Académie des sciences, des arts et des lettres du Canada.

Parmi ses ouvrages les plus récents, signalons Les passages obligés de l’écriture migrante (2005), Braconnages identitaires. Un Québec palimpseste (2006), Espaces en perdition I : Les lieux précaires de la vie quotidienne (2007), Espaces en perdition II : Humanités jetables (2008) et Attention écrivains méchants (2011).