Agence Japonaise de Coopération Ministère du Développement

Internationale Agricole

Etude de Développement des Oasis Sahéliennes (EDOS)

en République du Niger

Support de formation sur l’empoissonnement

d’une retenue d’eau

Pour les participants

Juillet 2007
Agence Japonaise des Ressources Vertes (J-Green)

Elaboré par l’ONG ADA dans un cadre contractuel signé avec EDOS
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)

SOMMAIRE

Pages
PREAMBULE ......................................................................... - 2 -

I. Objectifs et résultats attendus du support ................................ - 3 -

II. Notions de pêche responsable............................................... - 3 -

2.1. Définitions de quelques notions .......................................... - 3 -

2.2. Notion de pêche responsable.............................................. - 3 -

III. Technique d’empoissonnement d’une retenue d’eau ................. - 4 -

3.1. Technique d’empoissonnement ........................................... - 4 -

3.2. Surveillance de la retenue empoissonnée ............................... - 4 -
3.3. Mesures de préservation de la retenue d’eau .......................... - 5 -

IV. Techniques d’élevage du poisson .......................................... - 6 -

4.1. Définition et différents types de pisciculture .......................... - 6 -

4.2. Facteurs de la production piscicole ...................................... - 7 -
4.3. Conduite d’une pisciculture extensive ................................... - 7 -

V. Technique de conservation du poisson .................................... - 7 -

VI. Utilisation et maintenance des équipements de pêche .............. - 10 -

6.1. Présentation des principaux équipements de pêche................. - 10 -

6.2. Principaux problèmes de maintenance couramment rencontrés et
moyens pour y faire face………………………………………………………………………- 10 -

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -1-

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PREAMBULE

Ce support de la formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau, la

conservation du poisson et la maintenance des équipements de pêche est un
outil pédagogique conçu à l’intention des participants à la formation. Ces
participants ont la responsabilité de sensibiliser et d’encadrer les
populations pendant tout le processus d’empoissonnement de la retenue
d’eau.
• les pêcheurs sont les premiers acteurs qui doivent comprendre la
nécessité de gérer durablement la ressource poisson,
• les utilisateurs de la retenue doivent veiller aux dispositions et règles de
gestion pour que la retenue d’eau soit préservée et les bénéfices issus de
la ressource poisson soient équitablement répartis.

C’est pourquoi, au terme de la session de formation, ils doivent être

capables de restituer les connaissances acquises. Ce support renferme un
certain nombre de démarches et de stratégies qui peuvent faciliter la
compréhension des différents aspects liés à l’empoissonnement d’une
retenue et à l’exploitation de la ressource poisson.

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -2-

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I. Objectifs et résultats attendus du support

Le support de la formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau est

un outil pédagogique qui doit permettre à chaque participant de restituer les
différents thèmes de la formation avec succès.
Les objectifs visés par le support sont les suivants :

- faciliter aux participants la compréhension des notions de :

o pêche responsable
o techniques d’empoissonnement
o techniques de conservation du poisson
o technique de maintenance des équipements
- Faciliter l’application des connaissances acquises.

II. Notions de pêche responsable

2.1. Définitions de quelques notions

• Pêche : la pêche peut être définie comme l’ensemble des actions

d’aménagement et d’exploitation des eaux en vue de la production de poisson.
• Pêche responsable : Aménagement et exploitation piscicole durables des eaux.
• Mareyeurs : Intermédiaire commercial entre le pêcheur et le consommateur de
poisson.
• Pêcherie amplifiée : Retenue d’eau empoissonnée sous l’action de l’homme et
exploitée selon des règles définies à l’avance.

2.2. Notion de pêche responsable

La notion de « pêche responsable » a été envisagée pour assurer des moyens

d’existence durables aux communautés de pêche (pêcheurs, mareyeurs,
vendeurs de matériels de pêches …). Elle repose sur les principes suivants :

• les communautés devront désormais s’impliquer dans la définition des

pratiques et engins de pêche sélectifs et respectueux de
l’environnement,
• des mesures visant à prévenir la surexploitation des ressources en
équilibrant l’effort de pêche avec les capacités de production des
retenues d’eau devront être prises par les communautés de pêche,
• des actions de conservation des écosystèmes et des bassins versants
devront être menées par les communautés de pêche,

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -3-

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• des mesures de réduction du gaspillage du poisson (fumage pour valoriser

les captures) devront être adoptées par les communautés de pêche,
• des mesures visant à faire respecter les mécanismes de contrôle et de
surveillance des pêcheries devront être adoptées,
• des mesures éducatives pour une pêche responsable devront être
planifiées par les communautés de pêche pour une prise de conscience
collective.

III. Technique d’empoissonnement d’une retenue d’eau

3.1. Technique d’empoissonnement

L’empoissonnement des retenues d’eau requiert la connaissance des

caractéristiques essentielles de la retenue, éléments qui permettent de faire
le choix approprié des poissons à introduire :

• le régime des eaux (durée en eau) : il est très important de savoir si le

plan d’eau est permanent ou temporaire. Pour une retenue d’eau
permanente, l’on préférera les espèces à grande valeur marchande sans
se préoccuper de son cycle de développement. A l’inverse, il faudra
privilégier les poissons à cycle court lorsque la retenue d’eau est
temporaire,
• la couleur de l’eau : une eau de couleur verdâtre ou brune peut convenir
avec toutes les espèces de poissons. Par contre, si la couleur de l’eau est
blanche ou rouge, seules les siluriformes peuvent s’y accommoder,

Photo 1, 2 et 3 : quelques espèces utilisées en pisciculture en zone sahélienne

Tilapia nilotica Auchenauglanis occidentalis Hetorobranchus bidorsalis

(Reproduction/poisson marchand) (Exploite milieu vaseux) (Prédateur carnassier pour réguler le stock)

• la profondeur conditionne la tenue des espèces dans le milieu. Il y’a des

espèces de poissons qui ne vivent qu’en eaux profondes, d’autres non,
• l’étendue de la retenue d’eau rentre en ligne de compte au moment de la
définition de la charge en poissons.

3.2. Surveillance de la retenue empoissonnée

Le tout n’est pas d’empoissonner une retenue d’eau, il faut pouvoir en tirer
du profit. Aussi, il faudra mettre en place un système de surveillance afin

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -4-

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d’éviter l’utilisation néfaste d’engins prohibés.

3.3. Mesures de préservation de la retenue d’eau

Les dangers qui menacent une retenue d’eau

Une retenue d’eau qui n’est pas protégée est menacée par :

• le sable et la vase qui envahissent le lit, entraînant la diminution ou la

disparition de l’eau ;
• les saletés qui sont déposées dans l’eau polluent l’eau entraînant la
disparition progressive des poissons.

Les mesures de protection d’une retenue d’eau

Quand la retenue d’eau est menacée par l’ensablement, il faut fixer le sable
qui se trouve à proximité de la retenue en utilisant des tiges de céréales, des
branchages …

Quant il y’a des koris qui se jettent dans la retenue, il faut construire des
digues filtrantes avec de gros et des petits cailloux pour empêcher le sable
et la vase d’envahir la retenue d’eau.

On peut également creuser des demi lunes dans les endroits dégradés du
bassin versant pour arrêter le sable et la vase.

Les demi lunes sont creusées dans le sol en demi cercles d’une profondeur
de 20 à 30 cm et un diamètre de 3 à 4 mètres. Elles doivent être espacées
entre elles de 3 à 4 m et disposées perpendiculairement au sens de
l’écoulement de la retenue d’eau. Pour renforcer l’efficacité des demi
lunes, dans la fixation du sol autour de la retenue, il est recommandé de
planter un arbre dans chaque demi lune. L’arbre est planté au centre,
devant le fossé ou aux extrémités du fossé.

Entretien des ouvrages de protection

Il faut immédiatement réparer les parties endommagées des ouvrages

réalisées autour de la retenue d’eau. Autrement, le problème de disparition
de la retenue se posera. Il convient aussi d’empêcher les animaux de
s’attaquer aux jeunes plants plantés, surveiller et empêcher la coupe des
arbres plantés autour de la retenue d’eau.

La nécessité de s’organiser

Les villageois doivent s’organiser pour protéger la retenue d’eau car ils en
ont tous besoin : le pêcheur pour pêcher, le maraîcher pour arroser ses

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -5-

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plantes et le berger pour abreuver ses animaux. Tous les utilisateurs doivent
participer activement aux actions de préservations menées en faveur de la
retenue d’eau.

Les règles d’accès à la retenue d’eau et de protection/surveillance devront

être mises en place (Exercice d’amendement de projet de règles internes de
gestion de la retenue d’eau) en réunion de village. Tous les intérêts des
utilisateurs devront être pris en compte. Des amandes doivent être prévues
et devront servir à l’entretien des ouvrages réalisés autour de la retenue
d’eau.

Le dispositif organisationnel existant ou mis en place au niveau de la retenue

d’eau devra veiller à entretenir des relations de partenariat avec les chefs
coutumiers, communes et services techniques de l’Etat en vue de faciliter la
recherche d’appuis pour faire face aux préoccupations visant à améliorer les
conditions de vie des populations et à préserver la retenue d’eau.

Le Projet de règles internes de gestion de la retenue d’eau doit être

amendés, complétée et adoptés par l’assemblée générale villageoise

IV. Techniques d’élevage du poisson

4.1. Définition et différents types de pisciculture

La pisciculture consiste à élever du poisson dans des eaux closes constituant

un véritable terrain de culture. Il existe plusieurs types de pisciculture :

• la pisciculture extensive ou pêche amplifiée : elle fait appel à des

grandes surfaces qu’on empoissonne. On se contente d’une faible récolte
obtenue généralement avec des faibles dépenses,
• la pisciculture semi extensive : la récolte du poisson est augmentée en
partie grâce à l’usage d’engrais ou de nourriture artificielle d’où les frais
plus importants et la récolte aussi,
• la pisciculture intensive : les plans d’eau sont plus petits, de fois
construits (étangs, bassins, cages, enclos…) : on empoissonne avec des
densités élevées et le poisson dépend presque exclusivement de la
nourriture exogène.

La pisciculture extensive est celle qui s’adapte à une retenue d’eau et sa

conduite repose sur :

-la population piscicole qui doit être équilibrée : au moment du choix

des espèces, il convient de s’assurer que les espèces s’acceptent
mutuellement et que la proportion d’espèces prédatrices ne dépasse
pas 10 % des autres espèces,

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -6-

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-la récolte des poissons qui doit être faite par des engins de pêche :
elle se fait à l’aide d’engins de pêche genre filet maillant, lignes à
hameçons, éperviers
-la retenue d’eau qui doit être surveillée afin d’appréhender les
malfrats (problème commun à toutes les piscicultures).

4.2. Facteurs de la production piscicole

En pisciculture extensive, la nourriture naturelle est le plus souvent la seule

nourriture disponible d’où l’importance de la qualité de l’eau qui dépend de
la qualité du terrain et du bassin versant.

4.3. Conduite d’une pisciculture extensive

Pour conduire efficacement une pisciculture extensive :

• la population piscicole doit être équilibrée : au moment du choix des

espèces, il convient de s’assurer que les espèces s’acceptent
mutuellement et que la proportion d’espèces prédatrices ne dépasse pas
10 % des autres espèces,
• la récolte des poissons se fait à l’aide d’engins de pêche genre filet
maillant, lignes à hameçons, épervier…. Les filets de grandes mailles (5 à
6 cm étirée) et les hameçons d’une certaine taille (n° 12 à 1) doivent
être privilégiés afin de laisser passer quelques poissons qui iront se
reproduire. Le nombre d’engins de pêche devra être également mis en
corrélation avec le stock de poisson disponible pour éviter dans les deux
cas, la surexploitation du stock. Dans le cas de Guidan bado, les filets
maillants sont efficaces pour capturer les Auchenauglanis (Bouraw),les
hameçons pour les Heterobranchus (Rambochi) et le filet épervier pour
les Tilapia (Gargaza). La bonne période pour capturer le poissons se situe
en saison chaude où les poissons se déplacent activement pour se nourrir
et se reproduire mais il convient de prévoir, pendant ce temps, une
période de suspension de la pêche afin de garantir le renouvellement du
stock piscicole
• la retenue d’eau doit être surveillée afin d’appréhender les malfrats
(problème commun à toutes les piscicultures).

V. Technique de conservation du poisson

POURQUOI CONSERVER LE POISSON ?

Le poisson est une des denrées les plus périssables. Pour ne pas être obligé
de la brader après sa capture, il serait indiqué de disposer d’un délai
important pour le vendre. Pour cela, plusieurs techniques de conservation
existent : congélation, séchage, salage, fumage … La forme la plus

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valorisante et qui soit accessible dans le contexte du milieu rural est le

fumage. Là aussi, la recherche de l’économie de bois et de qualité du
produit final se pose. En effet, dans les pays sahéliens, le bois devient de
plus en plus rare. L’utilisation du four moderne « ALTONA » de fumage est
alors proposé.

PRESENTATION DU FOUR ALTONA

Le four ALTONA est un four moderne qui dure plus longtemps que le four
traditionnel et permet d’avoir du poisson de meilleure qualité et qui
consomme 3 fois moins de bois que le four traditionnel.

Photo 4 : Présentation du four ALTONA

MATERIAUX DE CONSTRUCTION DU FOUR ALTONA

Pour construire le four ALTONA, il faut avoir des briques en argile, du

grillage, de la tôle, des clous, du bois, des barres de fer et une fermeture
pour la porte de la chambre de fumage.

Photos 5 et 6 : Matériaux et matériels de construction du four Altona

Support de formation sur l’empoissonnement d’une retenue d’eau -8-

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OU CONSTRUIRE LE FOUR ALTONA ?

Le four doit être construit dans un endroit où le pêcheur peut surveiller le

fumage en toute sécurité avec la possibilité de faire d’autres activités.

CARACTERISTIQUES DU FOUR ALTONA

Le four doit avoir une longueur de 1,80 m et une largeur de 1,60 m et une
fondation de 30 à 40 cm.

CONSTRUCTION DU FOUR ALTONA

• disposer dans la fondation une première rangée de briques,

• construire un mur d’un mètre de haut en faisant une ouverture de 45 x 45
cm (2) à même le sol dès la pose de la première rangée de brique,
• laisser sécher le foyer 2 à 3 jours après la construction,
• faire une charpente métallique pour soutenir le grillage afin de donner
beaucoup plus de solidité,
• bien tendre le grillage sur la charpente métallique,
• laisser le grillage déborder de 10 cm des parois du mur du foyer,
• continuer à construire jusqu’à hauteur de 1 m au dessus du grillage en
faisant une ouverture de 65 x 65 cm après la première rangée de briques
posée sur le grillage ; derrière, il faut construire jusqu’à hauteur de 85
cm,
• ouvrir deux trous d’aération sur les côtés latéraux de la chambre de
fumage,
• faire une pente à la fin de la construction de la chambre de fumage,
• laisser sécher 2 à 3 jours après la construction de la chambre de fumage,
• bien fixer les traverses en bois solide dans le mur avant de poser la tôle,
• la tôle doit déborder le mur de 10 cm du côté de la pente et doit être
solidement fixée aux traverses avec de clous,
• le four peut être fermé avec un toit traditionnel, fait en charpente de
bois local et de banco pétri,
• fixer la porte de la chambre de fumage avant de crépir le four (mélange
de banco et de paille bien malaxé),
• éviscérer, laver le poisson, découper les plus gros en 2 ou 3 morceaux
puis, égoutter le poisson sur un séchoir (morceau de grillage, secco en paille
non souillé, natte propre etc.…) pour faire partir l’eau,
• quant le poisson est sec, le disposer sur le grillage de la chambre de
fumage,
• laisser des espaces libres sur le grillage de la chambre de fumage,
• laisser des espaces libres aux 4 coins et au milieu du grillage pour que
l’air puisse bien circuler et fumer les poissons des deux côtés,
• après avoir mis tous les poissons dans le four, allumer le feu avec du bois
épais qui brûle moins vite,

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• après avoir mis les poissons à fumer, allumer le feu, fermer la porte de la
chambre de fumage et boucher les trous d’aération avec des chiffons. Le
fumage dure 2 à 3 heures.

VI. Utilisation et maintenance des équipements de pêche

6.1. Présentation des principaux équipements de pêche

Photos 7 et 8 : Matériels de pêche composés de filets maillants, de palangres à hameçons multiples et de…

Pirogue en planches

6.2. Principaux problèmes de maintenance couramment rencontrés

et moyens pour y faire face

Qu’il s’agisse de la pirogue ou des filets de pêche, il y’a lieu d’accorder une
attention particulière à leur entretien : la pirogue nécessite un colmatage
permanent des fuites d’eau. Chaque année, elle doit être imbibée d’huile de
karité pour éviter le pourrissement des planches qui la composent.

Quant aux filets, ils doivent être séchés à l’ombre après chaque sortie de
pêche. Les mailles endommagées doivent être constatées et régulièrement
rafistolées.

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