Loi N° 15-2005 8-08-2005
Loi N° 15-2005 8-08-2005
Loi N° 15-2005 8-08-2005
TITRE l
DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Chapitre premier
Article 2.- Le présent code est l'ensemble des règles applicables aux activités de la
pêche et de l'aquaculture pour une gestion durable des ressources halieutiques.
Article 3.- Le code des pêches et de l'aquaculture s'applique à la pêche continentale,
à la pêche maritime et aux opérations connexes de pêche et d'aquaculture.
Article 4.- Les ressources halieutiques des eaux sous juridiction relèvent du domaine
public de l'État.
À ce titre et sous réserve des droits d'usage coutumiers, nul ne peut les exploiter, ni
les récolter, ni les utiliser, ni en disposer sans autorisation préalable délivrée dans les
formes et conditions prévues par la présente loi.
Chapitre deuxième
Des définitions
Section 1
De la pêche
- pêche maritime, l'activité de pêche pratiquée dans les eaux maritimes nationales
incluant notamment la zone économique exclusive, la mer territoriale et les eaux
intérieures marines;
- pêche à des fins d'aquariophilie, l'activité de pêche dont l'objet est de prélever, en
milieu naturel, des spécimens d'espèces animales ou végétales, indigènes ou
sauvages pour la vente à des aquariums ou autres vivariums;
- pêche industrielle, la pêche exercée à des fins commerciales par des marins
inscrits au rôle d'équipage d'un navire de pêche et disposant de moyens
technologiques performants;
- navire de pêche étranger, tout bâtiment battant pavillon d'un pays ou d'un
organisme tiers et autorisé à exercer les activités de pêche dans les eaux sous
juridiction gabonaise.
Section 2
De l'aquaculture
Article 8.- La gestion durable des ressources halieutiques est la forme d'exploitation
qui, tout en les prélevant, maintient leur diversité biologique, leur productivité, leur
faculté de régénération et leur capacité à assurer, de manière pérenne et sans
préjudice pour les écosystèmes établis, les fonctions économiques, écologiques,
sociales, culturelles et scientifiques pertinentes.
Article 9.- La gestion durable des ressources halieutiques doit intégrer un programme
de développement, d'aménagement et d'exploitation rationnelle des activités du
secteur de la pêche et de l'aquaculture.
Cette gestion durable doit se faire sur la base d'un programme d'évaluation et de
suivi des stocks halieutiques dans le cadre des plans d'aménagement élaborés par
l'administration des pêches et de l'aquaculture.
Chapitre premier
- le développement de la recherche.
Chapitre deuxième
Section 1
Article 14 .- En matière de pêche, les plans d'aménagement sont établis sur la base
des principales pêcheries selon un modèle dont le contenu et les modalités de mise
en œuvre sont déterminés par arrêté du ministre chargé des pêches et de
l'aquaculture.
Toutefois, et dans tous les cas, le plan d'aménagement doit comporter au moins des
indications sur :
Ce registre peut être utilisé dans le cadre des actions sous-régionales, suivant les
modalités arrêtées d'accord parties par les États concernés.
Section 2
Elle établit chaque année un fichier des exploitations aquacoles indiquant notamment
:
- les productions,
Chapitre troisième
- d'une licence pour la pêche commerciale, délivrée pour un navire et pour un type de
pêche donnés;
- d'un permis pour la pêche sportive, délivré pour une personne physique ou morale;
- d'une autorisation pour la pêche à des fins d'aquariophilie, délivrée à une personne
physique ou morale;
- d'une autorisation d'exploitation aquacole, délivrée selon l'espèce pour une ferme et
pour un type d'élevage;
- d'un agrément technique, délivré pour l'exploitation d'un établissement de
manipulation des produits de la pêche;
- d'un titre d'occupation de site, délivré par l'administration chargée des domaines ou,
le cas échéant, par les auxiliaires de commandement, pour les établissements de
manipulation des produits de la pêche ou d'aquaculture installés sur le domaine
public ou utilisant les eaux qui en sont issues.
Article 19 .- Les licences de pêche sont délivrées par le ministre chargé des pêches
et de l'aquaculture après avis technique de la commission d'attribution des titres de
pêche et d'aquaculture dont la création, la composition, les attributions et le
fonctionnement font l'objet de textes réglementaires.
Ce plan doit porter sur la création d'une entreprise de droit gabonais et prévoir la
réalisation des infrastructures locales de manipulation des produits de la pêche.
Article 21.- Sans préjudice des règles spécifiques à l'immatriculation des navires de
pêche auprès de l'autorité maritime, les bénéficiaires des licences de pêche sont
astreints à la signalisation de leurs engins de pêche.
La procédure et le type de signalisation des engins de pêche sont précisés par voie
réglementaire.
Article 23.- Les licences de pêche industrielle et les autorisations de pêche artisanale
sont attribuées pour une année calendaire. Elles sont renouvelables.
- si les clauses du cahier des charges pour la pêche scientifique, la pêche sportive et
la pêche à des fins d'aquariophilie ne sont pas observées.
Ce recours n'est recevable que dans un délai d'un mois à compter de la notification.
Article 29.- Les dispositions des accords d'accès aux ressources halieutiques sous
juridiction gabonaise doivent être compatibles avec les orientations des plans
d'aménagement des pêches et de l'aquaculture en vigueur.
Section 2
De l'exercice de la pêche par les navires étrangers
Article 30.- Les navires de pêche étrangers peuvent être autorisés à opérer dans les
eaux sous juridiction gabonaise soit en vertu d'un accord de pêche, soit lorsque ces
navires sont affrétés par des personnes physiques ou morales de droit gabonais.
Article 31.- L'accord de pêche ou tout autre arrangement international doit
nécessairement :
- prévoir les mesures appropriées par lesquelles l'État du pavillon ou toute autre
entité compétente garantit le respect par ses navires des accords ou autres
arrangements intervenus, ainsi que les dispositions pertinentes de la réglementation
gabonaise.
Article 32.- Les navires de pêche étrangers, même lorsqu'ils sont affrétés par les
armateurs gabonais, sont tenus :
- d'exercer leurs activités conformément aux conditions définies par les plans
d'aménagement des pêches et de l'aquaculture;
- de débarquer les captures réalisées dans les eaux sous juridiction gabonaise dans
un port gabonais avant toute opération d'exportation;
Section 3
Article 35 .- Dans tous les cas, l'autorisation de pêche scientifique ne peut être
délivrée que si les experts gabonais sont associés à la programmation et à la
réalisation des opérations de recherche et dépouillement des données.
Le contenu du cahier des charges visé ci-dessus et la destination des produits issus
de la recherche sont fixés par voie réglementaire.
Section 4
Ces permis et autorisations sont délivrés conformément aux dispositions des articles
19 et 20 de la présente loi, sur présentation d'un dossier dont la composition est fixée
par voie réglementaire.
Section 5
De l'exercice de l'aquaculture
Article 38.- L'exercice de l'activité aquacole à caractère commercial est soumis, dans
les conditions prévues à l'article 20 ci-dessus, à l'obtention préalable d'une
autorisation.
Article 40.- Tout postulant à l'exploitation aquacole est tenu de se faire enregistrer
auprès de l'administration des pêches et de l'aquaculture.
Les renseignements devant être fournis pour son enregistrement au fichier des
exploitants aquacoles sont précisés par arrêté du ministre chargé des pêches et de
l'aquaculture.
Section 6- De l'exercice de la pêche et de l'aquaculture dans les aires
protégées
Article 42.- L'exercice des droits d'usage coutumiers est libre et gratuit à l'intérieur
des zones réservées à cet effet. Ces zones sont constituées des terres privées, des
rivières, des fleuves, des lagunes, des lacs et des plaines d'inondation. Dans ce cas,
l'exercice de la pêche et de l'aquaculture n'est pas assujetti aux droits, taxes et
redevances applicables à la pêche et à l'aquaculture.
Toutefois, l'exercice des droits coutumiers peut être soumis à des restrictions pour
nécessité de protection des ressources halieutiques, d'aménagement des pêches ou
de l'aquaculture, notamment les prohibitions relatives à la taille et aux méthodes de
capture.
Article 43.- Dans les zones faisant l'objet d'un plan d'aménagement, l'affectation des
cours et des plans d'eau à l'exercice des droits d'usage coutumiers doit faire l'objet
d'une enquête préliminaire et s'appuyer sur les prescriptions du plan.
Les modalités de l'enquête visée ci-dessus sont déterminées par voie réglementaire.
Chapitre quatrième
Article 47.- Les responsables des unités industrielles de manipulation des produits de
la pêche et de l'aquaculture sont tenus d'ouvrir et de tenir à jour des registres
indiquant notamment les mouvements de stocks.
Les caractéristiques et le contenu de ces registres sont définis par arrêté du ministre
chargé des pêches et de l'aquaculture.
TITRE III
Chapitre premier
Article 51.- L'étude d'impact prévue à l'article 50 ci-dessus est réalisée à la diligence
et à la charge du postulant, sauf lorsqu'elle est effectuée dans le cadre des travaux
d'aménagement réalisés par l'administration des pêches et de l'aquaculture.
Article 52.- Au sens de l'article 50 ci-dessus, constituent notamment des activités
susceptibles d'affecter les intérêts de la pêche et de l'aquaculture :
Chapitre deuxième
Chapitre troisième
- réserve aquatique,
- parc marin,
- sanctuaire.
Article 55.- Les réserves aquatiques sont des aires délimitées à des fins
d'aménagement dans lesquelles les ressources halieutiques font l'objet d'une
protection particulière.
Article 56.- Les parcs marins sont des espaces du domaine public marin classés
pour nécessiter de protection, de conservation, de propagation des espèces
animales ou végétales et d'aménagement de leurs habitats.
Article 57 .- À l'intérieur des parcs marins, la faune, la flore, les sites culturels et
historiques ainsi que toute autre forme de paysage font l'objet, dans les conditions
fixées par voie réglementaire, d'une protection spéciale.
Article 59.- Les risques encourus dans les différentes activités autorisées à l'intérieur
des parcs marins n'engagent la responsabilité de l'administration du parc que s'ils
sont consécutifs à une faute imputable à son préposé.
La gestion d'un parc marin est placée sous l'autorité d'un conservateur nommé
conformément aux textes en vigueur. Il est assisté d'un ou de plusieurs adjoints
nommés dans les mêmes formes et conditions.
Lorsque le parc marin est le prolongement d'une aire protégée terrestre, sa gestion
se fait en concertation avec l'administration chargée des parcs.
Article 61.- Chaque parc marin est entouré d'une zone de protection dénommée zone
tampon dont la largeur est fixée par voie réglementaire.
La zone tampon marque la transition entre l'aire du parc marin et les zones de libre
activité de pêche, d'extraction minière et de toute autre activité économique.
Article 62.- Chaque parc marin doit faire l'objet d'un plan d'aménagement spécifique
révisable tous les trois ans.
Article 64.- Le sanctuaire aquatique est une aire de protection des espèces animales
et végétales spécifiques ou menacées d'extinction.
Les listes visées ci-dessus sont établies par arrêté du ministre chargé des pêches et
de l'aquaculture.
TITRE IV - DE LA SURVEILLANCE,
DE LA CONSTATATION
EN MATIÈRE DE PÊCHE
ET D'AQUACULTURE
Chapitre premier
De la surveillance
- prélever des échantillons sur des produits de la pêche aux fins d'analyse.
Article 78.- Au sens de la présente loi, on entend par arraisonnement le fait pour les
autorités de surveillance d'interpeller un navire de pêche et de l'immobiliser dans un
port sous juridiction gabonaise. À cette fin, les agents de surveillance peuvent
recourir soit à la procédure ordinaire, soit à la procédure à vue.
Article 79.- La procédure ordinaire implique la visite à bord du navire de pêche par
les agents de surveillance avec mission notamment de :
Article 80.- La procédure à vue est le fait pour les agents de surveillance, devant
l'impossibilité d'aborder directement le navire, d'en relever le numéro
d'immatriculation. Il en est ainsi :
Article 81.- Les renseignements relevés par les agents de surveillance sont
pertinents et opposables à tous jusqu'à inscription de faux.
Article 82.- Dans le cadre de sa mission de contrôle, le commandant d'un navire ou
d'un aéronef de surveillance peut, par tout moyen sonore, lumineux, visuel ou
radioélectrique, sommer tout navire de pêche se trouvant dans les eaux gabonaises
de s'arrêter.
Si, après trois coups de semonce, la sommation n'est pas suivie d'effet, le
commandant du navire ou de l'aéronef de surveillance est autorisé à faire but sur les
superstructures du navire de pêche mis en cause.
Article 84.- L'administration des pêches et de l'aquaculture peut, dans le cadre des
missions de surveillance, requérir l'assistance des forces de sécurité et de défense.
Article 85.- Les opérations de surveillance et de contrôle doivent être menées sans
perturbation particulière des activités de pêche, des établissements de manipulation
ou d'exploitation aquacole.
Chapitre deuxième
Article 87.- Dans le cadre de leurs missions, les agents de surveillance sont
chargés :
- de rechercher et de constater les infractions aux lois et règlements sur les pêches
et l'aquaculture, avec pouvoir de prendre toute mesure conservatoire nécessaire à la
résolution du litige;
Section 1
Article 88.- Les infractions aux lois et règlements sur les pêches et l'aquaculture sont
constatées sur procès-verbal dont le contenu est précisé par voie réglementaire.
Toutefois, le procès-verbal visé ci-dessus doit, dans tous les cas, comporter :
- l'indication, le cas échéant, des objets ou des produits saisis à titre conservatoire,
Section 2
De la transaction et du cautionnement
- au ministre chargé des pêches et de l'aquaculture dans tous les autres cas.
Sous-section 1
De la transaction
Sous-section 2 - Du cautionnement
Article 96.- Le cautionnement doit être restitué lorsque le procès-verbal est classé
sans suite ou si l'auteur de l'infraction a payé l'intégralité de l'amende et les frais y
afférents ou s'il a bénéficié d'une décision de relaxe.
À la demande des intéressés, ce délai peut être prorogé une seule fois par décision
du ministre chargé des pêches et de l'aquaculture.
Chapitre troisième
Section 1
Des infractions
a) en matière de pêche :
- le non-respect des normes relatives aux dimensions ou aux poids des captures,
- les fausses déclarations sur les spécifications techniques des navires, notamment
celles portant sur le tonnage des jauges brut,
b) en matière d'aquaculture :
Toutefois, lorsque les faits incriminés ci-dessus sont commis dans le cadre de la
pêche artisanale, les peines sont ramenées de un à trois mois d'emprisonnement et
à une amende de cinquante mille à trois millions de francs CFA ou à l'une de ces
deux peines seulement.
Article 100 .- Les infractions prévues à l'article 98 b) ci-dessus sont punies d'un
emprisonnement de un à trois mois et d'une amende de cinquante mille à vingt
millions de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement.
- d'un emprisonnement de un mois à deux ans et d'une amende de cent mille à dix
millions de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement, pour le refus de
coopérer avec un agent de surveillance,
- d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de deux millions à
quinze millions de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement, pour
l'agression ou la menace contre un agent de surveillance dans l'exercice de ses
fonctions, la résistance ou l'entrave au contrôle.
Article 102.- Les peines prononcées en répression des infractions à la présente loi
sont assorties, le cas échéant, des peines complémentaires de saisie ou de
confiscation du produit de l'infraction et du matériel, s'il y a lieu, ayant servi à sa
commission. Ces peines complémentaires sont obligatoirement prononcées lorsque
le produit ou le matériel susvisé est constitué d'explosifs, de sub-tances toxiques, de
produits ou engins prohibés, dangereux ou non autorisés.
Article 103.- En cas de récidive, les peines encourues au titre de la présente loi sont
portées au double. Il en est de même lorsque le contrevenant est sous le coup d'un
procès-verbal transactionnel datant de moins de douze mois.
- l'armateur pour les infractions commises par le patron ou par l'équipage du navire,
ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
Article 107.- Nul ne peut investir dans le secteur des pêches et de l'aquaculture s'il
ne se conforme aux dispositions de la charte des investissements de la
Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale et de la charte nationale
des investissements.
Article 108.- La loi de finances détermine dans tous les cas le taux et l'assiette des
redevances, droits et taxes applicables en matière de pêches et d'aquaculture, à
savoir :
- le droit sur la pêche sous-marine,
- la taxe à la production.
La redevance sur l'assistance technique, dont les modalités sont définies par voie
réglementaire, est la rémunération des travaux d'assistance technique exécutés par
l'administration des pêches et de l'aquaculture pour le compte des opérateurs privés.
Article 109.- Les droits, taxes et redevances perçus au titre de la présente loi sont
recouvrés par le trésor public, conformément aux textes en vigueur.
TITRE VI
Article 110.- Le titulaire d'une autorisation d'exploitation aquacole qui a cessé ses
activités est tenu d'informer immédiatement l'administration des pêches et de
l'aquaculture sur les raisons de cette cessation et de proposer, le cas échéant, une
activité de substitution. À cette fin, il peut solliciter l'assistance technique de
l'administration des pêches et de l'aquaculture.
En cas de cessation définitive des activités, le site d'implantation fait retour au
domaine public de l'État, sauf si le titulaire de l'autorisation d'exploitation en est le
propriétaire.
Article 112.- Des textes réglementaires déterminent, en tant que de besoin, les
dispositions de toute nature nécessaires à l'application de la présente loi.
Article 113 .- La présente loi, qui abroge toutes dispositions antérieures contraires,
notamment celles de la loi n° 1/82 du -22 juillet 1982 dite loi d'orientation en matière
des eaux et forêts, de l'ordonnance n° 63/72 du 29 août 1972 réglementant l'exercice
de la pêche et du décret n° 62/PR/MEFPE du 10 janvier 1994 portant réglementation
de la pêche en République gabonaise, sera enregistrée, publiée selon la procédure
d'urgence et exécutée comme loi de l'État.