Lettre de Politique: Bleue
Lettre de Politique: Bleue
Lettre de Politique: Bleue
1
Sommaire
1 Catégorisation et terminologie des activités économiques du secteur ............................. 3
2 Positionnement de la politique BLEUE............................................................................... 4
3 Des Rôles actuels du secteur ............................................................................................. 5
4 Des rôles potentiels du secteur à moyen terme ................................................................ 7
5 Des contraintes structurelles persistantes sur le secteur ................................................. 8
6 Des principales faiblesses et des enjeux du secteur ......................................................... 9
7 Des objectifs du secteur .................................................................................................. 10
8 Des principes politiques
sur les ressources, la gouvernance et le mode d’intervention ......................................... 11
9 Garantir la gestion durable des exploitations
et la préservation des ressources halieutiques ................................................................ 12
10 Accroitre la productivité et la contribution économique du secteur RHP ........................ 13
11 Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle
des petits pêcheurs et pisciculteurs................................................................................. 15
12 Satisfaire les besoins du marché national en poisson
et accroitre significativement l'exportation ..................................................................... 16
13 Promouvoir une gouvernance transparente et responsable ........................................... 17
14 Des mesures d’accompagnements et de mise en oeuvre ................................................ 19
Abréviations
AMP Aires Marines Protégées
AMPA Agence Malgache de la Pêche et de l’Aquaculture
AOA-OI Afrique Orientale et Australe – Océan Indien
APE Accord de Partenariat Economique
ASH Autorité Sanitaire Halieutique
CAADP Comprehensive Africa Agriculture Development Programme
CDPHM Centre de Distribution des Produits Halieutiques de Mahajanga
CFP Centre de Formation des Pêcheurs
CNRO Centre National de Recherches Océanographiques
COAP COde des Aires Protégées
COI Commission de l’Océan Indien
CSP Centre de Surveillance des Pêches
CTOI Commission Thonière de l’Océan Indien
DRRHP Direction Régionale des Ressources Halieutiques et de la Pêche
ESSA Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
GELOSE GEstion LOcale SEcurisée
GIZC Gestion Intégrée des Zones Côtières
LMMA Locally Managed Marine Areas
IHSM Institut Halieutique et des Sciences Marines
INN Illicite, Non déclarée et Non réglementée
MRPH Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche
OEPA Observatoire Economique de la Pêche et de l’Aquaculture
PA-INN Plan d’Actions national de lutte contre la pêche INN
PND Plan National de Développement
PSAEP Programme Sectoriel Agriculture Elevage et Pêche
SCS Suivi, Contrôle et Surveillance des pêches
USTA Unité Statistique Thonière d’Antsiranana
2
1 CATEGORISATION ET TERMINOLOGIE DES ACTIVITES ECONOMIQUES DU SECTEUR
Les activités économiques du secteur sont catégorisées et dénommées selon ce qui suit :
Activités connexes liées à la pêche : Activités de transbordement des produits de pêche ; activités
d’entreposage, de traitement des produits de pêche à bord de navires avant leur première mise à terre,
ainsi que la collecte en mer des produits de pêche ; activités d’avitaillement ou d'approvisionnement de
navires de pêche ou toute autre activité de soutien logistique à des navires de pêche en mer.
Aquaculture : Toute activité d’élevage ou de culture d’organismes aquatiques tels les poissons,
mollusques, crustacés et plantes aquatiques. L’aquaculture peut être : (i) à vocation commerciale lorsque
le but est de maximiser les profits, ou (ii) à caractère de subsistance.
Collecte : Achat de produits halieutiques auprès des pêcheurs ou aquaculteurs en vue de les revendre sur
les marchés nationaux ou internationaux
Mareyage : achat de produits halieutiques auprès des pêcheurs ou aquaculteurs en vue de les revendre
sur les marchés limités au district d’achat
Pêche : Ensemble des activités tendant à la recherche, la localisation, la récolte ou la capture dans les eaux
maritimes, les eaux continentales ou la haute mer de tout organisme aquatique, par tous moyens et pour
toutes fins que ce soient, ainsi que toute activité d’appui y afférente.
Pêcherie : Désigne un ou plusieurs stocks d’espèces biologiques marines, d’eau saumâtre ou d’eau douce
et les opérations fondées sur ces stocks qui, sur la base de leurs caractéristiques géographiques,
scientifiques, techniques, économiques, sociales et/ou récréatives, doivent être considérés comme
constituant une unité de gestion à des fins de préservation et/ou d’aménagement.
Pêche artisanale : Activité de pêche utilisant des embarcations motorisées, pontées ou non-pontées, dont
la puissance totale du moteur est comprise entre 15 CV et 50 CV maximum.
Pêche continentale : Toute activité de pêche pratiquée dans les eaux continentales.
Pêche exploratoire :Activité de pêche pratiquée de manière ponctuelle dans le but d’accroître les
connaissances sur les ressources biologiques, les techniques de pêche et les zones de pêche en vue de
développer une pêche commerciale.
Pêche industrielle : Activité de pêche utilisant des navires motorisés dont la puissance totale du moteur
dépasse 50 CV.
Pêche maritime : Toute activité de pêche pratiquée dans les eaux maritimes et la haute mer.
Petite pêche ou Pêche traditionnelle: Activité de pêche pratiquée dans les eaux territoriales, les eaux
intérieures ou les eaux continentales à l’aide d’embarcations motorisées, dont la puissance totale du
moteur est inférieure à 15 CV, d’embarcations non motorisées ou à pied.
Pêche récréative : Activité de pêche pratiquée en amateur à des fins de loisir dont les captures ne doivent
pas être vendues.
Pêche de recherche scientifique : Activité de pêche pratiquée dans le but de favoriser la recherche
scientifique en vue d’accroître les connaissances sur les ressources biologiques, les techniques de pêche
et les zones de pêche.
Pêche sportive : Activité de pêche pratiquée en amateur à des fins sportives dont les captures ne doivent
pas être vendues.
Pêche de subsistance : Activité de pêche ayant pour objet le prélèvement d’organismes aquatiques
comestibles nécessaires à la nourriture du pêcheur ou aux personnes qui sont à sa charge.
3
2 POSITIONNEMENT DE LA POLITIQUE BLEUE
A Madagascar, les principaux écosystèmes marins, côtiers et continentaux comprennent les mangroves,
les récifs coralliens, les lagunes, les plages sableuses, les plages de galets, les affleurements rocheux, les
fleuves et rivières, les plans d’eau tarissables ou non, et les marais. L’exploitation de ces ressources se
répartit en pêche maritime, pêche artisanale, pêche traditionnelle, aquaculture marine, aquaculture
continentale, pêche continentale et pisciculture.
La politique Bleue adhère aux principes énoncés par les politiques nationales dans la loi sur la
décentralisation, le Code Maritime, la politique de désengagement de l’Etat, les lois et la réforme
Foncière, le Code des Aires Protégées, le Code de l’Environnement, et la politique nationale de nutrition.
La politique BLEUE est en adéquation aux orientations définies par la Stratégie Nationale sur la Sécurité
Alimentaire, les stratégies de service du monde Agricole, les stratégies d’Adaptation au Changement
Climatique, la stratégie Nationale de Formation Professionnelle et la Stratégie Nationale de Recherche.
La politique Bleue prend en compte la politique Panafricaine définie par le Cadre Politique et Stratégie de
Réforme de la Pêche et de l’Aquaculture en Afrique, et adhère au processus du Programme Détaillé de
Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) qui cherche à atteindre un taux de croissance annuel
moyen de 6% dans l’Agriculture, incluant l’Elevage et la Pêche, à travers (i) l’extension de la superficie sous
une gestion durable, (ii) l’augmentation de l’accès aux marchés, (iii) l’augmentation de l’offre alimentaire
et la réduction de la famine, (iv) l’amélioration de la recherche agricole, et (v)la dissémination des
technologies.
La politique Bleue adhère (i) au cadre politique et stratégique de réforme de la pêche et de l’aquaculture
en Afrique, (ii) aux engagements internationaux de Madagascar notamment la Convention des Nations
Unies sur le Droit de la Mer (UNCLOS), (iii) et aux principes évoqués par le Code de Conduite pour une
Pêche Responsable promu par la FAO. Elle tient compte des résolutions prises au niveau de la Commission
de l’Océan Indien (COI) et de la Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI)
4
3 DES ROLES ACTUELS DU SECTEUR
Dans l’économie malgache, le secteur primaire (agriculture, élevage, sylviculture et pêche) représente
28% de son PIB et 20 % de ses exportations. L’aquaculture marine et la pêche maritime contribuent : (i) à
hauteur de 7% des exportations en valeur, en nette régression, (ii) et à 3% de l’équilibre de la balance
commerciale, alors qu’elle se situait à 6% durant les années 2000.
La production du secteur RHP, de 120 000t/an, est générée aux trois-quarts, soit 90 000t, par les
ressources maritimes et le reste par la production d’eau douce. Plus de la moitié, environ 60%, de la
production halieutique est fournie par les petits pêcheurs et pisciculteurs. Sur le long terme, la production
totale n’a que faiblement augmenté, sauf entre 1995 et 2008, où l’aquaculture de crevettes a quintuplé sa
production. Les années suivantes ont affiché pratiquement une baisse de la production en raison
notamment de la crise pétrolière mondiale, des prix des produits sur les marchés internationaux et des
problèmes environnementaux liés aux changements climatiques. La contamination récente des crevettes
d’élevage malgaches par la maladie virale «white spot» porte gravement atteinte à la filière actuellement.
La pêche continentale concerne surtout les lacs, les marais et les lagunes, et sont sujets à de nombreuses
menaces comme la sédimentation, l’assèchement pour la pratique de la riziculture irriguée,
l’envahissement des plantes aquatiques et la pollution. Beaucoup de ces plans d’eau sont en
surexploitation, avec une diminution constatée de la production et de la taille des captures. Les produits
se destinent à la consommation locale, essentiellement pour Antananarivo et Antsirabe.
Pour tout le pays, on recense 85 000 petits pêcheurs en 2012, dont 40% sur du maritime exclusif, 34% en
eau douce exclusif, et 25% en mixte. Ils sont situés dans 2 500 villages, et un tiers sont analphabètes. La
moitié est considérée comme très vulnérables aux chocs climatiques et sont en fragilité alimentaire. Les
petits pêcheurs contribuent pour moitié à la création de la richesse (valeur ajoutée) du secteur, et pour
60% de la production halieutique totale Malgache, et ce avec des embarcations monoxyles dont moins de
1% utilisent un moteur.
L'aquaculture est pratiquée en eau douce, de pisciculture en étang et de rizi-pisciculture, en eau saumâtre
et en eau marine. L'aquaculture continentale est pratiquée par 21 000 rizipisciculteurs. Elle touche moins
de 20% des surfaces potentielles. 80% des étangs ne dépassent pas 2 ares. La production en eau
douce, surtout en rizipisciculture familiale, est destinée à l'autoconsommation et aux marchés nationaux.
La production en eaux saumâtre et marine se destine principalement à l’exportation. L'algoculture et
l’holothuriculture sont en très forts développement. La crevetticulture, pratiquée en industriel et en
artisanal, a connu un essor considérable en 2007 avec une production de plus de 8 000 tonnes. En 2008,
la production a chuté, du fait de facteurs exogènes, comme l’augmentation du prix du pétrole, la baisse
du prix de la crevette concurrencée par la petite espèce d’élevage vanna mei sur les marchés
internationaux, et l’apparition de la maladie White spot.
La consommation de poissons de la population, ayant une forte préférence pour les produits frais, reste
très faible, estimée à 2,2 kg/an/individu en moyenne. Toutefois en milieu urbain, et avec un prix moyen
5
d’achat inférieur à la viande, la consommation est de 15kg/an/individu avec une forte préférence pour les
poissons d’eau douce.
Au niveau institutionnel, la gestion du secteur s’est construite autour de trois types d’attente selon le
segment concerné : d’ordre économique pour la pêche industrielle (recettes en devises et parafiscalité),
d’ordre social pour la pêche traditionnelle (emplois et conditions de vie), et d’ordre financière au regard
de la commercialisation des produits de la pêche. Le dispositif est constitué du ministère chargé de la mise
en œuvre de la politique, et des principales agences, à statut public, suivantes :
˗ l’Agence Malgache de la Pêche et de l’Aquaculture (AMPA), pour l’optimisation des fonds de l’Etat
dans le financement des Etablissements Publics et des activités de finances rurales à petite échelle;
˗ Le Centre de Surveillance de Pêche (CSP) pour la Lutte contre la pêche illicite non déclarée et non
réglementée (pêche INN), la délivrance du certificat de capture pour la traçabilité des produits
halieutiques pour le marché de l’Union Européenne, et le contrôle et la surveillance dissuasifs
maritime, aérien et terrestre;
˗ L’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) pour le contrôle officiel et la certification sanitaire des
produits de la pêche et de l’aquaculture à l’exportation, la conduite des analyses officielles dans les
laboratoires agréés par l’Union Européenne afin de maintenir et accroitre l’exportation des produits
halieutiques;
˗ L’Unité de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture (UDPA), pour le financement des projets
de développement en régie au niveau de chaque direction centrale et régionale du ministère;
˗ L’institut Halieutique des Sciences Marines (IHSM), qui réalise des actions de recherches appliquées
pour préserver la gestion des ressources halieutiques à travers l’étude du stock de poulpe et
l’holothuriculture dans la région d’Atsimo -Andrefana ;
˗ L’observatoire Economique de la Pêche et de l’Aquaculture (OEPA) pour l’analyse des données
économiques et statistiques, en tant qu’outil de veille économique et stratégique dans l’aide à la
décision;
˗ Le Centre d’Etude et de Développement des Pêches et de l’Aquaculture (CEDPA) qui contribue à
l’élaboration et à la réalisation des programmes nationaux de recherches scientifiques et de
développement technologique ;
˗ Le Centre de Développement de l’Aquaculture (CDA) qui utilise les infrastructures mises en place
par la Coopération Japonaise pour les recherches appliquées au développement de l’aquaculture ;
˗ L’Unité Statistique Thonière d’Antsiranana (USTA), pour la consolidation du système statistique sur
les thons dans l’ensemble des eaux malgaches, afin (i) de répondre aux obligations concernant la
fourniture des données statistiques aux instances tant nationales que régionales, (ii) et d’aider
l’Administration à une meilleure gestion des ressources thonières dans les eaux de Madagascar ;
˗ L’Unité de Recherche Langoustière (URL), qui effectue des recherches pour le développement
durable de la Pêche langoustière dans la Région d’Anosy.
6
4 DES ROLES POTENTIELS DU SECTEUR A MOYEN TERME
Madagascar possède une grande diversité de ressources halieutiques avec 5 000km de côtes, une ZEE
d’environ 1 140 000km², près de 50 000ha de tannes d’arrières mangroves, 155 000ha de lacs et lagunes
et 1 500 km2 de plans d’eau naturels favorables à la pisciculture
Pour les pêcheries à fort valeur ajoutée, la marge de progression de la production reste importante, à part
la crevette, la langouste, l’holothurie et le poulpe qui sont en relative saturation. Avec un potentiel marin
et estuarien estimé à 200 000t, le pays dispose d’une marge de progression de 105 000t au niveau des
poissons pélagiques et démersaux, du thon et espèces associées, et des poissons pêchés par la pêche
traditionnelle. A moyen terme, dans l’hypothèse d’une exploitation modérée, respectueuse de son
environnement, de ce potentiel, la consommation nationale de la pêche maritime pourrait atteindre
80 000 tonnes, soit une consommation additionnelle de 1 kg de poisson/an/individu par rapport à la
situation 2014. Si la structure du PIB nationale reste inchangée, potentiellement, la pêche maritime
contribuerait à 15% du total d’exportation en valeur, participerait à hauteur à hauteur de 6,4% à
l’équilibre de la balance commerciale, et concourrait à 1,8% du PIB national. Au niveau économique, la
pêche maritime pourrait générer 324 milliards d’Ariary de richesse annuelle, soit près du double de sa
contribution actuelle.
L'aquaculture est considérée comme un des secteurs porteur pour le pays pour sa contribution à la
rentrée de devises par les exportations de crevettes d'élevage et d'algues ainsi que pour sa participation à
l'amélioration des revenus des paysans pisciculteurs, à l'apport en poissons pour le marché local et à
l'emploi qu'elle génère. L’algoculture, l’holothuriculture et la pisciculture en étang sont actuellement très
prometteurs, avec une croissance annuelle de 20%, et avec moins de 10% du potentiel exploité. Le
potentiel de contribution serait décuplé si des mesures de soutien, dans une approche intégrée, sont
mises en place.
Malgré ces potentialités, les ressources maritimes potentielles sont localisées à 80% dans la côte
occidentale, sur un tiers de la longueur totale des côtes malgaches. Or, la population consommatrice reste
concentrée sur les Hauts- Plateaux et sur la Côte Est où vivent environ 70 % des Malgaches. Dans le cas
d’un accroissement rapide de la production additionnelle, ce décalage entre zones de production et zones
de consommation nécessitent à moyen terme un renforcement du système d’approvisionnement afin
d’assurer une meilleure régularité de la disponibilité.
7
5 DES CONTRAINTES STRUCTURELLES PERSISTANTES SUR LE SECTEUR
Globalement, durant les 25 dernières années, l’ancrage institutionnel et politique de la pêche est assez
instable, entrainant un déficit de continuité de l’action publique, et une certaine personnalisation des
priorités selon les responsables en place et selon les financements de l’aide extérieure. Ce constat est
décuplé par l’absence de cadre de planification sectorielle depuis 2007, et par le déficit des moyens pour
assurer les opérations régaliennes de l’administration. Actuellement, la gestion du secteur fait face à six
grandes contraintes structurelles accumulées durant des decennies.
Avec un budget annuel, hors solde, en constante diminution sur les cinq dernières années, passant de
30,5 milliards d’ar en 2008 à près de de 9,5 milliards d’ariary en 2014 pour l’administration et ses agences
rattachées, ce qui représente 0,4% du budget public, la capacité de l’administration à jouer son rôle
régalien reste très limitée. Les 22 Directions Régionales des Ressources Halieutiques et de la Pêche
(DRRHP), chargées de l’opérationalisation de la politique, sont confrontées à de sérieux problèmes de
financement, d’effectifs, de compétences, et de manque de moyens matériels. Opérationnellement, elles
se limitent le plus souvent à la collecte de statistiques, et à un encadrement minimaliste du secteur.
Malgré un léger accroissement de l’effectif administratif du ministère, le nombre d’agents encadrés est en
nette diminution. Cette situation risque de s’aggraver dans les années à venir du fait de l’âge avancée des
techniciens et du manque de relève. Avec 175 personnes sur les 403 du ministère, vingt DRRHP sur vingt-
deux sont pratiquement en déficit de personnel. Pour une gestion rationnelle du secteur, l’administration
et des principales agences (ASH, CSP et OEPA) ont un besoin de 350 techniciens. Sur un autre plan, malgré
la présence de neufs institutions dispensant des formations en matière de pêche et d'aquaculture, ne
correspondant pas obligatoirement aux besoins de gestion, il apparait qu’il manque une école fédérateur
permettant de produire un nombre suffisant d’halieute avec les compétences requises.
Le cadre légal et réglementaire, basé sur l’ordonnance de 1993, est (i) obsolète en référence aux
évolutions du droit international et des nouvelles technologies introduites en matière de suivi, contrôle et
surveillance des pêches (SCS), et (ii) incomplet puisque ne portant pratiquement que sur le segment de la
pêche industrielle. De plus, beaucoup de mesures de gestion sont émises sous forme d’arrêtés, et
facilement remises en cause selon les sensibilités de chaque nouveau décideur.
Le mécanisme de contrôle et surveillance actuel, mandaté au CSP, très orienté opérationnellement vers la
pêche industrielle, notamment thonière étrangère, reste chère par rapport aux financements publics
disponibles, et pourtant en déficit de moyens, pour mener à bien l’intégralité de ses missions statutaires.
Le dispositif est inadapté et ne permet pas la couverture de la surveillance de la pêche traditionnelle, qui
représente 60% des captures. De plus, 80% des infractions porte sur la collecte. Actuellement, aucune
mesure n’est prévue pour le volet aquacole.
De l’accumulation des insuffisances dues aux contraintes structurelles, trois grandes catégories de
faiblesses et d’enjeux récurrents émergent:
Des difficultés de planification stratégique du secteur, majorant les risques sur la durabilité des ressources.
La faiblesse du cadre de régulation de la pêche traditionnelle et de l’aval de la filière est à l’origine des
problèmes de fragilisation des ressources halieutiques et des écosystèmes côtiers, de l’accumulation de la
surcapacité de pêche autour des villages et d’une certaine paupérisation des communautés de pêcheurs
traditionnels. Sur un autre plan, le secteur ne dispose de que deux plans d’aménagement spécifiques à la
pêche (thons et poissons démersaux), au delà des schémas d’aménagement inclus dans les AMP, orientés
préservation. Cette situation est aggravée par des difficultés à mener des évaluations et des recherches
scientifiques sur les ressources, ce qui freine le développement de segments porteurs comme la
pisciculture et l’aquaculture.
Le principal enjeu pour le secteur est donc de pouvoir améliorer une situation inquiétante concernant l’état
et la durabilité des ressources à forte valeur marchande, s’agissant en particulier d’espèces sensibles
comme les holothuries, les requins et les langoustes.
D’une gouvernance minimaliste favorisant le pilotage à vue, centrée actuellement sur l’administration,
utilisant des dispositifs souvent incohérents, et s’appuyant sur une réglementation dépassée.
La majorité des mesures de gestion réglementée reste focalisée sur la pêche industrielle alors que
l’essentiel de la valeur ajoutée, en termes de richesse, et les problématiques de gestion se situent au
niveau de la petite pêche (traditionnelle). D’autant plus que la réglementation actuelle, reposant sur une
ordonnance de 1993, ne répond plus aux exigences devant permettre une gestion durable et l’ouverture à
de nouveaux types d’acteurs notamment les nationaux et la petite pêche, avec la protection optimale de
leurs droits. Sur un autre plan, les modalités de gestion actuelles privilégient une gestion minimaliste
privilégiant des objectifs de gouvernance générale, n’assurant pas la continuité des politiques publiques,
se traduisant notamment par la coexistence de différentes initiatives, appuyées, soit par le pouvoir public,
soit par les agences rattachées, soit par la société civile mais sans véritable synergies entre eux.
Le principal enjeu est donc d’assoir rapidement une autorité de l’Etat, cohérente et moderne, fixant des
orientations claires dans la durée. Cette base permettra alors (i) de rénover le dispositif institutionnel et
réglementaire, (ii) de rendre plus efficientes et plus transparentes les actions publiques, afin de rehausser
la confiance des acteurs, et ainsi, stimuler les investissements nécessaire à la croissance.
9
7 DES OBJECTIFS DU SECTEUR
Le Plan National de Développement (PND), dans sa vision d’une nation moderne et prospère, énonce un
développement propulsé par six secteurs stratégiques, incluant la pêche, qui soient résilient aux chocs
exogènes et induisant des effets d’entraînement sur le reste du système économique. Le secteur RHP
contribuera significativement à trois des cinq axes stratégiques du PND, à savoir le renforcement de la
gouvernance (axe 1), la croissance inclusive (axe 3), et la valorisation du capital naturel (axe 5), à travers
une démarche combinant -l’ancrage territorial des actions pour un plus grand impact sur la population, -
l’approche par filière porteuse pour rendre plus efficiente la création de richesse, -l’inclusivité pour
renforcer la lutte contre la pauvreté et -le partenariat publique-privé pour stimuler l’investissement
productif dans le secteur.
Le secteur RHP prône le développement d’une économie bleue, fondée sur une considération équilibrée
des aspects sociaux, économiques, écologiques et environnementaux des espaces qu’elle gère. Ses
principaux défis consistent à assurer la durabilité des bénéfices économiques issues des ressources
halieutiques, à générer des revenus pour assurer un niveau de sécurité alimentaire et nutritionnelle des
petits pêcheurs et pisciculteurs, et à fournir aux marchés intérieurs et extérieurs une gamme diversifiée
de produits compétitifs.
Pour y faire face, le secteur organisera ses interventions autour de cinq objectifs spécifiques:
10
8 DES PRINCIPES POLITIQUES SUR LES RESSOURCES, LA GOUVERNANCE ET LE MODE D’INTERVENTION
De la nécessité de prioriser les actions, à travers les pôles et les filières prioritaires
Au vu de l’immensité des espaces à gérer, et afin de rendre plus efficiente les investissements publiques,
la politique Bleue priorisera temporellement:
˗ Des filières prioritaires d’intervention, qui sont (i) à haute valeur ajoutée pour s’assurer une plus
grande contribution économique des investissements du privé, (ii) ou adaptés à la production
familiale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et de la sécurisation alimentaire ;
˗ Des zones d’interventions prioritaires, dénommées pôles, induites (i) par l’emplacement des
habitats des ressources des filières prioritaires, (ii) ou, par les impératifs du marché à cibler.
11
9 GARANTIR LA GESTION DURABLE DES EXPLOITATIONS ET LA PRESERVATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES
Cet objectif vise à garantir l'intégrité du capital naturel tout en poursuivant l’exploitation, et à sauvegarder
les habitats, au niveau continental, marin, et côtier, afin que les générations futures puissent continuer à
en bénéficier. Deux grandes orientations, bâties sur la connaissance de la situation des ressources, les
plans d’aménagements, les aires de conservations et les infrastructures normées aux changements
climatiques seront mises en œuvre.
12
• Développer les infrastructures d'exploitation des ressources halieutiques (production), prenant en
compte les normes de Changement Climatiques.
Elle consiste, à moyen terme, à la réhabilitation, et la construction de 30 débarcadères, de 2
villages modèles, de 5 bases à terre, de 40 DCP et de 4 centres de valorisation de poisson (type
CDPH de Mahajanga) au niveau des zones prioritaires d’intervention.
• Assurer une gestion transparente et efficace des infrastructures publiques du secteur.
Pour plus d’efficience, les infrastructures publiques liées à l’exploitation et à la valorisatoin des
ressources halieutiques seront gérées selon une approche privée, sous forme de location, de
gérance autonome ou de cogestion. Après une étude sur la situation actuelle, les valeurs
locatives seront révisées et un dispositif de suivi évaluation périodique sera mis en place et
pérenniser financièrement.
• Contribuer aux efforts de désenclavement, en termes d’accès et d’énergie, des pôles halieutiques, avec
les autres secteurs, et plus spécifiquement avec l’aménagement du territoire et les travaux publics.
L’administration mènera un lobbying continu sur les politiques intersectorielles, le processus
d’établissement des schémas d’aménagements régionaux et les arbitrages budgétaires afin de
de favoriser le désenclavement des zones prioritaires du secteur RHP.
Cet objectif vise à créer plus de richesse pour les acteurs et à accélérer la croissance économique tout en
tenant compte de la capacité des ressources, et tout en veillant à une distribution plus équitable des
valeurs ajoutées. La stratégie consiste à opter des approches différenciées et adaptées, - selon les modes
d’exploitation et de valorisation des ressources, -et selon les besoins de deux grandes catégories d’acteur,
à savoir le privé et les petits producteurs (pêcheurs, pisciculteurs). L’accroissement des investissements et
la professionnalisation seront les principaux leviers à mettre en œuvre.
13
• Promouvoir les zones d’investissements d’aquaculture marine et continentale, pour les filières
d'exportation.
Lorsque ces zones d’investissements, à intégrer dans les schémas régionaux d’aménagement du
territoire (SRAT), seront définies et réservées par textes réglementaires, leurs gestions seront
déléguées à des opérateurs qui en feront la promotion et la valorisation, avec possibilité de sub-
délégation. Un cahier de charges prenant en compte la dimension environnementale sera
annexé au plan d’aménagement de chaque zone.
• Renforcer et rendre plus efficient l'Autorité Sanitaire Halieutique (ASH).
Afin de réduire les risques d’altération de l’image de marque des produits de la pêche Malgache
à l’exportation, et afin d’améliorer le service de suivi sanitaire des produits consommés
nationalement : (i) les capacités et les compétences de l’ASH seront élargies et renforcées (veille
épidémiologique …), et (ii) sa capacité d’intervention régionale, dans les pôles prioritaires de
développement du secteur, sera étoffée.
• Améliorer la transparence et la sécurisation des systèmes d'accès aux ressources halieutiques.
Au niveau de l’attribution des licences, les axes clés sont : - l’amélioration de la transparence à
travers l’opérationnalisation d’une commission consultative publiant ses avis, - et la prise en
compte périodique des modélisations bioéconomiques de chaque filière pour établir une
véritable politique fiscale (en incitation ou en limitation) aux droits d’accès.
Au niveau des protocoles d’accord de pêche, afin d’augmenter les retombées dans l’économie
nationale, le secteur cherchera à les harmoniser progressivement, à travers une uniformisation
des durée de validité, des taux de redevance et des dispositifs de mise en œuvre.
Le système de permis collecte et mareyage sera rénové puis connecté de manière fiable à un
système de statistique centralisé afin de pouvoir disposer d’un véritable outil de gestion dans les
domaines du contrôle, du suivi de l’amélioration des produits, et de la diminution des pertes
post captures.
10.2 La professionnalisation des pêcheurs et des pisciculteurs, à travers l'accès à différents services
Elle vise à renforcer les facteurs de productions et les compétences des pêcheurs/aquaculteurs
« commerciales, c’est-à-dire ayant dépassé le stade d’autoconsommation » afin d'accroitre leurs
productivités et de leurs faires adopter une démarche de réinvestissement.
Le défi consiste à les faire passer du stade «d’exploitant traditionnel» au stade «d’exploitant artisanal».
Les petits pêcheurs performants, disposant de pirogues sans moteur, seront accompagnés à se regrouper
et à acquérir de petites embarcations à moteurs équipés de glacières afin de pouvoir exploités des zones
plus favorables, au large, et d’accroitre durablement la rentabilité de leurs activités. Les pisciculteurs,
disposant d’un terrain sécurisé, seront renforcés et accompagnés à étendre spatialement leurs activités.
Pour se professionnaliser, ces petits producteurs, situés dans les zones prioritaires du secteur, ont besoin
d’accéder à différents services régionaux selon les cinq axes suivants :
• Développer et pérenniser des services de structuration, de conseil et d’accompagnement, accessibles
localement par les bénéficiaires.
Afin de couvrir rapidement l’étendue des zones prioritaires du secteur, une collaboration avec le
secteur agricole sera établie pour utiliser le dispositif FRDA/CSA et promouvoir des services
d’appuis spécifiques aux pêcheurs et pisciculteurs.
• Développer des services financiers pérennes pour les pêcheurs et les aquaculteurs artisanaux.
Des partenariats avec des institutions viables de microfinance seront établis, afin de financer aux
taux du marché l’acquisition de matériels par les petits producteurs. Le secteur favorisera et
appuiera l’implantation de ces institutions dans les zones prioritaires, et pourra accessoirement
les refinancer pour partager certaines risques liées aux facteurs de production.
14
• Créer, réhabiliter et mettre en œuvre quatre centres de formation de pêcheurs au niveau des zones
prioritaires.
Elles seront établies sur la base d’une étude détaillée, et en synergie avec les projets de
formation professionnelle mettant en œuvre la Stratégie Nationale de Formation Agricole et
Rurale.
• Créer une école de pêche, pour satisfaire les besoins d’encadrement du secteur et les besoins de
recrutement de l’administration, estimé à 350 postes à moyen terme.
Elle aura pour vocation à former des techniciens et des ingénieurs halieutes, et à conduire des
recherches pour les filières prioritaires du secteur.
• Créer un nouveau centre de recherche et de développement aquacole, qui mettra en œuvre les
recommandations de la stratégie nationale pour le développement de l’aquaculture.
Le centre mènera principalement des recherches actions dans l’amélioration de souches
génétiques, le développement de systèmes de productions, et la mise au point de systèmes
d’alimentation adaptée aux différentes régions de Madagascar. Le centre mènera aussi des
études, en partenariat avec le privé, pour développer des modes de production artisanale ou
semi-industriel d’aliments. Les résultats issus de ces recherches sont destinés à être partagés
avec les pisciculteurs et aquaculteurs afin d’améliorer leurs productivités.
Elle consiste à renforcer la résilience des familles de très petits producteurs vulnérables, généralement
des pêcheurs et pisciculteurs de subsistance, incluant les jeunes, afin d'améliorer leurs sécurités et leurs
conditions de vie.
11.1 Contribuer à une meilleure sécurisation alimentaire et nutritionnelle des familles de pêcheurs et
pisciculteurs
Elle vise à renforcer la résilience des familles, pratiquants la pêche et l’aquaculture de subsistance, afin
d'améliorer leurs sécurités alimentaires et nutritionnelles, prioritairement en termes de disponibilité.
Cinq axes stratégiques seront mis en œuvre:
• Promouvoir les filières axées à la production familiale, et soutenir matériellement les pêcheurs et
aquaculteurs vulnérables.
Selon les régions, les filières à promouvoir sont : la rizipisciculture, la pêche continentale de
subsistance, la pisciculture en étang de moins de 3 ares …
• Promouvoir, pour les femmes de pêcheur et de pisciculteur, des activités alternatives de diversification
de revenu, ou de valorisation des produits.
Selon les régions concernées, et après une étude des possibilités de diversification (élevage à
cycle court, jardin de légumes …) ou de valorisation (transformation, conditionnement) selon les
besoins des marchés, on mènera : (i) des campagnes de sensibilisation, (ii) puis sur la base d’un
rigoureux ciblage, des distributions de package de démarrage sous forme de dotation unique, et
(iii) si nécessaire, des accompagnements ou des encadrements. Ces activités seront sous-
traitées avec des ONG ou structures locales.
• Faciliter l’installation et le démarrage d’activités de jeunes pêcheurs ou pisciculteurs, dans les zones
prioritaires.
Après un ciblage rigoureux des jeunes démunis, les activités se focaliseront sur: (i) la facilitation
de l’accès et la sécurisation du foncier pour les futurs pisciculteurs, (ii) la distribution de package
matériel, (iii) éventuellement le préfinancement de démarrage, et (iv) la formation et
l’accompagnement.
• Favoriser et organiser des campagnes d'éducations nutritionnelles.
15
Elle se fera essentiellement à travers : (i) un soutien politique aux autres ministères en charge de
ce volet, (ii) l’établissement de partenariat avec l’Office Régionale de la Nutrition pour les
communications communautaires, et (iii) la conduite d’opérations de sensibilisation et
d’éducation, à intégrer dans les projets de développement, sous la forme de jardin-potager
et/ou de kitchen garden pour les ménages vulnérables, assorti de démonstration culinaire, à
proximité des maisons familiales.
• Appuyer la valorisation post capture pour les communautés de pêcheurs et d'aquaculteurs.
L’objectif consiste à augmenter la disponibilité et la qualité des produits sur différents types de marché,
en accord avec les besoins alimentaires de la population malgache, et à élargir les potentialités
d’exportation à travers la mise en œuvre de programmes filières à fort potentiel, selon une approche
value-chain.
16
Des infrastructures, comme les bassins de stockage, seront mises en place pour favoriser la
consommation de poisson vivant ou frais au niveau des marchés régionaux, et les étals seront
mis aux normes sanitaires. Au niveau des zones prioritaires de pêches et de pisciculture, des
infrastructures de conservation du poisson seront promus (fabrique de glace, …).
• Développer un système d'information, de type mercuriale, sur les produits et les marchés districaux
pour les zones prioritaires du secteur.
Ce système, léger, facilement accessible aux petits producteurs, utilisant les technologies
téléphoniques grands publiques, sera développé en partenariat avec d’autres secteurs et
acteurs partageant le même objectif informationnel, comme l’agriculture ou les collectivités
décentralisées ….
L’objectif vise à améliorer la gestion globale du secteur à travers l’efficience et la transparence des actions
publiques. De plus, il devrait permettre d’accroitre la confiance, la participation, et la responsabilisation
de l’ensemble des acteurs du secteur. Il s’appui sur la modernisation et le renforcement des dispositifs
réglementaires, institutionnels et informationnels.
17
En complément aux recommandations de la stratégie de bonne gouvernance, un audit institutionnel sera
conduit à court terme, dans la perspective de l’élaboration d’un cadre stratégique institutionnel visant à
mieux clarifier les responsabilités et à améliorer le fonctionnement et la pérennisation des institutions
publiques et privées pour la fourniture de services de gestion du secteur.
18
L’institution OEPA, en charge de la veille économique, sera renforcée afin d’améliorer la
pertinence des études de performance et d’analyse stratégique. Par ailleurs, sa capacité
d’intervention sera étendue au niveau régional.
• Mettre en place un mécanisme d'échanges d'information et de reporting avec les secteurs agriculture
et élevage, afin de permettre le suivi de la performance du programme sectoriel agriculture-élevage-
pêche
En tant qu’outil de pilotage du développement du secteur, la politique BLEUE sera évaluée et améliorée
après cinq années de mise en œuvre, en 2019, sur la base de la situation 2014 de référence du secteur
(situation zéro), annexée à ce présent document.
19