P. Silvio Moreno

L'épigraphie est un outil primordial de l'archéologie lorsqu'il s'agit de cultures lettrées. Cette science est particulièrement importante pour l'histoire de l'Antiquité, le corpus d'inscriptions gravées étant très important par rapport à ce que nous apportent les sources littéraires.

Cette communication évoque en grandes lignes les travaux archéologiques paléochrétiens effectués à Carthage au long de presque trois siècles (XIX-XX-XXI). Mais il ne s'agit pas de faire un exposé détaillé sur les découvertes réalisées, ou de dresser un bilan exhaustif de l'apport scientifique de toutes ces découvertes. Nous préférons plutôt une approche intermédiaire, une sorte de status questionis, qui donne une idée et un résumé historique de l'archéologie chrétienne carthaginoise et qui présente les principales recherches sur les basiliques chrétiennes de Carthage et leur état actuel.

Une église funéraire derrière le grand théâtre, proche du temple de Saturne à l’extrémité de la ville et tout près d’une des routes d’accès au site a attiré depuis toujours mon attention. Pourquoi ? D’abord parce qu’elle n’a pas toujours était intégrée dans la topographie touristique de Dougga. Peu de guides touristiques connaissent vraiment cette église, son importance et son contexte religieux. Ensuite parce que cette église, comme nous le verrons, s’insère dans un contexte funéraire et martyrial. Elle touche donc l’une des pages les plus importantes et les plus belles de l’ancienne église africaine. Enfin parce que d’un point de vue archéologique et historique ce lieu, de par sa disposition même et ses nombreuses richesses intérieures
entretient une atmosphère de mystère incomparable.

Dans cet article nous allons faire tout simplement une présentation du culte de saintes Perpétue et Félicité dans l'épigraphie et l'art chrétien du IV ème au VI ème siècle. Pour cela nous suivrons en résumé les auteurs et les travaux scientifiques déjà effectués sur cette thématique.

The figures of deer, of kantharos (cantharus), and the four rivers of Paradise are all part of a rich catalog of early Christian iconography in Tunisia. We often find this iconography in the mosaics of baptisteries, as well as mosaics in the basilicas. The presence of such iconographic figures in all Tunisia, whether in prominent basilicas or in small rural churches reflects the unity of the Christian faith throughout the territory, as well as the firmness of the Christian traditions that came from the East. In this article, we will first explain the spiritual and Christian signification of these iconographic figures and afterwards we will present the models in mosaics found in Tunisia within their archeological context

Ce parcours que je vous propose sera, je l’espère, utile à l’historien aussi bien qu’au touriste qui visite les ruines de la Tunisie. Car si nous exceptons Thagaste, Hippone, Carthage, les guides modernes ne rappellent pas le souvenir du grand docteur de l’Eglise qu’évoquent pourtant de nombreuses localités ainsi que les vestiges du passé.

Les édifices paléochrétiens du Sahel tunisien... Enfidaville (Uppenna) ; Sidi Abich ; Sidi Jdidi (Aradi) ; Henchir Zokrine et Borj Yonga (Iunca).

La présence chrétienne dans la côte est de la Tunisie entre le IV et VII siècle a été marquée par trois éléments prédominants : architecture nouvelle, iconographie mosaïquée et développement de la mosaïque funéraire.

Dans cette conférence guidée par le P. Silvio Moreno, nous allons découvrir ces trois éléments dans six églises et basiliques chrétiennes depuis Hammamet jusqu’à Borj Yonga, que l’on peut encore admirer soit dans les églises elles-mêmes soit dans les musées locaux.

Voici enfin un livret-guide en français et en anglais, bref mais complet de la Tunisie aux premiers siècles du christianisme.
La Tunisie a été la patrie des grands Pères de l’Eglise tels que Tertullien, Saint Cyprien, Saint Augustin, Saint Fulgence de Ruspe, etc., héritiers de la grande tradition culturelle romaine. Ils ont su harmoniser la philosophie antique avec la nouvelle doctrine du christianisme qui, venant de l’Orient, s’est rapidement répandue dans les grands centres côtiers de la méditerranée comme par exemple à Carthage.
Ce guide se compose donc de deux parties. La première partie évoque l’histoire du christianisme en Tunisie du IIème au XIème siècle, couvrant les étapes les plus importantes du développement dynamique de cette religion, qui est passée des persécutions dévastatrices et des conflits schismatiques à un important développement unitaire et identitaire. La deuxième section montre la riche documentation archéologique laissée dans le pays par la civilisation chrétienne, que l'auteur divise en quatre parties : la première et la deuxième traitent des aspects architecturaux et liturgiques qui sont accompagnés d’une riche production artistique caractérisée par des mosaïques, des terres cuites, des sarcophages, etc. La troisième partie comprend l’épigraphie funéraire et enfin, la quatrième partie illustre les centres chrétiens les plus importants avec leurs territoires et leur organisation urbaine. Dans ce contexte, l’auteur propose des itinéraires touristiques et religieux assez suggestifs, qui permettent non seulement de se confronter à un moment historique précis mais aussi de revivre la foi des premiers chrétiens.   
Ce guide est riche en photos, dessins et reconstitutions originales des monuments les plus importants. Un trésor à ne pas ignorer.

Ce thème iconographique, très connus du christianisme ancien, a la particularité d'être souvent présenté sous la forme d'un petit cycle dont les scènes s'enchaînent de manière très stéréotypée, ce qui n'est pas le cas des autres thèmes bibliques contemporains.

Quelles sont les véritables origines de l’art paléochrétien ? Après l’épuisement du classicisme romain, qui à la naissance de l’art chrétien pendant le IIIème siècle voyait une simple décadence de l’art hellénistique, nos recherches ont saisi parmi les motifs inspirateurs de cette naissance l’accomplissement final de la spiritualisation de l’art à travers le mystère originel et innovatrice de l’Incarnation du Christ : une illumination des images et des canons esthétiques avec les principes de la nouvelle foi en utilisant dans l’art ce qui était bon et écartant ce qui était mauvais. Dans cet essai donc, nous avons essayé de mieux comprendre l’origine et la véritable essence de l’art paléochrétien occidental et oriental, pour finir avec le cas de l’Afrique du Nord, comme exemple de réalisation profonde et d’adaptation des canons artistiques chrétiens à la culture locale.

Di origine numida, formatosi nella Cartagine romana, passato per l’Urbe, convertito dal tedesco Sant’Ambrogio, Sant’Agostino personifica quel vasto scambio di idee che ancora nel IV secolo caratterizza il Mediterraneo antico, anche se all’alba di una nuova luminosa e duratura civiltà, quella cristiana.

Le diocèse de Tunis dévoile désormais une partie de ses richesses et de sa vie. L'archevêque de Tunis Mgr Ilario Antoniazzi grâce à qui nous avons pu réaliser ce projet, a dit : « Nous sommes un petit troupeau en Tunisie, nous avons donc droit à un petit musée ». C'est justement cette bonne nouvelle que nous voulons vous partager : la création du nouveau musée - trésor de la Cathédrale de Tunis.

Un sarcophage chrétien en marbre remontant au IV ème siècle trouvé en 1990 à Sayada au Sud-Est en Tunisie présente des caractéristiques particulières. Seul chef d'oeuvre en son genre en Tunisie ce sarcophage nous interroge sur son origine et ses caractéristiques. Etudié à la lumière des sarcophages des écoles d'Arles et de Marseille, spécialement ceux de l'abbaye de Saint Victor, nous découvrons une identité iconographique mais aussi une originalité par rapport aux sarcophages chrétiens provençaux et de Rome. Il n'est pas tout entier à caractère chrétien, mais il mélange des scènes de la vie ordinaire romaine avec une iconographie notamment chrétienne : la traditio legis et l'orant.

La représentation des cierges allumés et des candélabres, aux côtés des saints et des défunts admis au paradis dans la compagnie de ces derniers, est une particularité, que dans l'art chrétien ancien ont pensé pouvait être regardée comme propre aux peintures des catacombes de Naples exécutées au V ème siècle, cependant en suivant l'intuition de De Rossi, il faut dire que l'influence artistique africaine de cette symbolique est fortement possible.

Le « sursum corda » (élevons les coeurs) et la tunique indivisible du Christ, ce sont des expressions utilisées par les pères de l'Eglise en Afrique du Nord dans le contexte de la lutte anti donatiste. Mais quelle est sa signification ? Dans une célèbre homélie prêchée à Thignica en Tunisie, le grand docteur d'Afrique, saint Augustin nous dévoile le mystère.

La ville chrétienne de Sufetula représente la splendeur de la chrétienté africaine des premiers siècles. Cette brochure veut donc aider les visiteurs et pèlerins à s'y rendre encore, afin de mieux comprendre les trésors cachés du christianisme africain dans cette belle région tunisienne.

Mémoire du passé et force du présent. Après le «printemps arabe», beaucoup de gens ont demandé à connaître l’histoire de la Tunisie depuis les premiers siècles. Ne pas écrire sur ces grands personnages de l’histoire chrétienne de ce pays serait manquer aux faits historiques et rendrait cette histoire incomplète.
Pour ces raisons donc nous avons essayé de rassembler, lire et étudier un bon nombre de bibliographie sur Perpétue et Félicité en français, spécialement les grands études et recherches sur la Passion, et nous en avons fait dans ces pages une présentation, commentaire et un résumé accessible à tous. Leur histoire est, pour le Maghreb, et surtout pour la Tunisie, riche et passionnante. Une histoire qui donne force et courage.

Le but de notre étude est simple : nous concentrer sur la vie chrétienne de cette importante ville romaine Sicca Veneria, en proconsulaire à l’époque romaine, aujourd’hui faisant partie intégrante du beau paysage de l’ouest tunisien.
Dans la première partie de ce travail, nous avons pu reconstituer quelques éléments clés de l’histoire chrétienne du Kef du IIIème au VIIème siècle grâce aux textes conciliaires, aux textes des écrivains latins Arnobe, Lactance, Victor de Vita, ainsi qu’aux lettres du grand évêque saint Augustin. Les vicissitudes chrétiennes de cette ville ainsi que l’activité de ses évêques nous montrent une religiosité surprenante ainsi qu’une sérieuse identité catholique malgré le contexte difficile et fatigant de la querelle donatiste et des persécutions vandales. 
Dans la deuxième partie, cette étude veut présenter de façon succincte les inscriptions épigraphiques chrétiennes et l’analyse des ruines archéologiques à caractère chrétien qui sont visitables encore aujourd’hui au Kef. Sur ces dernières, j’en propose trois : basilique de Saint Pierre ; chapelle « de Crescentius » aux grands thermes et la grande basilique de ksar El Ghoul. Les fouilles archéologiques au XIXème siècle ont produit des résultats de première importance. Outre l’observation de séquences architecturales, des indications précieuses ont été recueillies pour y reconnaître l’importance historique des lieux. Deux autres monuments compléteront cette partie.

Dans ces pages, nous nous proposons de parler de notre mère la Vierge Marie sous le vocable de « Notre Dame de Carthage ». Nous nous appuierons sur les communications archéologiques du Père Delattre, père blanc, spécialement celles qui parlent des retrouvailles mariales, et d’un travail inédit jusqu’à présent du Père Chales, père blanc et collaborateur du P. Delattre, écrit en 1954 sur N. D. de Carthage et l’époque coloniale.