Pisiculte BF
Pisiculte BF
Pisiculte BF
LE PRESIDENT DU FASO,
PRESIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES,
VU la Constitution ;
VU le décret n° 2013 -613 /PRES/PM/MRAH du 23 juillet 2013 portant organisation du Ministère des Ressources Animales et
Halieutiques ;
DECRETE
ARTICLE 1 : Est adoptée, la Stratégie Nationale de Développement Durable de la Pêche et de l’Aquaculture au Burkina Faso dont
le document est joint au présent décret.
ARTICLE 2 : Le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques et le Ministre de l’Economie et des Finances sont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel du Faso.
Blaise COMPAORE
Le Premier Ministre
SIGLES ET ABREVIATIONS
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LEXIQUE
1. Alevin : Stade physiologique du poisson compris entre les stades larvaire et fingerling
2.
3. Alevinière : Etang destiné à la production d’alevins.
4.
5. Aménagement d'une pêcherie : Création de conditions visant à conférer à ladite pêcherie et à ses abords, des qualités se
rapportant à leur utilisation optimale sur le plan de la pêche et de l’aquaculture, compte tenu de la fragilité du milieu et de sa
nécessaire sauvegarde. On peut citer par exemple : repeuplement ou empoissonnement du plan d'eau, sa fertilisation, mesures
pour lutter contre l'envasement du réservoir d'eau, construction de débarcadères, délimitation et aménagement de zones de
protection des frayères, installation d'unité de traitement du poisson, etc. .
6.
7. Aménagement d'une pêcherie : Processus intégré de rassemblement de l’information, d’analyse, de planification, de
consultation, de prise de décisions, de répartition des ressources et de formulation et d’application des règlements ou des
règles qui régissent les activités halieutiques – s’appuyant s’il y a lieu sur des mesures d’exécution – visant à maintenir la
productivité des ressources et à assurer la réalisation des autres objectifs de la pêche.
8.
9. Aquacole : Qualificatif désignant un organisme animal ou végétal qui vit dans l’eau. Qui a trait à l’aquaculture.
10.
11. Aquaculture : C'est la culture d’organismes aquatiques y compris poissons, mollusques, crustacés et plantes aquatiques.
12.
13. Aquatique : Qui croit, qui vit dans l’eau ou près de l’eau.
14.
Avantages comparatifs : Théorie de D. Ricardo selon laquelle les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions, les biens et
les services pour lesquels les coûts relatifs sont les plus bas.
1. Captures (ou Prises) : Production exploitée; c'est la quantité de poisson prélevée au cours des pêches.
2.
3. Concession de pêche (= amodiation): Fait de concéder, d'accorder, de confier à un bénéficiaire, à travers un contrat, le droit
d'exploiter à titre onéreux les ressources halieutiques de tout ou partie d'un plan d'eau pendant un temps déterminé. Le
concessionnaire doit respecter les us et coutumes des populations riveraines. Il ne peut par ailleurs faire obstacle à la libre
navigation pourvu que celle-là ne cause pas de dommages à l'activité du concessionnaire.
4.
5. Empoissonnement : C’est l’action de peupler de poissons un milieu aquatique. Il consiste à déverser dans un plan d'eau des
sujets de poissons vivants d'une ou de plusieurs espèces destinés à s'y multiplier en vue d'accroître le peuplement
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(repeuplement, introduction, transplantation de poissons sont des empoissonnements). Quand l’opération est effectuée avec
des alevins, on parle d’aleviner le plan d’eau.
6.
7. Engin de pêche : Moyen matériel utilisé pour capturer le poisson et assimilés. Exemple : filet maillant dormant, filet
épervier, palangre, nasse, senne, ligne, pirogue, harpon, … .
8.
9. Etang : Etendue d’eau fermée, dont la profondeur moyenne est inférieure à 5 m. Il possède généralement un système de
vidange et d’alimentation en eau. L’étang est souvent un aménagement permettant le stockage d’eau à but de production
halieutique.
10.
11. Espèces de petites tailles : Espèces de poisson dont l’adulte est généralement de petite taille ; elles sont très peu capturées
par les engins de pêche autorisés en dehors du Synodontis et du Schilbe à cause de leurs épines dorsales. Cependant certains
sujets de ces espèces peuvent exceptionnellement atteindre des tailles appréciables (exemple : 400 mm, 1 kg).
12.
Filière : Ensemble d’activités complémentaires et techniquement indépendantes qui contribuent aux différentes étapes de la
production d’un produit, depuis l’amont jusqu’à l’aval (matières premières, produits semi-finis, produits finis).
1. Gestion des pêcheries : Ensemble de mesures s’inscrivant dans un processus global permettant de contrôler dans le temps et
dans l'espace la quantité et la qualité biologique des prises effectuées sur les pêcheries en veillant aux intérêts légitimes de
chaque catégorie de pêcheur et en ayant pour souci majeur la pérennité des ressources.
2.
3. Immature : Poisson n’ayant pas atteint la maturité sexuelle et n’ayant pas pu donner des descendances.
4.
5. Halieutique : Qui concerne la pêche; ensemble des techniques, des disciplines de la pêche.
6.
7. Matériel de pêche (équipement de pêche) : C’est l’ensemble des accessoires et des engins de pêche. Tout matériel utile à
l’exercice de la pêche.
8.
9. Mareyeur : C’est toute personne dont la profession est de collecter le poisson sur les pêcheries situées sur le territoire
national en vue de le commercialiser.
10.
Périmètre halieutique d’intérêt économique (P.H.I.E.) : Plan d’eau ayant une importance économique significative en matière de
pêche et d’aquaculture
1. Pêche : La pêche consiste dans les actes tendant à la capture ou à l’extraction, par tout moyen autorisé et pour toute
utilisation que ce soit, des ressources halieutiques contenues dans les eaux (Code Forestier 1997).
2.
3. Pêche amplifiée ou pêche améliorée : pêche fondée sur l’élevage ; elle vise par des activités à soutenir ou compléter le
recrutement d’une ou plusieurs espèces aquatiques qui augmente toute la production ou la production des espèces choisies
d’une pêcherie à un niveau plus élevé que celui des processus naturels.
4.
5. Pêcherie : Lieu d’exercice de la pêche.
6.
7. Pisciculture : C'est la science et la technique d’élever le poisson.
8.
Plan d’aménagement d'une pêcherie : Document technique qui définit les conditions et mesures techniques et réglementaires
pour l'exploitation et la gestion d'une pêcherie. Il y est précisé les méthodes, engins, zones et périodes de pêches autorisées ou
suggérées et les aménagements éventuels à apporter.
1.
2. Potentiel halieutique : La quantité maximale de ressources halieutiques susceptible d’être produite dans les conditions
optimales du milieu.
3.
Productivité (halieutique): Quantité de biomasse que peut produire une surface ou un volume donné d’un milieu naturel par unité
de temps.
Projet : Opération ou ensemble d’opérations visant à atteindre un objectif donné ou un ensemble cohérent d’objectifs.
Plan : Projet ou ensemble de projets traduisant les objectifs souhaités et exprimés dans un cadre conceptuel cohérent et indiquant
les mesures et les moyens permettant d’atteindre les objectifs prescrits dans le temps ; il diffère du programme soit par sa taille
(généralement plus grand), soit par sa précision, soit par son caractère volontaire.
Stratégie : Ensemble concret de mesures (mécanismes) servant à relier les variables du projet et à déterminer la trajectoire
d’exécution pour atteindre l’objectif immédiat. La formulation de la stratégie conduit à définir les :
- produits : encore appelés résultats ou extrants du projet, qui sont des situations positives intermédiaires concourant à la réalisation
de l’objectif immédiat ; ils sont réalisés pour les activités avant la fin du projet ;
- activités : action (opération) ou un ensemble d’actions (opérations) nécessaire pour transformer les ressources (intrants) affectées
au projet en résultats (produits).
Sécurité alimentaire : Elle est définie par l’accès à tout moment pour chaque individu à une nourriture quantitativement et
qualitativement suffisante pour mener une vie saine et active.
RESUME EXECUTIF
La présente Stratégie Nationale de Développement Durable de la Pêche et de l’Aquaculture (SN-DDPA) se veut être désormais le
cadre fédérateur des interventions dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture au cours des quinze prochaines années (2011-
2025) au Burkina Faso. Il s’inscrit volontiers dans le cadre du processus d’élaboration du Programme National du Secteur Rural et
de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable. Il fait suite à une première stratégie de développement du
sous-secteur, élaboré en 2003 et qui est arrivé à échéance en 2010.
Cette nouvelle stratégie s’inspire du bilan de mise en œuvre de la Stratégie Nationale et Programmes Prioritaires de
Développement et de Gestion des Ressources Halieutiques (SN-PPDGRH) sur la période 2004-2010, sur l’état actuel du sous-
secteur de la pêche et de l’aquaculture et sur les perspectives de développement rural. Elle définit les bases d’une exploitation
optimale et durable des potentialités halieutiques nationales tout en veillant à leur diversification.
La vision globale de cette stratégie à l’horizon 2025 est celle de la Politique Nationale formulée comme suit : un sous-secteur
porté par des acteurs privés dynamiques qui contribue par une gestion durable de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité
alimentaire et au développement du secteur rural. Pour cette fin, la stratégie se fixe comme objectif global, d’améliorer les
performances du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture en vue d’accroitre sa contribution à la réduction de la pauvreté et à
l’atteinte de la sécurité alimentaire à travers la consolidation des acquis et l’accroissement continu des bases d’une exploitation des
potentialités halieutiques. Cet objectif global se décline en six objectifs spécifiques :
- accroitre la production de la pêche et de l’aquaculture de 10% par an en moyenne à partir de 2011 à travers essentiellement
l’aquaculture;
- assurer une gestion durable des ressources halieutiques;
- diversifier les productions halieutiques.
- valoriser les productions halieutiques ;
- renforcer les capacités des acteurs des filières de produits de pêche et d’aquaculture;
- promouvoir les actions de recherche-développement en matière de pêche et d’aquaculture.
La réalisation des objectifs visés s’appuiera sur les axes stratégiques suivants :
- axe 1 : accroître et diversifier la production de la pêche de capture ;
- axe 2 : promouvoir l'aquaculture intensive et semi-intensive intégrée à l’agriculture ;
- axe 3 : assurer la gestion durable des ressources halieutiques;
- axe4 : promouvoir la qualité et l’utilisation optimale des produits de pêche et d’aquaculture ;
- axe 5: renforcer les capacités des acteurs de la pêche et de l’aquaculture.
- Axe 6 : renforcer la recherche - développement en connexion avec les secteurs productifs.
Le financement de la stratégie sera assuré par quatre grands groupes d’acteurs que sont l’Etat, les partenaires techniques et
financiers, les collectivités territoriales, les operateurs privés et les populations bénéficiaires. La mise en œuvre de la stratégie se
fera par phases successives de cinq ans chacune au moyen de plans d’actions.
Dans son schéma de mise en œuvre, la stratégie devrait faire l’objet d’une révision au besoin. D’une manière globale, ce schéma
comportera les étapes suivantes :
- l’élaboration du premier plan d’actions pour la période 2011-2015 ;
- l’insertion du volet halieutique dans le financement du Programme National du Secteur Rural (PNSR) ;
- l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de communication ;
- la mise en place d’un comité d’orientation et de suivi ;
- la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation de la stratégie.
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INTRODUCTION
Le Burkina Faso appartient au groupe de pays les moins avancés selon la classification des Nations Unies et des pays à faible
revenu selon la Banque Mondiale. Il répond également aux critères des pays à déficit vivrier de la FAO. Ce contexte a conduit le
Gouvernement à élever au premier rang des priorités, la lutte contre la pauvreté et la réalisation de la sécurité alimentaire. Cette
volonté politique s’est traduite par l’élaboration et l’adoption en 2000 du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et
de la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA).
Le bilan de mise en œuvre du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté a montré, que malgré les importants efforts consentis,
la croissance économique n’a pas été suffisamment forte pour induire une réduction significative de la pauvreté. Une telle situation
a conduit le Gouvernement à formuler une nouvelle stratégie dénommée «Stratégie de croissance accélérée et de développement
durable (SCADD)». Elle s’inscrit, en effet, dans la continuité des réformes engagées depuis l’adoption du Cadre Stratégique de
Lutte contre la Pauvreté en 2000. Elle vise à jeter les bases d’une croissance accélérée et les fondements d’un développement
durable, et surtout à édifier une société moderne et solidaire.
L’économie du Burkina repose à plus de 40% sur le secteur rural. Par ailleurs, la pauvreté se manifeste plus en zones rurales où
vivent 86% de la population du pays. Dès lors, il est évident que l’ampleur de la pauvreté ne peut être réduite de façon significative
que si le secteur rural connaît des mutations entraînant une forte productivité des facteurs.
Fort de cette conviction, le Gouvernement burkinabé a retenu entre autres stratégies pour relever au mieux les défis, l’amélioration
des performances de tous les secteurs d’activités qui forment la base des moyens d’existence des populations rurales. . Dans le
même élan, un document d’une Stratégie Nationale et des Programmes Prioritaires de Développement et de Gestion des Ressources
Halieutiques (SN-PPDGRH) a été adopté en juin 2003 pour servir désormais de cadre de référence des interventions dans le sous-
secteur de la pêche et de l’aquaculture pour une période de sept ans.
Au titre toujours des réformes, la Stratégie de Développement Rural (SDR) à l’horizon 2015, cadre conceptuel désormais de toutes
les stratégies sous-sectorielles du secteur rural a été également adoptée en 2003 mais après la Stratégie Nationale et des
Programmes Prioritaires de Développement et de Gestion des Ressources Halieutiques. La nouvelle politique nationale de pêche et
de l’aquaculture, élaborée en 2011, définit les axes stratégiques de développement du sous-secteur.
Au regard de ce qui précède , il s’avère nécessaire d’adopter une autre stratégie sous-sectorielle qui soit en cohérence avec la
politique nationale de la pêche et de l’aquaculture, la Stratégie de Développement Rural, la SCADD et intégrant, d’une part les
engagements du Gouvernement au niveau international tels les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et d’autre
part, les acquis, les insuffisances et les leçons tirées de la mise en œuvre de la stratégie adoptée en 2003. C’est pourquoi, la présente
stratégie nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture à l’horizon 2025 a été élaborée.
Dans un premier temps, une équipe de spécialistes internes de la Direction Générale des Ressources Halieutiques (DGRH) a fait le
bilan de la mise en œuvre de la stratégie sur la période 2004-2008 sous la supervision de consultants. Elle a ensuite fait l’état des
lieux du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture.
Dans un second temps, il s’est agit de l’élaboration de la Stratégie Nationale de Développement Durable de la Pêche et de
l’Aquaculture (SN-DDPA) selon les étapes suivantes:
- l’élaboration, d’une première version d’avant projet de stratégie nationale qui a fait l’objet d’examen et d’amendement par le
comité de suivi de l’étude et d’un atelier national;
- l’élaboration de la présente version finale d’avant projet de document de stratégie mise en cohérence avec le document de
Politique Nationale de la Pêche et de l’Aquaculture ;
- la soumission des projets de politique et de stratégie au Conseil des Ministres pour examen et adoption.
L’objectif global de la stratégie nationale et programmes prioritaires de développement et de gestion des ressources halieutiques
adoptée en 2003 était de contribuer durablement à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire par une valorisation
rationnelle des potentialités halieutiques nationales.
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Le bilan de la mise en œuvre de la stratégie sera apprécié à travers le degré de réalisation de ces programmes en termes d’acquis,
d’insuffisances et d’enseignements qui en découlent.
1.2.1. Les acquis de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale et des Programmes Prioritaires de Développement et de Gestion
des Ressources Halieutiques sur la période 2004-2008
Au titre de l’accroissement de la production issue de la pêche de capture
Le projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré et de Kompienga financé par le Gouvernement du Royaume - Uni, et d’Irlande
du Nord dans le cadre du Programme pour des Moyens d’Existence Durables dans la Pêche (PMEDP) a été le principal instrument
de mise en œuvre de ce quatrième programme. Les acquis de sa mise en œuvre sont les suivants:
- l’opérationnalisation de la politique de cogestion sur les pêcheries de Bagré, Kompienga, Sourou et de Ziga par la création et
l’installation officielle de leurs comités de gestion et structures exécutives. Ces pêcheries disposent de leurs plans d’aménagements
participatifs ;
- l’octroi de concessions de pêche sur les plans d’eau de Bapla, Léra, Moussodougou et Tandjari respectivement, dans les provinces
de la Bougouriba, la Léraba, la Comoé et du Gourma.
Ce programme a pu être mis en œuvre grâce à des offres de bourses de stages de pays partenaires du Burkina, des protocoles
d’accord signés entre certains projets et programmes du Ministère et la Direction Générale des Ressources Halieutiques et des
allocations du Budget de l’Etat.
Ces opportunités ont permis d’obtenir des acquis notables parmi lesquels on peut citer :
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- la création d’une direction chargée du développement de l’aquaculture au sein de la Direction Générale des Ressources
Halieutiques ;
- le recrutement pour le compte de la Direction Générale des Ressources Halieutiques de quinze (15) agents toutes catégories
confondues ;
- la formation d’une dizaine d’agents vulgarisateurs en aquaculture ;
- la formation de 400 agents d’appui - conseil des structures déconcentrées du Ministère de tutelle sur des thèmes relatifs aux
aspects multiformes des ressources halieutiques ;
- la formation de 10 cadres de conception en aquaculture et en gestion des pêches ;
- la diffusion de nouveaux textes d’application des dispositions du Code Forestier relatives à la pêche et à l’aquaculture ;
- l’alphabétisation de plus de 600 pêcheurs et femmes transformatrices de poisson ;
- la formation de plus de 2000 acteurs en technologie des engins de pêche et des produits de pêche, en gestion durable des
ressources halieutiques et en gestion coopérative.
1.2.2. Les insuffisances et difficultés de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale et des Programmes Prioritaires de
Développement et de Gestion des Ressources Halieutiques
Toutes les mesures et actions identifiées dans le cadre de la réalisation des objectifs de la stratégie nationale de développement et
de gestion des ressources halieutiques n’ont pu être mises en œuvre. Ces insuffisances sont constatées tant au niveau des modalités,
des principes directeurs et des mesures d’accompagnement de la mise en œuvre de la stratégie, que de l’exécution des programmes
opérationnels.
En effet, après l’adoption de la stratégie par le Gouvernement, les mesures et actions préparatoires et d’accompagnement à sa mise
en œuvre n’ont pas suivi.
Par ailleurs l’un des principes directeurs retenus pour guider la mise en œuvre de la stratégie est la prise en compte de l’aquaculture
dans la conception et la mise en œuvre de projets et programmes d’aménagements hydro - agricoles afin d’accélérer le
développement de cette activité. Ce principe n’a pu être appliqué au niveau de la génération de projets et programmes spécifiques
mis en œuvre de 2004 à 2008. La raison essentielle était que les dossiers techniques et financiers de ces projets et programmes
avaient déjà été finalisés avant l’adoption de la Stratégie Nationale et des Programmes Prioritaires de Développement et de Gestion
des Ressources Halieutiques.
Ces insuffisances d’ordre administratif ont grevé le taux de mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre
de la stratégie. En effet, sur un besoin de financement de 9,5 milliards de francs CFA pour la période 2004-2008, seulement 5
milliards de F.CFA ont été effectivement mobilisés, soit 53% de la prévision.
A cause du gap de 4,5 milliards de francs CFA du budget prévisionnel, bien d’actions planifiées n’ont pu être exécutées. En effet, si
le taux global de mobilisation des ressources financières (53%) peut être jugé acceptable, il cache cependant, des grandes disparités
entre les programmes. Ainsi sur les 5 milliards de F.CFA mobilisés, 4,2 milliards l’ont été pour le seul compte du programme de
promotion de l’aquaculture dont le budget prévisionnel était du reste évalué à 2,453 milliards de francs CFA.
Pire les programmes d’accroissement de la production de la pêche de capture et de renforcement des capacités des acteurs des
filières de produits halieutiques dont les coûts avaient été estimés respectivement de 1,545 et 0,419 milliards de F.CFA n’ont pas
véritablement reçus de financement. Il en est de même pour le programme de gestion participative et responsable des ressources
halieutiques, dont le coût total était estimé à 3,081 milliards. Seule sa composante cogestion des pêcheries a été financée pour un
montant de 330 millions de francs CFA.
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Ces enseignements devront être pris en compte dans l’élaboration des plans d’actions régionaux ou nationaux dans le sous-secteur ;
et il est nécessaire que des mécanismes permettant de minimiser les risques attachés à l’utilisation de la technique des enclos ou
cages flottantes soient négociées.
1.2.4. Impacts de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale et des Programmes Prioritaires de Développement et de Gestion des
Ressources Halieutiques
La mise en œuvre de la Stratégie Nationale et des Programmes Prioritaires de Développement et de Gestion des Ressources
Halieutiques sur la période 2004-2008 a produit les impacts suivants sur les plans techniques et socio-économiques :
- la mise au point de technologies d’aquaculture (étangs, enclos, cages flottantes, étangs communautaires…) adaptées aux
caractéristiques physiques, et socio-économiques du pays ;
- l’acquisition d’une grande expertise en matière de production de semences et d’aliments pour poissons ;
- l’amélioration des conditions de travail des pêcheurs grâce à la facilitation de l’accès aux facteurs de production ;
- l’amélioration de l’état nutritionnel de la population grâce à l’augmentation de la production domestique;
- l’amélioration des conditions de vie d’une frange de la population avec la création d’emplois rémunérés ;
- l’émergence d’une filière de production aquacole.
Une stratégie nationale et programmes prioritaires de développement et de gestion des ressources halieutiques (SN-PPDGRH) a été
adoptée en 2003. Elle est arrivée à expiration en décembre 2010.
La présente stratégie à l’horizon 2025 s’inscrit dans la politique nationale de la pêche et de l’aquaculture.
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désormais chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le sous-secteur de la pêche et de
l’aquaculture.
Les missions de ce Ministère dans le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture s’exécutent à travers une structure spécifique : la
Direction Générale des Ressources Halieutiques.
La Loi n°2011-003/AN du 5 avril 2011 portant Code Forestier au Burkina Faso est l’instrument juridique de base qui réglemente
les activités de pêche et d’aquaculture et fixe les principes fondamentaux relatifs à la conservation, au développement et à la
gestion des ressources halieutiques.
D’autres instruments juridiques nationaux et internationaux influencent également le développement et la gestion des ressources
halieutiques au nombre desquels on peut rappeler :
Au plan national, la Loi n°006-2013/AN du 02 avril 2013 portant Code de l’Environnement au Burkina Faso, la Loi relative à la
gestion de l’eau, la loi n° 055-2004/AN du 21 décembre portant Code Général des Collectivités Territoriales, la loi n°034-2009/AN
du 16 juin portant régime foncier rural et décrets d’application, etc.;
Au plan international, le Code de Conduite pour une Pêche Responsable (CCPR) de la FAO, la Convention de Ramsar, la
Convention sur la Biodiversité, la Convention sur les changements climatiques etc.
Sur la base d’un inventaire partiel réalisé en 1966 par ROMAN B., ce potentiel productif serait assuré par 121 espèces réparties
dans 24 familles et 57 genres.
La principale base de la production halieutique au Burkina Faso est la pêche de capture. Cependant au cours des trois dernières
années, on assiste à l’émergence d’une production aquacole dont le volume a atteint 400 tonnes en 2008 assurée pour l’essentiel par
le Projet d’Elevage Piscicole (PEP) financé dans le cadre de la coopération Burkina Faso – République de Chine Taïwan.
Les emplois directs du sous-secteur sont actuellement d’environ 42 000 personnes dont 32700 pêcheurs, 3400 mareyeurs, 2300
commerçants de poisson fumé, 3000 femmes transformatrices de poisson.
Par ailleurs, une étude portant sur l’analyse de la compétitivité de la filière poisson de capture réalisée par la Direction Générale
des Ressources Halieutiques en collaboration avec la FAO et la Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale, montre
que la valeur ajoutée du sous-secteur était d’environ 9 milliards de francs CFA en 2007. Les différents groupes d’acteurs tirant
profit de leurs activités et les revenus annuels sont, sauf exception, supérieurs au seuil de pauvreté (108 374 francs
CFA/personne/an) comme en attestent les chiffres suivants :
- 103 282 FCFA pour le pêcheur ;
- 8 700 000 FCFA pour le gros commerçant ;
- 1 341 000 FCFA pour le petit commerçant ;
- 144 000 FCFA pour le commerçant de poisson fumé ;
- 36 900 FCFA pour la transformatrice.
Le potentiel halieutique est particulièrement difficile à estimer en raison de la faiblesse des ressources opérationnelles des
structures chargées du sous-secteur, de la forte variabilité interannuelle des potentiels liée aux fluctuations hydro-climatiques, et de
l'impact mal connu de l'effort de pêche sur les écosystèmes aquatiques.
Néanmoins, en pêche de capture, le potentiel de production peut atteindre 20 000 tonnes de poisson par an en apportant des
aménagements adéquats avec une productivité moyenne de 100 kg/ha/an.
En aquaculture, l’évaluation de la productivité s’avère très complexe car elle est relative aux systèmes de production, aux espèces
élevées, à la qualité et à la disponibilité des aliments et même à la taille des espèces à la récolte. Cependant, au regard du fort
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potentiel théorique de développement de l’aquaculture, l’on pourrait estimer à environ 110 000 tonnes de poisson/an. Ce potentiel
en aquaculture se repartit comme suit :
- 7 200 ha d’eau de surface pouvant partiellement être utilisé pour le système en enclos ou en cage flottante avec respectivement
une productivité moyenne de 5 000 kg/ha/an et 25 kg/m3/cycle soit une production estimée de 97 000 tonnes/an dont 54 000 tonnes
pour les cages flottantes.
- 2000 ha d’étangs avec une productivité moyenne de 5 000 kg/ha/an soit une production moyenne de 10 000 tonnes/an.
- Potentialités de développer des piscicultures intensives hors sol en circuit fermé, modules de 100 tonnes /an en système très
intensif (Clarias : biomasse de 250 kg/m³).
Le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture présente des opportunités qu’il convient d’exploiter judicieusement pour renforcer
sa contribution à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté. A cet égard, on peut citer entre autres :
- la prise en compte du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture dans les priorités nationales de développement comme indiqué
dans les documents cadres de politiques et de stratégies tels que la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement
Durable, la Stratégie de Développement Rural, etc.
- le processus de décentralisation qui accorde plus de prérogatives aux communautés de base dans la gestion des ressources de leurs
communes ;
- la forte demande réelle et croissante en produits halieutiques à satisfaire;
- la disponibilité de compétences techniques, notamment de cadres de conception ;
- l’existence d’un cadre réglementaire assez favorable au concept de pêche responsable;
- l’existence d’une forte offre d’alevins de qualité certifiée et d’aliments pour poissons même si la disponibilité géographique de
ceux-ci demeure un problème;
- l’émergence de promoteurs privés dans l’aquaculture ;
- la base productrice potentielle non négligeable mais insuffisamment exploitée et en élargissement qui continue concomitamment
avec la poursuite de la construction de retenues d’eau;
- l’existence de fermes aquacoles ;
- le potentiel de ressources en eau de surface de plus de 200 000 ha valorisables à des fins aquacoles (cours d’eau, lacs naturels,
lacs artificiels, mares, plaines aménagées) ;
Une étude réalisée en 1998 par la FAO confère au pays d’autres atouts et potentialités pour l’élevage en étang de certaines espèces
notamment le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus), le poisson chat africain (Clarias gariepinus)
Les principaux critères qui militent en faveur de l’aquaculture en étang au Burkina Faso sont :
- la disponibilité en eau intégrant pluviométrie, évapotranspiration et infiltration ;
- les sols (texture, structure) et terrain (topographie, pente) ;
- la disponibilité en inputs (potentialités en produits, sous produits et déchets agricoles et animaux valorisables pour l’alimentation
directe du poisson ou la fertilisation des étangs) ;
- la possibilité du développement d’une aquaculture à petite échelle dite aquaculture villageoise ;
- la capacité de production (nombre de récoltes réalisables par an) selon laquelle le Burkina Faso peut avoir en moyenne deux
récoltes par an.
SCADD, 2010
Si on considère 5% des 72% du potentiel en eau de surface des barrages pour les enclos et les cages flottantes.
Un cycle fait 6 mois soit une production moyenne de 50Kg/an/cage flottante de ??? m3
Longtemps en marge des grandes orientations stratégiques du pays, le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture est caractérisé
par des faiblesses dont les plus notables sont :
- les conditions climatiques assez difficiles conduisant à l’assèchement de bon nombre de plans et cours d’eau en cours d’année (le
taux d’évaporation au niveau des plans d’eau varie de 1,5 à 2 mètres par an);
- la baisse tendancielle de la pluviosité marquée par un glissement des isohyètes du nord vers le sud du pays, avec pour entre autres
conséquences, le faible taux de remplissage des retenues d’eau et partant, l’accentuation de la vulnérabilité de la production
halieutique;
- le caractère peu structuré et la faible contribution du sous-secteur au Produit Intérieur Brut (moins de 1%) n’ont pas toujours
milité en faveur d’une allocation significative des ressources de l’Etat dans le sous-secteur;
- l’absence d’exemple type de ferme piscicole privée rentable;
- la pauvreté qui frappe une frange importante des populations en milieu rural ;
http://www.legiburkina.bf/m/Sommaires_JO/decret_2014_00791.html 10/18
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- la prolifération des populations de crocodiles qui occasionnent les dégâts importants sur les équipements de pêche et les captures ;
- l’insuffisance d’intégration des ressources halieutiques et aquacoles dans les projets de construction des retenues d’eau et de leur
valorisation ;
- l’insuffisance de personnel qualifié en pêche et pisciculture au niveau des structures déconcentrées en particulier ;
- le faible niveau de développement de la recherche-action en matière de pêche et d’aquaculture;
- l’insuffisance de statistiques actualisées et fiables sur les filières de produits halieutiques.
Aux contraintes ci-dessus énumérées s’ajoutent les menaces qui pèsent sur la durabilité des ressources halieutiques et, partant sur la
pérennité des activités de production et de commercialisation du poisson. Au nombre de celles-ci, on peut relever :
- la construction de nombreux barrages dans un même bassin versant sans y prévoir des passes ou échelles à poissons entraînant la
baisse de la productivité des pêcheries qui pourrait à long terme, conduire à la disparition de certaines espèces;
- l’utilisation croissante de pesticides dans l’agriculture, qui entrainés dans les plans d’eau détruisent le frai et alevins et une partie
de la chaîne alimentaire des poissons limitant ainsi le recrutement normal d’une année à l’autre ;
- le comblement des plans d’eau réduisant ainsi, la durée de vie de ces ouvrages ;
- la persistance de l’utilisation des techniques de pêche destructrices avec comme conséquence la surexploitation des stocks de
poissons et la dégradation de leurs habitats.
La vision de développement durable de la pêche et de l’aquaculture du Burkina Faso à l’horizon 2025 est celle de la Politique
Nationale de la Pêche et de l’Aquaculture qui se fonde sur les réalités actuelles et les perspectives de développement de l’économie
nationale. Elle est formulée comme suit: « un sous-secteur, porté par des acteurs privés dynamiques, qui contribue par une gestion
durable de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et au développement du secteur rural».
La quasi-totalité des plans d’eau d’intérêt piscicole du territoire national sont pleinement exploités, voire surexploités. Dans ce
contexte, l’accroissement de la production issue de la pêche de capture passe impérativement entre autres, par une amélioration de
la productivité des pêcheries existantes, la mise en service de nouvelles pêcheries sur les retenues d’eau créées au cours des cinq
dernières années et sur celles à réaliser durant les douze prochaines années.
La revue du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture en 2009 met encore en évidence un accroissement continu des
importations de produits halieutiques entre 2004 et 2008 avec un volume moyen de 20 200 tonnes par an et ce, malgré la
production domestique additionnelle de près de 2000 tonnes enregistrées sur la même période. Elle renseigne aussi que dans le
même de temps, 2/3 de la demande domestique en produits halieutiques sont couverts par les importations.
Au stade actuel du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture un double constat s’impose :
- une forte demande en produits halieutiques au regard du taux de croissance de la population nationale et partant, des besoins
apparents en poisson du pays à l’horizon 2025 ;
- l’existence de limites objectives de la pêche de capture en termes de marge de progression de la production.
Le développement à grande échelle de l’aquaculture apparait donc comme une alternative objective pour augmenter de façon
avantageuse la part contributive du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la
pauvreté. Au regard des acquis engrangés de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale et Programmes Prioritaires de
Développement et des Gestion des Ressources Halieutiques sur la période 2004-2008 et au vu de tout ce qui précède, la promotion
de l’aquaculture passe par :
- l’intensification des actions de promotion et de développement ;
- l’intensification des systèmes de production en aquaculture ;
- la création d’un fonds d’investissement en aquaculture et son accessibilité aux acteurs ;
- la promotion de pôles de développement aquacoles rentables à partir des Périmètres Halieutiques d’Intérêt Economique (PHIE) ;
- l’intégration du volet aquacole dans tout aménagement hydro- agricole ;
- la promotion de l’entrepreneuriat privé ;
- la promotion de la recherche-action sur l’aquaculture.
Un des défis majeurs qu’il faut impérativement relever pour garantir une croissance soutenue dans le sous-secteur de la pêche et de
l’aquaculture est incontestablement, d’inverser la tendance de plus en plus prononcée à la surexploitation des populations de
poissons et à la dégradation de leurs habitats sous l’effet conjugué des activités de l’homme et des aléas climatiques.
Le problème en présence est complexe car sa prise en charge efficace nécessite que des acteurs à divers niveaux jouent pleinement
leur partition.
En tout état de cause, les solutions à envisager au niveau sectoriel portent principalement sur :
- la poursuite des actions de promotion des concessions de pêche
- l’extension du régime de cogestion des pêches à d’autres plans d’eau ;
- l’appui à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’aménagement participatif avec les différentes parties prenantes impliquées
dans la gestion des pêcheries;
- la poursuite des actions d’amélioration et d’harmonisation des législations sur les ressources transfrontalières ;
- la création de conditions favorables à la reconstitution des stocks ichtyologiques (création de réserves piscicoles, fermeture
temporaire de la pêche…);
- le renforcement des actions de contrôle de l’exploitation halieutique par et avec les organisations de pêcheurs professionnels
(polices piscicoles).
- participation à la conception des ouvrages pour éviter la construction de nombreux barrages dans le même bassin versant sans
passes ou échelles à poissons entraînant la baisse de la productivité des pêcheries qui pourrait à long terme, conduire à la
disparition de certaines espèces
3.2.4. Axe 4 : Promouvoir la qualité et l’utilisation optimale des produits de pêche et d’aquaculture
Pour des questions de santé publique et de valorisation des produits halieutiques, les conditions de transport, de traitement et de
transformation de ces produits doivent être améliorées et réglementées. Les actions pour garantir la qualité et l’utilisation optimale
des produits halieutiques consisteront essentiellement en :
- la création de conditions favorables à la conservation des produits de pêche sur les grands sites et sur les marchés ;
- la conception et la diffusion de technologies appropriées de transformation (salage-séchage, fumage, séchage…) ;
- l’organisation des campagnes d’information et de sensibilisation des consommateurs sur l’hygiène et la bonne conservation des
produits halieutiques ;
- l’utilisation sélective de produits chimiques dans l’agriculture et les mines en vue de minimiser la pollution des eaux et la
contamination des poissons.
La contrainte majeure du département de tutelle du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture est l’insuffisance en personnel
qualifié dans le domaine. La nécessité de trouver une réponse appropriée au problème ainsi posé, s’est traduite par la définition
d’un programme de renforcement des capacités dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle adoptée en 2003. Ce
programme spécifique a ainsi permis d’obtenir des résultats importants au niveau de l’Administration mentionnés dans le bilan de
mise en œuvre de la stratégie sur la période 2004-2008.
La formation des 400 agents d’appui - conseil n’a cependant pas permis aux structures déconcentrées, sauf rares exceptions,
d’assurer de manière optimale leurs missions de promotion des productions halieutiques par insuffisance des moyens opérationnels.
Ce même constat est également d’actualité au niveau des organes de cogestions des quatre pêcheries classées en périmètres
halieutiques d’intérêt économique (PHIE) que sont celles de Bagré, Kompienga, Sourou et de Ziga. En outre, le dysfonctionnement
des organisations professionnelles de pêche dont l’une des conséquences est leur maintien dans l’esprit d’assistanat demeure un
problème posé et à résoudre.
Le renforcement des capacités des principaux groupes d’acteurs des filières de produits halieutiques doit se faire en mettant
l’accent sur :
- le renforcement des capacités techniques, opérationnelles et en infrastructures diverses (siège, hébergement, matériel hydro-
biologique, pirogue, moteur hors-bord, salle de formation…) des organes de cogestion des périmètres halieutiques d’intérêt
économique (PHIE) ;
- le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des structures en charge du développement du sous-secteur de la
pêche et de l’aquaculture avec un appui spécifique sur celles des structures déconcentrées;
- la formation des agents des structures déconcentrées sur les politiques et leur rôle
- la formation des spécialistes dans des domaines spécifiques de la pêche et de l’aquaculture notamment en pathologie, nutrition et
génétique ;
- l’appui aux renforcements des capacités techniques et organisationnelles des acteurs à la base des filières de produits
halieutiques ;
- la création des conditions favorables à l’émergence des interprofessions dans le sous-secteur.
3.2.6. Axe 6 : Renforcer la recherche - développement en connexion avec les secteurs productifs
La recherche dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture est menée par l’Institut de l’Environnement et de la Recherche
Agricole et les Universités de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Chaque entité développe des projets de recherche selon ses
capacités, ses équipements et selon la sensibilité des chercheurs en place.
Il est toutefois souhaitable qu’une concertation soit organisée entre les acteurs de terrain et les chercheurs pour développer des axes
privilégiés de recherche - développement en conformité avec les besoins exprimés sur le terrain.
A titre indicatif, on peut suggérer en pêches continentales de développer la recherche dans les domaines suivants :
- dynamique de population et exploitation des stocks ;
- biologie et écologie des espèces dominantes exploitées, y compris les espèces non ichthyennes ;
- taxonomie et génétique des espèces rares et/ou menacées, etc.
Dans le domaine de l’aquaculture, la recherche pourrait aider à résoudre des problèmes dans le domaine de :
- la rentabilité économique des entreprises ;
- l’alimentation artificielle des espèces classiques et nouvelles en aquaculture ;
- les pathologies (parasites, virus, bactéries, etc.)
- l’amélioration génétique des souches utilisées, etc.
4.1. L’ETAT
Le gouvernement devrait poursuivre son effort de financement du secteur rural à travers une allocation budgétaire significative
pour la mise en œuvre de la stratégie. Ce principe a prévalu dans la mise en œuvre de la stratégie version 2003 où la contribution de
l’Etat a atteint plus de 700 millions de francs CFA. Pour la présente stratégie les efforts doivent être davantage consentis au niveau
des allocations du Budget de l’Etat. En outre, le Gouvernement devrait prendre les mesures institutionnelles et fiscales incitatives
pour l’investissement privé dans le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture.
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Dans le contexte actuel de désengagement de l’Etat des secteurs de production et de communalisation intégrale, les opérateurs
privés nationaux comme étrangers et les acteurs directs des filières de produits halieutiques (pêcheurs, aquaculteurs, mareyeurs,
transformatrices et commerçants) apporteront leur part de contribution à la mise en œuvre de la présente stratégie en investissant
surtout dans la production.
La mise en œuvre de la stratégie devrait permettre d’asseoir à court terme les premiers jalons du développement durable du sous-
secteur de la pêche et de l’aquaculture du Burkina Faso. A cet effet, il est essentiel que des mécanismes adéquats tant du point de
vue de la planification, que de celui du suivi évaluation soient mis en place et que des moyens appropriés soient effectivement
mobilisés. Le succès de la stratégie repose sur une bonne planification de sa mise en œuvre et la définition du rôle des différents
acteurs.
1) L’élaboration du premier plan d’actions pour la période 2011-2015: sur la base des objectifs et des axes stratégiques retenus
dans le document de référence, et au regard des priorités du sous-secteur, un premier plan d’actions de la filière poisson sera
élaboré et mis en œuvre sur la période 2011-2015. Ce plan, tout en solutionnant dans le délai imparti, les préoccupations jugées
urgentes, devrait également, dans la perspective de planification de la mise en œuvre de la stratégie sur la période 2016-2020,
établir l’état des lieux des filières émergentes assorti de propositions d’actions prioritaires pour leur promotion.
2) L’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de communication : la réussite de la stratégie et du premier plan d’actions
passe nécessairement par leur diffusion et leur appropriation par les différents acteurs concernés d’où l’importance d’une stratégie
de communication.
3) L’insertion du volet pêche et aquaculture dans le financement du PNSR :
le Programme National du Secteur Rural (PNSR) est l’outil opérationnel de la mise en œuvre de la Stratégie de Développement
Rural (SDR) et de la SCADD dans le secteur rural pour les années à venir. Le financement de la la Stratégie Nationale de
Développement Durable de la pêche et de l’Aquaculture sera négocié dans la mobilisation des ressources techniques et financières
nécessaires pour la mise en œuvre du Programme National du Secteur Rural (PNSR).
4) La mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation de la stratégie pour atteindre les résultats escomptés, la stratégie devra
faire l’objet d’un suivi régulier et d’évaluations périodiques afin de procéder aux ajustements nécessaires. Le dispositif de suivi-
évaluation comportera un volet interne piloté par la DGRH et un volet externe qui sera conduit par la Direction Générale des
Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MRAH) et impliquant tous
les acteurs concernés. Des indicateurs pertinents seront définis à cet effet et les rapports du suivi-évaluation seront soumis à
l’appréciation du Comité d’orientation et de suivi de la stratégie.
Ce groupe d’acteurs regroupe les agences de coopération bilatérale et multilatérale, les Organisations Intergouvernementales (OIG)
Régionales et les ONG internationales ou nationales. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement
durable de la pêche et de l’aquaculture, le rôle de ce groupe d’acteurs devrait porter sur :
- l’appui à l’élaboration des stratégies opérationnelles sous-sectorielles;
- l’appui à la formulation et à la mise en œuvre des programmes opérationnels et des programmes d’investissement;
- la mise à disposition d’une assistance technique compétente pour le renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles
de l’Administration et des organisations professionnelles;
- la participation à la mobilisation des ressources nécessaires pour la mise en œuvre et le suivi-évaluation des actions des plans
d’actions;
- la participation au suivi-évaluation du processus.
Les collectivités territoriales sont des structures décentralisées dirigées par des organes délibérants dont les membres sont élus.
Leur organisation, leur fonctionnement et leurs domaines de compétence sont définis par le Code Général des Collectivités
Territoriales.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de développement durable de la pêche et de l’aquaculture, le rôle des collectivités
territoriales devrait être axé sur :
- l’orientation et la définition des priorités au niveau local ;
- la coordination des interventions au niveau local ;
- la maîtrise d’ouvrage des aménagements publics ;
- la mobilisation des ressources financières ;
- la participation à l’élaboration des plans d’actions ;
- la gestion des unités aquacoles et des plans d’eau concédés par l’Etat ;
- le suivi-évaluation et contrôle ;
- la maîtrise d’ouvrage déléguée par l’Etat.
Ce groupe d’acteurs regroupe les populations rurales et les autres acteurs de développement au niveau des villages et des
organisations paysannes faîtières, les organisations professionnelles des différentes filières de production halieutiques et aquacoles,
les Chambres Régionales d’Agriculture et les opérateurs privés. Bien que leur rôle soit plus limité que celui des collectivités
territoriales, il est cependant très important ; car ceux-ci devraient être les premiers acteurs et les premiers bénéficiaires dans la
mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture. Leur rôle devrait porter sur :
- la réalisation et la gestion des investissements rentables ;
- la fourniture des biens et services ;
- la participation à l’alimentation de la base de données ;
- la gestion des unités aquacoles concédées et des concessions de pêche ;
- la participation à l’élaboration des plans d’actions ;
- la participation au suivi-évaluation ;
- la contribution à la diffusion de la stratégie et à la mobilisation des acteurs.
Les résultats et impacts escomptés de la mise en œuvre de la présente stratégie demeurent liés à une volonté politique soutenue de
la part du Gouvernement pour la mobilisation des ressources humaines, financières et matérielles nécessaires.
Le succès de la stratégie dépend également de la disponibilité des partenaires techniques et financiers à accompagner le
Gouvernement dans sa mise en œuvre.
La levée de toutes contraintes foncières au niveau rural par l’application des dispositions de la loi foncière d’une part, et la décision
d’opérateurs économiques d’investir dans le sous-secteur d’autre part, sont également essentiels pour la réalisation des objectifs de
la stratégie.
Les multiples contraintes et la grande fragmentation des ressources exploitées ne permettent pas une bonne rentabilité économique
des activités de pêche et d’aquaculture. Enfin, des conditions climatiques favorables sont nécessaires à l’atteinte des objectifs de la
Stratégie Nationale de Développement Durable de la Pêche et de l’Aquaculture.
CONCLUSION
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Le présent document de stratégie nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture traduit toute la volonté du
Gouvernement d’accroître la production halieutique d’une part, et d’assurer les bases d’une exploitation durable des potentialités
nationales d’autre part.
Les défis de la réduction de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et du développement du monde rural ne sauraient être relevés au
mieux que si le Gouvernement poursuit sa politique de concentration des interventions sur les ressources halieutiques au même titre
que sur l’ensemble des autres domaines d’activités productifs du monde rural au regard de la diversité des aspects que revêt la
pauvreté dans le milieu rural.
BIBLIOGRAPHIE
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2. Burkina Faso : La loi n°006/97/ADP portant Code Forestier du 31 janvier 1997.
3. Burkina Faso : Politique Forestière Nationale. Février 1998 ;
4. Burkina Faso : Programme Sectoriel du Développement Rural productif (PROSDRp) en cours d’élaboration.
5. Burkina Faso : Stratégie de Développement Rural, Janvier 2004.
6. Burkina Faso : Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable, Mars 2011
7. Burkina Faso : Programme Nationale d’Investissement à Moyen Terme. Mars 2005.
8. Burkina Faso : Stratégie Nationale d’Assainissement. Avril 2006.
9. Burkina Faso: Etude Nationale prospective “Burkina 2025”. Juin 2000.
10. DGEP : Compte rendu des travaux de la huitième revue annuelle du CSLP consacrée à l’année 2008. Avril 2008.
11. DGRH : Dispositif de suivi-évaluation du sous-secteur des ressources halieutiques (version provisoire), Août 2009.
12. DGRH : La pisciculture en enclos au Burkina Faso, Juin 2009.
13. FA0: Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture en 2008. Janvier 2009.
14. FAO : Code de conduite pour une pêche responsable. Octobre 1995.
15. Loi n° 055-2004/AN portant Code Général des Collectivités Territoriales au Burkina Faso du 21 décembre 2004.
16. MAHRH : Dispositif de suivi-évaluation. Mars 2009.
17. MAHRH : Stratégie nationale et programmes prioritaires de développement et de gestion des ressources halieutiques. Juin
2003.
18. MAHRH/MECV/MRA : Document guide de la révolution verte au Burkina Faso, janvier 2008.
19. Ministère de l’Economie et du Développement : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté. Janvier 2004.
20. Rapport d’analyse-phase inventaire du RGA : volet inventaire des sites de pêche, mai 2009.
21. République du Niger : Stratégie de Développement de la pêche et de l’aquaculture. Mars 2007.
ANNEXE
Objectif global : Améliorer les performances du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture en vue de renforcer sa contribution à
la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire à travers la consolidation des acquis et l’accroissement continu des bases
d’une exploitation des potentialités halieutiques.
fonctionnelles stratégie
OS2 : Assurer une Assurer la gestion Nombre de pêcheries dont les Rapports annuels Mise en
gestion durable des durable des ressources plans d’aménagement sont de la DGRH œuvre de la
ressources halieutiques halieutiques élaborés et appliqués Rapports annuels stratégie
Nombre de concessions de du MRAH
pêche octroyées Rapports d’études
Nombre de pêcheries et sondages
soumises au régime de Bilan de mise en
cogestion œuvre de la
Nombre de transactions faites stratégie
suite aux polices piscicoles
Taille des captures
Taux de prévalence des
pratiques illicites de pêche
OS3 : Diversifier les Promouvoir l’aquaculture Présence dans la production Rapports Mise en
productions et diversifier les nationale halieutique d’autres d’enquêtes et œuvre de la
halieutiques productions halieutiques organismes que les poissons sondages stratégie
Rapports annuels
de la DGRH
Rapports annuels
du MRAH
Bilan de mise en
œuvre de la
stratégie
OS4 : Renforcer les Renforcer les Effectif du personnel Rapports Mise en œuvre
capacités des acteurs capacités des acteurs qualifié dans le domaine annuels de la de la stratégie
de la pêche et de de la pêche et de de la pêche et de DGRH Engagement des
l’aquaculture l’aquaculture l’aquaculture Rapports différents
Existence d’organisations annuels du partenaires
interprofessionnelles MRAH (Gouvernement,
fonctionnelles Rapports collectivités
Conditions de travail des d’études et territoriales,
services d’encadrement sondages PTF,
Nombre de textes Bilan de mise Organisations
actualisés en œuvre de la professionnelles,
Nombre de textes adoptés stratégie ONG,
Nombre de personnes Opérateurs
ayant bénéficié des privés, etc.)
sessions de formation
organisées au profit des
acteurs à la base des
filières de produits
halieutiques
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OS5 : Promouvoir les Renforcer les Nombre de protocoles Rapports Mise en œuvre
actions de recherche capacités des acteurs d’accord entre la DGRH et annuels de la de la stratégie
développement en des filières de les institutions nationales DGRH Engagement des
matière de pêche et de produits de pêche et de recherche Rapports différents
l’aquaculture d’aquaculture Nombre de partenariats annuels du partenaires
entre les centres de MRAH (Gouvernement,
recherches halieutiques de Bilan de mise collectivités
la sous-région et la DGRH en œuvre de la territoriales,
stratégie PTF,
Organisations
professionnelles,
ONG,
Opérateurs
privés, etc.)
OS6 : Valoriser les Promouvoir la Taux des pertes après Rapports Mise en œuvre
produits de pêche et qualité et l’utilisation capture annuels de la de la stratégie
d’aquaculture optimale des Nombre d’infrastructures DGRH Engagement des
produits de pêche et de conservation des Rapports différents
d’aquaculture produits de pêche à annuels du partenaires
proximité des grands sites MRAH (Gouvernement,
de production Rapports collectivités
Degré de réaction des d’études et territoriales,
consommateurs vis-à-vis sondages PTF,
de l’hygiène des produits Bilan de mise Organisations
halieutiques en œuvre de la professionnelles,
stratégie ONG,
Opérateurs
privés, etc.)
http://www.legiburkina.bf/m/Sommaires_JO/decret_2014_00791.html 18/18