Architecture Romaine

Comme les cirques, stades, théâtres et odéons, l’amphithéâtre de Nîmes appartient à la catégorie des édifices de spectacle que les Romains construisent dès la période républicaine et multiplient jusqu’à la fin de l’Empire. Héritiers des modèles grecs ou innovations de l’architecture romaine, ces monuments adoptent des fonctions et des configurations différentes, livrant chacun une histoire qui leur est propre.

La ville de Vaison-la-Romaine offre une étude à la fois riche et diversifiée lorsque l’on s’interroge sur le réemploi en architecture. À la suite de la conquête romaine qui prend fin au cours de la première moitié du Ier siècle avant notre ère, la ville est implantée sur la rive droite d’un cours d’eau appelé Ouvèze. Elle est abandonnée au Moyen-Âge par la population qui migre sur la rive gauche où se développe un bourg médiéval. À l’époque moderne, la ville s’établie de nouveau sur la rive droite, là où avait été fondée la ville romaine, et s’y installe définitivement. Les diverses constructions qui se sont succédées de part et d’autre de l’Ouvèze, au cours des différentes époques, ont conservé des éléments réemployés qui constituent les précieux témoins de cette pratique. Les trois cas d’étude qui sont abordés se différencient par leur nature et leur chronologie mais ils attestent de l’usage d’une même technique pour leur mise en œuvre. Ce phénomène du réemploi invite à s’interroger sur son processus et ses raisons, ainsi que sur les éléments réemployés, leur nouvelle destination et leur fonction, mais également leur provenance.

École thématique de formation à l’expertise de l’architecture antique, Questions d’architecture d’Orient et d’Occident, Auditorium de la Maison des étudiants de l’Université Bordeaux Montaigne, Bordeaux, 6 décembre 2019 (organisation : Laurence CAVALIER)

Située à proximité de la frontière occidentale entre la Gaule Belgique et la Lyonnaise, l’agglomération romaine de Briga (Eu, « Bois-l’Abbé », Seine-Maritime) est désormais mieux appréhendée par les recherches menées depuis plus de 15 ans sous l’égide du Ministère de la Culture. Il est bien attesté que cette ville, qui s’étend sur une superficie d’au moins 65 hectares à son apogée à l’époque sévérienne, a progressivement été dotée d’une panoplie monumentale de plus en plus imposante. Deux phases d’agrandissement et d’embellissement successives observées dans le secteur nord-ouest de la ville entre les IIe et IIIe siècles, témoignent d’une réelle volonté de la part des évergètes d’équiper cette agglomération d’édifices publics dédiés aux pratiques communautaires. L’expression de cette monumentalité et la découverte de deux inscriptions sans équivalents dans le nord des Trois Gaules semblent aujourd’hui désigner Briga comme le centre administratif d’un pagus qui dépendait vraisemblablement du territoire bellovaque. L’étude architecturale menée à partir des plans des bâtiments et des vestiges de leur décoration sculptée (membra disiecta) permet de restituer progressivement les édifices qui, au début du IIIe siècle, forment un important ensemble architectural réunissant tous les éléments constitutifs d’un complexe public urbain qui perdurera jusqu’au dernier tiers du IIIe siècle.

Reused big granite stone blocks dating from the antique period can be observed in rural churches of Limousin region; in a certain number of cases, it is possible to attribute them to funeral mausoleums. Through different examples – two of them being the aim of current archaeological research (La Souterraine’s crypt and St-Hilaire’s church in Moutier-Rozeille) – this article will show that roman monumental tombs were not absent in the Lemovices countryside and that their mode of construction, made to last, participated in a voluntary or pragmatic way in the Christianization of the rural world in the Early Middle Ages.

""En avril 2011 s'est tenu, sous l'égide du Service Archéologie du conseil général du Calvados, un colloque consacré aux décors des édifices antiques en Gaule.

Avec près d'une trentaine de contributions, l'ouvrage propose d'analyser l'ornementation des édifices civils publics et religieux d'époque romaine avec une approche pluridisciplinaire traitant aussi bien de la peinture, du stuc, de la mosaïque, de la sculpture que de l'opus sectile. Les études sont consacrées à la restitution et à l'analyse des programmes décoratifs et s'intéressent aux matériaux exploités et à leur mise en œuvre.
Les trois parties qui composent l'ouvrage évoquent tout d'abord le décor des édifices civils, puis celui des sanctuaires et temples à travers une multitude d'études de cas souvent inédits. Il regroupe enfin les premières synthèses qui mettent aussi bien en évidence un certain conformisme des décors que diverses particularités liées au type de bâtiment à orner.
pour commander : http://www.chauvigny-patrimoine.fr/Accueil/Images/Bon_Commande_Caen.pdf
""

Depuis quelques années, les recherches que nous avons menées à Pompéi ont connu plusieurs étapes. À partir d'une enquête menée sur les pots à couleurs retrouvés dans de nombreux contextes de la Cité, nous avons pu mettre en évidence l'existence d'un atelier de peintres situé dans la Région I (insula 9, maison 9), ainsi que la présence d'équipes de peintres au travail dans plusieurs points de la ville. C'est au cours de cette enquête que nous avons découvert parmi les objets retrouvés dans une de ces maisons fouillées en 1957 un objet particulièrement important et signifiant pour l'étude des techniques artistiques dans l'Antiquité, une règle d'ivoire graduée portant un dessin de perspective tracé à la pointe sèche. Parallèlement, nous avons réexaminé un objet similaire trouvé dans la boutique de Verus. L'existence de ces deux règles, toutes deux dans des contextes montrant des peintres ou des architectes au travail vient donc démontrer l'existence d'une codification de la perspective. Ces nouveaux éléments ouvrent un large champ de recherche pour l'histoire de la peinture et du dessin dans l'Antiquité romaine mais aussi à l'époque de la Renaissance, où les artistes redécouvrent et codifient les lois de la perspective. Pompéi, règle, peinture, perspective.

During the last years, we have conducted a comprehensive study on pigment-pots and painters' equipments from Pompeii. The study of house I.9.9 gave us a precise idea of how a workshop of painters functioned, its style, its location, and the division of roles within it. This essay focuses on particularly interesting artifacts found in two different contexts. The first interesting artifact was recovered from a house under restoration on the eve of the eruption (Reg. I, ins. 16, houses 2, 3, 4). A team of painters was about to paint the lararia and some of the rooms of these dwellings. The second one was found in the House of Verus (I.VI. 3) where was the groma. In these two houses were rulers made of ivory finely engraved with a pattern of great interest. This paper describes the rulers, compares them and concludes that painters of Pompeii had a high level technique knowledge because the pattern can be considered as a pattern of perspective, supposed to be codified in the Renaissance.

Cette prospection thématique réalisée entre les mois de juin et décembre 2020 s’inscrit dans le cadre d’un travail de Doctorat en « Langues, histoire et civilisations des mondes anciens » débuté en octobre 2015 à l’Université Lumière Lyon 2. Intitulée « L’architecture monumentale et son décor à Vaison-la-Romaine (Vasio Vocontiorum) du Ier siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C. », cette thèse est dirigée par Monsieur J.-Ch. Moretti (directeur de recherche au CNRS ; IRAA Lyon – USR 3155).
Cette opération a pour objectif d’achever le corpus des éléments d’architecture qui constituaient le décor des monuments publics de l’antique Vasio Vocontiorum. Ce « catalogue » entrepris dès 2013 dans le cadre de notre Master effectué à l’Université Grenoble Alpes, a été progressivement alimenté depuis 2015 au fur-et-à-mesure de l’avancée de nos travaux de thèse. Afin de réaliser une étude typologique et comparative approfondie, quelques derniers lots essentiels manquent à ce corpus, certains ayant fait l’objet d’une observation partielle au cours des précédentes années, d’autres restant encore à étudier.
Situés sur les sites archéologiques de la Villasse et des thermes du Nord, au dépôt archéologique de la Villasse ou encore au Musée archéologique Théo Desplans à Vaison-la-Romaine ; dans des collections privées au Château Raspail à Gigondas et au Château Maucoil à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) ; ou encore, au Musée d’archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) ; les lots étudiés regroupent des éléments d’architecture encore en place, erratiques ou bien réemployés.
Ornements des grands monuments qui constituaient la parure monumentale de la ville antique tels que le forum, le théâtre et les établissements thermaux, ces pièces architecturales livrent de précieux renseignements sur la production (les ateliers, la diffusion des cartons romains, l’usage de « styles locaux »), la construction (l’exploitation des carrières, le transport des matériaux, les techniques de mise en œuvre), l’évolution et le vécu des édifices (l’abandon, la destruction, le réemploi) et enfin, sur l’apparence de ces derniers et l’organisation des espaces internes qui les structurent.

Depuis l’été 2005, les vestiges d’un édifice de marché d’époque romaine font l’objet de fouilles dans la ville antique de Sagalassos. Située au sud-ouest de la Turquie à environ 100 km au nord d’Antalya, la cité pisidienne et son territoire sont depuis le début des années 1990 le cadre d’un projet de recherches archéologiques interdisciplinaires menées par la Katholieke Universiteit Leuven (Belgique) sous la direction du Prof. Marc Waelkens. L’objectif de la présente contribution est de donner un aperçu préliminaire des fouilles archéologiques en cours au macellum. Dans une première partie, la configuration architecturale de l’édifice, son évolution, ainsi que le matériel archéologique abondant retrouvé lors des fouilles seront présentés. Il est toutefois essentiel de souligner que l’exploitation de ce matériel n’en est qu’à un stade précoce, ce qui incite à considérer avec la prudence requise toute conclusion quant aux possibles fonctions des différents espaces fouillés. Dans un second temps, l’apparente singularité du macellum de Sagalassos – principalement en termes de typologie architecturale et de prétendue “romanité” – sera examinée au sein d’un contexte régional plus large incluant les quelques macella connus en Asie Mineure

Invitation du Service Culturel de Sainte-Foy-lès-Lyon.

Les cirques, les stades, les théâtres, les odéons et les amphithéâtres, édifices de spectacle qui autrefois contribuaient à embellir les villes du
monde romain, se fondent ou se dissimulent aujourd’hui dans nos paysages urbains et ruraux.
Héritiers des modèles grecs ou innovations de l’architecture romaine, ces monuments qui se distinguent par leurs fonctions et leurs configurations différentes, livrent chacun une histoire qui leur est propre.
Les plus célèbres sont assurément ceux de Rome mais bien d’autres villes notamment en Gaule ont conservé leurs édifices de spectacle, symboles de leur prospérité durant l’Antiquité. Tel est le cas de Lugdunum dont les monuments antiques constituent de précieux témoignages de grandeur et de richesse.

Le forum de Vaison-la-Romaine (Vaucluse) a été découvert en 2011 et fouillé lors d’une campagne triennale menée de 2013 à 2015. Son étude architecturale et ornementale s’insère dans les travaux d’une thèse menée depuis 2015 sur l’architecture monumentale et son décor à Vaison-la-Romaine (Vasio Vocontiorum) du Ier siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C.
Sa localisation avait été suggérée dès 1934 par le chanoine J. Sautel lors de dégagements de vestiges situés plus au nord et par certaines signalisations anciennes. Aujourd’hui, l’ensemble de ces découvertes permet d’entrevoir l’étendue, l’organisation et la chronologie de ce complexe monumentale vraisemblablement érigé au Ier siècle.
Organisé sur deux terrasses, il comprend en partie basse une esplanade probablement cernée de trois portiques et fermée au nord par le socle de la terrasse haute. Cette dernière présente un vaste espace invitant à restituer une hypothétique basilique fermée au nord par le regroupement de trois salles dont la destination de caractère public suggère d’y reconnaitre les organes administratifs de la cité tels qu’une curie, un tabularium, un tribunal, etc.