(Cathechèse Orthodoxe) Paula Minet, André Lossky-Vocabulaire Théologique Orthodoxe-Cerf (1985)
(Cathechèse Orthodoxe) Paula Minet, André Lossky-Vocabulaire Théologique Orthodoxe-Cerf (1985)
(Cathechèse Orthodoxe) Paula Minet, André Lossky-Vocabulaire Théologique Orthodoxe-Cerf (1985)
théologique
orthodoxe
Après l'accueil si favorable réservé à Dieu est vivant non seulement par le
monde orthodoxe, mais par un large public chrétien en France, voici que cer-
tains membres de l'équipe qui avait rédigé ce « catéchisme pour familles »
viennent maintenant s'adresser directement aux adolescents par un ouvrage,
certes plus modeste, mais aussi plus accessible.
Le troisième volet, enfin, est un outil tout à fait indispensable à nos jeunes
contemporains qui voudraient s'approcher de l'Église. C'est un vocabulaire,
un lexique des mots que l'on rencontre dans la vie de l'Église. Les mots, en
effet, ont une histoire, qui les charge de sens. Et lorsqu'ils servent à annoncer
la Bonne Nouvelle, et à chanter la gloire de Dieu, ils revêtent un sens nouveau.
Il y a ainsi des mots qui véhiculent toute la Tradition de l'Église. Il y en a
VOCABULAIRE THÉOLOGIQUE ORTHODOXE
Voici donc un petit ouvrage qui devrait constituer une nouvelle étape dans
l'enracinement de notre jeunesse dans l'Église du Christ.
Mais Dieu est vivant est loin d'épuiser la matière de la catéchèse orthodoxe
·t ne suffit pas à lui seul à combler les lacunes dans ce domaine ingrat de l'édi-
ion religieuse. Au terme d'une nouvelle période d'intense labeur, /'Équipe de
~atéchèse orthodoxe nous présente aujourd'hui trois nouveaux titres :
J. Les fêtes et la vie de Jésus-Christ.
2. La divine liturgie de saint Jean Chrysostome, expliquée et commentée.
3. Vocabulaire théologique orthodoxe.
Encore une fois, les Éditions du Cerf ont accepté d'assumer la publication
'e cette série. Qu'elles en soient remerciées.
VOCABULAIRE THÉOLOGIQUE ORTHODOXE
L'accent mis par ces ouvrages sur le culte liturgique correspond à l'expé-
rience orthodoxe la plus profonde et constante. La liturgie, ses chants, son
iconographie jouent ainsi un rôle stabilisateur, bien au-delà des capacités du
langage parlé et conceptuel, à une époque où les vérités fondamentales de la
foi chrétienne sont battues en brèche.
Pour bien faire, il aurait fallu reprendre ici la longue et belle préface
d'Olivier Clément dans Dieu est vivant. Le lecteur voudra bien s'y reporter.
Les trois fascicules que nous offrons ici ne sont que des introductions, des
invitations à pénétrer dans le mystère du Christ et de son Église à travers la
richesse du culte liturgique :
Chacun sait que les mots ont une vie propre, c'est-à-dire que
certains d'entre eux perdent au cours des siècles une partie de leur
sens originel, en acquièrent d'autres, dévient ou s'étiolent, parfois
d'une façon paradoxale.
Aux premiers siècles du christianisme, les Pères de l'Église ont
fait des efforts considérables pour donner aux termes grecs alors en
usage une dimension et un contenu bien différents de ceux qu'ils
avaient pour Platon, Aristote ou Plotin, et pour les faire accepter.
Les mots restèrent bien grecs, mais ils furent sanctifiés par l'usage
patristique et s'insérèrent dans la Tradition chrétienne.
Ainsi, toutes proportions gardées, et sur un autre plan, en est-il
parfois du vocabulaire chrétien que nous utilisons aujourd'hui.
Certains mots ont pris dans le contexte de l'histoire occidentale un
sens, une résonance, qui ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux
qu'ils ont pour !'Orthodoxie. Nous avons jugé bon d'employer en
Occident les mots qui sont familiers à l'Occident, tout en nous
efforçant modestement de les charger de la force, du sens, de ce
qu'ils signifient pour les Orthodoxes.
Un exemple : le mot «pénitence», utilisé couramment en
français, se trouve associé à la« conversion» dans le Vocabulaire de
VOCABULAIRE THÉOLOGIQUE ORTHODOXE
!ACTION DE GRÂCES
(1 Thessaloniciens 5, 16-18)
ALLIANCE
- Voir ARCHE o'ALLIANCE.
AMEN
C•est un mot hébreu qui signifie : « il en est ainsi», et qui
implique fermeté, sûreté, solidité. Ainsi, dire« Amen» signifie que
l'on tient pour vrai ce qui vient d'être dit. Cela exprime une
certitude, un «oui» plein de foi et d'assurance, un accord et un
engagement.
* Les mots suivis d'un astérisque sont expliqués dans ce livre. Se reporter à
l'article correspondant.
18
ANAPHORE
ANAMNÈ SE;/--
D•un mot grec qui signifie : « action de rappeler à la mémoire».
Au cours de la Liturgie* eucharistique, pendant la Liturgie des
fidèles, le prêtre rappelle à la mémoire de l'assemblée l'œuvre de
salut que Dieu a accomplie pour nous, particulièrement l'institu-
tion de la Sainte Cène* :
Prenez, mangez, ceci est Mon Corps qui est rompu pour vous en
rémission des péchés.
Buvez-en tous, ceci est Mon Sang, le Sang de la Nouvelle Alliance, qui
est répandu pour vous et pour une multitude, en rémission des péchés.
Faites ceci en mémoire de Moi./
ANAPHORE
De mots grecs anô : en haut, phero : porter, qui signifient
«offrande»*, «oblation»*. Toute la liturgie eucharistique est
offrande, louange, action de grâces, et le moment central de la
célébration porte le nom d'anaphore.
19
ANAPHORE
ANGES
Ange est la traduction du mot .aggelos (prononcé ange/os) qui
signifie «messager». L'Épître aux Hébreux ( 1, 14) en témoigne :
ils sont « au service de Dieu, envoyés comme serviteurs pour le
bien de ceux qui doivent recevoir l'héritage du salut». Sur l'icône
de l' Annonciation, l'ange Gabriel, par exemple, est généralement
représenté comme un messager viril dont toute l'attitude manifeste
la force et le mouvement de Dieu vers les hommes.
Invisibles à nos yeux, les anges sont incorporels, bien que
créatures de Dieu. Ils sont innombrables et se répartissent
traditionnellement selon une hiérarchie mystérieuse : séraphins,
chérubins, trônes, dominations, vertus, puissances, principautés,
archanges et anges. Ils sont divisés en «milices» ou « chœurs », et
lorsqu'on appelle les archanges Michel et Gabriel les chefs des
Armées, c'est de ces milices angéliques qu'il est question.
La notion scripturaire que les anges louent perpétuellement
20
APOCRYPHES
ANNÉE LITURGIQUE
L•année liturgique, comme l'année civile, est une période de
douze mois, mais elle est marquée d'un sens tout à fait différent,
car elle se rattache fondamentalement aux faits majeurs de la vie du
Seigneur. Pour des raisons historiques trop longues à expliquer ici,
l'année liturgique commence le 1er septembre. Elle comporte
différents cycles, comme celui des fêtes fixes (c'est-à-dire qui
reviennent toujours à la même date : Annonciation, Noël,
Baptême du Christ, Dormition, etc.), et le cycle des fêtes mobiles
(autour de la fête de Pâques dont la date change chaque année), qui
s'interpénètre nt, ce qui explique la complexité des offices qui sont
célébrés chaque jour de chaque année de grâce du Seigneur (Luc 4,
19).
APOCRYPHES
Sens littéral : « ce qui est tenu secret». Parmi l'ensemble des
écrits chrétiens datant des premiers siècles de notre ère, on
distingue d'une part ceux qui constituent aujourd'hui les livres
canoniques du Nouveau Testament (les quatre Évangiles, les Actes
des Apôtres, les Épîtres de saint Paul, les Épîtres catholiques et
l' Apocalypse) et d'autre part des textes divers qui n'ont pas été
retenus par l'Église pour différentes raisons, en particulier parce
qu'ils ne sont pas l'œuvre des Apôtres ou de leur entourage
immédiat.
En effet, à l'époque où les paroles du Seigneur, les traditions
21
APOCRYPHES
APOPHTEGME
- Voir SAINT.
APOSTICHES
Série de stichères chantée à la fin des vêpres et des matines (aux
matines : en semaine seulement). Ces stichères s'intercalen t entre
des versets psalmiques variables selon les jours : semaine,
dimanche ou fêtes. (A.L.)
22
ARCHE D'ALLIA NCE
*
**
L'idée d'alliance entre Dieu et les hommes est centrale dans la
Bible, et aucun temps n'y fut étranger. Depuis la création du
monde, les alliances entre Dieu et les hommes se sont succédées.
On peut distinguer trois grandes étapes types dans le déroulement
des alliances avant la venue du Christ :
1. Bien longtemps avant Moïse, Dieu avait conclu avec Noé une
alliance en lui ordonna nt de construire une grande arche (Genèse
6, 14) dans laquelle il entrerait avec sa famille et des couples de
tous les animaux pour être sauvés du Déluge. Il s'agissait, en
quelque sorte, d'une alliance à laquelle participait la nature
entière, puisque Dieu avait dit à Noé :
Voici que j'établis Mon Alliance entre vous et vos descendants après
vous, et avec tous les êtres animés qui sont avec vous (Genèse 9, 9).
L'arc-en-ciel était le signe de cette alliance (Genèse 9, 12).
*
**
C'est le Christ qui a conclu avec tous les hommes la Nouvelle
Alliance, qui, pour nous, accomplit l' Ancienne. Le Verbe de Dieu,
Sa Parole, « S'est fait chair et a habité parmi nous et nous avons
contemplé Sa Gloire» (Jean 1, 14). Il nous fait connaître Sa Loi
d'amour, le Christ est notre véritable guide et notre salut, le
Temple éternel. En Lui - Dieu et Homme - Dieu s'unit à
l'homme et fait alliance avec lui.
ASCÈSE
Au plan humain
24
ASCÈSE
Au plan divin
L'âme doit réaliser à quel point, seule, elle est sans forces. N'atten dant
rien de vous-même, prosternez-vous devant Dieu, reconnaissez, dans
votre cœur, que vous n'êtes rien. Alors la grâce toute puissante créera
toutes choses de ce rien. [... ] Bien qu'atten dant tout de Dieu et rien de
nous-mêmes, nous devons cependant nous obliger à agir, afin de créer en
nous quelque chose à quoi Dieu puisse venir en aide et que la force divine
puisse enfin pénétre r (Higoumène Chariton, L'Art de la Prière, Abbaye
de Bellefontaine, Bégrolles-en-Mauges, collection « Spiritualité orien-
tale», n° 18, 1976, p. 186).
Ainsi n'oubli ons pas que la grâce« est l'âme du combat et que la
vraie vie chrétie nne, c'est la vie de la grâce» (id., p. 187).
Le but véritable de l'ascèse, en fin de compte , n'est-ce pas de
nous libérer de la pesante ur, cette « graisse spiritue lle», cette
« épaisseur que le mal fait contrac ter à l'intelli gence» (Évagre
le
Pontiqu e, cité par O. Clémen t dans Sources, Paris, Stock, 1982,
p. 118) et nous ouvrir à la grâce de Dieu?
L'ascèse n'est donc pas quelque chose de réservé aux moines, ce
n'est pas non plus un ensemble d'exercices inaccessibles, étranges
25
ASCÈSE
ASTROLOGIE
26
AUTEL
naître ou
Au deme urant , quel que soit le parcours, parvenir à recon
trouver la vérité est un gage de réuss ite ».
science
Ils s'inclinèrent devant Celui qui devait « soumettre la
our». Ils ont
des mots et des nombres à la science nouvelle de l'Am
ectue l et
compris parce qu'« au terme de leur itinéraire intell
ils voient,
spirituel, ils sont dignes de recevoir l'illumination. Alors
qui est
sous les traits d'un petit être vagissant, le Messie
l'or, l'ence ns, la myr rhe-
l'intelligence suprê me.» Leurs don s-
expos é, la sages se
représentent, nous dit l'aute ur de cet intéressant
. « Ainsi le
antiq ue, le paganisme et la science aux pieds de la vérité
scrut ent
Soleil éclaire-t-il, quand ils se tourn ent vers lui, ceux qui
à la pours uite de cette maîtr ise sur
les énigmes du ciel et de la terre,
le Nouv eau leur rend. »
la natur e donnée au premier Adam et que
par la
Les Mages, préparés par leur travail scientifique, orientés
es. Alors
«
croyance, dépassent la spéculation et deviennent simpl
l'activité
leur vue spirituelle devient claire, longuement exercée par
nt sondé la nuit et cherc hé les
de leur regard intellectuel : ils avaie
étoile s; ils voient le soleil de la vérité . »
cœur ,
Ainsi donc, dans ces « serviteurs des astres», puret é de
et les
foi, transparence s'unis sent à la science pour servir Dieu
es bien
hommes et manifester le Chris t aux nations. Nous somm
loin des spirites et des sorciers ...
AUTEL
du culte
Dan s les religions païennes, l'autel était le centre
é pour
sacrificiel. On y déposait les offrandes*, un feu y était allum
t pas entièr emen t consu mé
consu mer l'holocauste*. Ce qui n'étai
à la vie divin e en
était donné aux fidèles, qui pensaient participer
en mangeant.
peuple
L'An cien Testa ment témoigne de l'édification par le
sacrifices
d'Isra ël de nomb reux autels au Seigneur pour y offrir des
t manif esté (Genè se 12,
ou commémorer les lieux où Dieu S'étai
d'aute ls païen s
7-8; 33, 20; 35, 1-7, etc.). Le récit nous est conté
feu pour
démolis et d'idoles de bois servant à allumer un
Certains
l'holocauste sur de nouveaux autels au vrai Dieu.
ion et
proph ètes se sont cepen dant élevés contre leur multiplicat
après la const ructio n du
leur mauvais usage (Amos 2, 8). Mais,
rites devin t l'aute l
Temp le de Jérusalem, le centre du culte et des
27
AUTEL
AVÈNEMENT (SECOND)
- Voir PAROUSIE.
AVENT
La fête de Noël, la Nativité selon la chair de Notre Seigneur
Jésus-Christ (25 décembre), est précédée, comme celle de Pâques,
d'un carême de quarante jours, commençant le 15 novembre. Cette
période est appelée Avent (ce qui signifie «venue»), car elle
précède la venue du Messie, la naissance du Seigneur.
28
BAPTÊME
Ce mot vient du verbe grec baptizein, qui signifie «plonge r»,
«immer ger», «laver». Lorsque les anciens Grecs disaient qu'ils
avaient baptisé un navire ennemi, ils voulaient dire qu'ils l'avaient
coulé. Ainsi retrouve-t-on des désignations visant la même
signification chez tous les Pères de l'Église, par exemple chez
Nicolas Cabasilas, dans son chapitre sur le baptême , dans la Vie en
Christ : bain, ablution, régénération, immersion. « L'eau détruit
une forme de vie, mais en produit une autre, elle immerge le vieil
homme et fait émerger l'homme nouveau. »
BIBLE
Liste des « livres » qui composent la Bible
1. Ancien Testame nt
*
**
Certains passages ont été ajoutés dans la Bible chrétien ne à des
livres qui ne les contienn ent pas dans la Bible hébraïqu e. Ce sont :
dans le livre d'Esther , chapitre 10, verset 4 ; chapitre 16, verset
4·
' dans le livre de Daniel, chapitre 3, versets 24 à 90; chapitres 13
et 14;
- dans le livre de Job, fin du chapitre 40, verset 18 et suivants.
Pour l'Église catholique : les textes ci-dessus sont appelés
deutérocanoniques. Cela signifie qu'ils sont entrés dans le canon
dans une deuxième phase. Ils ont néanmoins la même autorité
doctrinale que les autres livres.
Pour les Églises issues de la Réforme : ces Églises les rejettent et
les qualifient d'apocry phes*. De même les éditions protesta ntes ne
comport ent généralement pas les livres suivants : Tobie, Judith,
Maccabées, Sagesse, Ecclésiastique, Baruch.
Pour l'Église orthodoxe : une position officielle n'a pas été prise,
les textes mention nés ci-dessus ne sont pas considérés comme
32
BIBLIOGRAPHIE POUR LE TEMPS DE CARÊME
2. Nouveau Testament
BIBLIOGRAPHIE
POUR LE TEMPS DE CARÊME
33
BIBLIOGRAPHIE POUR LE TEMPS DE CARÊME
Livres recommandés
BLASPHÈME
Parole impie qui outrage Dieu, l'Esprit, l'Église. Dans l'Ancien
Testament, la présence d'un seul blasphémateur suffisait à souiller
la communauté du peuple de Dieu (Lévitique 24, 16). C'est donc
une faute considérable. Jésus-Christ Lui-même fut accusé de
blasphème parce qu'Il Se proclamait « Fils de Dieu» (Jean 10,
31-36) et c'est l'un des principaux motifs qui furent invoqués pour
Le condamner (Marc 14, 64).
Lorsque Jésus fut crucifié, Il fut accablé de blasphèmes (Marc
15, 29) et ce fut là le péché des hommes. Cependant, le Seigneur
leur pardonna sur la Croix, car« ils ne savaient ce qu'ils faisaient»
(Luc 23, 34).
34
CALENDRIER
La date de Pâques est déterminée selon un principe établi au
Concile œcuménique de Nicée (325) : la fête est fixée au dimanche
qui suit la première pleine lune après l'équinoxe de printemps
(21 mars). Mais, selon les lieux et les époques, les modes
d'application de ce principe commun ont varié : en particulier,
dans la plupart des Églises orthodoxes, ce principe est appliqué
dans le cadre du calendrier dit julien (institué par Jules César).
Pour des raisons de répartitions différentes des années bissextiles,
ce calendrier julien a pris du retard par rapport au calendrier
grégorien généralement en vigueur aujourd'hui (calendrier civil).
Actuellement, ce retard est de treize jours ; il entraîne deux
conséquences pour le calendrier liturgique :
- certaines années, la fête de Pâques tombe très tard, l'équinoxe
étant retardé de treize jours après le 21 mars ;
- toutes les fêtes fixes (Annonciation, Noël, etc.) sont célébrées à
des dates retardées de treize jours par rapport à celles du calendrier
civil en usage.
CANONS
38
CANONS
*
**
Le recueil classique des canons byzantins, qui servira de base
pour le droit canon de l'Église Orthodoxe actuelle, est appelé le
Nomocanon en XIV chapitres. Comme textes d'origine purement
ecclésiastique, il comprend :
les apostoliques ;
canons
les des Conciles œcuméniques ;
canons
les des conciles locaux ;
canons
les des saints Pères.
canons
Il existe par ailleurs un certain nombre d'autres livres de
références et de manuels canoniques en usage dans l'Église.
CANONS
à propos des icônes et de l'iconographie
39
CANONS
CARÊME
Du latin quadragesima dies : « le quarantième jour». Ce mot
désigne des périodes où nous sommes invités au jeûne et au
repentir. L'Église, qui regarde l'homme comme un tout, corps et
âme, a toujours exigé qu'il participe tout entier au repentir. Il
existe différents carêmes, de longueur et d'intensité diverses. Le
Grand Carême est celui qui commence sept semaines avant la fête
de Pâques.
40
CATÉCHUMÈNE
CATAPHATIQUE (VOIE)
~ Voir TRANSCENDANCE.
CATÉCHUMÈNE
Du grec katékhoumenos : « instruit de vive voix». Au début de
l'ère chrétienne, la majorité de ceux qui demandaient le baptême
étaient des adultes et ils recevaient le sacrement pendant la nuit
pascale. Longtemps à l'avance les candidats au baptême, appelés
catéchumènes, étaient introduits graduellement dans la vie de
l'Église par certains rites qui comportaient des exorcismes, des
onctions, des prières, des explications de la Sainte Écriture, etc. Le
Père Alexandre Schmemann dans un livre consacré au baptême,
Of Water and the Spirit - De l'eau et de !'Esprit - (New York,
St Vladimir's Seminary Press [SVS Press], 1974), signale que
l'office actuel du sacrement du baptême, relativement court, est
tout ce qui subsiste de cette préparation, qui pouvait durer de un à
trois ans.
La communauté tout entière était concernée, car elle devait se
préparer à accueillir ses nouveaux membres. C'est à partir de cette
double action - celle des catéchumènes et celle de la communauté
- que s'est développée la période prépascale, aujourd'hui appelée
le Grand Carême, qui aboutit à la sainte nuit de Pâques et à
l'« illumination» de ceux qui« viennent au Christ et cherchent en
Lui le salut et une vie nouvelle». La liturgie de Pâques est
essentiellement une liturgie baptismale. Pâques, la fête des fêtes,
est véritablement l'accomplissement du baptême et le baptême est
véritablement un sacrement pascal.
Le fait que la plupart des nouveaux baptisés sont aujourd'hui
des bébés semble rendre anachroniques certaines parties du rituel
du baptême. Il faut cependant comprendre, dit le Père Schme-
mann, que la préparation est un des aspects permanents et
fondamentaux de la vie liturgique. L'Église est elle-même à la fois
«préparation» et accomplissement. Elle nous prépare à la vie
éternelle. Par son enseignement des doctrines et ses prières elle
nous révèle sans cesse que les «valeurs» ultimes qui donnent son
sens à notre vie sont celles qui sont « à venir», celles que nous
41
CATÉCHUMÈNE
CATHOLIQUE
(Catholicité, Sobornost)
42
CATHOLIQUE
43
CÉNACLE
CÉNACLE
Du latin cenaculum, chambre haute. Désigne la « chambre haute»
où le Seigneur a célébré la Sainte Cène, le soir du Jeudi Saint,
c'est-à-dire avant Son arrestation. C'est dans le Cénacle que les
Apôtres se réunissaient après l' Ascension du Seigneur, « assidus à
la prière avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec
ses frères» (Actes 1, 14). C'est sans doute aussi en ce lieu que
l'Esprit Saint descendit sur les disciples le jour de la Pentecôte.
CÈNE
Du mot latin cena qui signifie : «repas». La Sainte Cène est le
dernier repas du Seigneur avec ses disciples, au cours duquel Il
rompit le pain et le leur donna en disant : « Ceci est Mon Corps,
qui va être donné pour vous ; faites ceci en mémoire de Moi. » De
même, après le repas, Il leur donna une coupe de vin en disant :
« Cette coupe est la Nouvelle Alliance en Mon Sang, qui va être
versé pour vous (Luc 22, 19-20). »
La commémoration de la Cène est un des éléments de
}'Eucharistie*. La Cène nous est racontée dans les Évangiles
synoptiques et dans 1 Corinthiens 11. Dans l'Évangile de Jean (6,
27-64), le Seigneur, parlant au peuple le lendemain de la
multiplication des pains et avant de monter à Jérusalem où Il
devait êtrt> crucifié, lui révèle qu'il est le « pain de vie» et que
« quiconque mange [Sa] Chair et boit [Son] Sang aura la vie
éternelle» (6, 54).
CHÉRUBINS
Selon les Saintes Écritures, le nombre des anges, ces messagers de
Dieu, est immense (Daniel 7, 10). Ils se répartissent traditionnelle-
ment selon une hiérarchie mystérieuse dont font partie les
Chérubins.
Saint Jean Chrysostome dit que le mot «chérubin» signifie
«sagesse» ou « plénitude de science» (Sur l'incompréhensibilité de
Dieu, 724 D. S.C., n° 28). Il s'agit d'une aptitude à contempler
Dieu et à transmettre le fruit de cette connaissance.
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COMMANDE MENTS
CHRÉTIENS
Dans l'Église primitive, on appelait disciples, croyants, saints,
frères, ceux qui suivaient le Christ et qui« n'avaient qu'un cœur et
qu'une âme» (Actes 4, 32). Il semble que ce soit des milieux non
chrétiens que vienne le terme de chrétien, c'est-à-dire partisan,
adepte du Christ (formé sur Christos: «Christ», «oint»).
Dans les Actes des Apôtres, saint Luc écrit : « Et c'est à
Antioche que, pour la première fois, le nom de "chrétiens" fut
donné aux disciples (Actes 11, 26). »
CHRISMATION
- Voir SAINT CHRÈME.
CHRIST
- Voir MESSIE et VERBE.
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COMMUNION DES SAINTS
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COMMUNION DES SAINTS
Célébrons ceux qui ont plu à Dieu depuis l'origine des siècles -
l'honneur des Pères, des Sages, des Patriarches, l'assemblée des
Prophètes, la beauté des Apôtres, la communion des Martyrs, la gloire
des Ascètes, la mémoire de tous les Saints. Car ils ne cessent d'intercéder
pour que soient donnés au monde la paix et à nos âmes le grand amour.
Le mot clé est ici «intercéder», car c'est lui qui nous fait
comprendre qu'il s'agit de communion. On ne peut intercéder
qu' auprès de Celui avec qui on est en communion, et pour ceux avec
lesquels on est en communion. Or, les saints, témoins du Christ
ressuscité et de la présence de l'Esprit Saint dans le monde, sont en
communion avec Dieu, avec les hommes et entre eux. Cette sainte
communion, à l'image de celle qui existe entre les trois Personnes
de la Sainte Trinité et que reflète la sainte Église, est ce que nous
pouvons appeler la communion des saints. C'est un aspect de la
«catholicité» (voir Catholique*) de l'Église.
Saint Syméon le Nouveau Théologien lui applique le nom de
«chaîne d'or»:
[ ... ] les saints, illuminés par les anges de Dieu, reliés et réunis par le
lien de l'Esprit, deviennent les égaux et les émules des anges ; venant
après ceux qui les ont précédés, les saints qui de génération en génération
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COMMUNION DES SAINTS
*
**
Ne nous laissons pas troubler par ces explications un peu ardues.
Souvenons-nous seulement que nous avons les saints dans leur
communion - canonisés ou non - comme intercesseurs auprès de
Dieu, et que nous pouvons les prier et leur demander de nous venir
en aide en toute circonstance, eux qui, bien qu'ayant quitté cette
vie, sont plus vivants que nous-mêmes.
CONFESSION
La confession des péchés fait partie du sacrement du repentir*
(voir aussi Métanie*). Les péchés sont les actes et les pensées qui
nous séparent de Dieu et des autres hommes et nous disloquent
intérieurement. Une branche séparée de l'arbre se dessèche et
meurt. De même, nous aussi, si nous restions «séparés» dans
notre péché, nous perdrions peu à peu notre «ressemblance» à
Celui qui nous a créés à Son image et à Sa ressemblance. Nous
nous trouverions ainsi dans un état « contre nature» qui conduit à
48
COSMOS
COSMOS
Mot grec qui signifie «ordre». L'univers considéré dans son
ensemble comme création harmonieuse de Dieu.
Le péché de l'homme a introduit le désordre dans ce cosmos.
Dans Son amour, Dieu a envoyé Son Fils pour qu'Il restaure
l'image de Dieu déchue dans l'homme (voir Déification*) et
transfigure aussi l'univers tout entier. L'Église a la mission de faire
du monde déchu un monde transfiguré. C'est pourquoi elle associe
toute la création à la glorification de Dieu par les sacrements* et la
bénédiction. L'Incarnation* est un événement cosmique, car la
restauration de l'homme en Christ est aussi celle du cosmos dans sa
beauté primitive (Romains 8, 19 et suivants).
Un théologien orthodoxe roumain contemporain, le père
Dumitru Staniloae, dit à se sujet :
49
COSMOS
CREDO
Le Credo est la formulation de la foi chrétienne. Le mot latin
credo veut dire « je crois». Le Symbole que nous récitons lors de
chaque célébration eucharistique commence par ces mots : «Je
crois (en un seul Dieu).» Ces mots se rapportent aux articles qui
suivent et donnent à cette expression de la foi commune la valeur
d'un engagement personnel de chaque membre de l'Église qui dit,
avec tous les autres : « Je crois», « Je confesse», «J'attends»,
«J'espère».
La récitation du Credo fait partie intégrante de la Liturgie
eucharistique et doit inspirer notre vie. « Le Credo ne vous
appartient pas tant que vous ne l'avez pas vécu (Philarète de
Moscou).»
Dès les temps apostoliques, le culte chrétien a comporté les
éléments d'une confession de foi. Il a existé, dès le début du ne
siècle, d'assez nombreux «symboles» ou formulations brèves de la
foi chrétienne, liés surtout au baptême et à la préparation
catéchétique.
Le premier Credo dogmatique formulé par un Concile fut celui
de Nicée (325). Il fut sans doute complété par les Pères à
Constantinople (ne Concile, 381) pour répondre à la nécessité de
définir l'enseignement orthodoxe en face de doctrines hérétiques.
On le lit sous cette forme au rve Concile (Chalcédoine, 451) comme
une formule dogmatique officiellement reconnue. Vers la fin du
v siècle, le Credo liturgique de Constantinople sera considéré
comme la formule complète et définitive du Credo de Nicée, qu'il
50
CREDO
51
CREDO
Et en l'Esprit Saint
le Seigneur source de vie qui procède du Père,
qui est adoré et glorifié
conjointement au Père et au Fils
et qui a parlé par les Prophètes.
Et en l'Église, Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés.
J'attends la résurrection des morts
et la vie du siècle à venir.
Amen.
DÉCALOGUE
Du grec deka : dix et logos : parole, dix- paroles. Dans l'Alliance
au Sinaï, Moïse a donné au peuple, de la part de Dieu, une Loi
résumée en « dix paroles » : le Décalogue (Exode 20, 1-17 ;
Deutéronome 5, 6-22) ou les Dix Commandements (voir Tables de
la Loi*).
Dieu a parlé à Moïse et, par lui, aux hommes, et Sa parole
prépare le fait central du Nouveau Testamen t : cette Parole - le
Verbe de Dieu - deviendra chair par l'Incarnation*.
Les Dix Commandements s'imposent à tout homme et n'ont pas
été abrogés par l'Évangile, mais la Nouvelle Alliance va au-delà de
l' Ancienne et ses commandements assument et dépassent le
Décalogue. Le Seigneur a dit :
N'allez pas croire que Je sois venu abolir la Loi ou les prophètes ; Je ne
suis pas venu abolir, mais accomplir (Matthieu 5, 17).
DÉESIS
- Voir lcoNOSTAS E.
DÉIFICATION
DÉIFICATION
Les Pères de l'Église ont répété cet adage : « Dieu S'est fait
homme pour que l'homme devienne Dieu» et : « l'homme est une
créature qui a reçu l'ordre de devenir Dieu.»
En effet, l'homme est appelé à vivre en Dieu, à partager Sa
gloire*, à être uni à Lui, à devenir par la grâce* ce que Dieu est par
nature. Il s'agit d'une union avec Dieu par les énergies divines*,
union mais non fusion ou confusion. Le Christ a pris notre nature
pour nous faire communier à la Vie divine et nous rendre
« participants de la nature divine» (2 Pierre 1, 4), participation aux
énergies et non à l'essence de Dieu.
La déification est le processus par lequel l'homme croît en Dieu
de gloire en gloire. Les justes seront déifiés au Dernier Jour, mais
le processus doit commencer dès maintenant en aimant Dieu, en
observant Ses commandements. Le chrétien est aidé en cela par sa
vie dans l'Église et par les sacreme.1.1ts.
La « déification» est non seulement un libre don de l'Esprit
Saint, mais demande la coopération de l'homme, c'est donc
nécessairement un processus dynamique impliquant des degrés de
communion avec Dieu et une religion de l'expérience personnelle
(Jean Meyendorff, The Byzantine legacy in the Orthodox Church,
New York, SVS Press, 1982, p. 150).
DOGME
Selon le dictionnaire, ce mot signifie : « pointfondamental de
doctrine, en religion ou en philosophie». Les dogmes sont souvent
compris comme étant des définitions catégoriques ou infaillibles
formulées à propos de la foi par « l'église enseignante». Cela ne
correspond pas à la réalité telle qu'elle est vécue dans l'Église
orthodoxe. En effet, si les doctrines fondamentales de la foi
chrétienne existent comme le roc sur lequel est bâtie l'Église, et
dont le Credo et les textes liturgiques représentent quotidienne-
ment l'expression conservée fidèlement par la Tradition de
l'Église, il reste que la notion de dogme au sens commun de vérités
spéculatives formant un système philosophique cohérent ne leur
convient pas.
56
DOXOLOG IE
DOXO LOGIE
La doxologie (du grec doxa : gloire) est l'action de glorifier. Pour
le chrétien, il s'agit de louer le Dieu en Trois Personne s, la Sainte
Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esp rit.
Chanter la gloire* de Dieu est le propre de l'homme, et l'on
trouve des textes doxologiques dans de nombreux livres de
l'Ancien Testamen t, en particulier dans les Psaumes. L'homme en
glorifiant Dieu participe à la louange des anges*. C'est un thème
central chez Isaïe, où l'on trouve ce texte :
Des séraphins [ ... ] se criaient l'un à l'autre ces paroles« Saint, Saint,
Saint est le Seigneur Sabaoth*, Sa Gloire remplit toute la terre» (Isaïe 6,
1-3).
57
DOXOLOGIE
ÉCRITURE
- Voir BIBLE.
ÉDEN
« Dieu planta un jardin en Éden, à l'Orient, et il y mit l'homme
qu'Il avait modelé», dit la Genèse (2, 8). C'était le Paradis, avec
toute espèce d'arbres séduisants à voir et portant des fruits bons à
manger. Un fleuve arrosait ce jardin où Dieu venait converser avec
Adam et Ève « à la brise du soir». C'est de cet Éden qu'Adam et
Ève furent chassés après la chute. Des chérubins au glaive
fulgurant furent placés devant le jardin « pour garder le chemin de
l'arbre de vie».
ÉGLISE
ÉGLISE
Du mot grec ekklesia, qui veut dire « assemblée du peuple». Il
correspond à un mot hébreu qahal, qui désigne l'assemblée
liturgique d'Israël. L'Église est, en effet, le rassemblement des
hommes appelés par Dieu.
De quels hommes, de quel appel s'agit-il?
Lorsque Jésus-Christ, le Fils de Dieu incarné, commença sur
terre Son œuvre de salut, Il fut entouré de disciples, d'apôtres.
C'est sur eux que fut envoyé l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte,
et cette communauté, dès lors, constitua la première Église. La vie
des premières années de cette communauté chrétienne est décrite
dans le livre des Actes des Apôtres. Depuis, l'Église vit sur le
témoignage des Apôtres et grâce à l'Esprit Saint qui demeure en
elle. Elle est donc« sainte» et« apostolique» et elle appelle tous les
hommes à elle. C'est la même Église, une, sainte, catholique,
apostolique, qui existe aujourd'hui et contre laquelle « les portes de
l'enfer ne prévaudront jamais» (Matthieu 16, 18). Elle est l'édifice
indestructible, fait de pierres vivantes.
Saint Paul, dans l'Épître aux Éphésiens (1, 22-23), souligne avec
force que l'Église est « le Corps» de son Chef suprême qui est le
Christ, et « la plénitude de Celui qui remplit tout en tout»,
c'est-à-dire le Saint-Esprit, qui est la source de sa vie. Ce texte de
saint Paul est très important pour comprendre que les deux
Personnes divines accomplissent la même œuvre : Elles créent
l'Église dans laquelle se fera l'union avec Dieu (V. Lossky,
Théologie mystique de l'Église d'Orient, op. cit., p. 171). Aussi
peut-on dire avec saint Irénée : « Là où est l'Église, là est !'Esprit»
(Contre les hérésies, III, 24) et avec saint Ignace : « Là où est le
Christ, là se trouve l'Église» (Épître aux Smyrniotes, VIII, 2).
L'Église est à l'image de la vie divine de la Sainte Trinité : unité
et multiplicité, tout ensemble. Elle unit les êtres humains tout en
conservant la diversité personnelle de chacun. Il n'y a dans l'Église
du Christ aucun conflit entre liberté et autorité, unanimité mais
non dictature. Le don de l'Esprit a été fait à tous : « Tous furent
remplis de l'Esprit Saint» (Actes 2, 4). C'est un don d'unité : « Ils
se trouvaient tous ensemble dans un même lieu» (Actes 2, 1). C'est
en même temps un don personnel à chacun de ses membres, car
c'est un don de diversité : « Les langues de feu se partageaient, une
sur chacun d'eux» (Actes 2, 3). C'est dans l'Église, par ses
62
ÉGLISE
Personne n'est sauvé seul. On est sauvé dans l'Église, comme un de ses,
membres et en union avec tous ses autres membres (Khomiakoff).
63
ÉGLISE
Elle est une avec le Seigneur. Son Corps est fait de Sa chair et de Ses os.
Elle est la vigne vivante, nourrie de Lui et se développant en Lui. On ne
peut jamais penser à l'Église en dehors du Seigneur Jésus-Christ et du
Saint-Esprit.
*
**
Lorsque nous écrivons Église avec une majuscule, c'est de
l'Église dont il est question ci-dessus que nous parlons. Cepen-
dant, l'église, avec une minuscule, c'est le bâtiment construit ou
aménagé, lieu de rassemblement où les croyants rendent un culte à
Dieu selon la foi chrétienne.
ÉGLISE LOCALE
- Voir CATHOLIQUE et ÉGLISE
ENCENS
L'encens est une résine aromatique qui dégage, en brûlant, une
odeur parfumée. Les mages, lorsqu'ils vinrent à Bethléem,
apportèrent de l'encens parmi d'autres dons, à !'Enfant nouveau-
né, le Dieu-homme, et cela est très révélateur. En effet, déjà dans
le livre de l'Exode (30, 36-37), nous lisons que le Seigneur avait dit
à Moïse, en lui donnant des ordres à propos des parfums qui
devaient être préparés à partir de l'encens et qui devaient être
brûlés à l'autel, que cet encens était « pur et sacré», « chose très
64
ENFER
ENFER
Ce terme vient d'un mot latin qui veut dire : « lieu bas», et il est
couramment considéré comme lieu de supplice éternel des
damnés.
La signification de ce terme «enfer» est très complexe. Elle a
donné lieu à de nombreuses interprétations, dont certaines sont
véritablement hérétiques. On peut peut-être dire que l'enfer, plus
qu'un lieu, est un état, l'état de ceux qui, après le Jugement
Dernier, lors de la Seconde Venue du Seigneur, ne voudront pas se
repentir de leurs péchés et qui n'accepteront pas l'amour de Dieu,
toujours offert. Dieu a créé l'homme libre, et l'homme peut donc
toujours refuser, se crisper dans son refus orgueilleux. En
définitive, pourrait-on dire, ce refus, c'est cela l'enfer.
Certains ont fait, à juste titre d'ailleurs, la différence entre la
notion d' «enfer» et celle des «enfers», les enfers étant, selon eux,
le séjour des morts (grec : hadès; hébreu : schéol), et l'enfer, le
châtiment éternel (Matthieu 25, 46), la seconde mort (voir
Apocalypse 20, 14 et 21, 8).
Il s'agit, il faut le souligner, d'une réalité mystérieuse dont on ne
peut pas rendre compte de façon définitive, pourtant nous croyons
que le Christ est descendu aux enfers, séjour des morts, pour
sauver tous les hommes (1 Pierre 3, 19).
65
ÉPICLÈSE
ÉPICLÈSE
D'un mot grec qui signifie : «invocation». Moment du Canon
eucharistique où le prêtre, après avoir, au cours de l'anamnèse*,
rappelé l'institution de la Sainte Cène*, demande au Père
d'envoyer Son Saint-Esprit « sur nous et sur les dons qui sont
présentés ici», et de faire du pain et du vin le Corps et le Sang du
Christ.
Tous les sacrements, lorsque l'action de Dieu est invoquée,
comportent une invocation de l'Esprit, une épiclèse, qui leur
donne leur efficacité. Ainsi la Liturgie est traversée dès son début
par les demandes à Dieu de l'envoi du Saint-Esprit. Il faut
souligner que le mystère est accompli par la prière de l'Église tout
entière qui est entendue de Dieu, parce que l'Église est la Nouvelle
Alliance à laquelle Dieu S'est engagé à jamais par Son Fils et par
l'Esprit Saint. L'épiclèse est l'accomplissement de l'action eucha-
ristique.
ÉPÎTRE
Du grec epistolè (latin épistola). Dans le Nouveau Testament, une
épître est une lettre écrite par un apôtre ou un disciple à des
communautés de chrétiens. Il existe des épîtres de Paul, de
Jacques, de Pierre, de Jean, de Jude. Au cours de la Liturgie
eucharistique, on lit un ou plusieurs extraits d'une épître avant la
lecture de l'Évangile.
ESCHATOLOGIE
Du grec eschaton : dernier et logos : discours. La définition du
dictionnaire est : « Ensemble de doctrines et de croyances portant
sur le sort ultime de l'homme et de l'univers.» Le « sort ultime»,
cela veut dire les fins dernières de l'homme : sa mort et ce qui
advient après sa mort.
Tout homme sait qu'il doit mourir. Souvent il ne sait rien de
plus à ce sujet et il a peur. Le chrétien, lui, a des certitudes
concernant son « sort ultime» : il s'agit de vérités de foi attestées
par les Écritures et l'Église. Certaines de ces vérités nous sont
66
ESCHATOLOGIE
*
**
Ce que nous savons est que tous ressusciteront (Jean 5, 28) au jour
de la Parousie, jour du deuxième Avènement du Seigneur. Le
Credo que nous récitons à chaque Liturgie se termine par ces
mots : « J'attends la Résurrection des morts et la vie du siècle à
venir.» Nous savons aussi qu'aura lieu alors leJugement avant que
le royaume du monde ne devienne le Royaume de Dieu
(Apocalypse 11, 15), monde nouveau, vie nouvelle. Et le Jugement
a un aspect redoutable ... l'enfer existe. C'est l'Église et ses
sacrements qui nous préparent à avoir « une bonne défense devant
le redoutable tribunal du Christ» (ecténie dite de demande).
Ainsi la destinée humaine est orientée vers un but, en un
mouvement dynamique et libre : celui de la personne appelée à
réaliser sa ressemblance divine. Nous croyons à la Résurrection des
hommes, corps et âmes, au Jugement et à la Vie éternelle, à la vie
nouvelle, déjà commencée ici-bas, « [... ] le Royaume de Dieu est
au-dedans de vous» (Luc 17, 21): c'est cela l'eschaton.
La Résurrection
67
ESCHATOLOGIE
Le Jugement
68
ESCHATOLOGIE
mais il ne faut pas oublier que l'enfer existe comme le ciel existe.
Devant l'aspect redoutable du Christ juge, souvenons-nous que sa
prérogative suprême est la miséricorde et qu'Il aime les hommes.
L'Église attend le second avènement comme le triomphe visible de
Dieu sur le malin dans le monde et la transfiguration de la création
tout entière. L'amour de Dieu - cela est notre ferme conviction
- est toujours offert à l'homme.
La vie nouvelle
Tout est à vous [... ] soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le
présent, soit l'avenir. Tout est à vous; mais vous êtes au Christ, et le
Christ est à Dieu (1 Corinthiens 3, 21-23).
69
ESCHATOLOGIE
*
**
Être chrétien dans le contexte de l'eschatologie signifie donc en
résumé ceci : savoir que le Christ est la Vie, source de toute vie,
que c'est Lui la Vie : « En Lui était la vie, et la vie était la lumière
des hommes » (Jean 1, 4).
Seules, cette possession du Christ comme vie,« la joie et la paix»
de la communion avec Lui, la certitude de Sa présence, donnent
un sens à la proclamation de la mort du Christ et à la confession de
Sa Résurrection.
La grande joie que ressentirent les disciples en voyant le Christ
ressuscité, ce « cœur brûlant» dont ils firent l'expérience sur le
chemin d'Emmaüs (Luc 24, 13-35) n'avaient pas pour cause la
révélation des mystères d'un « autre monde». Ils avaient pour
cause la vue du Seigneur. Et Il les envoya prêcher la repentance et
la rémission des péchés, la vie nouvelle, le Royaume. Ils
annoncèrent ce qu'ils savaient : que, dans le Christ, la vie nouvelle
était déjà commencée, qu'Il est la vie éternelle, la plénitude, la
résurrection et la joie du monde. Dans le Christ, ce grand passage,
la «Pâque» du monde a commencé, la lumière du « monde à
venir» nous vient dans la joie et la paix de l'Esprit Saint, car le
Christ est ressuscité et c'est le règne de la vie.
L'Église est le signe de l'âge nouveau, l'anticipation eschatologi-
que de la nouvelle création : le cosmos* créé restauré dans son
intégrité initiale. Et l'Eucharistie est une anticipation de cet
accomplissement. Dans !'Eucharistie les membres de l'Église sont
déjà dans les temps derniers et connaissent les prémices du
Royaume.
70
ESSENCE ET ÉNERGIES DIVINES
L'autre est le véritable lieu de notre vie, notre moi le plus cher et le
plus irremplaçable, qui nous fait don - par notre propre donation à
lui - du sens et de la réalité de la vie éternelle qui a déjà commencé [... ] :
« Nous connaissons que nous sommes passés de la mort à la vie quand
nous aimons nos frères» (1 Jean 3, 14).
*
**
Ce texte a été rédigé après la lecture, entre autres, des livres
suivants :
- A l'image et à la Ressemblance de Dieu (V. Lossky, op. cit.);
- Voyage spirituel (Mgr Antoine, Paris, Seuil, 1974);
- Initiation à la théologie byzantine (J. Meyendorff, op. cit.);
- Pour la Vie du Monde (A. Schmemann, Paris, Desclée de
Brouwer, 1969) ;
- L'Orthodoxie (K. Ware, Paris, Desclée de Brouwer, 1968);
dans lesquels nous avons largement puisé.
71
ESSENCE ET ÉNERGIES DIVINES
Nous connaissons notre Dieu par Ses énergies, nous ne pouvons nous
targuer d'approcher Son essence, car ces énergies nous parviennent, mais
Son essence reste hors d'atteinte (Saint Basile).
Et saint Grégoire Palamas (xiv" siècle) dit que Dieu est lumière et
que l'expérience des énergies divines prend la forme de lumière.
Cette lumière incréée est la même que celle vue par les apôtres au
Mont Thabor lors de la Transfiguration du Seigneur et que celle
perçue par des saints comme saint Syméon le Nouveau Théologien
et saint Séraphin de Sarov.
L'essence, c'est Dieu. Dieu, dans son intégralité, tel qu'il est en
lui-même. Les énergies sont Dieu dans son intégralité, tel qu'il est dans
l'action. [ ... ] Établir une distinction entre l'essence et les énergies, c'est
reconnaître que Dieu, dans son intégralité, est inaccessible, mais aussi que
Dieu, dans son intégralité, s'est rendu accessible à l'homme en
l'enveloppant de son amour (Kallistos Ware, Approches de Dieu dans la
Tradition orthodoxe, Paris, Desclée de Brouwer, 1982, p. 39).
Les énergies incréées ne sont donc pas quelque chose existant
hors de Dieu, ni un simple don de Dieu aux hommes, mais la
manifestation du Dieu Vivant. Elles sont Dieu Lui-même agissant
et Se révélant au monde. Dieu existe totalement et pleinement
dans chacune de Ses énergies communes aux trois Personnes de la
Trinité.
ÉTERNITÉ
Lorsque nous lisons dans l'Évangile cette parole du Seigneur :
« Avant qu'Abrah am fût, Je suis» (Jean 8, 58), l'étrange entorse
faite à la grammaire (je suis et non pas j'étais) devrait nous aider à
entrevoir ce qu'est l'éternité divine mystérieuse qui dépasse les
mesures humaines de temps et de durée.
En confessant dans le Credo que le Fils est « né du Père avant
tous les siècles», nous n'affirmons pas que Sa naissance est
simplement antérieure à la création, mais qu'elle est hors du temps.
En effet, la notion de temps est liée à celle de la création. Le
temps est quelque chose de créé. L'éternité , elle, transcende (voir
Transcendance*) le créé. Nous lisons pourtant, dans l'Évangile de
72
EUCHARISTIE
EUCHARISTIE
D•un mot grec qui veut dire : « rendre grâces», « action de
grâces», «remerciement». Lorsque le Christ institua la Sainte
Cène*, Il « rendit grâces» et bénit le pain et le vin. C'est pourquoi
cette action du Seigneur a reçu le nom d'Eucharistie. L'assemblée
des fidèles autour de l'évêque ou de son représentant - le
prêtre - commémore, rend actuel, le Sacrifice unique du Christ et
rend grâces au nom de cette assemblée à la Sainte Trinité.
Commémorant la Passion salutaire du Seigneur qui a vaincu la
mort par l'offrande qu'il a faite de sa vie, les fidèles offrent à Dieu
le pain et le vin qui deviendront Corps et Sang du Christ, ils
s'offrent eux-mêmes et toute la création, pour tous, vivants et
morts, et pour tout. Et lors de l'épiclèse*, le prêtre demande au
Père d'envoyer le Saint-Esprit sur les fidèles et sur leur offrande*
pour les pénétrer de la Puissance divine. Le pain et le vin, devenus
73
EUCHARISTIE
ÉVANGILES
- Voir BIBLE.
ÉVÊQUE
- Voir SACERDOCE et HIÉRARCHIE.
EXÉGÈTE
Ûn appelle exégète celui qui interprète, c'est-à-dire explique et
commente les textes, en particulier les textes de la Bible, Ancien et
Nouveau Testaments. Il peut y avoir des interprétations histori-
ques, grammaticales, juridiques, religieuses, morales, etc., qui
apportent des éclairages différents sur les documents traditionnels
qui nous ont été transmis.
74
FIDÉLITÉ
La fidélité est d'abord la caractéristique de Dieu, associée à Sa
bonté envers le peuple de l'Alliance. Dieu est « riche en grâce et en
fidélité» (Exode 34, 6), Ses paroles ne passent pas (Isaïe 40, 8), Ses
promesses sont toujours tenues (Tobie 14, 4). Dieu demande à
l'homme d'être fidèle lui aussi, mais le peuple d'Israël, tout au long
de son histoire, faillira souvent à cette fidélité et Dieu, après l'avoir
châtié, lui pardonnera à maintes reprises ses infidélités.
Les prophètes annonçaient la venue d'un Serviteur fidèle (Isaïe
42). Le Christ, Fils et Verbe de Dieu, sera ce Serviteur fidèle. Il
tiendra toutes ses promesses (2 Corinthiens 1, 20). C'est en Lui
que se manifestera pleinement la fidélité de Dieu ( 1 Thessaloni-
ciens 5, 24).
Ceux qui suivent le Christ sont appelés Ses fidèles. Cette fidélité
doit reposer sur les deux commandem ents dont le Seigneur a dit
qu'il n'y en a pas de plus grands :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et
de tout ton esprit [ ... ] et ton prochain comme toi-même (Matthieu 22,
37-40).
GENTILS
Pour le peuple juif de l'Ancien Testament, il y avait d'une part
Israël, le peuple de Dieu, et d'autre part les « Gentils» (ou
«Nations»), c'est-à-dire les «païens» qui ne connaissaient pas
Dieu.
Dans le Nouveau Testament, la notion de peuple de Dieu
s'élargit pour devenir l'Église. L'unité humaine est restaurée. Il
n'y a plus ni Grec, ni Juif (Galates 3, 28). Le Christ est venu réunir
tous les hommes, Israël et les Gentils, appelant l'homme nouveau à
une vie nouvelle dans le Christ.
L'Épître aux Éphésiens insiste :
Rappelez-vous donc qu'autrefois, vous les païens [... ] vous étiez sans
Christ, exclus de la cité d'Israël, étrangers aux alliances de la Promesse.
[... ] Or, voici qu'à présent, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin,
vous êtes devenus proches, grâce au sang du Christ. [ ... ] C'est lui qui est
notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un, détruisant la
barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine [... ] pour créer
en sa personne un seul Homme Nouveau (Éphésiens 2, 11-16).
Saint Paul est appelé« l' Apôtre des Gentils», ou« des Nations»,
parce qu'il a prêché l'Évangile aux habitants de l'Empire romain
qui n'appartenaient pas au peuple juif.
GLOIRE
« Gloire à Toi, Seigneur, gloire à Toi». L'Écrit ure Sainte abonde
en expressions relatives à la Gloire de Dieu. Il en va de même pour
les textes liturgiques et toute la littératu re patristique.
Nous nous trouvons devant une telle richesse qu'il est difficile
de choisir des exemples pour tenter de «défini r» ce qu'est cette
gloire, cette lumière de Dieu qui est aussi Sa grâce.
Au sens ordinaire, ce mot, on le sait, signifie honneu r, renom,
puissance, richesse, éclat des victoires, etc., toutes valeurs qui sont
périssables. Dans la Bible, il a souvent ce sens-là. Job s'écrie : « On
m'a dépouillé de ma gloire» (Job 19, 9). On parle de la gloire du
vêtement d' Aaron (Exode 28), de la richesse et de la gloire de
Salomon. Il a cepend ant d'autre s sens qui font entrevoir une réalité
infinim ent plus profond e, plus mystérieuse, une vérité difficile à
cerner par des mots, car elle apparti ent au domaine du mystère
divin éternel. Ainsi, les interventions, la puissance de Dieu sont
associées à Sa gloire. La gloire du Seigneur révèle Sa majesté, Sa
sainteté, c'est Dieu Lui-même.
Parmi les innombrables manifestations de la gloire de Dieu dans
l'Ancien Testam ent, retenons l'expérience de Moïse sur le Sinaï
(Exode 33, 18) où il demande à Dieu de lui faire voir Sa gloire. Et
Dieu lui répond : « Tu ne peux pas voir Ma face, car l'homm e ne
peut Me voir et demeur er en vie. » Dieu dit à Moïse de se tenir
dans la fente du rocher et «quand passera Ma gloire [ ... ] Je
t'abrite rai de Ma main». Sa face, Sa présence et Sa gloire sont une
même réalité à laquelle l'homm e est appelé à particip er par le
Christ.
Dans le Nouvea u Testam ent, la gloire de Dieu est aussi appelée
lumière (1 Jean 1, 5). Lors de Sa Transfi guratio n sur le Mont
Thabor , il est dit à propos de Notre Seigneur : « Son visage
resplendit comme le soleil (Matthieu 17, 2). » Sur l'icône
remarq uons la mandorle du Christ - rayonn ement de la lumière
autour du Seigneur - qui transfigure les homme s et la nature.
Saint Macaire écrit à ce sujet que le « corps du Seigneur a été
glorifié quand Il Se rendit sur la montagne et fut transfiguré dans
la gloire de Dieu,[ ... ] de même les corps des saints sont glorifiés et
resplendissent d'une blancheur fulgura nte».
Par l'Incarn ation, le Christ, vrai Dieu de vrai Dieu, S'est
dépouillé de Sa gloire (voir Kénose*). Il S'est fait homme , a
84
GRÂCE
GRÂCE
85
GRÂCE
86
HÉSYCHASME
Ce mot vient du grec hesychia, qui veut dire «repos»,
«quiétude», «tranquillité»; il signifie le silence et la paix
intérieurs dans lesquels cherchent à s'établir ceux qui se consacrent
à la prière perpétuelle et à la sobriété spirituelle (nepsis).
Dès le IVe siècle, le terme hesychia a été utilisé dans la littérature
chrétienne pour qualifier le mode de vie choisi par les ermites -
les hésychastes - qui s'étaient voués à la prière incessante.
L'hésychasme désigne cette tradition spirituelle et ses méthodes
d'oraison, essentiellement monastique à l'origine, et vivante
jusqu'à nos jours.
D'abord transmises par voie orale de maître à disciple dans les
monastères, les méthodes de l'hésychasme furent ensuite petit à
petit fixées par écrit. Ses principaux foyers furent dès le vI• siècle
les monastères du Sinaï, puis du Mont Athos, où il connut au XIVe
siècle une grande renaissance.
Le grand saint Grégoire Palamas, moine del' Athos, puis évêque
de Thessalonique, défendit vigoureusement le mouvement hésy-
chaste lors de controverses sur la doctrine de la nature de Dieu et
les méthodes de la prière, établissant ses fondements théologiques
et ses bases dogmatiques et soulignant, en particulier, l'unité de
l'homme, corps et esprit. Il remporta une victoire complète : les
conciles de Constantinople de 1341, 1347 et 1351 confirmèrent son
enseignement. Le père Jean Meyendorff résume ainsi la position
théologique de saint Grégoire Palamas sur ce point :
La prière incessante
92
HÉSYCHASME
93
Quelle est la force et la puissance de cette prière ?
Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de
tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des
cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de
Jésus-Christ, qu'il est Seigneur (Philippiens 2, 9-11) ...
94
HIÉRARCHIE
*
**
..
Quand tu récites la prière de Jésus, souviens-toi que la chose la plus
importante est l'humilité, vient ensuite la faculté [ ... ] de toujours garder
le sens aigu des responsabilités envers Dieu, [ ... ] envers autrui, envers
toutes choses (Starets Macaire d'Optino).
HIÉRARCHIE
Au sens propre, ce mot signifie« ordre sacré». Au sens habituel,
il recouvre une notion souvent rejetée de nos jours, car elle est
comprise comme correspondant à un ordre injuste où chacun
- chaque chose - aurait une place arbitraire dans l'échelle des
valeurs. On conteste un tel système où une place «supérieure»
serait assignée à certains et une «inférieure» à d'autres. On
revendique pour chacun une place égale ou tout au moins
«analogue» dans toute société.
Or c'est justement en partant du mot «analogue» que nous
pouvons essayer de comprendre ce qu'est la hiérarchie, pour nous
chrétiens. Place analogue, oui, mais pas nécessairement la même.
En effet, analogue veut dire, dans ce contexte : à chacun selon son
95
HIÉRARCHIE
mode, selon ses forces réelles, et aussi selon ses efforts. Un auteur
ancien, Denys l'Aréopagite, a beaucoup écrit au sujet de la
hiérarchie céleste et de la hiérarchie ecclésiastique, entre lesquelles
il existe un parallélisme étroit. Chez lui, la notion d'analogue est à
cet égard centrale. Il considère que chacun reçoit la Lumière
divine dans la mesure où il peut y participer, et c'est ainsi que se
détermine sa place dans une hiérarchie « qui n'est pas de ce
monde».
Voyons d'abord la hiérarchie céleste. Il nous est dit que les
Trônes, les Chérubins* et les Séraphins* siègent auprès de Dieu
dans une proximité supérieure à celle de tous les autres ordres
angéliques. Viennent ensuite les Pouvoirs, les Seigneuries et les
Puissances. Un troisième ordre comprend les Anges*, les
Archanges et les Principautés. Ne nous laissons pas déconcerter
par cette nomenclature. Comprenons seulement qu'il nous est
signifié que même dans ce domaine, il existe des degrés de
proximité autour du Trône céleste. Proximité non pas dans
l'espace, mais selon l'aptitude à recevoir les Dons divins.
Passons maintenant à la hiérarchie sur le plan de l'Église
terrestre. Il s'agit ici de divers degrés de« diaconie », c'est-à-dire de
«service». La constitution du collège des douze Apôtres est à
l'origine même de la hiérarchie dans la vie de l'Église, et l'évêque,
successeur des Apôtres, représente le Christ, dont il témoigne. Le
Grand-Prêtre* de notre profession de foi est le Christ (Hébreux 3,
1), et l'évêque est celui qui, sur terre, Le représente et tient de Lui
ses pouvoirs pour guider et enseigner, par la grâce de !'Esprit, le
troupeau confié à sa charge, et lui administrer les sacrements.
L'évêque délègue aux prêtres certains de ses pouvoirs. La vie
sacramentelle nécessite que l'Église ait une structure interne, une
hiérarchie. L'évêque préside et son autorité ne s'exerce par sur
mais au sein de la communauté qui est le Corps du Christ et où
chacun a son rôle, son service. Cette autorité est ouverture,
discernement, service et amour. Le sacrement de l'ordre englobe
les trois degrés du sacerdoce : épiscopat, prêtrise et diaconat et
deux ordres mineurs : sous-diaconat, lectorat.
Il faut toujours entendre tout cela en termes de « diaconie », de
«service», confié par la communauté, à l'appel de Dieu, à celui qui
paraît «capable» et - pour cette raison seule - digne de cette
diaconie. Ainsi les fidèles s'exclament-ils, lors de l'ordination d'un
prêtre : « Axios, Axios, Axios ! », c'est-à-dire : « Il est digne». Le
Christ lui-même donne à tous l'exemple : « Le Fils de l'Homme
96
HIÉRATIQUE
n'est pas venu pour être servi, mais pour servir (Matthieu 20,
28) ... »
Il ne faut jamais oublier que Dieu Se manifeste pleinement à tous,
Il est pleinement présent dans Ses énergies*, mais les êtres y
participent, s'élèvent vers Lui, selon leurs possibilités propres. Le
salut est offert à tous, même au plus humble, et ce salut dépend
non d'œuvres de mérite individuel, mais de la participation à cette
unité liturgique, cette hiérarchie. La « conciliarité » (voir Catholi-
que*), c'est-à-dire l'accord en plénitude de tous, en est la clé ou le
signe, et l'amour en est le lien.
Plus la place est élevée, plus la charge, la responsabilité devant
Dieu, sont lourdes. Tous ne peuvent assumer la même charge,
mais chacun est appelé au même salut. Saint Paul insiste sur le fait
que l'Église est le Corps du Christ, composé de divers membres
qui, tout en ayant une valeur égale, diffèrent quant à leur place et à
leur fonction :
HIÉRATIQUE
Ce terme vient d'un mot grec et signifie : « ce qui concerne les
choses sacrées». Il est utilisé pour décrire des gestes ou des
attitudes rituels empreints d'un calme et d'une dignité qui laissent
deviner le monde céleste.
97
HIRM OS
HIRMOS
D•un mot grec qui signifie «lien» ou «suite». Dans les
livres
liturgiques, l'hirmos désigne le premier tropaire de chacu
ne des
odes d'un canon. L'hir mos a une fonction musicale :
c'est un
modèle de rythme et de chant pour l'exécution des tropaires
qui le
suivent. Le rôle de l'hirmos est aussi textuel : par son conte
nu, il
relie le thème de l'ode biblique à celui de la fête célébrée
dans les
tropaires. Mais il arrive aussi que l'hirmos constitue une
simple
paraphrase d'un ou de plusieurs versets de l'ode biblique,
ou au
contraire qu'il soit uniquement consacré à la fête céléb
rée. Par
exemple, dans le canon des matines de Pâques, les
hirmi
remplissent bien leur rôle en célébrant la Résurrection du
Sauveur
grâce à une série d'allusions aux thèmes des odes bibliq
ues,
mont rant ainsi l'accomplissement des prophéties dans l'œuv
re de
salut du Christ. (A.L. )
HOLOCAUSTE
Le premier sens de ce mot est : «sacrifice», dans lequel la
victime
est entièrement consumée par le feu. Il s'applique aussi à
la victime
elle-même. Pour les chrétiens, «holocauste» signifie
sacrifice,
offrande* totale. Ainsi dit-on que Notre Seigneur Jésus
-Christ,
l' Agneau de Dieu, s'est offert en holocauste pour la vie du
monde
(voir Isaïe, 53).
HOS TIE
D•un mot latin qui veut dire : «victime». Il s'agit d'un anima
l
immolé à Dieu en sacrifice. Dans les liturgies catho
liques
romaines, l'hostie est un pain mince et rond, sans levain
(azyme),
employé pour la communion. Les orthodoxes utilisent
comme
offrande du pain pleinement levé qui représente l'intég
ralité de
l'humanité du Christ et aussi la vie cosmique qui s'accomplit
en se
« christifiant ». Des théologiens byzantins ont souligné que
le pain
levé, semblable au pain de la nourriture quotidienne, symb
olise
l'Incarnation.
98
HYPOSTAS E
HYPOSTASE
- Voir PERSONNE .
ICONOGRAPHIE
Qui concerne l'art et la théologie de l'icône. Qu'est-ce que
l'icône? Que représente-t-elle dans la vie de l'Église et des fidèles?
Que signifie sa vénération? Voici quelques-unes des questions que
peut se poser une personne non prévenue entrant dans une église
orthodoxe et constatant la place qu'occupent les icônes - aussi
bien matériellement que dans le déroulement des offices - et la
vénération dont elles sont l'objet.
Il existe des ouvrages très complets sur les icônes et l'iconogra-
phie et nous y renvoyons quiconque voudrait approfondir cette
question (voir en particulier Théologie de l'icône dans l'Église
Orthodoxe, de L. Ouspensky, Paris, Cerf, 1980, qui représente une
«somme» faisant autorité).
Avant de tenter de répondre brièvement aux questions posées
ci-dessus, rappelons que l'icône a donné lieu au cours des temps à
des querelles et à des controverses déchirantes qui témoignent de
l'importance de ce qu'elle met en jeu. (Voir notre rubrique
Canons, à propos des icônes et de l'iconographie*, où est esquissée
cette histoire, et la position des iconoclastes qui rejetaient la
vénération des icônes et leur présence dans l'église. La victoire
finale des Saintes Icônes, en 843, est connue sous le nom de
« Triomphe de !'Orthodoxie» et est fêtée le premier dimanche de
Carême.)
Tout n'est pas représentable par l'icône. Dieu le Père, non
incarné, invisible, ne peut l'être. La Personne incréée du Fils de
Dieu, Jésus-Christ, est représentée puisqu'Il nous a été révélé.
L'icône représente non Sa nature divine, insaisissable (voir
Transcendance*), mais Sa personne* : en figurant le Christ, elle ne
ICONOGRAPHIE
104
ICONOGRAPHIE
*
**
Beaucoup d'autres choses seraient à dire sur l'icône et
l'iconographie, cette richesse immense de l'Église. Il faudrait
parler des rapports entre icône et portrait (chaque saint est
reconnaissable), des indications qu'elle donne sur la participation
de l'homme à la vie divine, de la contemplation de l'invisible dans
le visible à laquelle elle nous invite, de la réalité concrète qu'elle
traduit (celle des textes sacrés), de la sobriété, la paix et l'harmonie
qu'elle manifeste, de l'expression du dogme de la transfiguration
qu'elle offre. Il faudrait aussi parler de cette sorte de folie en Christ
picturale qu'elle représente, en contradiction avec l'esprit de
«pesanteur» du «réalisme» ou de l'abstraction illusoires de l'art
profane, ou donner quelques indications sur les raisons de la
« perspective inversée» qu'on y trouve habituellement, du teint
105
ICONOGRAPHIE
ICONOSTASE
106
ICONOSTASE
107
ICONOS TASE
monde. Tous les personnages représen tés sont réunis en un seul corps.
C'est l'union du Christ avec son Église (L. Ouspen sky, Contacts, n° 46,
p. 109).
IKOS
- Voir KoNDAKION.
108
ISRAËL
ISRAËL
C'est le nom, signifiant probableme nt : « Dieu lutte», « Dieu est
fort», qui fut donné par Dieu à Jacob, fils d'Isaac, petit-fils
d'Abraham , ancêtre des Douze Tribus, après sa lutte avec l' Ange,
au gué de Jabboq. C'est après ce combat que Jacob fut nommé
Israël, car il avait été « fort contre Dieu» (Genèse 32, 29).
Par extension, ce nom a été donné au peuple juif, peuple choisi,
nation consacrée, à qui furent accordés l'adoption filiale, les
Alliances, la Loi, le culte et la promesse de la venue du Messie.
Avec l'avènement de Jésus-Christ, le Messie attendu, l'Église est
appelée à être l'Israël spirituel, !'Israël de Dieu (Galates 6, 16),
peuple de l'Alliance Nouvelle (Hébreux 8, 8). En elle s'accomplit
le rassemblement des élus.
JUGEMENT
- Voir EscHATOLOG IE et PAROUSIE.
JUSTICE
!1 est souvent question de «justice» dans l'Ancien et le Nouveau
Testament. La justice y est mise en correspondance avec la foi, la
charité et la vie, et opposée au manque de foi, à la perversité et à la
mort. « Sur le sentier de la justice, la vie. La voie des pervers mène à
la mort (Proverbes 12, 28). »
Il s'agit donc de quelque chose de différent de ce qu'évoque
communém ent la justice exercée sur le plan humain, selon les
critères de droit et d'équité. Certes, la justice de ce monde est
indispensable, mais elle ne nous suffit pas.
Dans l'Écriture, la justice dépasse le droit et ses lois. Cela est
extrêmement important pour nous, car si, au Jour du Jugement* ,
JUSTICE
***
Parlant de justice, il faut évoquer !'Épître de Paul aux Romains,
où il est dit : « Car en lui (l'Évangile), la justice de Dieu se révèle de
la foi à la foi, comme il est écrit : "Le juste vivra de la foi"
(Romains 1, 16). » Phrase mystérieuse qui a été (et reste encore) le
sujet de difficiles et souvent douloureuses méditations et contro-
verses (cela a été en particulier le cas pour Luther). Nous n'aurons
pas la témérité d'aborder les problèmes soulevés par les notions de
«justice» et de «justification» dans le contexte d'interprétations
légalistes du salut, telles que la doctrine de la «satisfaction».
Disons cependant que la justice de Dieu est pour nous bien
différente de la «justification» de l'homme par lui-même, fût-ce
par ses «bonnes» œuvres.
La notion de« mérite» est étrangère à la tradition orthodoxe. La
grâce et le libre arbitre de l'homme sont les deux pôles d'une même
réalité. La grâce n'est pas la récompense du mérite de la volonté
humaine, ni la cause de ses « actes méritoires». « La justice des
œuvres et la grâce de l'Esprit, en s'unissant ensemble, remplissent
de vie bienheureuse l'âme dans laquelle elles s'identifient», déclare
Grégoire de Nysse (cité par Vladimir Lossky, Théologie mystique de
l'Église d'Orient, op. cit., p. 194).
Une phrase de saint Irénée pourra nous guider dans nos
114
JUSTICE
KONDAKION - IKOS
Autrefois on appelait kondakion une longue composition poéti-
que consacrée à une fête ou à un thème de l'année liturgique. Les
diverses strophes du kondakion constituaient un développement
KONDARION - IKOS
LITIE
Prière instante prononcée le plus souvent lors d'une procession.
La pratique liturgique actuelle en connaît deux sortes :
- litie des fêtes, constituée par une procession hors de l'église
ou du monastère (la procession se limite le plus souvent au
narthex), pen~ant que le chœur chante une série de stichères. Cette
procession est suivie d'une supplication avec invocation d'un grand
nombre de saints, et prière pour tous les besoins de l'Église et du
monde qui l'entour e;
- litie des défunts, pouvant avoir lieu en semaine à la fin des
matines et composée d'une série de tropaires de prière pour les
défunts, suivie d'une litanie instante.
Quelle qu'en soit la forme, la litie consiste surtout en une
supplication instante de l'Église pour ses membres et pour le reste
du monde. (A.L.)
LITURGIE
LITURGIE
I
*
**
124
LITURGIE EUCHARISTIQUE
II
Le mot grec leitourgia désignait dans l'antiquité païenne une
fonction ou un service publics. Ce terme en est venu à désigner
plus particulièrement le service du culte religieux, public dans la
mesure où il est destiné à l'ensemble du peuple.
Le terme chrétien de liturgie signifie prière et action de grâces,
adressées à Dieu par la totalité de Son peuple, c'est-à-dire l'Église.
Les célébrations liturgiques sont ordonnées selon les différents
cycles du jour, de la semaine et de l'année, et leur but est de
sanctifier chaque instant de la vie par la prière, c'est-à-dire, selon
les mots de l'apôtre Paul, de racheter le temps (Éphésiens 5, 16 et
Colossiens 4, 5), de prier sans cesse (1 Thessaloniciens 5, 17). Les
célébrations réparties entre les divers moments de la journée
constituent ainsi les jalons de la prière incessante recommandée par
l'apôtre. La prière de l'Église permet que le temps ne s'écoule pas
en vain, mais serve à la préparation de l'Avènement du Royaume.
(A.L.)
LITURGIE EUCHARISTIQUE
Célébration au cours de laquelle a lieu l'Eucharistie*, fondement
de l'Église et sacrement par excellence. Le mot eucharistie vient du
grec et signifie « action de grâces». Par la Liturgie eucharistique,
l'homme rend grâces à Dieu, Le remercie pour toutes choses.
Lors du dernier repas avec Ses disciples, Jésus leur a donné en
nourriture Son propre Corps et Son propre Sang (Matthieu 26,
26-29 et parallèles); Il leur a enjoint de répéter cet acte : « Faites
ceci en mémoire de Moi» (Luc 22, 19), engageant Sa présence à
chaque assemblée eucharistique. Ainsi, par la participation à cette
assemblée, les générations successives de fidèles reçoivent les
mêmes Corps et Sang du Sauveur.
La célébration se compose de deux parties principales : Liturgie
des Catéchumènes (ou de la Parole), et Liturgie des Fidèles. La
Liturgie de la Parole comprend essentiellement des lectures du
Nouveau Testament (Épître et Évangile), et une prédication. Sa
fonction est d'instruire dans la Parole de Dieu les catéchumènes
(ceux qui se préparent à recevoir le baptême) et les fidèles.
C'est au cours de la Liturgie des Fidèles, réservée en principe
125
LITURGIE EUCHARIS TIQUE
aux seuls baptisés, qu'a lieu !'Eucharis tie propreme nt dite. Le pain
et le vin, destinés à devenir Corps et Sang du Sauveur, ont été
préparés durant une cérémonie spéciale appelée préparatio n (ou
proscomidie, offertoire, prothèse) et qui a lieu avant le début de la
Liturgie des Catéchumènes. A la Grande Entrée, les dons ainsi
préparés sont solennellement apportés sur l'autel, en vue de leur
consécration. Celle-ci consiste en une longue prière appelée
Anaphore* (ou Canon eucharistique), et constituée de plusieurs
parties : action de grâces, mémoire des étapes successives de
l'œuvre de salut du Christ (en particulie r la Sainte Cène*), et enfin
invocation au Père pour qu'il envoie Son Esprit Saint sur les
fidèles et sur les dons. (A.L.)
LIVRES LITURGIQUES
Les fidèles orthodoxes s'étonnen t parfois du nombre de livres
liturgiques utilisés par le clergé et le chœur durant les offices. En
effet, le rite byzantin ne possède rien qui ressemble aux bréviaires
ou missels latins. Il a conservé la diversité de textes qui existait en
Occident avant les compilations du Moyen Âge. Un même office
exige l'emploi de plusieurs livres et une connaissance approfond ie
du Typicon (livre contenant le détail des règles à suivre dans la
célébration des offices).
Chaque office est composé d'une partie fixe et d'élément s
dépendan t du calendrier liturgique* : dates, fêtes, tons. Il
convient donc, lors de l'office, d'ajouter aux structures de base ce
qui correspon d au jour où l'office a lieu, ou même de supprime r
certains textes.
Les principau x livres liturgiques sont :
- les textes des Divines Liturgies (de saint Jean Chrysosto me,
de saint Basile et des Présanctifiés).
- l'Horologe, ou Prière des Heures, qui contient les offices
quotidien s (en dehors de la liturgie). Ces offices sont essentielle-
ment l'Orthros (c'est-à-dire les matines et les laudes), les Heures
(Prime, Tierce, Sexte, None), les Vêpres et les Complies.
- l'Octoèque, «livre des Huit Tons». Ce sont les textes
poétiques des différents offices, répartis sur huit semaines
correspon dant aux huit modes musicaux, chaque mode possédant
des textes qui lui sont propres.
126
LUMIÈRE INCRÉÉE
LOGOS
- Voir CHRIST, VERBE.
LUMIÈRE INCRÉÉE
- Voir ÉNERGIES DIVINES.
127
MAGES
- Voir ASTROLOGIE.
MESSIE
D•un mot hébreu qui veut dire : « consacré par une onction».
Christ (en grec, Christos) a le même sens. L'attente messianique a
traversé toute l'histoire d'Israël. Le peuple juif attend toujours le
Messie annoncé par les Prophètes de l'Ancien Testament, qui est
présenté parfois comme un messie terrestre, un oint de Dieu, un
roi issu de la maison de David, et parfois reçoit l'aspect d'une
figure céleste, un être surnaturel associé à Dieu davantage qu'aux
hommes.
Pour nous, il en va autrement : les prophéties de l'Ancien
Testament sont lues par les chrétiens à la lumière du mystère du
Christ, comme le Seigneur Lui-même l'a demandé : « Vous scrutez
les Écritures, ce sont elles qui témoignent de Moi» (Jean 5, 39).
C'est ainsi que sont compris en particulier les textes de l'Ancien
Testament qui annoncent le Messie : Jésus-Christ est le Messie
descendant de David, né à Bethléem, le Roi annoncé par Zacharie,
le Serviteur souffrant d'lsaïe, l'enfant Emmanuel annoncé par
Isaïe, le Fils de l'Homme d'origine céleste annoncé par Daniel. Ce
Messie est le Fils de Dieu, Deuxième Personne de la Trinité. Il l'a
attesté Lui-même au grand-prêtre qui L'interrogeait : « Es-tu le
Messie, le Fils de Dieu?», Jésus répondit : « Je Le suis» (Marc 14,
62).
MÉTANIE
MÉTANIE
Ce mot, qui vient du grec métanoïa, désigne la conversion de
l'âme, le repentir*, le retour, ou plutôt le «retournemen t». Ce
changement de sentiment, de direction, ce renversement de
perspective, ce «rétablissement» en quelque sorte, qui s'opère par
le repentir.
Déjà dans l'Ancien Testament, Dieu avait dit par la bouche du
prophète Ézéchiel (33, 11) qu'Il ne veut pas la mort du pécheur,
« mais qu'il se convertisse et qu'il vive». Se repentir et vivre -
retour à Dieu dans et par l'Église - cela se fait par un sacrement qui
s'exprime par la confession*, et s'accomplit avec l'absolution*.
L'Église insiste très fortement sur l'union du corps et de l'âme,
et les fidèles manifestent leur humble repentir et leur sentiment de
la grandeur miséricordieuse de Dieu non seulement par un
mouvement de l'âme, mais par des gestes physiques, des
prosternations, appelées métanies. Il existe une petite métanie,
lorsque le fidèle s'incline et touche le sol de la main droite, et une
grande métanie lorsqu'il se prosterne complètement, posant le front
sur le sol.
MISÉRICORDE
132
MYSTÈRE
MORT
- Voir EscttATOLOGIE.
MYRRHOPHORE
MYSTÈRE
133
MYSTÈRE
134
OBLATION
L'histoire biblique nous renseigne sur l'universalité de l'oblation
ou offrande, sacrifice rituel, offrande d'animaux ou de produits du
sol, avec une diversité très grande de rites.
Le Christ est venu et S'est offert Lui-même en sacrifice pour
notre salut. Il est devenu l' Agneau immolé. Désormais, depuis
cette oblation du Fils de Dieu, il n'est plus besoin de sacrifices
sanglants. Nous avons été rachetés (Hébreux 9, 15-28).
Ce qui nous est demandé maintenant, ce sont des sacrifices
spirituels, agréables à Dieu (1 Pierre 2, 5). Et chaque fois que
!'Eucharistie* est célébrée dans l'Église, c'est l'oblation du
Seigneur qui est représentée dans ce mystère* : « Soyons attentifs à
offrir en paix la Sainte Oblation. »
ODE
Ûde biblique : dans l'office des matines prend place un ensemble
de neuf cantiques ou prières tirés de !'Écriture Sainte. Cet
ensemble est appelé « canon » *. Chacune de ces prières a été
prononcée par un personnage de l'Ancien ou du Nouveau
Testament. Le contenu de ces prières se rapporte à l'avènement du
Messie; c'est pour cette raison que chacun de ces cantiques a été
choisi et intégré dans la prière de l'Église. La deuxième ode n'est
utilisée que pendant le Grand Carême. Il arrive que le canon ne soit
composé que de quelques odes, choisies parmi les neuf, les deux
dernières étant toujours présentes.
ODE
OFFRANDE
Don offert. Au cours de la Divine Liturgie, le prêtre prononce
ces paroles : « Nous T'offrons ce qui est à Toi, de ce qui est à Toi,
en toutes choses et pour toutes choses.» Nous reconnaissons ainsi
que tout ce que nous avons vient de Dieu. Comme le dit
!'Ecclésiastique (35, 9) : « Donne au Très-Haut comme Il t'a
donné.»
Aussi l'offrande est-elle l'acte sacrificiel le plus ancien : Caïn et
Abel présentèren t chacun son offrande à Dieu (Genèse 4, 3-4) qui
agréa l'une et rejeta l'autre. Durant toute son histoire, Israël offrit
à Dieu des offrandes - prémices, dîmes, sacrifices pour le péché.
Toutes ces offrandes étaient des préfiguratio ns du seul sacrifice
salutaire, celui du Seigneur Jésus qui S'offrit Lui-même « pour le
salut* des hommes» (Hébreux 9, 14).
Comme le dit une prière secrète du prêtre : « Car c'est Toi qui
offres et qui es offert, Toi qui reçois et qui es distribué, ô Christ
notre Dieu!» Dans la Liturgie qui commémor e l'unique Sacrifice
du Seigneur, nous offrons non seulement les Saints Dons (voir
Holocauste* et Oblation*), « offrande de paix, sacrifice de
louange», mais nous-même s, les uns les autres, et avec nous la
création tout entière. C'est cette offrande qui nous permet
d'accompli r le but de notre vie : la communion avec Dieu et avec
les autres.
142
PANTOCRATOR
Ce mot grec signifie « Tout Puissant», littéralement : « Qui tient
toutes choses» ou « Maître de toutes choses». Il existe un type
d'icône dit « Christ Pantocrator» qui manifeste sous les traits du
Fils incarné la Majesté Divine du Créateur et Sauveur du monde,
Maître de toutes choses. Généralement peint assis sur un trône de
gloire, le Christ Pantocrator bénit de la main droite et tient dans la
main gauche un livre ou un rouleau sur lequel on peut lire des
versets du_ Saint Évangile. Cette icône illustre la vision prophétique
du Psaume 92 (93) : « Le Seigneur a établi Son royaume, Il s'est
revêtu de beauté. [ ... ] Car Il a affermi l'univers, et il ne sera pas
ébranlé.»
C'est un Christ Pantocrator qui est représenté dans l'icône de la
Déesis avec la Mère de Dieu et saint Jean-Baptiste à ses côtés,
intercédant auprès de Lui pour le monde, sur l'iconostase des
églises (voir Iconostase*).
De même, au centre de l'icône du Jugement dernier, on trouve
souvent une telle représentation du Christ Juge venu en Sa Gloire
juger les vivants et les morts.
L'icône du Christ Pantocrator est placée dans la coupole de
beaucoup d'églises. Les mosaïques et les fresques byzantines sont
souvent monumentales, ce qui accentue l'aspect de puissance du
Seigneur Maître de l'Univers.
C'est Lui le« Maître de tout», le« Verbe de Dieu», le« Roi des
Rois et Seigneur des Seigneurs», l'« Agneau qui se tient au milieu
du trône, qui sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux
de la vie» dont parle le livre del' Apocalypse (7, 17). Il est« l'image
du Dieu invisible,[ ... ] c'est en Lui qu'ont été créées toutes choses,
PANTOCRATOR
[ ... ] les visibles et les invisibles, [ ... ] car Dieu s'est plu à faire
habiter en Lui toute la Plénitude» (Colossiens 1, 15-19). Celui qui
« était au commencement [ ... ] avec Dieu. [ ... ] Tout fut par Lui et
sans Lui rien ne fut. Ce qui fut en Lui était la vie, et la vie était la
lumière des hommes (Jean 1, 1). » Le Christ, Maître de toutes
choses, juste Juge, est aussi Dieu miséricordieux qui aime les
hommes et dont l'amour nous est toujours offert.
PARASCÈVE
Veille ou «préparation» du Sabbat, c'est-à-dire le vendredi. La
semaine, qui rythme l'activité de l'homme, a toujours dans la Bible
une signification et un rôle importants, car elle a pour modèle
l'activité créatrice de Dieu.
Comme Dieu S'est «reposé» au septième jour de Sa Création,
c'est le septième jour de la semaine, le samedi ou Sabbat, qui dans
l'Ancien Testament était le jour du repos et de la sanctification. Il
en est ainsi encore aujourd'hui .pour les juifs.
Pour les chrétiens, c'est le jour de la Résurrection de
Jésus-Christ, le Dimanche, qui est le premier jour, le jour du
Seigneur. Il commence la semaine et annonce le Jour de la Seconde
Venue de Notre Seigneur, la Parousie*.
Quant au vendredi, il a lui aussi sa signification propre comme
chaque jour de la semaine. Il commémore le Vendredi Saint, Jour
de la Crucifixion du Seigneur, et les textes liturgiques de ce jour le
rappellent.
Une sainte très vénérée, particulièrement en Russie et en Grèce,
s'appelle sainte Parascève (ou Prascovie), nom qui est la traduction
du mot grec qui veut dire« préparation» (du Sabbat). Le tropaire
chanté le jour de sa fête (26 juillet) souligne qu'elle avait bien
mérité son nom, étant toujours «prête» au combat pour la foi et à
faire de sa vie une offrande*, comme le Christ sur la Croix, le
Vendredi Saint.
PAROUSIE
D•un mot grec qui veut dire «présence». L'Église attend la
Parousie, la Seconde Venue du Seigneur. Elle l'attend et elle« s'en
146
PASSION DE NOTRE SEIGNEUR
Ainsi le Christ apparaîtra une seconde fois [ ... ] à ceux qui l'attendent
pour leur donner le salut (Hébreux 9, 28).
147
PASSION DE NOTRE SEIGNEUR
PATÈNE
En grec diskos; c'est un plateau rond, sur lequel le prêtre place
!'Agneau, la partie centrale de la prosphore, qui seul sera consacré
comme Corps du Christ. D'autres parcelles sont ensuite placées à
côté et au-dessous de l' Agneau, pour représenter la Mère de Dieu,
saint Jean-Baptiste, les prophètes, les apôtres, les martyrs, les
saints, l'épiscopat, les vivants et les morts. (A.L.)
PÉNITENCE
Le Vocabulaire de théologie biblique (Cerf) comporte une notice
extrêmement utile sous la rubrique «Pénitence/Conversion».
Nous y renvoyons le lecteur qui voudrait approfondir les diverses
significations bibliques de ces termes. On distingue dans cette
notice les notions de repentance morale, de retourneme nt intérieur
148
PÉNITENCE
149
PÈRES DE L'ÉGLISE
PÈRES DE L'ÉGLI SE
Tous les auteurs chrétiens des premiers siècles de notre ère ne
sont pas placés sur le même plan. Parmi ceux qui sont considérés
comme les véritables« Pères» de l'Église, vénérés et aimés comme
tels et dont l'autorité et la sainteté font d'eux des témoins
privilégiés de l'enseignement et de la Tradition *, on peut citer
saint Irénée, saint Grégoire de Nazianze, saint Basile le Grand,
saint Jean Chrysostome (ces trois derniers étant les« Trois Grands
Hiérarque s»), saint Grégoire de Nysse, saint Jean Damascène,
saint Maxime le Confesseur, saint Syméon le Nouveau Théologien
et bien d'autres encore. La liste n'est pas close et notre époque
produira peut-être de nouveaux« Pères», car l'Esprit est toujours à
l'œuvre.
Citant la phrase du Père Georges Florovsky : « L'Église est
véritablement apostolique, mais elle est aussi véritablement
patristiqu e», le père Jean Meyendorff a souligné (Colloque de Juin
1983 du Centre orthodoxe du patriarcat œcuménique à Chambésy)
qu'on ne peut demeurer fidèle à l'Évangile sans savoir comment les
Pères eux-mêmes l'ont défendu. Nous les appelons« Pères», parce
que l'Église les a reconnus comme étant ceux qui ont su défendre la
vraie foi lors de toutes les controverses et qui ont su la transmett re
dans un langage compris de leurs contemporains.
Rappelons qu'il ne suffit pas d'étudier les écrits des Pères d'une
manière intellectuelle. Il nous faut plonger dans l'expérience vécue
et véritable de l'Église qui est à la source même de ce que les Pères
ont écrit eux-mêmes en leur temps et qui doit être celle à laquelle
nous devons boire nous aussi aujourd'hui.
PÉRICHORÈSE
- Voir PERSONNE , TRINITÉ et CATHOLIC ITÉ.
150
PERSONNE
PERSONNE
(Hypostase)
151
PERSONNE
pas être déterminé par elle. Pour que quelqu'un soit réellement, il
faut qu'il soit une personne (hypostase) et qu'il soit en relation de
communion (périchorèse) avec Dieu et avec les autres, car la
personne humaine, à l'image de chacune des Personnes Divines,
n'existe qu'en relation avec les autres personnes.
La personne est créée à l'image de Dieu, chacune est unique,
indéfinissable, irremplaçable. C'est dans l'Église que l'unité
primordiale des hommes en tant que personnes sera rétablie
comme Corps du Christ, reflet de la vie divine des Personnes de la
Sainte Trinité.
Et cela, parce que la personne n'est pas une entité statique,
fermée sur elle-même, mais une réalité dynamique appelée à
réaliser librement sa ressemblance divine. Elle se détermine par sa
relation universelle de communion avec Dieu et avec les autres.
Elle est appelée à connaître Dieu et à prendre part à sa vie. En tant
qu'image de Dieu, l'homme est un être personnel en face d'un
Dieu personnel. L'image de Dieu, c'est l'homme en tant que
personne. Faire son salut, c'est recevoir la vie de la Trinité, c'est se
faire à l'image de la Trinité dans la communion de tous.
PHILOC ALIE
--+ Voir HÉsYCHASME .
PORTES ROYALES
- Voir IcoNOSTASE.
PRÉCURSEUR
Celui qui « vient avant», qui «annonce» . Jean-Baptiste est
nommé le Précurseur de Notre Seigneur, car il fut le Prophète qui
annonça aux hommes l'apparition du Messie* Notre Seigneur
Jésus-Christ.
Il est venu peu avant Lui, parcourant la région du Jourdain,
152
PRÉTOIRE
Pour moi, je vous baptise avec de l'eau, mais Il vient, Celui qui est plus
puissant que moi. [... ] Lui vous baptisera dans }'Esprit Saint et le Feu
(Luc 3, 16).
Voici l' Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde. C'est de Lui que
j'ai dit : « Il vient après moi un Homme qui est passé devant moi parce
qu'avant moi Il était.» [ ... ] Oui, j'ai vu et j'atteste que c'est Lui, l'Élu de
Dieu (Jean 1, 29-30; 34).
Tu es bénie entre toutes les femmes et le Fruit de tes entrailles est béni,
et comment m'est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne vers moi
(Luc 1, 42)?
PRÉTOIRE
C•est-à-dire la résidence du préteur. Le gouverneur (ou procura-
teur) de Judée, qui résidait normalement à Césarée, s'installait
habituellement dans le Prétoire lorsqu'il montait à Jérusalem et y
153
PRÉTOIRE
PRÊTR E
- Voir SACERDOCE et HIÉRARCHIE.
PRIÈRE
L'apôtre Paul nous enjoint dans son Épître aux Thessaloniciens
de prier sans cesse ( 1 Thessaloniciens 5, 17). Dans une autre épître
(1 Timothée 2, 1-8), il indique divers aspects de la prière :
154
PRIÈRE
Les prières traditionnelles que les fidèles font chez eux viennent
en grande partie des textes liturgiques et des Saintes Écritures. Il
existe divers livres et manuels de prières orthodoxes. Il faut savoir
cependant que les textes liturgiques eux-mêmes ne sont pas des
œuvres collectives. Presque tous ont été composés par des hommes
(ou des femmes) qui sont souvent connus. Nous sommes déjà ici
dans la communion des saints*. La lecture des Écritures - les
Évangiles et les Psaumes en particulier - fait partie de notre vie de
prière. La prière liturgique et la prière privée se complètent, elles
ont le même but : l'union avec Dieu de l'âme purifiée.
Le corps aussi est impliqué dans l'acte de la prière : les gestes
qui l'accompagnent y font participer tout notre être. Un spirituel
contemporain, l'évêque Antoine, qui a écrit des pages remar-
quables sur la prière, insiste sur le fait que la vie et la prière sont
inséparables :
Une vie sans prière est une vie qui ignore une dimension essentielle de
l'existence. [... ] La valeur de la prière consiste à découvrir, à affirmer et à
vivre le fait que tout a une dimension d'éternité et que tout a une
dimension d'immensité. [... ] Ne pas prier, c'est laisser Dieu en dehors,
l'exclure, et non seulement Dieu, mais tout ce qu'Il signifie pour le
monde qu'Il a créé, le monde où nous vivons.
155
PRIÈRE
*
**
La seule prière que le Christ lui-même nous ait donnée est la
prière du Seigneur : « Notre Père ... » que nous répétons chaque
jour et qui, selon saint Jean Cassien, renferme toute plénitude de
perfection . Nous conseillons au lecteur de lire ce que le Père Boris
Bobrinsko y a écrit au sujet de cette prière dans Dieu est Vivant,
156
PRIÈRE
*
**
La prière de Jésus est une courte invocation profondément
enracinée dans l'esprit de l'Évangile et qui tient une place
importante dans la vie des orthodoxes (voir Hésychasme*).
*
**
La vie des moines, il faut s'en souvenir, est consacrée à la prière,
« art des· arts et science des sciences ». Ils prient pour le monde
entier. Le patriarche Justinien de Roumanie a souligné un aspect
important de cette prière perpétuelle : « Les moines accomplissent
le devoir de prière en faveur de ceux qui ne savent pas, ne veulent
pas ou ne peuvent pas prier, et spécialement de ceux qui n'ont
jamais prié.»
*
**
Voici pour conclure le texte d'une très belle prière du matin écrite
au x1x• siècle par Philarète, métropolite de Moscou - exemple
parmi d'autres de la permanence de la création liturgique dans
l'Église :
157
PRIÈRE DU CŒUR, PRIÈRE DE JÉSUS
PRIÈRE DU CŒUR
PRIÈRE DE JÉSUS
~ Voir HÉSYCHASME.
PROSCOMIDIE
(ou prothèse)
158
PROPITIATOIRE
PROPHÈTE
Un prophète est un homme choisi par Dieu pour annoncer, par la
grâce de l'Esprit, Sa Parole et Sa loi au peuple.
Nombreux ont été les prophètes dont nous lisons les exploits et
les épreuves dans l'Ancien Testament. Parmi eux : Moïse, Samuel,
David, Élie, Élisée, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Jonas,
Habacuc, Osée, Michée, Joël, Malachie.
A Sa venue, Notre Seigneur fut entouré de prophètes :
Zacharie, Syméon, la prophétesse Anne, et surtout Jean le
Baptiste, le Précurseur* qui surent voir en Lui Celui qui devait
venir, le Messie, le Salut du Monde. Lui-même, Jésus, fut parfois
appelé prophète par les foules (Matthieu 16, 14), mais Il est
au-dessus de toute la lignée des prophètes, puisqu'il est le Verbe*,
la Parole même de Dieu faite chair.
PROPITIATOIRE
Le mot propitiation signifie «couvrir», « faire expiation»,
«effacer», « qui a la vertu de rendre propice», c'est-à-dire
favorable. Dans le Temple*, le propitiatoire était une table d'or se
trouvant au-dessus del' Arche* (Exode 25, 17). Le Grand-Prêtre*
y accomplissait le rite sacrificiel, l'aspersion de sang. Propitiation
est parfois rendu par «expiation» (Lévitique 16), «purification»,
pour rendre « Dieu propice» ou plutôt l'homme agréable à Dieu.
L'Épître aux Hébreux (5, 7) assimile le rôle rédempteur du
Christ à la fonction du Grand-Prêtre au « jour de l'expiation»,
compris comme «supplication», «intercession», «pardon». De
même, l'évangéliste Jean, dans sa première Épître (2, 1-2) écrit :
« C'est Lui qui est victime de propitiation pour nos péchés.» Le
psaume 129 [130] (3-4) le soulignait déjà :
159
PROSPHORES
PROSPHORES
- Voir PRoscoMrnIE et SAINTS DoNs.
PROTHÈS E
- Voir PRoscoMIDIE.
PROVIDE NCE
Ce mot est souvent employé pour désigner l'action de Dieu dans
le monde, la suprême Sagesse de Dieu qui conduit toutes choses,
ou même Dieu Lui-même, qui aide et protège. Ainsi, la
Providence est vue comme participation de Dieu à notre vie.
Notion très différente de celle du «destin» inéluctable des païens,
puisque Dieu respecte la liberté de l'homme, qui peut accepter ou
refuser la v.oie que Dieu propose.
PSALMISTE
Ün appelle «psalmistes» les auteurs inspirés des cent cinquante
psaumes contenus dans le livre des Psaumes de l'Ancien
Testament. On attribue de nombreux psaumes à David, « le
chantre des cantiques d'Israël» (2 Samuel 23, 1).
Les psaumes résument toute !'Écriture, et les chrétiens y lisent
l'annonce des mystères du Christ, de l'Église et de ses sacrements.
Les souffrances, le repentir, la supplication, la joie, les actions de
grâces, la louange, chantés dans les psaumes, sont les nôtres. C'est
pourquoi les psaumes ne sont pas des textes appartenant seulement
au passé, mais occupent une très grande place dans les offices
liturgiques et la vie des orthodoxes.
160
RÉDEMPTION
D'un mot latin qui veut dire «rachat». L'homme avait été créé
par Dieu à Son image et à Sa ressemblance, pour participer à la Vie
divine. Il devint, par la chute, esclave du péché et de la mort, et la
ressemblance s'est, en quelque sorte, ternie. C'est de cela, de ce
péché et de cette mort, que Dieu a voulu le sauver.
Il n'a cessé de veiller sur lui, et lui a envoyé les prophètes* pour
annoncer le salut à venir. Comme le dit Isaïe (63, 9) : « Dans Son
Amour et Sa tendresse, Il les rachetait Lui-même. » Dieu
Lui-même S'est incarné, a pris notre chair, nous a sauvés par Sa
Passion* et Sa Résurrection* : « Vous avez été bel et bien
rachetés», dit saint Paul (1 Corinthiens 6, 20), par le Sang du
Christ.
Pour rendre l'homme à sa vocation première, le Christ a dû
descendre volontairement jusque dans les enfers*. Il nous a
rachetés de la mort du péché, puis, par Sa Résurrection et Son
Ascension, Il a placé notre nature à la droite du Père, nous
permettant de nous unir à Dieu par la grâce.
REPENTIR
Le repentir, avec la confession* et l'absolution* qui l'accompa-
gnent, est un sacrement.
Se repentir, c'est tout d'abord prendre conscience de ce qui en
nous est « contre nature», c'est-à-dire des péchés - actions et
pensées- qui nous séparent, nous éloignent de Dieu, des hommes
et nous brisent. De cette conscience vient le repentir : « revenant à
REPENTIR
RÉSURRECTION
- Voir DÉIFICATION, EscttATOLOGIE, PAROUSIE, RÉDEMPTION, SALUT.
RÉVÉLATION
Révéler signifie : « faire connaître ce qui était inconnu». Dans le
cas de la révélation divine, il s'agit de l'action de Dieu, faisant
connaître aux hommes des vérités que leur raison ne saurait
découvrir. Cela est une définition de dictionnaire.
Qu'en est-il pour nous chrétiens?
Tout d'abord, il faut savoir qu'il est question de révélation par et
164
RÉVÉLATION
165
RÉVÉL ATION
166
SABAOTH
Mot hébreu signifiant probableme nt « Seigneur des Armées» -
non seulement les armées d'Israël, mais toutes les puissances
célestes mises par Dieu au service de Son peuple, en particulier
lorsqu'il combattait avec lui. Ce nom est souvent associé à celui de
Yahweh, nom que Dieu S'est donné à Lui-même (Exode 3, 14).
Dans la vision d'Isaïe (6, 3), qui est reprise dans notre Sanctus*,
les Séraphins* se crient l'un à l'autre : « Saint, Saint, Saint est le
Seigneur Sabaoth. Sa gloire remplit toute la terre.»
SACERDOCE
Ce mot signifie : « ce qui se rapporte à la prêtrise et à ses
fonctions». La fonction de prêtre existe dans beaucoup de
religions depuis les temps les plus reculés. Il est souvent question
de sacerdoce et de fonctions sacerdotales dans l'Ancien Testament,
mais ces expressions recouvrent des significations assez diverses
selon les époques et les milieux. Tout le peuple d'Israël avait un
caractère sacerdotal. Nous lisons dans l'Exode : «Je vous tiendrai
pour un peuple de prêtres, une nation consacrée (Exode 19, 6). »
Pour les chrétiens, la notion de sacerdoce évoque tout d'abord le
Christ, seul Grand-Prêt re*, dont l'Épître aux Hébreux (7, 24) dit
qu'il « possède un sacerdoce immuable» . Le Seigneur, « Grand-
Prêtre de notre profession de foi» (Hébreux 3, 1), accomplit le
sacerdoce de «prêtre-roi » annoncé par Melchisédech (Genèse 14,
17-20; Psaume 109 [ll0]; Hébreux 7), figure prophétiqu e du
Christ. Le passage du Nouveau Testament où se retrouve le thème
SACERDOCE
Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation
sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a
appelés des ténèbres à son admirable lumière (1 Pierre 2, 9).
170
SAINT
SACREMENT
Les sacrements sont au centre même de la vie de l'Église. Ils sont
définis par le dictionnaire comme « actes rituels sacrés destinés à la
sanctification des hommes». Les Grecs les appellent mystères*. En
effet, ces actes «mystérieux» constituent une restauration de
l'homme tout entier, dans sa dignité d'être créé à l'image de Dieu
et destiné à devenir semblable à Lui. « La possibilité "d'être au
Christ", de participer à la vie divine (qui est l'état "naturel" de
l'humanité), est essentiellement manifestée dans les sacrements»,
écrit le père Jean Meyendorff (Initiation à la théologie byzantine, op.
cit., p. 253). Le père Staniloae souligne que ce sont « les moyens
par lesquels se fortifie notre union avec Dieu».
Les sacrements sont considérés non pas tant comme des actes
isolés par lesquels une grâce «particulière» serait accordée à des
individus par des ministres spécialement désignés, mais plutôt
comme les aspects d'un Mystère unique de l'Église dans lequel
Dieu partage la vie divine avec l'humanité, rachetant l'homme du
péché et qe la mort. Le mystère chrétien est un mystère unique
dont les divers actes sacramentels expriment des aspects différents.
Ils sont personnels : par eux la grâce de Dieu se manifeste
personnellement au fidèle, qui est chaque fois appelé par son nom.
Pour la plupart des sacrements, l'Église utilise des éléments
matériels - eau, vin, pain, huile - et en fait des véhicules de
!'Esprit.
La théologie orthodoxe ne s'est jamais formellement prononcée
sur un nombre précis de sacrements, mais presque tous les auteurs
acceptent la liste classique, d'origine occidentale, des sept
sacrements : baptême, chrismation, eucharistie, ordination, ma-
riage, repentir (avec la confession et l'absolution) et onction des
malades. D'autres ajoutent à cette liste : la consécration d'une
église, l'office funèbre et la tonsure monastique.
Cabasilas appelle les sacrements « les chefs-d'œuvre de Dieu»,
« lesportes de la justice*» qui« donnent accès à la félicité céleste».
SAINT
«Un seul est Saint, Un seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire
de Dieu le Père! Amen.» C'est ce que répondent les fidèles
171
SAINT
172
SAINT, SAINT, SAINT
Jésus lui-même est dit l'Oint, non pas qu'on ait répandu l'onction sur
sa tête, mais en raison du Saint-Esprit (que Dieu Lui communique) grâce
auquel Il devint un trésor d'énergie spirituelle dans la chair qu'Il a
assumée. Il n'est pas seulement l'Oint, mais encore l'Onction : « ton nom
est une huile répandue» (Cantique des Cantiques 1, 3). [... ] Dès lors,
l'onction s'étant répandue en sa chair, le Christ devient réellement et est
dit l'Onction; se communiquer : voilà pour Lui ce qui est devenir
l'onction et la répandre.
173
SAINT, SAINT, SAINT
Maître et Seigneur, notre Dieu, Toi qui as établi dans les cieux les
ordres et les armées des anges,[ ... ] fais que notre entrée soit aussi l'entrée
des saints anges qui servent et glorifient avec nous Ta bonté.[ ... ] 0 Dieu
Saint, qui reposes dans le Sanctuaire, chanté par la voix trois fois sainte
des Séraphins, glorifié par les Chérubin s et adoré par toutes les
Puissances célestes !
SAINTS DONS
174
SALUT
SALUT
Lorsque nous récitons dans le Credo : [Le Seigneur Jésus-Christ]
« qui pour nous, hommes, et pour notre salut S'est incarné du
Saint-Espri t et de la Vierge Marie et S'est fait homme», nous
affirmons que l'Incarnation* a eu lieu pour notre salut. La Sainte
Écriture nous le dit : « [ ... ] voilà ce qui plaît à Dieu, notre
Sauveur, Lui qui veut que tous les hommes soient sauvés»
(1 Timothée 2, 3).
Nous avions besoin d'être sauvés parce que, depuis la «chute»
d'Adam, une nouvelle forme d'existence est apparue : celle du
péché, de la maladie et de la mort. Adam, créé libre, s'est détourné
librement de Dieu, a refusé sa vocation : celle de vivre en
communion avec Dieu et d'atteindre à l'union avec Lui par la grâce
incréée. En se séparant de Dieu - qui est la Vie - par sa
désobéissance, il est passé au pouvoir du péché et du démon.
Par Son Incarnation , le verbe de Dieu modifie radicalement
l'histoire. Unissant en Lui l'humanité et la divinité, Il a ouvert de
nouveau à l'homme la voie de l'union avec Dieu. Par Sa mort et Sa
résurrection , Il a mis de nouveau la ressemblance à la portée de
l'homme. Les Pères de l'Église* ont inlassablement répété : « Dieu
S'est fait homme par nature pour que l'homme devienne Dieu par
la grâce.»
L'homme, créé à l'image de Dieu, est appelé malgré la chute à
réaliser librement sa ressemblance divine. L'image déformée n'est
pas détruite. L'homme n'est pas une unité statique, fermée, mais
175
SALUT
Il fallait que l'homme fût sanctifié par l'humanité de Dieu, il fallait que
Lui-même Il nous libérât en triomphant du tyran par Sa propre force,
qu'Il nous appelât vers Lui par Son Fils qui est le Médiateur
accomplissant tout pour l'honneur du Père, auquel Il est obéissant en tout
(Saint Grégoire de Nazianze).
SANCTUAIRE
D'un mot latin qui veut dire : « lieu saint». Le temple* de
Jérusalem se composait de trois parties correspondant respective-
ment au narthex (ou partie extérieure), à la nef et au sanctuaire de
nos églises.
176
SANCTUAIRE
177
SANCTUS
SANCTUS
- Voir SAINT, SAINT, SAINT.
SANHÉDRIN
Tribunal composé des prêtres, des anciens et des scribes, qm
siégeait à Jérusalem et jugeait des affaires criminelles.
SECOND AVÈNEMENT
- Voir PAROUSIE.
SEPTANTE
La traduction grecque del' Ancien Testament dite de la Septante
ou des Septante (LXX), c'est-à-dire des Soixante-dix, et qui est
utilisée (retraduite dans les autres laµgues) dans la plupart des
Églises orthodoxes aujourd'hui, date de plus de deux mille deux
cents ans. Elle a été faite au me siècle environ avant Jésus-Christ, à
partir de l'hébreu, par soixante-douze juifs d'Égypte pour mettre
le message biblique à la portée du monde grec.
Pour les Pères de l'Église et les auteurs du Nouveau Testament,
c'est la version des Septante qui était le texte authentique par
excellence, auquel ils se référaient habituellement, mais ils
recouraient souvent aussi au texte hébreu. Ainsi le lien qui unit la
version des Septante au Nouveau Testament, aux écrits des Pères
de l'Église et aux textes liturgiques, explique la place qu'elle
occupe dans la tradition orthodoxe.
SÉRAPHINS
Les anges se répartissent traditionnellement en plusieurs catégo-
ries, parmi lesquelles on trouve celle des Séraphins. Le terme
178
SOLEIL DE JUSTICE
SOBORNOST
- Voir CATHOLIQUE.
SOLEIL DE JUSTICE
Le Christ est le Soleil qui se lève sur la nouvelle création, c'est le
« Soleilde Justice» qui « brillera avec le salut dans ses rayons»
(Malachie 3, 20), « l'Orient d'où vient la Gloire de Dieu»
(Ézéchiel 43, 2). Dans le Cantique de Zacharie, saint Luc (1,
78-79), citant Isaïe (9, 1 et 42, 7), nomme le Christ« Soleil qui Se
lève pour éclairer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l'ombre
de la mort».
Saint Syméon le Nouveau Théologien écrit :
179
STICHÈRE
STICHÈRE
T ropaire intercalé entre des versets psalmiques (dans le cas du
lucernaire, des apostiches et des laudes) ou chanté sans versets (au
cours de la litie). Le stichère constitue souvent un développement
méditatif ou de louange sur le thème de la fête ou de la mémoire
d'un saint, selon les cas. (A.L.)
SYMBOLE
Le symbole est une réalité dans le monde visible qui correspond
et est lié à une autre réalité - plus haute - parfois visible elle
aussi, parfois invisible, mais toujours au-delà de ce qui est
représenté, et que le symbole rend présente. Son sens est
inépuisable. C'est une réalité vivante, qui n'est pas une simple
image allégorique, mais une vérité mystérieuse qui doit nous aider
à nous transformer en nous incitant à aller vers ce qui est symbolisé
et à nous y unir. Exemple de symboles : le Soleil de Justice* (le
Seigneur), le Buisson Ardent (la Mère de Dieu).
L. Quspensky écrit :
SYMBOLE DE LA FOI
- Voir CREDO.
SYNERGIE
« Collaboration» entre la Grâce divine et l'acte libre de l'homme
dans la voie vers Dieu.
180
SYNOPTIQUES (ÉVANGILES)
SYNOPTIQUE S (ÉVANGILES)
Ce sont les trois Évangiles selon Matthieu, Marc et Luc. Très
différents de l'Évangile de Jean, ils présentent entre eux de telles
ressemblances qu'ils peuvent souvent être mis en colonnes et
embrassés « d'un seul coup d'œil » (sens du mot d'origine grecque
« synoptique»).
TEMPLE
Le premier Temple de Jérusalem fut construit par le roi Salomon
(1 Rois 6, 2) pour remplacer la Tente* que le peuple avait
transportée pendant l'Exode, d'Égypte en Terre promise, pour
abriter l'Arche d' Alliance* contenant les Tables de la Loi*.
Le lieu où Dieu devait se manifester au dernier jour, le Temple,
était placé sous l'autorité du Grand-Prêtre* qui présidait le
Sanhédrin, assemblée de soixante-dix membres, prêtres et laïcs. Il
n'y avait, pour le peuple juif, qu'un seul Temple et plusieurs
«synagogues», lieux d'assemblées religieuses, de prières et
d'enseignement.
TEMPLE
TENTATION
Certain es versions de la prière « Notre Père» comport ent ces
mots : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation » et d'autres :
« Ne nous soumets pas à l'épreuv e». Il y a donc lien étroit entre
tentation et épreuve.
Nous succombons à la tentation lorsque, comme le premier
Adam, nous accueillons les conseils du Malin qui nous souffle de
désobéir aux Commandements de Dieu. Ce faisant, nous ne
suivons pas l'exemple du Christ qui, au désert, affronta victorieu-
sement la tentation (Matthieu 4, 1-11).
Dieu a créé l'homme libre. Ainsi nous sommes libres de
succomber ou de résister à la tentation. C'est cela l'épreuve. Même
lorsque nous succombons, nous sommes encore libres de nous
tourner vers Dieu dans l'humble repentir et être sauvés. Pour
nous, les tentations prennen t quotidiennement la forme de l'envie,
du mensonge, de l'avarice, de la gourmandise, du jugement, de
l'orgueil, du manque d'amour , et aussi de la paresse et du
découragement. Nous sommes libres de céder à ces tentations ou
- avec l'aide de Dieu - de les refuser, sachant que succomber
revient à nous écarter, à nous isoler de Dieu et de notre prochain , à
oublier que nous ne sommes de véritables personnes qu'en relation
(ou communion) avec Dieu et avec les autres. Ne cédons jamais au
désespoir car, saint Paul le répète, avec la tentation Dieu nous
donne le moyen d'en sortir et la force de la supporte r. « Aucune
tentation ne vous est venue, dit-il, qui passât la mesure humaine
(1 Corinthiens 10, 13). »
186
TERRE PROMISE
Que nul, s'il est éprouvé, ne dise : « C'est Dieu qui m'éprouve». Dieu,
en effet, n'éprouve personne. Mais chacun est éprouvé par sa propre
convoitise qui l'attire et le leurre (Jacques 1, 12-13).
TENTE DE RÉUNION
Nous lisons dans le livre de l'Exode (25 à 36) que Dieu donna à
Moïse des instructions très précises pour la construction d'une
Tente de Réunion, son mobilier, l'investiture des prêtres, la
consécration de l'autel et toutes les prescriptions rituelles du culte
du peuple d'Israël. Cette tente dans laquelle on plaçait l'Arche
contenant les Tables de la Loi pendant l'Exode préfigurait le
Temple que devait construire Salomon, qui est lui-même devenu le
modèle de nos églises. La Tente de Réunion était toujours dressée
hors du camp, et quand Moïse y entrait, la colonne de fumée,
sombre le jour et lumineuse pendant la nuit, qui guida le peuple
dans le désert, descendait et se tenait à l'entrée de la Tente où Dieu
S'entretenait avec Moïse.
TERRE PROMISE
Lorsque Dieu fit avec Abraham une alliance*, Il lui promit, outre
une postérité nombreuse, la possession de la terre de Canaan, la
Terre promise.
Après bien des vicissitudes, le peuple d'Israël étant alors en
esclavage en Égypte, Dieu dit à Moïse : « Va, tu feras sortir
d'Égypte les enfants d'Israël» (Exode 3, 10) et Il ajouta : « Je serai
avec toi.» Le peuple d'Israël, bâton en mains, partit alors vers la
187
TERRE PROMISE
[... ] le trôae de Dieu et de l' Agneau sera dressé dans la ville, et les
serviteurs de Dieu L'adoreront; ils verront Sa Face, et Son Nom sera sur
leurs fronts.
TÉTRARQUE
De «tétrarchie», de deux mots grecs signifiant : «quatre» et
«commander» . Le tétrarque était le chef, le gouverneur d'une
région. Hérode était le tétrarque de Galilée, une des quatre
divisions romaines de la Palestine. C'est à titre de tétrarque romain
qu'il jugea le Christ.
THÉOLOGIE
Les dictionnaires nous disent que la théologie est une science qui
a Dieu et la religion pour objets. Voilà une définition qui peut nous
laisser perplexes, car elle semblerait vouloir dire que Dieu peut
être étudié scientifiquement, comme sont étudiés les phénomènes
naturels, par exemple.
Il est vrai que la théologie, ainsi que les théologiens, existe, nous
en entendons souvent parler. Il est vrai également que nous avons
besoin de guides et d'instructeurs dans ces domaines comme dans
d'autres. Nous connaissons les noms de théologiens du passé
lointain ou proche et du présent, et beaucoup d'entre eux sont
reconnus par l'Église comme dignes de notre vénération et de notre
confiance. Essayons de comprendre ce qu'est la vraie théologie et
ce que sont les vrais théologiens dans un sens plus juste et plus
vaste que celui donné par les dictionnaires.
Tout d'abord, rappelons que le nom de «théologien» a été
accordé par l'Église à trois personnes : saint Jean l'Évangéliste,
188
THÉOPHANIE
THÉOPHANIE
Ce mot signifie : «manifestation» ou « apparition de Dieu». De
nombreux passages de l'Ancien et du Nouveau Testament nous
disent que Dieu est invisible, inaccessible pour les êtres créés.
D'autres, il est vrai, recommandent de chercher la face de Dieu. Il
nous faut accepter ensemble ces deux vérités apparemment
189
THÉOPHANI E
THÉOT OKION
T ropaire ou stichère placé à la fin d'une série, et adressé à la Mère
de Dieu. Le théotokion est parfois une simple louange à la Mère de
Dieu ; il peut aussi contenir un développement dogmatique sur
l'Incarnatio n, comme c'est le cas par exemple à la fin des stichères
du lucernaire dans l'office de la Résurrection. (A.L.)
THÉOT OKOS
D•un mot grec qui veut dire : « celle qui enfante Dieu». L'Église
orthodoxe voue à la Vierge Marie, qu'elle appelle Mère de Dieu,
190
THÉOTOKOS
une profonde dévotion partagée par tous les fidèles. La place qui
lui est réservée est unique, au-dessus de tout autre être créé. Il y a
accord complet entre cette vénération, les textes liturgiques et les
dogmes se rapportant à ce qui touche au mystère de l'Incarnation*
du Verbe de Dieu.
Lorsque les Pères du Concile d'Éphèse (431), répondant aux
thèses hérétiques de Nestorius, affirmèrent que Marie est Mère de
Dieu parce qu'elle a donné naissance au Verbe* de Dieu qui S'est
fait chair (Jean 1, 14), ils sauvegardaient l'unité de la Personne* du
Fils de Dieu devenu Fils de l'homme. La Vierge a porté Celui qui
est à la fois vrai Dieu et vrai homme.
C'est au Concile de Constantinople (553) que le titre de toujours
Vierge lui fut décerné. Celui de toute Sainte n'a fait l'objet d'aucune
définition dogmatique, mais il est utilisé par toute l'Église qui
l'appelle : « Toute Sainte, immaculée, toute bénie et glorieuse
souveraine, Mère de Dieu et toujours Vierge Marie».
Elle est sainte, non en vertu d'une exemption de la destinée
commune de l'humanité, mais parce qu'elle a été gardée pure de
toute atteinte du péché. Toute l'histoire sacrée de l'Ancien
Testament, par ses élections successives, ses bénédictions et ses
purifications, est comme une préparation de Celle qui devait
librement prêter sa nature humaine pour que l'Incarnation puisse se
réaliser. La Vierge est dite toute immaculée, non par sa conception
qui lui transmet, comme à tous les hommes, la mortalité
héréditaire, mais par sa purification personnelle, sommet de toute
sainteté.
La notion de liberté est importante : de même que Dieu
S'incarnait volontairement, Il voulait que Sa Mère L'enfantât de
son plein gré. Marie, par son libre consentement, est l'exemple
suprême de coopération entre Dieu et la liberté de l'homme
(synergie*). C'est pourquoi les Pères ont dit que l'Incarnation fut
non seulement l'œuvre du Père, du Verbe et du Saint-Esprit, mais
aussi celle de la Vierge Marie. Sa sainteté fit d'elle l'élue, son
consentement fit d'elle la Mère de Dieu.
Ainsi la Mère de Dieu joue un rôle unique dans notre salut*.
Certaines icônes nous la montrent au milieu des disciples, le jour
de la Pentecôte, recevant avec eux !'Esprit Saint communiqué à
chacun dans une langue de feu.
Celle qui, par !'Esprit Saint, reçut dans ses entrailles la Personne
Divine du Fils, reçoit à présent !'Esprit Saint envoyé par le Fils. [ ... ] Elle
191
THÉOTOK OS
partag~ la gloire de son Fils, règne avec Lui, préside, à Ses côtés, aux
destinées de l'Église et du monde qui se déroulent dans le temps,
intercède pour tous auprès de Celui qui viendra juger les vivants et les
morts (V. Lossky, A !'Image et à la Ressemblance de Dieu, op. cit., p. 204
et 206).
TON
Le ton est la mélodie, ou le type de mélodie, sur laquelle doit être
exécutée une pièce liturgique. Il existe huit groupes de mélodies
appelés tons. A chaque ton correspond un ensemble de textes
liturgiques destinés à être chantés sur des mélodies appartena nt à
ce ton. Ces textes sont utilisés chaque jour de la semaine aux
différents offices (sauf les jours de fêtes). Chaque ton est utilisé
pendant une semaine du dimanche au samedi suivant, après quoi il
cède la place au ton suivant.
L'ensemb le de ces textes recouvre ainsi une période de huit
semaines et est regroupé dans le livre liturgique appelé « Octoè-
que » (du grec octo : «huit», et echos : «mélodie » ou «voix»). En
période de fête, l'Octoèque est remplacé par les textes propres à la
fête. (A.L.)
TRADITION
La tradition est la transmission de la vie en Christ, de la foi
donnée par le Christ à Ses apôtres et vivant depuis lors de
génération en génération. C'est elle qui a fixé le canon* des
Écritures, c'est elle qu'exprim ent le Credo*, les définitions des
Conciles œcuméni ques; c'est elle qui se manifeste dans certains
écrits patristiques, dans les canons, dans la vie liturgique, dans les
saintes icônes, dans la vie des Saints* de Dieu.
Les théologiens orthodoxes soulignent qu'il faut distinguer entre
la Tradition et les nombreuses traditions qui relèvent uniqueme nt
des coutumes humaines, et qui n'ont qu'une importance très
relative. Il n'est pas facile de le faire. Soyons vigilants.
Georges Florovsky a écrit :
192
TRADITION
*
**
Signalons, pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur
cette question, le chapitre intitulé « La Tradition et les traditions»
dans le livre de Vladimir Lossky, A l' Image et à la Ressemblance de
Dieu, Aubier-Montaigne, 1967.
193
TRANSCENDANCE
TRANSCENDANCE
Dieu, ayant créé toutes choses à partir de rien (ex nihilo) par Sa
volonté, est essentiellement différent de Ses créatures. Quand nous
disons que Dieu est absolument transcendant, nous voulons
affirmer que, dans Son essence*, Il est au-dessus et au-delà de
toute explication, de tout concept, de toute notion de temps et
d'espace, hors d'atteinte de notre connaissance, de notre compré-
hension. Il est qui Il est, Il est celui qui est (YHWH) [Exode 3, 14].
Le langage utilisé par les théologiens lorsqu'ils se réfèrent à cet
aspect de Dieu est celui de la voie apophatique, c'est-à-dire
négative, car en parlant de Celui qui est au-delà de tout ce qu'Il a
fait, on ne peut qu'écarter toutes les images, tous les qualificatifs.
Ainsi dit-on que Dieu dans Son essence n'est pas participable, pas
connaissable, etc.
Mais Dieu S'est révélé à nous par l'Incarnation* et les hommes
ont vu le Fils de Dieu, vrai Dieu devenu vrai homme. Par ailleurs,
l'orthodoxie distingue entre l'essence de Dieu- imparticipable -
et Ses énergies*, qui sont Dieu Lui-même et auxquelles nous
pouvons participer par la grâce déifiante. C'est la voie cataphati-
que, c'est-à-dire affirmative, qui indique la présence de Dieu dans
toutes les choses créées et ses rapports avec elles.
Les deux voies sont nécessaires, puisque le Dieu transcendant
est aussi Celui qui Se communique à nous dans Ses énergies, qui
S'est révélé à nous par l'Incarnation*, qui est partout présent et qui
remplit tout. Il nous faut entendre ensemble ces vérités apparem-
ment contradictoires.
TRIBUS D'ISRAËL
Une tribu est, d'une façon générale, un clan, un groupement de
familles sous l'autorité d'un seul chef. Dans l'Ancien Testament, le
terme« Israël», qui était à l'origine le nouveau nom de Jacob après
son combat avec l' Ange (Genèse 32, 23-33), est devenu par
extension le nom du peuple juif. Cette nation a pour structure les
douze tribus portant chacune le nom d'un des douze fils de Jacob
et dont elles groupent les descendants (Genèse 35, 23).
Nous lisons à la fin du livre de la Genèse qu'avant de mourir le
194
TRINITÉ
TRIDUUM PASCAL
- Voir PASSION.
TRINITÉ
Le dogme de la Trinité : un seul Dieu en trois Personnes* -
Père, Fils et Saint-Esprit - , trois Personnes en une seule Essence*
(ou nature), tel est le fondement inébranlable de la foi chrétienne.
La Personne du Père, sans origine, ne procédant de rien, est la
source de l'Essence divine. Le Fils est né du Père avant tous les
siècles. L'Esprit procède du Père de toute éternité*.
La Sainte Trinité « consubstantielle et indivisible» est le
mystère* de l'unité dans la diversité, de la diversité dans l'unité -
ce que les théologiens appellent «identité-distinction» car les trois
Personnes sont « unies sans confusion, distinctes, cependant non
divisées». « Trois lumières en une seule», « soleil unique au triple
éclat».
Chacune des trois Personnes (hypostases) demeure dans les deux
autres dans un éternel mouvement de communion et d'amour
(périchorèse). Leur amour est un même amour, leur puissance une
seule puissance, leur énergie une seule énergie. Tout acte divin est
donc un acte du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Le mystère de la Trinité, qui dépasse l'entendement et crucifie
en quelque sorte la pensée humaine, a une importance concrète
pour chaque chrétien, sa vie et son expérience. En effet, l'homme a
été créé à l'image de la Trinité : chaque homme est une personne
qui ne trouve sa plénitude que dans l'amour et la communion avec
Dieu et les autres hommes. Il doit être conscient de son unité avec
195
TRINITÉ
les autres et les accepter dans leur diversité, estimant« après Dieu,
tous les hommes comme Dieu» (Saint Nil le Sinaïte).
TRIODE
Ce mot signifie littéralement : « canon* à trois odes*». Des
canons de ce type se trouvent dans les livres liturgiques auxquels
ils ont donné leur nom :
TRISAGION
- Voir SAINT, SAINT, SAINT.
TROPAIRE
Courte strophe poétique, entrant dans la composition de tous les
offices liturgiques. En voici les principaux types :
1. Chaque fête ou mémoire de saint possède un tropaire propre,
appelé tropaire du jour ou apolytikion (d'un mot grec signifiant
congé ou renvoi, car ce type de tropaire est chanté entre autres à la
196
TROPAIRE
VIGILE
203
VOCABULAIRE THÉOLOGIQUE ORTHODOXE
ÉGLISE LOCALE,
ENCENS, 64.
64. J
ENFER, 65. JUDAÏSME, 113.
ÉPICLÈSE, 66..}f- JUGEMENT, 113.
ÉPÎTRE, 66. JUSTICE, 113.
ESCHATOLOGIE , 66.
ESSENCE ET ÉNERGIES DIVINES, 71.
ÉTERNITÉ, 72. K
EucHARISTIE, 73.
ÉVANGILES, 74. KÉNOSE, 119.
ÉVÊQUE, 74. KoNDARION-IK os, 119.
EXÉGÈTE, 74.
Ex NIHILO, 75.
L
F LANDES, 123.
LITIE, 123.
FIDÉLITÉ, 79. LITURGIE, 124.
FILIOQUE, 80. LITURGIE EUCHARISTIQUE , 125.
FINS DERNIÈRES, 80. LIVRES LITURGIQUES, 126.
LOGOS, 127.
LUMIÈRE INCRÉÉE, 127.
G
GENÈSE, 83. M
GENTILS, 83. MAGES, 131.
GLOIRE, 84. MESSIE, 131.
GRÂCE, 85. MÉTANIE, 132.
GRAND-PRÊTRE , 87. MISÉRICORDE, 132.
MoRT, 133.
MYRRHOPHORE , 133.
H MYSTÈRE, 133.
HÉSYCHASME, 91.
HIÉRARCHIE, 95. N
HIÉRATIQUE, 97.
HIRMOS, 98. NEPSIS, 137.
HOLOCAUSTE, 98.
HOSTIE, 98. 0
HYMNE DES CHRÉTIENS, 99.
HYPOSTASE, 99.
ÛBLATION, 141.
ÛDE, 141.
I ÛFFRANDE, 142.
lcONOGRAPHIE, 103.
lcoNOSTASE, 106. p
lKos, 108.
INCARNATION, 108. PANTOCRATOR, 145.
ISRAËL, 109. PARASCÈVE, 146.
204
INDEX DES THÈMES
205