Neoliberalization of the state

In this paper we analyze the historical roots of neoliberal housing policies, mottos and principles in Italy and Spain, two countries with a Mediterranean welfare regime, showing how they are embedded in the twentieth century fascist-dictatorial regimes of Mussolini and Franco. To stimulate economic growth in a situation of autarchy, both regimes saw the construction sector and the promotion of homeownership as keys to fuel the accumulation process while believing this guaranteed social order. After acknowledging these long-standing roots, we show how the current phase of neoliberalism, characterized by severe austerity policies, relies on similar principles, the main reforms approved in both countries proceeding mainly towards cuts to service provisions and resources, while the promotion of homeownership remains unchallenged.
Keywords: neoliberalism; housing policy; austerity policies; Mediterranean welfare regime; Italy; Spain

Noch vor kurzem erschien der Nationalstaat in den internationalen staatstheoretischen Debatten bestenfalls als ein Überbleibsel aus vergangenen Zeiten. Neuerdings ist jedoch sein erstaunliches Comeback in den sozialwissenschaftlichen Debatten zu beobachten. Insbesondere im deutschsprachigen Raum gibt es wieder vermehrt staatstheoretisch angeleitete Forschungsprojekte.

Die Beiträge in dem vorgestellten Band fragen nach der Transformation des Staates als Herrschaftsverhältnis und danach, wie Staatskritik heute möglich ist, wie sich die Geschlechterverhältnisse durch den Staat hindurch reproduzieren, wie sich der Staat im Prozess der Globalisierung räumlich restrukturiert, wie der neue Nationalismus beschaffen ist und welche Bedeutung die Debatten der transnationalen Migrationsforschung für eine Theorie des Staates im Postfordismus haben.

Le GENA s’est constitué à la fin de l’année 2018 pour répondre à une urgence politique et théorique. La situation mondiale est marquée par une crise majeure des formes de la démocratie libérale. Cette crise a été d’abord mise en évidence par des mouvements démocratiques entre 2010 et 2016. Puis elle s’est manifestée dans un tout autre sens, avec la montée en réaction de forces d’extrême droite et l’apparition de gouvernements aux aspects ouvertement dictatoriaux, nationalistes, violents, fascisants, racistes, sexistes. Trump, Salvini, Bolsonaro, Orban ou Erdogan en sont les sinistres figures emblématiques. Cette montée en puissance des forces anti démocratiques reçoit aujourd’hui l’appui des puissances économiques privées et des gouvernements de certains États capitalistes, notamment des États-Unis et de la Russie.

L’année 2016 aura été sans doute une année charnière dans le basculement de la conjoncture politique mondiale : golpe parlementaire qui renverse Dilma Rousseff au Brésil, coup d’État en Turquie qui permet à Erdogan de renforcer son pouvoir personnel et de lancer une campagne de répression, élection pleine de coups fourrés de Trump en novembre. Depuis lors, nous avons affaire non pas seulement à un classique effet de balancier de gauche à droite, mais à un processus politique nouveau et plus profond qui nécessite un diagnostic clair, des analyses concrètes et précises, un effort de conceptualisation indispensable.

Cette séquence historique ne tombe pas du ciel. De nombreux signaux et depuis plusieurs décennies permettaient de pressentir un tel moment politique, effet d’une combinaison de facteurs différents, mais tous liés à l’effondrement de la croyance dans la « représentation ». Il suffisait pour l’anticiper d’être attentif au sentiment d’exclusion ou de marginalisation d’une grande partie de la population, à la montée d’une colère « anti-système » comme à la haine croissante envers des minorités, des étrangers ou des « ennemis de l’intérieur ». On aurait tort de se contenter en guise d’explication de catégories mi-politiques, mi-médiatiques, comme celle de « populisme » d’un côté, ou celle de « fascisme » de l’autre . Ces caractérisations saisissent certains aspects, certains ressorts, certaines pulsions et passions, mais leur degré de généralité, parfois leur anachronisme ou leur essentialisme, nuisent à la saisie du phénomène dans sa nouveauté, dans sa diversité, mais aussi dans ses racines et ses logiques.

Ce moment de crise vient donc de loin. Il n’a certes pas une cause unique, mais son principal facteur est la mise en œuvre depuis plusieurs décennies d’un type de gouvernement néolibéral qui s’est soustrait au contrôle des citoyens pour imposer des transformations profondes des sociétés et des subjectivités. Cette érosion progressive des bases mêmes de la démocratie a atteint aujourd’hui une phase aiguë. Nous entrons dans une nouvelle période marquée par l’antinomie de plus en plus flagrante entre les principes de la démocratie libérale et la logique du néolibéralisme. On parle parfois d’un « nouveau fascisme ». Il est certain que la haine et la pulsion meurtrière sont au cœur de leur expansion, comme le montre le cas du Brésil aujourd’hui. Pourtant, il y a des différences importantes avec le fascisme classique. Les ignorer conduirait à se tromper de diagnostic. À la différence des années 1930 qui avaient vu l’émergence des fascismes européens en réaction au « laisser faire » du libéralisme économique et à ses conséquences, les néolibéralismes nationalistes, autoritaires et xénophobes d’aujourd’hui ne cherchent pas à « réencastrer le marché » dans l’État total, ni même, plus simplement, à « encadrer les marchés », ils visent au contraire à accélérer l’extension de la rationalité capitaliste et à accroître les inégalités économiques, conséquence inévitable du « libre » jeu de la concurrence et des privatisations. Ces nouveaux néolibéralismes brutaux ne peuvent être mis en œuvre qu’en dehors du cadre libéral classique. Ils n’obtiennent un appui populaire qu’en déplaçant les enjeux politiques du terrain de l’injustice sociale vers le terrain des « valeurs » de la nation et de la religion, en détournant la colère, la frustration et les peurs sociales vers un ensemble de cibles considérées comme autant de « déviants » et de « menaces », immigrés, noirs, femmes, homosexuels, syndicalistes, militants, intellectuels, c’est-à-dire contre toutes les forces démocratiques qui s’opposent à cette mise au pas de la société. Derrière l’apparence fragile de la légalité formelle, ces néolibéralismes mènent une guerre contre la démocratie. Le cas du Brésil est particulièrement instructif à cet égard. il n’est pas un domaine de la vie quotidienne et pas une institution qui ne soit pas menacé d’une régression des droits humains, de la liberté de pensée et de l’égalité. Les attaques répétées contre l’environnement, le marché du travail, le système de retraites, l’université et l’école publique, les droits des peuples autochtones en témoignent.

Le Brésil, avec l’élection de Jair Bolsonaro à la fin de 2018, a rejoint la cohorte de ces sortes de régimes dirigés par d’improbables leaders. L’analyse du phénomène bolsonariste, pas plus d’ailleurs qu’à l’instar du phenomène trumpiste, ne peut se contenter de remarquer l’effroyable nullité du sinistre personnage, ni la part de dérangement mental qui le fait s’agiter et parler. Il faut comprendre ce qui a provoqué son élection par une majorité d’électeurs brésiliens, qui vivaient pourtant depuis trente ans sous une constitution démocratique parlementaire et après quatorze ans de gouvernements de gauche.

Au-delà de ce qui affecte le seul Brésil, la question est bien de savoir comment un pays glisse vers un régime hyper-néolibéral aux aspects fascisants de plus en plus manifestes. En effet, aucun pays ne peut se dire immunisé contre un tel basculement. La France, avec la répression policière et judiciaire inédite des Gilets jaunes, montre par exemple combien des institutions dites « républicaines » se transforment en instruments aveugles d’un néolibéralisme de moins en moins attaché aux formes les plus élémentaires de la démocratie.

La question principale posée durant le colloque du GENA et qui se retrouve dans ce dossier a donc été de se demander en quoi le Brésil est une illustration du nouveau cours mondial du néolibéralisme.

Cette question a été prise sous deux angles différents et complémentaires. On s’est demandé à la fois en quoi le Brésil reflétait ce nouveau cours mondial du néolibéralisme nationaliste et brutal, et ce que le Brésil d’aujourd’hui nous apprenait plus spécifiquement sur ce nouveau cours, de manière à articuler autant que nous le pouvions le phénomène mondial général et la situation brésilienne en particulier. Ce double regard est indispensable à l’analyse, car nous sommes à une époque où s’impose le devoir de penser les phénomènes politiques, sociaux et économiques qui ont lieu dans des pays donnés dans leur globalité, condition pour les comprendre, mais aussi pour les combattre lorsqu’ils mettent en danger la démocratie et la liberté de penser, comme c’est le cas aujourd’hui. La coopération internationale en matière de recherche est plus que jamais un enjeu de connaissance et de démocratie. C’est ce que le colloque a également voulu démontrer.

About the Book

The recent, devastating and ongoing economic crisis has exposed the faultlines in the dominant neoliberal economic order, opening debate for the first time in years on alternative visions that do not subscribe to a 'free' market ethic. In particular, the core contradiction at the heart of neoliberalism – that states are necessary for the functioning of free markets – provides us with the opportunity to think again about how we want to organise our economies and societies. The Rise and Fall of Neloberalism presents critical perspectives of neoliberal policies, questions the ideas underpinning neoliberalism, and explores diverse response to it from around the world.

In bringing together the work of distinguished scholars and dedicated activists to question neoliberal hegemony, the book exposes the often fractured and multifarious manifestations of neoliberalism which will have to be challenged to bring about meaningful social change.

Table of Contents

1. Introduction: A World Turned Right-Way Up - Kean Birch and Vlad Mykhnenko

Part 1: The Rise of Neoliberalism

2. How Neoliberalism Got Where It Is: Elite Planning, Corporate Lobbying and the Release of the Free Market - David Miller
3. Making Neoliberal Order in the United States - Kean Birch and Adam Tickell
4. Neoliberalism, Intellectual Property and the Global Knowledge Economy - David Tyfield
5. Neoliberalism and the Calculable World: The Rise of Carbon Trading - Larry Lohmann
6. Tightening the Web: The World Bank and Enforced Policy Reform - Elisa van Waeyenberge
7. The Corruption Industry and Transition: Neoliberalising Post-Soviet Space? - Adam Swain, Vlad Mykhnenko and Shaun French
8. Remaking the Welfare State: From Safety Net to Trampoline - Julie MacLeavy

Part 2: The Fall of Neoliberalism

9. Zombieconomics: The Living Death of the Dismal Science - Ben Fine
10. From Hegemony to Crisis? The Continuing Ecological Dominance of Neo-Liberalism - Bob Jessop
11. Do It Yourself: A Politics for Changing Our World - Paul Chatterton
12. Dreaming the Real: A Politics of Ethical Spectacles - Paul Routledge
13. Transnational Companies and Transnational Civil Society - Leonith Hinojosa and Anthony Bebbington
14. Defeating Neo-liberalism: A Marxist Internationalist Perspective and Programme - Jean Shaoul

15. Conclusion: The End of an Economic Order? - Vlad Mykhnenko and Kean Birch

The first edition of this Research Handbook offers unparalleled insights into the large-scale resurgence of interest in Marx and Marxism in recent years, with contributions devoted specifically to Marxist critiques of law, rights, and the state.

The Research Handbook brings together thirty-three scholars of Marx, Marxism, and law from around the world to offer theoretically informed introductions to the Marxist tradition of social critique, contemporary Marxist analyses of law and rights, and future orientations of Marxist legal analysis. Chapters testify to the strength of Marxist critical tools for understanding the role of law, rights, and the state in capitalist societies.

Exploring Marxist critique across an extraordinarily wide range of scholarly disciplines, this Research Handbook is a must-read for scholars of law, politics, sociology, philosophy, and political economy who are interested in Marxism. Graduate and advanced undergraduate students in these and related disciplines will also benefit from the Research Handbook.

The volume is edited by Paul O'Connell (Reader in Law, SOAS, University of London) and Umut Özsu (Associate Professor of Law and Legal Studies, Carleton University).

Contributors include Max Ajl (Postdoctoral Researcher, Department of Social Sciences, Rural Sociology Group, Wageningen University & Research), Rémi Bachand (Professor of Law, Université du Québec à Montréal), Miriam Bak McKenna (Lecturer in Law, Lund University), Clyde W. Barrow (Professor of Political Science, University of Texas Rio Grande Valley), Enzo Bello (Associate Professor, Universidade Federal Fluminense, Rio de Janeiro), Bill Bowring (Professor of Law, Birkbeck, University of London), Honor Brabazon (Assistant Professor of Sociology and Legal Studies, St. Jerome’s University in the University of Waterloo), Gustavo Capela (PhD Candidate in Anthropology, University of California, Berkeley), Cosmin Sebastian Cercel (Associate Professor of Law, University of Nottingham), B. S. Chimni (Distinguished Professor of International Law, OP Jindal Global University), Pablo Ciocchini (Lecturer in Criminology, University of Liverpool), Natalia Delgado (Lecturer in Law, University of Southampton), Matthew Dimick (Professor of Law, University of Buffalo), Radha D’Souza (Reader in Law, University of Westminster), Michael Head (Professor of Law, Western Sydney University), Nate Holdren (Associate Professor of Law, Politics, and Society, Drake University), Rob Hunter (Independent Scholar, PhD in Politics, Princeton University), Talina Hürzeler (Independent Scholar, LLB, University of New South Wales), Bob Jessop (Emeritus Professor of Sociology, University of Lancaster), Rene José Keller (Independent Scholar, PhD in Law, Universidade do Estado do Rio de Janeiro, and PhD in Social Work, Pontifícia Universidade Católica do Rio Grande do Sul), Rafael Khachaturian (Lecturer in Critical Writing, University of Pennsylvania), Stéfanie Khoury (Independent Scholar, PhD in Sociology of Law, Università degli Studi di Milano and Universidad del País Vasco), Dimitrios Kivotidis (Lecturer in Law, University of East London), Daniel McLoughlin (Senior Lecturer in Law, Society, and Criminology, University of New South Wales), Eva Nanopoulos (Senior Lecturer in Law, Queen Mary, University of London), August H. Nimtz (Professor of Political Science and African American and African Studies, University of Minnesota), Paul O’Connell (Reader in Law, SOAS, University of London), Chris O’Kane (Assistant Professor of Political Science, University of Texas Rio Grande Valley), Rebecca Schein (Associate Professor of Interdisciplinary Studies, Carleton University), Igor Shoikhedbrod (Assistant Professor of Political Science and Law, Justice, and Society, Dalhousie University), Nimer Sultany (Reader in Law, SOAS, University of London), Christine Sypnowich (Professor of Philosophy, Queen’s University), and Ahmed White (Professor of Law, University of Colorado at Boulder).

The Routledge Handbook of Neoliberalism seeks to offer a comprehensive overview of the phenomenon of neoliberalism by examining the range of ways that it has been theorized, promoted, critiqued, and put into practice in a variety of geographical locations and institutional frameworks. Neoliberalism is easily one of the most powerful discourses to emerge within the social sciences in the last two decades, and the number of scholars who write about this dynamic and unfolding process of socio-spatial transformation is astonishing. Even more surprising though is that there has, until now, not been an attempt to provide a wide-ranging volume that engages with the multiple registers in which neoliberalism has evolved. The Handbook of Neoliberalism accordingly serves as an essential guide to this vast intellectual landscape. With proposed contributions from over 50 leading authors, the Handbook of Neoliberalism will offer a systematic overview of neoliberalism’s origins, political implications, social tensions, spaces, natures and environments, and aftermaths in addressing ongoing and emerging debates. Numerous books have been published on neoliberalism, including important edited volumes, but none of these contributions have attempted to bring the diverse scope and wide-ranging coverage that we plan to incorporate here. Most of the edited volumes and monographs on neoliberalism that have been published to date have a very specific thematic focus, either on particular empirical case studies, or alternatively attempt to wrestle with a specific theoretical concern. In contrast, the Routledge Handbook of Neoliberalism aims to provide the first comprehensive overview of the field.

With authors working at institutions around the world, the Handbook of Neoliberalism will offer a thorough examination of how neoliberalism is understood by social scientists working from diverse disciplinary backgrounds. Our goal is to advance the established and emergent debates in a field that has grown exponentially over the past two decades, coinciding with the meteoric rise of neoliberalism as a hegemonic ideology, state form, policy and program, and governmentality. In short, the Handbook of Neoliberalism will intervene by both outlining how theorizations of neoliberalism have evolved and by exploring new research agendas that we hope will inform policy making and activism. The Handbook of Neoliberalism will include a substantive introductory chapter and seven main thematic sections. By presenting a comprehensive examination of the field, this edited volume will serve as an invaluable resource for undergraduates, graduate students, and professional scholars alike. We envision the book as both a teaching guide and a reference for human geographers, anthropologists, sociologists, political scientists, heterodox economists, and others working on questions of neoliberalism and its multifarious effects.

EDITORIAL

Andrew Wilkins:
Pedagogy of the consumer: The politics of neo-liberal welfare reform

ARTICLES

Kevin J. Burke:
Strange bedfellows: The new neoliberalism of catholic schooling
in the United States

Christopher G. Robbins, Serhiy Kovalchuk:
Dangerous disciplines: Understanding pedagogies of punishment
in the neoliberal states of America

Jon Frauley:
Post-Social politics, employability, and the security effects
of higher education

Magnus Dahlstedt, Fredrik Hertzberg:
Schooling entrepreneurs: Entrepreneurship, governmentality
and education policy in Sweden at the turn of the millennium

Susan M. Martin:
Education as a spectral technology: Corporate culture at work
in Ontario‘s schools

Glenn C. Savage:
Being different and the same? The paradoxes of ‘tailoring’ in education quasi - markets

Panayota Gounari, George Grollios:
Educational reform in Greece: Central concepts and a critique