Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Skip to main content
Les régimes de citoyenneté sont traversés par une tension constitutive entre, d’une part, les promesses de liberté et d’égalité et, d’autre part, l’expérience des multiples formes de dépendances et d’inégalités sociales. Cette tension, à... more
Les régimes de citoyenneté sont traversés par une tension constitutive entre, d’une part, les promesses de liberté et d’égalité et, d’autre part, l’expérience des multiples formes de dépendances et d’inégalités sociales. Cette tension, à l’origine de la dynamique particulière des relations de pouvoir dans les démocraties libérales, engendre la production incessante de régulations sociales afin d’assurer la relative coordination de l’agir individuel et collectif.

Les auteurs et autrices de Question sociale et citoyenneté se sont inspirés de cette problématique afin de proposer des analyses historiques sur la régulation d’une variété de problèmes sociaux au Québec et en France. Ils et elles invitent plus largement à découvrir un territoire fertile pour la recherche, soit celui d’une histoire politique des conflits ayant pour objet le gouvernement du monde social au sein des régimes de citoyenneté.

Offrant de nouvelles perspectives de recherche, cet ouvrage intéressera tout autant la communauté universitaire que le grand public désirant mieux comprendre l’histoire des politiques sociales et des institutions de prise en charge des inégalités, des marginalités et des déviances.
Les lois d’exception, ou lois «spéciales», ont été au cœur de l’histoire politique québécoise des cinquante dernières années. Depuis le milieu des années 1960, entre luttes sociales et crises économiques, tous les gouvernements y ont eu... more
Les lois d’exception, ou lois «spéciales», ont été au cœur de l’histoire politique québécoise des cinquante dernières années. Depuis le milieu des années 1960, entre luttes sociales et crises économiques, tous les gouvernements y ont eu recours pour interdire et réprimer l’exercice du droit de grève dans les secteurs public et privé. Ces atteintes répétées visant un droit reconnu par l’Assemblée nationale ont suscité un fort mouvement de contestation syndicale, voire de désobéissance civile dans les années 1970. Affaibli par l’adoption de lois spéciales particulièrement sévères, de décrets imposant les conditions de travail et de réformes sociales draconiennes à partir du début des années 1980, le mouvement syndical peine toujours à retrouver sa combativité. Au moyen d’une documentation inédite, Grève et paix montre pour la première fois comment les lois d’exception ont bouleversé non seulement le monde du travail, mais la société québécoise dans son ensemble.
At the turn of the nineteenth century, the recognition that individual and collective freedom lay at the foundation of the social order held out the hope for a more or less definitive solution to the problems of poverty and crime. But, in... more
At the turn of the nineteenth century, the recognition that individual and collective freedom lay at the foundation of the social order held out the hope for a more or less definitive solution to the problems of poverty and crime. But, in Quebec as elsewhere, the aspirations associated with the transition to democracy and “liberalism” rapidly gave way to a bourgeois ideology where the poor were held personally responsible for their sad plight - since they were free, their poverty was allegedly their own fault.

Jean-Marie Fecteau analyzes this complex history and the ways in which it was influenced by both the specific conditions of Quebec’s political context and the overarching issues raised by the transition to liberal democracy in the West. The Pauper’s Freedom is a connected history that offers a profound renewal of the sociopolitical history of the nineteenth century. Fecteau takes an original approach to the role played by the province’s institutions - including the state and the Catholic Church - and details the liberal mode of regulation that was then spreading throughout the western world.

In addition to offering a penetrating discussion of the history of the regulation of crime and poverty, The Pauper’s Freedom also engages in an ambitious consideration of the global history of liberalism as a new relationship to the world - a relationship that continues to shape our lives.
Research Interests:
Les régimes de citoyenneté sont traversés par une tension constitutive entre, d’une part, les promesses de liberté et d’égalité et, d’autre part, l’expérience des multiples formes de dépendances et d’inégalités sociales. Cette tension, à... more
Les régimes de citoyenneté sont traversés par une tension constitutive entre, d’une part, les promesses de liberté et d’égalité et, d’autre part, l’expérience des multiples formes de dépendances et d’inégalités sociales. Cette tension, à l’origine de la dynamique particulière des relations de pouvoir dans les démocraties libérales, engendre la production incessante de régulations sociales afin d’assurer la relative coordination de l’agir individuel et collectif. Les auteurs et autrices de Question sociale et citoyenneté se sont inspirés de cette problématique afin de proposer des analyses historiques sur la régulation d’une variété de problèmes sociaux au Québec et en France. Ils et elles invitent plus largement à découvrir un territoire fertile pour la recherche, soit celui d’une histoire politique des conflits ayant pour objet le gouvernement du monde social au sein des régimes de citoyenneté. Offrant de nouvelles perspectives de recherche, cet ouvrage intéressera tout autant la communauté universitaire que le grand public désirant mieux comprendre l’histoire des politiques sociales et des institutions de prise en charge des inégalités, des marginalités et des déviances.
Dans un contexte de multiplication des experiences innovatrices, le present ouvrage veut faire reconnaitre les pratiques emergentes comme etant valables et justes, et montrer leur capacite a transformer le monde. Ainsi, les auteurs... more
Dans un contexte de multiplication des experiences innovatrices, le present ouvrage veut faire reconnaitre les pratiques emergentes comme etant valables et justes, et montrer leur capacite a transformer le monde. Ainsi, les auteurs pronent le passage d’une vision minimaliste de l’innovation sociale, selon laquelle les acteurs sociaux et communautaires agissent de maniere a pallier l’« austeritarisme » gouvernemental et les insuffisances provoquees par le marche, a une approche plus large, orientee vers une veritable transformation sociale, economique et territoriale. Cette approche rappelle que les objectifs du developpement economique doivent etre soumis aux imperatifs societaux et environnementaux. Ainsi, lutter pour faire reconnaitre le pouvoir de la societe civile de reinventer le monde, c’est reagir au deni de l’alternative, si present dans le discours des decideurs. C’est aussi donner a voir des initiatives peu valorisees par ces discours, parce qu’elles ne s’inscrivent pas da...
La « Loi établissant le service de l’assistance publique » a suscité un vive polémique après son adoption en 1921. Cette loi prévoyait l’octroi de subventions statutaires de l’État provincial et des municipalités aux institutions privées... more
La « Loi établissant le service de l’assistance publique » a suscité un vive polémique après son adoption en 1921. Cette loi prévoyait l’octroi de subventions statutaires de l’État provincial et des municipalités aux institutions privées et confessionnelles d’hébergement des indigents. La polémique, animée notamment par Henri Bourassa, a porté sur le problème de l’intervention de l’État dans un domaine traditionnellement conçu comme relevant de la responsabilité de l’Église. Prenant les thèses de Bourassa à rebours, la plupart des historiens ont analysé cette loi sous l’angle de la modernisation, soit celui de l’affirmation nécessaire des prérogatives de l’État dans le domaine de la protection sociale. Dans cet article, nous défendons plutôt la thèse que cette loi est une tentative (largement réussie) de consolidation de la gouvernementalité libérale qui s’appuyait, depuis le XIXe siècle, sur ce que Karl Polanyi a appelé le  « personnage de l’indigent ». Selon cette perspective, la ...
Nous proposons, ici, une périodisation du développement de l’économie sociale québécoise en relation avec les « grandes crises » économiques et politiques depuis les années 1850. Nous avons ainsi identifié cinq grandes configurations de... more
Nous proposons, ici, une périodisation du développement de l’économie sociale québécoise en relation avec les « grandes crises » économiques et politiques depuis les années 1850. Nous avons ainsi identifié cinq grandes configurations de l’économie sociale québécoise, qui regroupent les diverses composantes de cette dernière à chaque époque (coopératives, mutuelles, fonds de travailleurs, associations ayant des activités économiques, etc.). Cette analyse des configurations montre comment les initiatives d’économie sociale répondent aux urgences provoquées par les « destructions créatrices » apportées par les crises et mettent en avant des « innovations créatrices » selon les aspirations pour un monde meilleur. À la lumière de cette analyse sociohistorique, nous croyons qu’une nouvelle vague d’innovations au sein de l’économie sociale émergera de la crise économique récente. Une appréciation réaliste des expériences passées nous invite toutefois à la prudence quant à leur portée.
Résumé J’aimerais réfléchir, dans cet article, à quelques enjeux relatifs à la « crise » de l’histoire sociale québécoise et à l’émergence d’une nouvelle histoire des idées qui prétend fonder un nouveau rapport au passé. Après une période... more
Résumé J’aimerais réfléchir, dans cet article, à quelques enjeux relatifs à la « crise » de l’histoire sociale québécoise et à l’émergence d’une nouvelle histoire des idées qui prétend fonder un nouveau rapport au passé. Après une période pendant laquelle l’histoire sociale a pratiquement régné sans partage, les constats d’un essoufflement, voire d’une crise, se sont succédé au cours des années 1990. Au tournant des années 2000, ces constats de crise ont laissé progressivement place à une critique plus radicale qui a rejeté en bloc l’histoire sociale, l’accusant d’avoir construit un récit moderniste méprisant à l’égard de la tradition. Cette critique a soutenu qu’une nouvelle histoire des idées, plus respectueuse de la tradition, permettrait de mieux rendre compte de la crise actuelle d’une société québécoise en perte de repères identitaires, politiques et sociaux. Cet article vise donc à explorer cette conjoncture historiographique, indissociable d’un contexte intellectuel et polit...
Dans la première moitié du xxe siècle, le développement du savoir assurantiel appliqué aux politiques sociales a permis de repenser les termes de la question sociale. À ce moment, une coalition éclectique de réformateurs, d’intellectuels,... more
Dans la première moitié du xxe siècle, le développement du savoir assurantiel appliqué aux politiques sociales a permis de repenser les termes de la question sociale. À ce moment, une coalition éclectique de réformateurs, d’intellectuels, de politiciens et de groupes sociaux reformule un large éventail de problèmes sociaux comme des accidents et des risques sociaux, plutôt que le résultat de la faute et de la responsabilité individuelles. Un tel déplacement a permis de contourner plusieurs contraintes du mode de régulation libéral, tout en balisant étroitement les discours et les pratiques de la solidarité au sein de la communauté politique contemporaine. Dans cet article, je me propose d’examiner ces enjeux en me concentrant sur le projet d’allocations familiales de Léon Lebel, un jésuite actif au sein de l’influent mouvement du catholicisme social. Ce projet était très inusité puisqu’il était basé sur une conception matérialiste de la naissance qui en faisait un « accident provide...
Cet article propose une reevaluation de la transition de l’hopital charitable pour les pauvres a l’hopital marchand pour les patients payants a partir de l’analyse des caracteristiques sociodemogra...
Le proces de la liberte de Michele Riot-Sarcey a deja ete salue par des eloges merites : ce livre est en effet une etude historique audacieuse, intellectuellement stimulante et politiquement engageante. Novatrice dans sa facon de... more
Le proces de la liberte de Michele Riot-Sarcey a deja ete salue par des eloges merites : ce livre est en effet une etude historique audacieuse, intellectuellement stimulante et politiquement engageante. Novatrice dans sa facon de questionner a la fois l’histoire qui se fait et l’histoire qui s’ecrit, l’analyse demultiplie les pistes de reflexion autour de la question fondamentale qui structure le politique depuis la Revolution francaise : qu’est-ce que la liberte ? C’est donc en analysant la ...
Le concept de risque tente de rendre compte de discours et de pratiques qui s’appuient sur une connaissance plus ou moins formalisee de ce qui pourrait advenir. Si son origine remonte au Moyen Âge, c’est au cours de la periode moderne que... more
Le concept de risque tente de rendre compte de discours et de pratiques qui s’appuient sur une connaissance plus ou moins formalisee de ce qui pourrait advenir. Si son origine remonte au Moyen Âge, c’est au cours de la periode moderne que certains groupes sociaux ont commence a interpreter des experiences et a justifier des decisions en se reclamant d’un nouveau discours sur l’avenir, le risque. Ce discours est alors etroitement lie aux pratiques emergentes de l’assurance, de meme qu’a l’invention, dans le dernier tiers du xviie siecle, du calcul des probabilites. Au cours des siecles qui ont suivi, l’affranchissement graduel de la societe moderne a l’egard de la tradition a ete accompagne d’un approfondissement continuel des discours et des usages du risque, non seulement au sein des pratiques de prevoyance et de la science probabilitaire, mais egalement dans le gouvernement meme des societes. D’ailleurs, ces dernieres furent progressivement concuescomme des corps gouvernables, a t...
Cet article vise a presenter certains resultats d’une recherche sur la culture solidaire mutualiste au sein des milieux ouvriers quebecois lors de la mise en place de l’economie de marche au milieu du XIXe siecle. A partir de la theorie... more
Cet article vise a presenter certains resultats d’une recherche sur la culture solidaire mutualiste au sein des milieux ouvriers quebecois lors de la mise en place de l’economie de marche au milieu du XIXe siecle. A partir de la theorie de l’encastrement de Karl Polanyi, nous montrerons que les milieux ouvriers quebecois ont resiste d’une facon originale aux pressions de l’economie de marche sur la reproduction des rapports sociaux dans le contexte du developpement du capitalisme moderne. Cette resistance s’est incarnee dans de multiples societes ouvrieres de secours mutuel qui ont tente de nourrir une conception differente de l’economie fondee sur la cooperation et la « compassion fraternelle » et non sur la concurrence. Cette reponse a la question sociale a egalement nourri des utopies dans la mesure ou la mutualite a debouche sur le projet d’une communaute ouvriere autonome, democratique et solidaire.
Tout au long de sa carrière, l’historien Jean-Marie Fecteau a été un professeur grandement apprécié de ses étudiants, un chercheur très impliqué dans la vie universitaire et un historien dont les travaux ont eu un impact majeur sur la... more
Tout au long de sa carrière, l’historien Jean-Marie Fecteau a été un professeur grandement apprécié de ses étudiants, un chercheur très impliqué dans la vie universitaire et un historien dont les travaux ont eu un impact majeur sur la discipline. Son décès, à l’automne 2012, a donc représenté une perte considérable pour la communauté scientifique, et notamment pour tous ceux et celles qui ont l’histoire politique à coeur. Rappelons en effet qu’il a été l’un des fondateurs de l’Association québécoise d’histoire politique (AQPH) et du Bulletin d’histoire politique (BHP) en 1992. Pendant une vingtaine d’années, il a porté le projet d’une histoire politique ambitieuse devant relever le défi intellectuel de penser historiquement le changement social global. Deux ans avant le BHP, Jean-Marie Fecteau fondait le Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS), une équipe de recherche toujours active aujourd’hui. La simultanéité de la fondation du BHP et du CHRS n’est pas une coïncidence : l’objectif du CHRS a toujours été de comprendre la société québécoise dans sa globalité, à partir notamment de l’étude historique du rapport entre la norme et la marge. Comme le montre clairement ce dossier, il a toujours été convaincu que c’était dans ce rapport que le pouvoir se manifestait avec le plus de clarté. La dialectique entre la marge et la norme a toujours été, conséquemment, son angle de prédilection pour développer son projet d’histoire politique.
En 1992, dans le «Manifeste » qui a lancé le Bulletin d’histoire politique, Jean-Marie Fecteau a affirmé que «tout est politique » dans le sens où « la réalité exprimée par l’économique, le social, les rapports de genre, la culture –... more
En 1992, dans le «Manifeste » qui a lancé le Bulletin d’histoire politique, Jean-Marie Fecteau a affirmé que «tout est politique » dans le sens où « la réalité exprimée par l’économique, le social, les rapports de genre, la culture – quand cette réalité met en jeu le pouvoir de contraindre et les contours du destin collectif – vient s’épuiser dans [le questionnement du politique] ». Pour lui, c’est donc par l’analyse du politique que l’histoire, discipline professionnalisée au point d’être de plus en plus aseptisée, «pourra redevenir une lecture globale du destin des femmes et des hommes », ce qui ne pourra être fait qu’en «réinsérant dans la recherche historique la question du futur ». Jean-Marie a souligné à de nombreuses reprises que l’histoire politique n’est pas un «champ» clôturé de la terre historienne, mais un questionnement global, et critique, sur la façon dont une société s’organise, et se transforme, pour affronter les défis qui la confrontent.
L’histoire de ces lois répressives au Québec commence très peu de temps après l’adoption du Code du travail en 1964. Ce dernier, tout en présentant la grève légale comme un moment légitime dans le processus de la négociation d’une... more
L’histoire de ces lois répressives au Québec commence très peu de temps après l’adoption du Code du travail en 1964. Ce dernier, tout en présentant la grève légale comme un moment légitime dans le processus de la négociation d’une convention collective, reconnaît politiquement la grève comme une pratique de contestation centrale à la vitalité d’une société démocratique. Le Code est adopté après deux décennies de lutte du mouvement syndical contre le régime autoritaire de l’Union nationale, dirigée par Maurice Duplessis (1936-1939, 1944-1959). C’est pourquoi l’idée selon laquelle la grève joue rôle politique important dans la démocratisation des institutions québécoises est assez largement partagée au tournant des années 1960. Considérant l’hostilité que suscite ce moyen d’action aujourd’hui, et la crainte qu’il peut susciter à l’intérieur des milieux syndicaux eux-mêmes, la question suivante se pose: quel a été le rôle de la législation d’exception dans ce processus de délégitimation de la grève comme pratique démocratique et émancipatrice ?
Deux principaux arguments sous-tendent notre analyse. Premièrement, nous affirmons que les lois spéciales, au-delà les circonstances particulières de leur adoption, ont une histoire qui leur est propre. Elles forment un phénomène se dévoilant dans la durée, avec ses continuités et ses points de rupture, et qui pèse actuellement d’un poids considérable sur le mouvement syndical. Deuxièmement, nous voulons montrer que, parmi les différents pouvoirs législatifs canadiens, provinciaux et fédéral, celui du Québec a inventé le dispositif de loi spéciale le plus répressif et dont les conséquences politiques sont les plus décisives. Cela s’explique à notre avis par la nécessité, du point de vue du gouvernement québécois, de s’en prendre à un mouvement syndical singulièrement revendicateur, en comparaison de celui du reste de l’Amérique du Nord. D’où le recours dès le milieu des années 1960 à des lois spéciales qui suspendent le droit de grève et deviennent de plus en plus répressives jusqu’au début des années 1980, moment où le gouvernement provincial procède à des coupures massives dans les services publics.
The 'miraculous solution': right to strike and back-to-work legislation in Quebec history Ce n’est pas le moindre des mérites du mouvement étudiant du printemps 2012 d’avoir rappelé la dimension profondément politique de la grève. Bien... more
The 'miraculous solution': right to strike and back-to-work legislation in Quebec history

Ce n’est pas le moindre des mérites du mouvement étudiant du printemps 2012 d’avoir rappelé la dimension profondément politique de la grève. Bien qu’elle soit perçue aujourd’hui comme la marque d’un profond dysfonctionnement social, il faut rappeler que la grève a été l’un des principaux vecteurs de la contestation sociale, de la démocratisation et de la réduction des inégalités dans nos sociétés contemporaines. La question se pose : au centre de la construction historique de ces sociétés, comment la grève en est-elle venue à être considérée, parfois même par les travailleurs et le mouvement syndical, comme un élément périphérique nuisible à celles-ci? Bien sûr, étant donné les enjeux en cause, la grève est toujours un conflit éprouvant : pour diverses raisons conjoncturelles, on peut souhaiter l’éviter dans le cadre précis de telle ou telle situation. Mais si on considère la grève plus largement comme un phénomène historique dans le temps long, elle apparaît bien comme une condition nécessaire à toute société démocratique qui, par définition, devrait se donner la liberté et l’égalité comme finalités. C’est pourquoi nous nous proposons d’esquisser les grandes lignes d’une histoire politique et juridique de la grève au Québec, ce qui nous mènera à montrer la menace extrême que fait peser, depuis quelques décennies, le dispositif de la loi spéciale sur les mouvements sociaux et, conséquemment, sur notre avenir collectif.
Research Interests:
Où s’en vont le mouvement syndical et la société québécoise ? Pour les auteur.e.s du présent recueil, la pertinence de ces questions ne fait pas de doute en ces heures d’austérité politique et économique. Jadis acteur important du progrès... more
Où s’en vont le mouvement syndical et la société québécoise ? Pour les auteur.e.s du présent recueil, la pertinence de ces questions ne fait pas de doute en ces heures d’austérité politique et économique. Jadis acteur important du progrès social, le mouvement syndical donne cependant l’impression d’être aujourd’hui à la remorque des décisions prises dans les parlements et les places boursières. Comment donc insuffler au syndicalisme un vent de renouveau ? Dans quel état se trouve-t-il et quelles sont les avenues à envisager pour lui redonner sa force de changement ? Voilà ce à quoi tentent de répondre les différent.e.s intervenant.e.s réuni.e.s ici – provenant autant des milieux syndical, politique, intellectuel que militant – dans ce qui prend la forme d’une vaste réflexion collective.

Après avoir diagnostiqué les écueils avec lesquels le mouvement syndical doit composer – idéologie néolibérale, mondialisation, démobilisation sociale, contraintes législatives et juridiques, animosité médiatique, etc. –, les différent.e.s auteur.e.s du livre y vont de leurs propres propositions pour renouveler la lutte syndicale et lui permettre de renverser les grandes tendances socioéconomiques à l’œuvre actuellement. Priorisation d’une réforme démocratique, intégration du paradigme écologique, pratique d’un syndicalisme de transformation sociale, réaffirmation du droit de grève, réhabilitation du concept de « grève sociale », renforcement des pratiques démocratiques internes, défense de la diversité médiatique et intégration des jeunes et autres laissés-pour-compte de la société, voilà autant de pistes soumises à la réflexion.

Proposer un syndicalisme renouvelé, c’est aussi réagir à des décennies de critiques à l’endroit de la supposée « mainmise du mouvement syndical » sur la société québécoise et répondre aux nombreuses allégations selon lesquelles celui-ci ne cherche qu’à protéger l’incompétence et à figer le Québec dans un état appartenant à une époque révolue. Le mouvement syndical peut et doit encore œuvrer au développement d’une société où la solidarité et la justice sociale ne sont pas que des mots creux, mais des valeurs au cœur d’un réel projet de société.
Research Interests:
Research Interests:

And 14 more

Il y a une vingtaine d’années, le sociologue Robert Castel, dans son livre influent Les métamorphoses de la question sociale, invitait à réfléchir à cette « aporie fondamentale sur laquelle une société expérimente l’énigme de sa cohésion... more
Il y a une vingtaine d’années, le sociologue Robert Castel, dans son livre influent Les métamorphoses de la question sociale, invitait à réfléchir à cette « aporie fondamentale sur laquelle une société expérimente l’énigme de sa cohésion et tente de conjurer le risque de sa fracture » causée par les inégalités sociales et les problèmes sociaux dans un régime démocratique. Nous entendons, dans le cadre de ce colloque, poursuivre cette réflexion qui est toujours d’actualité comme le démontrent les nombreuses discussions soulevées par les thèses récentes de Thomas Piketty sur la croissance des inégalités sociales au XXe siècle, du juriste Alain Supiot sur la crise de l’esprit de la justice sociale hérité de la Déclaration de Philadelphie sur les droits universels de l’Organisation internationale du Travail en 1944, ou des constats des organisations internationales qui témoignent d’une croissance des inégalités dans la plupart des régions du monde. Ce colloque vise donc à renouveler les problématiques relatives à l’analyse historique des problèmes sociaux et des inégalités sociales en questionnant ces enjeux sous l’angle de la citoyenneté.
Research Interests:
UNE ENTREVUE AVEC MARTIN PETITCLERC, PROFESSEUR D’HISTOIRE À L’UQAM
Research Interests:
Conférence prononcée lors du Conseil fédéral de la Fédération des infirmières du Québec (25-27 mai 2015).
Il s’agit d’un cours facultatif de deuxième niveau dans les programmes de baccalauréat en histoire et de baccalauréat en enseignement de l’histoire. Il vise à introduire à une théorie générale du social fondée sur les principaux concepts... more
Il s’agit d’un cours facultatif de deuxième niveau dans les programmes de baccalauréat en histoire et de baccalauréat en enseignement de l’histoire. Il vise à introduire à une théorie générale du social fondée sur les principaux concepts du matérialisme historique et à la mise en application de cette théorie par les historiens: forces productives, rapports de production, structure sociale, les rapports de classe, les idéologies, l’État, etc. Le cours comprend deux volets d'égale importance: d'une part, une présentation théorique du matérialisme historique à partir de la lecture des textes fondateurs et, d'autre part, une lecture critique d'études historiques et théoriques marxistes publiées au cours du XXe siècle. À la fin du cours, l’étudiante ou l’étudiant devra connaître les principaux concepts reliés au matérialisme historique, de même qu’avoir une bonne connaissance des principaux historiens marxistes, de leurs approches et de leurs critiques.
Research Interests:
Ce cours a pour objectif d’introduire l'étudiant ou l’étudiante aux enjeux de la connaissance historique. Il vise à favoriser l'exercice de l'esprit critique à l'égard des problèmes fondamentaux qu'impliquent la construction de l'objet,... more
Ce cours a pour objectif d’introduire l'étudiant ou l’étudiante aux enjeux de la connaissance historique. Il vise à favoriser l'exercice de l'esprit critique à l'égard des problèmes fondamentaux qu'impliquent la construction de l'objet, les méthodes, les interprétations et la fonction sociale de l’histoire. Plus précisément, nous réfléchirons au cours du trimestre au diagnostic de la « crise de l’histoire » qui a, au cours des trente dernières années, structuré une bonne partie des débats entourant les fondements de la connaissance historique et de la fonction sociale de l’histoire. Après avoir étudié comment les historiens et historiennes en sont arrivés à ce diagnostic au Québec, en France et aux États-Unis, nous analyserons ensuite les remises en question engendrées par cette crise dans divers champs de la connaissance historique.
Research Interests:
Research Interests: