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Les ateliers de co-créations entre artistes et touristes interrogent le travail artistique. En effet, ces ateliers impliquent la rencontre de deux activités, interdépendantes et potentiellement antinomiques, qui font référence à la... more
Les ateliers de co-créations entre artistes et touristes interrogent le travail artistique. En effet, ces ateliers impliquent la rencontre de deux activités, interdépendantes et potentiellement antinomiques, qui font référence à la logique créative d’une part, et à la logique économique d’autre part. Cette recherche vise dès lors à comprendre comment réussir à concilier ces deux logiques bien différentes lors des ateliers. Nous explorons le cas d’ateliers de co-création dans le cadre du tourisme à Marrakech. Des entretiens exploratoires auprès des artistes co-créatifs ont été menés, enrichis par l’observation participante in situ. Les résultats montrent que la conciliation des deux activités de création et de co-création et la complémentarité des deux logiques créative et commerciale de manière à intégrer les contradictions éventuelles dépendent des profils des artistes et de leurs capacités extra-artistiques en termes d’organisation, de promotion et d’animation d’ateliers pour des publics divers.
Les ateliers de co-créations entre artistes et touristes interrogent le travail artistique. En effet, ces ateliers impliquent la rencontre de deux activités, interdépendantes et potentiellement antinomiques, qui font référence à la... more
Les ateliers de co-créations entre artistes et touristes
interrogent le travail artistique. En effet, ces ateliers
impliquent la rencontre de deux activités, interdépendantes et
potentiellement antinomiques, qui font référence à la logique
créative d’une part, et à la logique économique d’autre part.
Cette recherche vise dès lors à comprendre comment réussir
à concilier ces deux logiques bien différentes lors des ateliers.
Nous explorons le cas d’ateliers de co-création dans le cadre
du tourisme à Marrakech. Des entretiens exploratoires auprès
des artistes co-créatifs ont été menés, enrichis par
l’observation participante in situ. Les résultats montrent que
la conciliation des deux activités de création et de co-création
et la complémentarité des deux logiques créative et
commerciale de manière à intégrer les contradictions
éventuelles dépendent des profils des artistes et de leurs
capacités extra-artistiques en termes d’organisation, de
promotion et d’animation d’ateliers pour des publics divers.
APPEL à COMMUNICATIONS Transformations, mutations, adaptations et capacités de résilience du secteur touristique face aux crises La Rochelle les lundi 9, mardi 10 et mercredi 11 octobre 2023 Le secteur du tourisme se caractérise par de... more
APPEL à COMMUNICATIONS Transformations, mutations, adaptations et capacités de résilience du secteur touristique face aux crises La Rochelle les lundi 9, mardi 10 et mercredi 11 octobre 2023 Le secteur du tourisme se caractérise par de nombreux défis territoriaux et organisationnels d'ordre environnemental, sanitaire, géopolitique, social et sociétal, économique, politique, énergétique, technologique, démographique et migratoire.
Le champ patrimonial tel que nous le connaissons s’est élargi progressivement à tout ce qui peut être objet d’intérêt. La notion de patrimoine a vu ainsi son sens évoluer d’une manière précipitée depuis le siècle dernier. En effet, nous... more
Le champ patrimonial tel que nous le connaissons s’est élargi progressivement à tout ce qui peut être objet d’intérêt. La notion de patrimoine a vu ainsi son sens évoluer d’une manière précipitée depuis le siècle dernier. En effet, nous assistons à une évolution effrénée de la notion de patrimoine. Cette notion – culturelle à l’origine – se diversifie de nos jours d’une manière considérable pour inclure de nouveaux domaines, de nouvelles catégories et nous apporte aussi une nouvelle manière de percevoir ces biens, de les valoriser, de les intégrer dans notre vie quotidienne. Cette notion est liée à celle de la mémoire dont elle exprime et concrétise le système de référence collective que nous partageons et qui se trouve à la base de nos identités et de notre place dans l’histoire. En outre, appréhender le patrimoine comme ressource territoriale, revient à s’interroger sur les conditions dans lesquelles celui-ci peut être mobilisé comme ressource. De la même façon qu’une ressource, le patrimoine est le résultat d’un construit. Le processus de patrimonialisation à travers ses différentes phases, qui décrit ce travail de construction, peut contribuer à un rapprochement entre les deux notions et à répondre à des questions telles : comment le patrimoine est inventé et identifié, dans quelles conditions devient-il une ressource, comment et par qui est-il mobilisé ?
L’idée initiale de cette recherche part du constat que le tourisme, tel qu’il est conçu et mis en œuvre aujourd’hui dans les régions rurales du territoire marocain, ne participe pas d’une manière concrète au développement des sociétés... more
L’idée initiale de cette recherche part du constat que le tourisme, tel qu’il est conçu et mis en œuvre aujourd’hui dans les régions rurales du territoire marocain, ne participe pas d’une manière concrète au développement des sociétés concernées. La réflexion se situe dans l’étude de ces nouvelles tendances du tourisme qui sont capables, selon certaines conditions, de dynamiser une démarche commune capable de faire profiter les régions de la marge des retombées du tourisme. L’objectif est de saisir comment les régions ruraux mobilisent leurs ressources territoriales pour une activité touristique génératrice de revenus. Dans un contexte global où, la mondialisation bouleverse les manières de production et de gestion partagée, les projets touristiques étudiés dans la région de Marrakech se présentent comme un compromis d’actions transactionnelles intéressantes à aborder afin de comprendre, d’une part, les processus de création, de développement et de réalisation de ces intentions collectives, et d’autre part, d’évaluer l’impact de ces projets sur ces espaces rurales et marginales.
Au Maroc comme partout ailleurs, l'activite touristique est un agent conflictuel efficace sur l'ensemble du territoire, meme si la pression varie selon les lieux. De plus en plus envahissante, sa presence se manifeste par une... more
Au Maroc comme partout ailleurs, l'activite touristique est un agent conflictuel efficace sur l'ensemble du territoire, meme si la pression varie selon les lieux. De plus en plus envahissante, sa presence se manifeste par une consommation boulimique d'espaces naturels et agricoles, mais aussi par des desequilibres engendres sur les activites economiques preexistantes et par les mutations sociales, professionnelles et culturelles de la population locale. Mots cles : tourisme, Marrakech, impacts socio-economique, environnement.
Sur les 20 dernieres annees, rares sont les destinations touristiques dans le monde qui ont construit un succes aussi rapide que celui de Marrakech. A tel point que la « destination Maroc » se confond souvent avec celle de la « ville... more
Sur les 20 dernieres annees, rares sont les destinations touristiques dans le monde qui ont construit un succes aussi rapide que celui de Marrakech. A tel point que la « destination Maroc » se confond souvent avec celle de la « ville rouge » ; le cas de Marrakech est unique au monde. Derriere cette prouesse, une volonte et un engagement politique pour faire du tourisme une locomotive de developpement du pays. Ainsi, le secteur touristique occupe une place importante dans l’economie marocaine, vu les recettes qu’il genere, les emplois qu’il cree et son role dans la dynamisation des autres secteurs. Dans cet article, nous demontrons comment le tourisme peut constituer une locomotive de developpement pour une region comme celle de Marrakech et pour son economie. Pour ce faire, nous presenterons dans un premier temps la situation geographique et economique de la region. Nous exposerons ensuite les donnees et les statistiques faisant de la ville de Marrakech la premiere destination touri...
En termes de developpement et de gestion de l’espace periurbain, Marrakech est un cas bien particulier. Malgre sa labellisation en 1985 en tant que Patrimoine Universel de l’Humanite, la ville evolue a un rythme effrene et son patrimoine... more
En termes de developpement et de gestion de l’espace periurbain, Marrakech est un cas bien particulier. Malgre sa labellisation en 1985 en tant que Patrimoine Universel de l’Humanite, la ville evolue a un rythme effrene et son patrimoine millenaire subit une dilapidation impitoyable et rapide. En l’espace d’une vingtaine d’annees, la ville a l’image des cites-jardins d’Europe a ete victime d’une depredation de son patrimoine foncier et culturel, considere par Forestier au debut du siecle dernier comme l’une des plus grandes qualites de cette ville et estimait qu’une gestion saine aurait pu permettre une expansion judicieuse des parcs et des espaces verts de facon a soutenir et a aerer la ville nouvelle. L’on estime que le vandalisme patrimonial de Marrakech semble etre orchestre par une concertation entre les lobbys politiques et prives. Les territoires et les paysages environnants, comme la Palmeraie, sont grandement affectes par ce fleau moderne. Dans cet article, nous examinons l...
La Palmeraie de Marrakech revet une importance sociale, culturelle et environnementale notable. Elle fut, depuis sa fondation en 1064, la « mere nourriciere » de la cite de Marrakech. La population y puisait sa nourriture, les matieres... more
La Palmeraie de Marrakech revet une importance sociale, culturelle et environnementale notable. Elle fut, depuis sa fondation en 1064, la « mere nourriciere » de la cite de Marrakech. La population y puisait sa nourriture, les matieres premieres pour l'artisanat et la construction des demeures. Elle ceint la ville dans un ecrin vert jusqu'au pied de ses remparts, offrant ainsi un espace ou les habitants se recreaient et trouvaient inspiration, repos et joie de vivre. Ces derniers temps, cette Palmeraie traverse une periode difficile de son existence. Si au debut du siecle dernier elle occupait encore une superficie de 15 000 ha, cette surface ne depassait guere les trois miles hectares vers les annees 1990. Dans cet article, nous traitons trois points : dans un premier temps nous exposerons les politiques de sauvegarde de la Palmeraie. Nous presenterons ensuite son plan actuel de developpement et nous conclurons avec un examen des perceptives de ce patrimoine culturel et pay...
L’idée initiale de cette recherche part du constat que le tourisme, tel qu’il est conçu et mis en œuvre aujourd’hui dans les régions rurales du territoire marocain, ne participe pas d’une manière concrète au développement des sociétés... more
L’idée initiale de cette recherche part du constat que le tourisme, tel qu’il est conçu et mis en œuvre aujourd’hui dans les régions rurales du territoire marocain, ne participe pas d’une manière concrète au
développement des sociétés concernées. La réflexion se situe dans l’étude de ces nouvelles tendances du tourisme qui sont capables, selon
certaines conditions, de dynamiser une démarche commune capable de faire profiter les régions de la marge des retombées du tourisme.
L’objectif est de saisir comment les régions ruraux mobilisent leurs ressources territoriales pour une activité touristique génératrice de revenus. Dans un contexte global où, la mondialisation bouleverse les manières de production et de gestion partagée, les projets touristiques étudiés dans la région de Marrakech se présentent comme un compromis d’actions transactionnelles intéressantes à aborder afin de
comprendre, d’une part, les processus de création, de développement et de réalisation de ces intentions collectives, et d’autre part, d’évaluer l’impact de ces projets sur ces espaces rurales et marginales.
L’idée initiale de cette recherche part du constat que le tourisme, tel qu’il est conçu et mis en œuvre aujourd’hui dans les régions rurales du territoire marocain, ne participe pas d’une manière concrète au développement des sociétés... more
L’idée initiale de cette recherche part du constat que le tourisme, tel qu’il est conçu et mis en œuvre aujourd’hui dans les régions rurales du territoire marocain, ne participe pas d’une manière concrète au développement des sociétés concernées. La réflexion se
situe dans l’étude de ces nouvelles tendances du tourisme qui sont capables, selon certaines conditions, de dynamiser une démarche commune capable de faire profiter les régions de la marge des retombées du tourisme.
L’objectif est de saisir comment les régions ruraux mobilisent leurs ressources territoriales pour une activité touristique génératrice de revenus. Dans un contexte global où, la mondialisation bouleverse les manières de production et de gestion
partagée, les projets touristiques étudiés dans la région de Marrakech se présentent comme un compromis d’actions transactionnelles intéressantes à aborder afin de comprendre, d’une part, les processus de création, de développement et de réalisation de ces intentions collectives, et d’autre part, d’évaluer l’impact de ces projets sur ces
espaces rurales et marginales.
Over the last 20 years, few tourist destinations in the world have been appealing as fast as that of Marrakech to the extent that the "destination Morocco" is often confused with the "red city", the case of Marrakech is unique in the... more
Over the last 20 years, few tourist destinations in the world have been appealing as fast as that of Marrakech to the extent that the "destination Morocco" is often confused with the "red city", the case of Marrakech is unique in the world. This is due to a strong willingness and a political commitment to make tourism a locomotive of development of the country. Thus, the tourism sector occupies an important place in the Moroccan economy, given the revenues it generates, the job opportunities it creates and its role in boosting other sectors. In this article, we show how tourism can be a locomotive of development for a region like Marrakech and its economy. To do this, we will first present the geographical and economic situation of the region. We will then expose the data and statistics making the city of Marrakech the first tourist destination in Morocco. The last section of this article will examine the impact of tourism activity on the city's economic sectors.
Au Maroc comme partout ailleurs, l’activité touristique est un agent conflictuel efficace sur l’ensemble du territoire, même si la pression varie selon les lieux. De plus en plus envahissante, sa présence se manifeste par une consommation... more
Au Maroc comme partout ailleurs, l’activité touristique est un agent conflictuel efficace sur l’ensemble du territoire, même si la pression varie selon les lieux. De plus en plus envahissante, sa présence se manifeste par une consommation boulimique d’espaces naturels et agricoles, mais aussi par des déséquilibres engendrés sur les activités économiques préexistantes et par les mutations sociales, professionnelles et culturelles de la population locale.
Le champ patrimonial tel que nous le connaissons s’est élargi progressivement à tout ce qui peut être objet d’intérêt. La notion de patrimoine a vu ainsi son sens évoluer d’une manière précipitée depuis le siècle dernier. En effet, nous... more
Le champ patrimonial tel que nous le connaissons s’est élargi progressivement à tout ce qui peut être objet d’intérêt. La notion de patrimoine a vu ainsi son sens évoluer d’une manière précipitée depuis le siècle dernier. En effet, nous assistons à une évolution effrénée de la notion de patrimoine. Cette notion – culturelle à l’origine – se diversifie de nos jours d’une manière considérable pour inclure de nouveaux domaines, de nouvelles catégories et nous apporte aussi une nouvelle manière de percevoir ces biens, de les valoriser, de les intégrer dans notre vie quotidienne. Cette notion est liée à celle de la mémoire dont elle exprime et concrétise le système de référence collective que nous partageons et qui se trouve à la base de nos identités et de notre place dans l’histoire.
En outre, appréhender le patrimoine comme ressource territoriale, revient à s’interroger sur les conditions dans lesquelles celui-ci peut être mobilisé comme ressource. De la même façon qu’une ressource, le patrimoine est le résultat d’un construit. Le processus de patrimonialisation à travers ses différentes phases, qui décrit ce travail de construction, peut contribuer à un rapprochement entre les deux notions et à répondre à des questions telles : comment le patrimoine est inventé et identifié, dans quelles conditions devient-il une ressource, comment et par qui est-il mobilisé ?
En termes de développement et de gestion de l'espace périurbain, Marrakech est un cas bien particulier. Malgré sa labellisation en 1985 en tant que Patrimoine Universel de l'Humanité, la ville évolue à un rythme effréné et son patrimoine... more
En termes de développement et de gestion de l'espace périurbain, Marrakech est un cas bien particulier. Malgré sa labellisation en 1985 en tant que Patrimoine Universel de l'Humanité, la ville évolue à un rythme effréné et son patrimoine millénaire subit une dilapidation impitoyable et rapide. En l'espace d'une vingtaine d'années, la ville à l'image des cités-jardins d'Europe a été victime d'une déprédation de son patrimoine foncier et culturel, considéré par Forestier au début du siècle dernier comme l'une des plus grandes qualités de cette ville et estimait qu'une gestion saine aurait pu permettre une expansion judicieuse des parcs et des espaces verts de façon à soutenir et à aérer la ville nouvelle. L'on estime que le vandalisme patrimonial de Marrakech semble être orchestré par une concertation entre les lobbys politiques et privés. Les territoires et les paysages environnants, comme la Palmeraie, sont grandement affectés par ce fléau moderne. Dans cet article, nous examinons les raisons et les facteurs de la nouvelle installation touristique et de sa prolifération au sein de la Palmeraie de Marrakech. Nous tâcherons aussi d'explorer les conditions de cette occupation avant de présenter ces différentes formes et caractéristiques. Mots clés : paysage culturel, tourisme, aménagement urbaine, palmeraie, patrimoine. Abstract In terms of development and management of the peri-urban area, Marrakech is a very special case. Despite being recognized as a world heritage site in 1985, the city is changing at a frantic pace and its millennial heritage is being ruthlessly and rapidly destroyed. In twenty years, the city, like the garden cities of Europe, has been culturally devastated.
This article seeks to examine the process of patrimonialisation of local resources in the Zat valley and the related issues. Apart from protecting and preserving this patrimony, this paper tries to find answers to the connection between... more
This article seeks to examine the process of patrimonialisation of local resources in the Zat valley
and the related issues. Apart from protecting and preserving this patrimony, this paper tries to
find answers to the connection between the process of setting up the patrimony and that of
‘musealisation’. This research also sheds light on the path of modification of local resources by
the state in order to become final objects in the museum. Finally, it questions the ability of to
mobilize the collective identity and focus attention on the links between the territorial anchoring
of the local society.
Le tourisme a été jusqu’à la fin du XXème siècle une pratique essentiellement occidentale. De ce fait, la rencontre avec les populations autochtones a été largement abordée à travers le concept d’acculturation. Cette approche a d’autant... more
Le tourisme a été jusqu’à la fin du XXème siècle une pratique essentiellement occidentale. De ce fait, la rencontre avec les populations autochtones a été largement abordée à travers le concept d’acculturation. Cette approche a d’autant plus convenu que la diffusion des touristes a été en grande partie orchestrée par le déploiement de l’appareil de production capitaliste et s’est construite dans les contextes du colonialisme et du néocolonialisme. Dès les années 1990, émerge, conjointement dans les champs de l’anthropologie et de la psychologie culturelle, une nouvelle interprétation des rapports sociaux, à partir du concept d’interculturation. Or, à l’inverse de l’anthropologie et de la sociologie, la géographie s’est encore peu encore emparée de ce concept d’interculturation, pourtant intrinsèquement lié à la mobilité et aux rencontres spatio-culturelles qu’elle génère. Cette neuvième édition du colloque sino-européen du tourisme s'intéressera par conséquent aux rapports interculturels entre individus, groupes et acteurs, dans les logiques de co-constitutions entre tourisme et patrimoine immatériel.
Les études de genre forment un champ de recherche pluridisciplinaire qui étudie des rapports socialement et culturellement construits, non seulement entre les sexes, mais à l'intérieur des groupes (rapports entre femmes, entre hommes, de... more
Les études de genre forment un champ de recherche pluridisciplinaire qui étudie des rapports socialement et culturellement construits, non seulement entre les sexes, mais à l'intérieur des groupes (rapports entre femmes, entre hommes, de différentes appartenances sexuelles, mais aussi rapports de classe et rapports « racialisés »). Ce courant d'études s'est progressivement imposé depuis quelques décennies comme outil conceptuel pour proposer une lecture transversale des rapports de sexes et, ainsi, favoriser une réflexion critique sur les divers mécanismes de reproductions d'inégalités plurielles cristallisées dans les rapports de genre. Le tourisme, quant à lui, a longtemps privilégié des approches économiques, géographiques et anthropologiques dans lesquelles, les touristes non genrés, non sexués, masculins par défaut (Johnston, 2001), étaient désincarnés et réduits à de simples analyses de flux humains et financiers, entrants et sortants, et à des analyses de concentration temporelle et spatiale. Bien que le genre dans le tourisme reste un impensé théorique, quelques recherches apparaissent dans les années 2000 et 2010 pour combler ce manque. Ainsi les travaux S. Louargant analysent les rapports de genre dans les projets touristiques au Maroc (2003), J.-F. Staszak et S. Roux associent les sexualités au tourisme (2011, 2012). De même, de nombreux étudiant.e.s en master commencent à étudier, dans leurs mémoires de recherche, les pratiques touristiques des femmes, mais pas toujours en l'inscrivant dans les études de genre. Les études sur le genre permettent aux études sur le tourisme de repenser divers fondements conceptuels et épistémologiques. Inviter le genre comme une grille de lecture dans le champ du tourisme permettra de renouveler les lectures disciplinaires-sociale, économique et culturelle-que l'on peut faire des questions des rapports de genre. Il met davantage le point sur l'expérience touristique, la représentation spatio-temporelle, non seulement en fonction du sexe et du genre, mais en prenant en considération la réaffectation des rôles de genre, de la reproduction des égalités et notamment, des inégalités. Toutefois, une double perspective se dégage : celle du visiteur.se et celle des hôtes. Autrement dit, les questions de sexe, de sexualités et de genre affectent tant la consommation et la pratique que la production touristique (Byrne Swain et Henshall Momsen avec Gender / Tourism / Fun (2002). La question du genre en tourisme semble enregistrer une faible récurrence dans la littérature (Gagnon, 1997), notamment dans le monde francophone (Antomarchi et de la Barre, 2010). Rogers et Thébaud (2008) soulignent que la question du genre par le prisme du voyage des femmes reste encore balbutiante, notamment dans les études francophones. Les études sur le genre permettent de repenser la vision androcentriste sans pour autant les réduire à des études particularisantes de la cause féminine et/ou féministe. Celle-ci demeure comme un thème qui est récurrent, notamment, en regardant le rôle croissant des femmes dans la société et son statut qui ne cesse d'occuper une place de plus en plus importante. De même, la place des femmes dans l'industrie touristique accuse une progression soutenue. Elle se manifeste notamment dans l'éclosion des offres dédiées aux femmes ainsi que l'augmentation en pleine ébullition des femmes voyageuses en solo ou entre femmes. L'accès des femmes au voyage comme expression d'émancipation et d'autonomisation est l'une des expressions des luttes féminines à travers le temps. Une lutte et une expression qui sont communes aux différents courants qu'elles que soient leurs couleurs égalitaires, essentialiste, radical avant ou encore post-féminisme. Ce dernier accepte qu'il n'y a ni condition féminine commune, ni oppression commune à toutes les femmes, mais bien une multitude de situations d'oppressions. À cette approche, on peut ajouter celle de l'intersectionnalité, qui permet d'analyser les imbrications d'oppressions sous le prisme en plus du genre, de la race et de la classe. Le colloque « Tourisme et genre dans le monde. Questions transversales et spécificités locales » souhaite répondre à un triple objectif. D'abord, visibiliser les travaux sur le tourisme qui tiennent compte du genre. Ceci en soulevant les questions des pratiques touristiques, du travail des femmes et des hommes dans le tourisme, des inégalités qui perdurent dans les parcours professionnels, etc.
8éme édition les rendez vous sur le tourisme champlain.
Rencontre franco-québécoise sur la recherche.
Le tourisme a été jusqu’à la fin du XXème siècle une pratique essentiellement occidentale. De ce fait, la rencontre avec les populations autochtones a été largement abordée à travers le concept d’acculturation. Cette approche a d’autant... more
Le tourisme a été jusqu’à la fin du XXème siècle une pratique essentiellement occidentale. De ce fait, la rencontre avec les populations autochtones a été largement abordée à travers le concept d’acculturation. Cette approche a d’autant plus convenu que la diffusion des touristes a été en grande partie orchestrée par le déploiement de l’appareil de production capitaliste et s’est construite dans les
contextes du colonialisme et du néocolonialisme. Ainsi, George Cazes a sous-titré le second volume de l’ouvrage tiré de sa thèse consacrée au tourisme dans les pays du Tiers Monde : « Les nouvelles colonies de vacances » (1992). La métaphore traduit l’approche dominante de l’époque. En effet, le tourisme s’inscrit dans un rapport entre le centre et ses périphéries, engendrant l’intégration des pratiques dans un processus de domination et d’expansion symbolique et matérielle des sociétés occidentales. Il ne peut en résulter, selon certains auteurs, qu’une acculturation (De Kadt, 1979 ; Mathieson et Wall, 1982 ; Turner et Ash 1975). Notamment Crick caractérise les touristes en 1989
comme des « barbarians, the suntan destroyers of culture » (p. 309). Quelques auteurs pointent
cependant ces excès. Ainsi Mac Canell écrit-il en 1976 « it isintellectually chic nowadays to deride
tourists » (p.9).
Une seconde approche voit alors le jour, tandis que des auteurs relativisent le poids du
tourisme, en démontrant que ses effets varient selon les modalités avec lesquelles il se déploie, mais
aussi selon les capabilités des sociétés à s’en emparer (Shaw et Williams, 2002). Michel Picard va plus
loin (1992) en remettant en question la problématique de l’impact, qui nierait la capacité des
autochtones à réagir. Enfin, dès les années 1990, émerge, conjointement dans les champs de
l’anthropologie et de la psychologie culturelle, une nouvelle interprétation des rapports sociaux, à
partir du concept d’interculturation (Camilleri et Vinsonneau, 1996 ; Clanet, 1990; Demorgon, 2002,
2010 ; Belkaïd et Guerraoui, 2003 ; Guerraoui, 2009; Blanchet et Coste, 2010), défini comme : «
l’ensemble des processus – psychiques, relationnels, groupaux et institutionnels – générés par les
interactions de groupes repérés comme détenteurs de cultures différentes ou revendiquant une
appartenance à des communautés culturelles différentes […] » (Clanet, 1990, p.70). Celui-ci permet
d’analyser des phénomènes co-constitués et pourtant contradictoires du fait d’un double mouvement
: la transformation des systèmes en présence en raison de leurs interactions, et le maintien de ces
derniers en raison du désir de chacun de préserver son identité. En cela, il dépasse la notion
d’acculturation, critiquée pour avoir « tendance à développer une conception linéaire et statique du
changement en l’inscrivant dans des relations asymétriques d’un donneur vers un receveur (relation
dominant/dominé pensée comme obligation pour le groupe dominé de s’assimiler à la culture dominante),
et ce en dépit de la définition originelle qui suppose une interdépendance des cultures » (Belkaïd et
Guerraoui, 2003, 12). Cette limite a conduit des chercheurs francophones à s’en émanciper, en créant
le nouveau paradigme.
Or, à l’inverse de l’anthropologie et de la sociologie, la géographie s’est encore peu encore
emparée de ce concept d’interculturation, pourtant intrinsèquement lié à la mobilité et aux rencontres
spatio-culturelles qu’elle génère. L'approche géographique du tourisme apparaît dans ce contexte
particulièrement éclairante, pour reposer sur l'analyse des effets d'une mise en relation de sociétés
endogènes et exogènes. Ce processus engendre la transformation des rapports des sociétés locales à
l’espace, au temps, mais aussi à l’autre et à soi (notamment dans le rapport au corps), favorisant
l’invention de nouveaux modèles par interculturation, entre transfert, résistance et innovation. Mais
cette approche innovante qui permet d’appréhender dans toute sa complexité la résilience des
cultures confrontées au tourisme mérité d’être approfondie en mobilisant toutes les échelles du social
et du spatial. En effet les rapports de domination à toutes les échelles du social, de l’individu, du
village, du clan, de la région, de l’état, du supranational ne jouent-ils pas avec les stratégies des
individus pour freiner s’opposer ou au contraire favoriser l’appropriation du tourisme ?
e tourisme constitue un vecteur de la mondialisation permettant d’infiltrer des usages et des pratiques multiples (sociaux, économiques, culturels, managériaux). Il génère d’autres problèmes (par exemple, la transformation de la sphère... more
e tourisme constitue un vecteur de la mondialisation permettant d’infiltrer des usages et des pratiques multiples (sociaux, économiques, culturels, managériaux). Il génère d’autres problèmes (par exemple, la transformation de la sphère familiale, l’utilisation intensive de ressources naturelles, etc.), rendant « le processus de touristification ambivalent » en termes d’impacts sociaux et culturels (Wang, 2000). Cependant le tourisme est aussi un élément de reconstruction des territoires touchés par des évènements tragiques, des situations dangereuses. Par la mise en réseau d’acteurs privés et publics sur laquelle il repose, il peut également être un vecteur permettant l’évolution de la gouvernance d’un territoire.

Les destinations touristiques dans toute leur diversité sont parfois frappées par des événements qui mettent en péril leur activité touristique. Elles doivent faire face à d’innombrables risques potentiels ou réels : risques naturels, épidémiologiques, politiques, sociaux, etc. En outre, les infrastructures et équipements vieillissants des destinations touristiques anciennes deviennent parfois inadaptés aux goûts, motivations, pratiques, usages et désirs qui évoluent sans cesse.

Ainsi, depuis quelques années, la région MENA (Middle East and North Africa) et celle de la Méditerranée (ex : la Turquie) connaissent des événements de violence. Selon les données de la ministre du tourisme en Tunisie, les attentats récents ont réduit d’un cinquième le nombre d’arrivées de touristes.

Dans les pays développés ayant connu des attentats terroristes, le tourisme est directement impacté. Ainsi, en termes de nuitées, la fréquentation a diminué de -2,4 % à Paris et de - 1,3 % en petite couronne suite aux évènements tragiques du 13 novembre (INSEE, 2016). L’hôtellerie parisienne enregistre ainsi un repli de 883 000 nuitées. Dans d’autres destinations, ce sont des évènements climatiques tels le tsunami de 2004 en Thaïlande, le tremblement de terre en Haïti en 2010, qui ont réduit de façon drastique la fréquentation. Selon certains auteurs, nous serions ainsi entrés dans le temps des risques (Thanh Tan Vo, 2006)

Certains pays arabes essaient de faire face à cette problématique : les Émirats arabes unis font émerger des équipements toujours démesurés, tablant sur l’extraordinaire, mobilisant la « starchitecture » à des fins touristiques. La mise en tourisme des territoires dans les pays en développement ne peut cependant se limiter à l’érection de tours de plus en plus hautes et de lieux de loisirs alors qu’il existe en même temps des territoires pauvres mêlant problèmes sociaux et misère sociale (Davis, 2007). Le Maroc, quant à lui, revoit l’organisation administrative et touristique du territoire et met l’accent sur l’arrière-pays. En Europe et en France notamment, les aspects sécuritaires revêtent une importance extrême.

Le succès du tourisme est étroitement lié à la diversité et à la richesse des ressources dont disposent les destinations : ressources naturelles et climatiques, architecturales, culturelles, etc. Les équipements et infrastructures sont également d’une importance cruciale. Mais dans les pays développés comme dans les pays en développement, ces ressources ne suffisent pas à pérenniser la destination. La mise en tourisme n’est pas seulement une addition d’équipements, de ressources et d’évènements. La destination ne peut donc être seulement un « objet » de transformation, mais également un « projet » et un ensemble de « projets » (social, économique, géographique, urbain) (Kadri et al. 2011). La mise en tourisme est un processus long, complexe et diversifié tant dans ses dimensions de mise en œuvre que dans les divers facteurs qui la composent. Elle fait appel à l’État, aux institutions et aux entreprises (Dewailly, 2005), mais aussi aux résidents et aux associations, c’est-à-dire à la société dans son ensemble (Salazar, 2009). Ainsi, dans un contexte de tourisme urbain, Kadri (2012) et Kadri et Pilette (2016) montrent que le processus de mise en tourisme repose sur des éléments divers comme, la dynamique du lieu (pouvoirs, diversité économique, échanges) et son adaptabilité (audace architecturale, politique de réanimation des territoires, gouvernance, intégration du tourisme dans les politiques).

Pourquoi et comment une destination peut rester attractive alors que le contexte sociopolitique est défavorable ? La pérennité de la destination est-elle remise en cause par la transformation du lieu ? Comment construire une destination résiliente ?

Le concept de résilience, concept transdisciplinaire que l’on rencontre dans diverses disciplines dont la physique, la psychologie, est aujourd’hui convoqué dans le domaine de la ville et de l’urbain. La résilience urbaine aide alors à comprendre le système urbain et ses capacités à faire face aux dysfonctionnements (Toubin et al. 2012). Dans le champ du tourisme, ce concept a été mobilisé récemment dans le cas d’Haïti (Sarrasin et Renaud, 2014) et de Phuket (Biggs et al. 2012). Kadri et Pilette (2016) l’intègrent dans un continuum de mise en tourisme circulaire scindé en plusieurs étapes : la représentation (celle de la société) ; la réalisation (diversité des équipements-événements), la régulation (coordination ; gouvernance) et la résilience (effets des résultats de la régulation, capacité à se renouveler).

Quels sont les comportements des destinations face à ces situations de risque (conflits régionaux, terrorisme, catastrophes naturelles, etc.) ?Comment se comportent-elles face aux changements introduits par la mondialisation ? Quelle est leur capacité à se renouveler ? Cette capacité est-elle identique quel que soit le type de pays, de tourisme ? Quelles sont les représentations que se font les sociétés des destinations touristiques touchées par les différentes crises et quel est le rôle de ces représentations sur la pérennité des destinations ? Quels sont les modes de gouvernance introduits en cas de crise ? Quelles sont les actions, pratiques et les stratégies envisagées pour développer la résilience de la destination ?
De plus en plus mondialisé, financiarisé et interconnecté, le monde d’aujourd’hui dans lequel évoluent nos organisations et nos territoires nous invite à acter le changement et à réinventer de nouvelles pratiques pour répondre à des... more
De plus en plus mondialisé, financiarisé et interconnecté, le monde d’aujourd’hui dans lequel évoluent nos organisations et nos territoires nous invite à acter le changement et à réinventer de nouvelles pratiques pour répondre à des problématiques de plus en plus complexes. Émergent alors de nombreux discours sur le rôle de la créativité (Parmentier et al., 2017 ; Liu et al., 2017).Or, la créativité a été longtemps associée à la sphère des artistes, ou des grands penseurs selon une approche du monde qui est stratifié ; dit autrement, hormis les acteurs directement impliqués par le sujet, les autres n’avaient pas voix au chapitre (Lubart, 2003). Aujourd’hui, à l’ère de la diffusion rapide des connaissances par le numérique, de la montée en compétence dans le domaine de la créativité (cf. les outils d’intelligence collective, les Tiers Lieux, les Fab Lab (Suire, 2013)) des individus, qu’ils soient salariés, entrepreneur, citoyen ou étudiant, la créativité n’est plus considérée comme étant un sujet réservé à une minorité de personnes. Elle concerne l’ensemble des acteurs de l’économie et de la société. C’est ainsi que l’on retrouve la créativité au carrefour des mutations économiques, technologiques, culturelles et sociales, comme une réponse à la nécessité d’apporter une saveur de nouveauté (Tremblay, 2008), d’identifier de nouvelles sources de diversité, de singularité et de plus-value, et de renouveler les organisations, mais aussi les territoires, notamment ceux traversés par des crises. Considérant que l’environnement joue un rôle majeur sur l’émergence des idées, leur collecte, leur sélection et leur implémentation (Ford, 1996), la créativité nourrit les réflexions sur la ville et le territoire, à travers, notamment les classes créatives (Florida, 2005), les clusters créatifs (Hitters et Richards (2002) et les villes ou quartiers créatifs (Landry, 2000 ; Cohend & Zapata, 2009 ; Saives et al. 2016). Toutefois, sous ces approches, la créativité se trouve confinée à un capitalisme créatif essentiellement dans une dimension économique productive, ce qui a tendance à évacuer d’autres dimensions possibles de la créativité quand il s’agit de s’intéresser au territoire et à la ville. La ville se voit de plus en plus investie d’un rôle d’incubateur de la créativité, et devient en somme un laboratoire à ciel ouvert (voir les cas de Barcelone et Montréal dans le cadre des Écoles d’été de la créativité, par exemple (Cohendet et al., 2009)). En retour, la créativité incubée favorise le renouvellement de la ville en respectant son histoire, son l’ancrage culturel et artistique, et son patrimoine, et peut-être, son appartenance au réseau « villes créatives » au sens de l’UNESCO. 1er Congrès International des Territoires Innovants 4 Ce congrès pluridisciplinaire a ainsi pour objectif de croiser les regards de chercheurs (économie, gestion, histoire, sociologie, géographie, étude urbaine…)et de praticiens (entreprises publiques et privées, institutions étatiques, organisations non gouvernementales, etc.) sur le thème de la créativité et la ville. Nous retenons, de manière non exhaustive, les domaines du tourisme, de la culture, de l’environnement et du développement durable, du changement climatique, de l’entrepreneuriat culturel et créatif, de l’entrepreneuriat social. Trois axes permettront d’aborder ces regards complémentaires.
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