Christophe Salvat

L’utilitarisme est un ensemble théorique d’une extrême diversité et d’une grande richesse, et qui au fil du des années, s’est considérablement inspiré de ses théories rivales, la déontologie kantienne, le contractualisme et, dans une moindre mesure, l’éthique de la vertu. Une bonne compréhension de celui-ci est donc absolument indispensable à toute réflexion éthique.  L’objet de ce petit ouvrage est de présenter les grandes lignes de l’utilitarisme, notamment dans sa dimension philosophique et avec une attention appuyée sur les débats traversants la philosophie morale contemporaine, afin de fournir aux lecteurs des outils conceptuels pour bien analyser les questions éthiques qui se posent à eux.
L’ouvrage est structuré autour des principales évolutions de l’utilitarisme. Il débute par une présentation de l’utilitarisme classique que l’on associe généralement à la pensée de Bentham, Mill et Sidgwick (chapitre 1). Il introduit ensuite (chapitre 2) les questionnements relatifs à la théorie de la valeur utilisée (hédonisme, théorie des préférences, liste objective), ainsi qu’au principe de maximisation (maximisation totale ou moyenne de l’utilité, utilitarisme modéré, utilitarisme négatif, prioritarisme). Il présente alors le passage de l’utilitarisme de l’acte à l’utilitarisme de la règle, censé intégrer une dimension collective et/ou déontologique dans le raisonnement moral (chapitre 3). Le dernier chapitre est consacré au principe d’impartialité, à ses implications théoriques et à sa remise en cause, ainsi qu’à ses implications pratiques en éthique appliquée, à travers trois exemples, celui des famines, celui de l’éthique animale et celui de l’éthique environnementale.

Le présent article interroge la capacité des théoriques éthiques à justifier ou non la GPA en général, et plus spécifiquement, à se prononcer sur une possible légalisation en France dans les années à venir. Il montre que, contrairement à une idée reçue, l'argument kantien de la dignité humaine ne permet pas de conclure à son illégitimité. Les théories contractualistes et conséquentialistes permettent de la justifier sous certaines conditions mais un certain nombre d'arguments posent problème. Je suggère que l'utilitarisme des raisons développé par Derek Parfit offre certains éléments de réponse. Abstract : The present paper questions the capacity of ethical theories to justify or not surrogacy, generally speaking, and more specifically to find for or against the legalization of surrogacy in France in a foreseeing future. It shows that, contrary to a popular belief, the kantian idea of human dignity is of no use here. Contractualist and consequentialist theories can justify surrogacy under certain conditions but their arguments is no without raising issues. I suggest Derek Parfit's reason utilitarianism can offer some valuable answers to these difficulties.

Les notions d'altruisme et d'égoïsme prêtent facilement à confusion car elles renvoient à la fois à une pratique individuelle et au jugement moral de celle-ci. On distingue l'altruisme pur, qui ne sert ni directement ni indirectement l'intérêt individuel de l'agent, de l'altruisme de proximité, de parentèle ou de groupe qui sert l'intérêt de ceux envers qui on se sent proche ou avec qui on a une certaine proximité génétique. Un certain nombre de personnes contestent l'idée que ce dernier type d'altruisme soit moral dans la mesure où il est intéressé, y compris si l'agent n'est pas conscient de sa proximité (génétique) avec le bénéficiaire de son action. On distingue également, après Sidgwick, la pratique observée de l'égoïsme (qu'il appelle l'égoïsme psychologique) de la norme morale qui consisterait à devoir rechercher son propre plaisir (ou égoïsme rationnel). Cette distinction peut être étendue à l'altruisme (Sidgwick préfère le terme de bienveillance) et il n'est pas rare de rencontrer l'expression altruisme psychologique pour désigner la tendance des individus à servir l'intérêt des autres. Par opposition à l'égoïsme, qui est négativement connoté, l'altruisme apparaît comme une qualité morale. L'objet de cet article est de s'interroger a) sur l'existence d'un altruisme pur et b) sur sa place dans les théories de la justice redistributive. <IT1> Les fondements théoriques de l'égoïsme Comme l'étymologie du mot l'indique, la notion d'égoïsme repose sur la distinction entre le 'moi' et l'autre. On oppose ainsi l'égoïsme à l'altruisme. La notion d'altruisme est, cependant, assez récente et date de la moitié du dix-neuvième siècle. L'opposition entre altruisme et égoïsme est, ainsi que Stefan Collini le montre très bien, caractéristique du dix-neuvième siècle et elle ne serait être comparée à la distinction, entre amour de soi et bienveillance, très utilisée aux dix-septième et dix-huitième siècles (Collini, 1991). A la différence de l'amour de soi à laquelle elle succède, la notion d'égoïsme repose sur deux principes fondamentaux, le principe d'exclusivité et celui de rivalité. Le principe d'exclusivité signifie que, par égoïsme, on entend les actions destinées à ne satisfaire que l'intérêt personnel de l'agent, et uniquement celui-ci. Le principe de rivalité, qui lui est sous-jacent, affirme que la satisfaction des intérêts personnels et celle des intérêts des autres est incompatible. Le philosophe anglais Derek Parfit a remis en cause le bien-fondé de ces principes en développant une approche réductionniste de l'identité personnelle (Parfit, 1984). L'individu n'est, selon lui, ni complètement le même ni totalement différent de celui qu'il fut dans le passé ou de celui qu'il sera dans le futur. Au mieux peut-on penser l'identité personnelle en termes de degré. Dans la lignée de Locke, Parfit fait, tout d'abord, de la continuité psychologique l'un des principaux fondements de la notion d'identité personnelle. Mais cette caractéristique est insuffisante pour Parfit. Le lien identitaire lockéen ne permet pas d'intégrer la notion de proximité psychologique (ou connectedness) qui seule permet de penser l'identité en termes de degrés. Une discontinuité temporaire ne saurait, tout d'abord, totalement rompre le lien identitaire. De plus, se souvenir de ses actions, de ses préférences ou de ses valeurs ne signifie pas que l'on les reconnaisse en tant que siennes. De la même façon, je peux dès à présent plus ou moins me dissocier de celui que je serai dans le futur si je sais que celui-ci ne partagera mes valeurs ou mes préférences actuelles. En revanche, je peux ressentir une proximité psychologique plus grande pour une personne autre qui les partage ou qui les partagera dans le futur. En introduisant cette notion clé dans les théories sur l'identité personnelle, Parfit nous invite donc à

This paper proposes an economic assessment of paternalism. It specifically discusses contemporary forms of paternalism that have been alternatively called ‘new’, ‘libertarian’, ‘asymmetric’, ‘light’, ‘positive’ or ‘behavioral’. Contrary to the idea conveyed by Sunstein and Thaler, Behavioral Paternalism (BP) is not always the best response to irrationality. Not only can it be more coercive than non-paternalistic alternatives, it can also be more coercive than other paternalistic solutions. There is no universal response to irrational behavior and situations likely to call for paternalistic intervention notably differ depending on the agent’s degree of sophistication and level of self-confidence. Individual situations can accordingly be remedied by self-commanding strategies or by paternalistic policies, either on their own or in combination. Paternalism can then take different forms, of which the celebrated ‘nudges’ are only one possible example.

Over the last decade a new type of paternalism has emerged thanks to the groundbreaking works of some behavioral economists. This new type of paternalism, that I call here Behavioral Paternalism (BP), has become popular through Sunstein and Thaler’s Nudges theory and challenges the view that paternalism is unacceptable today. The aim of this paper is to assess its moral legitimacy (not exclusively focusing on its alleged libertarian nature). The results of my investigation can be summarized as follows. Though BP is usually acknowledged for its ‘libertarian’ character, it does not satisfy the conditions of what is considered, since Feinberg, as ‘soft paternalism’. Nevertheless, BP has a strong point that has been underestimated by its partisans: it first withstands Anderson’s equality argument. Unlike traditional forms of paternalism, BP is not demeaning and does not ostracize any category of people. Lastly, BP can be proved genuinely altruistic. This, however, demands that one abandons Sunstein and Thaler’s main assumptions.

The paper proposes an economic assessment of paternalism by comparing different alternative responses to dynamically inconsistent behaviors consecutive to hyperbolic discounting. Two main types of action are possible, self-commanding strategies and paternalism The first category includes personal rules and pre-commitment The second can be subcategorized between coercive and non-coercive forms of paternalism, which are respectively associated (although it is debatable) with legal paternalism and with ‘nudges’. Despite being self-inflicted, self-commanding strategies are actually not cost free and can result in a dramatic cutback of people’s freedom of choice. Likewise, legal paternalism can, on occasion, be less harmful than personal rules or pre-commitment; similarly, nudges can be more invasive and less effective than their proponents want us to believe. The aim of this paper is not to propose any standardized form of response to irrational behavior (whatever that may mean) but to argue, on the contrary, that every case should be individually appraised. Individual situations can be remedied by self-commanding strategies or by paternalistic policies, either in isolation or in combination.

L’objet du présent article est d’illustrer l’importance de la philosophie en économie en montrant que notre conception de la rationalité individuelle est étroitement liée à notre conception de l’identité personnelle. Au vu de l’importante littérature sur le sujet, j’ai choisi de me limiter à la théorie du philosophe Derek Parfit, telle qu’elle est présentée dans son ouvrage de référence Reasons and Persons (1984). Son approche de l’identité, bien que d’inspiration lockéenne, est très originale et a suscité de nombreux débats en philosophie. Elle reste, cependant, encore assez méconnue en économie, en France notamment, malgré l’intérêt croissant que suscite la philosophie économique. Une première partie de cet article s’attache à présenter l’approche réductionniste de Parfit. La deuxième partie et la troisième partie étudie l’impact de cette approche sur le standard de neutralité par rapport au temps et sur les implications théoriques potentiellement dangereuses de cette approche. La quatrième et dernière partie aborde la question de la rationalité de l’égoïsme et la possibilité ouverte par le réductionnisme de justifier rationnellement l’altruisme. Cette dernière section nous permet de nous interroger sur la proximité intellectuelle entre la philosophie de Parfit et l’utilitarisme.

This paper shows that Rousseau did not dismiss all economic activity as being morally wrong but that he developed an original approach to virtuous economics, inspired by the Epicurean philosophy, advocating an art of living based on simple pleasures. In a world where political virtue, or citizenship, has become impossible to reach, economic virtue may be the only solution to withstand moral corruption and its aftermath, moral servitude.

The manuscripts of André Morellet (kept in the Municipal Library of Lyons) contain numerous notebooks in which Adam Smith's Wealth of Nations is discussed. They are an interesting but little used source for the study of the early reception of Smith's work in France. The frequent comparisons Morellet makes between Smith's views and those of contemporary French economists provide new insights into the, often subtle similarities and differences between the leading economic theorists of the second half of the eighteenth century.

La fin du xixe siècle est une période difficile pour les Français. La défaite de 1871, la chute du régime impérial, les déboires de la Troisième République et le krach de 1882 les ont amenés à douter de la capacité de leurs gouvernants. La société se fragilise et se divise, favorisant la montée du boulangisme et de l’antisémitisme. Charles Maurras et l’Action française en profitent également, après le suicide du général Boulanger en 1891 et la condamnation du capitaine Dreyfus en 1894. Comtien convaincu, Maurras prend régulièrement position contre Rousseau, dans lequel il voit le principal responsable de la décadence morale et politique de la France. S’ouvre alors une campagne d’une rare violence contre les valeurs morales et esthétiques du romantisme. Erigé en icône du romantisme par les partisans d’une « Nouvelle Renaissance Classique », Rousseau est accusé de tous les maux de la société moderne : l ’individualisme exacerbé, la perversion des mœurs, le cosmopolitisme, le républicanisme, le sionisme, l’anarchisme et même l’homosexualité.

Inventaire des manuscrits de l'abbé Morellet conservés à la BM de Lyon, réalisé dans le cadre de ma thèse de doctorat, "Formation et diffusion de la pensée économique libérale française : André Morellet et l’économie politique du dix-huitième siècle", Université Lyon II, vol.II, 2000.

Routledge&#39;s collection &#39;Studies in the History of Economics&#39; now contains a new publication on the eighteenth century following those published by Ramon Tortajada and Gilbert Faccarello on Steuart and Boisguilbert. Peter Groenewegen&#39;s Eighteenth-Century ...

... Titre du document / Document title. &#39;De la science de l&#39;économie publique&#39; de Morellet. Auteur(s) / Author(s). SALVAT Christophe ; Revue / Journal Title. Studies on Voltaire and the Eighteenth Century ISSN 0435-2866 Source / Source. ...

... complètement différent. Notre tâche est facilitée par la bibliographie des écrits publiés de Morellet. établie par Dorothy Medlin, dans André Morellet (1727-1819) in the Republic of Letters and the French Revolution, p. 185-232. Voici les ...

... Reason and sentiments: review of Emma Rothschild&amp;#x27;s Economic Sentiments: Adam Smith, Condorcet and the Enlightenment. ... More articles in European Journal of the History of Economic Thought from Taylor and Francis Journals Series data maintained by Michael McNulty (). ...

Emmanuel Macron a été élu sur un ambitieux projet de réformes économiques. Nous sommes nombreux à souhaiter qu’il fasse preuve du même courage en matière sociale, notamment en ce qui concerne le droit des couples de même sexe à fonder une famille.

This paper deals with French political economy under the Second Empire. It suggests that having been seriously weakened by internal dissents over the suitability of the historical method in economics, French political economy managed to reinvent itself during the last decade of Napoléon III’s reign. Threatened by the emperor’s personal suspicion towards free trade and the intellectual domination of positivism, economists experienced in the 1850s one of the most difficult periods in their history. Yet, a decade later the tables seem to have turned. The institutional changes, brought forward by Victor Duruy, and the intellectual ascendance gained by economists such as Baudrillart, Wolowski  or Dunoyer contributed to modernize and legitimize the outmoded and unimaginative political economy inherited from Say. They notably found in the history of economic thought a way to comply with the positive standards of the time but also to give back to political economy the respectability it had lost.

Voici une question a priori surprenante tant on est convaincu que sa réponse est tellement évidente qu’elle ne mérite pas même d’être posée. Pourtant, je vais essayer de vous convaincre, que même si la mort n’est forcément quelque chose que l’on désire en soi, la question de sa désirabilité n’est pas aussi ridicule que cela.

Quatre ans après avoir été saisi par le président Hollande, le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) a enfin rendu le 27 juin son avis n°126 concernant l'Assistance Médicale à la Procréation (AMP), l'autoconservation ovocytaire chez les femmes jeunes et la Gestion Pour Autrui (GPA). Cet avis était très attendu par la communauté homosexuelle mais également les couples infertiles ainsi que par un grand nombre d'hommes et de femmes célibataires. L'avis favorable rendu pour l'élargissement de l'AMP aux couples de femmes et aux femmes seules a été largement – et justement – salué. Les partisans de l'autoconservation ovocytaire et de la GPA n'ont pas vraiment été surpris par le refus annoncé du comité d'appuyer leurs demandes. Mais au-delà de ses conclusions, ce rapport choque par la légèreté, le manque de rigueur et l'absence de point de vue contradictoire de ses arguments, notamment en ce qui concerne la GPA. Là où certains ont pu voir une avancée sociale en France, ce rapport constitue un sévère revers pour la cause homosexuelle. Les militants de la Manif pour tous peuvent regretter l'ouverture (partielle) de l'AMP aux couples lesbiens, mais il est indéniable qu'ils ont remporté une victoire décisive. Le rapport du CCNE est du pain béni pour les partisans de la Manif pour tous et autres traditionalistes. Tout d'abord, sur les 16 membres chargés de rédiger ce rapport (sur les 18 au départ, deux s'étant retirés en 2016), 11 ont signé une déclaration pour refuser de s'y associer. Comme le rapport est adopté par l'ensemble des 39 membres, on a pu parler d'une réticence « d'une partie minoritaire du CCNE » (http://www.ccne-ethique.fr/fr/actualites/resume-de-lavis-126-du-ccne-du-15-juin-2017-sur-les-demandes-societales-de-recours). Onze oppositions sur 16 rédacteurs, cela fait quand même beaucoup, et cela se traduit dans les faits par un chapitre essentiellement rédigé à charge contre l'ouverture de l'AMP aux femmes homosexuelles. Deux arguments sont notamment avancés, l'absence de père (et les conséquences psychologiques que cela peut avoir sur l'enfant), et la concurrence qu'un tel élargissement constituerait pour les femmes stériles. Le rapport souligne, en effet, les risques d'élever un enfant en l'absence de figure paternelle. Bien qu'il reconnaisse que de telles situations existent déjà dus aux aléas de la vie, il met en garde contre les risques d'une institutionnalisation de ce schéma familial et dénonce – à tort – la situation socialement inédite que provoquerait le recours à l'AMP par les couples de femmes. Le second problème soulevé par les rédacteurs concerne la rareté des gamètes, dans le cas présent des dons de sperme, mais aussi du coût financier que constituerait l'élargissement de l'AMP aux couples de femmes et aux femmes seules. Il est exact que les dons de spermatozoïdes ne permettent pas à l'heure actuelle de satisfaire toutes les demandes de couples infertiles. Elargir l'AMP aux couples de femmes et femmes seules aggravera, si rien n'est fait, la pénurie. Les 11 membres réfractaires sont favorables à systématiquement donner la priorité aux couples hétérosexuels infertiles sur les couples de femmes et les femmes seules, et à ainsi « préserver le financement de la santé par la sécurité sociale ». Il s'agit là, naturellement, d'une mesure discriminatoire inacceptable. Pourtant, le rapport visé par l'ensemble du CCNE préconise dans ses recommandations générales « que soient étudiées et définies des conditions d'accès et de faisabilité, notamment en distinguant la situation différente des couples de femmes et des femmes seules, en maintenant le principe actuel de gratuité des dons et en étudiant les modalités (remboursement refusé ou différencié) pour que l'assurance-maladie ne supporte pas les charges financières correspondantes. » (je souligne). La mesure discriminatoire est donc validée. Quant à l'absence de la figure du père, et à ses possibles effets délétères sur l'enfant, les auteurs font « confiance au projet des femmes qui souhaitent accéder à la maternité». Les hommes apprécieront. Quant à la GPA, elle n'avait aucune chance d'être sérieusement discutée. L'un des rapporteurs, le philosophe Frédéric Worms, a d'ailleurs déclaré lors de la présentation

Choosing not to choose, the latest book by Cass Sunstein (author of Nudge), discusses the benefits one might expect from the generalisation of default rules in our society. The advantages offered by default rules have been corroborated by numerous studies in behavioural economics and have been extensively used to defend a new type of paternalism (Thaler and Sunstein 2008, Sunstein 2014a, b), often referred as referred to as libertarian or behavioural paternalism (Salvat 2014, Rizzo 2016, Lecouteux 2016). While Sunstein’s previous works discuss the benefits of default rules and other paternalistic policies, Choosing not to choose specifically addresses the pros and cons of impersonal as well as personal default rules. Sunstein’s ideas are less ideologically biased and more rigorously argued than in his other books and, more importantly, by introducing a distinction between impersonal and personal rules, he makes a real contribution to the debate on behavioural paternalism.

SUMMARY This paper deals with Rousseau&#39;s idea of freedom in terms of rationality and deliberation. It gives support to Berlin&#39;s interpretation of the general will as a rational and objective will but dismisses the idea that Rousseau&#39;s theory necessarily leads to authoritarianism. The general will, publicly expressed by the law, may be defined as the rational and self-regarding will agents would have if put in an independent and objective state, i.e. the state of nature. The general and the particular will, henceforth considered from an individual point of view, theoretically constitute two alternative choices for an agent. A special focus will then be placed on the function of the law in the process of individual deliberation. By signalling the general will, the law urges individuals to deliberate and to question the autonomy of their preferences. I shall argue that citizenship denotes for Rousseau the tendency of individuals to favour the general will and to master thei...

The present study addresses the question of uncertainty in individual deliberation in Rousseau’s philosophy. Accordingly, it intends to consider in a new light his account of virtue and citizenship which cannot possibly be defined as systematic obedience to the general will. Weakness of the will, indeterminacy and prudence have not yet been adequately emphasized, despite some convincing evidence. Chapter XI, book III, of the Social Contract on the death of the body politic, for example, prompts us to reconsider the individuals ’ allegiance to the general will. However, it would be equally extreme to dismiss the core of his thought which affirms the legitimate superiority of the general will over particular desires. Rather it will be illustrated here that, when brought together, these two propositions provide a fruitful way of approaching this ethical issue. RESUME Cet article se pose la question du caractère incertain de la délibération individuelle dans la philosophie de Rousseau. ...

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This paper deals with Rousseau’s idea of freedom in terms of rationality and deliberation. It gives support to Berlin’s interpretation of the general will as a rational and objective will but dismisses the idea that Rousseau’s theory necessarily leads to authoritarianism. The general will, publicly expressed by the law, may be defined as the rational and self-regarding will agents would have if put in an independent and objective state, i.e. the state of nature. The general and the particular will, henceforth considered from an individual point of view, theoretically constitute two alternative choices for an agent. A special focus will then be placed on the function of the law in the process of individual deliberation. By signalling the general will, the law urges individuals to deliberate and to question the autonomy of their preferences. I shall argue that citizenship denotes for Rousseau the tendency of individuals to favour the general will and to master their natural weakness o...

This article questions the articulation between John Stuart Mill’s initial project of creating a new science dedicated to the means of improving individual character, a science named ethology, and the treatise of political economy that he published instead. My claim is that his defence of free competition as well as some of the arguments he opposes to it, and which have often puzzled his readers, actually reveal the moral agenda of his political economy and of some of his political principles, specifically his ambivalent position towards paternalism. * Centre National de la Recherche Scientifique – Philosophy. Contact: christophe.salvat@univ-amu.fr This “preprint” is the peer-reviewed and accepted typescript of an article that is forthcoming in revised form, after minor editorial changes, in the Journal of the History of Economic Thought (ISSN: 1053-8372), issue TBA. Copyright to the journal’s articles is held by the History of Economics Society (HES), whose exclusive licensee and p...

In the Rousseauist tradition, the idea of sovereignty generally refers to the sovereignty of the body politic. Rousseau never yields nevertheless to the holist temptation. Individual is at the core of his system. The aim of this paper is to question the idea of moral autonomy, in par-ticular in its relation to authority, and to emphasize the positive effects of the law on indi-viduals&#39; rationality.

Emmanuel Macron a ete elu sur un ambitieux projet de reformes economiques. Nous sommes nombreux a souhaiter qu’il fasse preuve du meme courage en matiere sociale, notamment en ce qui concerne le droit des couples de meme sexe a fonder une famille.

This paper shows that Rousseau did not dismiss all economic activity as being morally wrong but that he developed an original approach to virtuous economics, inspired by the Epicurean philosophy, advocating an art of living based on simple pleasures. In a world where political virtue, or citizenship, has become impossible to reach, economic virtue may be the only solution to withstand moral corruption and its aftermath, moral servitude.

This paper proposes an economic assessment of paternalism by comparing different alternative responses to dynamically inconsistent behaviors consecutive to hyperbolic discounting. Two main types of action are possible, self-commanding strategies and paternalism. The first category includes personal rules and pre-commitment. The second can be subcategorized between coercive and non-coercive forms of paternalism, which are respectively associated (although it is debatable) with legal paternalism and with ‘nudges&#39;. Despite being self-inflicted, self-commanding strategies are actually not cost free and can result in a dramatic cutback of people&#39;s freedom of choice. Likewise, legal paternalism can, on occasion, be less harmful than personal rules or precommitment; similarly, nudges can be more invasive and less effective than their proponents want us to believe. The aim of this paper is not to propose any standardized form of response to irrational behavior (whatever that may mea...

Revue Ethique & Economique (RE&E) : RE&E. Le prochain colloque international de philosophie economique sera coordonne par vous. Quel est le theme pressenti ? BAUJARD Antoinette. Le theme du colloque sera discute conjointement par les membres du Conseil scientifique et n&#39;est donc pas encore decide. Mais a ce jour a Lyon et Saint-Etienne, nous savons quelle orientation nous souhaiterions donner au colloque. SALVAT Christophe. Le theme qui se profile semble etre celui de la normativite, ou plus exactement des normativites, dans la mesure ou nous esperons rendre compte de la pluralite et de la complexite de cette notion. Lorsqu&#39;on parle aux economistes de la question de la normativite, ils pensent d&#39;abord au caractere normatif de la rationalite, au encore au fait que les comportements sont soumis a des normes sociales, culturelles ou morales. En pratique, il est souvent difficile de distinguer le veritable fondement de la norme, et par simplicite on considere qu&#39;il s&#39...

Initially published in 2015, Roger Crisp’s monograph on Sidgwick’s Methods of Ethics has recently been reissued in a paperback format (2017). It follows Kataryna de Lazari-Radek and Peter Singer’s own book on Sidgwick, The Point of View of the Universe: Sidgwick and Contemporary Ethics, also published by Oxford University Press (2014 hardback, 2016 paperback). Over the last decade, no less than five important studies have been published on Sidgwick’s Methods and its influence on contemporary ...

This article questions the articulation between John Stuart Mill’s initial project of creating a new science dedicated to the means of improving individual character, a science named “ethology,” and the treatise of political economy that he published instead. My claim is that his defense of free competition as well as some of the arguments he opposes to it, and which have often puzzled his readers, actually reveal the moral agenda of his political economy and of some of his political principles, specifically his ambivalent position towards paternalism.

The book is divided into seven chapters, four of which are entirely devoted to Sunstein and Thaler’s libertarian paternalism. The first two chapters deal with economics and behavioral economics in general. In chapter one, White condemns ‘traditional’ economic models of choice, which are exclusively and mistakenly relying on preference satisfaction. According to him, individuals do not act just out of preference but are guided by a number of values and principles that economists are unable or ...