Écriture Féminine

Vendredi 12 avril 2019
Université de Toulouse, France
salle Kantor / salle Régy, 56 rue du Taur
Hélène Barthelmebs (Littératures et littératures comparés, Université du Luxembourg) : "Fabrique du genre de l'artiste : se construire créatrices"
Gabriel Rivière (Philosophie, UT2J) : « Autour de James Baldwin »

Les productions culturelles ne sont pas neutres : elles se font le reflet des enjeux de pouvoirs contemporains, que ce soit en légitimant le système de valeurs dominant ou, au contraire, en le (re)mettant en question. Dès lors qu’on se penche sur la représentation des femmes dans l’Histoire de l’art en général et l’Histoire de la littérature en particulier, il apparaît bien vite que les femmes y sont sous-représentées. Pour cette réflexion, nous proposons une analyse de la construction de l’auctorialité féminine en littérature, avec quelques détours par l’Histoire de l’art. Nous nous attacherons à montrer quels enjeux genrés sous-tendent leurs accessions au champ et à l’expression artistiques, dans lesquelles l’étiquette – au sens de stigmate – « œuvre féminine » induit une réception prenant en compte le sexe de l’artiste.
Seront abordées les œuvres de : Simone de Beauvoir, Claude Cahun, Hélène Cixous, Laurent Daniel, Assia Djebar, Marguerite Duras, George Eliot, Annie Ernaux, Frida Kahlo, Mac Orlan, Alice Rivaz, George Sand, Renée Vivien et Marguerite Yourcenar.

Mina Loy's poem "Anglo-Mongrel and the Rose," both in its sections and its entirety, is decentered in its semantic structure leaving numerous gaps in the textual mesh. On the printed page, the poem clearly shows visible spaces between words. These spases may be seen as an element in the set of visual peculiarities of the poem. In general, these spatial and visual features take the place of conventional punctuations. If it may be assumed that punctuation represents the suprasegmental aspects of spoken language, it may also be understood that punctuation operates under the same linearity as speech, which characterizes
patriarchy. Thus, it can be concluded that the visual and spatial features represent the general breaking away from linearity and therefore also patriarchal language.

While the language of the Law regulates the symbolic function, the chora lays out the field for the body to dance in. In Loy’s “Anglo-Mongrels and the Rose” spaces between words and lines indicate that the poem operates within the semiotic function allowed by the spaces provided by the chora. In conventional syntax, words occupy a one-dimensional line which uncompromisingly regulate words into a series. The spaces in this particular poem of Loy’s—not many show this characteristic\—open additional levels of space into which the word can slip out of linearity and obtain a oblique relationship with other words in the poem, revealing a visually apparent collocative and associative relationship.

« La plupart du temps, on se laisse parler par la langue sans avoir conscience de ce qu'elle transmet »
Entretien avec Anne-Marie Houdebine, printemps-été 2016-deuxième partie (republication 2021) Pour rappel, il ne s'agit pas de propos transcrits, c'est Anne-Marie Houdebine qui a rédigé ses réponses, dans un contexte d'échanges réguliers entre elle et moi.) Anne-Marie Houdebine est devenue une « figure institutionnelle » dans les années 1980. Elle est nommée professeure de linguistique et de sémiologie à l'université d'Angers en 1980 puis, entre 1983 et 1986, elle joue un rôle essentiel dans la commission de terminologie présidée par Benoîte Groult et mise en place par Yvette Roudy pour féminiser « le vocabulaire concernant les activités des femmes ». A.-M. Houdebine faisait alors suffisamment autorité pour imposer des travaux sur le genre au sein des sciences du langage ; mais pas assez pour parvenir à ce que leur pertinence scientifique soit pleinement reconnue. En 1995, cependant, elle est nommée professeure à l'université Paris-Descartes : la Sorbonne... c'est la consécration. Reste que ses travaux sur les femmes et la langue n'ont pas été applaudis tout de suite et que ceux de la « commission Groult » ont suscité un ferraillage d'épées dans les colonnes du Figaro, brandies par des hommes en habit vert plus énervés qu'affutés. Anne-Marie Houdebine a dérangé, elle tient à le souligner, mais pas à s'y attarder. Dans cette partie de notre entretien, elle évoque aussi le féminisme différencialiste et la valorisation de l'écriture féminine, auxquels elle n'a jamais souscrit. Et elle expose sa conception du sujet-en proie à une situation qui le précède, à des représentations de genre aliénantes, à une langue qui le parle tout autant qu'il la parle, mais aussi singulier, et quelquefois capable de faire des pas de côté. Conception qui doit autant à ses positions linguistiques qu'à sa pratique psychanalytique.

Georges de Peyrebrune fut l'une de ces femmes pionnières du XIXe siècle qui osèrent faire de l'écriture leur métier et qui parvinrent à se gagner une place dans la scène littéraire, toutefois monopolisée par le genre opposé. L'œuvre de cette romancière fait preuve non seulement d'un talent littéraire incontestable mais aussi d'un engagement avec la cause féministe. C'est justement cet aspect que nous aborderons lors de notre communication, à travers le commentaire d'une série d'extraits choisis nous permettant d'explorer sa vision des rapports homme/femme et ses convictions à l'égard de l'émancipation de celle-ci. La redécouverte des textes de ces femmes de lettres, oubliées et écartées du canon, pour évaluer leur contribution à l'Histoire littéraire devient parallèlement un voyage aux origines des transformations d'une nouvelle femme.

In the 1880s and 1890s, New Woman writers changed the face of British society and British fiction through their sexually open works, which critiqued old notions of marriage, and through their stylistic experimentation, which announced the modernist novel. New Woman scholarship has often studied their work in connection with that of French feminists of the late twentieth century, such as Julia Kristeva, Luce Irigaray, and Hélène Cixous. This article reconsiders the nature of this connection through a close examination of novels by two of the most popular New Woman authors, Mona Caird (1854–1932) and Olive Schreiner (1855–1920). I read Caird’s The Wing of Azrael (1889) and Schreiner’s The Story of an African Farm (1883) through the lens of Hélène Cixous’s theories of écriture féminine, or feminine writing, to question the accusation of biological determinism which is frequently directed at both groups of writers. By applying Cixous’s notions of feminine aesthetics, bisexuality, and alterity to Caird and Schreiner, my study provides the basis for a new understanding of their novels. More generally, it complements and qualifies the connection between the New Woman and so-called French feminism, thereby helping produce a more complex framework to study the fin de siècle.

This article discusses cannibalism and embodiment in the autobiographical space of Maryse Condé. Autobiography in the tradition of Rousseau and Montaigne is a genre associated with a white male identity. The genre as such poses questions of inclusion towards other identities, such as the non-male, non-white. From an ethical engagement, literary criticism has put a focus on life writing instead of autobiography. Life writing has an emancipatory function in disability studies and feminism, but is also compatible with postcolonial criticism. In this article I claim that the whole oeuvre of Maryse Condé can be read as an autobiographical space, blurring the lines between the genre of autobiography and life writing. This is interpreted as an ethically engaged postmodern game, where the traditional genre of autobiography is parodied and criticised from the perspective of the Caribbean female. The claim is that by appropriating tropes such as cannibalism and female disability, Condé establishes an autobiographical space for her female characters, thereby opening up the genre of autobiography to the hybrid identity of the Caribbean woman.

Kritici is van mening dat feministiese literatuurkritiek juis deur die ‘feministiese lees’ van ʼn teks en die gevolglike fokus op spesifiek ‘vroulikheid’, die gelykheid van geslagte ondermyn. Dit speel met ander woorde in op die ongelykheid tussen mans en vroue soos dit voorkom binne literêre teorie, deurdat dit die gaping tussen manlike en vroulike skrywers en lesers vergroot. Hierteenoor voer Showalter (in Vorster, 2013: 41) egter aan dat feministiese literatuurkritiek ʼn beduidende rol speel, deurdat dit dien as weerspieëling van die alternatiewe wyse waarop tekste gelees en geïnterpreteer kan word, asook die belangrikheid van die teenwoordigheid van vroulike skrywers en lesers in literêre teorie. Hierdie opstel het vervolgens ten doel om die vroulike liggaam, taal, en seksualiteit te bespreek, met spesifieke verwysing na die verskynsel van écriture féminine, oftewel ‘vroulike skryfwerk’, soos verstaan deur die Franse Feminisme. Hierdie bespreking sal aan die hand van die eerste afdeling van Antjie Krog se Verweerskrif (2006) geskied.

Analyse critique destinée à faire redécouvrir Louise Ackermann, une femme de lettres du 19e siècle, injustement oubliée. Nous analysons ses poèmes et ses grandes thématiques, replacés dans leur contexte, si important pour comprendre une femme auteur.

Pour citer cet article  :

Thuault, Elena, "Postface. Analyse critique de la poésie de Louise Ackermann", in : Rainette, Caroline, Les Galets de la mer, d'après l'oeuvre de Louise Ackermann,  Etincelle, 2015, pp. 75-93.

La pièce en question, en vers, est présentée pour la première fois le 26 décembre 1662. Comme souvent chez Molière, on y traite des questions du mariage, du cocufiage et, surtout ici, de la condition de la femme. Non pas que l'on ait ici affaire à une pièce dite féministe. Cela serait anachronique est surtout absurde d'attribuer à Molière de telles idées, mais il est indéniable que la pièce cherche du moins à attirer l'attention sur ce sujet. Au travers de la touchante naïveté qui entoure le personnage pur d'Agnès, et au travers encore de la façon si noble et courtoise dont prend forme l'honnête amour rassemblant le soupirant Horace et la timide et innocente Agnès-qui porte d'ailleurs le nom d'une sainte martyre reconnue pour sa pureté-on reconnaît bien vite que le nom enferme une destinée grande mais noble qui est toutefois niée par la société de l'époque. Ses aspirations sont d'une simplicité enfantine : se marier avec l'homme qu'elle aime, l'homme de son choix. Car à ces aspirations font office de pendant les monomanies de son vieux maître Arnolphe, qui la veut tout entière pour lui, on le perçoit bien, aux dépens de l'aspect peu naturel de la chose. Mais malgré cette évidente satire de Molière envers son époque et ses protagonistes, le dramaturge n'en oublie pas le comique, l'aspect plaisant du spectacle qui doit se dérouler sous les regards captivés des spectateurs. Comme toujours, il s'agit d'instruire et plaire, selon la devise esthétique de l'époque. Tel est donc le double rôle joué par Arnolphe : à la fois problématique par ses volontés, ses valeurs et ses actes, mais à la fois comique et bouc émissaire de par l'ampleur de la mise en scène et le tragique de l'épilogue.

Les Femmes savantes, c’est l’exact opposé, – en termes de pièce ayant pour sujet de préoccupation la femme et sa place dans la société –, de l’École des Femmes, jouée dix ans auparavant. Si cette dernière mettait l’accent sur les aspirations simples mais qui étaient pourtant niées à une jeune femme « ignorante » en termes d’amour et de science, mais au cœur pur et tendre, la pièce actuelle donne à voir le versant opposé : les extrêmes dans lesquels la pédanterie et la quête de savoirs peuvent faire basculer la femme. Le changement de perspective est évidemment drastique. D’une créature mise à l’écart, reléguée au ménage et aux soins de son mari, la femme devient maîtresse de son destin, à tel point qu’il devient possible d’en rire, de s’amuser du contraste et de cette nouvelle place. Car ont-elles effectué la bonne décision, une fois cette nouvelle forme de liberté obtenue ?
Peut-être était-ce là une manifestation, de la part de Molière, que les temps changeaient et que ce changement pouvait déjà être perçu, mais, tout à coup, une ribambelle de femmes en vient à se mettre en tête, plutôt que de s’occuper du ménage et d’élever des enfants, qu’il fait meilleur de s’approprier la métaphysique, l’astronomie et la philosophie antique et contemporaine. Finalement, ce qui rapproche ces deux pièces, c’est qu’elles accordent une place importante à la femme, et qu’elles sont écrites en vers.
En mettant la femme au centre de ces deux pièces, Molière dresse et met sur pieds tout l’éventail de comportements qui s’offrent à elle. Mais, cela est une certitude, la pitié qui est réservée au personnage d’Agnès ne suffit pas à racheter les excès ridicules de Philaminte, Armande, Bélise et compagnie. Il s’agit d’en rire avant tout !

The ninteenth century is the golden century for masculine french poetry, but what about women ? This paper presents (in french) the most famous and talentuous feminine french poets of this century.

Les grands poètes au masculin du XIXe ont éclipsé les poétesses du même siècle. Et pourtant il y eu beaucoup de talents, que les maisons d'édition du XIXe et du XXe, dirigées par des hommes, ont laissé de côté.
C'est à une découverte et à un hommage à ces immenses talents poétiques au féminin que vous êtes ici conviés, chères lectrices et chers lecteurs.

The purpose of the current paper is studying Zora Neale Hurston's masterpiece in the light of the post-structuralist feminist theories of the French philosopher, writer and critic Hélène Cixous. The article aims at scrutinizing the concept of body which is an integral part of écriture féminine. In order to accomplish this investigation, the researcher attempts to present manifestations of corporeality through the course of the selected novel which is Their Eyes Were Watching God. The fact that Hurston's involvement in adapting the notion of corporeality is evident to the point that some scholars approve of her obsession with the mentioned issue may serve as a proof of the fruitfulness of this research. The present article encompasses examining Hurston's attitude toward the selected concept, working with the selected text and taking the female characters and their deeds under consideration in order to grasp the desirable result.

A woman enters centre stage. She is known at the club as
La Llorona, “the weeping woman”. She emerges from the
dark space between two red velvet curtains, her auburn hair
piled high on her head, loose curls hanging down around
her face. And her face... Her face is sparkling! Her eyes are
painted bright red and yellow, her lips a deep red to match,
and there is a single glistening tear suspended from the corner
of her right eye...

Cet article analyse l'écopoétique diasporique caribéenne et féminine des jardins créoles et des sorcières, et s'interroge sur la définition même du texte littéraire « écoféministe » et son horizon d'attente en relisant Pluie et vent sur Télumée Miracle de Simone Schwarz-Bart (1972), Moi, Tituba sorcière... de Maryse Condé (1986), L'Autre qui danse de Suzanne Dracius (1989), Cereus Blooms at Night de Shani Mootoo (1996), Brown Girl in the Ring de Nalo Hopkinson (1998),  My Garden (book) de Jamaica Kincaid (1999) et Morne Câpresse de Gisèle Pineau (2008).

Numerous are the patrilineal mythic narratives that institutionalize unidimensional representations of women, portraying female bodies either as repositories of submission and passivity or as cesspools of chaos and corruption. Through insidious reproduction, such myths cast a discursive spell that dispossesses women of their subjectivity and agency. To break this curse and regain their voice, feminist authors have undertaken the task of rewriting old myths in ways that speak to current local problématiques. Intan Paramaditha's collection of stories, Apple and Knife (2018), is exemplary of this mission: in her speculative quill, fairy tales become reports of female body policing, vampires are symbolic of non-normative roles and a menstruation-eating monster is a counter-metaphor to misogynist scatological taboos. With a framework informed by feminist and postmodernist studies, this article explores the stylistic modes of corporeal writing in revisionist mythmaking. How are female bodies recast in revised myths in the interest of subverting standards of femininity? How does speculative fiction serve as an effective instrument in celebrating bodies symptomatically silenced in "original" texts? By fostering a dialogue between corporeal writing and revisionist speculative fiction, this paper examines how the female body may be reimagined outside what is deemed singular, natural, or authentic, both in terms of genre and gender.

"This thesis brings together discourses concerning indexicality, touch, theatricality, and language to bear upon the photographic image in an attempt to open the parameters of current photographic discourse and carve a place for nontraditional photographic practices. Each of these facets – indexicality, touch, theatricality, and language – links photography to the body and solicits an embodied response from the viewer by placing the viewer’s body at the center of the experience of beholding images. Mes vœux (My Wishes/My Vows, 1988-1991) is a photographic installation by multimedia French artist Annette Messager comprised of layers of black and white photographs depicting intimate close-ups of body parts, each framed under glass and hung from the wall by twine in a circular formation. Scraps of paper framed in the same manner overlay the photographs and contain handwritten, repeated words. The photographs and text exist as both images and elements of sculpture.

Mes vœux rejects the metaphor of photography as an illusionistic window giving view to another place and time, and thereby draws attention to the material surface of its photographs, and by way of analogy, the surface of the bodies it depicts. Accumulated layers of metaphoric skin and indexed bodies together construct hybrid photographic bodies the beholder may imaginatively touch, and which, in turn, may affectively touch the beholder to engage a visceral and embodied response. The emotionally suggestive text employs double entendres, puns, and homonyms to condense meaning in an oscillating wordplay that simultaneously causes a collapse and excess of signification.

Mes vœux’s nontraditional format provides contrast to the trend of the “tableau form” of photography discussed at length by Michael Fried in Why Photography Matters as Art as Never Before (2008), in which Fried applies his theory of theatricality, first articulated in his controversial essay challenging minimalism, “Art and Objecthood” (1967), to contemporary art photography. Photographic practices such as Messager’s that may be considered theatrical and that do not conform to the “tableau form” are notably absent in contemporary art photography theory as exemplified by Fried, narrowing the discourse and the field of possibility for the medium in art practice. Mes vœux links concepts of touch in visual art with concepts of embodied viewership and theatricality as traced through art history – including the advent of minimalism and the “tableau form” of photography – since the 1960s and binds them together through the medium of photography and the representation of bodies."

My research seeks to explore and eventually to reveal the inner dynamics of women-only spaces, drawing on an (auto) ethnographic case study of the Kenwood Ladies Pond, located in Hampstead Heath, a public park in North London, United Kingdom.

Niniejsza publikacja przedstawia literaturę kobiecą na Węgrzech powstałą w okresie ostatniego półwiecza, zwraca uwagę na jej historycznie i kulturowo zdeterminowany charakter oraz ustosunkowuje się krytycznie do towarzyszącej jej recepcji. W oparciu o gruntowną znajomość teorii literackich dotyczących problematyki gender autorka książki dokonuje wnikliwej analizy czterech powieści, z których każda napisana jest przez inną autorkę i każda reprezentuje inne strategie narracyjne. W centrum zainteresowania stoi uchwycenie i opisanie sposobów konstruowania tożsamości kobiecej w tekście, dzięki czemu abstrakcyjne pojęcie écriture féminine staje się bardziej uchwytne. Dostrzeżone przez badaczkę specyficznie feministyczne aspekty analizowanych powieści są nie tylko istotne dla ich głębszego zrozumienia, lecz wzbogacają naszą wiedzę dotyczącą kobiecego pisarstwa w sensie ogólnym, niezależnie od tego, gdzie ono powstaje.

Ce livre n’a pas de précédent : avant sa publication conjointe en ukrainien et en français, aucun ouvrage ne retraçait de manière synthétique l’histoire de l’art ukrainien depuis le tournant des 19e-20e siècles jusqu’à aujourd’hui. Sa réalisation est l’aboutissement d’un projet commun engagé depuis deux ans par les Editions ArtHuss de Kiev et les Nouvelles éditions Place.
Souvent sous les feux de l’actualité́ au regard des enjeux géopolitiques qu’elle représente, l’Ukraine reste une grande inconnue. Une révolution permanente. L’art ukrainien contemporain et ses racines propose une immersion dans l’art contemporain ukrainien, l’un des plus vivants du continent européen, malgré́, ou peut-être grâce à la situation tendue dans laquelle se trouve le pays.
Alisa Lozhkina, commissaire d’exposition reconnue internationalement, inscrit cet art dans un parcours qui prend son origine à la fin du 19e siècle, passe par l’avant-garde, le réalisme socialiste et les courants qui s’épanouissent après la fin de l’URSS.
En Ukraine, art et société́ sont à ce point entremêles que cet ouvrage se lit également comme une histoire politique et sociale – de la révolution bolchevique à la révolution orange (2004) et à celle de Maïdan (2014), qui ont été́ retransmises sur tous les écrans du monde.
L’engagement social et l’exigence d’un regard sans concession – souvent photographique – sur la réalité présente comme sur le passé de l’Ukraine caractérise les œuvres de ces artistes et fait sans doute leur principale force. L’artiste devient immanquablement historien, qui intervient pour sauvegarder les œuvres du passé, qui dirige parfois lui- même un musée, et ce, tout en se situant au cœur des événements politiques, qu’il ne s’attache pas seulement à comprendre ou à illustrer, mais aussi à provoquer.
Le texte est richement illustré, avec une matière documentaire inédite. Les reproductions des œuvres contemporaines proviennent pour la plupart des collections des artistes eux- mêmes.

Alisa Lozhkina
Historienne d’art et commissaire d’exposition, elle vit à Kiev. De 2013 à 2016, elle est directrice adjointe du Mystetskyi Arsenal, le plus grand musée d’art contemporain d’Ukraine. De 2010 à 2016, elle est rédactrice en chef de Art Ukraine. En 2014, elle co- organise l’exposition « Je suis une goutte d’eau dans l’océan. L’art de la révolution ukrainienne » à la Künstlerhaus de Vienne et au MOCAK de Cracovie. En 2018, elle est commissaire en chef d’« Une révolution permanente. L’art ukrainien aujourd’hui » au Ludwig Museum de Budapest, exposition pour laquelle elle est nominée au Global Fine Art Awards de New York.

Igor Sokologorsky
Docteur en philosophie, responsable de l’aire géographique « Modernités russes » du Labex Comod (université de Lyon), il dirige la collection « L’art à l’écrit » aux Nouvelles éditions Place. Il a été attaché culturel à l’ambassade de France à Moscou (2010-2014). Il est le traducteur d’« Une révolution permanente. L’art contemporain ukrainien et ses racines ».

Cyrille Zola-Place
Editeur et écrivain sous d’autres noms, il dirige les Nouvelles éditions Place.

Lundi 3 février, à partir de 18h30
En présence de l’auteure, Igor Sokologorsky et Cyrille Zola-Place Bibliothèque Kandinsky – Centre Pompidou, niveau 3
La conférence se tiendra en Anglais.


https://www.centrepompidou.fr/ http://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/ https://carnetbk.hypotheses.org/
https://www.nouvelleseditionsplace.com/

Ιn Η Γυναίκα στο Κείμενο: Tέσσερις κύπριες πεζογράφοι συνομιλούν για τη λογοτεχνική γραφή: Μυρτώ Αζίνα, Νάσια Διονυσίου, Μαρία Α. Ιωάννου, Κωνσταντία Σωτηρίου [Woman in the Text: Four Cypriot women prose writers discuss about writing], ed. by Demetra Demetriou and Antonis K. Petrides. Spec. issue of Akti, no. 118 (Spring): 193-219.

Les mots « guerre » et « femme » étaient fondamentales pour comprendre le XXe siècle. La résistance est une réaction de l’opprimée contre l’oppresseur et elle peut arriver face à un dominateur réel ou symbolique. Dans la perspective de la guerre, la domination se déroule avec la violence du combat : l’invasion, la bataille, le sang, la mort. Cette idée peut être claire quand on pense sur les pays qui ont été colonisés, tellement les Caraïbes et l’Afrique, ou comme la France qui a été envahie pendant la Seconde guerre mondiale. On peut en observer dans l’écriture des femmes que pouvaient décrire la situation de leur peuple aux temps de guerre, mais on peut en voir aussi dans les oeuvres des femmes qui étaient engagées dans la lutte, ces qui ont participé effectivement du combat, tellement quelques auteures qui composent ce choix d’écrits.

Questionnant la pertinence du concept d'« écriture féminine » tel qu'introduit par Hélène Cixous, cet exposé a pour but d'en traquer les failles pour en proposer une nouvelle définition, à la fois plus universelle et plus resserrée., en se fondant notamment sur les travaux de Françoise Héritier, Monique Wittig et Michèle Causse, et en proposant une étude de différentes oeuvres féminines.

Mémoire présenté à l'issue du Master de Lettres modernes.

Thèse rédigée en français - Thesis written in French (Abstract follows)

FR
Dans cette étude, j’invite à penser le scandale au féminin, c’est-à-dire les remous médiatiques autour d’œuvres de femmes qui se montrent conscientes des oppressions vécues par les femmes. La subversion des normes opérée par les femmes scandaleuses qui abordent la sexualité, le plaisir et le désir, ainsi que le racisme et les identités hybrides, ou encore les rapports de pouvoir et de domination régissant tous les aspects de la vie quotidienne crée l’indignation dans la sphère publique car elle fait remonter à la surface du visible des malaises et des tabous qui dérangent. La transgression des femmes scandaleuses s’inscrit à la fois dans le principe de visibilité de la société actuelle et dans un engagement au féminin qui lutte pour inscrire les femmes dans la sphère publique. Les auteures Virginie Despentes, Nelly Arcan et aurélia aurita sont toutes les trois des femmes scandaleuses dans la mesure où leurs œuvres ainsi que leur personnage public ont été l’objet de polémique, de scandale ou de buzz médiatique. L’étude de leurs œuvres jugées scandaleuses en parallèle de leur réception selon un cadre de recherche informé par les structures de l’espace public et des champs artistiques dans le système médiatique contemporain ainsi que par la critique féministe permet de mettre en lumière les normes auxquelles sont soumises les femmes dans la sphère publique de même que l’engagement au féminin contenu dans l’articulation d’une agentivité féminine et d’une constitution du sujet femme incluses dans ces œuvres. La diffusion médiatique des scandales permet aux œuvres transgressives d’atteindre un public plus large et potentiellement d’initier des débats sur les tabous sociaux pour mieux transformer l’idéologie dominante. Les femmes scandaleuses dans les représentations culturelles et médiatiques ouvrent un espace de parole aux transgressives, aux excessives, aux décalées, aux minoritaires, aux insoumises qui bousculent l’ordre établi et créent de nouveaux possibles.

EN
This study focuses on scandals in the feminine, or the media turmoil triggered by women’s writing demonstrating an awareness of women’s oppression. Scandalous women subvert norms by addressing sexuality, pleasure, desire as well as racism, hybrid identities, and power and domination relationships engrained in all aspects of daily life. Their speech generates indignation in the public sphere as it brings to the surface taboos and uncomfortable issues. The transgression of scandalous women invokes both the principle of visibility of our current societies and the commitment in the feminine to fight for the inclusion of women in the public sphere. The three authors examined in this dissertation, Virginie Despentes, Nelly Arcan, and aurélia aurita, are scandalous women inasmuch as their works and their public persona have been the subject of polemic, scandal or media buzz. The study of their productions deemed scandalous alongside their reception according to a research framework informed by the structures of the public sphere and artistic fields in the contemporary media era as well as feminist criticism brings to light the norms imposed on women in the public sphere. This study also highlights the commitment in the feminine exemplified by the articulation of a feminine agency and the constitution of a woman subject in these works. The media coverage of scandals widens the public audience of those transgressive works and instigates, potentially, debates about social taboos, and eventually, the transformation of the dominant ideology. Scandalous women in cultural and media representations open up a space for transgressive, excessive, out of place, minority, and disobedient subjects to speak, shake up the status quo, and expand the possible.

Understanding Postmodern feminism which encompasses a combination of poststructuralism, postmodernism and French feminism, it is important to understand Ecriture feminism as it destabilizes the patriarchal norms being practiced in a society in general and promoting gender inequality in particular. The term 'Ecriture feminism' means 'feminine writing' is coined by Helen Cixous in 1976 in her essay "The Laugh of the Medusa". It keeps its significant impact on foregrounding French feminism in practice by highlighting the significance of language and narration and determining the position of women in a society. Further, while understanding language, philosophy, psychoanalysis and social practices in a text, it approaches deconstructive approach by focusing on language and production of meaning within a text. Ecriture feminists argues that language has been a male realm which represents a word from male point of view. Contextualizing language and feminism into prose and women writing, they believe that female writers have promoted prose writing through their writings which was 'an instrument fashioned for male purposes'. As in "Can the Subaltern Speak", Gayatri Spivak says that women must act actively to overcome the patriarchal oppression in a society, similarly Helen challenges the phallocentric discourse by giving her view that women's unconscious is different from men.

Dopo una breve introduzione alla poesia femminile del Cinquecento, sono analizzati i canzonieri delle tre poetesse; una particolare attenzione è riservata alle tecniche di autorappresentazione impiegate dall'Io poetante e alle differenti poetiche espresse.

The purpose of this Mémoire is to examine the way in which female authors who were young women in the 1950's have presented their own views of a gender restrictive era through semi-autobiographical novels. The choice to focus on semi-autobiographies is crucial, because those texts have an inherent power that historical accounts cannot convey: they carry the voice of a female individual who underwent the anxiety triggered by the restrictiveness of the era's expectations, and had to find a way around it. Moreover, by adding fictional elements to their stories, the authors can strengthen or reduce some facets of their stories so as to point to a particular moment of their lives, and the repercussions it had on their present self, offering the reader alternative versions for their life-stories
Both primary texts, The Millstone and The Bell Jar, have been chosen because they reflect on double standards and unfair treatments of women during the fifties. They unveil the difficulty to reconcile one's apparently contradictory desires, whether a husband, a family or a career. Both texts also enhance the idea that women have a superior role to play, but that they are deprived of their own possibilities: not by their husbands or men in general, but by the socially enforced cultural values, norms and morals that reduce them to their role as housewife or mother. This Mémoire will also reflect on contemporary media and political movements which contributed to the widely gender-centered organization of society: feminine magazines such as Mademoiselle or Seventeen and their ambiguous advice for young women, and political debates such as the Kitchen Debate of 1959. Then, with the help of Ian McEwan's novel On Chesil Beach, written in 2007 and looking back on the first years of the 1960's, it becomes obvious that constrictive gender roles were not specific to the Cold War era in America. They were indeed constitutive of Western cultural norms based on a patriarchal conception of society.

Les débats autour du statut d’auteure cristallisent actuellement les tensions; en témoignent notamment la vive polémique autour du substantif féminin auteure. Ces interrogations quant au statut des créatrices apparaissent d’autant plus fortes et virulentes quand elles s’attachent aux femmes appartenant aux littératures de langue française. Les accointances entre la situation des femmes et celles des auteurs de langue française sont nombreuses et se retrouvent notamment autour de la question de la légitimité. Sur une scène littéraire majoritairement dominée par des écrivains, hommes donc, blancs et occidentaux, écrire en français en tant que femmes étrangères relève d’une double gageure et entraîne un besoin de justification. Pour la présente réflexion, nous nous attacherons à l’oeuvre d’Assia Djebar, première écrivaine de langue française à avoir rejoint l’Académie française en 2005. Polymorphe, son oeuvre, tant littéraire que filmique, tend à revenir sans cesse, tel un leitmotiv, sur son auctorialité, construisant ainsi sa propre représentation et l’image de soi (AMOSSY, 2010). C’est en cela que l’ethos de l’écrivaine participe d’une mise en scène tout à fait particulière, qui relève à la fois de la littérature féminine et de la littérature postcoloniale.


Resumo

*** Construir-se como autora de língua francesa. O exemplo de Assia Djebar ***

Os debates que envolvem o status de autora atualmente cristalizam as tensões, o que testemunha em particular a polêmica viva em torno do substantivo feminino autora. Essas questões sobre o status das mulheres criadoras parecem ainda mais fortes e mais ativas quando se trata de mulheres pertencentes às literaturas em língua francesa. As conexões entre a situação das mulheres e as dos autores francófonos são numerosas e concentram-se particularmente no que diz respeito à questão da legitimidade. Numa cena literária predominantemente dominada por escritores, homens, sobretudo brancos e ocidentais, escrever em francês como mulheres estrangeiras constitui um duplo desafio e implica uma necessidade de justificação. Para a presente reflexão, nos concentraremos no trabalho de Assia Djebar, primeira escritora de língua francesa a ingressar na Academia Francesa em 2005. Polimorfa, sua obra, tanto literária quanto fílmica, tende a retornar incessantemente, como um leitmotiv, por sua autoria, construindo assim sua própria representação e imagem de si (AMOSSY, 2010). É nisto que o ethos de escritora participa de uma encenação muito particular, que é ao mesmo tempo da literatura feminina e da literatura pós-colonial.

Palavras-chave: Assia Djebar; literatura pós-colonial; escrita feminina; comprometimento; voz.

Resumen

En el período Heian (794-1185) las mujeres de la corte se apropiaron de la escritura japonesa. Mientras los hombres escribían en chino como idioma oficial, las mujeres encontraron en el japonés una manera de dominar la esfera literaria desde la lengua vernácula. Estas mujeres escribieron textos autobiográficos, novelas y colecciones de poesía y, por medio, de estos textos rellenaron los vacíos de la representación de la feminidad que existían en el discurso masculino-dominante. Esta tesis analiza la situación de las mujeres de la corte a partir de los textos escritos por tres autoras: Michitsuna no Haha, Izumi Shikibu y Sei Shōnagon. La primera de estas mujeres no pertenecía a la corte como las otras dos, es decir, no era dama de compañía de alguna emperatriz o dama de alto estatus, sino que era la segunda esposa de uno de los hombres más poderosos de la época. Las otras dos, Izumi Shikibu y Sei Shōnagon fueron damas de compañía de la corte de las consortes del emperador Ichijō, sin embargo, Izumi Shikibu escribió su texto un poco antes de entrar en la corte, en cambio Sei Shōnagon escribe su colección de ensayos durante los años en los que vivió en la corte junto a la emperatriz Teishi. El análisis, que planteo en esta tesis, lo desarrollo desde la categoría escritura femenina como un contra-discurso localizado en la feminidad. 

Palabras clave: escritura femenina, auto-representación, cuerpo, autobiografías, período Heian.


Abstract

In Heian period (794-1185) women of court took over Japanese writing. While men wrote in Chinese (official writing language), women found in Japanese a way to dominate the literary sphere with vernacular language. These women wrote autobiographical texts, novels and collections of poetry and, through these texts, filled the gaps that existed in the masculine-dominant discourse about being a woman. This thesis analyzes the situation of women in court and the texts that they produced through three writers: Michitsuna no Haha, Izumi Shikibu and Sei Shōnagon. The first of these women did not belong to court like the other two, that is, she was not a companion of some empress or lady of high status, but was the second wife of one of the most powerful men of her time, Fujiwara no Kaneie. The other two, Izumi Shikibu and Sei Shōnagon were court ladies of Emperor Ichijō’s consorts, however, Izumi Shikibu wrote her text a little before entering court, while Sei Shōnagon wrote her collection of essays the years she lived with Empress Teishi. In this thesis, I analyze how the category écriture feminine becomes a counter-discourse located in femininity.

Key words: écriture féminine, self-representation, body, autobiographies, Heian period.

« Pour qui la femme est-elle une énigme ? Si le féminin est à l’évidence une énigme pour l’homme, il est aussi une source d’interrogations pour la femme. » À partir de ce constat énoncé par Alberto Eiguer en 2002 se pose la question de l’exploration de l’identité féminine par les femmes elles-mêmes. Hélène Cixous, Luce Irigaray, Catherine Clément, pour ne citer que quelques unes de ces chercheuses, ont formulé dès 1970 l’hypothèse d’une écriture féminine. Leurs théories, issues de la deuxième vague des Études du genre, proposent un retour à une « langage d’avant la langue », à une expression première dérivée du chant, propre à exprimer le Féminin. En ce sens, elles tendent à un remaniement de la langue, qui bien que ressentie et vécue comme naturelle par les locuteurs, est une construction sociale susceptible d’être reconsidérée. Ce système de pensée devient dès lors un outil de lecture, à l’aune duquel l’analyse des écrits féminins offre de nouvelles perspectives.
Le cas particulier d’Assia Djebar, qui joue des frontières entre autobiographie et autofiction, notamment dans L’Amour, la fantasia (1985), soulève de nombreuses questions quant à l’intégration de l’altérité – les voix d’autres femmes – dans la mise en mots de son propre tracé de vie. La polyphonie des voix narratives, pour ne pas dire la cacophonie, repose sur la prise de parole de narratrices employant toutes le je qui, de fait, devient protéiforme et instable. Cette construction éclatée fait de ce texte le lieu de rencontre entre l’unicité et l’Altérité, le caractère structurel (micro et macrostructure) de ces œuvres s’en trouvant fragmenté et hybridé. A titre d’illustration, le dialogue qui s’instaure entre un je-féminin et un tu-féminin, certes absent mais néanmoins support du discours, semble recréer une généalogie féminine fondée sur l’énonciation. Notons que l’écriture féminine demeure une transgression de la norme patriarcale qui repartit l’acte créateur selon le sexe de l’auteur : les hommes se placeraient du côté de la création artistique et scientifique tandis que les femmes seraient dans le champ de la procréation. En ce sens, les écrits de la main d’une femme sont, d’autant plus dans la société algérienne, déviants car ils remettent en question le clivage genré des rôles sociaux : en écrivant, les auteures s’accaparent la parole alors qu’elles appartiennent au domaine domestique, intime et intimiste, qui n’a théoriquement pas accès au domaine public et à la res publica.
Le présent article se propose d’étudier la manière dont Assia Djebar rapporte littérairement le discours féminin dans son Quatuor algérien  autobiographique, cherchant à franchir les frontières, poreuses, d’une langue et de canons littéraires patriarcaux qui se voient (re)pensés, travaillés et questionnés jusque dans leurs capacités à exprimer.
S’inscrire dans le texte, donner corps et forme à l’expression de Soi, implique de se traduire sans se trahir ; c’est sous cet angle que nous envisagerons le discours rapporté, en partant du postulat d’une écriture au féminin qui implique un investissement particulier du texte littéraire.

Dans cette recherche, je démontre comment je m’y suis prise pour mieux unir le féminin et le masculin en moi. Ce sont des polarités que je qualifie respectivement de réceptivité créative et d’extériorisation créative, et je relate comment, à travers l’écriture de ce mémoire et l’espace relationnel qu’il a créé, j’en suis arrivée à mieux vivre le fruit de leur union singulière.

Je parle de mon expérience avec certains états modifiés de conscience propres au chamanisme contemporain. J’explique comment ces manières de percevoir et de comprendre le monde sont liées pour moi à une intégration de la part féminine de l’être, c’est à dire d’une profonde réceptivité créative, et sont donc un fondement important vers une épistémologie harmonieuse au niveau de ses manifestations humaines et écologiques. Une réceptivité vers « l’être avec soi, l’autre, le monde et l’inconnu » de façon créative.

Ce mémoire s’appuie sur une méthode de recherche qui inclut la phénoménologie et l’herméneutique. Elle est produite à partir d’une posture d’écriture performative et autobiographique. Les résultats sont le fruit d’une systématisation interprétative et performative. Ils révèlent comment l’utilisation du paradigme de la roue à quatre directions du Lynn Andrews Center for Sacred Arts and Training, école de chamanisme contemporain, m’a permis de toucher une meilleure union interne et comment l’écriture performative m’a aidée à l’exprimer de manière intégrée.

This study analyses the works of Virginia Woolf, most notably A Room of One's Own, Mrs Dalloway, To The Lighthouse, and Orlando, through the lens of two prominent writing techniques associated with Woolf; androgyny and ecriture feminine. It presents a critical debate surrounding each theory, providing discussion on the theories themselves, how they are presented in Woolf's work, and how her work is perceived as a result. This study will also applies contemporary queer and feminist theory to Woolf, androgyny, and ecriture feminine in order to gain an understanding of how these theories can be considered valuable to a modern readership. The aim of this thesis is to understand and elaborate on the tension between androgyny and ecriture feminine within Woolf criticism, and question whether the two need be at odds with one another.