Pierre Péfau

En ligne : https://www.prehistoire.org/515_p_58125/cpf29_session_onfray.html

Dir. : M. Onfray, P. Péfau et A. Peinetti

29e Congrès Préhistorique de France
"Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques"
31 mai-4 juin 2021 Toulouse

Riassunto

Lo studio dell’architettura protostorica in legno in Gallia ha conosciuto negli ultimi decenni un nuovo dinamismo, favorito da un numero sempre crescente d’operazioni d’archeologia preventiva, di programmi universitari di ricerca e di sintesi accademiche recenti. Mentre le costruzioni su pali, oggetto di studio e sintesi sin dagli anni Ottanta, sono state spesso considerate come la principale, se non l’unica, espressione architettonica gallica durante la tarda età del ferro, l’architettura detta “a graticcio” (pan de bois), più difficile da identificare in scavo, è stata generalmente ritenuta una tradizione marginale o addirittura tardiva, derivata da modelli italici e diffusasi in Gallia solamente dopo la conquista cesariana. Ricerche recenti dimostrano tuttavia che l’architettura a graticcio è in realtà un element essenziale, anche se ancora poco conosciuto, delle tradizioni edilizie galliche.
In questo articolo esamineremo le conoscenze odierne relative a questa tecnica di construzione. In primo luogo, discuteremo del metodo con cui queste architetture devono essere analizzate, considerato il precario stato di conservazione in cui, per loro stessa natura, i loro resti sono perlopiù scoperti in scavo. Dotati di fondazioni superficiali o poco profonde, a differenza delle contemporanee e meglio conosciute strutture su pali, gli edifici a graticcio sono generalmente identificati nel record archeologico grazie alla presenza d’impronte murarie spesso evanescenti, resti bruciati di elevati lignei o livelli di distruzione che necessitano d’essere analizzati attraverso un processo che combina deduzione, considerazioni tecniche e confronti. La descrizione di alcuni esempi scoperti in diverse agglomerazioni ed oppida dal III al I secolo a.C., selezionati in quanto rappresentativi del corpus riunito in due lavori di dottorato recentemente discussi, permetterà non solo di delineare gli aspetti tecnici, ma anche di considerare la problematica della imensione socio-economica connessa alla diffusione di questo tipo d’architetture, particolarmente adatta a siti protostorici densamente popolati ed a carattere urbano.

Parole chiave: Architettura in legno, Architettura a graticcio, Seconda età del ferro, Agglomerazioni urbane, Oppida

Summary

The study of protohistoric wooden architecture in Gaul has gained fresh impetus in recent decades, supported by a growing number of preventative and programmed archaeological projects and new academic studies. While posthole constructions have been the subject of analysis since the 1980s, they are often viewed as the major, if not the only, expression of Gallic architecture of the Late Iron Age. Timber-framed architecture (pan de bois), which is more difficult to identify in archaeological field studies, has generally been considered as a marginal or even late tradition derived from Roman buildings, and only spread to Gaul after Caesar’s conquest. However, recent studies show that timber-framed architecture is indeed an essential, though still largely unknown, element of Gallic building tradition.
In this article we will review the current state of knowledge of this construction technique. First, we will discuss how we can approach the study of these buildings which are most often discovered during excavations and therefore in a precarious state of conservation. Because they are poorly rooted in the ground, unlike the more well-known posthole structures of the period, these structures are mostly identified in archaeological records only in the form of shallow wall impressions, the burned remains of framed-elevations or destruction levels that must be analysed through a process combining deduction, technical considerations and comparison. The description of some examples found in different settlements and oppida from the 3rd to the 1st century BC, representatives of the corpus gathered in two recently completed doctoral studies, will enable us not only to delineate the technical aspects, but also to address the socio-economic dimension related to the spread of this type of architecture, particularly well adapted to densely populated protohistoric urban sites.

Keywords: Wooden Architecture, Timber framing, Late Iron Age, Urban settlements, Oppida

Des recherches archéologiques récentes ont mis en lumière l’existence de constructions en pan de bois à la période gauloise. Bien connue pour l’époque médiévale et moderne, cette technique architecturale, couramment désignée par l’expression « maisons à colombages, aurait donc des origines plus anciennes. Son étude permet de dépasser les clichés habituels sur la construction en terre et bois des Gaulois et d’en savoir plus sur le fonctionnement complexe de leurs sociétés.

dans C.-A. de Chazelles, É. Leal et A. Klein (dir.), Construction en terre crue. Torchis, techniques de garnissage et de finition. Architecture et mobilier. Échanges transdisciplinaires sur les constructions en terre crue. Volume 4, actes de la table-ronde internationale de Lattes (Lattes, 23-25 novembre 2016), Montpellier, p. 191-203.

Résumé

L’étude de l’architecture en terre et bois de l’âge du Fer, d’après les restes de terre à bâtir retrouvés en position secondaire, est un champ de recherche récent dans le Sud-Ouest de la France. Les études effectuées en grande partie depuis le début des années 2010 se focalisent sur les négatifs de l’ossature en bois et permettent aujourd’hui la réalisation d’une première synthèse sur le sujet, proposant un nouvel éclairage sur des pratiques constructives encore mal connues. Plusieurs techniques ont pu être mises en évidence, dont le torchis sur clayonnage, le « torchis sur poteaux », ainsi que le sol en terre sur plancher. La structure des charpentes est également perçue au travers de certains fragments. Enfin, les modalités d’utilisation des enduits de terre sont abordées. Ceux-ci affichent une large gamme de couleurs et sont fréquemment entretenus. En toute fin de période, les premiers enduits de mortier apparaissent ; ils prennent alors place sur des parois de torchis sur clayonnage, dans la continuité des siècles antérieurs. Ainsi, les procédés en usage du VIe au Ier siècle av. n. è. ne semblent pas subir de grandes révolutions dans leur conception au fil des siècles.

Mots-clés

architecture, Sud-Ouest de la France, âge du Fer, torchis sur clayonnage, « torchis sur poteaux », sol en terre sur plancher, charpente en bois, enduits

Abstract

The study of earthen and wooden architecture in Iron age, based on the daub fragments found in secondary position, is a recent field of research in the Southwestern France. Studies mainly carried out since the beginning of 2010s focus on the wooden framework prints and allow today the realization of a first synthesis on the subject, shedding new light on still little known constructive practices. Several techniques have been highlighted, including wattle and daub, “posts and daub” and earthen floor on floorboards. The timber-framed is also characterized through some fragments. Finally, the methods of use the earthen plasters is discussed. They show a wide range of colours and are often maintained. At the end of the period, the first mortar plasters appear; they then take their place on earthen walls, in the continuity of previous centuries. Thus, the processes in use from the 6th to the 1st century BC do not seem to undergo profound changes in their conception over the centuries.

Keywords

architecture, south-west of France, Iron age, wattle and daub, “post and daub”, earthen floor on floorboards, timber framing, plasters

Version intégrale : https://journals.openedition.org/gallia/2063

Mots-clés. Architecture en bois, sablière basse, triangulation, agglomération, urbanisation.

Résumé. Depuis les années 1980 en France, l’état des connaissances sur l’architecture en terre et bois de l’âge du Fer a progressé significativement, notamment pour ce qui concerne les bâtiments sur poteaux plantés. Dans les synthèses traitant d’architecture, les constructions en pan de bois et les charpentes triangulées – dotées de pièces de contreventement obliques – ne sont en revanche que trop rarement prises en compte. Elles sont parfois considérées comme ne relevant pas de l’âge du Fer et ne se développeraient alors qu’à compter de l’époque romaine. Pourtant, les fouilles récentes de sites de l’âge du Fer révèlent au fur et à mesure davantage de vestiges de bâtiments de ce type. La présente étude a pour objectif de démontrer que ce type d’architecture prend une réelle ampleur dès cette période, en s’appuyant sur des définitions et des méthodes d’identification fiables. Elle comprend également une présentation des principaux bâtiments en pan de bois et des exemples de contreventements obliques datés de cette même époque en Gaule et à ses marges, pour illustrer leurs caractéristiques techniques et les considérer de fait dans leur contexte économique et social d’origine. Aussi la conceptualisation du pan de bois dans les agglomérations et le statut des bâtisseurs l’âge du Fer font-ils l’objet de la réflexion menée ici.

Keywords. Wooden architecture, sill beam, triangulation, agglomeration, urbanisation.

Abstract. Since the 1980s in France, the state of knowledge on Iron Age earth and wood architecture has increased considerably, especially regarding earthfast post constructions. In the architectural syntheses, the timber-framed constructions and triangulated frames – with diagonal braces – are all to rarely taken into account. They are sometimes considered as not belonging to the Iron Age and would only develop from the Roman period. However, recent excavations of Iron Age settlements reveal progressively more and more remains of buildings of this type. The aim of this study is to demonstrate that this type of architecture increase significantly from the Iron Age, based on reliable definitions and identification methods. It also includes a presentation of the main timber-framed buildings and examples of diagonal bracing dating from that same period in Gaul and its surroundings, to illustrate their technical characteristics and consider them in fact in their original economic and social context. Thus, the conceptualisation of timber-framed in the agglomerations and the status of the Iron Age builders are the subject of the reflection carried out here.

EAA 2018 Barcelona - Session #500 : Outcast architecture: unusual buildings and unusual building (5-8 september 2018)

The Valcamonica rocks, in the Italian Alps, have provided hundreds of engravings dated mainly – where possible through stylistic analysis, study of the drawings stratigraphy and the typo chronological dating of the objects engraved on the rocks – from the Iron Age. Some petroglyphs represent elevated constructions weird at first glance, by their shape and level of detail, and sometimes regarded as imaginary.

The architectural study of these engravings made by the Camunian people during the Iron Age highlights their remarkable structural coherence and provides precise information about the construction techniques then in use, contrasting completely with the buildings generally thought for the period. For example, these drawings make it possible to show the early existence of corbelled floors by means of the use of the triangulation technique – generally associated with Roman culture. The architectural features are nevertheless merged with many symbolic elements, in connection with the ambiguous house status within the Camunian beliefs. This particular relationship between the real and the symbolic therefore requires a rigorous analysis.

Although the very special case of the Valcamonica buildings cannot be applied to other geocultural spaces, their unexpected complexity contributes to renew our view of the protohistoric architecture of temperate Europe and its actors. The different interpretations will be put into perspective thanks to a set of archaeological, iconographic and ethnographic data.

IVe rencontres doctorales de l'Ecole Européenne de Protohistoire de Bibracte

[Résumé :]
Les roches du Valcamonica, dans les Alpes italiennes, ont livré des dizaines de milliers de gravures principalement datées de l’âge du Fer (Période IV), grâce à la combinaison de différentes approches (analyse stylistique, technique, thématique et étude typochronologique des objets représentés). Ces architectures sont étagées et surprenantes au premier abord par leur forme et leur niveau de détail. Plusieurs centaines de représentations de bâtiments, révélant une remarquable diversité morphologique, permettent d’aborder différents aspects de la vie du peuple camunien, dont la dimension technique de leurs traditions architecturales qui se limite généralement à une étude morphologique. L’étude architecturale de ces gravures met en lumière leur remarquable cohérence structurelle et apporte des informations précises sur les techniques de construction alors en usage. L’emploi de pièces obliques (technique de la triangulation), facilite la réalisation d’encorbellements très marqués – parfois sur deux niveaux – et des toitures parfois complexes.

Si le cas très particulier des bâtiments du Valcamonica ne peut être appliqué à d’autres espaces géo-culturels, leur complexité contribue à renouveler notre vision de l’architecture protohistorique d’Europe tempérée et de ses acteurs. D’autres témoignages variés viennent confirmer l’usage précoce de la technique de la triangulation qui ne semble donc pas lié aux sociétés de l’Antiquité. Les thèses évolutionnistes habituellement évoquées au sujet de l’architecture en bois sont ainsi à reconsidérer au vu de la grande complexité des bâtiments camuniens, répondant probablement à de fortes contraintes climatiques mais également aux traditions et aux croyances de la population.

À la lumière de ce large corpus, de nombreuses questions peuvent ainsi être abordées, concernant notamment le caractère réel/idéalisé de ces représentations, de leur fonction et de leur charge sociale et symbolique au sein de la société camunienne. Le comparatisme ethnographique appliqué à de nombreuses zones géographiques (Europe occidentale et centrale, Scandinavie, Indonésie…) livre une documentation abondante permettant une mise en perspective de certains pétroglyphes. De nombreux bâtiments présentent ainsi des affinités morphologiques et techniques avec les représentations du Valcamonica, nous autorisant à proposer que certaines constructions – ou, du moins, certaines composantes – sont bel et bien inspirés d’architectures ou de concepts architecturaux en usage à l’âge du Fer.  Enfin, il est possible de rapprocher les bâtiments gravés à d’autres domaines, qui semblent intimement liés. Ainsi, la relation privilégiée – dans la représentation – entre la maison, la sphère funéraire et l’être humain, à l’image d’autres sociétés dans le monde, apparaît au travers de certaines représentations du Valcamonica, confirmant la fusion de caractéristiques techniques réelles et de symboles probablement fondamentaux pour la société camunienne.