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La Légende dorée de Jacques de Voragine constitue à n’en pas douter une œuvre centrale et incontournable de la littérature européenne. Le nombre considérable de ses témoins manuscrits dans toutes les langues de l’Occident médiéval permet... more
La Légende dorée de Jacques de Voragine constitue à n’en pas douter une œuvre centrale et incontournable de la littérature européenne. Le nombre considérable de ses témoins manuscrits dans toutes les langues de l’Occident médiéval permet largement de le mesurer, tout autant que la foule des œuvres qui s’en sont inspiré.
On ne peut manquer pourtant de s’étonner : la Légende dorée a certes circulé à travers les milieux sociaux, les aires linguistiques et les territoires les plus divers, mais au prix de substantielles transformations, dans sa matérialité, dans sa composition, dans ses significations et ses usages. Pourtant, sans devenir absolument méconnaissable, la compilation hagiographique confectionnée à la fin du XIIIe siècle a rapidement constitué une matrice textuelle accueillante et ouverte aux interventions que ses lecteurs ultérieurs ont apportées pour mieux l’actualiser au gré de leurs besoins et selon les nécessités des contextes. Tel est bien le paradoxe d’une œuvre si plastique et polyvalente qu’avec une singulière longévité littéraire elle parvient à perdurer non pas malgré, mais grâce aux modulations considérables qu’elle connait.
C’est ainsi que la Légende dorée a pu s’imposer comme un instrument à la fois souple et robuste de la pastorale, tout à la fois tourné vers l’éducation et l’édification de l’individu et assurant l’interface entre la collectivité de tous les hommes et la grande Cour des saints.
Parmi les sept péchés capitaux au Moyen Âge, l’acédie est considérée traditionnellement comme l’ancêtre de la paresse, de la mélancolie ou de la dépression. Elle se signale par un manque de ferveur qui plonge le religieux dans un état... more
Parmi les sept péchés capitaux au Moyen Âge, l’acédie est considérée
traditionnellement comme l’ancêtre de la paresse, de la mélancolie ou de la dépression. Elle se signale par un manque de ferveur qui plonge le religieux dans un état spirituel de tristesse et de torpeur. La théologie morale du Moyen Âge a dressé un tableau clinique de l’acédie, sans toujours détailler les moyens concrets de lutter contre cette pathologie spirituelle. Le texte édité et présenté ici – l’Inflammatorium poenitentiæ – constitue à cet égard une notable exception. Cet exercice spirituel enrôle l’imagination pour concevoir un monde parfait, rutilant et plaisant propre à enflammer un désir vacillant de paradis. Comment situer cet usage spirituel de la fiction au sein de traditions théologiques et littéraires qui le rendent plus intelligibles ?
On considère généralement la Légende dorée de Jacques de Voragine comme une des œuvres les plus diffusées de la littérature médiévale et comme un pilier de l’hagiographie de la fin du Moyen Âge occidental. L’objectif de la présente... more
On considère généralement la Légende dorée de Jacques de Voragine comme une des œuvres les plus diffusées de la littérature médiévale et comme un pilier de l’hagiographie de la fin du Moyen Âge occidental. L’objectif de la présente contribution est de montrer que son influence ne se limite pas à sa diffusion et à son adaptation en langue vernaculaire. La Légende dorée a en effet constitué une matrice textuelle évolutive, à partir de laquelle se sont agrégés, recombinés et bricolés de nouveaux ensembles hagiographiques, dont le résultat final peut paraître bien lointain du projet de l’archevêque dominicain de Gênes. L’étude de quelques légendiers septentrionaux en langue d’oïl vient confirmer cette hypothèse.
Research Interests:
Research Interests:
L'Écriture de l'histoire au Moyen Âge - Contraintes génériques, contraintes documentaires, sous la dir. Anheim (Étienne), Chastang (Pierre), Mora-Lebrun (Francine), Rochebouet (Anne), Paris, Garnier, 2015, p. 175-188.
Research Interests:
La Légende dorée de Jacques de Voragine présente le paradoxe d'être à la fois trop et trop peu connue. Il n'est pas toujours aisé de mesurer l'ampleur de la rupture qu'elle représenta tant dans le genre hagiographique, dans les... more
La Légende dorée de Jacques de Voragine présente le
paradoxe d'être à la fois trop et trop peu connue. Il n'est pas
toujours aisé de mesurer l'ampleur de la rupture qu'elle
représenta tant dans le genre hagiographique, dans les
pratiques pastorales (au sein et par-delà les cercles mendiants), que dans les pratiques laïques de dévotion et du
livre. On souhaiterait se focaliser ici sur la dimension
innovante de cette compilation en montrant qu'elle
fonctionne comme un instrument de domestication du temps,
pour le compilateur, le prédicateur et le lecteur du légendier.
Le tour de force de cette compilation, qui fit à la fois sa
marque de fabrique et la clé de son succès, fut sans doute
d'inscrire et de tresser une pluralité d'écritures de l'histoire au
sein d'une organisation (ordinatio) calendaire, à haut
rendement symbolique : l'écriture encomiastique de
l'hagiographie (sanctoral), branchée sur l'hypertexte
évangélique (temporal), se laisse baliser par les séquences
des quatre temps, tandis que l'écriture de la chronique (à
travers le chapitre de saint Pélage) se mêle aux différentes
explications doctrinales sur la liturgie. Le tout, introduit par un
chapitre de l'Avent qui dépeint un Jugement dernier, forme
une fresque qui superpose, emboîte et encastre histoire
sacrée et histoire profane, histoire de l'humanité et histoire de
quelques hommes, temps de l'année et temps de la journée,
et enfin passé, présent et futur. Dès lors, il peut paraître
réducteur de se livrer à une lecture strictement documentaire
ou strictement littéraire de cet écrit polyvalent qui ne relève
pas à proprement parler de l'historiographie et qui échappe à
des découpages génériques qui ne sont peut-être que les
nôtres.
Fondée sur le remploi, la réécriture et l'assemblage de
« sources » hétérogènes, la Légende adopte une construction
à la fois continue et discontinue, segmentaire et modulaire,
linéaire et circulaire. Elle se dote suffisamment de robustesse
et de souplesse, pour que, de manière raisonnée et contrôlée,
les sources deviennent, pour le lecteur, des ressources et des
instruments de pensée à même de prendre en charge la
temporalité de sa propre existence. Pour rendre compte de
cette inextricable complexité des écritures de l'histoire, il
semble judicieux de revenir au manuscrit lui-même, compris
moins comme dépôt, que comme montage socialement actif,
dynamique et connecté à ses usages spécifiques, parfois contingents et circonstanciés. On isolera un corpus de
quelques manuscrits qui greffent aux côtés de la Légende
dorée des sources relevant, d'une manière ou d'une autre,
d'une écriture de l'histoire. L'examen de ces quelques manuscrits révèlera que l'écriture
est une activité secourable qui répond, de manière solidaire et
presque indiscernable, au besoin de mettre en récit et à celui
d'archiver, bref à la nécessité de domestiquer le temps.
Research Interests:
Au treizième siècle les ordres mendiants avaient besoin, pour servir leur nouvelle mission pastorale, d'instruments de travail donnant matière à la prédication et à la confession. L'époque scolastique fut ainsi propice à l'émergence de... more
Au treizième siècle les ordres mendiants avaient besoin, pour servir leur nouvelle mission pastorale, d'instruments de travail donnant matière à la prédication et à la confession. L'époque scolastique fut ainsi propice à l'émergence de grandes collections édifiantes comme les recueils de sermons, les légendiers ou les recueils d'exempla. Les compilateurs ont pris la régulière habitude au treizième siècle de légitimer leur démarche de rassemblement des textes en s'appuyant sur la conversion de saint Augustin. On se propose ici de relire cet épisode des Confessions comme une exemplification du travail du compilateur: la reconduction et l'enchâssement du discours rapporté qui s'y joue véhicule une éthique du témoignage et de l'imitation.
[Actes du colloque La littérature arthurienne tardive en Europe (1270-1530). Approches comparatives, colloque international organisé par Christine Ferlampin-Acher (Université Rennes 2, CELLAM, IUF), jeudi 1er février et vendredi 2 février... more
[Actes du colloque La littérature arthurienne tardive en Europe (1270-1530). Approches comparatives, colloque international organisé par Christine Ferlampin-Acher (Université Rennes 2, CELLAM, IUF), jeudi 1er février et vendredi 2 février 2018, Université Rennes 2]
L'axe Gênes-Pise constitue le pôle de production francophone de l’Italie médiévale qui suscite le plus de questions. On lui doit des compilations arthuriennes complexes, ainsi que des traités didactiques, dont le Tresor de Brunetto Latini pourrait être le modèle. En fait, la matière arthurienne cohabite avec ce corpus communal, pour offrir des cadres sociopolitiques à la militia, classe sociale de chevaliers émergeant hors de tout cadre féodal, violente et aspirant à la noblesse.
L’ontologie de l’œuvre d’art s’intéresse aux modes d’existence de l’œuvre d’art. Avec L’Œuvre de l’art, Gérard Genette a offert une contribution passionnante et séminale à ce compartiment de la philosophie. Or la textualité médiévale ne... more
L’ontologie de l’œuvre d’art s’intéresse aux modes d’existence de l’œuvre d’art. Avec L’Œuvre de l’art, Gérard Genette a offert une contribution passionnante et séminale à ce compartiment de la philosophie. Or la textualité médiévale ne manque pas de donner du fil à retordre : ses œuvres littéraires offrent autant de cas épineux, que Genette peut aider à mieux décrire. Qu’est-ce qu’une œuvre à versions plurielles et concurrentes ? Quelle est l’œuvre d’une collection de témoins fragmentaires et lacunaires ? Les continuations et les suites sont-elles des œuvres distinctes de celles qu’elles viennent compléter ou supplémenter ? Une translation médiévale n’est-elle pas, à la différence d’une traduction moderne, une œuvre différente de l’original ? La philologie ne consiste-t-elle à convertir la textualité médiévale dans le régime ontologique de l’imprimé ? Cette contribution gage que la pensée esthétique de Genette peut apporter quelques-uns des bénéfices de la philosophie analytique de l’art pour enrichir la pensée de la textualité médiévale et clarifier un certain nombre de débats et de controverses.
[Actes du colloque Une fonction groupe dans les histoires littéraires (Moyen Age - XXIe siècle) ?, organisé par Guillaume Bridet et Laurence Giavarini, Université de Bourgogne Franche-Comté (Centre Georges Chevrier), Jeudi 6 et vendredi 7... more
[Actes du colloque Une fonction groupe dans les histoires littéraires (Moyen Age - XXIe siècle) ?, organisé par Guillaume Bridet et Laurence Giavarini, Université de Bourgogne Franche-Comté (Centre Georges Chevrier), Jeudi 6 et vendredi 7 décembre 2018]
On considère généralement Dante Alighieri comme une rupture fondamentale pour l’histoire de la littérature et de la langue italiennes. L’article que l’on propose ici voudrait se situer en amont de ce tournant et envisager les rapports de... more
On considère généralement Dante Alighieri comme une rupture fondamentale pour l’histoire de la littérature et de la langue italiennes. L’article que l’on propose ici voudrait se situer en amont de ce tournant et envisager les rapports de force linguistiques qui traversent l’Italie de la seconde moitié du XIIIe siècle au prisme de la figure hautement symptomatique du maître de Dante, Brunetto Latini. Ce Florentin guelfe, tout à la fois notaire, homme politique, ambassadeur, encyclopédiste, rhétoricien et dictator, circule entre la Castille d’Alphonse X le Sage, la Champagne des foires et la Ligurie ; auteur du Tresor, du Tesoretto, de la Rettorica, il navigue entre un volgare toscan, un français véhiculaire et un latin de chancellerie. Cet homme d’action et de savoir, à la fois polygraphe, polyglotte et plurilingue, pourrait être un point d’entrée pertinent pour saisir, à travers ses positionnements dans le champ linguistique de son temps, les reconfigurations de champ de savoir, les tensions sociales, les dynamiques politiques encore incertaines qui traversent cette Italie communale tâtonnante et somnambule.
Il est loisible et souhaitable de combiner les apports de l’anthropologie historique aux bénéfices récents du tournant ontologique en anthropologie. Ces questions prennent tout leur sens sur la figure du berger au Moyen Âge, par laquelle... more
Il est loisible et souhaitable de combiner les apports de l’anthropologie historique aux bénéfices récents du tournant ontologique en anthropologie. Ces questions prennent tout leur sens sur la figure du berger au Moyen Âge, par laquelle se pensent à la fois et sans solution de continuité un rapport à la nature, un mode de gouvernement et une forme de normativité.
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La notion de forme de vie mérite d’être clarifiée dans sa grammaire même. Cette contribution cherche à dégager les présupposés politiques de ses emplois contemporains, en éclairant les usages implicitement religieux du terme, entendu... more
La notion de forme de vie mérite d’être clarifiée dans sa grammaire même. Cette contribution cherche à dégager les présupposés politiques de ses emplois contemporains, en éclairant les usages implicitement religieux du terme, entendu alors comme mode d’organisation intégral et communautaire de l’existence selon une règle de vie. Sans doute a-t-on idéalisé l’exacte adéquation entre règle et vie qui se serait tramé dans des formes de vie religieuses médiévales (et particulièrement franciscaines). On cherche à montrer ici qu’une telle perspective, philosophique et historiographique, pousse à exalter une forme actualisée de pauvreté volontaire, dont la portée politique et sociale demeure faible, parce qu’elle nous prive des leviers d’une justice sociale et d’une redistribution des richesses.
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À l’heure où l’on cherche à attribuer des pouvoirs consolatoires ou réparateurs à la littérature, voire à demander au livre de contribuer au bien-être de ses lecteurs, il paraît important de se garder de considérations universalisantes ou... more
À l’heure où l’on cherche à attribuer des pouvoirs consolatoires ou réparateurs à la littérature, voire à demander au livre de contribuer au bien-être de ses lecteurs, il paraît important de se garder de considérations universalisantes ou transhistoriques sur leurs vertus salutaires. Les médiévistes dans ce domaine, qu’ils soient spécialistes de théologie sacramentelle et pastorale, de médecine, de magie ou de littérature, partagent depuis plusieurs années un intérêt commun pour le « pouvoir des mots » et la « parole efficace » au Moyen Âge.
Ainsi, lors de la présente journée d’études, quelques-uns d’entre eux se proposent d’interroger les liens entre livres et écrits d’une part et médecine d’autre part : les auteurs du Moyen Âge prêtaient-ils des vertus thérapeutiques à l’écrit médiéval ? Dans quels cadres et dans quels contextes ces effets pourraient-ils nous être intelligibles ? Peut-on reconstruire ces arrière-plans historiques et intellectuels pour mieux comprendre le fonctionnement de ces pratiques textuelles ? Quel rôle accorder à la matérialité de l’écrit et à l’oralité de la performance dans une telle perspective ? Voit-on à cet égard se mettre en place des partages entre corps et esprit, entre santé et salut, entre médecine et religion ?
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À partir du cas de l’Inflammatorium penitentie, cet article développe des considérations méthodologiques et soutient qu’il est nécessaire de concilier, comme y invite le médiolatiniste Jean-Yves Tilliette, les approches de la philologie,... more
À partir du cas de l’Inflammatorium penitentie, cet article développe des considérations méthodologiques et soutient qu’il est nécessaire de concilier, comme y invite le médiolatiniste Jean-Yves Tilliette, les approches de la philologie, de la théorie littéraire et de l’histoire culturelle.
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Tristano de Nanni Balestrini est un roman expérimental, fondé sur un protocole combinatoire complexe et dont toutes les versions sont différentes et uniques. Tout en se gardant d’assimiler la mouvance médiévale à un pur jeu expérimental... more
Tristano de Nanni Balestrini est un roman expérimental, fondé sur un protocole combinatoire complexe et dont toutes les versions sont différentes et uniques. Tout en se gardant d’assimiler la mouvance médiévale à un pur jeu expérimental de voix neutres ou à une grande loterie textuelle, on fait le pari ici qu’un détour par les romans en prose médiévaux permet de mieux prendre la mesure de cet objet poétique étrange qui constitue à la fois un défi pour la philologie et l’ontologie de l’œuvre d’art.

Nanni Balestrini’s Tristano is an experimental novel, generated by a complex system of combinations, resulting in each version of the novel being different and unique. Without strictly assimilating medieval mouvance to some big textual lottery, this article aims at demonstrating how medieval prose novels may prove helpful to understand this strange poetic object, which challenges both medieval philology and artistic ontology.
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Cet article présente le numéro 20 de Fabula-LhT et détaille quelques-unes des questions méthodologiques qu’il se pose : peut-on expérimenter avec le passé ? Le médiéviste peut-il remonter dans le temps (du présent au passé) ou remonter le... more
Cet article présente le numéro 20 de Fabula-LhT et détaille quelques-unes des questions méthodologiques qu’il se pose : peut-on expérimenter avec le passé ? Le médiéviste peut-il remonter dans le temps (du présent au passé) ou remonter le temps (du passé au présent) ? Peut‑on encourager les anachronismes et les contrôler ? Comment concilier la prise en compte de l’historicité à laquelle nous rappelle sans cesse la textualité médiévale avec la spéculation théorique et la production de concepts poétiques exportables au-delà du Moyen Âge ?

This article presents Fabula-LhT issue n°20 and details some of the methodological questions it raises: how can we experiment with the past? How could the medievalist travel through time (from the present to the past, as well as from the past back to the present)? Is it possible to encourage and control the use of anachronisms? How can we reconcile the consideration of historicity and theoretical speculations?
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On pense généralement le pouvoir et le gouvernement à travers une topique immémoriale qui veut qu’on gouverne une société comme un berger conduit sous sa houlette une multitude docile et obéissante. Cet article se propose d’examiner,... more
On pense généralement le pouvoir et le gouvernement à travers une topique immémoriale qui veut qu’on gouverne une société comme un berger conduit sous sa houlette une multitude docile et obéissante. Cet article se propose d’examiner, par-delà une simple histoire des idées politiques, la topique pastorale du gouvernement à la lumière de la prédication mendiante sur la parabole du Bon Pasteur (Jean 10, 11) durant le XIIIe siècle et le XIVe siècle. Ce corpus de sermons offre non seulement une clé de lecture pour comprendre l’évolution des réflexions et des positionnements mendiants vis-à-vis de leurs sujets et du clergé séculier, mais aussi un point d’entrée pour saisir comment ils ont contribué à réinventer l’économie du salut et l’art de gouverner les âmes. Loin des images apaisées de l’Arcadie, le pastorat mendiant n’est rien de moins qu’une âpre lutte sur de multiples fronts, qui reflète leur histoire incertaine et tumultueuse.
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Il s'agit de proposer un état des lieux de nos connaissances sur le couvent de San Domenico de Gênes entre le XIIIème et le XIVème siècle. Il est clair que le couvent abrita quelques grandes figures dominicaines (Jacques de Voragine,... more
Il s'agit de proposer un état des lieux de nos connaissances sur le couvent de San Domenico de Gênes entre le XIIIème et le XIVème siècle. Il est clair que le couvent abrita quelques grandes figures dominicaines (Jacques de Voragine, Giovanni Balbi, Jacques de Cessole au premier chef) sur un segment chronologique relativement étroit. Cela nous autorise-t-il pour autant à le qualifier de "cénacle culturel" de première importance ? La pénurie documentaire concernant les dominicains génois n'aide pas à collecter les informations, ni à se prononcer favorablement ou défavorablement sur l'impact intellectuel du couvent génois sur la carrière des frères ou de certains frères sur le rayonnement du couvent. Reste que l'on peut, entre les silences laissés par les archives, s'intéresser aussi aux traces dominicaines laissées à même les manuscrits, et notamment les manuscrits en langue romane dont les dominicains auraient d'une manière ou d'une autre supervisé l'importation et la copie. Une histoire sociale des formes, plutôt que des hommes, en somme.
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A partir d'un texte inédit et anonyme du XIIIème siècle, l'Inflammatorium penitentie, dont je présente l'édition, je propose d'imaginer un autre rapport à la fiction médiévale. Ce texte, vraisemblablement bourguignon et dominicain,... more
A partir d'un texte inédit et anonyme du XIIIème siècle, l'Inflammatorium penitentie, dont je présente l'édition, je propose d'imaginer un autre rapport à la fiction médiévale. Ce texte, vraisemblablement bourguignon et dominicain, propose à un moine lecteur la description vivante d'une cité utopique capable de stimuler son désir de paradis et de lutter contre les tentations mélancoliques et acédiaques. Vidée de toute référence symbolique explicite, la fiction joue ici le rôle de stimulant de l'imagination et d'excitant de la progression morale. Elle se propose au lecteur comme un exercice moral et spirituel susceptible d'entraîner le lecteur sur le chemin du salut. Il n'est en ce sens pas nécessaire de convoquer quelque théorie sémantique de la fiction ou quelque théorie des mondes possibles. En revanche si expérience de pensée il y a, c'est parce que le texte relance l'expérience de la pensée.
Le Moyen Âge pouvait-il exercer un sens critique ? Pouvait-il concilier critique et tradition des autorités ? Un examen de la technique médiévale de compilation montre que, loin de devoir lutter contre la tradition, le discours médiéval... more
Le Moyen Âge pouvait-il exercer un sens critique ? Pouvait-il concilier critique et tradition des autorités ? Un examen de la technique médiévale de compilation montre que, loin de devoir lutter contre la tradition, le discours médiéval peut libérer un espace critique (avec la possibilité d’innovations, d’écarts et de ruptures par rapport à la tradition) quand il assume au contraire l’hétéronomie de sa condition. Pour ne pas être ébloui par les Lumières, le médiéviste doit donc reconstruire les catégories qu’il emploie (auteur, individu, sujet, critique) dans l’esprit d’un incessant comparatisme avec la modernité. La réévaluation des pratiques critiques médiévales passe inévitablement par un retour critique sur la vision héritée des Lumières.
Les réflexions de la poésie contemporaine française sur son public (réduit et marginal), irréductibles à une simple valeur documentaire, témoignent d’une réflexivité riche d’une portée politique dont le présent article cherche à prendre... more
Les réflexions de la poésie contemporaine française sur son public (réduit et marginal), irréductibles à une simple valeur documentaire, témoignent d’une réflexivité riche d’une portée politique dont le présent article cherche à prendre la mesure. Maurizio Lazzarato a considéré la grève des intermittents du spectacle comme un révélateur d’une administration du travail par l’exploitation des inégalités et la pulvérisation des solidarités. À cette lumière, il est possible de considérer les productions poétiques qui nous intéressent (Christophe Hanna, Sylvain Courtoux, Cyrille Martinez, Patrick Beurard-Valdoye) comme des tentatives de réarticulation de publics que les politiques néolibérales cherchent à atomiser et à démobiliser.
La tentation est grande de confiner la lecture dans la sphère privée et mentale du lecteur. Wittgenstein a montré toutes les impasses auxquelles nous conduisent de telles options. La lecture constitue une zone particulièrement maltraitée... more
La tentation est grande de confiner la lecture dans la sphère privée et mentale du lecteur. Wittgenstein a montré toutes les impasses auxquelles nous conduisent de telles options. La lecture constitue une zone particulièrement maltraitée par ces mythologies du privé et du mental. Ce qui est vrai de la lecture ordinaire l’est plus encore de la lecture littéraire. Ainsi, la lecture des textes littéraires est généralement appréhendée à travers des dualismes ruineux pour l’expérience que l’élève ou l’étudiant peut en faire.
On a récemment exalté les vertus de la littérature à saisir la contingence. La notion de singularité s’est imposée comme une clé théorique pour décrire ces missions nouvelles de la littérature contemporaine. S’il est vrai que la critique... more
On a récemment exalté les vertus de la littérature à saisir la contingence. La notion de singularité s’est imposée comme une clé théorique pour décrire ces missions nouvelles de la littérature contemporaine. S’il est vrai que la critique littéraire doit rendre compte de ces évolutions propres à l’individualisme contemporain, en revanche il est difficile de construire une théorie de la littérature qui se contenterait de reprendre la notion à son compte. La notion mène, dans le champ de la théorie littéraire, à des apories qui méritent donc une critique logique et méthodologique.
Le temps semble à l’alliance de la littérature et des sciences sociales. Mais les modalités en sont encore incertaines. Au lieu de considé­rer l’anthropologie comme une forme de littérature, on peut envisager la littérature comme une... more
Le temps semble à l’alliance de la littérature et des sciences sociales. Mais les modalités en sont encore incertaines. Au lieu de considé­rer l’anthropologie comme une forme de littérature, on peut envisager la littérature comme une enquête. Cette « littérature d’investigation » se donne notamment pour objectif de documenter des formes de vie et de monter des dispositifs rendant compte d’aspects inaperçus de phénomènes sociaux. Elle occupe ainsi une position intermédiaire : elle se ménage à la fois une liberté et une créativité relatives vis-à-vis des protocoles d’enquête propres aux sciences sociales et une certaine méfiance pour un respect trop révérencieux envers la littérature.
Pratiquer la littérature au nom de l'exigence d'une plus grande vérité, d'une meilleure représentation, d'une plus franche exactitude, d'une plus authentique sincérité, ou encore du rachat de quelque mystérieuse faute, revient toujours à... more
Pratiquer la littérature au nom de l'exigence d'une plus grande vérité, d'une meilleure représentation, d'une plus franche exactitude, d'une plus authentique sincérité, ou encore du rachat de quelque mystérieuse faute, revient toujours à sortir par effraction des jeux de langage qui nous permettent chaque jour de décrire nos situations, d'y forger les solutions que nous employons, et de réaliser les fins déterminées qui sont les nôtres.
Les études littéraires entretiennent avec les sciences sociales des relations qu’on pourrait qualifier de « faibles ». Sans doute le statut d’exception de l’œuvre littéraire conféré par l’héritage de l’idéalisme romantique la... more
Les études littéraires entretiennent avec les sciences sociales des relations qu’on pourrait qualifier de « faibles ». Sans doute le statut d’exception de l’œuvre littéraire conféré par l’héritage de l’idéalisme romantique la retranche-t-elle partiellement de la vie sociale. Ainsi se trouve bloquée ou empêchée toute pensée qui chercherait à rendre compte de son action, de son pouvoir ou de ses effets (immanents à la société). On se propose ici d’esquisser une anthropologie pragmatique de la littérature, qui sans dégager des structures, des cultures ou des mentalités qui s’y transposeraient, viserait plutôt à décrire ses manières de s’inscrire dans le tissu du langage ordinaire, pour le transformer de l’intérieur. On s’appuie pour cela sur les deux notions fondamentales de la seconde philosophie wittgensteinienne : le jeu de langage et la forme de vie. Le texte n’est plus subordonné au contexte, pas plus que les études littéraires ne sont soumises au magistère des sciences sociales. Parce que l’étude de la littérature consiste à décrire les effets du texte sur le contexte, elle peut et doit prétendre – à égalité avec toutes les autres – au statut de science sociale. Les études littéraires, si elles souscrivent à cette exigence anthropologique, doivent donc rechercher à élargir notre sens et notre définition de la littérature en explorant des contrées lointaines (dans le temps ou dans l’espace) et différentes (d’un point de vue générique ou technique) et en cultivant, à l’instar de l’ethnographe, une attention particulièrement critique à l’égard de ses outils de description.
A partir d'une lecture de "Interpréter ou décrire" de Jean Bazin (Des clous dans la Joconde), on propose de soustraire les études littéraires à la mission qui devrait leur incomber d'interpréter le texte et d'y trouver la règle de son... more
A partir d'une lecture de "Interpréter ou décrire" de Jean Bazin (Des clous dans la Joconde), on propose de soustraire les études littéraires à la mission qui devrait leur incomber d'interpréter le texte et d'y trouver la règle de son fonctionnement. Contre toute tendance à une spécialisation herméneutique des études littéraires, et à partir de la critique wittgensteinienne de la règle et du langage privé, il est loisible et judicieux de se contenter de décrire, en ethnographe ou en historien, les jeux de langage littéraires, tels qu'ils sont inscrits, au contact des jeux de langage ordinaires, dans des formes de vie. Le sens des actes littéraires n'apparaîtra pas moins.
Le médiéviste a-t-il des raisons de lire Par-delà Nature et Culture de Philippe Descola ? Nous proposons de dégager plusieurs réponses à cette question. D’abord Descola nous autorise à repenser d’une manière inédite et non contradictoire... more
Le médiéviste a-t-il des raisons de lire Par-delà Nature et Culture de Philippe Descola ? Nous proposons de dégager plusieurs réponses à cette question. D’abord Descola nous autorise à repenser d’une manière inédite et non contradictoire les liens entre histoire et anthropologie et entre événement et structure. Ensuite en démontant les ressorts d’une dichotomie entre nature et culture, entre corps et esprit, Descola invite à renouveler notre boîte à outils, en nous débarrassant des notions issues de la psychologie collective pour parler davantage en termes de schèmes et d’ontologies. C’est à cet effet que nous essayons de compléter le panorama d’un Moyen Âge analogiste et d’en mesurer les bénéfices heuristiques. Enfin, il propose de dépasser l’alternative entre universalisme et relativisme, au profit d’un positionnement critique et comparatiste dont le médiéviste aurait tort de se dispenser.
En dépit du reflux du structuralisme, la littérature continue d’être appréhendée à travers un prisme théorique d’obédience post-romantique, qui occulte son interaction avec notre expérience ordinaire et l’exclut ainsi de la cité. Après... more
En dépit du reflux du structuralisme, la littérature continue d’être appréhendée à travers un prisme théorique d’obédience post-romantique, qui occulte son interaction avec notre expérience ordinaire et l’exclut ainsi de la cité. Après examen de certaines conséquences de ce prisme sur le concept de littérature, on se propose de tracer ici quelques pistes pragmatistes susceptibles d’aider à penser la relation constitutive entre les usages que nous faisons de la littérature, le champ de la pratique et la cognition.
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4ᵉ séance de la série « Comparer, comparaison, comparatisme » du Séminaire de lecture en sciences sociales Présenatation - Cette séance portera sur le statut de la comparaison dans les travaux actuels d’anthropologie générale. La... more
4ᵉ séance de la série « Comparer, comparaison, comparatisme » du Séminaire de lecture en sciences sociales
Présenatation - Cette séance portera sur le statut de la comparaison dans les travaux actuels d’anthropologie générale. La définition même de cette dernière n’est plus évidente : s’agit-il d’établir un discours scientifique « général » sur l’homme au sens qu’il concernerait la masse
entière de tous les hommes, dans l’espace et dans le temps ? ou que
ce discours traiterait d’aspects « généraux » au sens de fondamentaux (le « religieux », l’« économique ») ? ou, encore, généraux au sens de causaux (l’identification de régularités, de constantes anthropologiques ou de mécanismes) ? Par ailleurs, avec l’effacement de l’héritage structuraliste, constate-t-on aujourd’hui une diminution des travaux visant ces degrés de généralité ? Les présentations des trois intervenants – confrontés dans leurs travaux à l’une ou l’autre de ces acceptions de la généralité anthropologique – nous conduiront vers ces questions. Les opérations de comparaison y sont impliquées, qu’elles concernent la mise en rapport et en équivalence d’observations diverses par leur nombre, diverse par la nature des faits observés, ou diverse par les méthodes et les concepts fondant l’observation.
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Première séance du séminaire des membres de l'Ecole française de Rome co-animée avec Florent Coste.
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Consacré cette année aux rapports entre histoire et fiction, le séminaire se déclinera en six séances, avec trois axes de questionnement. D'abord, on se demandera assez simplement ce que l'historien doit faire des histoires que se... more
Consacré cette année aux rapports entre histoire et fiction, le séminaire se déclinera en six séances, avec trois axes de questionnement. D'abord, on se demandera assez simplement ce que l'historien doit faire des histoires que se racontent les acteurs qu'il étudie. Ensuite on se demandera si l'on peut, en histoire comme en sciences sociales, faire preuve d'imagination et user de son imagination pour construire son raisonnement : l'imagination peut-elle faire office de preuve ? Enfin, on reviendra sur le statut de l'histoire comme récit et sur les querelles qui ont entouré cette épineuse question épistémologique.
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La présente journée d’études vient clore le séminaire de lectures en sciences sociales de l’École française de Rome, consacré cette année à la question des choses. Les sciences sociales, qui se sont définies par l’étude des humains, de... more
La présente journée d’études vient clore le séminaire de
lectures en sciences sociales de l’École française de Rome,
consacré cette année à la question des choses. Les sciences
sociales, qui se sont définies par l’étude des humains, de
leurs relations et de leurs représentations, accordent une
place de plus en plus remarquée aux choses. Que ce soit en
relançant l’étude de la culture matérielle, en proposant une
anthropologie symétrique ouverte aux non-humains, ou en
amorçant un « tournant ontologique » en sciences sociales,
les choses ne sont plus cantonnées aux statuts de témoins et
de sources, et sont désormais enchevêtrées dans des relations
sociales qu’elles organisent. L’instrument inerte, fabriqué et
manipulé cèderait donc la place aux choses animant le jeu
social des actions humaines.
Dans quels contextes académique, social et économique le
« parti pris des choses » fédère-t-il actuellement les sciences
sociales ? Qu’y a-t-il de profitable à se placer sur le plan des
choses ? Quelles perspectives le thème offre-t-il pour nourrir
le dialogue entre les différentes traditions des sciences
humaines ? Comment conditionne-t-il enfin la représentation
des choses hors du monde universitaire ?
Afin d’apporter des éclairages différenciés à ces questions
décisives, cette journée donne la parole à sept chercheurs -
philosophes, historiens et anthropologues - qui ont pris le
parti des choses.
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Les manuscrits hagiographiques en langue vernaculaire du nord de la France. Première journée du colloque Les manuscrits hagiographiques du nord de la France et de la Belgique actuelle à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVIe s.) : fabrication,... more
Les manuscrits hagiographiques en langue vernaculaire du nord de la France. Première journée du colloque Les manuscrits hagiographiques du nord de la France et de la Belgique actuelle à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVIe s.) : fabrication, fonctions et usages. 30 novembre 2018, Université de Lille
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On pourrait juger que les études littéraires devraient amorcer le tournant pragmatique que la sociologie, l'anthropologie et l'histoire ont pu connaître depuis plusieurs années. Mais un tel virage est-il seulement souhaitable? Quel en est... more
On pourrait juger que les études littéraires devraient amorcer le tournant
pragmatique que la sociologie, l'anthropologie et l'histoire ont pu connaître
depuis plusieurs années. Mais un tel virage est-il seulement souhaitable? Quel en est le coût épistémologique ? Quels en sont les bénéfices potentiels pour notre compréhension de la littérature au sein de son environnement social ? La philosophie pragmatiste aurait-elle un rôle à jouer dans cette évolution méthodologique ? Cette conférence cherchera à donner quelques éléments de réponse à ces questions.
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Conferenza al Circolo Medievistico Romano (17 aprile 2018) – Presiede ed introduce il dibattito Maria Careri
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Conférence organisée par Jean-François Hamel
Jeudi 5 avril 10h-12h30
Université de Québec à Montréal
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My presentation will address forms of life in a religious sense: I will argue that a firm religious belief is a belief that is firmly interwoven with a set of common practices; that, as Wittgenstein said, “culture is an observance”:... more
My presentation will address forms of life in a religious sense: I will argue that a firm religious belief is a belief that is firmly interwoven with a set of common practices; that, as Wittgenstein said, “culture is an observance”: religious forms of life are offering us an efficient and accurate way to understand what grammatical and practical differences there are between following a rule, obeying a rule, observing a rule. My view is that it would be a great pity to occult this religious dimension which implicitly is determining actual debates about forms of life. As Clara Han and Veena Das suggested, that « thinking of forms and life together might take the discussion on life in a [new] direction », I propose to look at the articulation of forms and life (forma et vita) in monastic rules during the Middle Ages. It will allow me to show that the concept of a “form of life”, enigmatic as it is, has a broader meaning than a simple way of life. I will proceed in three steps.
1. First, I will look at the use of the Latin terms forma vitae and forma vivendi in Franciscan rules of the thirteenth century. What exactly did those terms (regula, forma, vita) mean in this particular set of medieval sources? What exactly did those words reveal about the own tension of forms of life, between codification and experimentation?
2. My second point will consist of a brief inquiry in the historical and ideological background determining those Franciscan experiences. It did not come out of the blue. Quite the opposite is true: it highlighted a specific evangelical normativity, which inserted Law in a biography, that of Christ.
3. In the third and final part of this presentation, I would like to set the limits of an interpretation of those sources. Of which use can they be today? Can we draw on the analysis of forms of life in monastic orders to extract broader methodological tools and principles for our own way of living as a community?
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Cet exposé se propose de tester l'assimilation littérature - expériences de pensée à l'aune d'un cahier des charges, en vertu duquel la connaissance que la littérature serait susceptible de produire serait irréductible à une forme de... more
Cet exposé se propose de tester l'assimilation littérature - expériences de pensée à l'aune d'un cahier des charges, en vertu duquel la connaissance que la littérature serait susceptible de produire serait irréductible à une forme de contenu propositionnel transmis de manière didactique et résulterait davantage de l'apprentissage d'une forme de vie. La mise en concurrence de l'expérience de pensée avec l'exercice spirituel pour penser l’heuristicité de la littérature débouche d’une part sur l’idée qu’on ne peut se satisfaire de l’idée, intéressante mais limitée, que la littérature nous fournirait des pompes à intuition, et d’autre part qu’on perdrait beaucoup à ne pas considérer les formes de vie qui palpitent autour des textes littéraires et qui, plus que des récipients informationnels où puiser, s’avèrent ressembler à des terrains de jeu où nous exécutons des expériences, qui sont, d’une manière ou d’une autre, enrichissantes.
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... 12/2007 Faut-il avoir peur du relativisme ? Sous la direction de Florent Coste, Paul Costey et Éric Monnet. Informations sur cette image 12 euros | 258 p. ISBN 978-2-84788-115-8. Commander ce numéro. ... Florent Coste, Paul Costey et... more
... 12/2007 Faut-il avoir peur du relativisme ? Sous la direction de Florent Coste, Paul Costey et Éric Monnet. Informations sur cette image 12 euros | 258 p. ISBN 978-2-84788-115-8. Commander ce numéro. ... Florent Coste, Paul Costey et Éric Monnet. Qui a peur du relativisme ? ...
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How does big data contribute to our understanding of Hugo, Balzac or Flaubert? A great deal, because far from being a mechanical accumulation of data on literary texts, the digital humanities transform our relationship to works and the... more
How does big data contribute to our understanding of Hugo, Balzac or Flaubert? A great deal, because far from being a mechanical accumulation of data on literary texts, the digital humanities transform our relationship to works and the way we read them. Reviewed: Franco Moretti (Ed.), La littérature au laboratoire, transl. V. Lëys, in collaboration with A. Gefen and P. Roger, Paris, Ithaque, 2016, 224 pp., 26 €.
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Recension de Franco Moretti (dir.), La littérature au laboratoire, trad. fr. V. Lëys, avec la collaboration d’A. Gefen et P. Roger, Paris, Ithaque, 2016.
La fameuse crise de la littérature est en réalité celle de son partage. Une forme d'anesthésie a enferré les études littéraires dans des routines théoriques qui étouffent les réactions du lecteur ordinaire. Hélène Merlin-Kajman pose les... more
La fameuse crise de la littérature est en réalité celle de son partage. Une forme d'anesthésie a enferré les études littéraires dans des routines théoriques qui étouffent les réactions du lecteur ordinaire. Hélène Merlin-Kajman pose les jalons d'une « analyse transitionnelle » qui rend justice aux émotions et à l'aptitude à occuper, par le langage, des espaces communs.
Théoricien incontournable de la littérature, Franco Moretti rassemble dans un livre non encore traduit en français dix articles prônant une révolution méthodologique des études littéraires. Plutôt que de lire, Moretti propose... more
Théoricien incontournable de la littérature, Franco Moretti rassemble dans un livre non encore traduit en français dix articles prônant une révolution méthodologique des études littéraires. Plutôt que de lire, Moretti propose d’expérimenter avec la littérature.
La question de savoir ce que peut la littérature est lancinante depuis bien des années. Cet entretien se propose de revenir sur la grammaire des pouvoirs de la littérature. Peut-on prêter un pouvoir à la littérature qui ne soit pas le... more
La question de savoir ce que peut la littérature est lancinante depuis bien des années. Cet entretien se propose de revenir sur la grammaire des pouvoirs de la littérature. Peut-on prêter un pouvoir à la littérature qui ne soit pas le fruit d'une mythologie risible ? Peut-on éviter de loger ce pouvoir à l'intérieur du texte ? Au lieu de penser des pouvoirs de la littérature, il semble souhaitable de déplacer la question et de s'intéresser aux capacités que la littérature développe chez ses lecteurs.