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S'appuyant sur le dépouillement de nombreuses archives, l'ouvrage présente l'histoire de l'application de la peine de mort par les cours d'assises en France métropolitaine. Partant des pulsions punitives présentes dans l'opinion publique,... more
S'appuyant sur le dépouillement de nombreuses archives, l'ouvrage présente l'histoire de l'application de la peine de mort par les cours d'assises en France métropolitaine. Partant des pulsions punitives présentes dans l'opinion publique, il montre comment les enquêtes judiciaires « construisent » des affaires où la peine de mort est encourue, et les tensions à l'oeuvre dans les procès. La part de la peine de mort dans la répression criminelle, l'évolution du rythme des condamnations, les profils des condamnés à mort sont successivement examinés. Le processus gracieux, qui permet de sauver la tête d'une majorité de condamnés à mort, est étudié dans son fonctionnement et ses variations. La détention de ces condamnés particuliers soulève de nombreuses difficultés, entre souci d'humanité et impératif de sécurité. Le propos s'attache à retracer l'expérience de la préparation à la mort, avant d'aborder les différentes dimensions de l'exécution par guillotine. Une place est aussi accordée à la destinée des condamnés graciés et leur éventuelle réinsertion.
Research Interests:
Fabien Lostec et Nicolas Picard - Les femmes à l'épreuve de la peine de mort au 20 e siècle (France, Italie); Anne-Emmanuelle Demartini - Féminisme et débat sur l'exécution des femmes sous la Troisième République; Jacques Duret - Les... more
Fabien Lostec et Nicolas Picard - Les femmes à l'épreuve de la peine de mort au 20 e siècle (France, Italie); Anne-Emmanuelle Demartini - Féminisme et débat sur l'exécution des femmes sous la Troisième République; Jacques Duret - Les condamnées à mort de la justice de l'État français, victimes de la Révolution nationale ?; Gaël Eismann - Les femmes condamnées à mort par les tribunaux militaires allemands en France occupée (1940-1944); Fabien Lostec - L'épuration en France à la Libération : la peine de mort au féminin; Cecilia Nubola - Les fascistes de la République sociale italienne condamnées à mort; Marc André - Guerre civile algérienne, justice expéditive et violence sexuée en France entre 1954 et 1962; Marie Duclaux de L'Estoille - Vers une abolition de la peine de mort pour les femmes en droit international ?
Introduction au dossier "Femmes et peine de mort",  20 & 21. Revue d'histoire 2023/4 (N° 160)
Il s'agit d'un article de synthèse sur l'histoire de la peine de mort en France depuis le XVIIIe siècle, traduit en japonais par Aya Umezawa, Meiji Gakuin University 明治学院大学
死刑囚にたいする制約とその行為能力(フランス、20世紀) [Contraintes et agency des condamnés à mort (France, 20ème siècle)], traduit en japonais par Maki Fukuda, 神戸法學雜誌 [Kobe Law Journal], December 2023, vol 73, n°3, p. 141-188. Cet article d’histoire... more
死刑囚にたいする制約とその行為能力(フランス、20世紀) [Contraintes et agency des condamnés à mort (France, 20ème siècle)], traduit en japonais par Maki Fukuda, 神戸法學雜誌 [Kobe Law Journal], December 2023, vol 73, n°3, p. 141-188.  Cet article d’histoire pénitentiaire expose le cadre législatif et réglementaire encadrant la détention des condamnés à mort, et leurs capacités à faire valoir leurs droits et à jouer de rapports de force avec les surveillants.
L’histoire du débat sur la peine de mort en France ne s’arrête pas avec l’abolition, et il faut longtemps pour que l’attachement des Français à cette peine s’atténue, sans complètement disparaître. La classe politique s’est convertie... more
L’histoire du débat sur la peine de mort en France ne s’arrête pas avec l’abolition, et il faut longtemps pour que l’attachement des Français à cette peine s’atténue, sans complètement disparaître. La classe politique s’est convertie avant les électeurs : à gauche bien sûr, alors que la mesure apparaît très vite emblématique des réformes du président Mitterrand, mais également à droite. Pourtant, la question ressurgit régulièrement : des propositions de loi visant à rétablir la peine capitale sont déposées jusqu’en 2004. La volonté du gouvernement et du président Jacques Chirac de ratifier certains instruments juridiques internationaux les conduit à envisager une révision de la Constitution afin d’y inscrire l’abolition. Les débats devant l’Assemblée, le Sénat, puis le Congrès réunissant les deux chambres sont les derniers moments où des parlementaires français donnent à entendre des arguments favorables à la peine capitale. L’un de ceux-ci admet que les morticoles apparaissent désormais comme les « derniers des Mohicans », ils mènent néanmoins ce combat qu’ils savent pourtant perdu d’avance.
Notre étude s’intéressera à ce groupe de députés, à leur profil et à leurs engagements politiques et moraux, ainsi qu’à l’argumentation mobilisée : presque 250 ans après la parution du Traité des délits et des peines de Beccaria, il s’agira de voir comment s’exprime la critique de l’humanisme pénal dans un contexte croissant d’inquiétudes autour de l’insécurité, de retours de discours visant à l’élimination des criminels par la « perpétuité réelle », mais aussi d’importance donné aux droits humains, et au respect de la vie humaine. Il s’agira également de saisir les relais de ces hommes dans les médias, les milieux intellectuels et dans l’opinion publique. Seront mobilisés pour cela les débats parlementaires, la presse, les archives audiovisuelles de l’INA, ainsi que certains sites et forums qui auraient pu être sauvegardés depuis cette période.
Résumé : De 1914 à 1940, la lutte de l’espionnage connaît d’importantes mutations d’abord dues à un contexte changeant et à l’émergence de nouvelles menaces. Alors que les aspects policiers, militaires et politiques de cette lutte ont... more
Résumé : De 1914 à 1940, la lutte de l’espionnage connaît d’importantes mutations d’abord dues à un contexte changeant et à l’émergence de nouvelles menaces. Alors que les aspects policiers, militaires et politiques de cette lutte ont fait l’objet de plusieurs travaux, cette contribution vise d’abord à réaliser une synthèse portant sur la répression judiciaire de l’espionnage et des infractions liées. La Première Guerre mondiale montre une justice militaire mobilisée pour ce faire. Malgré une grande sévérité et des procès parfois expéditifs sur le front, elle parvient cependant à juguler en plusieurs occasions les paniques liées à l’« espionnite ». Le retour au temps de paix, en revanche, est marquée par la frustration des acteurs du renseignement vis-à-vis de procédures menées devant des tribunaux correctionnels dont les peines ne seraient pas suffisamment exemplaires. Cela amène à plusieurs modifications législatives dans les années 1930, parallèlement à une croissance du nombre de procès.

Abstract :

Between 1914 and 1940, the fight against espionage is undergoing major changes, firstly due to a changing context and the emergence of new threats. While the police, military and political aspects of this fight have been the subject of several works, this contribution aims at a synthesis on the judicial repression of espionage and related offenses. The military justice is mobilized during the First World War do to this. Despite a great severity and sometimes expeditious trials on the front, it nevertheless manages on several occasions to resist to the moral panics linked to spying. The return to peacetime is marked by the frustration of intelligence actors confronted to criminal courts whose sentences are not considered as sufficiently exemplary. This led to several legislative changes in the 1930s, along with an increase in the number of trials.
Résumé : De l’échec du projet d’abolition de 1908 à la fin des années 1940, le militantisme hostile à la peine de mort entre, en France, dans un relatif sommeil, alors qu’il avait été particulièrement actif à la fin du xixe siècle. Si... more
Résumé : De l’échec du projet d’abolition de 1908 à la fin des années 1940, le militantisme hostile à la peine de mort entre, en France, dans un relatif sommeil, alors qu’il avait été particulièrement actif à la fin du xixe siècle. Si l’ombre des conflits mondiaux et des totalitarismes explique ce retrait, cela ne suffit pas à épuiser les explications. L’influence de la criminologie et de l’eugénisme, comme la division et la déstabilisation des forces de gauche, ont également une part de responsabilité au cours de cette période. Cependant, dans le même temps, les mutations de la pensée chrétienne, discrètes dans un premier temps, sont l’un des éléments favorisant le renouveau abolitionniste après 1945.

Abstract : From the Belle Époque to the post-war period : France’s abolitionist winter
After a relatively active 19th century, anti-death penalty activism experienced a sharp decline in France, between the failure of the vote of the abolition bill in 1908 and the end of the 1940s. This setback can be considered as a result of the menacing shadow of the two world wars, as well as the neighboring totalitarianisms. But there are other explanatory factors, such as criminological and eugenics representations on the one hand, and the division and destabilization of the left-wing parties on the other hand. At the same time, small changes in Christian thought were part of the seeds preparing for the renewal of the anti-death penalty activism after 1945.
À travers l’étude de plusieurs centaines d’articles et de brèves parus dans la presse française de la première moitié du XXe siècle, cet article étudie les mutations du récit journalistique d’exécution, qui vont de pair avec de nouveaux... more
À travers l’étude de plusieurs centaines d’articles et de brèves parus dans la presse française de la première moitié du XXe siècle, cet article étudie les mutations du récit journalistique d’exécution, qui vont de pair avec de nouveaux dispositifs médiatiques et exécutionnaires, ainsi qu’avec de nouvelles sensibilités et discours moraux. Ces textes et images accompagnent et interrogent l’apparent consensus de la société française autour de l’application de la peine de mort, reflétant mais aussi discutant les imaginaires sociaux de la justice et de la peine.
Quarante ans après son abolition, la peine de mort garde une certaine popularité dans l’opinion publique. Un tel sentiment de regret s’explique par le long compagnonnage de la peine capitale avec les systèmes judiciaires, depuis la plus... more
Quarante ans après son abolition, la peine de mort garde une certaine popularité dans l’opinion publique. Un tel sentiment de regret s’explique par le long compagnonnage de la peine capitale avec les systèmes judiciaires, depuis la plus haute Antiquité. Malgré des prodromes repérables dans différentes civilisations au cours des siècles, l’abolitionnisme moderne naît au XVIIIe siècle, avec la révolution de la pensée pénale menée par Beccaria. L’argumentaire abolitionniste met cependant du temps à convaincre, particulièrement dans un pays comme la France. Ce n’est que dans la deuxième moitié du XXe siècle qu’une dynamique se développe à l’échelle européenne, mobilisant les militants des droits humains, ce qui aboutit à l’abolition française de 1981.
Français S’appuyant sur les débats parlementaires et sur les procès-verbaux de la Commission du ravitaillement, cet article retrace la destinée du projet de loi proposé en 1946 par le ministre Yves Farge afin d’appliquer la peine de mort... more
Français

S’appuyant sur les débats parlementaires et sur les procès-verbaux de la Commission du ravitaillement, cet article retrace la destinée du projet de loi proposé en 1946 par le ministre Yves Farge afin d’appliquer la peine de mort à certains trafiquants au marché noir, accusés d’attenter à la « santé de la nation ». Cette loi est votée dans un certain consensus, les discussions portant principalement sur l’étendue à donner à la répression.

English
“Death to the grabbers!” The death penalty law of 1946 against the black market traffickers

This paper describes the progression of the bill proposed in 1946 by Minister Yves Farge in order to enforce the death penalty for black market traffickers. The latter were then accused to starve the citizens and to attack the “health of the Nation”. Parliamentary debates and the minutes of the Committee on Food Supplies allow to understand why this bill was passed by consensus, the discussions focusing mostly on the extent of the repression and not on the principle of the death penalty.
Au sommet de l’échelle des peines avant 1981, la peine de mort était censée éliminer les pires criminels de la société. Les individus reconnus coupables d’assassinat ou de meurtre aggravé étaient voués, selon le code pénal, à la mort par... more
Au sommet de l’échelle des peines avant 1981, la peine de mort était censée éliminer les pires criminels de la société. Les individus reconnus coupables d’assassinat ou de meurtre aggravé étaient voués, selon le code pénal, à la mort par décapitation, s’ils ne bénéficiaient pas de circonstances atténuantes. Sans surprise, ce sont des individus issus de populations déjà marginalisées qui en font les frais. Les condamnés à mort n’étaient cependant pas complètement irrécupérables : le chef de l’État disposant du droit de grâce avait toujours le pouvoir de les extraire de leurs fers et de leurs angoisses pour une autre forme d’élimination, avec la transportation en Guyane, malgré tout considérée comme une deuxième chance. De 1908 à 1914, seule une fraction minoritaire (environ un tiers) de ces condamnés était considérée comme vraiment irrécupérable, ne méritant pas d’indulgence, et donc de vivre.
Pour étayer et produire ce caractère, le ministère de la Justice demandait aux magistrats ayant contribué à la condamnation, soit le procureur de la République, l’avocat général et le président des assises, des avis motivés. C’est l’étude de ces motivations qui fait l’objet de cet article en partant de l’analyse des rapports contenus dans les dossiers de grâce conservés dans les archives de la chancellerie ou de la présidence – rejoignant ainsi, dans la lignée de la sociologie morale, les préoccupations de récents travaux portant sur les justifications données par les acteurs de la chaîne pénale à leurs décisions. Outre les caractéristiques générales portant sur l’âge, la situation sociale ou familiale ou la situation de récidive, d’autres signes contribuent à incliner les magistrats vers l’exécution : il s’agit de l’attitude au procès, ou en prison, des marques du cynisme, voire de la monstruosité, laissant présager d’un échec de toute perspective de relèvement moral. Plus encore, la sévérité des magistrats est surtout imprégnée d’idées de rétribution, avec la question centrale de la responsabilité, ainsi que par des visées d’exemplarité. Elle montre une pratique du droit encore largement tributaire des représentations chrétiennes et plus largement spiritualistes, très éloignées des théories positivistes de « défense sociale » pourtant en plein essor. 
Before 1981, the death penalty was the ultimate punishment, reserved for the worst criminals. Unless they were spared due to mitigating circumstances, those found guilty of premeditated or aggravated murder were sentenced, in accordance with the penal code, to an ignominious beheading. These people often came from marginal backgrounds. However, criminals who were sentenced to death were not entirely beyond redemption. The President could always grant them pardons and spare them the guillotine. They were then sent to the hard labour camps in French Guyana – another form of elimination, but one which was considered a second chance. From 1908 to 1914, only a minority (less than a third) of these convicts were actually considered to be beyond any form of redemption and undeserving of survival.
To help the President make decisions in these matters, the Ministry of Justice sought the advice of those who had worked on these cases (the judge and public prosecutors). Our intention is to look at how the magistrates justified their advice, with reference to reports stored in government and presidential archives. This study fits into a wider field – indeed, recent “moral sociology” studies pay close attention to how the various participants in the penal chain justified their decisions.
Judges took into account some general characteristics relating to age, social status and recidivism. But, more than anything, the attitude of the criminal during the trial or in prison, and a display of cynicism or even of outrageous behaviour, were key factors in the issuing of death sentences. These could be seen as signs that any attempt at “moral correction” would be doomed to failure.
Moreover, the severity of the judges was underpinned by the concept of retribution. The issue of “responsibility” was then paramount. The need to create a deterrent effect was also important. The judges’ reports show us that Christian and spiritualist ways of thinking had a profound influence on the practice of penal law – far removed from the growing positivist theories of “social defence”.
Référence : Nicolas Picard, « La “belle” ou la Veuve : résistances, rébellions et tentatives d'évasion des condamnés à mort en France au XXe siècle », Criminocorpus [En ligne], dossier coordonné par Anne-Emmanuelle Dermartini, "Attica !... more
Référence : Nicolas Picard, « La “belle” ou la Veuve : résistances, rébellions et tentatives d'évasion des condamnés à mort en France au XXe siècle », Criminocorpus [En ligne], dossier coordonné  par Anne-Emmanuelle Dermartini, "Attica ! Attica ? Dynamiques des révoltes dans les prisons (XXe-XIXe siècles, Amérique du Nord, Europe), Ordre et désordre carcéral : la révolte, récits, formes, conditions", mis en ligne le 03 décembre 2019, consulté le 05 décembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/criminocorpus/6659

Résumé : Soumis à un régime carcéral spécifique qui renforce grandement la surveillance et les garanties contre l’évasion et le suicide, isolés du reste de l’espace pénitentiaire, les condamnés à mort disposent de faibles marges de manœuvre pour agir. La plupart d’entre eux attendent la décision de grâce ou d’exécution en subissant un sort qui leur paraît sans échappatoire. Cependant, quelques-uns (et quelques-unes) refusent de se résigner et développent des gestes et des paroles de rejet de leur situation, parfois dans le but de revendiquer une amélioration de conditions de détention jugées intolérables. L’évasion, ou à défaut le suicide, restent un horizon d’espoir et malgré les contraintes, quelques rares individus parviennent à s’échapper de cet univers carcéral, même si leurs cavales ne connaissent pas de fin heureuse.

Abstract : Prisoners who had been sentenced to death were subjected to a severe prison regime, a guarantee against suicide and escape. They were constantly under surveillance and didn’t have much room to act. Most of them could do nothing but wait for their fate, and the decision of pardon or execution. However, a few refused to resign themselves and rejected their situation in words and actions. They sometimes asserted their rights to benefit from better detention conditions. Escape or by default suicide, was always a hope. In spite of all the constraints, some rare convicts succeeded in leaving their cells, even if they seldom managed to stay long on the run.
A statistical report of 1906 evaluated the place of death sentences in the judicial system, with the main purpose of supporting the bill of abolition of the death penalty (finally rejected). This report showed the negligible role of the... more
A statistical report of 1906 evaluated the place of death sentences in the judicial system, with the main purpose of supporting the bill of abolition of the death penalty (finally rejected). This report showed the negligible role of the capital punishment in the penal repression – as if the guillotine had already fallen into abeyance. According to the Penal Code of 1810, aggravated murders (premeditated murders, murders accompanied by another crime, murders of a public officer), parricides, poisonings, arsons of houses, as well as complicity in and attempt of such crimes, were all punishable by the guillotine. However, a large implementation of the principle of mitigating circumstances allowed to avoid the enforcement of death penalty. Moreover, two thirds of the people sentenced to death were pardoned, often with the support of the juries. The substitute penalty was a perpetual imprisonment, but this “perpetuity” became shorter and shorter after 1945.
Crime, histoire & sociétés / Crime, History & Societies, 2017, vol. 21, n°2, p. 51-61.
Dans la société française d’après 1945, la peine de mort concerne chaque année, plusieurs dizaines de personnes, tous tribunaux confondus. La décision d’exécution demeure, comme auparavant, du ressort du chef de l’État. La Constitution de... more
Dans la société française d’après 1945, la peine de mort concerne chaque année, plusieurs dizaines de personnes, tous tribunaux confondus. La décision d’exécution demeure, comme auparavant, du ressort du chef de l’État. La Constitution de 1946 lui adjoint cependant un nouvel organisme, le Conseil supérieur de la magistrature (C.S.M.), chargé d’émettre un avis consultatif sur les recours en grâce. Les archives du C.S.M. rassemblent ainsi des rapports individuels sur les condamnés à mort, des billets mentionnant les avis, des bilans statistiques, et quelques notes sur la "politique" ou la « jurisprudence » gracieuse. A plusieurs titres, ces documents peuvent être considérés comme des sources du contrôle social.
Tout d’abord, ils nous éclairent sur les décisions présidentielles, même si une grande partie des motifs nous échappe, les débats du C.S.M. ne donnant lieu à aucun compte-rendu. Les exécutions sont communément justifiées par leur rôle dans la prévention du crime. L’ « exemplarité » doit retenir le bras des criminels. Cependant, rien n’est prévu pour mesurer l’impact de cette dissuasion. Il s’agit aussi d’harmoniser l’activité même de contrôle social effectué par l’institution judiciaire : les grâces sont conçues comme un moyen d’éviter de trop fortes disparités entre les juridictions ou de rattraper d’éventuelles erreurs. Le traitement des dossiers est aussi un moyen pour l’Élysée d’étendre son pouvoir en exerçant une pression directe sur les services de la Chancellerie. Enfin, ces archives sont en grande partie produites grâce au contrôle exercé par diverses institutions sur la société. Les rapports individuels, notamment, synthétisent rapports des magistrats, rapports pénitentiaires et dossiers de procédure.
Ces derniers font appel non seulement aux documents produits pour déterminer les faits, mais aussi à d’autres éléments évaluant la « personnalité » du condamné, depuis l’enfance. Sont mis à contribution livrets scolaires et militaires, casiers judiciaires, expertises psychiatriques, ainsi que des enquêtes de « réputation ». Les outils du contrôle social doivent permettre de reconstituer une trajectoire biographique afin d’évaluer si celle-ci mérite ou non d’être interrompue.
À la fois producteurs, régulateurs et produits du contrôle exercé par l’Etat sur la société, ces dossiers éclairent ainsi la façon dont ce contrôle passe parfois par l’élimination de quelques individus jugés « irrécupérables ».
Alors que la peine de mort fait l'objet d'un consensus favorable entre les années 1920 et 1950, les reportages sur l'incarcération des condamnés à mort présentent cependant un discours ambivalent. Si leur fonction première est d'informer... more
Alors que la peine de mort fait l'objet d'un consensus favorable entre les années 1920 et 1950, les reportages sur l'incarcération des condamnés à mort présentent cependant un discours ambivalent. Si leur fonction première est d'informer le lecteur-citoyen sur une zone particulièrement obscure du monde pénitentiaire, ces textes sont souvent écrits de manière à divertir et à procurer des émotions fortes. Ils permettent de présenter les condamnés à la peine capitale non plus seulement comme des criminels ou des monstres à éliminer, des fauves à l'écart de toute humanité, mais aussi comme des malheureux frappés par un destin tragique, piégés dans un engrenage. Neutralisés et soumis à une angoissante attente, les condamnés à mort redeviennent par ce biais accessibles à une certaine forme de pitié.
Criminal stories have always been suspected of glorifying “monsters”. Moralists exposed the social risks of imitation, as well as the immoral recognition a criminal could obtain with this kind of celebrity. This concern travelled down the... more
Criminal stories have always been suspected of glorifying “monsters”. Moralists exposed the social risks of imitation, as well as the immoral recognition a criminal could obtain with this kind of celebrity. This concern travelled down the decades from the 1930s to the 1950s, along with the rise of magazines devoted to crime and the invasion of photographers in courts. Some criminals were indeed explicitly described as stars. Media views hesitated between fascination, a will of understanding and a strong moral reprobation. They aimed at reinforcing the dominant social values. Some criminals were accused of being delighted by their own celebrity. In fact, they had to deal with a media exposure as dangerous as the judiciary pressure. They had to adapt to this situation with more or less abilities. Reactions of the public opinion were very disparate. A vast number of individual and changing feelings appeared. It could be just a curiosity, but they also could be more pronounced ‒ pity, admiration, fierce hate or even erotic attraction. These feelings could lead to some particular behaviours towards criminals, either to hurt them or to bring them a support. Celebrity criminal monsters became the subject of multiple social representations and were often used in the popular culture. By this way, they went down in history and remained as ambivalent figures in the collective memory.

Le soupçon d’héroïsation du criminel pèse sur tout récit de crime, et les moralistes ont longuement dénoncé les risques de contagion que ce genre de célébrité pouvait entraîner, ainsi que les bénéfices symboliques que, contre toute justice, des « monstres » pouvaient en retirer. Marquée par l’essor de la presse magazine et par l’invasion des photographes dans les prétoires, la période qui va des années 1930 aux années 1950 n’est pas exempte de cette préoccupation.  Les médias hissent en effet certains criminels au rang incontestable de vedette. Leurs discours oscillent entre fascination, souci de compréhension et une ferme réprobation morale, réaffirmant ainsi les valeurs dominantes de la société. Confronté à la célébrité, les grands criminels sont quand à eux soupçonnés de céder à ses délices. Ils doivent surtout subir les pesanteurs d’une pression médiatique qui s’ajoute à la pression judiciaire et à laquelle ils essaient de s’adapter avec plus ou moins de bonheur. Quand à la population à qui l’on offre ses figures, autant qu’elle les réclame, ses réactions se dispersent en une multitude d’émotions particulières, évoluant au cours des différentes étapes judiciaires. Ces émotions, allant de la simple curiosité à la haine féroce, en passant par la pitié, l’admiration voire un certain attrait érotique, entraînent chez certains des pratiques spécifiques visant à entrer en contact avec le criminel, que ce soit pour le blesser ou lui rendre hommage. Aspirés dans le phénomène médiatique de la célébrité, les monstres criminels deviennent le support de représentations multiples et sont transformés en objets susceptibles d’être réemployés dans les productions de la culture populaire, accédant à la postérité, et demeurant de façon ambiguë dans la mémoire collective.
Cette contribution s'intéresse à la question de l’attrait érotique exercé par les « mauvais garçons », de sa dénonciation et de son insertion dans des représentations culturelles. Ce lien commun s’enracine dans une critique du fait-divers... more
Cette contribution s'intéresse à la question de l’attrait érotique exercé par les « mauvais garçons », de sa dénonciation et de son insertion dans des représentations culturelles. Ce lien commun s’enracine dans une critique du fait-divers et de la présence du public féminin dans les enceintes judiciaires, répandue dès le XIXe siècle. Le terme « enclitophilie » est forgé afin de pathologiser cet attrait et d’en faire une paraphilie, voire une perversion, sans cependant parvenir à s'implanter dans le contexte français.
The Napoleonic Penal Code of 1810, incorporating provisions inherited from ancient Roman law, provided that legal responsibility was abolished in cases of insanity (art. 64) and for some minors under the age of discretion. The law was... more
The Napoleonic Penal Code of 1810, incorporating provisions inherited from ancient Roman law, provided that legal responsibility was abolished in cases of insanity (art. 64) and for some minors under the age of discretion. The law was fully and severely enforced in all other cases, but from 1832, the notion of "diminished responsibility" began to rise with the introduction of the principle of "extenuating circumstances". This concept took into account the new ideas coming from the fields of psychiatry and criminology, and played an important part in the decrease in the use of the death penalty during the 19th century. Psycho-social examination of criminals and research into their mental retardations or psychic abnormalities were made compulsory by a 1905 ministerial circular. The diagnosis from this examination could be enough to establish an extenuating circumstance and to avoid the use of the guillotine. However, these assessments could be discussed in court, and they did not always prevent a death sentence. The recurrent issue of the "entire penal responsibility" of offenders remained a stak in death penalty cases, until the abolition of 1981.
L'expression "Tu finiras sur l'échafaud" tisse un continuum entre punitions scolaires ou familiales et peine de mort. La représentation de la « fatalité » ou de la « pente glissante » qui attendrait certains enfants, nourrit jusqu’au... more
L'expression "Tu finiras sur l'échafaud" tisse un continuum entre punitions scolaires ou familiales et peine de mort. La représentation de la « fatalité » ou de la « pente glissante » qui attendrait certains enfants, nourrit jusqu’au milieu du XXe siècle la pratique judiciaire et participe à la constitution de nouveaux savoirs criminologiques.
Une centaine de femmes ont été condamnées à mort, en France, pour des crimes de droit commun entre 1887 (début d’une longue période de grâce systématique des femmes) et 1961 (date des dernières condamnations à mort féminines). Ces... more
Une centaine de femmes ont été condamnées à mort, en France, pour des crimes de droit commun entre 1887 (début d’une longue période de grâce systématique des femmes) et 1961 (date des dernières condamnations à mort féminines). Ces condamnations ne représentent que 7 % de l’ensemble des peines capitales sur cette période. Notre intervention se propose d’examiner la qualification et les traits caractéristiques des crimes commis par ces condamnées ainsi que la façon dont ils diffèrent de ceux commis par les condamnés masculins. Neuf fois sur dix, les victimes des condamnées à mort sont des membres de la famille, parents, époux ou enfants. Considérées comme trop faibles pour s’attaquer de manière frontale aux autres, elles semblent spécialisées dans des crimes sournois, comme l’empoisonnement, qui représente presque un quart des affaires où une femme a été condamnée à la peine capitale. Elles sont également soupçonnées de manipuler des hommes pour faire effectuer leurs basses œuvres et sont parfois condamnées pour simple complicité. Cela n’empêche pas, à l’occasion, des déchainements de violence extrême, comme le montre l’exemple du massacre commis par les sœurs Papin. Les criminelles sont fréquemment renvoyées vers une forme de monstruosité car elles contreviennent à leur rôle, supposé naturel, de fille, de mère ou d’épouse. La question de leur équilibre mental est plus volontiers posée que pour les hommes, ainsi que l’influence qu’exerceraient sur elles les « passions ». Néanmoins, leurs condamnations à mort montrent qu’on les considère comme étant avant tout motivées par l’ « intérêt », même si celui-ci est mêlé à d’autres considérations. Leur profil est différent de celui de leurs homologues masculins : elles sont en moyenne plus âgées, elles sont le plus souvent mariées, avec des enfants, sans casier judiciaire. Si elles sont assez pauvres, elles n’appartiennent donc pas à cette fraction marginalisée de la population dans laquelle se recrute d’ordinaire le « gibier de potence ».
Cette contribution recense les corps handicapés et mutilés dans l’œuvre de Franquin, en concentrant l’étude sur les Idées noires et sur leur contexte de production et de publication, dans l’effervescence artistique et politique des... more
Cette contribution recense les corps handicapés et mutilés dans l’œuvre de Franquin, en concentrant l’étude sur les Idées noires et sur leur contexte de production et de publication, dans l’effervescence artistique et politique des années post-68. J’y démontre que les mutilations des corps dans l’œuvre de Franquin viennent souvent en rétribution d’actes de violence commis à l’encontre de la nature ou de l’humanité, mettant en scène une vengeance symbolique.
Résumé : L’histoire de la peine de mort en France ne cesse pas avec son abolition : deux tendances politiques s’opposent alors sporadiquement, entre les partisans d’un rétablissement ou d’un maintien dans les circonstances... more
Résumé : L’histoire de la peine de mort en France ne cesse pas avec son abolition : deux tendances politiques s’opposent alors sporadiquement, entre les partisans d’un rétablissement ou d’un maintien dans les circonstances exceptionnelles, et ceux qui cherchent à approfondir et à sécuriser l’abolition en interdisant la peine de mort en toute occasion et en l’inscrivant dans des textes fondamentaux, difficilement révisables. Malgré une opinion publique fluctuante et difficilement acquise à la cause abolitionniste, les seconds, de plus en plus majoritaires dans la classe politique, l’emportent cependant sans grande difficulté sur les premiers. Il s’agit ici de retracer brièvement cette opposition et d’exposer les manœuvres politiques et juridiques employées pour empêcher tout retour de la peine capitale.
Abstract : The history of death penalty in France didn’t stop with the abolition. After the bill was passed, two political trends confronted sporadically: some people were activists for the return of death penalty, when others searched to increase the irreversibility of the abolition and to ban the use of capital punishment in any circumstances. The abolitionists struggled to convince an inconsistent public opinion. Despite this resistance, abolitionism became more and more favoured by politicians, who enshrined the death penalty ban in the fundamental rights granted by the Constitution and international treaties. This paper aims at describing the opposition between these two political trends, as well as the legal mechanisms used to prevent any resurgence of capital punishment.
https://e-archivo.uc3m.es/handle/10016/28459#preview Cultural and social historians are trained to consider the popular press as a material source for their researches, but legal historians seem to find this medium more difficult to... more
https://e-archivo.uc3m.es/handle/10016/28459#preview

Cultural and social historians are trained to consider the popular press as a material source for their researches, but legal historians seem to find this medium more difficult to handle. Journalistic accounts are often viewed as inaccurate, emotional, ‘un-scientific’ and therefore far away from the technical and rational characteristics of the legal texts. Even with the opening of the judicial sciences to the literary studies, these narratives have suffered from lacking legitimacy in comparison with more classical genres such as novels or essays. Nevertheless, literary studies have shown the similarity of press articles with literature through the character of the writer-reporter. They also have exposed the possibility to study them as literary documents. This approach could inspire the juridical sciences. If there is some legitimacy to not take the journalistic accounts for an established truth, there is no reason to exclude them: it’s a way to consider which legal culture is shared by the common people. This paper aims at suggesting that popular press articles could be read as ‘law-producing’ as well as ‘law-produced’ documents. The example of the death penalty in France shows that newspapers influenced the passing of new bills penalizing new crimes. Press judicial reports offered a view on the functioning and practice of law. They allowed the reader-citizen to set up a popularized legal culture and this representation being the main one in the society. They could propose an explanation for the presidential ‘jurisprudence’ regarding pardons, whereas doctrine usually neglects to take into account these ‘political’ decisions. They are part of the few documents available to grasp the official rules in use in prisons and in the death row.
Cette contribution analyse les figures des hommes meurtriers de leurs femmes ou de leurs compagnes d’une part et les acteurs des procès d’autre part. Il s'agit d’envisager dans quelle mesure la relation conjugale agit comme un facteur... more
Cette contribution analyse les figures des hommes meurtriers de leurs femmes ou de leurs compagnes d’une part et les acteurs des procès d’autre part. Il s'agit d’envisager dans quelle mesure la relation conjugale agit comme un facteur d’atténuation, au nom du crime « passionnel », ou au contraire un facteur d’aggravation, dans la lignée des travaux de Victoria Vanneau sur les violences conjugales.
The Chaumié circular introduced the notion of « diminished responsibility » in 1905 in order to consider criminal defendants with mental retardations or psychic abnormalities. During the Fourth Republic (1947-1959), psychiatric... more
The Chaumié circular introduced the notion of « diminished responsibility » in 1905 in order to consider criminal defendants with mental retardations or psychic abnormalities. During the Fourth Republic (1947-1959), psychiatric examinations were almost always conducted in criminal cases, especially when the death penalty was at stake. It was then assumed that the mentally unbalanced and retarded criminals shouldn't be executed. However, a study of the pardon requests indicates that a « diminished responsibility » could not always prevent an execution. The president of the Republic had the right to pardon these criminals but it seems that the conclusions of psychiatric examinations influenced the decisions only to a limited extent.

La circulaire Chaumié de 1905 impose la notion d’atténuation de la responsabilité afin de tenir compte des troubles ou des retards mentaux. Sous la IVe République, l’examen psychiatrique des accusés est quasi-systématique dans les affaires où la peine capitale est encourue. Alors que les déficients et malades mentaux sont réputés ne pas être concernés par l'application de la peine capitale, l'observation des dossiers de grâce montre qu'une expertise concluant à une responsabilité atténuée ne constitue pas une protection absolue contre la guillotine. Le président de la République, détenteur du droit de grâce, se prononce sur l'exécution d’individus désignés par les experts comme « débiles » ou « déséquilibrés ». Si l'atténuation de responsabilité entre dans les éléments d'appréciation de la décision présidentielle, son effet semble limité.
La peine de mort est en France au XXe siècle à la fois la plus haute sanction de l’échelle pénale et la dernière peine corporelle inscrite dans le code. Que ce soit dans l’attente de la mort, dans l’exécution elle-même ou dans le sort... more
La peine de mort est en France au XXe siècle à la fois la plus haute sanction de l’échelle pénale et la dernière peine corporelle inscrite dans le code. Que ce soit dans l’attente de la mort, dans l’exécution elle-même ou dans le sort fait au cadavre, une série d’instruments et de dispositifs matériels assurent cette séparation entre le mort et les vivants, le « monstre » et les hommes. Nous pourrons les aborder à travers les archives pénitentiaires, les archives de la Préfecture de police, les textes réglementaires, les reportages parus dans la presse, les œuvres littéraires et cinématographiques ainsi que les témoignages des avocats, des aumôniers,  des membres du personnel pénitentiaires et des condamnés à mort eux-mêmes. Appliquée pour les condamnés en cour d’assises par la décapitation, la peine de mort devait dans l’esprit de la Constituante de 1791 se contenter d’ôter la vie « comme on prélève une amende », selon la formule de Michel Foucault. En réalité s’enclenche dès l’énoncé du verdict un processus d’objectivation du corps du condamné, qui ne s’appartient plus lui-même. Les entraves, les menottes, la camisole, l’éclairage perpétuel sont là pour empêcher toute velléité de suicide. Mis à l’écart des autres détenus (y compris lors de la messe) par un agencement spatial particulier, il est aussi privé de tout objet pouvant le rattacher à ses anciens liens sociaux. Ce processus trouve son aboutissement dans l’exécution qui est mise en scène, soit de manière publique, soit plus discrètement sous un dais noir dans la prison. Le corps du condamné est alors réduit à n’être qu’un outil, avec la guillotine, nécessaire au bon déroulement et à l’efficacité pratique de l’opération. Il est préparé et manipulé comme tel, cou dégagé, cheveux coupés, membres liés, pour devenir un « paquet » dans le vocabulaire des bourreaux. Les manifestations physiologiques intempestives du corps coupé en deux sont indésirables car elles montrent que la peine de mort demeure un supplice : elles sont contrôlées par un ensemble d’accessoires entourant la guillotine (malle, bassine relevée, sacs de son…). Le supplicié reste exclu du commun des mortels, tout en restant à la disposition du groupe social, jusque dans la mort, son cadavre étant généralement livré à la dissection avant d’être inhumé à part, anonymement et sans appareil. Ce processus d’objectivation du corps est cependant contrebalancé par une volonté affichée de respect de la dignité : les livres et le culte religieux sont autorisés pour le condamné, dont on attend qu’il consacre ses derniers moments à réfléchir et à amender son âme. Mais pour une population souvent illettrée, les rares éléments permettant de retrouver des sensations d’humanité prennent d’autres formes : cartes à jouer, photographies, cigarettes et nourriture… Grâce à ces « petits riens », certains condamnés parviennent ainsi à retrouver un semblant d’appropriation de leurs vies.
Crime, histoire & sociétés / Crime, History & Societies, 22/1, 2018, p. 139-140.
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2018/2 (N° 138), p. 209.
Research Interests:
Histoire, économie & société, 2017/3, p. 109-110.
Appelés à la Révolution à exercer leur expertise sur le meilleur moyen de procurer une mort « prompte et douce », les médecins engagent des relations ambiguës avec la guillotine. Anne Carol retrace les débats scientifiques et les enjeux... more
Appelés à la Révolution à exercer leur expertise sur le meilleur moyen de procurer une mort « prompte et douce », les médecins engagent des relations ambiguës avec la guillotine. Anne Carol retrace les débats scientifiques et les enjeux éthiques et culturels des expériences menées sur les guillotinés tout au long du XIXe siècle.
Recension de la journée d'étude "Matignon pour l'histoire. Les archives des Premiers ministres", tenue le 24 novembre 2011 à l'Hôtel de Rohan à l'initiative des Archives nationales.
Dans cet entretien du 6 février 2022, Sabrina Van Tassel, réalisatrice du film documentaire L’État du Texas contre Melissa, sorti en 2020 aux États-Unis (2021 en France), revient sur l’affaire Melissa Lucio et nous en donne sa vision.
Entretien réalisé pour la conclusion du dossier "Célébrité, gloire, renommée. Être connu de ceux que l'on ne connait pas", coordonné par Myriam Juan et Nicolas Picard, Hypothèses, 2012/1, p. 157-161.
Les travaux sociologiques récents soulignent combien le temps est devenu un enjeu central du fonctionnement et de la légitimité de l’institution judiciaire. Cependant, le temps de la justice comme activité sociale a été peu étudié en... more
Les travaux sociologiques récents soulignent combien le temps est devenu un enjeu central du fonctionnement et de la légitimité de l’institution judiciaire. Cependant, le temps de la justice comme activité sociale a été peu étudié en lui-même par les historien·nes. Le colloque vise à mettre en perspective l’accélération contemporaine de la justice en observant sur plusieurs siècles les rapports de la justice au temps. L’enjeu du colloque est d’étudier comment la justice construit ses temporalités et les articule aux autres temporalités sociales aux époques moderne et contemporaine, dans différents espaces, contextes et cultures juridiques.
Colloque international - International conference MSH Lyon Saint-Etienne, salle Marc Bloch, 14 avenue Berthelot, 69007 Lyon 24-25 octobre 2023 Les travaux récents en sociologie ont souligné combien le temps est devenu un enjeu central du... more
Colloque international - International conference
MSH Lyon Saint-Etienne, salle Marc Bloch, 14 avenue Berthelot, 69007 Lyon
24-25 octobre 2023
Les travaux récents en sociologie ont souligné combien le temps est devenu un enjeu central du fonctionnement et de la légitimité de l’institution judiciaire. Cependant, le temps de la justice a été peu étudié en lui-même par les historien·nes. Ce colloque vise à mettre en perspective l’accélération contemporaine de la justice en observant sur plusieurs siècles les rapports de la justice au temps.
Il s’agit d’étudier comment la justice construit ses temporalités et comment celles-ci s’articulent aux autres temporalités sociales. Ce questionnement prend pour cadre l’Europe et les Amériques aux époques moderne et contemporaine, afin de comparer différents espaces, contextes et cultures juridiques.
Comité d’organisation : Alice Bonzom, Simon Castanié, Nicolas Picard, Benoît Saint-Cast, Verónica Vallejo Flores
Comité scientifique : Pascal Bastien, Simona Cerutti, Frédéric Chauvaud, Neil Davie, Anne-Emmanuelle Demartini, Mirian Galante, Laurence Guignard, Marie Houllemare, Arnaud-Dominique Houte, Claire Lemercier, Xavier Rousseaux, Evelyne Sanchez, Emmanuel Taïeb, Rachel Vanneuville.
Avec le soutien de l’Université Lumière Lyon 2, la MSH Lyon-Saint-Étienne, Triangle (UMR 5206), le LARHRA (UMR 5190), le Centre Roland Mousnier (UMR 8596), le Centre d’histoire du XIXe siècle (UMR 3550) et « Mondes Américains » (UMR 8168).
Doctoriales2012 du Centre d'histoire du XIXe siècle
Research Interests:
Séance de l'Ecole doctorale d'histoire de l'Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne, coordonnée par Myriam Juan et Nicolas Picard, 20 novembre 2010.
Résumé de la thèse : Sur le point de disparaître en France à la fin du XIXe siècle, la peine de mort connaît un regain à partir de 1906. S’appuyant sur les émotions punitives présentes dans l’opinion publique ainsi que sur les discours... more
Résumé de la thèse : Sur le point de disparaître en France à la fin du XIXe siècle, la peine de mort connaît un regain à partir de 1906. S’appuyant sur les émotions punitives présentes dans l’opinion publique ainsi que sur les discours criminologiques, le système judiciaire vise à l’élimination de certains accusés. La peine capitale reste cependant marginale dans l’ensemble de la répression pénale et ne punit qu’une minorité de crimes de sang considérés comme particulièrement atroces. Les condamnés à mort sont fréquemment issus des couches les plus misérables et les moins intégrées de la société. Les discours judiciaires, plaidoiries, réquisitoires, expertises, s’affrontent pour déterminer si ces individus peuvent disposer de circonstances atténuantes. Les fonctions de la peine de mort sont alors discutées : s’agit-il de faire un exemple, de venger, ou d’épurer le corps social ? S’entremêlent alors considérations rationnelles et émotionnelles. Ces discussions ont lieu à deux niveaux : celui de la cour d’assises d’abord, où l’enjeu est de convaincre les citoyens siégeant comme jurés, celui de l’administration ministérielle et présidentielle ensuite, où l’enjeu est de décider d’une éventuelle grâce. Les condamnés à mort, en attendant que l’on statue sur leur sort, sont détenus dans des conditions particulièrement sévères, devant éviter évasion ou suicide. Leur temps et leur espace sont extrêmement normés, ce qui ne les empêche pas de les aménager à des fins qui leur sont propres.
La préparation à la mort s’inscrit dans des perspectives tant laïques que religieuses. Le cas échéant, la décision d’exécution mobilise forces de l’ordre, personnel pénitentiaire, l’exécuteur et ses aides, pour un acte conjuguant aspects bureaucratiques et brutale violence. Sinon, le condamné est rendu aux circuits pénitentiaires ordinaires, où il risque cependant une autre forme de mort pénale.
Abstract : Death penalty was about to disappear in France at the end of the 19th century. But the number of death sentences rose after 1906. The judiciary relied on the punitive emotions of the public opinion and on the criminological knowledge to eliminate some of the defendants. The capital punishment was very minor in the whole penal repression and its enforcement punished a small number of murders, considered as particularly heinous. The people sentenced to death came from the most miserable and less integrated parts of the society. Judicial discourses, such as speeches for the prosecution or the defense, or testimonies, confronted each other to determine if these people should benefit of mitigating circumstances. The functions of the death penalty were then discussed: deterrence, retribution, revenge or purge of the social body? Emotional as well as rational arguments were used. The cases were exposed at two different levels: a first time in front of the criminal court and of the citizen seating in the jury, a second time in front of the presidential advisors and of the President of the Republic, who had to decide of the pardon or the execution. The people sentenced to death had to wait their fate in particularly harsh conditions, which aimed at avoiding suicide or escape. Very strong rules framed their time and their space but some of them succeeded to adjust their environment for their own purposes. The preparation to death could be religious or secular. It the need arose, police, army, penitentiary staff, as well as the executioner and his helps were summoned to perform the execution, an act combining bureaucratic aspects and rough violence. In the other case the prisoner was held back to the ordinary prison system, where he could still risk another form of penal death.
Introduction de la thèse
Research Interests:
Sur le point de disparaître en France à la fin du XIXe siècle, la peine de mort connaît un regain à partir de 1906. S’appuyant sur les émotions punitives présentes dans l’opinion publique ainsi que sur les discours criminologiques, le... more
Sur le point de disparaître en France à la fin du XIXe siècle, la peine de mort connaît un regain à partir de 1906. S’appuyant sur les émotions punitives présentes dans l’opinion publique ainsi que sur les discours criminologiques, le système judiciaire vise à l’élimination de certains accusés. La peine capitale reste cependant marginale dans l’ensemble de la répression pénale et ne punit qu’une minorité de crimes de sang considérés comme particulièrement atroces. Les condamnés à mort sont fréquemment issus des couches les plus misérables et les moins intégrées de la société. Les discours judiciaires, plaidoiries, réquisitoires, expertises, s’affrontent pour déterminer si ces individus peuvent disposer de circonstances atténuantes. Les fonctions de la peine de mort sont alors discutées : s’agit-il de faire un exemple, de venger, ou d’épurer le corps social ? S’entremêlent alors considérations rationnelles et émotionnelles. Ces discussions ont lieu à deux niveaux : à celui de la cour d’assises d’abord, où l’enjeu est de convaincre les citoyens siégeant comme jurés, à celui de l’administration ministérielle et présidentielle ensuite, où l’enjeu est de décider d’une éventuelle grâce. Les condamnés à mort, en attendant que l’on statue sur leur sort, sont détenus dans des conditions particulièrement sévères, devant éviter évasion ou suicide. Leur temps et leur espace sont alors extrêmement normés, ce qui ne les empêche pas de les aménager à des fins qui leur sont propres. La préparation à mort s’inscrit dans des perspectives tant laïques et religieuses. Le cas échéant, la décision d’exécution mobilise forces de l’ordre, personnel pénitentiaire, l’exécuteur et ses aides, pour un acte conjuguant aspects bureaucratiques et brutale violence. Sinon, le condamné à mort est rendu aux circuits pénitentiaires ordinaires, où il risque cependant une autre forme de mort pénale.
Research Interests:
La mort au Parlement (table-ronde modérée par Anne Carol, avec Amandine Malivin, Bruno Bertherat, Pierre-Marie Delpu, Nicolas Picard) Carte Blanche à Revue Parlement[s]. Revue d'Histoire politique Le Prix Dufaure-CHPP (Comité d’histoire... more
La mort au Parlement (table-ronde modérée par Anne Carol, avec Amandine Malivin, Bruno Bertherat, Pierre-Marie Delpu, Nicolas Picard)

Carte Blanche à Revue Parlement[s]. Revue d'Histoire politique Le Prix Dufaure-CHPP (Comité d’histoire parlementaire et politique) sera remis à l'occasion de cette rencontre. L’histoire de la mort a été renouvelée, ces vingt dernières années, par une approche matérielle du traitement du cadavre et grâce à une histoire politique qui interroge les usages des funérailles depuis la Révolution, voire ceux du corps du chef défunt. La table-ronde explorera quelques-unes des pistes ouvertes par le croisement entre histoire de la mort et histoire politique en abordant la façon dont les institutions politiques se saisissent de la mort pour légiférer et édicter des normes, utilisent les martyrs pour créer du consensus, ou se confrontent à la mort de leurs grands hommes.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-france/20240209-mort-de-robert-badinter-sur-les-questions-de-justice-il-a-toujours-exerc%C3%A9-une-forte-influence

RFI (Radio France Internationale)
Invité France, 9 février 2024, 12h30.

Robert Badinter, ancien garde des Sceaux de François Mitterrand et figure emblématique du droit et de la politique, est mort dans la nuit du 8 au 9 février à l'âge de 95 ans. Il restera celui qui a mis fin à la peine de mort en France. Entretien avec l’historien Nicolas Picard, auteur de Le châtiment suprême. L'application de la peine de mort en France (1906-1981), éditions Institut Universitaire Varenne.
https://www.sbs.com.au/language/french/fr/podcast-episode/robert-badinter-malgre-labolition-leternel-debat-sur-la-peine-de-mort/wcbwa3pk7 Podcast SBS French, présentée par Leo Roussel, mis en ligne le 15 février 2024. (Partie 2) Dans... more
https://www.sbs.com.au/language/french/fr/podcast-episode/robert-badinter-malgre-labolition-leternel-debat-sur-la-peine-de-mort/wcbwa3pk7

Podcast SBS French, présentée par Leo Roussel, mis en ligne le 15 février 2024.

(Partie 2) Dans ce deuxième podcast réservé à Robert Badinter, ancien ministre français de la Justice, décédé le 9 février dernier, Nicolas Picard, historien et chercheur associé au centre d'histoire du XIXe siècle à Paris, revient sur l'évolution de l'opinion publique au sujet de la peine de mort en France.
Conférence donnée à l'université Meiji Gakuin le 28 juillet 2023. ニコラ・ピカール氏講演会 Histoire de la peine de mort en France(フランスの死刑制度の歴史) ◎開催日: 2023年7月28日(金曜) ◎時間 : 18 :00-19 :30 ◎会場 :明治学院大学白金キャンパス 本館1457教室⇒※【教室変更】3202教室に変更しました。... more
Conférence donnée à l'université Meiji Gakuin le 28 juillet 2023.
ニコラ・ピカール氏講演会
Histoire de la peine de mort en France(フランスの死刑制度の歴史)

◎開催日: 2023年7月28日(金曜)
◎時間 : 18 :00-19 :30
◎会場 :明治学院大学白金キャンパス 本館1457教室⇒※【教室変更】3202教室に変更しました。
◎フランス語(逐次通訳付)、事前申込制
◎入場無料・要予約(7/21まで)

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Nicolas Picard 講演会 参加申込フォーム (google.com)

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どなたでもご参加いただけますので是非お越しください。

フランス文学科共同研究室
Research Interests:
Une des mutations les plus notables de la justice contemporaine est son inscription dans la vie de la cité. Mais cette avancée est le fruit d’une longue évolution. Les Parlements d’Ancien Régime ne motivaient pas leurs arrêts. À partir de... more
Une des mutations les plus notables de la justice contemporaine est son inscription dans la vie de la cité. Mais cette avancée est le fruit d’une longue évolution. Les Parlements d’Ancien Régime ne motivaient pas leurs arrêts. À partir de la Révolution, le juge devait se borner à être « l’exécutant muet de la volonté générale », comme le voulait Rousseau. C’est peu à peu, par l’écrit et par l’oralité, qu’une ouverture au public a pu s’établir. Mais faut-il parler d’un public ? N’y a-t-il pas des publics ? Les parties d’abord, mais aussi les cours supérieures, les professionnels et, plus largement, ce que Chaïm Perelman appelle un « auditoire universel ». Ce cycle de conférences voudrait analyser dans la longue durée la manière dont la justice est entrée en relation avec ses publics et mesurer, à l’échelle de l’histoire, l’ampleur de cette mutation.
[Évènement Ciné-club] Projection débat au Champo : « Monsieur Verdoux » de Charlie Chaplin, 1947, le 7 décembre 2022 à 20h00. Invité : Nicolas Picard, historien, spécialiste de l’histoire de la justice criminelle au XXe siècle. Soirée... more
[Évènement Ciné-club] Projection débat au Champo : « Monsieur Verdoux » de Charlie Chaplin, 1947, le 7 décembre 2022 à 20h00.
Invité : Nicolas Picard, historien, spécialiste de l’histoire de la justice criminelle au XXe siècle. Soirée présentée par Jean-Noël Tardy, chercheur associé au Centre d’histoire du XIXe siècle.
Il s’agit de montrer l’atonie des abolitionnistes pendant les guerres et l’entre-deux-guerres, la crainte de heurter l’opinion publique avec le risque qu’elle se fasse justice elle-même, ainsi que les nouvelles incriminations capitales... more
Il s’agit de montrer l’atonie des abolitionnistes pendant les guerres et l’entre-deux-guerres, la crainte de heurter l’opinion publique avec le risque qu’elle se fasse justice elle-même, ainsi que les nouvelles incriminations capitales ajoutées au Code pénal, résultant de mobilisations médiatiques et politiques faisant suite à des faits divers. Seront aussi évoquées les hypothèses expliquant l’effondrement du nombre de condamnations et d’exécutions au début des années 1950, qui précède paradoxalement le renouveau du militantisme abolitionniste, chez les intellectuels et artistes (Camus, Cayatte, Marcel Aymé) comme dans les associations : changement d’ « air du temps » à la suite du traumatisme totalitaire de la Seconde Guerre mondiale, réduction du « gibier de potence » grâce à la prospérité retrouvée et au développement de la protection sociale…
Ce Forum aura lieu dans l'auditorium du site Olympe de Gouges dans la limite des places disponibles. Il sera également accessible à distance en cliquant ici. La participation à cet évènement peut compter au titre de la formation continue... more
Ce Forum aura lieu dans l'auditorium du site Olympe de Gouges dans la limite des places disponibles. Il sera également accessible à distance en cliquant ici. La participation à cet évènement peut compter au titre de la formation continue des personnels de l'administration pénitentiaire. Une attestation vous sera adressée à l'issue du Forum.
Réunissant historiens, politistes et juristes, cette table-ronde entend rappeler la façon dont la peine de mort, certes remise en cause depuis la Révolution, a fonctionné de manière ordinaire pendant deux siècles avant la loi d’abolition... more
Réunissant historiens, politistes et juristes, cette table-ronde entend rappeler la façon dont la peine de mort, certes remise en cause depuis la Révolution, a fonctionné de manière ordinaire pendant deux siècles avant la loi d’abolition de 1981. Elle est légitimée mais aussi discutée dans son fonctionnement et sa mise en scène par les acteurs politiques et médiatiques, tandis que sa mise en œuvre mobilise différents services et administrations, depuis les cours d’assises jusqu’à l’exécuteur.

La première partie sera consacrée à mettre en perspective ces discours de justification politiques et médiatiques de la peine capitale, à travers les appels à éliminer certaines catégories de criminels, ou les réflexions sur le caractère public des exécutions, ainsi qu’à retracer l’engrenage judiciaire, administratif et pénitentiaire devant prendre en charge les condamnés à mort, sans occulter l’aspect le plus sombre de cette histoire, la mise à mort à proprement parler. La deuxième partie consistera en un échange entre les intervenants sur la question du retard français dans l’abolition (il s’agit en effet du dernier pays d’Europe occidentale à avoir cessé de l’utiliser) et de la prégnance toujours importante des différentes problématiques soulevées aujourd’hui, en termes de visibilité accrue et contestée de la violence de l’Etat ou de volonté de punir plus sévèrement certains crimes.
INTERVENANTS

- Anne Carol, Professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste de l’histoire du corps et de la mort.

- Jean-Yves Le Naour, docteur en histoire, spécialiste de l’histoire du XXe siècle et des conflits mondiaux.

- Nicolas Picard, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la justice criminelle au XXe siècle.

- Mathieu Soula, professeur d’histoire du droit à l’université Paris Nanterre. Il a notamment codirigé les ouvrages La Mort pénale.

- Emmanuel Taïeb, professeur de science politique à Sciences Po Lyon, spécialiste entre autres de l’histoire des sensibilités et des rapports entre corps, violence et politique.

INFORMATIONS PRATIQUES Mercredi 20 octobre 2021 à 19h au Panthéon
En partenariat avec l'association des Droits Humains de la Sorbonne (ADHS), l'Association Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), organise une conférence thématique à la Sorbonne, pour inviter les étudiant.es à réfléchir à la peine de... more
En partenariat avec l'association des Droits Humains de la Sorbonne (ADHS), l'Association Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), organise une conférence thématique à la Sorbonne, pour inviter les étudiant.es à réfléchir à la peine de mort aujourd'hui dans le monde.

Le 19 octobre, ECPM et ADHS honorent les 40 ans de l’abolition de la peine de mort en France avec une grande conférence à la Sorbonne.

L'occasion de rappeler l'importance d'entretenir les valeurs de l'abolition en France, tout en continuant de sensibiliser le grand public sur le travail restant à accomplir pour que nous vivions, enfin, dans un monde dénué de toute exécution.

Programme:

Discours d’ouverture :

    Aminata Niakaté, Présidente d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
    Morgane Fanchette, Présidente de l’Association des Droits Humains de la Sorbonne (ADHS)
    Madame Delphine Borione, Ambassadrice de France pour les droits de l’homme

L’abolition de la peine de mort en France : Deux siècles de combats pour une avancée démocratique majeure

    Modération : représentant de l’ADHS
    • Nicolas Picard, professeur agrégé, docteur en histoire contemporaine, Université Paris 1
    Témoignage de Philippe Maurice, chercheur à l’EHESS, dernier condamné à mort gracié par le Président de la République François Mitterrand

L’abolition universelle de la peine de mort, enjeux et perspectives

    Modération : Marie-Lina Perez, responsable Afrique-Asie, ECPM
    • Me Sandrine Dacga, avocate, Présidente de la Coalition camerounaise contre la peine de mort
    Témoignage de Chaima Kabaoui, membre du Collectif Familles unies, soeur de Bilel Kabaoui, citoyen français condamné à mort en Irak

La culture au service de l’abolition

    Modération : représentant de l’ADHS
    • Marie Bardiaux-Vaïente, historienne, scénariste de bande dessinée
Si elle ne fait plus débat aujourd'hui en France, l'abolition de la peine de mort était loin d'être une cause acquise quand Robert Badinter, alors ministre de la justice, la défendait devant les députés français le 17 septembre 1981.... more
Si elle ne fait plus débat aujourd'hui en France, l'abolition de la peine de mort était loin d'être une cause acquise quand Robert Badinter, alors ministre de la justice, la défendait devant les députés français le 17 septembre 1981. Retour sur l'histoire de la pensée abolitionniste.

Emission "Le Cours de l'histoire", par Xavier Mauduit, vendredi 10 septembre 2021

Avec Romain Icard, journaliste, réalisateur du documentaire Robert Badinter, la vie avant tout diffusé lundi 13 septembre à 21h sur France 3.

Et Nicolas Picard, docteur en histoire de l'université Paris 1, professeur agrégé d'histoire au lycée Doisneau de Corbeil-Essonnes, auteur de Le Châtiment suprême. L'application de la peine de mort en France (1906-1981) (Institut universitaire Varenne, 2018).
« La peine de mort au XXe siècle ». Emmanuel Taïeb reçoit l’historien Nicolas Picard, auteur de Le châtiment suprême. L’application de la peine de mort en France (1906-1981), Institut Universitaire Varenne, 2018, pour évoquer les... more
« La peine de mort au XXe siècle ».
Emmanuel Taïeb reçoit l’historien Nicolas Picard, auteur de Le châtiment suprême. L’application de la peine de mort en France (1906-1981),  Institut Universitaire Varenne, 2018, pour évoquer les acteurs et les aspects pratiques de la peine capitale.

61e numéro de La Valeur de l’Homme

https://frequenceprotestante.com/diffusion/la-valeur-de-lhomme-du-01-08-2020/
Programme de conférences "Sur la sellette. Une histoire de la justice à Paris. Saison 3. Les justiciables", janvier-juin 2019. Le nouveau tribunal de Paris a ouvert le 16 avril 2018 dans le quartier des Batignolles. Sur ce site du 17e... more
Programme de conférences "Sur la sellette. Une histoire de la justice à Paris. Saison 3. Les justiciables", janvier-juin 2019.
Le nouveau tribunal de Paris a ouvert le 16 avril 2018 dans le quartier des Batignolles. Sur ce site du 17e arrondissement sont désormais regroupés les services du tribunal de grande instance, les tribunaux de police, des affaires de sécurité sociale, du contentieux de l’incapacité, et les vingt tribunaux d’instance d’arrondissements (fusionnés en un seul tribunal d’instance).
Ce déménagement a été l’opportunité pour les Archives de Paris de recevoir le versement de nombreuses archives produites par ces différents tribunaux et donc de proposer avec le Comité d'histoire un cycle de conférences sur l'histoire de la justice à Paris.
La première saison (janvier-juin 2018) était consacrée aux lieux de justice dans la capitale, tandis que la deuxième saison (septembre 2018-janvier 2019) présentait les principaux acteurs de la justice pénale parisienne.
Pour clore ce cycle, cette troisième et ultime saison, de fin janvier à juin 2019, est dédiée aux justiciables, depuis le Moyen Âge jusqu’à la première moitié du XXe siècle. Plusieurs catégories de criminels seront évoquées : sorciers, fous, bagnards, mineurs ou encore parricides.

Conférence

Paris, capitale du crime, Paris, capitale de la guillotine ? De 1906 à l’abolition de 1981, 188 criminels de droit commun ont été condamnés à mort par la cour d’assises de Paris, pour des crimes variés mais toujours atroces. 57 d’entre eux ont été exécutés. Les parcours de ces hommes et de ces femmes, des taudis dont ils sont souvent issus jusqu’à la prison de la Santé, font jouer les rouages d’une justice implacable. L’institution judiciaire est ici au diapason d’une opinion publique horrifiée mais aussi fascinée.
Interview pour Retronews, le site de presse de la BNF, publiée le 15 avril 2019
Compte-rendu d'une rencontre dans le cadre d'un petit-déjeuner de la DACG sur « Le rôle de la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces dans l'application de la peine de mort au XXe siècle », 19 septembre 2018.
(livret ACAT) La plupart des documentaires sur la peine de mort aux États-Unis ont montré la situation du côté des condamnés, des proches des victimes, des gardiens des couloirs de la mort, des avocats et militants abolitionnistes. Lindy... more
(livret ACAT) La plupart des documentaires sur la peine de mort aux États-Unis ont montré la situation du côté des condamnés, des proches des victimes, des gardiens des couloirs de la mort, des avocats et militants abolitionnistes. Lindy Lou, jurée n°2 nous permet d’explorer une autre facette en appréhendant la peine de mort du côté des jurés, simples citoyens avec un pouvoir de vie ou de mort sur un accusé. Or, juré, c’est une position dans laquelle le spectateur peut se projeter en partie.
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10 septembre 1977, il y a tout juste 40 ans, la guillotine était utilisée pour la dernière fois en France. Cet outil contesté, figure de la mise à mort pendant les premières décennies de la 5ème République, a une histoire singulière et... more
10 septembre 1977, il y a tout juste 40 ans, la guillotine était utilisée pour la dernière fois en France. Cet outil contesté, figure de la mise à mort pendant les premières décennies de la 5ème République, a une histoire singulière et méconnue. Des secrets lourds, pesants, où le tabou se mêle à la honte. A l´aide de témoignages poignants et d´archives inédites, ce documentaire revient sur cet épisode interdit de l´histoire de France.
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https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/laffaire-weidmann-le Une histoire particulière Allons voir mourir un assassin 1939 – L’affaire Weidmann, dernier guillotiné en... more
https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/laffaire-weidmann-le

Une histoire particulière

Allons voir mourir un assassin
1939 – L’affaire Weidmann, dernier guillotiné en place publique

Une émission d’Olivier Chaumelle réalisée par François Teste

Prise de son : Jérémy Tuil, Anthony Thomasson et Stéphane Casalonga

AVEC : Anne Carol – Sylvain Larue – Nicolas Picard – Emmanuel Taïeb – Dominique Lanzalavi

Textes lus par Nathalie Duong

diffusée sur France Culture le dimanche 25 juin 2017 à 15h00
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https://centrehistoire19esiecle.pantheonsorbonne.fr/histoire-den-parler Episode 1 - Histoire d'en parler Web série documentaire réalisé pour le centre d'Histoire du XIX ème siècle. (EA3550-UniversitéParis1/universitéParis4) Avec... more
https://centrehistoire19esiecle.pantheonsorbonne.fr/histoire-den-parler

Episode 1 - Histoire d'en parler
Web série documentaire réalisé pour le centre d'Histoire du XIX ème siècle.
(EA3550-UniversitéParis1/universitéParis4)
Avec Nicolas Picard
Réalisé par Sophie Lhermitte et Toby Frajerman
Montage vidéo Giuliano Lesiak et Toby Frajerman

Mise en ligne 6 novembre 2012

L’objectif est de présenter une source originale au public, ici, un cahier de surveillance consignant les faits et gestes des condamnés à mort incarcérés dans la maison d’arrêt d’Aix-en-Provence entre 1947 et 1954.
Journée d'études, 9 avril 2024, Sciences Po Lille "La vie sociale face à la mort. Discours, pratiques et régulations institutionnelles de la fin de l'existence"
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Diaporama traduit par Pr. Koji Abe pour la conférence donnée le 31 juillet 2023 à l'université féminine de Yonezawa (山形県立米沢女子短期大学), Japon.
Colloque « Les prisons de Fresnes-les-Rungis. 1898-2023, 125 ans d'histoire pénitentiaire » 21-22 juin 2023, espace Universalis du domaine pénitentiaire de Fresnes
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Abstract : The French Minister of Justice Guyot-Dessaigne decided in 1908 the evaluation, in a statistical report, of the place of death sentences in the judicial system: the result was 41 death sentences for 734 " homicides punishable by... more
Abstract : The French Minister of Justice Guyot-Dessaigne decided in 1908 the evaluation, in a statistical report, of the place of death sentences in the judicial system: the result was 41 death sentences for 734 " homicides punishable by death ". Such an evaluation had for main purpose to support the bill of abolition of the death penalty (finally rejected), to show the negligible role of the capital punishment in the penal repression-as if the guillotine had fallen into abeyance. According to the Penal Code of 1810, aggravated murders (premeditated murders, murders accompanied by another crime, murders of a public officer), parricides, poisonings, arsons of houses, as well as complicity and attempt of such crimes, were all punishable by the guillotine. However, a large implementation of the principle of mitigating circumstances permitted to avoid the enforcement of death penalty. The requalification of some crimes into lesser incriminations, and the dropping out of some charges completed this picture. Moreover, two thirds of the people sentenced to death were pardoned, often with the support of the juries. This paper has two purposes: on the one hand, to extend the statistical study of Guyot-Dessaigne on a longer period, until the abolition of 1981, on the other hand, to understand the judicial mechanisms which allowed to avoid the enforcement of the death penalty in such a proportion.
Résumé : En 1908, le ministre français de la Justice Guyot-Dessaigne cherche à évaluer, dans un rapport statistique, le poids des peines capitales par rapport aux crimes « passibles de la peine de mort », le faible nombre de condamnations montrant déjà son caractère insignifiant dans la répression pénale (41 condamnations à mort pour 734 « homicides passibles de la peine de mort »). Une telle entreprise devait alors permettre d'appuyer le projet d'abolition de la peine de mort. En théorie, les assassinats, parricides, empoisonnements, incendies de lieux habités, meurtres de fonctionnaires de police, ainsi que la complicité et la tentative de ces crimes, sont tous passibles de la peine de mort. Pourtant, la large application des circonstances atténuantes permet à leurs auteurs, reconnus coupables, d'échapper au couperet et d'accéder à des peines inférieures. A cela, il faut ajouter les crimes qui sont requalifiés en des infractions d'un moindre degré, ainsi que les affaires pour lesquelles les poursuites ont finalement été abandonnées. Le but de cette présentation est, d'une part, de prolonger l'étude statistique entreprise par le ministre sur une plus longue période ; d'autre part, de comprendre quels mécanismes judiciaires permettent d'éviter l'énoncé de la peine capitale. Soulignons par ailleurs que pour deux tiers des condamnés à mort, la peine est commuée, ce qui diminue d'autant la part de la guillotine sur la population qu'elle serait susceptible de punir.
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La justice criminelle en France au 20e siècle est d’abord un système où des hommes (magistrats et jurés) condamnent d’autres hommes. La part des femmes criminelles est très faible ; les femmes apparaissent alors surtout comme des... more
La justice criminelle en France au 20e siècle est d’abord un système où des hommes (magistrats et jurés) condamnent d’autres hommes. La part des femmes criminelles est très faible ; les femmes apparaissent alors surtout comme des victimes. La peine, dans sa dimension de dissuasion et d’élimination, est considérée comme un moyen de protection contre le crime. On peut dès lors se demander dans quelle mesure la qualité féminine de la victime joue un rôle dans la sévérité du verdict appliqué à son agresseur présumé et si l’on peut parler d’une peine de mort utilisée dans une perspective « chevaleresque » ? Près de la moitié des condamnés à mort comptent parmi leurs victimes des femmes, qu’ils aient commis des crimes à tonalité sexuelle, conjugale, ou crapuleuse. Ces victimes présentent des profils très variés, tant du point de vue de l’âge que de la classe sociale : on y retrouve aussi bien des jeunes prostituées abattues par un souteneur que des veuves âgées agressées à leur domicile ou des femmes assassinées par leurs maris. À écouter certains réquisitoires, le fait pour un homme de s’attaquer au « sexe faible » présenterait un caractère particulièrement odieux. Cependant, assez souvent, le caractère féminin se conjugue à d’autres aspects de la faiblesse, comme la vieillesse ou le handicap, qui s’avèrent peut-être plus déterminants. De plus, le fait d’être une femme implique pour la victime un scrupuleux examen de sa moralité et de sa conduite (notamment sexuelle) pour vérifier qu’elle n’aurait pas « provoqué » d’une manière ou d’une autre son agresseur. Certains féminicides sont ainsi jugés plus excusables que d’autres, notamment s’ils mobilisent des « passions ».
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The reports of judicial executions in the French newspapers were part of a long tradition, beginning with the “last dying speeches” published in the Ancien Regime “canards”. These narratives had usually some common characteristics. They... more
The reports of judicial executions in the French newspapers were part of a long tradition, beginning with the “last dying speeches” published in the Ancien Regime “canards”. These narratives had usually some common characteristics. They linked the sensationalism of the lives of the criminals with a moral conclusion about the virtues of expiation. They were often ambivalent – and they were accused of depicting criminals as heroes. I’ll talk in this paper about the evolutions of the reports of judicial executions in the newspapers in France during the first half of the 20
th
century. I’ll consider a sample of almost 500 articles published in
Le Petit Parisien, Le Petit Journal
and
Le Matin
between 1909 and 1944, and
Le Parisien Libéré
,
France Soir
and
Combat
between 1944 and 1950. Several changes of the ritual of execution took place during these periods: public executions were back in 1909 after two years of moratorium, their public nature ended in 1939, the guillotine was substituted with firing squads in 1943, the guillotine was used again inside the prisons from 1946. Stories of judicial executions appeared next to other kinds of narratives (crime stories, courts’ news…) in the newspapers. Historians such as Michelle Perrot or Dominique Kalifa considered the “Belle Époque” as a golden age of the “fait divers”. New illustrated weeklies dedicated to crime and judicial stories appeared after WW1, such as
Détective
or
Police Magazine
. During the first half of the 20
th
century, executions by guillotine became increasingly difficult to attend to, because the authorities were suspicious about the motives of the mob. They suspected a morbid taste for blood. Reporters were then candidates to an exclusive testimonial function. Attorneys usually gave the journalists permission to get close to the guillotine, but they strictly forbade to take pictures of the instant of the death. Narratives of the executions were the only way to record the last moments of criminals.

These articles became more and more factual and less and less moralizing. Emmanuel Taïeb rightly underlines the “fossilization” of these narratives between the two world wars, each one monotonously relating the same stages and “clichés”. However, last words and last acts of the criminals still aroused the public interest. When there was one, the moral lesson was often critical towards the ritual of executions and its efficiency. Reporters had an utilitarian point of view – the deterrent effect of the execution should prevent crime, but this deterrent effect wasn’t obvious. The end of the publicity of the executions brought some transformations on the narratives. Reporters focused on other people than criminals and executioners, such as the lawyers or the relatives of the victims. There were very few executions after 1950, and the articles entered in a new era – they were then mobilized in the abolitionist debate.
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The reports of judicial executions in the French newspapers were part of a long tradition, beginning with the " last dying speeches " published in the Ancien Regime " canards ". These narratives had usually some common characteristics.... more
The reports of judicial executions in the French newspapers were part of a long tradition, beginning with the " last dying speeches " published in the Ancien Regime " canards ". These narratives had usually some common characteristics. They linked the sensationalism of the lives of the criminals with a moral conclusion about the virtues of expiation. They were often ambivalent – and they were accused of depicting criminals as heroes. I'll talk in this paper about the evolutions of the reports of judicial executions in the newspapers in France during the first half of the 20 th century.
Research Interests:
Cultural and social historians are trained to consider the popular press as a material source for their researches, but legal historians seem to find this medium more difficult to handle. Journalistic accounts are often viewed as... more
Cultural and social historians are trained to consider the popular press as a material source for their researches, but legal historians seem to find this medium more difficult to handle. Journalistic accounts are often viewed as inaccurate, emotional, « un-scientific » and therefore far away from the technical and rational characteristics of the legal texts. Even with the opening of the judicial sciences to the literary studies, these narratives have suffered from lacking legitimacy in comparison with more « classical » genres such as novels or essays. We don't find many press articles amongst the material sources used to study the evolution of law. Nevertheless, literary studies have shown the similarity of press articles with literature through the character of the writer-reporter. They also have exposed the possibility to study them as literary documents. This approach could inspired the juridical sciences. This paper aims at suggesting that popular press articles could be read as law-producing and law-produced documents. I'll rely on the example of my own research on the death penalty in France. Newspapers influenced the passing of new bills penalizing new crimes. Press judicial reports offered a view on the functioning and practice of law. They allowed the reader-citizen to set up a popularized legal culture – this representation being the main one in the society. They could propose an explanation for the presidential " jurisprudence " regarding pardons, whereas doctrine usually neglects to take into account these " political " decisions. Lastly, they are part of the few documents available to grasp the official rules in use in prisons – few official documents deal with the death row in France, and the archives of prisons rarely include regulations they used to implement.
Research Interests:
Executing the people sentenced to death in France has always assumed a political aspect – the final decision was a discretionary prerogative of the head of State, even if the ministry of Justice intended to affirm a neutral process of... more
Executing the people sentenced to death in France has always assumed a political aspect – the final decision was a discretionary prerogative of the head of State, even if the ministry of Justice intended to affirm a neutral process of decision in order to avoid the pressure of the public opinion. The establishment of the Fifth Republic increased the political nature of the use of pardons. The new regime was more presidential and the president became a true chief of government who could be criticized, instead of an impartial arbitrator. Less and less people were sentenced to death, the press highlighting each individual case. The abolitionist movement became stronger. Even if the majority of the population were still in favor of the death penalty, the issue became more sensitive and the president had to take into account the opponents. Each execution became a stand for a security policy, whereas a movement of contestation challenged the penal and penitentiary institutions in the 1970s. The presidents had to take more advices in order to anticipate the political consequences of their decisions. This paper is based mostly on the archives of Valery Giscard d’Estaing, which contains the notes of the presidential administration on this issue since 1958.
The death penalty was largely used in France until its abolition in 1981. Both right-wing and left-wing politicians were reluctant to give up this power device, which was tremendously useful against those considered as enemies of the... more
The death penalty was largely used in France until its abolition in 1981. Both right-wing and left-wing politicians were reluctant to give up this power device, which was tremendously useful against those considered as enemies of the society and the State. From the Liberation to the end of the war in Algeria several thousand people were sentenced to death, both in metropolitan France and in the colonial empire. If we only consider the mainland, the criminal courts sentenced to death nearly 420 people; the political courts nearly 2000 people; the military courts at least 150 people. However a lot of them weren’t executed.
Successive presidents were granted the right to pardon and used commutations extensively: they pardoned between 35 and 90% of the people condemned to death according to the period or the various courts. This paper is an attempt at explaining how the decisions of executions were determined and what their political meaning was. A decree of death could be a way to avenge the humiliation of Occupation, as well as a way to reassure the partisans of French Algeria or intimidate new organized crime. The President had to take into account a lot of judicial, political, and sometimes diplomatic pressures. The Constitution of 1946 gave little powers to the presidency and deciding of the life and death of so many people also contributed to building a stronger political influence.
A whole bureaucracy grew in the ministry of Justice and the presidency in order to examine thousands of pleas of clemency and to give some advice to the presidents. This paper is mostly based on the archives of these two administrations.
Après la Seconde Guerre Mondiale, de grandes associations internationales de juristes et de criminologues se forment ou se reforment comme l’Association internationale de droit pénal, Fondation internationale pénitentiaire et pénal,... more
Après la Seconde Guerre Mondiale, de grandes associations internationales de juristes et de criminologues se forment ou se reforment comme l’Association internationale de droit pénal, Fondation internationale pénitentiaire et pénal, Société internationale de criminologie, Société internationale de Défense sociale. A partir de l’étude de leurs publications, cette communication cherche à montrer  comment ces associations contribuent à la formation d’un réseau intellectuel de personnes favorables à de profondes réformes des systèmes judiciaires. D’autres liens politiques religieux et professionnels viennent renforcer les liens entre ces spécialistes amenés à travailler ensemble dans les organisations de l’ONU. L’analyse de ce réseau nous permettra de comprendre comment les idées et les hommes circulent d’un pays à l’autre et s’acclimatent dans des contextes particuliers. L’épisode traumatique de la guerre a disqualifié les doctrines juridiques autoritaires des années 1930, où l’individu était considéré comme une quantité négligeable devant le bien-être supposé de la communauté. Les réseaux d’après-guerre diffusent des conceptions sur le respect absolu des droits individuels et de l’intégrité humaine, ainsi qu’une nouvelle approche de la criminalité mettant l’accent sur le traitement social et la réinsertion.
"In the XXth century, few women were sentenced to the capital punishment for criminal or political reasons in France, compared to men. Only 13 out of 77 were executed. However the publicity given to such cases was tremendous. In fact,... more
"In the XXth century, few women were sentenced to the capital punishment for criminal or political reasons in France, compared to men. Only 13 out of 77 were executed. However the publicity given to such cases was tremendous. In fact, female crime and its repression were not perceived in the same way as male crime, because of the representations of the female nature. The gradual emancipation of women throughout the XXth century overturned those traditional views. Naturally, the patriarchal criminal justice system tried to control this change. This paper is based on a study of pardon files (presidential archives and archives of the Ministry of Justice), trial records, criminology journals, newspaper articles, lawyers’, officials’ and executioners’ accounts.
Seen as the evil antithesis of a model wife, mother or daughter, the criminal woman was often described as perverse and manipulative. She sometimes was a parricide, an infanticide or a husband’s poisoner ‒ her fault was to attack the family home which she should have been naturally inclined to protect. Consequently, the criminal justice system treated her as a monster. The death penalty was an exclusion of the human community. But however revolting the crime could be, a woman’s gender protected her against actual death. Being regarded as weak, easily influenced, and unable to control her impulses, the criminal woman was never completely responsible for herself. Moreover, she symbolized life. Before the WWII, women sentenced to death were always pardoned. The way to consider the youngest and most beautiful condemned women evolved in the 1920s and 1930s. They became as famous, and sometimes as desired as movie stars. The surrealistic movement found a symbol of emancipation against the bourgeois family oppression in Violette Nozières or Christine Papin. But the ones who neglected their femininity and displayed a sexless body, were still stigmatized as unnatural.
The unofficial abolition of the death penalty for women came to an end in the 1940s. The Vichy government wanted to enforce its “Révolution nationale”. The number of capital crimes increased in order to protect patriarchal family values. Several women, like the abortionist Marie-Louise Giraud, were considered as guilty not only for their crimes but also for their emancipated way of life ‒ they were sent to the executioner. The Liberation and the collaboration trials didn’t put an end to women’s executions. Some had played the male game of war ‒ judges and politicians considered they should be executed just like men. Political rights were granted to women in 1944 and came with a change in mentalities. Several jurists thought that since women lived the same way as men, they shouldn’t be denied the “privilege” to be guillotined. But the low level of death penalty sentences in the 1960s and 1970s, before its abolition in 1981, prevented them from facing the national razor.
"
As a consequence of the decline in death penalty sentences in the 20th century in France, a people’s jury, in par with the public opinion, sentenced defendants to death only in the most monstrous cases. The exceptional nature of these... more
As a consequence of the decline in death penalty sentences in the 20th century in France, a people’s jury, in par with the public opinion, sentenced defendants to death only in the most monstrous cases. The exceptional nature of these criminals aroused media interest. Journalists reported not only detailed stories of their crimes, but they were also interested in studying their personalities. They interviewed their relatives and didn’t hesitate to impinge on their privacy. The need to understand their atrocious crimes justified this interest, but less honourable voyeurism could also explain these investigations. Monstrous criminals, considered as extremely dangerous and destined to elimination, waited for their execution or their pardon in jail. Being harmless then, they could be exposed to the readers’ eyes. A social sentence was added to the judicial one. The media expressed strong moral reprobation tinged with disgust against these criminals. Their discourses also showed some use of science, as they resorted to popularized notions of criminology and psychology to describe the monsters. But some press reports on death rows showed other aspects. Journalists emphasized the contrast between the horror of the crime and the harmless appearance of the criminal, with his/her very common pastimes and concerns. Reporters had come to see monsters, and they discovered ordinary people. 19th century criminology had developed the idea of a strict distinction between honest people and born-criminals. These reports on criminals sentenced to death suggested a more balanced and also more disturbing reality ‒ monsters looked like everyone, and maybe worse, everyone could potentially become a monster.
My aim is to show through this paper how a transnational approach can bring new elements to a human rights history. After WWII, great international associations of jurists and criminologists were created (or formed again), like the... more
My aim is to show through this paper how a transnational approach can bring new elements to a human rights history. After WWII, great international associations of jurists and criminologists were created (or formed again), like the International Society for Criminology or the International Society of Social Defense. Based on the study of their publications, this paper intends to consider how these associations took part in the formation of an intellectual network of people sharing the same hope of a radical penal and penitentiary reform. Besides, other political, religious and professional relations came to reinforce the links between those experts, who often worked together in the UN-lead organizations. An analysis of these networks will highlight the transfers of ideas and people between different countries, and how these ideas are adapted in national contexts. The traumatic episode of the war disqualified the authoritarian doctrines of the 1930’s – those considering the individual as insignificant compared to the well-being of the society. The after-war networks spread a new approach of criminality emphasizing the rehabilitation of offenders and a social treatment of crime. These jurists and criminologists defended the absolute respect for individual rights and human dignity, condemning the death penalty. The new representations sustained the abolitionist debates in Europe and in North America, whose argumentations interacted between the different countries. These actors worked at the building of a new international law, especially in Europe. They became sometimes engaged in a militant activity, contributing to the rise of some great human rights associations like Amnesty International or the FIDH.
The birth of criminology as a science at the end of the XIXth century led to the development of many observations and experiments. The purpose of all these researches was to find, in a positivist point of view, some means to fight or to... more
The birth of criminology as a science at the end of the XIXth century led to the development of many observations and experiments. The purpose of all these researches was to find, in a positivist point of view, some means to fight or to eliminate crime. As a consequence, jurists deeply renewed their approaches of penal law and the function of penalty. I’ll try here to understand how some new penal notions were developed after WW2, which led to a new intellectual frame when the abolitionist debate began its rise at the end of the 1950s.
Alors que la IIIe République s’ouvre sur le procès du massacre de Hautefaye, dans lequel un aristocrate tourmenté sur le foirail a perdu la vie, les pratiques de « massacre », ou de mise à mort publique, sont depuis longtemps... more
Alors que la IIIe République s’ouvre sur le procès du massacre de Hautefaye, dans lequel un aristocrate tourmenté sur le foirail a perdu la vie, les pratiques de « massacre », ou de mise à mort publique, sont depuis longtemps disqualifiées, les Français étant censés confier la résolution et la punition des crimes les plus graves aux autorités compétentes. Les pratiques de lynchage qui se développent aux Etats-Unis sont vues, dans la presse, comme un folklore du Far West, un signe de barbarie observé avec condescendance. Pourtant, les photographies et articles montrant des attroupements menaçants contre les criminels indiquent le maintien de velléités de justice sommaire. Ces foules justicières ne sont qu’exceptionnellement organisées par des organisations ad hoc, milices ou groupes d’autodéfense, certaines peuvent apparaître « spontanées », néanmoins elles sont souvent structurées par l’appartenance à un même quartier ou à un même village, voire à un parti ou à des syndicats, comme le montre l’exemple des émeutes limougeaudes de 1929 dans l’affaire Barataud. Ces rassemblements malmènent mais ne débordent jamais complètement les autorités, leur but étant, le plus souvent, d’aiguillonner une justice vue comme trop procédurale, voire de mettre en scène une aspiration à lui prêter main forte, et non de remettre en cause des verdicts ou de dénoncer un supposé laxisme. Ces émotions justicières se positionnent dans un continuum avec d’autres émotions collectives, motivant des massacres ou règlements de compte bien avérés, notamment envers des immigrés ou des « jaunes », lors de conflits sociaux. On peut également tenter de retracer comment ces velléités d’intervention directe dans l’exercice de la justice, s’inscrivant dans le temps long, ont servi de toile de fond aux manifestations de justice expéditive observées lors de l’Épuration.
Outil de travail dans le cadre d'une présentation : dossier documentaire
Séminaire de master 2 - Médecine légale et médecine sociale – 4 avril 2022
Université Paris 13 (Sorbonne Paris Nord)
Outil de travail dans le cadre d'une présentation : diaporama, support visuel
Séminaire de master 2 - Médecine légale et médecine sociale – 4 avril 2022
Université Paris 13 (Sorbonne Paris Nord)
Outil de travail dans le cadre d'une présentation : sources et bibliographie
Séminaire de master 2 - Médecine légale et médecine sociale – 4 avril 2022
Université Paris 13 (Sorbonne Paris Nord)
Communication dans le séminaire dirigé par Jean-Noël Luc, "Acteurs, pratiques et représentations de la sécurité. Gendarmerie, Police, Brigades de pompiers, Douanes, Justice et société, XIXe-XXIe siècles", Maison de la Recherche, rue... more
Communication dans le séminaire dirigé par Jean-Noël Luc, "Acteurs, pratiques et représentations de la sécurité. Gendarmerie, Police, Brigades de pompiers, Douanes, Justice et société, XIXe-XXIe siècles", Maison de la Recherche, rue Serpente, Paris, 7 novembre 2017.
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Mes recherches portent depuis maintenant six ans sur la peine de mort en France au XXe siècle. Cet atelier doctoral est l’occasion à la fois de présenter brièvement ma démarche, mes questions, mes sources et de revenir sur certaines des... more
Mes recherches portent depuis maintenant six ans sur la peine de mort en France au XXe siècle. Cet atelier doctoral est l’occasion à la fois de présenter brièvement ma démarche, mes questions, mes sources et de revenir sur certaines des difficultés et des impasses rencontrées dans le traitement de ces sources.
The purpose of my work is to replace the death penalty in the context of the structures of power and social regulation specific to the French society of the 20th century. For these reasons I intend to put the emphasis on a social and... more
The purpose of my work is to replace the death penalty in the context of the structures of power and social regulation specific to the French society of the 20th century. For these reasons I intend to put the emphasis on a social and cultural history instead of the study of the political and media aspects linked to the abolitionist debate.
Research Interests:
Introduction à un mémoire de master 2 d'histoire consacré à la peine de mort en France au XXe siècle.
Chap. 1 de la deuxième partie d'un mémoire de master 2 d'histoire, soutenu en 2009, réalisé sous la direction d'Olivier Wieviorka à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous le titre "La peine de mort en France (1906-2007). Pratiques,... more
Chap. 1 de la deuxième partie d'un mémoire de master 2 d'histoire, soutenu en 2009, réalisé sous la direction d'Olivier Wieviorka à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous le titre "La peine de mort en France (1906-2007). Pratiques, débats, représentations".
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Tables des annexes et annexe n°1
Travail étudiant réalisé dans le cadre d'un séminaire de l'ENS de Cachan consacré aux manifestations. Il s'agit de montrer comment le Front national utilise le thème de la peine capitale pour mobiliser ses militants.
Mémoire de Master 2 d'histoire du droit, sous la direction du professeur Sophié Démare-Lafont. Souvent étudié du point de vue militaire et opérationnel, le contre-espionnage est moins connu dans sa dimension judiciaire. Ce travail... more
Mémoire de Master 2 d'histoire du droit, sous la direction du professeur Sophié Démare-Lafont.
Souvent étudié du point de vue militaire et opérationnel, le contre-espionnage est moins connu dans sa dimension judiciaire. Ce travail propose une étude juridique des textes réprimant l'espionnage ainsi qu'une première approche de l'activité des conseils de guerre en la matière. Il s'appuie essentiellement sur le dépouillement des minutiers et des dossiers du 1er Conseil de guerre de Paris entre 1914 et 1918.
Research Interests:
Documents de TD, histoire culturelle du XIXe siècle, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Documents réunis par Dominique KALIFA, Fabienne GIULIANI et Nicolas PICARD, Centre d'Histoire du XIXe siècle (EA 3550)
Brochure de TD - L3 Histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
2022-2023, semestre 1
Histoire culturelle et sociale du crime et de la justice (France, XIXe siècle)
CM: Anne-Emmanuelle Demartini
TD: Nicolas Picard
Liste d'articles à résumer.  Vous lirez et résumerez au choix l'un des articles suivants, en appliquant la méthode qui vous a été distribuée.
Nicolas Picard – Intervention dans le master 2 de médecine légale et médecine sociale (18 octobre 2021).
Université Paris 13 (Sorbonne Paris Nord) - Année universitaire 2021-2022.
Objectif : Les thèmes ont été choisis en raison de leur résonnance actuelle. Ce cours souhaite ainsi aborder différentes facettes de la société contemporaine, en abordant des questions « socialement vives » ou des phénomènes économiques,... more
Objectif : Les thèmes ont été choisis en raison de leur résonnance actuelle. Ce cours souhaite ainsi aborder différentes facettes de la société contemporaine, en abordant des questions « socialement vives » ou des phénomènes économiques, politiques, sociaux, et culturels qu'il s'agit de replacer dans la longue durée. L'approche historique ne se veut pas ici uniquement tournée vers le passé mais est considérée comme un support afin d'améliorer la compréhension, de renouveler les représentations et d'alimenter le débat.
Plan des séances et bibliographie du cours "Histoire politique de la France de 1815 à 1870", 1er semestre 2020-2021, licences d'histoire et de géographie, Université Sorbonne Paris Nord.
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Objectif : Les thèmes ont été choisis en raison de leur résonnance actuelle. Ce cours souhaite ainsi aborder différentes facettes de la société contemporaine, en abordant des questions « socialement vives » ou des phénomènes économiques,... more
Objectif : Les thèmes ont été choisis en raison de leur résonnance actuelle. Ce cours souhaite ainsi aborder différentes facettes de la société contemporaine, en abordant des questions « socialement vives » ou des phénomènes économiques, politiques, sociaux, et culturels qu'il s'agit de replacer dans la longue durée. L'approche historique ne se veut pas ici uniquement tournée vers le passé mais est considérée comme un support afin d'améliorer la compréhension, de renouveler les représentations et d'alimenter le débat. Programme indicatif du cours (susceptible d'ajustements) : 1 ère séance (13 janvier) : La recherche du bonheur, « idée neuve » en Europe (révolutions, utopies et droits de l'homme). 2 ème séance (20 janvier) : Classes laborieuses, classes dangereuses : les origines de la stigmatisation de la pauvreté. 3 ème séance (27 janvier) : Que faire des délinquants et des criminels ? L'adoucissement des peines et l'essor de l'utopie pénitentiaire de réinsertion des prisonniers. 4 ème séance (3 février) : Les villes du futur : réflexions urbanistiques, réalisations et projets futuristes-1 ère évaluation. 5 ème séance (24 février) : Environnement, capitalisme et pollution : des premières inquiétudes environnementales à la crainte de l'effondrement écologique. 6 ème séance (2 mars) : Accueillir les étrangers : des exilés aux immigrés et aux migrants. 7 ème séance (9 mars) : Colonialisme et racisme : héritages et visages contemporains. 8 ème séance (16 mars) : Les évolutions des genres et des sexualités-2 ème évaluation. 9 ème séance (30 mars) : Un corps sain pour l'avenir : la naissance du sport. 10 ème séance (20 avril) : Bilan et évaluation finale. Les évaluations consisteront en des questions sur documents portant sur les thèmes travaillés dans le cours et devant permettre la remobilisation des notions abordées et des connaissances.
Ce cours a pour objectif d'étudier la façon dont les sociétés contemporaines (et en particulier la société française) suscitent et encadrent, en temps de paix, des pratiques violentes, infligées par des corps à d'autres corps. Depuis les... more
Ce cours a pour objectif d'étudier la façon dont les sociétés contemporaines (et en particulier la société française) suscitent et encadrent, en temps de paix, des pratiques violentes, infligées par des corps à d'autres corps. Depuis les années 1970, les sciences humaines réfléchissent à la « construction sociale du corps ». Notre approche sera très concrète puisqu'il s'agit d'observer ce qui est fait et subi par la chair dans des situations de domination ou de tension. Nous nous intéresserons ainsi aux formes prises par la violence (entendue ici au sens de violence physique interpersonnelle) et aux rapports de force et de pouvoir qui s'incarnent dans les rapports entre les corps, du XIXe siècle jusqu'à l'époque actuelle. Les gestes, les objets, les marques laissées par les coups, les blessures, ainsi que leurs représentations seront ainsi au centre des études de cas.
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Ce cours a pour objectif d'étudier la façon dont les sociétés contemporaines (et en particulier la société française) suscitent et encadrent, en temps de paix, des pratiques violentes, infligées par des corps à d'autres corps. Depuis les... more
Ce cours a pour objectif d'étudier la façon dont les sociétés contemporaines (et en particulier la société française) suscitent et encadrent, en temps de paix, des pratiques violentes, infligées par des corps à d'autres corps. Depuis les années 1970, les sciences humaines réfléchissent à la « construction sociale du corps ». Notre approche sera très concrète puisqu'il s'agit d'observer ce qui est fait et subi par la chair dans des situations de domination ou de tension. Nous nous intéresserons ainsi aux formes prises par la violence (entendue ici au sens de violence physique interpersonnelle) et aux rapports de force et de pouvoir qui s'incarnent dans les rapports entre les corps, du XIXe siècle jusqu'à l'époque actuelle. Les gestes, les objets, les marques laissées par les coups, les blessures, ainsi que leurs représentations seront ainsi au centre des études de cas.
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Faculté d'AEI, Université Paris-Est Créteil
L1S1 Administration et échanges internationaux; L1S1 Science Politique
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Mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine sous la direction de Didier Musiedlak, Université de Nanterre, 2004. Résumé : Du milieu du 19ème siècle, avec l’octroi d’une constitution à la colonie du Cap par la Couronne britannique en... more
Mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine sous la direction de Didier Musiedlak, Université de Nanterre, 2004.
Résumé : Du milieu du 19ème siècle, avec l’octroi d’une constitution à la colonie du Cap par la Couronne britannique en 1852, au milieu du 20ème siècle, des hommes de couleur ont côtoyé les électeurs blancs dans les bureaux de vote, ont déposé leurs bulletins dans les mêmes urnes et ont pu voter pour les mêmes candidats qu’eux afin d’envoyer des représentants au Parlement, avant que des lois ne soient votées par ces mêmes représentants pour supprimer les droits politiques des non-Blancs, en 1936 pour les Noirs, puis en 1956 pour les Métis. Nous allons nous intéresser dans ce travail à l’histoire de l’expulsion des Noirs du corps électoral de la province du Cap. Cette expulsion s’inscrit dans un processus plus général de construction d’un Etat de plus en plus ségrégatif, établissant des différences de statut entre les « races ».
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Depuis 1999, l’éducation civique, juridique et sociale fait figure d’enseignement à part en classe de seconde, de par ses objets, qui sont transdisciplinaires, et de par ses méthodes. La pratique du débat argumenté constitue en... more
Depuis 1999, l’éducation civique, juridique et sociale fait figure d’enseignement à part en classe de seconde, de par ses objets, qui sont transdisciplinaires, et de par ses méthodes. La pratique du débat argumenté constitue en particulier la grande originalité de l’E.C.J.S., elle a pour objectif une meilleure appropriation des connaissances par les élèves mais également le développement de certaines compétences, comme l’argumentation orale, le respect de l’autre, et de manière plus générale un état d’esprit « démocratique », ouvert à une confrontation pacifique autour de certains problèmes. Il s’agit pour le jeune citoyen d’acquérir les outils nécessaires afin de pouvoir se positionner dans les grands débats qui agitent notre société, dans le but de se forger sa propre opinion en ayant le maximum de distance critique par rapport à l’événement.
Nous nous intéresserons ainsi en particulier à la mise en place des débats argumentés et aux moyens qu’il s’avère nécessaire de déployer pour en améliorer le contenu, tant sur le fond que dans la forme. Il s’agit d’éviter les débats stériles où s’opposent simplement des opinions et des préjugés pour permettre l’élaboration d’un discours fondé sur une réflexion et sur des connaissances et construire ainsi une progression dans le débat. Cela nécessite de susciter un certain engagement des élèves, engagement sans lequel la pratique de l’E.C.J.S. reste assez vaine. La méthode du débat argumenté peut ainsi s’avérer très fructueuse, elle est également souvent assez périlleuse…